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Dans ce numéro 
-Editorial 
-Haïti: la situation des droits de l’homme examinée par le CDH 
-Le Comité note des points positifs 
-Réactions du Gouvernement haïtien 
sur les observations finales du Comité des Droits de l’Homme 
-La Ministre Auguste rencontre le Haut-commissaire des Na- tions Unies aux droits de l’homme 
-Rentrée scolaire 2014-2015: Le gouvernement opte pour un virage qualitatif de l’enseigne- ment du cycle fondamental 
-Support aux parents et aux élèves pour la rentrée scolaire 2014-2015 
-Alphabétiser 450,000 person- nes en 24 mois! 
-La parole à l’agronome Pierre Gary Mathieu 
-Plan national des droits de la personne : Le CIDP consulte la société civile 
-Le Gouvernement encourage la création artistique dans les quartiers défavorisés 
-Les participants aux ateliers « Kalfou Richès » enregistrent des chants traditionnels haï- tiens en voie de disparition 
-Le projet KORE FANMI présenté au CIDP 
-Les technologies: Un outil important pour le développe- ment et la modernisation d’Haïti 
-Agissons ensemble contre la misère et l’extrême pauvreté 
-Des efforts pour améliorer les conditions de détention dans le pays 
-Implication du Bureau de la Ministre dans l’implémentation des plans spéciaux du gouver- nement 
-Le peuple vaincra, Haïti vaincra! 
BULLETIN SPECIAL VERITE DU CIDP 
AOUT-OCTOBRE 2014 
VOLUME 1 NUMÉRO 3 
Ce numéro spécial est consacré prioritairement au rapport sur le pacte international relatif aux droits civils et politiques présenté à Genève (Suisse) les 9 et 10 octobre 2014 par le Comité Interministériel des Droits de la Personne. Une délégation du gouvernement, conduite par la Mi- nistre Marie Carmèle Rose Anne Auguste, a sé- journé à Genève au début du mois d’octobre pour participer à la 112e session du Comité des Droits de l’Homme (CDH) des Nations Unies. Cette délégation était composée de Pierre Thony Melodin (Ministère des Affaires étrangères), Yves Rody Jean (Présidence), Jean-Fallières Bazelais (Ministère de la Justice et de la Sécurité publique), Anita Dolma (Primature), Tessy Pétion Romulus (Ministère à la Condition féminine et aux Droits des Femmes), l’ingénieur Clément Bélizaire (Unité de construction des logements et bâtiments pu- blics) et de Djems Olivier (Secrétariat technique du Comité interministériel des droits de la per- sonne). 
La publication de ce bulletin veut rendre compte à l’opinion publique du contexte de la production de ce rapport et du processus qui a amené à sa présentation au Comité des Droits Humains des Nations Unies à Genève. 
En effet, bien que le pays ait adhéré à cet instru- ment international depuis le 6 février 1991, ce n’est pas un hasard si ce rapport a été soumis durant le mandat de l’Administration MARTELLY et sous le Gouvernement LAMOTHE. Car, le premier rapport aurait dû être présenté un an plus tard, soit en 1992. Il a fallu pourtant attendre 
le mois de décembre 2012 pour voir finalement Haïti déposer ce document. 
C’est qu’entretemps, divers aléas politiques com- me des changements de gouvernement effectués en dehors des prescrits de la Constitution; le pas- sage de plusieurs ouragans dévastateurs; le terrible séisme du 12 janvier 2010 qui s’ajoutaient à des difficultés économiques majeures, ne laissaient pas le temps aux différents gouvernements qui se suc- cédaient d’accorder à la mise en oeuvre du Pacte toute l’attention qu’elle méritait. 
Depuis le Rapport sur les pactes civils déposé le 30 novembre 2012 et le protocole additif envoyé le 8 août 2014, l’Administration Martelly et le Gouvernement Lamothe ont continué sur leur lancée et n’ont pas cessé de redoubler d’ardeur pour construire cet État de droit dont le peuple Haïtien a tant rêvé. Ce rêve, grâce à la farouche volonté du gouvernement et aux incessants efforts déployés, se concrétise chaque jour un peu plus par de tangibles réalisations malgré les innombra- bles difficultés et oppositions rencontrées. 
Le Gouvernement a considéré avec le plus grand sérieux toutes les failles constatées au niveau de l’appareil judiciaire et pénal du pays. Il s’est minu- tieusement penché sur toutes les recommanda- tions prodiguées tant par la communauté interna- tionale que par la société civile et a conçu un dis- positif adéquat pour les résoudre systématique- ment. 
Au cours de deux séances, la situation des droits de l’homme en Haïti a été examinée, pour la pre- mière fois, par le CDH. La délégation haïtienne a répondu aux questions du comité autour du rap- port initial de la République sur la mise en oeuvre du Pacte international relatif aux droits civils et politiques (PIDCP). 
Ce Bulletin spécial de vérité fait d'abord état du rapport concernant le Pacte International relatif aux droits civils et politiques et rend compte des activités réalisés par le Bureau de la ministre du premier août au 31 au octobre 2014. 
Editorial 
Comité interministériel des droits de la personne 
« La Loi sur la paternité, la mater- nité et la filiation, publiée au journal officiel le 4 juin 2014, constitue un jalon important dans la réforme du droit de la famille. Cette loi instaure notamment un nouveau cadre normatif sur la recherche de la paternité et la filiation et établit le principe d’égalité entre tous les enfants qu’ils soient nés de couples mariés ou non. » 
BULLETIN SPECIAL VERITE DU CIDP 
28, rue Garoute (Pacot), Port-au-Prince, Haïti. Tél.: +509 48906799. facebook: Contre la Pauvreté Extrême. Twitter: @Mdcdhlcpe
Haïti: La situation des droits humains examinée par le Comité des droits de l’homme 
Le rapport initial de la Républi- que d’Haïti sur la mise en oeuvre des dispositions du Pacte inter- national relatif aux droits civils et politiques a été examiné, les 9 et 10 octobre 2014 lors de la 112e- session du Comité des droits de l’homme des Nations Unies (CDH), déroulé au Palais Wilson à Genève. 
Soumis en 2012, ce rapport ini- tial couvre une période de vingt ans. Haïti qui a adhéré au Pacte international relatif aux droits civils et politiques, en 1991, de- vait pourtant présenter son pre- mier rapport en 1992. 
La présentation de ce rapport traduit «le profond engagement de l’administration MARTELLY et du Gouvernement LAMOTHE pour la promotion et le respect des droits de l’homme en Haïti», s’est félicitée la Ministre Marie Carmèle Rose Anne Auguste, qui a présidé la délégation haïtienne. «Malgré les nombreux progrès identifiés et les efforts considéra- bles déployés en la matière, l'État haïtien est conscient que le ni- veau d’application des disposi- tions du Pacte n’est pas encore à 
la hauteur de ce qu’il souhaite», a toutefois reconnu la Ministre déléguée auprès du premier ministre chargé des droits hu- mains et de la lutte contre la pauvreté extrême. 
Durant ces deux jours de tra- vail, les membres du Comité des droits de l’homme des Na- tions Unies ont examiné la si- tuation des droits humains en Haïti. Des questions relatives à la détention préventive prolon- gée, au dossier de l'ancien pré- sident à vie Jean-Claude Duva- lier, à l'équité de genre, au pro- cès de la Scierie, à la réforme de la justice, ont été entre au- tres abordées. Le processus de relocalisation des personnes vivant dans les camps de dépla- cés (IDP's) depuis le séisme du 12 janvier 2010 a également attiré l’attention des membres du Comité. 
Les membres de la délégation haïtienne ont répondu aux dif- férentes questions selon leur domaine de compétence. Concernant le phénomène de la détention préventive prolon- gée et la réforme de la justice, 
Me. Jean-Fallières Bazelais (cadre du Ministère de la Justi- ce) a fait état des efforts dé- ployés par le gouvernement en vue de redresser la situation. La question de genre a aussi été abordée par Me. Tessy Pétion Romulus du Ministère à la Condition féminine et aux droits des femmes. Quant aux questions relatives à la ratifica- tion des conventions interna- tionales, elles ont été répon- dues par Me. Pierre Thony Melodin, représentant du Mi- nistère des Affaires étrangères. Me Anita Dolma l’Unité juridi- que de la Primature et Me Yves Rody Jean ont répondu à diverses autres questions en rapport à la traite, au trafic et à l’adoption. 
Le coordinateur du projet 16/6 (projet de relocalisation de ces IDP's) l’ingénieur Clément Béli- zaire, fait état d’une diminution de 93.7% du nombre de ména- ges et de 92.1% du nombre de sites depuis juillet 2010. Au 30 septembre 2014, le nombre total de personnes déplacées était évalué à quelque 85 000 individus, répartis sur 123 sites. L’ingénieur Bélizaire en a profi- té pour réaffirmer la volonté du gouvernement de travailler à la fermeture de tous les camps d’ici à 2015. «Ce dont Haïti a le plus besoin aujourd- ’hui, ce n’est plus l’aide huma- nitaire ; mais des projets de développement», a-t-il fait sa- voir au Comité. 
L’examen de la situation des droits de l’homme en Haïti s’est déroulé en présence des représentants de la Mission permanente d’Haïti à Genève et des militants d’organismes de droits humains évoluant en Haïti. 
Le pacte internatio- nal relatif aux droits civils et politiques (PIDCP) a été adopté à New York le 16 décembre1966 par l'Assemblée géné- rale des Nations unies dans sa réso- lution 2200 A (XXI). Il comprend les droits et libertés classiques qui protègent les parti- culiers contre les ingérences de l’État, comme le droit à la vie, l’in- terdiction de la torture, de l’escla- vage et du travail forcé, le droit à la liberté, etc. 
Le Pacte est com- plété par deux protocoles : le premier daté du 16 décembre 1966 et le deuxième interdisant la peine de mort en date du 15 décembre 1989. 
Le Pacte II de l’ONU est entré en vigueur après la ratification par 35 États le 23 mars 1976. Il est en principe applicable directe- ment par les juri- dictions des États signataires. 
Haïti a adhéré au Pacte international relatif aux droits civils et politiques en 1991 
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VOLUME 1 NUMÉRO 3
Haïti à la 112e session du CDH 
Plus de vingt ans après son ad- hésion au Pacte international relatif aux droits civils et politi- ques (PIDCP/CCPR), Haïti a finalement présenté son premier rapport au Comité des droits de l’homme des Nations Unies. Le Comité déclare accueillir avec satisfaction ce rapport initial soumis avec 16 ans de retard, et les renseignements qui y sont présentés. Il dit apprécier l’occa- sion qui lui a été offerte d’enga- ger un dialogue constructif avec la délégation haïtienne – lors de sa 112e session – au sujet des mesures que l’État partie a pri- ses, depuis l’entrée en vigueur du Pacte, pour mettre en oeuvre les dispositions de celui-ci. 
Les réponses apportées par la délégation haïtienne, qui a pré- senté ce rapport les 9 et 10 octobre 2014, ont pu éclairer la lanterne des membres du Comi- té par rapport à un ensemble de préoccupations. Le Comité dit noter un ensemble d’aspects positifs concernant l’application par Haïti des dispositions du pacte : 
A- Le Comité accueille avec satisfaction les mesures législati- ves et institutionnelles suivantes, prises par l’État partie depuis l’entrée en vigueur du Pacte en 1991: a) nomination d’une Mi- nistre Déléguée chargée des droits de l’homme et de la lutte contre la pauvreté extrême et la création du Comité Intermi- 
nistériel des droits de la personne (CIDP); b) adop- tion de la loi organique por- tant organisation et fonc- tionnement de l’Office de la Protection du Citoyen (OPC) qui a obtenu le statut A du Sous-comité d’accrédi- tation du Comité internatio- nal de coordination des ins- titutions nationales de pro- motion et protection des droits de l’homme en dé- cembre 2013 ; 
c) entrée en vigueur en juin 2014 de la loi sur la Paterni- té, la Maternité et la Filia- tion ; d) promulgation le 4 juin 2014 de la loi sur la lut- te contre la traite des per- sonnes; e) la loi sur l’intégra- tion des personnes handica- pées et les mesures déjà prises pour permettre l’ap- plication de cette loi. 
B- Le Comité salue le fait que, depuis l’entrée en vi- gueur du Pacte en 1991, l’État partie a ratifié un cer- tain nombre d’instruments internationaux relatifs aux droits de l’homme ou y a adhéré: 
a) Convention sur les droits de l’enfant en 1995; b) Convention relative aux droits des personnes handi- capées et le Protocole fa- cultatif s’y rapportant en 2009; c) Pacte international relatif aux droits économi- ques, sociaux et culturels en 2013 ; d) Protocole facultatif à la Convention relative aux droits de l’enfant, concer- nant la vente d’enfants, la prostitution des enfants et la pornographie mettant en scène des enfants, en 2014. 
Dans la foulée, le Comité fait état d’une série de préoccu- pations et de recommanda- tions à l’Etat partie. Ces pré- occupations et recommanda- tions concernent : a) l’intégra- tion du Pacte dans le droit interne et applicabilité du Pac- te par les tribunaux natio- naux ; b) l’institution nationale indépendante des droits de l’homme ; c) le droit à un recours utile ; d) la non- discrimination, égalité entre hommes et femmes ; e) la discrimination basée sur l’o- rientation sexuelle ; f) le droit à la vie ; g) la ratification du deuxième Protocole facultatif se rapportant au Pacte ; h) la violence à l’égard des fem- mes ; i) l’élimination de toute forme d’esclavage et de servi- tude ; j) la liberté et la sécuri- té de la personne ; k) l’indé- pendance du système judiciai- re, droit à un procès équita- ble ; l) le droit de circuler librement et droit à la vie privée et à la protection de la famille ; m) la liberté d’opi- nion, d’expression, de réunion et d’association ; n) la partici- pation aux affaires politiques. 
Le Comité demande à Haïti de faire figurer dans son pro- chain rapport périodique, qui devra lui parvenir d’ici au 31 octobre 2018, des renseigne- ments précis et à jour sur la suite qu’il aura donnée aux autres recommandations et sur l’application du Pacte dans son ensemble. 
Le Comité note des points positifs 
Le Comité des droits de l'Hom- me (CDH) est un organe de surveil- lance du Haut- commissariat des Nations unies aux droits de l'homme, responsable de l’application du Pacte interna- tional relatif aux droits civils et politiques et de ses protocoles facultatifs. Il est composé de 18 experts indépen- dants et se réunit trois fois par an, durant trois se- maines. L’examen du rapport initial d’Haïti, soumis en 2012, figurait à l’ordre du jour des travaux du Comité pour les 9 et 10 octobre 2014 et le Gou- vernement haïtien avait été invité à participer à ces séances. 
Des membres du CDH 
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BULLETIN SPECIAL VERITE DU CIDP
Le Gouvernement haïtien prend acte de la communication des observations finales du Comité des Droits de l’Homme concer- nant le rapport initial d’Haïti. Le Gouvernement apprécie la prise en compte par le Comité des ef- forts déployés par l’Etat haïtien pour la mise en oeuvre des dispo- sitions du Pacte. 
Néanmoins, le Gouvernement haïtien émet des réserves sur cer- taines observations et recomman- dations telles que : 
L’insuffisance de ressources financières mises à disposi- tion de l’OPC 
Le Gouvernement rappelle : 
I. Que la partie du budget alloué à l’OPC qui couvre le personnel et les immobilisations a connu une augmentation. De plus, l’OPC de par son statut peut recevoir des financements de sources externes, et ceci a été prise en compte par le Ministère des Finances ; 
II. Qu’il fait face à des contraintes 
budgétaires importantes et que, mal- gré tout, les ressources allouées à l’OPC sont supérieures à celles de plusieurs autres institutions publi- ques. 
La violence à l’égard des fem- mes 
Le Gouvernement haïtien : 
I. rappelle que le viol étant qualifié de crime grave, des poursuites ne sau- raient être engagées uniquement sur la base du témoignage d’une victime. Par ailleurs, Haïti demeure attaché à la présentation d’un certificat médical en cas d’accusation de viol pour évi- ter la multiplication de plaintes abusi- ves ; 
II. rappelle en outre qu’un décret de juillet 2005 sur les agressions sexuel- les permet de poursuivre et de condamner les auteurs de viol et que l’avant-projet de loi sur la prévention, la sanction et l’élimination de toutes les formes de violence faites aux fem- mes prendra en compte les autres types de violence. 
L’indépendance du système judi- ciaire : 
Le Gouvernement haïtien : 
I. reste fermement attaché au respect de l’indépendance du pouvoir judiciai- re et accorde une attention particu- lière à la situation matérielle des ma- gistrats. En témoignent les augmenta- tions de salaires qui leur ont été ac- cordé en 2013. S’agissant de la durée du mandat des juges, celle-ci est défi- nie par la loi, à l’exception des juges de paix. 
Le Droit de circuler librement et le droit à la vie privée et à la protection de la famille 
Le Gouvernement haïtien continue d’accorder toute sa protection aux personnes déplacées par le séisme vivant dans les camps jusqu’à leur relocalisation. 
Liberté d’opinion, d’expression, de réunion et d’association 
Le Gouvernement haïtien réfute les allégations d’atteinte à la liberté d’opi- nion, d’expression, de réunion et d’association et continuera à prendre toutes les dispositions en vue de ga- rantir la jouissance de ces droits pour tous les citoyens. 
Participation aux affaires politi- ques 
Le Gouvernement haïtien organise régulièrement des consultations lors de la préparation de rapports sur les questions de droits de l’homme, aux- quelles les organisations de la société civile concernées sont systématique- ment invitées. 
Le Gouvernement haïtien réitère au Comité son engagement pour la mise en oeuvre des dispositions du Pacte, en fonction de ses moyens. 
Réactions du Gouvernement haïtien sur les observations finales du Comité des Droits de l’Homme 
BULLETIN SPECIAL VERITE DU CIDP 
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La Ministre déléguée auprès du Premier Ministre Chargée des Droits Humains et de la Lutte contre la Pauvreté Extrême, Marie Carmèle Rose Anne Auguste, a ren- contré, le jeudi 9 octobre au Palais Wilson à Genève, le nouveau Haut-commissaire des Nations Unies aux Droits de l’homme, Monsieur Zeid Ra’ad Al Hussein. 
Cette rencontre s’est déroulée autour de la ratification par Haïti de certains instru- ments internationaux, l’élaboration du Plan national des droits de l’homme, la lutte contre l’impunité, la situation dans les pri- sons dont la question de la détention pré- ventive prolongée. 
D’entrée de jeu, le Haut-commissaire a salué les efforts déployés par les auto- rités haïtiennes en vue d’accélérer le processus de ratification de certains instruments internationaux. Il a surtout parlé de la ratification par le Parlement haïtien du Pacte international relatif aux droits économiques, sociaux et culturels (PIDESC), de la soumission du rapport initial sur la mise en oeuvre du Pacte international relatif aux droits civils et politiques (PIDCP). 
Zeid Ra’ad Al Hussein a également salué les démarches entreprises par le Comité Interministériel des droits de la personne (CIDP) auprès du Parle- ment en vue de la ratification d’autres textes, tels la Convention contre la torture, la convention relative au sta- tut des apatrides, la Convention sur la Protection des Droits des travailleurs migrants et des membres de leur famil- le, entre autres. 
Après avoir présenté le CIDP, sa mis- sion et ses différentes composantes, la Ministre Marie Carmèle Rose Anne Auguste a remercié le Haut- commissariat des Nations Unies aux droits de l’homme (HCDH) dont la représentation en Haïti participe acti- vement aux activités du CIDP. « C’est vraiment une collaboration constan- te », a reconnu la Ministre Auguste qui coordonne le CIDP. 
Concernant la lutte contre l’impunité, la Ministre déléguée précise qu’il y a 
tout un chapitre dans la première ébauche du Plan national des droits de l’homme qui traite de cette question. Madame Auguste a par ailleurs mis en avant les efforts dé- ployés par le gouvernement en fa- veur de l’indépendance du pouvoir judiciaire. 
Des questions relatives à la déten- tion préventive prolongée ont éga- lement été abordées. Le gouverne- ment est très préoccupé par ce phénomène. Des mesures sont en train d’être prises pour améliorer les conditions dans les prisons et résoudre ce problème de détention préventive prolongée. 
La Ministre déléguée a profité de cette rencontre pour inviter le nou- veau Haut-commissaire des Nations Unies aux droits de l’homme à visi- ter Haïti. Une demande agréée par Monsieur Al Hussein. 
La Ministre Rose Anne Auguste s’est par ailleurs entretenue avec deux assistantes de Mr. Philip Als- ton, Rapporteur spécial sur les droits de l’homme et l’extrême pauvreté. De nationalité australien- ne, Monsieur Alston a été nommé par le Conseil des droits de l’Hom- me en juin 2014 en remplacement de la chilienne Maria Magdalena Sepúlveda Carmona. 
BULLETIN SPECIAL VERITE DU CIDP 
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La Ministre Auguste rencontre le Haut-commissaire des Nations Unies aux droits de l’homme 
Né le 26 janvier 1964, Zeid Ra’ad Al Hussein a pris ses fonctions de Haut-commissaire des Nations Unies aux droits de l’homme le 1er septembre 2014, suite à l’approbation par l’Assemblée générale des Nations Unies, le 16 juin 2014, de sa nomination par le Se- crétaire général de l’ONU. Il est le septième titulaire de ce poste de plus haut dirigeant du Haut- commissariat aux droits de l’homme (HCDH) et le premier asiatique, le premier musulman et le premier arabe à occuper ce poste. 
Les Haut-commissaires : 
1. M. Zeid Ra’ad Al Hussein, Jordanie (2014-) 
2. Mme Navanethem Pillay, Afrique du Sud (2008-2014) 
3. Mme Louise Arbour, Canada, (2004-2008) 
4. M. Bertrand Ramcharan, Guyana (2003-2004) 
5. M. Sergio Vieira de Mello, Brésil, (2002-2003) 
6. Mme Mary Robinson, Irlande (1997-2002) 
7. M. José Ayala-Lasso, Equateur, (1994-1997) 
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Rentrée scolaire 2014-2015: Le gouvernement opte pour un virage qualitatif de l’enseignement du cycle fondamental 
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VOLUME 1 NUMÉRO 3 
Le Ministre Nesmy Manigat, a annoncé récemment un ensemble de douze mesu- res majeures pour améliorer la qualité de l’éducation nationale dans le pays. Des séminaires de formation à l’intention des directeurs de Lycée et des enseignants sont en ce sens déjà réalisées. Le Ministre Manigat veut aussi moderniser l’école haï- tienne en lançant un nouveau concept inti- tulé «Lycée 3.0». 
Les douze mesures 
L’accès en salle de classe, à compter de l'année 2014-2015, est conditionné par un permis d'enseigner, obligatoire, pour tout enseignant intervenant au niveau du prés- colaire, du fondamental, du secondaire et du professionnel dans toutes les écoles de la République ; 
Tous les établissements scolaires des ni- veaux préscolaire, fondamental, secondaire et professionnel, secteurs public et non- public, doivent être munis d’une Carte d’identité d’établissement (CIE); 
Les évaluations officielles de 6ème année fondamentale et de bac 1 (rhéto) sont éliminées. Ces examens seront organisés par les établissements eux-mêmes, sous réserve de sanctions pour les établisse- ments qui ne respectent pas le cahier de charges; 
Les élèves de rhéto qui ont échoué jusqu’à l’introduction du bac unique, devront réus- 
sir d’abord cette classe avant de passer l’exa- men de fin d’études secondaires. Le bac per- manent est maintenu et sera renforcé; 
Les lycées seront séparés des écoles fonda- mentales qui doivent être complètes (du 1er au 3ème cycle du fondamental); 
Toutes les écoles publiques ou subvention- nées ayant un taux d’échec d’au moins 80%, seront placées sous surveillance d’un Comité provisoire de gestion pendant deux ans afin d’améliorer le rendement scolaire des élèves; 
Les écoles nationales sont les établissements prioritaires susceptibles d’accueillir la nouvel- le cohorte d’enfants bénéficiaires du PSUGO pour l’année académique 2014-2015, sauf dérogation formelle du MENFP. 
En conformité avec le décret du 8 septembre 1974, école ne sera autorisée à ouvrir ses portes à compter de l'année académique 2014-2015 sans l'autorisation préalable du MENFP; 
Les enseignants ayant atteint l’âge de la retrai- te sont invités à faire valoir leur droit à la pension, aux fins de faire place aux jeunes diplômés; 
Toute personne désireuse d’intégrer le systè- me éducatif comme enseignant, doit le faire par voie de concours, exception faite pour les écoles de formation des enseignants; 
De concert avec le ministère de la Santé pu- blique, le MENFP va entreprendre une campa- gne de vaccination visant à compléter la carte de vaccination des enfants; 
Un système de récompenses est institué en vue d’honorer tous les ans des personnes qui se sont distinguées dans leur fonction pour la qualité de leur travail dans le secteur éducatif. 
"Aucun dirigeant responsable ne peut être satisfait lorsque près de 25% des élèves de 6e année fondamentale, 28% des élèves de 9e année fondamentale échouent à des examens natio- naux. La situation est pire au niveau du secondaire quand, depuis plus de 30 ans, année après année, 70% des élèves de « Rhéto (Bac1) » et 50% des élèves de « Philo, (Bac 2) » ne réussissent pas". 
« L’école 3.0 sera une école basée sur trois éléments fondamentaux, la pédagogie, la technologie et la langue maternelle », selon le minis- tre Nesmy Manigat qui pense que « cette innovation devra permettre aux jeunes haïtiens d’accumuler des connaissances utiles en vue de contribuer à transformer leur socié- té ». 
Lycée Jacques Roumain de Grand Ravine 
Le Gouvernement Martelly/ Lamothe place l’Éducation au centre du projet de développement du pays. Plus de 5% du PIB natio- nal sont ainsi alloués au système éducatif pour l’exercice fiscal 2014- 2015, alors que le Bureau de mo- nétisation des programmes d’aide au développement (BMPAD) procè- de à la construction d’une centaine de lycées à travers les dix départe- ments du pays. 
Droit à l’Éducation
A l’occasion de la rentrée des classes pour l’année académique 2014-2015, plusieurs milliers d’élèves ont bénéficié du programme de distribution massive de matériels scolaires mis en oeuvre par le Ministère de l’Education Nationale et de la Formation Professionnelle (MENFP). 
Ces écoliers et écolières viennent pour la plupart de quartiers défavorisés de la région métropolitaine de Port-au-Prince et des villes de province, comme Fort Mercredi, Cité l’Éternel, Grand Ravine, Ti bois, Obléron Furcy, Laboule, Del- mas, Mirebalais, Lascahobas, Belladère, 
Saut d’eau, St Marc, Dessalines, Petite Rivière de l’Artibonite, L’Estère, Desdunes, Ile de la Gonâve, Cotes de Fer, Berna- gousse (1ère section communale de Pestel, Grand’Anse) etc. Un kit contenant des matériels di- dactiques tels sacs d’école, ca- hiers, crayons, stylo, gommes, instruments de géométrie, a été remis à chaque élève. 
En plus de ces matériels scolai- res, le gouvernement a fourni aux mois d’août et octobre der- niers un appui financier à 86 234 parents pour préparer la ren- trée scolaire. Ces parents d’élè- ves inscrits au programme EDE PEP à travers le volet cash trans- fert baptisé « Ti Manman Ché- rie» ont reçu chacun une alloca- tion de quatre mois. Un geste 
salué par Ervénite Pierre dont les quatre fillettes fréquentent l’école communautaire de Cité de l’Eter- nel à Port-au-Prince. «Je suis très contente, parce que le président (Martelly) pense à nous. Si j’avais ce privilège quand j’étais jeune, je pourrais avoir une meilleure édu- cation», a-t-elle dit. 
Elève de quatrième année fonda- mentale à l’Ecole communautaire de Fort Mercredi, Sayden exulte de joie après avoir reçu son kit contenant de matériels didacti- ques. «C’est pour la première fois qu’un gouvernement pense à nous. Nos parents n’ont pas tou- jours les moyens pour nous offrir les matériels dont nous avons besoin. Nous allons les protéger, les conserver», a-t-il renchéri. 
Garantir une égalité de chan- ces à tous les enfants 
A l’instar de cet adolescent de 12 ans, ils sont plusieurs centaines de milliers d’enfants haïtiens dont les parents n’ont pas la pos- sibilité d’investir dans leur éduca- tion. Conscient de cette situa- tion, l’Administration Martelly et le Gouvernement Lamothe ont jugé bon de mettre en place le programme de scolarisation uni- verselle gratuite et obligatoire (PSUGO) pour garantir l’égalité des chances à tous les enfants d’Haïti. 
Support aux parents et aux élèves pour la rentrée scolaire 2014-2015 
Le gouvernement a procédé dès la fin du mois de juillet au paiement de 166 436 000.00 gourdes à 78 619 mères reparties dans 104 communes à travers les 10 départements de la République d’Haïti. Cette mesure traduit une fois de plus au-delà de tout discours, l’engagement social de l’Administration Martelly et du gouvernement Lamothe et leur volonté de promouvoir l’éducation dans les couches défavorisées. Le 12 octobre 2014, un autre paiement de quatre mois a été lancé pour 7615 mères. 
BULLETIN SPECIAL VERITE DU CIDP 
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VOLUME 1 NUMÉRO 3
La campagne nationale d’alphabétisation visant à apprendre à lire et à écrire à quelque 450.000 personnes sur une période de 24 mois se poursuit dans les différents départements géographiques du pays. 
Les activités entreprises dans le cadre de cette campagne vont du dépistage des personnes à alphabétiser en pas- sant par la formation des moniteurs ainsi que des superviseurs qui devront respectivement assurer l’apprentissage des participants et la supervision des centres, jusqu’à l’ouverture et au fonc- tionnement des classes d’alphabétisa- tion. 
À Bernagousse où la campagne a été lancée en mars 2014 par le Premier Ministre Laurent Salvador Lamothe, quelque 1620 apprenants adultes savent déjà lire et écrire grâce à ce program- me largement soutenu par la coopéra- tion cubaine. La phase d’évaluation fina- le est en cours au niveau de cette sec- 
tion communale de Pestel (Grand’Anse). 
Parallèlement, la campagne suit son cours dans d’autres régions du pays. A l’Ile-à-Vache, 39 classes d’alphabéti- sation fonctionnent avec un effectif de 1110 apprenants. L’opération de dépistage a déjà eu lieu à l’Ile de la Tortue où 2158 hommes et 3433 femmes ont été enregistrés. Quelque 180 classes d’alphabétisation sont fonctionnelles dans cette commune du département du Nord-Ouest de- puis environ 4 mois. 
Dans la commune de Cité Soleil, 48 classes fonctionnent depuis deux mois avec un effectif de 1350 appre- nants. À Terre-Neuve, 3124 person- nes, qui ne savent ni lire ni écrire, ont été dépistées. Les classes d’alpha- bétisation, dans cette commune, se- ront implantées d’ici au mois de dé- cembre 2014. 
Eradiquer l’analphabétisme est l’une des priorités de l’Administration Martelly et du Gouvernement Lamo- the qui s’évertuent à chercher des voies et moyens pour combattre ce fléau. 
Un Comité mixte de pilotage a été mis en place en février dernier par le Premier Ministre Laurent Lamothe. 
Composé de représentants du gouvernement haïtien et de la coo- pération cubaine, ce Comité est présidé par la Ministre Marie Car- mèle Rose Anne Auguste. L’une des stratégies utilisées par ce Co- mité est de sensibiliser les diffé- rents secteurs de la société haï- tienne à s’impliquer dans cette campagne. Aux yeux de la Ministre Auguste, l’analphabétisme consti- tue l’une des violations flagrantes des droits humains. Il représente également une menace pour le bien-être de la population. 
Des séances de sensibilisation ont déjà eu lieu dans les Lakou Badio, Soukri, Souvenance (Artibonite) et Létang Lubin (Jérémie, Grand’An- se). Les serviteurs de ces Lakou mystiques se sont engagés à en- courager leurs frères et soeurs à prendre le chemin des classes d’al- phabétisation afin de renforcer la capacité du secteur vodou en Haï- ti. 
Selon la Ministre Rose Anne Au- guste, les prêtres vodou sont de potentiels leaders, les impliquer dans la campagne nationale d’alpha- bétisation est la meilleure straté- gie adoptée par le comité mixte de pilotage de ce programme financé par le trésor public à travers le fonds Petrocaribe. 
Alphabétiser 450,000 personnes en 24 mois! 
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Des moniteurs/Facilitateurs en formation 
Des apprenants et apprenantes en classe 
Des membres du Comité mixte de pilotage
Droit à l’Alimentation 
Pierre Gary Mathieu est responsa- ble de la Coordination nationale de la sécurité alimentaire (CNSA), un organisme public dépendant du Mi- nistère de l’Agriculture, des res- sources naturelles et du développe- ment rural (MARNDR). Dans ce numéro spécial du Bulletin du CIDP, nous avons jugé bon de par- ler de droit à l’alimentation en ac- cordant la parole au responsable de la CNSA. 
En quoi consiste le droit à l’ali- mentation? 
Le droit à l’alimentation fait réfé- rence à l’obligation qu’ont les États de fournir des aliments à leurs po- pulations. En Haïti, dans la Constitu- tion de 1987, même si on ne l’a pas cité, il est fait mention que l’État a cette obligation de fournir une ali- mentation saine, en quantité, en qualité à la population. Donc, le droit à l’alimentation c’est l’aspect légal et même juridique qui traite de l’obligation qu’ont les États de met- tre à la disposition de leurs popula- tions des produits alimentaires. 
En matière de droit à l’alimenta- tion, quel est le rôle de la CNSA? 
Notre rôle est de relayer ce messa- ge de droit à l’alimentation, et nous sommes la première institution éta- tique à le faire. La CNSA s’est asso- ciée à des institutions comme POHDH (Plateforme des Organisa- tions Haïtiennes de Droits hu- mains), les associations de droits de 
l’homme et des associations paysan- nes, MPP (Mouvement des Paysans de Papaye), RENHASSA (Réseau Natio- nal Haïtien pour la Souveraineté et la Sécurité Alimentaire). Par ailleurs, nous avons aidé le Parlement à créer le Réseau des parlementaires contre la faim, et au niveau de la société civi- le, un réseau de journalistes contre la faim. 
Comment se présente, à l’heure actuelle, la situation alimentaire du pays ? 
La situation alimentaire en Haïti évo- lue en dent de scie. De 2011 à nos jours, il y a eu une évolution qu’on peut considérer. Nous avons eu un taux de sécurité alimentaire estimé à plus de 32%, et avec les différents cyclones de 2012, une augmentation significative du taux d’insécurité ali- mentaire sur plus de 45% de la popu- lation. Les interventions du gouverne- ment en 2012-2013 ont fait baisser ce taux. Et je crois maintenant qu’on est au niveau de 30% de la population qui souffre. Mais, des changements ont été observés au niveau de la popula- tion la plus vulnérable. Donc, on avait des taux en 2012 qui dépassaient les 1.5 million de personnes qui étaient dans l’insécurité alimentaire élevée, proche d’une situation de famine. Ce taux est passé de 1.5 million à 800.000 actuellement. Il y a des pro- grès qui sont enregistrés, mais ce sont des progrès fragiles. A notre avis, il faut continuer ces investissements pour protéger ces acquis pour per- mettre dans l’évaluation de 2014 qu’on ait un taux d’insécurité alimen- taire inférieur à 30% et qu’on puisse réduire aussi le nombre de personnes en situation de vulnérabilité aigue. 
Quand vous dites interventions du gouvernement, vous voulez parler du programme national d’assistan- ce sociale EDE PEP? 
Pas seulement ça. Le programme EDE PEP oeuvre à l’insertion sociale en 
prenant en charge les plus vulnéra- bles, c’est-à-dire ceux qui n’ont pas de moyens de subsistance. Ce sont les vieillards, les personnes handicapées, les familles où il n’y a personne qui travaille ou personnes qui sont au chômage, des agriculteurs sans terre, des gens qui vivent de leurs forces de travail. Le programme EDE PEP est orienté vers ces personnes pour créer une sorte de filets de protec- tion pour empêcher que ces gens ne tombent dans la misère ou dans la famine. Mais le gouvernement fait aussi d’autres interventions; par exemple lorsque vous investissez dans l’agriculture, vous créez de l’emploi, vous augmentez aussi la disponibilité alimentaire. L’augmentation de la dis- ponibilité alimentaire fait baisser le taux d’insécurité alimentaire. Donc, il faut voir le programme EDE PEP avec toutes ses composantes (Kore Peyi- zan, Kore Plantè) comme un élément à l’intérieur de l’ensemble des inter- ventions. 
Le pays a-t-il actuellement un niveau de sécurité alimentaire suffisant? 
Depuis le mois d’avril, il y a des pro- duits alimentaires locaux suffisants sur le marché. Et ça se comprend bien parce qu’on est en pleine saison de récolte de printemps. Donc, il y a des aliments disponibles. Le dernier bulle- tin de la CNSA montre aussi que les prix ont baissé et que le panier ali- mentaire a été beaucoup plus accessi- ble aux ménages les plus vulnérables. Pour nous, cette amélioration est provisoire dans la mesure où il y a certains événements, par exemple la sécheresse qui sévissait dans certains départements. Actuellement, on est en récolte, c’est bon. On a une aug- mentation de la production, donc une baisse de l’insécurité alimentaire. Mais les prévisions futures nous montrent que le phénomène El Niño — où il y a une accentuation de la sécheresse — peut réduire la disponibilité de biens alimentaires. 
La parole à l’agronome Pierre Gary Mathieu 
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Droit à l’Alimentation 
Aussi, il y a la saison cyclonique qui généralement frappe un ensemble de départements et provoque des per- tes agricoles et aussi des pertes de revenu. 
Qu’en est-il de la situation dans le Nord-Ouest? 
Le Nord-Ouest avait connu une si- tuation d’urgence. Heureusement, il y avait des interventions non seule- ment du gouvernement mais aussi des agences des Nations Unies, de l’USAID. Le Nord-Ouest qui était dans le niveau 3 de l’insécurité ali- mentaire est passé au niveau 2. Mais c’est toujours fragile. Pour le Nord- Est et aussi pour le Plateau Central, il y a eu un retard au niveau des pluies ; les gens ont semé très tard et l’arrêt des pluies depuis fin mai crée une situation difficile pour les producteurs de maïs et de haricot. Ce qui fait qu’on observe, même dans le cas de pertes estimées à 40%, une baisse de la production. 
A combien évalue-t-on le nom- bre de personnes actuellement en insécurité alimentaire dans le 
pays? 
Les dernières enquêtes de 2013 mon- trent qu’on était à environ 30%, c’est-à-dire environ 3 millions de personnes sur les 10 millions. Actuellement, la tendance devrait être à la baisse parce qu’il y a une production agricole, et une stabilité au niveau des prix. Mais je ne peux pas dire exactement combien, considérant qu’il y a une tendance à la baisse. Il va falloir attendre la dernière évaluation chiffrée. 
Quelques informations disponibles sur le site de la CNSA www.cnsa509.org) 
Les récoltes en cours, depuis juin, ont conduit à une amélioration des conditions de sécurité alimentaire dans presque tout le pays. Elles ont permis la reconstitution de stocks alimentaires, épuisés au niveau des ménages pauvres depuis mars. La dis- ponibilité alimentaire s’accroit et ce jus- qu’au mois d’août. 
Certaines zones des départements de l’Ar- tibonite, du Nord-ouest, du Sud-est et des Nippes, qui étaient en situation de Crise (Phase 3 de l’IPC), ont progressivement évolué et se trouvent actuellement, pour la plupart, en Stress (Phase 2 de l’IPC). 
Les marchés qui, jusqu’en mai/juin, étaient essentiellement pourvus en produits im- portés, ont vu une augmentation graduelle des produits locaux comme les haricots, le maïs, les fruits, les bananes et les légumes. Les prix des produits locaux ont baissé sur la plupart des marchés. C’est le cas des haricots par exemple dont le prix a baissé de plus de 30 pour cent sur les marchés de Port-au-Prince et de Jérémie, notamment. 
L’arrêt précoce des pluies en juin a provo- qué des baisses de production des cultu- res semées en avril et mai. Les pertes occasionnées par la sécheresse s’estiment à environ 30 pour cent de la production de la saison. Il est probable que la séche- resse se poursuive jusqu’en octobre à cause de la manifestation du phénomène El Nino. Ce qui risque de compromettre la performance de la deuxième campagne agricole d’août-décembre et, du coup, une détérioration de l’état de la sécurité ali- mentaire pendant la même période, parti- culièrement dans le Sud et le Plateau Cen- tral. 
Par ailleurs, l’injection de plus de 166 mil- lions de gourdes, dans le cadre du pro- gramme de cash transfert “Ti Manman Cheri”, va atténuer quelque peu l’impact négatif des dépenses occasionnées par la réouverture des classes sur la consomma- tion alimentaire des familles bénéficiaires. 
La parole à l’agronome Pierre Gary Mathieu (suite) 
Le Programme national d’assistan- ce sociale EDE PEP se situe dans le cadre des mesures prises par le Gouvernement pour garantir le droit à l’alimentation de la popula- tion 
Le programme national d'assistance sociale EDE PÈP vise à : 
 réduire les inégalités et promouvoir l’insertion sociale . cela implique l’inclusion des populations vulnérables pour un bénéfice récurrent et la capacité́ de réaction aux urgences qui touchent le pays : famine, sécheresse, cyclo- ne entre autres. Promouvoir l’inclusion des personnes handicapées. 
 promouvoir l’inclusion des personnes âgées 
 promouvoir l’inclusion des populations des quartiers défavorisés 
 Promouvoir l’inclusion des mères dont les enfants sont scolarisés au sein du cycle fondamental d’éducation 
 apporter un soutien ponctuel alimentaire en réponse à une décapitalisation liée aux catastrophes naturelles en milieu rural 
 apporter un soutien alimentaire ponctuel lié à une catastrophe naturelle en milieu urbain 
 permettre un relèvement suite à une catastrophe naturelle 
 promouvoir et développer le capital humain de la population 
 promouvoir l’insertion économique 
 développer un environnement plus sains et un accès au logement décent 
« le droit à l'alimentation est reconnu dans la Déclaration universelle des droits de l'homme de 1948, au titre du droit à un niveau de vie suffisant et il est consacré dans le Pacte international relatif aux droits économiques, sociaux et culturels de 1966 ». 
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La série de consultation autour de l’éla- boration du Plan national des droits de la personne a démarré à Jérémie (Grand’Anse) le 23 août 2014. Des re- présentants d’organisations de la socié- té civile ont participé à cette rencontre déroulée au Complexe administratif de Jérémie. Une semaine plus tard, soit le samedi 30 août, ce même exercice a eu lieu dans la commune de Jacmel (Sud- Est) avec la participation de représen- tants d’une vingtaine d’associations loca- les. 
Dans ce plan, il est prévu un program- me d’éducation aux droits de l’homme (qui) devra être précédé d’une campa- gne poussant chaque citoyen haïtien et chaque citoyenne haïtienne à se ques- tionner; à s’interroger sur les véritables raisons de notre pauvreté, du chaos qui paralyse notre société et l’inviter de partir à la recherche des solutions selon une approche collective... 
La présentation d’une première ébauche de ce plan aux militants de droits hu- mains évoluant dans la Grand’Anse et le Sud-Est a été assurée par la Ministre Marie Carmèle Rose Anne Auguste, Coordinatrice du CIDP. Dans ses pro- pos d’introduction, la Ministre Auguste a précisé que la question des droits humains demeure une priorité non seu- lement pour le gouvernement, mais aussi pour les organisations de la socié- té civile oeuvrant dans ce domaine. 
Les représentants d’organismes de la société civile ont, de leur côté, appré- cié l’idée de mettre en place un Plan national des droits de la personne. Ils ont profité de cette consultation pour soulever certains problèmes liés au fonctionnement de l’appareil judiciaire dans leur région respective. 
La première ébauche de ce plan a été préparée par une équipe technique du Bureau de la Ministre Déléguée auprès du Premier Ministre chargée des droits de l’homme et de la lutte contre la pauvreté extrême. Les cahiers de char- ge produits par des organismes de droits humains oeuvrant dans différen- tes régions du pays ont été pris en compte. 
La série de consultation va se poursui- vre dans d’autres départements du pays. Pour finaliser le document à par- tir des commentaires et suggestions formulées par la société civile, le CIDP sera encadré par un Consultant mis à sa disposition par le projet « Aksyon Kolektif pou Sekirite kont Esplwata- syon » (AKSE). Ce projet, financé par l’USAID, est piloté par la firme Futu- re’s Group. 
Des consultants planchent actuelle- ment sur la relecture de la première ébauche en vue de produire un docu- ment initial pour la suite des consulta- tions. 
L’initiative de mettre en place un plan national des droits de la personne est donc nouvelle dans toute l’histoire du pays. Cela traduit l’intérêt de l’Admi- nistration Martelly et du Gouverne- ment Lamothe pour la question des droits humains. La finalité de ce plan est de doter le pays de mécanismes visant à promouvoir et à garantir les droits de la personne humaine. Ce plan se présente comme un outil permettant à la population de connaî- tre ses droits. En soumettant la pre- mière ébauche de ce document à la critique des organisations de la socié- té civile, le gouvernement veut divor- cer avec les anciennes pratiques, il veut encourager la participation ci- toyenne dans les prises de décision. 
Le CIDP prévoit de présenter le Plan national des droits de la personne à la nation lors du colloque sur les cau- ses de l’inégalité sociale en Haïti en janvier 2015. Ce colloque se déroule- ra du 27 au 30 janvier 2015 à Port-au-Prince avec la participation de l’Ex- pert indépendant sur la situation des droits de l’homme en Haïti, Gustavo Gallón, de l’ancienne Rapporteure spéciale des Nations-Unies sur l'Ex- trême pauvreté et les droits humains, Magdalena Sepulveda, du Vice Prési- dent du Gouvernement de la Répu- blique Bolivarienne du Venezuela, Hector Rodriguez et de la Ministre de l'Inclusion économique et sociale de l'Équateur , Betty Tola, entre au- tres. 
Plan national des droits de la personne : Le CIDP 
consulte la société civile 
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Quelque 170 jeunes de divers quartiers populaires de Port-au-Prince ont parti- cipé en août et septembre 2014 à une série d’ateliers de création artistique ini- tiés par le Bureau de la Ministre Déléguée auprès du Premier Ministre Chargée des Droits Humains et de la Lutte contre la Pauvreté Extrême. 
Des ateliers de peinture, de musique (percussion, chant, sonorisation), de sculp- ture et de photographie ont été organisés dans le cadre de ce projet qui vise à encourager la création artistique à travers l’encadrement des jeunes talents évo- luant dans les quartiers défavorisés. 
Apprendre un métier artistique est le plus grand souhait de ces jeunes qui sont très conscients de la situation de vulnérabilité dans les quartiers populaires. 
Sculpter pour lutter contre la pauvreté 
Originaire d’un quartier précaire de Port-au-Prince, Mackendy participe à l’atelier de sculpture aux côtés d’autres jeunes qui veulent, d’une façon ou d’une autre, contribuer à l’amélioration des conditions de vie dans leurs communautés. 
« Nous aimerions participer à la transformation de nos communautés, nous aimerions projeter une autre image des gens vivant dans les quartiers populaires », affirme-t-il. Les connaissances acquises dans le cadre de cet atelier me permettront de développer mes talents de jeune sculpteur et de montrer au monde entier qu’il existe de grandes potentialités dans les quartiers populaires ». 
S’engager socialement par la photographie 
Daniel et Benson sont parmi ces 170 jeunes faisant partie de la première cohor- te de bénéficiaires de ces ateliers de création artistique. Passionnés de la photo- graphie, ces deux jeunes veulent projeter une image positive des quartiers popu- laires qui, disent-ils, regorgent de talents. « Nous voudrions être des photographes professionnels, c’est-à-dire utiliser la photographie non seulement pour construire notre vie, mais aussi pour vendre une nouvelle image de notre communauté, à travers des reportages sur la culture et sur la société en général ». 
Ce sont, au total, une vingtaine de jeunes garçons et filles qui ont bénéficié de cet atelier de photographie animé par des photographes professionnels, tels Logan Abassi (Nations Unies), Filibien André et Henri Cayard (Monsieur Henri). A l’instar de leurs camarades en sculpture et en photographie, les autres participants aux différents ateliers ont salué cette initiative du Bureau de la Ministre Déléguée auprès du Premier Ministre Chargée des Droits Humains et de la Lutte contre la Pauvreté Extrême. 
L’organisation de ces ateliers se situe dans la continuité du programme « Kalfou Richès Peyi dAyiti » impulsé en 2012 par le Bureau de la Ministre Déléguée afin de conduire les producteurs de richesse à se responsabiliser face à l’extrême pauvreté dans plusieurs quartiers défavorisés du pays. Les personnes visées par ce projet sont des jeunes qui ont déjà un penchant pour les domaines ciblés et qui n’ont pas la possibilité de s’épanouir. 
Ce projet participe de la stratégie de l’Administration Martelly et du Gouvernement Lamothe de combattre l’extrême pau- vreté dans le pays et constitue l’une des composantes essentielles du Plan d’action pour la réduction de la pauvreté (PARP). 
Le projet de création multidimensionnelle initié par le Bureau de la Ministre déléguée vise à: 
 Permettre aux jeunes et moins jeunes des quartiers défavorisés de développer leurs potentialités, de s’émanciper et de créer de la richesse; 
 Contribuer à développer une dynamique de solidarité et d’entraide sociale dans les quartiers ciblés; 
Les objectifs généraux de ces ateliers de création artistique sont: 
 Combattre l’extrême pauvreté dans les quartiers défavorisés par l’encadrement et la valorisation de la création multi- dimensionnelle; 
 Encourager dans ces quartiers la création artistique et l’émergence des petits métiers 
 Construire la paix sociale, la fraternité et générer l’amour au sein des communautés précaires par la création artistique 
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Le Gouvernement encourage la création artistique dans les 
quartiers défavorisés et à Ile-à-Vache
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Dans le cadre des ateliers de créa- tion artistique, initiés par le Bureau de la Ministre Déléguée auprès du Premier Ministre Chargée des Droits Humains et de la Lutte contre la Pau- vreté Extrême, les participants à l’a- telier de chants du programme « Kalfou Richès » ont enregistré, le 27 août 2014, des chants traditionnels haïtiens en voie de disparition dans les studios de MINUSTAH-FM. 
Quarante et un (41) jeunes, accom- pagnés de leurs formateurs, ont pris part à cette séance d’enregistrement en présence de la Ministre, Mme 
Rose-Anne Auguste, qui est venue encourager l’initiative de son bureau. 
« Ce projet vise à soutenir l’intégra- tion des jeunes de plusieurs quartiers défavorisés de la capitale dans des activités susceptibles de promouvoir leurs droits individuels et de meilleu- res conditions de vie car ils sont, pour la grande majorité, plein de talents et ont seulement besoin de l’encadrement nécessaire pour s’ex- primer » a-t-elle indiqué. 
La MINUSTAH par le biais de son Bureau de la communication et d’in- 
formation publique a offert un ap- pui technique au programme de « Kalfou Richès », par l’intervention d’un technicien de MINUSTAH FM lors d'une formation de sonorisa- tion et de Disc-Jockey et par la fourniture de deux tentes pour augmenter l'espace de formation au sein du bureau de la Ministre. 
Cinq (5) chants traditionnels haï- tiens en voie de disparition ont été enregistrés en Créole avec un ac- compagnement au piano et à la guitare. « Mon expérience à MI- NUSTAH FM a été des plus enri- chissantes et m’a permis d’extério- riser ma voix pour la plus grande joie de ceux qui m’écoutent », dit Marie Woodling Timothée. « Au cours de cette expérience, j’ai beaucoup appris de mes formateurs en sonorisation, en musique et en chant », déclare Kesnel Clercius, un autre participant à ces ateliers. 
Au cours de ce projet, six ateliers de création artistique se sont dé- roulés du 11 août au 12 septembre 2014 à l’intention de 170 jeunes. Ces ateliers ont été organisés par le Bureau de la Ministre Déléguée auprès du Premier Ministre Char- gée des Droits Humains et de la Lutte contre la Pauvreté Extrême. 
Les participants aux ateliers «Richès» enregistrent des chants traditionnels haïtiens en voie de disparition 
Quatre ateliers de formation (photographie, peinture, percussion et théâtre) à l’intention des jeunes ont été lancés, le vendredi 22 août 2014 à l’Ile-à-Vache, dans le cadre d’un projet de création artistique initié par le Bureau de la Ministre Déléguée auprès du Premier Ministre Chargée des Droits Humains et de la Lutte contre la Pauvreté Extrême de concert avec le ministère du Tourisme et de l’Industrie Créative. 
Vingt-neuf jeunes des deux sexes ont participé à l’atelier de théâtre animé par le comédien Eliézer Guérismé. L’accent a été mis dans cet atelier sur les concepts clés utilisé en théâtre, les techniques de création d’un personnage, les techni- ques de mémorisation d’un texte théâtral, entre autres. 
L’atelier de peinture, qui a réuni aussi 20 jeunes, est assuré par le peintre Jean Dany Blaise. Quant à l’atelier de photo- graphie, il a été animé par le photographe Max Jean-François à l’intention d’une vingtaine de jeunes. Max a utilisé une approche participative et pratique pour transmettre aux participants l’histoire de la photographie et les différents plans qui existent dans la pratique de la photographie. 
Des ateliers de percussion ont été aussi organisés. Ils étaient au total 80 participants de deux sexes qui avaient bénéficié, du 22 août au 19 septembre 2014, de ces ateliers de formation. L’atelier d’art plastique se poursuit encore au centre communautaire de l’Ile à Vache. L’organisation des ateliers de l’Ile à Vache bénéficie du financement du Ministère du Tourisme et d’industrie créative.. 
Des ateliers de création artistique organisés aussi à l’Ile-à-Vache
Le projet KORE FANMI présenté au CIDP 
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KORE FANMI est un projet pilote du gou- vernement haïtien, mis en oeuvre par le Fonds d’Assistance Economique et Socia- les (FAES). Financé par la Banque mondia- le, ce projet vise à créer un mécanisme intégré de protection sociale sur tout le territoire national et à identifier et guider les familles les plus vulnérables dans leur processus de développement. 
Ce projet a été présenté, le 4 septembre 2014, au CIDP, par son coordonnateur national, le docteur Hans Müller Thomas. 
La stratégie nationale de lutte contre la pauvreté extrême est très jeune, selon le docteur Thomas. Le gouvernement cher- che à construire une stratégie plus systé- matique, plus efficace. Le projet KORE FANMI a été élaboré selon une approche basée sur la famille, l’adaptation du service aux besoins des familles, l’harmonisation 
des fournisseurs de services. L’un des objectifs de ce projet, explique le doc- teur Hans Müller Thomas, est d’établir un modèle d’accompagnement familial de proximité. Ce projet dispose d’un système intégré d’information sociale (SIIS) qui permet d’analyser la vulnérabi- lité des familles à partir des informa- tions collectées. 
Ce système permettra également d’éta- blir le Plan de développement familial à partir de ces informations. Selon le doc- teur Thomas, le modèle KORE FANMI a des potentialités à différents niveaux. Il permettra de renforcer le pouvoir local en étant proactif et de faciliter le ciblage pour les interventions. Les élé- ments développés dans le Plan d’action pour la réduction de la pauvreté (PARP) 
sont pris en compte dans ce projet supporté par certaines agences des Nations Unies comme l’Unicef. 
La présentation du docteur Hans Mul- ler Thomas a été suivie d’un débat très intéressant. La Ministre Rose An- ne Auguste a proposé à l’équipe KO- RE FANMI de travailler en synergie avec d’autres structures impliquées dans les programmes de protection sociale pour obtenir de bons résultats. La stratégie la plus utile, selon la Mi- nistre, serait de se rencontrer au moins une fois par mois, de créer des espaces d’échanges pour harmoniser les interventions. La Ministre Délé- guée suggère d’exploiter au mieux les plans spéciaux du gouvernement pour expérimenter KORE FANMI, cibler des communes pilotes pour faire at- terrir cette synergie. 
représentant de l'Unicef en Haïti, Edouard Beigbeder, a lui aussi pris la parole au cours de cet événement. 
Il a été question pour les participants de discuter de l’impact de l’innovation et de la technologie mobile sur la vie des enfants en Haïti. Ce débat organisé par l’Unicef a été l’occasion pour la Ministre Déléguée de plai- der en faveur de l’utilisation de la technolo- gie dans les programmes d’éducation pour tous, de soins de santé, d’autonomisation des femmes et du renforcement de la protection de l'environnement. 
Madame Rose Anne Auguste a ainsi mis l’ac- cent sur l’importance des technologies de l’information et de la communication (TIC) dans le développement d’un pays tout en soulignant l’impact de ces technologies sur la société haïtienne au cours des dernières années avec l’apparition notamment de la téléphonie mobile. 
La Ministre Marie Carmèle Rose Anne Auguste a participé, le mercredi 10 sep- tembre 2014, à un débat sur «l'innovation technologique pour les enfants les plus vulnérables d'Haïti». Ce forum a réuni des intervenants tels le directeur général de Digicel Haïti, Maarten Boute, le chef de développement de Surtab (la tablette fabri- quée en Haïti), Patrick Sagna, la directrice générale de l'Institut Haïtien de Statistique et d'Informatique (IHSI), Danilia Altidor. Le 
«L’impact de ces technologies sur l’économie du pays et sur sa société est considérable», a- t-elle reconnu. Ces technologies ont permis aux citoyens et citoyennes de s’exprimer, de communiquer en temps réel, de se concerter et de se mobiliser. 
«Grâce à ces technologies, nous sommes désormais en mesure d’apporter une répon- se beaucoup plus rapide aux épidémies et autres désastres naturels qui affligent surtout la catégorie qui constitue le maillon le plus vulnérable de notre société : les enfants des couches défavorisées», a soutenu Madame Auguste qui considère l’apparition de ces technologies comme «un atout majeur pour le développement intégral de ce pays et sa modernisation». 
Le forum intitulé «Talks: L’innovation techno- logique pour le bien des enfants» est une initiative de l’Unicef supportée par la compa- gnie de téléphonie mobile Digicel. 
Les technologies: Un outil important pour le développement et la modernisation d’Haïti
Agissons ensemble contre la misère et l’extrême pauvreté 
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Ne laissez personne de côté, réfléchir, décider et agir ensem- ble contre la misère est le thème choisi pour la journée mondiale du refus de la misère pour cette an- née. Ce thème traduit très bien le parti pris du gouvernement pour les plus démunis; l’approche et les actions adoptées pour respecter leur droit. En faisant de l’option préférentielle pour les pauvres sa boussole sociale, l’Administration Martelly et le gouvernement Lamo- the bousculent les traditions politi- ques en vigueur jusqu’ici et pren- nent des actions concrètes pour renverser les murs que l’exclusion 
et toutes sortes de préjugés avaient dressés autour de nos masses labo- rieuses, les confinant à une misère abjecte. En témoignent entre autres, le programme Ede Pèp, le Plan d’Action de réduction de la pau- vreté, les Plans spéciaux, Gouvèn- man lakay ou qui apportent aux populations des dix départements géographiques du pays ce qui leur a toujours été refusé : l’éducation, l’accès à l’eau, la sécurité alimentaire, l’appui à l’économie familiale et l’or- ganisation sociale participative. 
Cependant, nous tenons à rappeler 
que ce combat ne saurait se gagner sans l’implication de l’ensemble de la société. Aussi, appelons-nous à une mobilisation citoyenne de tous les Haïtiens et de toutes les Haï- tiennes contre l’extrême pauvreté, l’exclusion et le chômage. Nous les invitons à refuser les structures et les habitudes qui ont jusqu’ici en- tretenu la misère; à rejeter toute forme d’égoïsme, d’individualisme et à renouer avec nos valeurs tra- ditionnelles d’entraide et d’amour qui demeurent nos matériaux les plus sûrs pour l’édification d’une Haïti libre de toute misère. 
La Ministre Marie Carmèle Rose Anne Auguste a participé du 2 au 4 octobre 2014 à Quito (Equateur) au Xe forum des Ministres du développement social de l’Amérique Latine. 
Ce forum, qui s'est déroulé autour du thème « Dépassement de l’inégalité en Amérique latine, transformations sociales et politiques publiques », témoigne de la volonté des dirigeants de la région d’oeuvrer à l’éradication de la pauvreté dans les différents pays latino-américains. 
La Ministre déléguée auprès du Premier Ministre chargée des droits humains et de la lutte contre la pauvreté ex- trême était invitée à participer à ce forum par le Ministère d’inclusion économique et sociale (MIES) de l’Equateur. 
Ce dialogue entre les ministres du développement social de l’Amérique Latine s’inscrit dans le cadre du forum ré- gional initié par le programme MOST de l’UNESCO. Créé en 1994, le programme pour la Gestion des Transfor- mations Sociales (MOST) est une initiative de l'UNESCO qui vise à favoriser et à promouvoir la recherche en sciences sociales. 
Dans le cadre de ce forum, les participants ont discuté des stratégies de coopération en vue du dépassement de l’inégalité en Amérique Latine. Il a été également question de mettre en avant les « expériences réussies de trans- formation sociale en vue du dépassement de l’inégalité. Le cas de l’Equateur ». 
Des interventions de la Commission économique pour l’Amérique latine et les Caraïbes (CEPAL), de la Faculté Latino-Américaine des Sciences sociales (FLACSO) et du Conseil Latino-Américain des Sciences sociales (CLASCO) figuraient aussi à l’agenda. 
A travers cette initiative, les ministres latino-américains du développement social cherchent à « renforcer l’échange d’expériences sur les transformations sociales, le processus de coopération régionale et le dialogue au plus haut niveau, stimulant ainsi l’accord des stratégies conjointes, servant à dépasser l’inégalité en Amérique Latine ». 
Le débat et la prise de décision entre les décideurs publics, les institutions de sciences sociales de la région sont aussi encouragés, de même que la discussion sur les objectifs du développement global post-2015. 
Voilà déjà 27 ans que le Père Wre- sinski avec plus de 100 000 personnes se réunissaient sur la Place Trocadéro à Paris pour offi- ciellement dire non à la misère et rap- peler au monde entier que là où des hommes sont condamnés à vivre dans la misère, les droits de l’homme sont violés. S’unir pour les faire res- pecter est un devoir sacré. La journée mondiale du refus de la misère, a été officiellement re- connue par l’ONU en 1992 . 
Objectifs du Forum des ministres de développement social de l'Améri- que Latine: Renfor- cer l' échange d'ex- périence sur les transformations sociales, le proces- sus de la coopéra- tion régionale, et le dialogue au plus haut niveau, stimu- lant ainsi l'accord des stratégies conjointes, servant à dépasser l'inéga- lité en Amérique Latine. Le débat et la prise de dé´vision entre les décideurs publics, les Institu- tions de Sciences sociales de la Ré- gion, sont aussi encouragés, de même que la discus- sion sur les objec- tifs du développe- ment global post 2015. 
Participation du gouvernement haïtien au Xe forum des ministres du développement social de l’Amérique latine
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Le Gouvernement a mis en place plusieurs plans spéciaux pour intensifier des projets de développement à tra- vers le territoire national. Ces plans spéciaux ont été élaborés pour lutter contre la pauvreté extrême dans dif- férentes régions du pays. Chaque plan est géré par un coordonnateur qui a pour tâche de s’assurer de la bon- ne gestion des fonds engagés par l’État. Ces coordonnateurs devront donner des résultats concrets dans des secteurs clés permettant de lutter de manière efficace contre la misère et accélérer le processus de décentrali- sation du pays. Section communale de Pestel, Bernagousse est l’un des sites bénéficiant de cette nouvelle stra- tégie. Parmi les actions entreprises dans cette section communale, neuf sont déjà achevées. Ces actions sont les suivantes: 
 Electrification de la maison et système d’eau courante pour le centre de santé 
 Installation d’équipements médicaux et de médicaments dans le centre de santé 
 Installation d’un centre de soins de santé primaire avec la coopération cubaine 
 Intégration de 324 mères dans le volet Cash Transfert ‘’Ti Manman Chérie’’ du programme EDE PEP. Ces mamans sont enregistrées dans 4 écoles 
 Distribution de 630 kits scolaires dans 4 écoles 
 Distribution de 445 bons de solidarité 
 Formation des superviseurs et des facilitateurs dans le cadre du programme d’alphabétisation 
 Installation de 35 lampadaires 
 Distribution de 6450 paniers de solidarité 
 Distribution de 500 kits de semences et d’intrants avec Kore Plantè 
 Distribution de boutures de manioc, d’ignames et de patates 
Des efforts pour améliorer les conditions de détention dans le pays 
leur permettra de pouvoir inté- grer la société après avoir quitté la prison. 
« Être libre, ce n'est pas seulement se débarrasser de ses chaînes ; c'est vivre d'une façon qui respecte et renforce la liberté des autres ». Beaucoup d’entre nous se sou- viennent de cette pensée de Nel- son Mandela, grand artisan de la liberté qui a lui aussi connu la prison. 
La question de la détention pré- ventive prolongée demeure égale- ment une priorité pour l’Adminis- tration Martelly et le Gouverne- ment Lamothe. Des mesures sont en train d’être prises en vue de résoudre ce problème. De plus, le Gouvernement travaille sans relâ- che sur la révision du code pénal. Un forum sur la politique pénale, organisé au mois de septembre 
À l’occasion de la Journée natio- nale des détenus, le 28 octobre 2014, l’Administration Martelly et le Gouvernement Lamothe ont réaffirmé leur engagement d’oeu- vrer à l’amélioration des condi- tions dans les centres carcéraux du pays. 
Depuis son arrivée au pouvoir, le Président Michel Joseph Martelly s’est engagé à édifier un véritable État de droit et à renforcer les institutions du pays. La construc- tion de cet État de droit ne peut se faire en dehors du respect des droits de ceux-là même qui sont privés de liberté. C’est pourquoi le Gouvernement, à travers les ministères sectoriels, a jugé né- cessaire d’arrêter un certain nombre de mesures visant à ga- rantir le droit de tous les détenus de s’émanciper, s’épanouir et de se créer un état d’esprit qui 
dernier, est venu renforcer l’esprit du construit de l’État de droit tant souhaités par L’Ad- ministration Martelly et du Gouvernement Lamothe dans le cadre des efforts visant la réforme judiciaire. De plus, l’Etat haïtien s’engage à à poser des actes concrets en matière d’amélioration des conditions de détention dans le pays. 
À l’occasion de la journée de solidarité avec les détenus, le Bureau de la Ministre Déléguée auprès du Premier Ministre chargée des droits de l’homme et de la lutte contre la pauvreté extrême s’associe au Ministère de la Justice et de la Sécurité Publique pour rappeler à nos frères et soeurs se trouvant derrière les barreaux que le Gouvernement travaille à l’a- mélioration de leurs situations. 
BULLETIN SPECIAL VERITE DU CIDP 
Implication du Bureau de la Ministre dans l’implémentation des plans spéciaux du gouvernement 
L'Administration Mar- telly et le Gouverne- ment Lamothe pensent que pour combattre avec succès l'extrême pauvreté, il faut la mise en oeuvre des points suivants : 
Mettre l’humain au centre des préoccupa- tions de l’État, 
Bâtir de nouveaux paradigmes 
Faire de l’homme et de son bien-être le centre de toute activité politi- que et économique 
Faire renaître les traditions qui ont toujours été les vraies richesses de tout peu- ple; 
Mettre fin à la margi- nalisation, à l’exclusion qui frappent les indivi- dus des classes défavo- risées; 
Leur donner la capacité de décider eux-mêmes ce qui est bon pour eux et de dessiner leur avenir; 
Finalement et surtout, tout mettre en oeuvre pour réduire les inéga- lités afin de faire d’eux des citoyens à part entière. 
C’est ça l’option préfé- rentielle pour les pau- vres. La seule qui ait produit la preuve tangible que le dévelop- pement est loin d’être cette pente ardue, presqu’impossible à gravir comme nous étions portés à le croire au constat de tant d’échecs en matière de développement interna- tional.
Des chefs d’Etat et de gouvernement des pays membres de l’Alliance Boliva- rienne pour les Amériques (ALBA) ont participé, au mois d’octobre der- nier, à un sommet spécial sur les dis- positions à prendre en vue d’empê- cher la propagation du virus Ebola dans la région. 
L’Administration Martelly et le Gou- vernement Lamothe ont été représen- tés à ces assises. La question de la protection de la population a été au centre des débats. Au terme des dis- cussions, une déclaration conjointe en 23 points a été adopté par les chefs d’États et de gouvernement qui avaient fait le déplacement. Ces diri- geants politiques se sont donc mis d’accord pour élaborer un plan régio- nal contre l’Ebola. Il a été l’occasion pour le président Michel J. Martelly de partager avec les autres chefs d’Etat et de gouvernement présents le plan de prévention préparé par la République d’Haïti en vue de prévenir la propaga- tion de ce virus sur le territoire haï- tien. 
Dans ce numéro spécial, le CIDP a jugé utile de relayer cette déclaration conjointe adoptée par les chefs d'État des pays membres de l'Alliance Boliva- rienne. 
Déclaration conjointe des chefs d'État des pays membres de l'Alliance Bolivarienne 
« Nous, Chefs d’Etat et de gouverne- ment des pays membres de l’Alliance bolivarienne des peuples de Notre Amérique/Traité de Commerce des Peuples (ALBA-TCP), réunis à La Ha- vane le 20 octobre 2014 en Sommet extraordinaire en vue de faire face à l’épidémie de virus d`Ébola ; 
Profondément préoccupés par la ca- tastrophe humanitaire que l’épidémie 
d’Ébola représente pour l’Afrique de l’Ouest, au point que l’Organisation mondiale de la santé (OMS) l’a jugée « une urgence de santé publique de portée internationale » dans la mesu- re où elle risque de s’étendre à d’au- tres pays et régions du monde ; 
Conscients que l’ensemble de la communauté internationale, en coo- pération avec l’Organisation mondia- le de la santé (OMS), l’Organisation panaméricaine de la santé (OPS) et la Mission des Nations Unies pour l’ac- tion urgente contre l’Ebola (UNMEER), doit engager d’urgence des actions pour faire face à ce fléau avec toutes les ressources requises ; 
Notant avec inquiétude que les res- sources internationales nécessaires pour engager des actions rapides et efficaces contre l’épidémie à virus Ebola restent insuffisantes pour contrecarrer ce qui peut devenir une des pandémies les plus graves de l’histoire de l’humanité ; 
Réaffirmant que l’ALBA-TCP repose sur des principes de solidarité, de coopération véritable et de complé- mentarité entre nos pays, ainsi que 
sur son engagement auprès des peuples les plus vulnérables et envers la préser- vation de la vie sur la planète ; 
Convaincus qu’il est indispensable d’a- dopter d’urgence des mesures de coo- pération efficaces à même de contri- buer, par des actions coordonnées entre les services de santé et d’autres secteurs, à empêcher que l’épidémie à virus Ébola ne gagne des pays de notre continent ; 
Rappelant les clauses du Règlement sanitaire international (2005) et de la Feuille de route pour la lutte contre l’épidémie d’Ébola (OMS) du 28 août 2014, qui vise à enrayer la transmission du virus Ébola dans le monde et à faire face aux conséquences d’une nouvelle propagation internationale ; 
Prenant note des protocoles de l’OMS concernant la prévention de la trans- mission de l’épidémie à virus Ébola entre des personnes, des organisations et des groupes de population ; 
Soulignant que l’épidémie peut être endiguée, notamment par l’application des protocoles établis relatifs à la sécu- rité et à la santé, et par d’autres mesu- res préventives ayant fait leurs preu- ves ; 
Décidons 
Des mesures pour prévenir le virus Ebola en Haïti et dans la région des Caraïbes 
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1. De coordonner nos efforts pour prévenir et contrer l’épidémie à virus Ébola, entre autres par la prestation et l’emploi rapides d’une assistance entre nos pays, laquelle aide passerait par l’envoi de travailleurs sanitaires, de secours et de maté- riels. 
2. De traiter prioritairement les besoins spéciaux des pays frères des Caraïbes, qui bénéficieraient des actions de coopéra- tion décidées par les pays de l’ALBA-TCP en vue de prévenir et de contrer l’épidémie à virus Ébola. 
3. Activer le Réseau de vigilance épidémiologique de l’ALBA-TCP, dont la création a été décidée à la Première Réunion des ministres de la santé de l’Alliance le 25 février dernier à Caracas. 
4. D’appuyer résolument les brigades médicales bénévoles spécialisées dans la réponse aux catastrophes et aux grandes épi- démies du Contingent Henry Reeve (République de Cuba) qui travaillent en Afrique. À cet égard, nous exprimons notre volonté, en tant qu’Alliance bolivarienne, de contribuer avec des personnels de santé hautement qualifiés aux efforts de ce contingent pour toutes tâches nécessaires dans la région d’Amérique latine et des Caraïbes. 
5. Établir des mécanismes nationaux en vue de diagnostiquer et d’isoler sans retard les cas d’infection éventuels, compte tenu des manifestations cliniques initiales de la maladie, de l’histoire de voyages ou de l’histoire de l’exposition signalée par le patient, ou obtenues par enquête épidémiologique. 
6. Générer et partager des capacités permettant de diagnostiquer les maladies qui exigent des laboratoires possédant le ni- veau sécurité requis. 
7. Concevoir et exécuter des campagnes d’éducation publique sur la prévention du virus Ébola et le combat contre lui, afin de mieux préparer la population et de renforcer sa confiance. 
8. Adopter et renforcer des mesures préventives en vue de détecter et de réduire l’exposition au virus Ebola, et garantir une prise en charge et des services médicaux efficaces au personnel d’intervention. 
9. Renforcer les mesures de vigilance et de contrôle épidémiologiques aux frontières, notamment dans les ports et les aéro- ports. 
10. Contribuer, à partir de l’expérience acquise, à la formation du personnel de santé spécialisé en prévention et contrôle du virus Ébola dans les pays de l’ALBA-TCP et des Caraïbes. 
11. Créer un groupe de différents spécialistes chargé de former le personnel de santé en matière de biosécurité, y compris dans l’emploi des équipements de protection personnelle face à des cas suspects ou confirmés d’Ébola, le traitement des maladies hémorragiques et du patient en état critique, lequel personnel de santé pourrait devenir des facilitateurs et des conseillers dans leurs pays. 
12. Garantir dans le plus grand nombre possible d’installations du système de santé, des équipes médicaux de réserve et des intrants vitaux pour la gestion de la maladie. 
13. Promouvoir des recherches scientifiques, épidémiologiques et biologiques sur l’Ébola dans le cadre de l’ALBA-TCP, et encourager la coopération dans ce domaine avec d’autres pays, à titre de contribution aux efforts internationaux visant à faire face à l’épidémie, ainsi qu’en vue de consolider l’indépendance scientifique, médicale et sanitaire de nos pays. 
14. Perfectionner les mécanismes d’information entre nos pays de l’ALBA-TCP, afin que ceux-ci soient au courant de la si- tuation épidémiologique qui y règne et qu’ils puissent disséminer plus aisément les expériences requises. 
15. Appuyer résolument les initiatives des Nations Unies, notamment celles de l’OMS/OPS et de l’UNMEER, en vue de met- tre en oeuvre les recommandations du Comité international d’urgence du Règlement sanitaire international. 
16. Promouvoir la coopération avec d’autres pays du continent pour contrer et prévenir la propagation du virus Ébola et entreprendre des programmes conjoints qui y contribueront. 
17. Convoquer, les 29 et 30 octobre, à La Havane (Cuba), une réunion technique de spécialistes et de cadres des pays de l’ALBA-TCP qui échangeraient des expériences et des connaissances, et qui concerteraient des stratégies de prévention et de contrôle face à la menace que représente l’épidémie à virus Ébola. 
18. Charger les ministres de la santé des pays de l’ALBA-TCP d’élaborer un Plan d’action, une fois connues les propositions de cette réunion technique de spécialistes et de cadres, et de le mettre en oeuvre sans retard en coordination avec l’OMS/ OPS. Ce Plan doit être présenté pour examen aux chefs d’Etat et de gouvernement de l’ALBA-TCP, au plus tard le 5 no- vembre 2014. 
19. Utiliser toutes les ressources à la disposition du secrétariat exécutif de l’ALBA-TCP pour appuyer les initiatives approu- vées. 
20. Féliciter la République bolivarienne du Venezuela d’avoir remis au Secrétaire général de l’ONU, Ban Ki Moon, le 16 octo- bre 2014, un don de cinq millions de dollars destinés à la lutte contre le virus Ébola. 
21. Féliciter la République de Cuba et son peuple pour l’exemple de solidarité avec les pays frères d’Afrique de l’Ouest qu’ils ont donné en envoyant des personnels médicaux cubains. 
22. Proposer à la Communauté des États latino-américains et caribéens (CELAC) de promouvoir des efforts régionaux vi- sant à prévenir et à contrôler la menace que fait peser l’épidémie à virus Ébola. 
23. Continuer de coopérer avec les pays africains touchés par l’épidémie, maintenir la coopération déjà existante avec les pays non touchés et incorporer les expériences des brigades d’intervention spécialisées en cas de catastrophes et de grandes épidémies qui y travaillent. 
La Havane, le 20 octobre 2014 
Déclaration conjointe des chefs d'État des pays membres de l'Alliance Bolivarienne 
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Bilan du programme national d’assistance sociale EDE PEP 
Le programme EDE PEP, deux ans après! 
Deux ans après son lancement par le Premier Ministre Laurent Salvador Lamothe, le programme national d’assistance sociale EDE PEP suit son cours sur le territoire national. A travers ses différents volets, ce programme est présent dans les 140 communes et 570 sections communales du pays. Le volet cash transfert « Ti Manman Chéri », par exemple, a déjà bénéficié à plus de 86 mille mères de familles réparties dans les dix départements géographiques du pays. Par ailleurs, quelque 31 409 étudiants font partie du sous- programme « Kore Etidyan ». Environ 1 795 179 paniers de solida- rité ont été distribués à travers le pays. Le gouvernement – par le biais de ce programme – a déjà installé 358 restaurants commu- nautaires dans ces différentes communes. 
A l’occasion du deuxième anniversaire de ce vaste programme so- cial, le CIDP – dans ce bulletin spécial – se fait le plaisir de parta- ger avec ses lecteurs le bilan d’EDE PEP, sous forme de cartes. 
BULLETIN SPECIAL VERITE DU CIDP
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Bilan du programme national d’assistance sociale EDE PEP 
BULLETIN SPECIAL VERITE DU CIDP
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BULLETIN SPECIAL VERITE DU CIDP 
Bilan du programme national d’assistance sociale EDE PEP
Au-lendemain des événements du 18 novembre 2014, le gouvernement tient à renouveler une fois de plus, sa farouche volonté à poursuivre la bataille sociale afin de changer de façon radicale les conditions d’existence du peuple haïtien qui, abandonné depuis 2 siècles, n’a pas cessé de souffrir. Le gouvernement condamne énergiquement, une fois de plus, les violences enregistrées lors de la manifestation de l’opposition. Des dispositions sont déjà prises pour identifier et sanctionner les auteurs de tels agissements. 
L’Administration Martelly et le gouvernement Lamothe, conscients de leur responsabilité historique et animés du désir de mettre fin à l’injustice et à l’exclusion qui affligent nos masses laborieuses depuis toujours, se sont employés, dès leur prise de fonction, à élabo- rer une politique d’action sociale concrète pour accompagner les couches défavorisées de notre société dont les droits les plus fon- damentaux ont toujours été violés. 
Cette bataille pour le changement implique l’engagement de tous et de toutes, en particulier, les ministres, les secrétaire d'État, les directeurs généraux, les fonctionnaires de l’Administration Publique, les collectivités territoriales, les parlementaires, les forces orga- nisées de la société civile. Elle avance bon train. Il est venu le temps de sortir le peuple de la misère qui l’afflige depuis trop longtemps et de lui garantir le respect de ses droits, ainsi que la dignité dont jouit tout citoyen et toute citoyenne libre qui participe fièrement à la refondation sociale de son pays. 
Le gouvernement prendra envers et contre tous les mesures nécessaires pour restaurer la stabilité au pays, et en finir avec l'insécu- rité, le kidnapping, le trafic de la drogue, la contrebande, la corruption, l'impunité qui gangrènent les fondements même de la nation que nous ont laissé en héritage nos ancêtres. Aucune société ne saurait être viable, aucun combat pour un État de droit prospère ne saurait être gagné sans l’éradication de ces fléaux. 
Après toutes les calamités qui ont fragilisé la nation depuis ces dernières décennies : ouragans, tremblement de terre et bouleverse- ments politiques, sa refondation sociale exige la collaboration de tout citoyen et de toute citoyenne. Nous devons pouvoir dire d’un seul élan, agir en toute sérénité pour imposer une fin radicale à ces pratiques qui rongent la nation et hypothèquent son avenir. 
Le pays entier doit comprendre que l’avenir d’Haïti, l’avenir de chaque citoyen et de chaque citoyenne est en jeu. L’administration Martelly et le Gouvernement Lamothe déploient des efforts pour renforcer la base de l’Édification d’une Haïti heureuse et prospère, une Haïti où la misère ne sera plus qu’un mauvais souvenir. 
Le Gouvernement, tout en prônant un dialogue franc et sincère entre toutes les instances de la scène politique, entend réaffirmer de façon catégorique l’autorité de l’État. Il manifeste sa volonté de mettre en échec toute tentative de détourner l’attention publique des progrès réalisés sur le chemin de l’édification d’une nation démocratique et prospère. 
Le Gouvernement continuera à s’engager sans réserve, à promouvoir tous les droits prescrits par la constitution y compris le droit à la liberté d’expression dont certains font un usage abusif. Il réaffirme sa ferme détermination à lutter pour garantir à tout citoyen et à toute citoyenne une éducation de qualité et un logement convenable; éradiquer la faim et l’extrême pauvreté; renforcer les insti- tutions démocratiques et rétablir le prestige ainsi que le respect auxquels a droit la Première République noire du monde. 
Il est venu le temps pour chacun de nous, de prendre nos responsabilités citoyennes et d’apporter notre appui total à la vision socia- le du gouvernement, pour que triomphent les idéaux du peuple haïtien et ses aspirations les plus fondamentales. 
Le peuple n’a que trop souffert. 
Plus que jamais, nous avons le devoir de nous unir pour satisfaire ses revendications légitimes. 
Le peuple vaincra, Haïti vaincra. Le peuple n’en attend pas moins de nous. Nous sommes du bon côté de l’Histoire. 
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Le peuple vaincra, Haïti vaincra! 
BULLETIN SPECIAL VERITE DU CIDP 
VOLUME 1 NUMÉRO 3 
 En décembre 2014: « Gouvènman Lakay Ou » fera escale à Cité Soleil 
 4 et 5 décembre: 2014 : Atelier de la Banque Mondiale et USAID: Politique de protection sociale et profil de pauvreté. La banque mondiale a terminé son analyse sur les profils de pauvreté et la répartition des financements. Ce premier atelier permettra de faire le point sur les orientations stratégiques en fonction des données. 
 15 et 16 décembre 2014: Atelier restreint de présentation et validation des 2 rapports de la CEPAL: 1/ évaluation EDE PEP et 2/ stratégies de finance- ment pour l'avenir. Lors de cet atelier nous parlerons également de l'atelier international de janvier. 
 Du 27 au 30 janvier 2015: Colloque sur "Penser et lutter contre la Pauvreté extrême, c'est penser l'égalité sociale. 
Après plusieurs discussions avec les autorités haïtiennes - et en particulier avec la Ministre déléguée chargée des droits humains et de la lutte contre la pauvreté extrême - , il a été convenu que le premier colloque thématique porterait sur les causes fondamentales de l’inégalité sociale qui persiste en Haïti. Cette idée est soutenue par 20 recommandations de l’Examen périodique universel (EPU) qui ont demandé à Haïti de traiter les causes d’inégalité et/ou le manque d’accès aux droits économiques et sociaux. En particulier, les recommandations 88.118 (Sri Lanka) et 88.119 (Cuba) demandent à Haïti de mettre l’accent sur les mesures destinées à réduire la pauvreté et les inégalités comme le prévoit la Plan d'Action pour la Réduction de la Pauvreté. D’autres recom- mandations demandent aussi à Haïti de traiter les problèmes d’éducation, de santé et de logement existants. Plusieurs autres recommandations suggèrent aussi à Haïti de mettre en oeuvre des politiques fortes pour lutter contre toutes les formes de stéréotypes et de discrimination envers les filles et les femmes, assurant ainsi leur droit à la sécurité sociale et économique. Haïti a accepté toutes les recommandations sur les droits économiques et sociaux. 
Les actes du Colloque « Penser et lutter pour une Haïti sans pauvreté » seront lancés à l'occasion de cet événement. 
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BULLETIN DU CIDP/ AOÛT-OCTOBRE 2014

  • 1. Dans ce numéro -Editorial -Haïti: la situation des droits de l’homme examinée par le CDH -Le Comité note des points positifs -Réactions du Gouvernement haïtien sur les observations finales du Comité des Droits de l’Homme -La Ministre Auguste rencontre le Haut-commissaire des Na- tions Unies aux droits de l’homme -Rentrée scolaire 2014-2015: Le gouvernement opte pour un virage qualitatif de l’enseigne- ment du cycle fondamental -Support aux parents et aux élèves pour la rentrée scolaire 2014-2015 -Alphabétiser 450,000 person- nes en 24 mois! -La parole à l’agronome Pierre Gary Mathieu -Plan national des droits de la personne : Le CIDP consulte la société civile -Le Gouvernement encourage la création artistique dans les quartiers défavorisés -Les participants aux ateliers « Kalfou Richès » enregistrent des chants traditionnels haï- tiens en voie de disparition -Le projet KORE FANMI présenté au CIDP -Les technologies: Un outil important pour le développe- ment et la modernisation d’Haïti -Agissons ensemble contre la misère et l’extrême pauvreté -Des efforts pour améliorer les conditions de détention dans le pays -Implication du Bureau de la Ministre dans l’implémentation des plans spéciaux du gouver- nement -Le peuple vaincra, Haïti vaincra! BULLETIN SPECIAL VERITE DU CIDP AOUT-OCTOBRE 2014 VOLUME 1 NUMÉRO 3 Ce numéro spécial est consacré prioritairement au rapport sur le pacte international relatif aux droits civils et politiques présenté à Genève (Suisse) les 9 et 10 octobre 2014 par le Comité Interministériel des Droits de la Personne. Une délégation du gouvernement, conduite par la Mi- nistre Marie Carmèle Rose Anne Auguste, a sé- journé à Genève au début du mois d’octobre pour participer à la 112e session du Comité des Droits de l’Homme (CDH) des Nations Unies. Cette délégation était composée de Pierre Thony Melodin (Ministère des Affaires étrangères), Yves Rody Jean (Présidence), Jean-Fallières Bazelais (Ministère de la Justice et de la Sécurité publique), Anita Dolma (Primature), Tessy Pétion Romulus (Ministère à la Condition féminine et aux Droits des Femmes), l’ingénieur Clément Bélizaire (Unité de construction des logements et bâtiments pu- blics) et de Djems Olivier (Secrétariat technique du Comité interministériel des droits de la per- sonne). La publication de ce bulletin veut rendre compte à l’opinion publique du contexte de la production de ce rapport et du processus qui a amené à sa présentation au Comité des Droits Humains des Nations Unies à Genève. En effet, bien que le pays ait adhéré à cet instru- ment international depuis le 6 février 1991, ce n’est pas un hasard si ce rapport a été soumis durant le mandat de l’Administration MARTELLY et sous le Gouvernement LAMOTHE. Car, le premier rapport aurait dû être présenté un an plus tard, soit en 1992. Il a fallu pourtant attendre le mois de décembre 2012 pour voir finalement Haïti déposer ce document. C’est qu’entretemps, divers aléas politiques com- me des changements de gouvernement effectués en dehors des prescrits de la Constitution; le pas- sage de plusieurs ouragans dévastateurs; le terrible séisme du 12 janvier 2010 qui s’ajoutaient à des difficultés économiques majeures, ne laissaient pas le temps aux différents gouvernements qui se suc- cédaient d’accorder à la mise en oeuvre du Pacte toute l’attention qu’elle méritait. Depuis le Rapport sur les pactes civils déposé le 30 novembre 2012 et le protocole additif envoyé le 8 août 2014, l’Administration Martelly et le Gouvernement Lamothe ont continué sur leur lancée et n’ont pas cessé de redoubler d’ardeur pour construire cet État de droit dont le peuple Haïtien a tant rêvé. Ce rêve, grâce à la farouche volonté du gouvernement et aux incessants efforts déployés, se concrétise chaque jour un peu plus par de tangibles réalisations malgré les innombra- bles difficultés et oppositions rencontrées. Le Gouvernement a considéré avec le plus grand sérieux toutes les failles constatées au niveau de l’appareil judiciaire et pénal du pays. Il s’est minu- tieusement penché sur toutes les recommanda- tions prodiguées tant par la communauté interna- tionale que par la société civile et a conçu un dis- positif adéquat pour les résoudre systématique- ment. Au cours de deux séances, la situation des droits de l’homme en Haïti a été examinée, pour la pre- mière fois, par le CDH. La délégation haïtienne a répondu aux questions du comité autour du rap- port initial de la République sur la mise en oeuvre du Pacte international relatif aux droits civils et politiques (PIDCP). Ce Bulletin spécial de vérité fait d'abord état du rapport concernant le Pacte International relatif aux droits civils et politiques et rend compte des activités réalisés par le Bureau de la ministre du premier août au 31 au octobre 2014. Editorial Comité interministériel des droits de la personne « La Loi sur la paternité, la mater- nité et la filiation, publiée au journal officiel le 4 juin 2014, constitue un jalon important dans la réforme du droit de la famille. Cette loi instaure notamment un nouveau cadre normatif sur la recherche de la paternité et la filiation et établit le principe d’égalité entre tous les enfants qu’ils soient nés de couples mariés ou non. » BULLETIN SPECIAL VERITE DU CIDP 28, rue Garoute (Pacot), Port-au-Prince, Haïti. Tél.: +509 48906799. facebook: Contre la Pauvreté Extrême. Twitter: @Mdcdhlcpe
  • 2. Haïti: La situation des droits humains examinée par le Comité des droits de l’homme Le rapport initial de la Républi- que d’Haïti sur la mise en oeuvre des dispositions du Pacte inter- national relatif aux droits civils et politiques a été examiné, les 9 et 10 octobre 2014 lors de la 112e- session du Comité des droits de l’homme des Nations Unies (CDH), déroulé au Palais Wilson à Genève. Soumis en 2012, ce rapport ini- tial couvre une période de vingt ans. Haïti qui a adhéré au Pacte international relatif aux droits civils et politiques, en 1991, de- vait pourtant présenter son pre- mier rapport en 1992. La présentation de ce rapport traduit «le profond engagement de l’administration MARTELLY et du Gouvernement LAMOTHE pour la promotion et le respect des droits de l’homme en Haïti», s’est félicitée la Ministre Marie Carmèle Rose Anne Auguste, qui a présidé la délégation haïtienne. «Malgré les nombreux progrès identifiés et les efforts considéra- bles déployés en la matière, l'État haïtien est conscient que le ni- veau d’application des disposi- tions du Pacte n’est pas encore à la hauteur de ce qu’il souhaite», a toutefois reconnu la Ministre déléguée auprès du premier ministre chargé des droits hu- mains et de la lutte contre la pauvreté extrême. Durant ces deux jours de tra- vail, les membres du Comité des droits de l’homme des Na- tions Unies ont examiné la si- tuation des droits humains en Haïti. Des questions relatives à la détention préventive prolon- gée, au dossier de l'ancien pré- sident à vie Jean-Claude Duva- lier, à l'équité de genre, au pro- cès de la Scierie, à la réforme de la justice, ont été entre au- tres abordées. Le processus de relocalisation des personnes vivant dans les camps de dépla- cés (IDP's) depuis le séisme du 12 janvier 2010 a également attiré l’attention des membres du Comité. Les membres de la délégation haïtienne ont répondu aux dif- férentes questions selon leur domaine de compétence. Concernant le phénomène de la détention préventive prolon- gée et la réforme de la justice, Me. Jean-Fallières Bazelais (cadre du Ministère de la Justi- ce) a fait état des efforts dé- ployés par le gouvernement en vue de redresser la situation. La question de genre a aussi été abordée par Me. Tessy Pétion Romulus du Ministère à la Condition féminine et aux droits des femmes. Quant aux questions relatives à la ratifica- tion des conventions interna- tionales, elles ont été répon- dues par Me. Pierre Thony Melodin, représentant du Mi- nistère des Affaires étrangères. Me Anita Dolma l’Unité juridi- que de la Primature et Me Yves Rody Jean ont répondu à diverses autres questions en rapport à la traite, au trafic et à l’adoption. Le coordinateur du projet 16/6 (projet de relocalisation de ces IDP's) l’ingénieur Clément Béli- zaire, fait état d’une diminution de 93.7% du nombre de ména- ges et de 92.1% du nombre de sites depuis juillet 2010. Au 30 septembre 2014, le nombre total de personnes déplacées était évalué à quelque 85 000 individus, répartis sur 123 sites. L’ingénieur Bélizaire en a profi- té pour réaffirmer la volonté du gouvernement de travailler à la fermeture de tous les camps d’ici à 2015. «Ce dont Haïti a le plus besoin aujourd- ’hui, ce n’est plus l’aide huma- nitaire ; mais des projets de développement», a-t-il fait sa- voir au Comité. L’examen de la situation des droits de l’homme en Haïti s’est déroulé en présence des représentants de la Mission permanente d’Haïti à Genève et des militants d’organismes de droits humains évoluant en Haïti. Le pacte internatio- nal relatif aux droits civils et politiques (PIDCP) a été adopté à New York le 16 décembre1966 par l'Assemblée géné- rale des Nations unies dans sa réso- lution 2200 A (XXI). Il comprend les droits et libertés classiques qui protègent les parti- culiers contre les ingérences de l’État, comme le droit à la vie, l’in- terdiction de la torture, de l’escla- vage et du travail forcé, le droit à la liberté, etc. Le Pacte est com- plété par deux protocoles : le premier daté du 16 décembre 1966 et le deuxième interdisant la peine de mort en date du 15 décembre 1989. Le Pacte II de l’ONU est entré en vigueur après la ratification par 35 États le 23 mars 1976. Il est en principe applicable directe- ment par les juri- dictions des États signataires. Haïti a adhéré au Pacte international relatif aux droits civils et politiques en 1991 PAGE 2 VOLUME 1 NUMÉRO 3
  • 3. Haïti à la 112e session du CDH Plus de vingt ans après son ad- hésion au Pacte international relatif aux droits civils et politi- ques (PIDCP/CCPR), Haïti a finalement présenté son premier rapport au Comité des droits de l’homme des Nations Unies. Le Comité déclare accueillir avec satisfaction ce rapport initial soumis avec 16 ans de retard, et les renseignements qui y sont présentés. Il dit apprécier l’occa- sion qui lui a été offerte d’enga- ger un dialogue constructif avec la délégation haïtienne – lors de sa 112e session – au sujet des mesures que l’État partie a pri- ses, depuis l’entrée en vigueur du Pacte, pour mettre en oeuvre les dispositions de celui-ci. Les réponses apportées par la délégation haïtienne, qui a pré- senté ce rapport les 9 et 10 octobre 2014, ont pu éclairer la lanterne des membres du Comi- té par rapport à un ensemble de préoccupations. Le Comité dit noter un ensemble d’aspects positifs concernant l’application par Haïti des dispositions du pacte : A- Le Comité accueille avec satisfaction les mesures législati- ves et institutionnelles suivantes, prises par l’État partie depuis l’entrée en vigueur du Pacte en 1991: a) nomination d’une Mi- nistre Déléguée chargée des droits de l’homme et de la lutte contre la pauvreté extrême et la création du Comité Intermi- nistériel des droits de la personne (CIDP); b) adop- tion de la loi organique por- tant organisation et fonc- tionnement de l’Office de la Protection du Citoyen (OPC) qui a obtenu le statut A du Sous-comité d’accrédi- tation du Comité internatio- nal de coordination des ins- titutions nationales de pro- motion et protection des droits de l’homme en dé- cembre 2013 ; c) entrée en vigueur en juin 2014 de la loi sur la Paterni- té, la Maternité et la Filia- tion ; d) promulgation le 4 juin 2014 de la loi sur la lut- te contre la traite des per- sonnes; e) la loi sur l’intégra- tion des personnes handica- pées et les mesures déjà prises pour permettre l’ap- plication de cette loi. B- Le Comité salue le fait que, depuis l’entrée en vi- gueur du Pacte en 1991, l’État partie a ratifié un cer- tain nombre d’instruments internationaux relatifs aux droits de l’homme ou y a adhéré: a) Convention sur les droits de l’enfant en 1995; b) Convention relative aux droits des personnes handi- capées et le Protocole fa- cultatif s’y rapportant en 2009; c) Pacte international relatif aux droits économi- ques, sociaux et culturels en 2013 ; d) Protocole facultatif à la Convention relative aux droits de l’enfant, concer- nant la vente d’enfants, la prostitution des enfants et la pornographie mettant en scène des enfants, en 2014. Dans la foulée, le Comité fait état d’une série de préoccu- pations et de recommanda- tions à l’Etat partie. Ces pré- occupations et recommanda- tions concernent : a) l’intégra- tion du Pacte dans le droit interne et applicabilité du Pac- te par les tribunaux natio- naux ; b) l’institution nationale indépendante des droits de l’homme ; c) le droit à un recours utile ; d) la non- discrimination, égalité entre hommes et femmes ; e) la discrimination basée sur l’o- rientation sexuelle ; f) le droit à la vie ; g) la ratification du deuxième Protocole facultatif se rapportant au Pacte ; h) la violence à l’égard des fem- mes ; i) l’élimination de toute forme d’esclavage et de servi- tude ; j) la liberté et la sécuri- té de la personne ; k) l’indé- pendance du système judiciai- re, droit à un procès équita- ble ; l) le droit de circuler librement et droit à la vie privée et à la protection de la famille ; m) la liberté d’opi- nion, d’expression, de réunion et d’association ; n) la partici- pation aux affaires politiques. Le Comité demande à Haïti de faire figurer dans son pro- chain rapport périodique, qui devra lui parvenir d’ici au 31 octobre 2018, des renseigne- ments précis et à jour sur la suite qu’il aura donnée aux autres recommandations et sur l’application du Pacte dans son ensemble. Le Comité note des points positifs Le Comité des droits de l'Hom- me (CDH) est un organe de surveil- lance du Haut- commissariat des Nations unies aux droits de l'homme, responsable de l’application du Pacte interna- tional relatif aux droits civils et politiques et de ses protocoles facultatifs. Il est composé de 18 experts indépen- dants et se réunit trois fois par an, durant trois se- maines. L’examen du rapport initial d’Haïti, soumis en 2012, figurait à l’ordre du jour des travaux du Comité pour les 9 et 10 octobre 2014 et le Gou- vernement haïtien avait été invité à participer à ces séances. Des membres du CDH PAGE 3 BULLETIN SPECIAL VERITE DU CIDP
  • 4. Le Gouvernement haïtien prend acte de la communication des observations finales du Comité des Droits de l’Homme concer- nant le rapport initial d’Haïti. Le Gouvernement apprécie la prise en compte par le Comité des ef- forts déployés par l’Etat haïtien pour la mise en oeuvre des dispo- sitions du Pacte. Néanmoins, le Gouvernement haïtien émet des réserves sur cer- taines observations et recomman- dations telles que : L’insuffisance de ressources financières mises à disposi- tion de l’OPC Le Gouvernement rappelle : I. Que la partie du budget alloué à l’OPC qui couvre le personnel et les immobilisations a connu une augmentation. De plus, l’OPC de par son statut peut recevoir des financements de sources externes, et ceci a été prise en compte par le Ministère des Finances ; II. Qu’il fait face à des contraintes budgétaires importantes et que, mal- gré tout, les ressources allouées à l’OPC sont supérieures à celles de plusieurs autres institutions publi- ques. La violence à l’égard des fem- mes Le Gouvernement haïtien : I. rappelle que le viol étant qualifié de crime grave, des poursuites ne sau- raient être engagées uniquement sur la base du témoignage d’une victime. Par ailleurs, Haïti demeure attaché à la présentation d’un certificat médical en cas d’accusation de viol pour évi- ter la multiplication de plaintes abusi- ves ; II. rappelle en outre qu’un décret de juillet 2005 sur les agressions sexuel- les permet de poursuivre et de condamner les auteurs de viol et que l’avant-projet de loi sur la prévention, la sanction et l’élimination de toutes les formes de violence faites aux fem- mes prendra en compte les autres types de violence. L’indépendance du système judi- ciaire : Le Gouvernement haïtien : I. reste fermement attaché au respect de l’indépendance du pouvoir judiciai- re et accorde une attention particu- lière à la situation matérielle des ma- gistrats. En témoignent les augmenta- tions de salaires qui leur ont été ac- cordé en 2013. S’agissant de la durée du mandat des juges, celle-ci est défi- nie par la loi, à l’exception des juges de paix. Le Droit de circuler librement et le droit à la vie privée et à la protection de la famille Le Gouvernement haïtien continue d’accorder toute sa protection aux personnes déplacées par le séisme vivant dans les camps jusqu’à leur relocalisation. Liberté d’opinion, d’expression, de réunion et d’association Le Gouvernement haïtien réfute les allégations d’atteinte à la liberté d’opi- nion, d’expression, de réunion et d’association et continuera à prendre toutes les dispositions en vue de ga- rantir la jouissance de ces droits pour tous les citoyens. Participation aux affaires politi- ques Le Gouvernement haïtien organise régulièrement des consultations lors de la préparation de rapports sur les questions de droits de l’homme, aux- quelles les organisations de la société civile concernées sont systématique- ment invitées. Le Gouvernement haïtien réitère au Comité son engagement pour la mise en oeuvre des dispositions du Pacte, en fonction de ses moyens. Réactions du Gouvernement haïtien sur les observations finales du Comité des Droits de l’Homme BULLETIN SPECIAL VERITE DU CIDP PAGE 4
  • 5. La Ministre déléguée auprès du Premier Ministre Chargée des Droits Humains et de la Lutte contre la Pauvreté Extrême, Marie Carmèle Rose Anne Auguste, a ren- contré, le jeudi 9 octobre au Palais Wilson à Genève, le nouveau Haut-commissaire des Nations Unies aux Droits de l’homme, Monsieur Zeid Ra’ad Al Hussein. Cette rencontre s’est déroulée autour de la ratification par Haïti de certains instru- ments internationaux, l’élaboration du Plan national des droits de l’homme, la lutte contre l’impunité, la situation dans les pri- sons dont la question de la détention pré- ventive prolongée. D’entrée de jeu, le Haut-commissaire a salué les efforts déployés par les auto- rités haïtiennes en vue d’accélérer le processus de ratification de certains instruments internationaux. Il a surtout parlé de la ratification par le Parlement haïtien du Pacte international relatif aux droits économiques, sociaux et culturels (PIDESC), de la soumission du rapport initial sur la mise en oeuvre du Pacte international relatif aux droits civils et politiques (PIDCP). Zeid Ra’ad Al Hussein a également salué les démarches entreprises par le Comité Interministériel des droits de la personne (CIDP) auprès du Parle- ment en vue de la ratification d’autres textes, tels la Convention contre la torture, la convention relative au sta- tut des apatrides, la Convention sur la Protection des Droits des travailleurs migrants et des membres de leur famil- le, entre autres. Après avoir présenté le CIDP, sa mis- sion et ses différentes composantes, la Ministre Marie Carmèle Rose Anne Auguste a remercié le Haut- commissariat des Nations Unies aux droits de l’homme (HCDH) dont la représentation en Haïti participe acti- vement aux activités du CIDP. « C’est vraiment une collaboration constan- te », a reconnu la Ministre Auguste qui coordonne le CIDP. Concernant la lutte contre l’impunité, la Ministre déléguée précise qu’il y a tout un chapitre dans la première ébauche du Plan national des droits de l’homme qui traite de cette question. Madame Auguste a par ailleurs mis en avant les efforts dé- ployés par le gouvernement en fa- veur de l’indépendance du pouvoir judiciaire. Des questions relatives à la déten- tion préventive prolongée ont éga- lement été abordées. Le gouverne- ment est très préoccupé par ce phénomène. Des mesures sont en train d’être prises pour améliorer les conditions dans les prisons et résoudre ce problème de détention préventive prolongée. La Ministre déléguée a profité de cette rencontre pour inviter le nou- veau Haut-commissaire des Nations Unies aux droits de l’homme à visi- ter Haïti. Une demande agréée par Monsieur Al Hussein. La Ministre Rose Anne Auguste s’est par ailleurs entretenue avec deux assistantes de Mr. Philip Als- ton, Rapporteur spécial sur les droits de l’homme et l’extrême pauvreté. De nationalité australien- ne, Monsieur Alston a été nommé par le Conseil des droits de l’Hom- me en juin 2014 en remplacement de la chilienne Maria Magdalena Sepúlveda Carmona. BULLETIN SPECIAL VERITE DU CIDP PAGE 5 La Ministre Auguste rencontre le Haut-commissaire des Nations Unies aux droits de l’homme Né le 26 janvier 1964, Zeid Ra’ad Al Hussein a pris ses fonctions de Haut-commissaire des Nations Unies aux droits de l’homme le 1er septembre 2014, suite à l’approbation par l’Assemblée générale des Nations Unies, le 16 juin 2014, de sa nomination par le Se- crétaire général de l’ONU. Il est le septième titulaire de ce poste de plus haut dirigeant du Haut- commissariat aux droits de l’homme (HCDH) et le premier asiatique, le premier musulman et le premier arabe à occuper ce poste. Les Haut-commissaires : 1. M. Zeid Ra’ad Al Hussein, Jordanie (2014-) 2. Mme Navanethem Pillay, Afrique du Sud (2008-2014) 3. Mme Louise Arbour, Canada, (2004-2008) 4. M. Bertrand Ramcharan, Guyana (2003-2004) 5. M. Sergio Vieira de Mello, Brésil, (2002-2003) 6. Mme Mary Robinson, Irlande (1997-2002) 7. M. José Ayala-Lasso, Equateur, (1994-1997) PAGE 5
  • 6. Rentrée scolaire 2014-2015: Le gouvernement opte pour un virage qualitatif de l’enseignement du cycle fondamental PAGE 6 VOLUME 1 NUMÉRO 3 Le Ministre Nesmy Manigat, a annoncé récemment un ensemble de douze mesu- res majeures pour améliorer la qualité de l’éducation nationale dans le pays. Des séminaires de formation à l’intention des directeurs de Lycée et des enseignants sont en ce sens déjà réalisées. Le Ministre Manigat veut aussi moderniser l’école haï- tienne en lançant un nouveau concept inti- tulé «Lycée 3.0». Les douze mesures L’accès en salle de classe, à compter de l'année 2014-2015, est conditionné par un permis d'enseigner, obligatoire, pour tout enseignant intervenant au niveau du prés- colaire, du fondamental, du secondaire et du professionnel dans toutes les écoles de la République ; Tous les établissements scolaires des ni- veaux préscolaire, fondamental, secondaire et professionnel, secteurs public et non- public, doivent être munis d’une Carte d’identité d’établissement (CIE); Les évaluations officielles de 6ème année fondamentale et de bac 1 (rhéto) sont éliminées. Ces examens seront organisés par les établissements eux-mêmes, sous réserve de sanctions pour les établisse- ments qui ne respectent pas le cahier de charges; Les élèves de rhéto qui ont échoué jusqu’à l’introduction du bac unique, devront réus- sir d’abord cette classe avant de passer l’exa- men de fin d’études secondaires. Le bac per- manent est maintenu et sera renforcé; Les lycées seront séparés des écoles fonda- mentales qui doivent être complètes (du 1er au 3ème cycle du fondamental); Toutes les écoles publiques ou subvention- nées ayant un taux d’échec d’au moins 80%, seront placées sous surveillance d’un Comité provisoire de gestion pendant deux ans afin d’améliorer le rendement scolaire des élèves; Les écoles nationales sont les établissements prioritaires susceptibles d’accueillir la nouvel- le cohorte d’enfants bénéficiaires du PSUGO pour l’année académique 2014-2015, sauf dérogation formelle du MENFP. En conformité avec le décret du 8 septembre 1974, école ne sera autorisée à ouvrir ses portes à compter de l'année académique 2014-2015 sans l'autorisation préalable du MENFP; Les enseignants ayant atteint l’âge de la retrai- te sont invités à faire valoir leur droit à la pension, aux fins de faire place aux jeunes diplômés; Toute personne désireuse d’intégrer le systè- me éducatif comme enseignant, doit le faire par voie de concours, exception faite pour les écoles de formation des enseignants; De concert avec le ministère de la Santé pu- blique, le MENFP va entreprendre une campa- gne de vaccination visant à compléter la carte de vaccination des enfants; Un système de récompenses est institué en vue d’honorer tous les ans des personnes qui se sont distinguées dans leur fonction pour la qualité de leur travail dans le secteur éducatif. "Aucun dirigeant responsable ne peut être satisfait lorsque près de 25% des élèves de 6e année fondamentale, 28% des élèves de 9e année fondamentale échouent à des examens natio- naux. La situation est pire au niveau du secondaire quand, depuis plus de 30 ans, année après année, 70% des élèves de « Rhéto (Bac1) » et 50% des élèves de « Philo, (Bac 2) » ne réussissent pas". « L’école 3.0 sera une école basée sur trois éléments fondamentaux, la pédagogie, la technologie et la langue maternelle », selon le minis- tre Nesmy Manigat qui pense que « cette innovation devra permettre aux jeunes haïtiens d’accumuler des connaissances utiles en vue de contribuer à transformer leur socié- té ». Lycée Jacques Roumain de Grand Ravine Le Gouvernement Martelly/ Lamothe place l’Éducation au centre du projet de développement du pays. Plus de 5% du PIB natio- nal sont ainsi alloués au système éducatif pour l’exercice fiscal 2014- 2015, alors que le Bureau de mo- nétisation des programmes d’aide au développement (BMPAD) procè- de à la construction d’une centaine de lycées à travers les dix départe- ments du pays. Droit à l’Éducation
  • 7. A l’occasion de la rentrée des classes pour l’année académique 2014-2015, plusieurs milliers d’élèves ont bénéficié du programme de distribution massive de matériels scolaires mis en oeuvre par le Ministère de l’Education Nationale et de la Formation Professionnelle (MENFP). Ces écoliers et écolières viennent pour la plupart de quartiers défavorisés de la région métropolitaine de Port-au-Prince et des villes de province, comme Fort Mercredi, Cité l’Éternel, Grand Ravine, Ti bois, Obléron Furcy, Laboule, Del- mas, Mirebalais, Lascahobas, Belladère, Saut d’eau, St Marc, Dessalines, Petite Rivière de l’Artibonite, L’Estère, Desdunes, Ile de la Gonâve, Cotes de Fer, Berna- gousse (1ère section communale de Pestel, Grand’Anse) etc. Un kit contenant des matériels di- dactiques tels sacs d’école, ca- hiers, crayons, stylo, gommes, instruments de géométrie, a été remis à chaque élève. En plus de ces matériels scolai- res, le gouvernement a fourni aux mois d’août et octobre der- niers un appui financier à 86 234 parents pour préparer la ren- trée scolaire. Ces parents d’élè- ves inscrits au programme EDE PEP à travers le volet cash trans- fert baptisé « Ti Manman Ché- rie» ont reçu chacun une alloca- tion de quatre mois. Un geste salué par Ervénite Pierre dont les quatre fillettes fréquentent l’école communautaire de Cité de l’Eter- nel à Port-au-Prince. «Je suis très contente, parce que le président (Martelly) pense à nous. Si j’avais ce privilège quand j’étais jeune, je pourrais avoir une meilleure édu- cation», a-t-elle dit. Elève de quatrième année fonda- mentale à l’Ecole communautaire de Fort Mercredi, Sayden exulte de joie après avoir reçu son kit contenant de matériels didacti- ques. «C’est pour la première fois qu’un gouvernement pense à nous. Nos parents n’ont pas tou- jours les moyens pour nous offrir les matériels dont nous avons besoin. Nous allons les protéger, les conserver», a-t-il renchéri. Garantir une égalité de chan- ces à tous les enfants A l’instar de cet adolescent de 12 ans, ils sont plusieurs centaines de milliers d’enfants haïtiens dont les parents n’ont pas la pos- sibilité d’investir dans leur éduca- tion. Conscient de cette situa- tion, l’Administration Martelly et le Gouvernement Lamothe ont jugé bon de mettre en place le programme de scolarisation uni- verselle gratuite et obligatoire (PSUGO) pour garantir l’égalité des chances à tous les enfants d’Haïti. Support aux parents et aux élèves pour la rentrée scolaire 2014-2015 Le gouvernement a procédé dès la fin du mois de juillet au paiement de 166 436 000.00 gourdes à 78 619 mères reparties dans 104 communes à travers les 10 départements de la République d’Haïti. Cette mesure traduit une fois de plus au-delà de tout discours, l’engagement social de l’Administration Martelly et du gouvernement Lamothe et leur volonté de promouvoir l’éducation dans les couches défavorisées. Le 12 octobre 2014, un autre paiement de quatre mois a été lancé pour 7615 mères. BULLETIN SPECIAL VERITE DU CIDP PAGE 7 VOLUME 1 NUMÉRO 3
  • 8. La campagne nationale d’alphabétisation visant à apprendre à lire et à écrire à quelque 450.000 personnes sur une période de 24 mois se poursuit dans les différents départements géographiques du pays. Les activités entreprises dans le cadre de cette campagne vont du dépistage des personnes à alphabétiser en pas- sant par la formation des moniteurs ainsi que des superviseurs qui devront respectivement assurer l’apprentissage des participants et la supervision des centres, jusqu’à l’ouverture et au fonc- tionnement des classes d’alphabétisa- tion. À Bernagousse où la campagne a été lancée en mars 2014 par le Premier Ministre Laurent Salvador Lamothe, quelque 1620 apprenants adultes savent déjà lire et écrire grâce à ce program- me largement soutenu par la coopéra- tion cubaine. La phase d’évaluation fina- le est en cours au niveau de cette sec- tion communale de Pestel (Grand’Anse). Parallèlement, la campagne suit son cours dans d’autres régions du pays. A l’Ile-à-Vache, 39 classes d’alphabéti- sation fonctionnent avec un effectif de 1110 apprenants. L’opération de dépistage a déjà eu lieu à l’Ile de la Tortue où 2158 hommes et 3433 femmes ont été enregistrés. Quelque 180 classes d’alphabétisation sont fonctionnelles dans cette commune du département du Nord-Ouest de- puis environ 4 mois. Dans la commune de Cité Soleil, 48 classes fonctionnent depuis deux mois avec un effectif de 1350 appre- nants. À Terre-Neuve, 3124 person- nes, qui ne savent ni lire ni écrire, ont été dépistées. Les classes d’alpha- bétisation, dans cette commune, se- ront implantées d’ici au mois de dé- cembre 2014. Eradiquer l’analphabétisme est l’une des priorités de l’Administration Martelly et du Gouvernement Lamo- the qui s’évertuent à chercher des voies et moyens pour combattre ce fléau. Un Comité mixte de pilotage a été mis en place en février dernier par le Premier Ministre Laurent Lamothe. Composé de représentants du gouvernement haïtien et de la coo- pération cubaine, ce Comité est présidé par la Ministre Marie Car- mèle Rose Anne Auguste. L’une des stratégies utilisées par ce Co- mité est de sensibiliser les diffé- rents secteurs de la société haï- tienne à s’impliquer dans cette campagne. Aux yeux de la Ministre Auguste, l’analphabétisme consti- tue l’une des violations flagrantes des droits humains. Il représente également une menace pour le bien-être de la population. Des séances de sensibilisation ont déjà eu lieu dans les Lakou Badio, Soukri, Souvenance (Artibonite) et Létang Lubin (Jérémie, Grand’An- se). Les serviteurs de ces Lakou mystiques se sont engagés à en- courager leurs frères et soeurs à prendre le chemin des classes d’al- phabétisation afin de renforcer la capacité du secteur vodou en Haï- ti. Selon la Ministre Rose Anne Au- guste, les prêtres vodou sont de potentiels leaders, les impliquer dans la campagne nationale d’alpha- bétisation est la meilleure straté- gie adoptée par le comité mixte de pilotage de ce programme financé par le trésor public à travers le fonds Petrocaribe. Alphabétiser 450,000 personnes en 24 mois! BULLETIN SPECIAL VERITE DU CIDP PAGE 8 VOLUME 1 NUMÉRO 3 Des moniteurs/Facilitateurs en formation Des apprenants et apprenantes en classe Des membres du Comité mixte de pilotage
  • 9. Droit à l’Alimentation Pierre Gary Mathieu est responsa- ble de la Coordination nationale de la sécurité alimentaire (CNSA), un organisme public dépendant du Mi- nistère de l’Agriculture, des res- sources naturelles et du développe- ment rural (MARNDR). Dans ce numéro spécial du Bulletin du CIDP, nous avons jugé bon de par- ler de droit à l’alimentation en ac- cordant la parole au responsable de la CNSA. En quoi consiste le droit à l’ali- mentation? Le droit à l’alimentation fait réfé- rence à l’obligation qu’ont les États de fournir des aliments à leurs po- pulations. En Haïti, dans la Constitu- tion de 1987, même si on ne l’a pas cité, il est fait mention que l’État a cette obligation de fournir une ali- mentation saine, en quantité, en qualité à la population. Donc, le droit à l’alimentation c’est l’aspect légal et même juridique qui traite de l’obligation qu’ont les États de met- tre à la disposition de leurs popula- tions des produits alimentaires. En matière de droit à l’alimenta- tion, quel est le rôle de la CNSA? Notre rôle est de relayer ce messa- ge de droit à l’alimentation, et nous sommes la première institution éta- tique à le faire. La CNSA s’est asso- ciée à des institutions comme POHDH (Plateforme des Organisa- tions Haïtiennes de Droits hu- mains), les associations de droits de l’homme et des associations paysan- nes, MPP (Mouvement des Paysans de Papaye), RENHASSA (Réseau Natio- nal Haïtien pour la Souveraineté et la Sécurité Alimentaire). Par ailleurs, nous avons aidé le Parlement à créer le Réseau des parlementaires contre la faim, et au niveau de la société civi- le, un réseau de journalistes contre la faim. Comment se présente, à l’heure actuelle, la situation alimentaire du pays ? La situation alimentaire en Haïti évo- lue en dent de scie. De 2011 à nos jours, il y a eu une évolution qu’on peut considérer. Nous avons eu un taux de sécurité alimentaire estimé à plus de 32%, et avec les différents cyclones de 2012, une augmentation significative du taux d’insécurité ali- mentaire sur plus de 45% de la popu- lation. Les interventions du gouverne- ment en 2012-2013 ont fait baisser ce taux. Et je crois maintenant qu’on est au niveau de 30% de la population qui souffre. Mais, des changements ont été observés au niveau de la popula- tion la plus vulnérable. Donc, on avait des taux en 2012 qui dépassaient les 1.5 million de personnes qui étaient dans l’insécurité alimentaire élevée, proche d’une situation de famine. Ce taux est passé de 1.5 million à 800.000 actuellement. Il y a des pro- grès qui sont enregistrés, mais ce sont des progrès fragiles. A notre avis, il faut continuer ces investissements pour protéger ces acquis pour per- mettre dans l’évaluation de 2014 qu’on ait un taux d’insécurité alimen- taire inférieur à 30% et qu’on puisse réduire aussi le nombre de personnes en situation de vulnérabilité aigue. Quand vous dites interventions du gouvernement, vous voulez parler du programme national d’assistan- ce sociale EDE PEP? Pas seulement ça. Le programme EDE PEP oeuvre à l’insertion sociale en prenant en charge les plus vulnéra- bles, c’est-à-dire ceux qui n’ont pas de moyens de subsistance. Ce sont les vieillards, les personnes handicapées, les familles où il n’y a personne qui travaille ou personnes qui sont au chômage, des agriculteurs sans terre, des gens qui vivent de leurs forces de travail. Le programme EDE PEP est orienté vers ces personnes pour créer une sorte de filets de protec- tion pour empêcher que ces gens ne tombent dans la misère ou dans la famine. Mais le gouvernement fait aussi d’autres interventions; par exemple lorsque vous investissez dans l’agriculture, vous créez de l’emploi, vous augmentez aussi la disponibilité alimentaire. L’augmentation de la dis- ponibilité alimentaire fait baisser le taux d’insécurité alimentaire. Donc, il faut voir le programme EDE PEP avec toutes ses composantes (Kore Peyi- zan, Kore Plantè) comme un élément à l’intérieur de l’ensemble des inter- ventions. Le pays a-t-il actuellement un niveau de sécurité alimentaire suffisant? Depuis le mois d’avril, il y a des pro- duits alimentaires locaux suffisants sur le marché. Et ça se comprend bien parce qu’on est en pleine saison de récolte de printemps. Donc, il y a des aliments disponibles. Le dernier bulle- tin de la CNSA montre aussi que les prix ont baissé et que le panier ali- mentaire a été beaucoup plus accessi- ble aux ménages les plus vulnérables. Pour nous, cette amélioration est provisoire dans la mesure où il y a certains événements, par exemple la sécheresse qui sévissait dans certains départements. Actuellement, on est en récolte, c’est bon. On a une aug- mentation de la production, donc une baisse de l’insécurité alimentaire. Mais les prévisions futures nous montrent que le phénomène El Niño — où il y a une accentuation de la sécheresse — peut réduire la disponibilité de biens alimentaires. La parole à l’agronome Pierre Gary Mathieu PAGE 9 VOLUME 1 NUMÉRO 3
  • 10. Droit à l’Alimentation Aussi, il y a la saison cyclonique qui généralement frappe un ensemble de départements et provoque des per- tes agricoles et aussi des pertes de revenu. Qu’en est-il de la situation dans le Nord-Ouest? Le Nord-Ouest avait connu une si- tuation d’urgence. Heureusement, il y avait des interventions non seule- ment du gouvernement mais aussi des agences des Nations Unies, de l’USAID. Le Nord-Ouest qui était dans le niveau 3 de l’insécurité ali- mentaire est passé au niveau 2. Mais c’est toujours fragile. Pour le Nord- Est et aussi pour le Plateau Central, il y a eu un retard au niveau des pluies ; les gens ont semé très tard et l’arrêt des pluies depuis fin mai crée une situation difficile pour les producteurs de maïs et de haricot. Ce qui fait qu’on observe, même dans le cas de pertes estimées à 40%, une baisse de la production. A combien évalue-t-on le nom- bre de personnes actuellement en insécurité alimentaire dans le pays? Les dernières enquêtes de 2013 mon- trent qu’on était à environ 30%, c’est-à-dire environ 3 millions de personnes sur les 10 millions. Actuellement, la tendance devrait être à la baisse parce qu’il y a une production agricole, et une stabilité au niveau des prix. Mais je ne peux pas dire exactement combien, considérant qu’il y a une tendance à la baisse. Il va falloir attendre la dernière évaluation chiffrée. Quelques informations disponibles sur le site de la CNSA www.cnsa509.org) Les récoltes en cours, depuis juin, ont conduit à une amélioration des conditions de sécurité alimentaire dans presque tout le pays. Elles ont permis la reconstitution de stocks alimentaires, épuisés au niveau des ménages pauvres depuis mars. La dis- ponibilité alimentaire s’accroit et ce jus- qu’au mois d’août. Certaines zones des départements de l’Ar- tibonite, du Nord-ouest, du Sud-est et des Nippes, qui étaient en situation de Crise (Phase 3 de l’IPC), ont progressivement évolué et se trouvent actuellement, pour la plupart, en Stress (Phase 2 de l’IPC). Les marchés qui, jusqu’en mai/juin, étaient essentiellement pourvus en produits im- portés, ont vu une augmentation graduelle des produits locaux comme les haricots, le maïs, les fruits, les bananes et les légumes. Les prix des produits locaux ont baissé sur la plupart des marchés. C’est le cas des haricots par exemple dont le prix a baissé de plus de 30 pour cent sur les marchés de Port-au-Prince et de Jérémie, notamment. L’arrêt précoce des pluies en juin a provo- qué des baisses de production des cultu- res semées en avril et mai. Les pertes occasionnées par la sécheresse s’estiment à environ 30 pour cent de la production de la saison. Il est probable que la séche- resse se poursuive jusqu’en octobre à cause de la manifestation du phénomène El Nino. Ce qui risque de compromettre la performance de la deuxième campagne agricole d’août-décembre et, du coup, une détérioration de l’état de la sécurité ali- mentaire pendant la même période, parti- culièrement dans le Sud et le Plateau Cen- tral. Par ailleurs, l’injection de plus de 166 mil- lions de gourdes, dans le cadre du pro- gramme de cash transfert “Ti Manman Cheri”, va atténuer quelque peu l’impact négatif des dépenses occasionnées par la réouverture des classes sur la consomma- tion alimentaire des familles bénéficiaires. La parole à l’agronome Pierre Gary Mathieu (suite) Le Programme national d’assistan- ce sociale EDE PEP se situe dans le cadre des mesures prises par le Gouvernement pour garantir le droit à l’alimentation de la popula- tion Le programme national d'assistance sociale EDE PÈP vise à :  réduire les inégalités et promouvoir l’insertion sociale . cela implique l’inclusion des populations vulnérables pour un bénéfice récurrent et la capacité́ de réaction aux urgences qui touchent le pays : famine, sécheresse, cyclo- ne entre autres. Promouvoir l’inclusion des personnes handicapées.  promouvoir l’inclusion des personnes âgées  promouvoir l’inclusion des populations des quartiers défavorisés  Promouvoir l’inclusion des mères dont les enfants sont scolarisés au sein du cycle fondamental d’éducation  apporter un soutien ponctuel alimentaire en réponse à une décapitalisation liée aux catastrophes naturelles en milieu rural  apporter un soutien alimentaire ponctuel lié à une catastrophe naturelle en milieu urbain  permettre un relèvement suite à une catastrophe naturelle  promouvoir et développer le capital humain de la population  promouvoir l’insertion économique  développer un environnement plus sains et un accès au logement décent « le droit à l'alimentation est reconnu dans la Déclaration universelle des droits de l'homme de 1948, au titre du droit à un niveau de vie suffisant et il est consacré dans le Pacte international relatif aux droits économiques, sociaux et culturels de 1966 ». BULLETIN SPECIAL VERITE DU CIDP PAGE 10 VOLUME 1 NUMÉRO 3
  • 11. La série de consultation autour de l’éla- boration du Plan national des droits de la personne a démarré à Jérémie (Grand’Anse) le 23 août 2014. Des re- présentants d’organisations de la socié- té civile ont participé à cette rencontre déroulée au Complexe administratif de Jérémie. Une semaine plus tard, soit le samedi 30 août, ce même exercice a eu lieu dans la commune de Jacmel (Sud- Est) avec la participation de représen- tants d’une vingtaine d’associations loca- les. Dans ce plan, il est prévu un program- me d’éducation aux droits de l’homme (qui) devra être précédé d’une campa- gne poussant chaque citoyen haïtien et chaque citoyenne haïtienne à se ques- tionner; à s’interroger sur les véritables raisons de notre pauvreté, du chaos qui paralyse notre société et l’inviter de partir à la recherche des solutions selon une approche collective... La présentation d’une première ébauche de ce plan aux militants de droits hu- mains évoluant dans la Grand’Anse et le Sud-Est a été assurée par la Ministre Marie Carmèle Rose Anne Auguste, Coordinatrice du CIDP. Dans ses pro- pos d’introduction, la Ministre Auguste a précisé que la question des droits humains demeure une priorité non seu- lement pour le gouvernement, mais aussi pour les organisations de la socié- té civile oeuvrant dans ce domaine. Les représentants d’organismes de la société civile ont, de leur côté, appré- cié l’idée de mettre en place un Plan national des droits de la personne. Ils ont profité de cette consultation pour soulever certains problèmes liés au fonctionnement de l’appareil judiciaire dans leur région respective. La première ébauche de ce plan a été préparée par une équipe technique du Bureau de la Ministre Déléguée auprès du Premier Ministre chargée des droits de l’homme et de la lutte contre la pauvreté extrême. Les cahiers de char- ge produits par des organismes de droits humains oeuvrant dans différen- tes régions du pays ont été pris en compte. La série de consultation va se poursui- vre dans d’autres départements du pays. Pour finaliser le document à par- tir des commentaires et suggestions formulées par la société civile, le CIDP sera encadré par un Consultant mis à sa disposition par le projet « Aksyon Kolektif pou Sekirite kont Esplwata- syon » (AKSE). Ce projet, financé par l’USAID, est piloté par la firme Futu- re’s Group. Des consultants planchent actuelle- ment sur la relecture de la première ébauche en vue de produire un docu- ment initial pour la suite des consulta- tions. L’initiative de mettre en place un plan national des droits de la personne est donc nouvelle dans toute l’histoire du pays. Cela traduit l’intérêt de l’Admi- nistration Martelly et du Gouverne- ment Lamothe pour la question des droits humains. La finalité de ce plan est de doter le pays de mécanismes visant à promouvoir et à garantir les droits de la personne humaine. Ce plan se présente comme un outil permettant à la population de connaî- tre ses droits. En soumettant la pre- mière ébauche de ce document à la critique des organisations de la socié- té civile, le gouvernement veut divor- cer avec les anciennes pratiques, il veut encourager la participation ci- toyenne dans les prises de décision. Le CIDP prévoit de présenter le Plan national des droits de la personne à la nation lors du colloque sur les cau- ses de l’inégalité sociale en Haïti en janvier 2015. Ce colloque se déroule- ra du 27 au 30 janvier 2015 à Port-au-Prince avec la participation de l’Ex- pert indépendant sur la situation des droits de l’homme en Haïti, Gustavo Gallón, de l’ancienne Rapporteure spéciale des Nations-Unies sur l'Ex- trême pauvreté et les droits humains, Magdalena Sepulveda, du Vice Prési- dent du Gouvernement de la Répu- blique Bolivarienne du Venezuela, Hector Rodriguez et de la Ministre de l'Inclusion économique et sociale de l'Équateur , Betty Tola, entre au- tres. Plan national des droits de la personne : Le CIDP consulte la société civile PAGE 11 VOLUME 1 NUMÉRO 3
  • 12. Quelque 170 jeunes de divers quartiers populaires de Port-au-Prince ont parti- cipé en août et septembre 2014 à une série d’ateliers de création artistique ini- tiés par le Bureau de la Ministre Déléguée auprès du Premier Ministre Chargée des Droits Humains et de la Lutte contre la Pauvreté Extrême. Des ateliers de peinture, de musique (percussion, chant, sonorisation), de sculp- ture et de photographie ont été organisés dans le cadre de ce projet qui vise à encourager la création artistique à travers l’encadrement des jeunes talents évo- luant dans les quartiers défavorisés. Apprendre un métier artistique est le plus grand souhait de ces jeunes qui sont très conscients de la situation de vulnérabilité dans les quartiers populaires. Sculpter pour lutter contre la pauvreté Originaire d’un quartier précaire de Port-au-Prince, Mackendy participe à l’atelier de sculpture aux côtés d’autres jeunes qui veulent, d’une façon ou d’une autre, contribuer à l’amélioration des conditions de vie dans leurs communautés. « Nous aimerions participer à la transformation de nos communautés, nous aimerions projeter une autre image des gens vivant dans les quartiers populaires », affirme-t-il. Les connaissances acquises dans le cadre de cet atelier me permettront de développer mes talents de jeune sculpteur et de montrer au monde entier qu’il existe de grandes potentialités dans les quartiers populaires ». S’engager socialement par la photographie Daniel et Benson sont parmi ces 170 jeunes faisant partie de la première cohor- te de bénéficiaires de ces ateliers de création artistique. Passionnés de la photo- graphie, ces deux jeunes veulent projeter une image positive des quartiers popu- laires qui, disent-ils, regorgent de talents. « Nous voudrions être des photographes professionnels, c’est-à-dire utiliser la photographie non seulement pour construire notre vie, mais aussi pour vendre une nouvelle image de notre communauté, à travers des reportages sur la culture et sur la société en général ». Ce sont, au total, une vingtaine de jeunes garçons et filles qui ont bénéficié de cet atelier de photographie animé par des photographes professionnels, tels Logan Abassi (Nations Unies), Filibien André et Henri Cayard (Monsieur Henri). A l’instar de leurs camarades en sculpture et en photographie, les autres participants aux différents ateliers ont salué cette initiative du Bureau de la Ministre Déléguée auprès du Premier Ministre Chargée des Droits Humains et de la Lutte contre la Pauvreté Extrême. L’organisation de ces ateliers se situe dans la continuité du programme « Kalfou Richès Peyi dAyiti » impulsé en 2012 par le Bureau de la Ministre Déléguée afin de conduire les producteurs de richesse à se responsabiliser face à l’extrême pauvreté dans plusieurs quartiers défavorisés du pays. Les personnes visées par ce projet sont des jeunes qui ont déjà un penchant pour les domaines ciblés et qui n’ont pas la possibilité de s’épanouir. Ce projet participe de la stratégie de l’Administration Martelly et du Gouvernement Lamothe de combattre l’extrême pau- vreté dans le pays et constitue l’une des composantes essentielles du Plan d’action pour la réduction de la pauvreté (PARP). Le projet de création multidimensionnelle initié par le Bureau de la Ministre déléguée vise à:  Permettre aux jeunes et moins jeunes des quartiers défavorisés de développer leurs potentialités, de s’émanciper et de créer de la richesse;  Contribuer à développer une dynamique de solidarité et d’entraide sociale dans les quartiers ciblés; Les objectifs généraux de ces ateliers de création artistique sont:  Combattre l’extrême pauvreté dans les quartiers défavorisés par l’encadrement et la valorisation de la création multi- dimensionnelle;  Encourager dans ces quartiers la création artistique et l’émergence des petits métiers  Construire la paix sociale, la fraternité et générer l’amour au sein des communautés précaires par la création artistique VOLUME 1 NUMÉRO 3 PAGE 12 Le Gouvernement encourage la création artistique dans les quartiers défavorisés et à Ile-à-Vache
  • 13. PAGE 13 BULLETIN SPECIAL VERITE DU CIDP Dans le cadre des ateliers de créa- tion artistique, initiés par le Bureau de la Ministre Déléguée auprès du Premier Ministre Chargée des Droits Humains et de la Lutte contre la Pau- vreté Extrême, les participants à l’a- telier de chants du programme « Kalfou Richès » ont enregistré, le 27 août 2014, des chants traditionnels haïtiens en voie de disparition dans les studios de MINUSTAH-FM. Quarante et un (41) jeunes, accom- pagnés de leurs formateurs, ont pris part à cette séance d’enregistrement en présence de la Ministre, Mme Rose-Anne Auguste, qui est venue encourager l’initiative de son bureau. « Ce projet vise à soutenir l’intégra- tion des jeunes de plusieurs quartiers défavorisés de la capitale dans des activités susceptibles de promouvoir leurs droits individuels et de meilleu- res conditions de vie car ils sont, pour la grande majorité, plein de talents et ont seulement besoin de l’encadrement nécessaire pour s’ex- primer » a-t-elle indiqué. La MINUSTAH par le biais de son Bureau de la communication et d’in- formation publique a offert un ap- pui technique au programme de « Kalfou Richès », par l’intervention d’un technicien de MINUSTAH FM lors d'une formation de sonorisa- tion et de Disc-Jockey et par la fourniture de deux tentes pour augmenter l'espace de formation au sein du bureau de la Ministre. Cinq (5) chants traditionnels haï- tiens en voie de disparition ont été enregistrés en Créole avec un ac- compagnement au piano et à la guitare. « Mon expérience à MI- NUSTAH FM a été des plus enri- chissantes et m’a permis d’extério- riser ma voix pour la plus grande joie de ceux qui m’écoutent », dit Marie Woodling Timothée. « Au cours de cette expérience, j’ai beaucoup appris de mes formateurs en sonorisation, en musique et en chant », déclare Kesnel Clercius, un autre participant à ces ateliers. Au cours de ce projet, six ateliers de création artistique se sont dé- roulés du 11 août au 12 septembre 2014 à l’intention de 170 jeunes. Ces ateliers ont été organisés par le Bureau de la Ministre Déléguée auprès du Premier Ministre Char- gée des Droits Humains et de la Lutte contre la Pauvreté Extrême. Les participants aux ateliers «Richès» enregistrent des chants traditionnels haïtiens en voie de disparition Quatre ateliers de formation (photographie, peinture, percussion et théâtre) à l’intention des jeunes ont été lancés, le vendredi 22 août 2014 à l’Ile-à-Vache, dans le cadre d’un projet de création artistique initié par le Bureau de la Ministre Déléguée auprès du Premier Ministre Chargée des Droits Humains et de la Lutte contre la Pauvreté Extrême de concert avec le ministère du Tourisme et de l’Industrie Créative. Vingt-neuf jeunes des deux sexes ont participé à l’atelier de théâtre animé par le comédien Eliézer Guérismé. L’accent a été mis dans cet atelier sur les concepts clés utilisé en théâtre, les techniques de création d’un personnage, les techni- ques de mémorisation d’un texte théâtral, entre autres. L’atelier de peinture, qui a réuni aussi 20 jeunes, est assuré par le peintre Jean Dany Blaise. Quant à l’atelier de photo- graphie, il a été animé par le photographe Max Jean-François à l’intention d’une vingtaine de jeunes. Max a utilisé une approche participative et pratique pour transmettre aux participants l’histoire de la photographie et les différents plans qui existent dans la pratique de la photographie. Des ateliers de percussion ont été aussi organisés. Ils étaient au total 80 participants de deux sexes qui avaient bénéficié, du 22 août au 19 septembre 2014, de ces ateliers de formation. L’atelier d’art plastique se poursuit encore au centre communautaire de l’Ile à Vache. L’organisation des ateliers de l’Ile à Vache bénéficie du financement du Ministère du Tourisme et d’industrie créative.. Des ateliers de création artistique organisés aussi à l’Ile-à-Vache
  • 14. Le projet KORE FANMI présenté au CIDP PAGE 14 VOLUME 1 NUMÉRO 3 KORE FANMI est un projet pilote du gou- vernement haïtien, mis en oeuvre par le Fonds d’Assistance Economique et Socia- les (FAES). Financé par la Banque mondia- le, ce projet vise à créer un mécanisme intégré de protection sociale sur tout le territoire national et à identifier et guider les familles les plus vulnérables dans leur processus de développement. Ce projet a été présenté, le 4 septembre 2014, au CIDP, par son coordonnateur national, le docteur Hans Müller Thomas. La stratégie nationale de lutte contre la pauvreté extrême est très jeune, selon le docteur Thomas. Le gouvernement cher- che à construire une stratégie plus systé- matique, plus efficace. Le projet KORE FANMI a été élaboré selon une approche basée sur la famille, l’adaptation du service aux besoins des familles, l’harmonisation des fournisseurs de services. L’un des objectifs de ce projet, explique le doc- teur Hans Müller Thomas, est d’établir un modèle d’accompagnement familial de proximité. Ce projet dispose d’un système intégré d’information sociale (SIIS) qui permet d’analyser la vulnérabi- lité des familles à partir des informa- tions collectées. Ce système permettra également d’éta- blir le Plan de développement familial à partir de ces informations. Selon le doc- teur Thomas, le modèle KORE FANMI a des potentialités à différents niveaux. Il permettra de renforcer le pouvoir local en étant proactif et de faciliter le ciblage pour les interventions. Les élé- ments développés dans le Plan d’action pour la réduction de la pauvreté (PARP) sont pris en compte dans ce projet supporté par certaines agences des Nations Unies comme l’Unicef. La présentation du docteur Hans Mul- ler Thomas a été suivie d’un débat très intéressant. La Ministre Rose An- ne Auguste a proposé à l’équipe KO- RE FANMI de travailler en synergie avec d’autres structures impliquées dans les programmes de protection sociale pour obtenir de bons résultats. La stratégie la plus utile, selon la Mi- nistre, serait de se rencontrer au moins une fois par mois, de créer des espaces d’échanges pour harmoniser les interventions. La Ministre Délé- guée suggère d’exploiter au mieux les plans spéciaux du gouvernement pour expérimenter KORE FANMI, cibler des communes pilotes pour faire at- terrir cette synergie. représentant de l'Unicef en Haïti, Edouard Beigbeder, a lui aussi pris la parole au cours de cet événement. Il a été question pour les participants de discuter de l’impact de l’innovation et de la technologie mobile sur la vie des enfants en Haïti. Ce débat organisé par l’Unicef a été l’occasion pour la Ministre Déléguée de plai- der en faveur de l’utilisation de la technolo- gie dans les programmes d’éducation pour tous, de soins de santé, d’autonomisation des femmes et du renforcement de la protection de l'environnement. Madame Rose Anne Auguste a ainsi mis l’ac- cent sur l’importance des technologies de l’information et de la communication (TIC) dans le développement d’un pays tout en soulignant l’impact de ces technologies sur la société haïtienne au cours des dernières années avec l’apparition notamment de la téléphonie mobile. La Ministre Marie Carmèle Rose Anne Auguste a participé, le mercredi 10 sep- tembre 2014, à un débat sur «l'innovation technologique pour les enfants les plus vulnérables d'Haïti». Ce forum a réuni des intervenants tels le directeur général de Digicel Haïti, Maarten Boute, le chef de développement de Surtab (la tablette fabri- quée en Haïti), Patrick Sagna, la directrice générale de l'Institut Haïtien de Statistique et d'Informatique (IHSI), Danilia Altidor. Le «L’impact de ces technologies sur l’économie du pays et sur sa société est considérable», a- t-elle reconnu. Ces technologies ont permis aux citoyens et citoyennes de s’exprimer, de communiquer en temps réel, de se concerter et de se mobiliser. «Grâce à ces technologies, nous sommes désormais en mesure d’apporter une répon- se beaucoup plus rapide aux épidémies et autres désastres naturels qui affligent surtout la catégorie qui constitue le maillon le plus vulnérable de notre société : les enfants des couches défavorisées», a soutenu Madame Auguste qui considère l’apparition de ces technologies comme «un atout majeur pour le développement intégral de ce pays et sa modernisation». Le forum intitulé «Talks: L’innovation techno- logique pour le bien des enfants» est une initiative de l’Unicef supportée par la compa- gnie de téléphonie mobile Digicel. Les technologies: Un outil important pour le développement et la modernisation d’Haïti
  • 15. Agissons ensemble contre la misère et l’extrême pauvreté BULLETIN SPECIAL VERITE DU CIDP VOLUME 1 NUMÉRO 3 PAGE 15 Ne laissez personne de côté, réfléchir, décider et agir ensem- ble contre la misère est le thème choisi pour la journée mondiale du refus de la misère pour cette an- née. Ce thème traduit très bien le parti pris du gouvernement pour les plus démunis; l’approche et les actions adoptées pour respecter leur droit. En faisant de l’option préférentielle pour les pauvres sa boussole sociale, l’Administration Martelly et le gouvernement Lamo- the bousculent les traditions politi- ques en vigueur jusqu’ici et pren- nent des actions concrètes pour renverser les murs que l’exclusion et toutes sortes de préjugés avaient dressés autour de nos masses labo- rieuses, les confinant à une misère abjecte. En témoignent entre autres, le programme Ede Pèp, le Plan d’Action de réduction de la pau- vreté, les Plans spéciaux, Gouvèn- man lakay ou qui apportent aux populations des dix départements géographiques du pays ce qui leur a toujours été refusé : l’éducation, l’accès à l’eau, la sécurité alimentaire, l’appui à l’économie familiale et l’or- ganisation sociale participative. Cependant, nous tenons à rappeler que ce combat ne saurait se gagner sans l’implication de l’ensemble de la société. Aussi, appelons-nous à une mobilisation citoyenne de tous les Haïtiens et de toutes les Haï- tiennes contre l’extrême pauvreté, l’exclusion et le chômage. Nous les invitons à refuser les structures et les habitudes qui ont jusqu’ici en- tretenu la misère; à rejeter toute forme d’égoïsme, d’individualisme et à renouer avec nos valeurs tra- ditionnelles d’entraide et d’amour qui demeurent nos matériaux les plus sûrs pour l’édification d’une Haïti libre de toute misère. La Ministre Marie Carmèle Rose Anne Auguste a participé du 2 au 4 octobre 2014 à Quito (Equateur) au Xe forum des Ministres du développement social de l’Amérique Latine. Ce forum, qui s'est déroulé autour du thème « Dépassement de l’inégalité en Amérique latine, transformations sociales et politiques publiques », témoigne de la volonté des dirigeants de la région d’oeuvrer à l’éradication de la pauvreté dans les différents pays latino-américains. La Ministre déléguée auprès du Premier Ministre chargée des droits humains et de la lutte contre la pauvreté ex- trême était invitée à participer à ce forum par le Ministère d’inclusion économique et sociale (MIES) de l’Equateur. Ce dialogue entre les ministres du développement social de l’Amérique Latine s’inscrit dans le cadre du forum ré- gional initié par le programme MOST de l’UNESCO. Créé en 1994, le programme pour la Gestion des Transfor- mations Sociales (MOST) est une initiative de l'UNESCO qui vise à favoriser et à promouvoir la recherche en sciences sociales. Dans le cadre de ce forum, les participants ont discuté des stratégies de coopération en vue du dépassement de l’inégalité en Amérique Latine. Il a été également question de mettre en avant les « expériences réussies de trans- formation sociale en vue du dépassement de l’inégalité. Le cas de l’Equateur ». Des interventions de la Commission économique pour l’Amérique latine et les Caraïbes (CEPAL), de la Faculté Latino-Américaine des Sciences sociales (FLACSO) et du Conseil Latino-Américain des Sciences sociales (CLASCO) figuraient aussi à l’agenda. A travers cette initiative, les ministres latino-américains du développement social cherchent à « renforcer l’échange d’expériences sur les transformations sociales, le processus de coopération régionale et le dialogue au plus haut niveau, stimulant ainsi l’accord des stratégies conjointes, servant à dépasser l’inégalité en Amérique Latine ». Le débat et la prise de décision entre les décideurs publics, les institutions de sciences sociales de la région sont aussi encouragés, de même que la discussion sur les objectifs du développement global post-2015. Voilà déjà 27 ans que le Père Wre- sinski avec plus de 100 000 personnes se réunissaient sur la Place Trocadéro à Paris pour offi- ciellement dire non à la misère et rap- peler au monde entier que là où des hommes sont condamnés à vivre dans la misère, les droits de l’homme sont violés. S’unir pour les faire res- pecter est un devoir sacré. La journée mondiale du refus de la misère, a été officiellement re- connue par l’ONU en 1992 . Objectifs du Forum des ministres de développement social de l'Améri- que Latine: Renfor- cer l' échange d'ex- périence sur les transformations sociales, le proces- sus de la coopéra- tion régionale, et le dialogue au plus haut niveau, stimu- lant ainsi l'accord des stratégies conjointes, servant à dépasser l'inéga- lité en Amérique Latine. Le débat et la prise de dé´vision entre les décideurs publics, les Institu- tions de Sciences sociales de la Ré- gion, sont aussi encouragés, de même que la discus- sion sur les objec- tifs du développe- ment global post 2015. Participation du gouvernement haïtien au Xe forum des ministres du développement social de l’Amérique latine
  • 16. PAGE 16 Le Gouvernement a mis en place plusieurs plans spéciaux pour intensifier des projets de développement à tra- vers le territoire national. Ces plans spéciaux ont été élaborés pour lutter contre la pauvreté extrême dans dif- férentes régions du pays. Chaque plan est géré par un coordonnateur qui a pour tâche de s’assurer de la bon- ne gestion des fonds engagés par l’État. Ces coordonnateurs devront donner des résultats concrets dans des secteurs clés permettant de lutter de manière efficace contre la misère et accélérer le processus de décentrali- sation du pays. Section communale de Pestel, Bernagousse est l’un des sites bénéficiant de cette nouvelle stra- tégie. Parmi les actions entreprises dans cette section communale, neuf sont déjà achevées. Ces actions sont les suivantes:  Electrification de la maison et système d’eau courante pour le centre de santé  Installation d’équipements médicaux et de médicaments dans le centre de santé  Installation d’un centre de soins de santé primaire avec la coopération cubaine  Intégration de 324 mères dans le volet Cash Transfert ‘’Ti Manman Chérie’’ du programme EDE PEP. Ces mamans sont enregistrées dans 4 écoles  Distribution de 630 kits scolaires dans 4 écoles  Distribution de 445 bons de solidarité  Formation des superviseurs et des facilitateurs dans le cadre du programme d’alphabétisation  Installation de 35 lampadaires  Distribution de 6450 paniers de solidarité  Distribution de 500 kits de semences et d’intrants avec Kore Plantè  Distribution de boutures de manioc, d’ignames et de patates Des efforts pour améliorer les conditions de détention dans le pays leur permettra de pouvoir inté- grer la société après avoir quitté la prison. « Être libre, ce n'est pas seulement se débarrasser de ses chaînes ; c'est vivre d'une façon qui respecte et renforce la liberté des autres ». Beaucoup d’entre nous se sou- viennent de cette pensée de Nel- son Mandela, grand artisan de la liberté qui a lui aussi connu la prison. La question de la détention pré- ventive prolongée demeure égale- ment une priorité pour l’Adminis- tration Martelly et le Gouverne- ment Lamothe. Des mesures sont en train d’être prises en vue de résoudre ce problème. De plus, le Gouvernement travaille sans relâ- che sur la révision du code pénal. Un forum sur la politique pénale, organisé au mois de septembre À l’occasion de la Journée natio- nale des détenus, le 28 octobre 2014, l’Administration Martelly et le Gouvernement Lamothe ont réaffirmé leur engagement d’oeu- vrer à l’amélioration des condi- tions dans les centres carcéraux du pays. Depuis son arrivée au pouvoir, le Président Michel Joseph Martelly s’est engagé à édifier un véritable État de droit et à renforcer les institutions du pays. La construc- tion de cet État de droit ne peut se faire en dehors du respect des droits de ceux-là même qui sont privés de liberté. C’est pourquoi le Gouvernement, à travers les ministères sectoriels, a jugé né- cessaire d’arrêter un certain nombre de mesures visant à ga- rantir le droit de tous les détenus de s’émanciper, s’épanouir et de se créer un état d’esprit qui dernier, est venu renforcer l’esprit du construit de l’État de droit tant souhaités par L’Ad- ministration Martelly et du Gouvernement Lamothe dans le cadre des efforts visant la réforme judiciaire. De plus, l’Etat haïtien s’engage à à poser des actes concrets en matière d’amélioration des conditions de détention dans le pays. À l’occasion de la journée de solidarité avec les détenus, le Bureau de la Ministre Déléguée auprès du Premier Ministre chargée des droits de l’homme et de la lutte contre la pauvreté extrême s’associe au Ministère de la Justice et de la Sécurité Publique pour rappeler à nos frères et soeurs se trouvant derrière les barreaux que le Gouvernement travaille à l’a- mélioration de leurs situations. BULLETIN SPECIAL VERITE DU CIDP Implication du Bureau de la Ministre dans l’implémentation des plans spéciaux du gouvernement L'Administration Mar- telly et le Gouverne- ment Lamothe pensent que pour combattre avec succès l'extrême pauvreté, il faut la mise en oeuvre des points suivants : Mettre l’humain au centre des préoccupa- tions de l’État, Bâtir de nouveaux paradigmes Faire de l’homme et de son bien-être le centre de toute activité politi- que et économique Faire renaître les traditions qui ont toujours été les vraies richesses de tout peu- ple; Mettre fin à la margi- nalisation, à l’exclusion qui frappent les indivi- dus des classes défavo- risées; Leur donner la capacité de décider eux-mêmes ce qui est bon pour eux et de dessiner leur avenir; Finalement et surtout, tout mettre en oeuvre pour réduire les inéga- lités afin de faire d’eux des citoyens à part entière. C’est ça l’option préfé- rentielle pour les pau- vres. La seule qui ait produit la preuve tangible que le dévelop- pement est loin d’être cette pente ardue, presqu’impossible à gravir comme nous étions portés à le croire au constat de tant d’échecs en matière de développement interna- tional.
  • 17. Des chefs d’Etat et de gouvernement des pays membres de l’Alliance Boliva- rienne pour les Amériques (ALBA) ont participé, au mois d’octobre der- nier, à un sommet spécial sur les dis- positions à prendre en vue d’empê- cher la propagation du virus Ebola dans la région. L’Administration Martelly et le Gou- vernement Lamothe ont été représen- tés à ces assises. La question de la protection de la population a été au centre des débats. Au terme des dis- cussions, une déclaration conjointe en 23 points a été adopté par les chefs d’États et de gouvernement qui avaient fait le déplacement. Ces diri- geants politiques se sont donc mis d’accord pour élaborer un plan régio- nal contre l’Ebola. Il a été l’occasion pour le président Michel J. Martelly de partager avec les autres chefs d’Etat et de gouvernement présents le plan de prévention préparé par la République d’Haïti en vue de prévenir la propaga- tion de ce virus sur le territoire haï- tien. Dans ce numéro spécial, le CIDP a jugé utile de relayer cette déclaration conjointe adoptée par les chefs d'État des pays membres de l'Alliance Boliva- rienne. Déclaration conjointe des chefs d'État des pays membres de l'Alliance Bolivarienne « Nous, Chefs d’Etat et de gouverne- ment des pays membres de l’Alliance bolivarienne des peuples de Notre Amérique/Traité de Commerce des Peuples (ALBA-TCP), réunis à La Ha- vane le 20 octobre 2014 en Sommet extraordinaire en vue de faire face à l’épidémie de virus d`Ébola ; Profondément préoccupés par la ca- tastrophe humanitaire que l’épidémie d’Ébola représente pour l’Afrique de l’Ouest, au point que l’Organisation mondiale de la santé (OMS) l’a jugée « une urgence de santé publique de portée internationale » dans la mesu- re où elle risque de s’étendre à d’au- tres pays et régions du monde ; Conscients que l’ensemble de la communauté internationale, en coo- pération avec l’Organisation mondia- le de la santé (OMS), l’Organisation panaméricaine de la santé (OPS) et la Mission des Nations Unies pour l’ac- tion urgente contre l’Ebola (UNMEER), doit engager d’urgence des actions pour faire face à ce fléau avec toutes les ressources requises ; Notant avec inquiétude que les res- sources internationales nécessaires pour engager des actions rapides et efficaces contre l’épidémie à virus Ebola restent insuffisantes pour contrecarrer ce qui peut devenir une des pandémies les plus graves de l’histoire de l’humanité ; Réaffirmant que l’ALBA-TCP repose sur des principes de solidarité, de coopération véritable et de complé- mentarité entre nos pays, ainsi que sur son engagement auprès des peuples les plus vulnérables et envers la préser- vation de la vie sur la planète ; Convaincus qu’il est indispensable d’a- dopter d’urgence des mesures de coo- pération efficaces à même de contri- buer, par des actions coordonnées entre les services de santé et d’autres secteurs, à empêcher que l’épidémie à virus Ébola ne gagne des pays de notre continent ; Rappelant les clauses du Règlement sanitaire international (2005) et de la Feuille de route pour la lutte contre l’épidémie d’Ébola (OMS) du 28 août 2014, qui vise à enrayer la transmission du virus Ébola dans le monde et à faire face aux conséquences d’une nouvelle propagation internationale ; Prenant note des protocoles de l’OMS concernant la prévention de la trans- mission de l’épidémie à virus Ébola entre des personnes, des organisations et des groupes de population ; Soulignant que l’épidémie peut être endiguée, notamment par l’application des protocoles établis relatifs à la sécu- rité et à la santé, et par d’autres mesu- res préventives ayant fait leurs preu- ves ; Décidons Des mesures pour prévenir le virus Ebola en Haïti et dans la région des Caraïbes PAGE 17
  • 18. 1. De coordonner nos efforts pour prévenir et contrer l’épidémie à virus Ébola, entre autres par la prestation et l’emploi rapides d’une assistance entre nos pays, laquelle aide passerait par l’envoi de travailleurs sanitaires, de secours et de maté- riels. 2. De traiter prioritairement les besoins spéciaux des pays frères des Caraïbes, qui bénéficieraient des actions de coopéra- tion décidées par les pays de l’ALBA-TCP en vue de prévenir et de contrer l’épidémie à virus Ébola. 3. Activer le Réseau de vigilance épidémiologique de l’ALBA-TCP, dont la création a été décidée à la Première Réunion des ministres de la santé de l’Alliance le 25 février dernier à Caracas. 4. D’appuyer résolument les brigades médicales bénévoles spécialisées dans la réponse aux catastrophes et aux grandes épi- démies du Contingent Henry Reeve (République de Cuba) qui travaillent en Afrique. À cet égard, nous exprimons notre volonté, en tant qu’Alliance bolivarienne, de contribuer avec des personnels de santé hautement qualifiés aux efforts de ce contingent pour toutes tâches nécessaires dans la région d’Amérique latine et des Caraïbes. 5. Établir des mécanismes nationaux en vue de diagnostiquer et d’isoler sans retard les cas d’infection éventuels, compte tenu des manifestations cliniques initiales de la maladie, de l’histoire de voyages ou de l’histoire de l’exposition signalée par le patient, ou obtenues par enquête épidémiologique. 6. Générer et partager des capacités permettant de diagnostiquer les maladies qui exigent des laboratoires possédant le ni- veau sécurité requis. 7. Concevoir et exécuter des campagnes d’éducation publique sur la prévention du virus Ébola et le combat contre lui, afin de mieux préparer la population et de renforcer sa confiance. 8. Adopter et renforcer des mesures préventives en vue de détecter et de réduire l’exposition au virus Ebola, et garantir une prise en charge et des services médicaux efficaces au personnel d’intervention. 9. Renforcer les mesures de vigilance et de contrôle épidémiologiques aux frontières, notamment dans les ports et les aéro- ports. 10. Contribuer, à partir de l’expérience acquise, à la formation du personnel de santé spécialisé en prévention et contrôle du virus Ébola dans les pays de l’ALBA-TCP et des Caraïbes. 11. Créer un groupe de différents spécialistes chargé de former le personnel de santé en matière de biosécurité, y compris dans l’emploi des équipements de protection personnelle face à des cas suspects ou confirmés d’Ébola, le traitement des maladies hémorragiques et du patient en état critique, lequel personnel de santé pourrait devenir des facilitateurs et des conseillers dans leurs pays. 12. Garantir dans le plus grand nombre possible d’installations du système de santé, des équipes médicaux de réserve et des intrants vitaux pour la gestion de la maladie. 13. Promouvoir des recherches scientifiques, épidémiologiques et biologiques sur l’Ébola dans le cadre de l’ALBA-TCP, et encourager la coopération dans ce domaine avec d’autres pays, à titre de contribution aux efforts internationaux visant à faire face à l’épidémie, ainsi qu’en vue de consolider l’indépendance scientifique, médicale et sanitaire de nos pays. 14. Perfectionner les mécanismes d’information entre nos pays de l’ALBA-TCP, afin que ceux-ci soient au courant de la si- tuation épidémiologique qui y règne et qu’ils puissent disséminer plus aisément les expériences requises. 15. Appuyer résolument les initiatives des Nations Unies, notamment celles de l’OMS/OPS et de l’UNMEER, en vue de met- tre en oeuvre les recommandations du Comité international d’urgence du Règlement sanitaire international. 16. Promouvoir la coopération avec d’autres pays du continent pour contrer et prévenir la propagation du virus Ébola et entreprendre des programmes conjoints qui y contribueront. 17. Convoquer, les 29 et 30 octobre, à La Havane (Cuba), une réunion technique de spécialistes et de cadres des pays de l’ALBA-TCP qui échangeraient des expériences et des connaissances, et qui concerteraient des stratégies de prévention et de contrôle face à la menace que représente l’épidémie à virus Ébola. 18. Charger les ministres de la santé des pays de l’ALBA-TCP d’élaborer un Plan d’action, une fois connues les propositions de cette réunion technique de spécialistes et de cadres, et de le mettre en oeuvre sans retard en coordination avec l’OMS/ OPS. Ce Plan doit être présenté pour examen aux chefs d’Etat et de gouvernement de l’ALBA-TCP, au plus tard le 5 no- vembre 2014. 19. Utiliser toutes les ressources à la disposition du secrétariat exécutif de l’ALBA-TCP pour appuyer les initiatives approu- vées. 20. Féliciter la République bolivarienne du Venezuela d’avoir remis au Secrétaire général de l’ONU, Ban Ki Moon, le 16 octo- bre 2014, un don de cinq millions de dollars destinés à la lutte contre le virus Ébola. 21. Féliciter la République de Cuba et son peuple pour l’exemple de solidarité avec les pays frères d’Afrique de l’Ouest qu’ils ont donné en envoyant des personnels médicaux cubains. 22. Proposer à la Communauté des États latino-américains et caribéens (CELAC) de promouvoir des efforts régionaux vi- sant à prévenir et à contrôler la menace que fait peser l’épidémie à virus Ébola. 23. Continuer de coopérer avec les pays africains touchés par l’épidémie, maintenir la coopération déjà existante avec les pays non touchés et incorporer les expériences des brigades d’intervention spécialisées en cas de catastrophes et de grandes épidémies qui y travaillent. La Havane, le 20 octobre 2014 Déclaration conjointe des chefs d'État des pays membres de l'Alliance Bolivarienne PAGE 18
  • 19. PAGE 19 Bilan du programme national d’assistance sociale EDE PEP Le programme EDE PEP, deux ans après! Deux ans après son lancement par le Premier Ministre Laurent Salvador Lamothe, le programme national d’assistance sociale EDE PEP suit son cours sur le territoire national. A travers ses différents volets, ce programme est présent dans les 140 communes et 570 sections communales du pays. Le volet cash transfert « Ti Manman Chéri », par exemple, a déjà bénéficié à plus de 86 mille mères de familles réparties dans les dix départements géographiques du pays. Par ailleurs, quelque 31 409 étudiants font partie du sous- programme « Kore Etidyan ». Environ 1 795 179 paniers de solida- rité ont été distribués à travers le pays. Le gouvernement – par le biais de ce programme – a déjà installé 358 restaurants commu- nautaires dans ces différentes communes. A l’occasion du deuxième anniversaire de ce vaste programme so- cial, le CIDP – dans ce bulletin spécial – se fait le plaisir de parta- ger avec ses lecteurs le bilan d’EDE PEP, sous forme de cartes. BULLETIN SPECIAL VERITE DU CIDP
  • 20. PAGE 20 Bilan du programme national d’assistance sociale EDE PEP BULLETIN SPECIAL VERITE DU CIDP
  • 21. PAGE 21 BULLETIN SPECIAL VERITE DU CIDP Bilan du programme national d’assistance sociale EDE PEP
  • 22. Au-lendemain des événements du 18 novembre 2014, le gouvernement tient à renouveler une fois de plus, sa farouche volonté à poursuivre la bataille sociale afin de changer de façon radicale les conditions d’existence du peuple haïtien qui, abandonné depuis 2 siècles, n’a pas cessé de souffrir. Le gouvernement condamne énergiquement, une fois de plus, les violences enregistrées lors de la manifestation de l’opposition. Des dispositions sont déjà prises pour identifier et sanctionner les auteurs de tels agissements. L’Administration Martelly et le gouvernement Lamothe, conscients de leur responsabilité historique et animés du désir de mettre fin à l’injustice et à l’exclusion qui affligent nos masses laborieuses depuis toujours, se sont employés, dès leur prise de fonction, à élabo- rer une politique d’action sociale concrète pour accompagner les couches défavorisées de notre société dont les droits les plus fon- damentaux ont toujours été violés. Cette bataille pour le changement implique l’engagement de tous et de toutes, en particulier, les ministres, les secrétaire d'État, les directeurs généraux, les fonctionnaires de l’Administration Publique, les collectivités territoriales, les parlementaires, les forces orga- nisées de la société civile. Elle avance bon train. Il est venu le temps de sortir le peuple de la misère qui l’afflige depuis trop longtemps et de lui garantir le respect de ses droits, ainsi que la dignité dont jouit tout citoyen et toute citoyenne libre qui participe fièrement à la refondation sociale de son pays. Le gouvernement prendra envers et contre tous les mesures nécessaires pour restaurer la stabilité au pays, et en finir avec l'insécu- rité, le kidnapping, le trafic de la drogue, la contrebande, la corruption, l'impunité qui gangrènent les fondements même de la nation que nous ont laissé en héritage nos ancêtres. Aucune société ne saurait être viable, aucun combat pour un État de droit prospère ne saurait être gagné sans l’éradication de ces fléaux. Après toutes les calamités qui ont fragilisé la nation depuis ces dernières décennies : ouragans, tremblement de terre et bouleverse- ments politiques, sa refondation sociale exige la collaboration de tout citoyen et de toute citoyenne. Nous devons pouvoir dire d’un seul élan, agir en toute sérénité pour imposer une fin radicale à ces pratiques qui rongent la nation et hypothèquent son avenir. Le pays entier doit comprendre que l’avenir d’Haïti, l’avenir de chaque citoyen et de chaque citoyenne est en jeu. L’administration Martelly et le Gouvernement Lamothe déploient des efforts pour renforcer la base de l’Édification d’une Haïti heureuse et prospère, une Haïti où la misère ne sera plus qu’un mauvais souvenir. Le Gouvernement, tout en prônant un dialogue franc et sincère entre toutes les instances de la scène politique, entend réaffirmer de façon catégorique l’autorité de l’État. Il manifeste sa volonté de mettre en échec toute tentative de détourner l’attention publique des progrès réalisés sur le chemin de l’édification d’une nation démocratique et prospère. Le Gouvernement continuera à s’engager sans réserve, à promouvoir tous les droits prescrits par la constitution y compris le droit à la liberté d’expression dont certains font un usage abusif. Il réaffirme sa ferme détermination à lutter pour garantir à tout citoyen et à toute citoyenne une éducation de qualité et un logement convenable; éradiquer la faim et l’extrême pauvreté; renforcer les insti- tutions démocratiques et rétablir le prestige ainsi que le respect auxquels a droit la Première République noire du monde. Il est venu le temps pour chacun de nous, de prendre nos responsabilités citoyennes et d’apporter notre appui total à la vision socia- le du gouvernement, pour que triomphent les idéaux du peuple haïtien et ses aspirations les plus fondamentales. Le peuple n’a que trop souffert. Plus que jamais, nous avons le devoir de nous unir pour satisfaire ses revendications légitimes. Le peuple vaincra, Haïti vaincra. Le peuple n’en attend pas moins de nous. Nous sommes du bon côté de l’Histoire. PAGE 22 Le peuple vaincra, Haïti vaincra! BULLETIN SPECIAL VERITE DU CIDP VOLUME 1 NUMÉRO 3  En décembre 2014: « Gouvènman Lakay Ou » fera escale à Cité Soleil  4 et 5 décembre: 2014 : Atelier de la Banque Mondiale et USAID: Politique de protection sociale et profil de pauvreté. La banque mondiale a terminé son analyse sur les profils de pauvreté et la répartition des financements. Ce premier atelier permettra de faire le point sur les orientations stratégiques en fonction des données.  15 et 16 décembre 2014: Atelier restreint de présentation et validation des 2 rapports de la CEPAL: 1/ évaluation EDE PEP et 2/ stratégies de finance- ment pour l'avenir. Lors de cet atelier nous parlerons également de l'atelier international de janvier.  Du 27 au 30 janvier 2015: Colloque sur "Penser et lutter contre la Pauvreté extrême, c'est penser l'égalité sociale. Après plusieurs discussions avec les autorités haïtiennes - et en particulier avec la Ministre déléguée chargée des droits humains et de la lutte contre la pauvreté extrême - , il a été convenu que le premier colloque thématique porterait sur les causes fondamentales de l’inégalité sociale qui persiste en Haïti. Cette idée est soutenue par 20 recommandations de l’Examen périodique universel (EPU) qui ont demandé à Haïti de traiter les causes d’inégalité et/ou le manque d’accès aux droits économiques et sociaux. En particulier, les recommandations 88.118 (Sri Lanka) et 88.119 (Cuba) demandent à Haïti de mettre l’accent sur les mesures destinées à réduire la pauvreté et les inégalités comme le prévoit la Plan d'Action pour la Réduction de la Pauvreté. D’autres recom- mandations demandent aussi à Haïti de traiter les problèmes d’éducation, de santé et de logement existants. Plusieurs autres recommandations suggèrent aussi à Haïti de mettre en oeuvre des politiques fortes pour lutter contre toutes les formes de stéréotypes et de discrimination envers les filles et les femmes, assurant ainsi leur droit à la sécurité sociale et économique. Haïti a accepté toutes les recommandations sur les droits économiques et sociaux. Les actes du Colloque « Penser et lutter pour une Haïti sans pauvreté » seront lancés à l'occasion de cet événement. Événements à venir