2. L’Etude d’Impact sur l’Environnement (EIE) constitue un
instrument de Prévention dans le cadre d’une politique de
protection de l’environnement qui comprend généralement trois
volets :
-la surveillance et le suivi de l’état de l’environnement ;
-la réparation des dégâts déjà causés par l’homme (volet curatif) ;
-la prévention de futurs dégâts (volet préventif).
4. RESENTATION GENERALE DE L’ETUDE D’IMPACT SUR
L’ENVIRONNEMENT
L’Etude d’Impact sur l’Environnement a été adoptée par de
nombreux pays comme instrument de protection de
l’environnement. Chaque pays l’adapte à ses besoins, à ses
spécificités, à ses objectifs, à ses moyens.
Néanmoins, l’EIE présente partout les mêmes avantages et sa
définition ne varie pas, où qu’elle soit utilisée. En outre, elle se
déroule selon un schéma globalement identique dans tous les pays.
5. DEFINITION DE L’ETUDE D’IMPACT SUR L’ENVIRONNEMENT
Du point de vue légal, l’étude d’impact sur l’environnement est un
document exigé en vue de l’obtention de l’autorisation
administrative d’un projet pouvant avoir des impacts négatifs sur
l’environnement.
Cela signifie que pour obtenir l’autorisation administrative d’un tel
projet, le promoteur doit :
-soumettre son projet au département ministériel qui l’autorise et
obtenir un avis favorable suite à l’examen du projet ;
- soumettre l’étude d’impact sur l’environnement du projet à l’autorité
administrative chargée de son examen et obtenir un avis favorable suite
à l’examen de l’EIE.
6. Techniquement, l’Etude d’Impact sur l’Environnement est une
étude approfondie qui permet de :
- déterminer et mesurer à l’avance les effets sur l’environnement
naturel et humain d’une activité (industrielle, agricole ou de service)
ou d’un aménagement (route, barrage, port, etc.) qui en est encore au
stade de projet ;
- définir à l’avance les mesures éventuellement nécessaires pour
supprimer, atténuer ou compenser les effets négatifs du projet sur
l’environnement.
7. LES AVANTAGES DE L’ETUDE D’IMPACT
L’Etude d’Impact sur l’Environnement permet de préserver l’intérêt général
En évitant la réalisation de projets polluants et/ou destructeurs des ressources
naturelles, la procédure des EIE permet à la collectivité:
d’économiser le coût exorbitant de la réparation des dommages causés à
l’environnement (mobilisation d’importantes ressources financières pour
réparer des dégâts et non pour développer de l’activité économique et sociale);
d’éviter les graves conséquences de dégâts irréversibles, constituant une
perte définitive (sols gravement contaminés, nappes phréatiques épuisées,
espèces détruites...)
de préserver son cadre de vie.
8. Rappel succinct de la loi 12.03 relative aux études
d’impact sur l’environnement et ses décrets
d’application.
La loi est promulguée le 12 mai 2003.
Elle établit la liste des projets assujettis.
La procédure de réalisation et la consistance des études d’impacts.
La loi institue également la création d’un comité national et régional
des EIE présidé respectivement par le DE et le Wali.
La finalité de l’EIE est l’octroi ou non de l’acceptabilité
environnementale du projet.
9. Les projets assujettis à l’EIE sont énumérés ci-dessous à titre
d’exemple :
certains projets d’infrastructure, comme : les ports de commerce ou de
plaisance ; les infrastructures touristiques, notamment celles situées au
niveau du littoral, de la montagne ou en milieu rural ; les stations
d’épuration des eaux usées et ouvrages annexes, etc. ;
certains projets industriels, dont : les carrières de sable et gravier, les
raffineries de pétrole, les usines sidérurgiques, les usines de farine de
poisson et huile de poisson, les tanneries et mégisseries, les industries de
textile et teintureries, etc. ;
certains projets agricoles, parmi lesquels les projets d’affectation de
terre inculte ou d’étendue semi-naturelle à l’exploitation agricole
intensive ;
les projets d’aquaculture et de pisciculture.
10. Exemple d’étude d’impact sur l’environnement
EIE préalable à la construction d’une voie de contournement urbaine et
permettant d’éviter un impact négatif sur l’environnement humain (graves
accidents de la circulation)
Une route doit contourner un quartier urbain à vocation essentiellement
résidentielle. Elle doit suivre un tracé qui a été établi par une étude
technique et a été préféré à d’autres tracés possibles. La route, telle
qu’elle est prévue, va séparer les enfants du quartier résidentiel de
l’école qu’ils fréquentent. Les écoliers devront donc traverser quatre fois
par jour la route pour aller à l’école et retourner chez eux.
1
11. L’EIE permet de mettre en évidence les risques
d’accidents graves liés à la traversée de la route par les
enfants. L’importance du risque d’accident est
démontrée à l’aide de statistiques, d’études de cas
comparables, etc.
12. L’EIE propose trois solutions pour supprimer cet impact négatif :
-l’aménagement d’un tunnel pour les piétons;
-l’aménagement d’un tunnel pour le passage de la route au niveau de
l’accès à l’école ;
- l’abandon de l’école actuelle et la construction d’une nouvelle école à
l’intérieur du quartier résidentiel que contourne la route.
13. L’étude évalue chacune des trois solutions qu’elle propose.
Elle les compare du point de vue de la faisabilité technique, de la faisabilité financière,
des impacts résiduels et estime que la troisième solution est la meilleure.
Elle précise que les travaux doivent être exécutés et évalue leur coût. Cette proposition,
soumise par le maître d’ouvrage à l’autorité compétente, est jugée acceptable.
L’EIE a donc montré que la voie de contournement pouvait avoir un impact négatif sur
la population (le risque d’accident des enfants traversant la route pour se rendre à
l’école). Elle a cherché des solutions pour supprimer cet impact. Elle a effectué un
choix parmi les solutions. La solution proposée est acceptée par l’autorité compétente.
Elle sera financée par le maître d’ouvrage.
14. L’EIE a permis de trouver une solution à un problème grave avant même
que celui-ci ne se pose. Elle a permis de prévenir efficacement le risque
d’accidents de la circulation.
Sans la réalisation d’une étude d’impact sur l’environnement avant la
construction de la route, il est très probable que des accidents se seraient
produits et qu’une solution d’urgence au problème aurait dû être trouvée,
sans doute moins bonne et plus coûteuse que la solution proposée dans
l’étude d’impact.
16. L’EIE constitue un outil d’aide à la décision pour l’administration
L’EIE permet aux services compétents de disposer de toutes les informations
nécessaires à la prise de décision quant à la réalisation de projets susceptibles d’avoir
d’importantes incidences sur le milieu naturel et humain.
L’EIE constitue un outil d’aide à la conception pour le promoteur du projet
L’EIE permet au promoteur de disposer de toutes les informations sur le site
d’implantation de son activité et donc d’évaluer correctement toutes les interactions
entre le site (le milieu naturel et humain) et l’activité. Grâce à l’EIE, le promoteur sait
si l’activité projetée va agresser et dégrader le milieu naturel qu’il utilise, mais aussi si
le milieu va avoir des effets négatifs sur l’activité (ex: hôtel sur le littoral dont
l’implantation peut entraîner la modification du transit sédimentaire et la disparition de
la plage indispensable à la venue des touristes). Les informations contenues dans l’EIE
peuvent éviter au promoteur d’effectuer un investissement non rentable par
méconnaissance du milieu d’implantation du projet.
17. Exemple d’étude d’impact sur l’environnement
EIE préalable à la réalisation d’une unité industrielle et permettant de favoriser l’activité
projetée. Une unité de production industrielle doit être installée en site périurbain. Il est
prévu qu’elle créé 800 emplois d’ouvriers qualifiés.
Le bilan environnemental présenté dans l’EIE fait apparaître que des mesures de suppression ou
d’atténuation des impacts négatifs sur l’environnement de l’activité de production doivent être
prises : filtrage, réduction de la consommation d’eau, prétraitement des eaux usées,
plantation d’arbres comme écran acoustique, etc.
Une fois ces mesures prises, l’activité sera compatible avec les exigences en matière
d’environnement. Cependant, l’implantation de l’unité industrielle aura des conséquences
importantes sur le trafic routier local.
En effet, la création de 800 emplois va augmenter considérablement la circulation automobile
aux heures de pointe sur la voie conduisant à la zone où se situe l’usine.
2
18. Le dépassement de la capacité d’écoulement d’une infrastructure routière comme un
carrefour giratoire entraîne :
-des risques d’embouteillages, qui se traduisent par une augmentation de la
pollution atmosphérique, une consommation excessive et non productive d’énergie,
des pertes économiques liées au ralentissement des mouvements de personnes et des
marchandises, etc. ;
- des risques d’accidents aux conséquences graves : pertes de vies humaines, coût
des dépenses de santé, impact socio-économique, etc.
La densité de la circulation va alors dépasser les capacités d’écoulement du carrefour
giratoire situé sur l’unique voie d’accès.
19. Le problème qui se pose ici est donc de réduire les effets négatifs (la saturation
d’une infrastructure routière et ses conséquences) d’un impact positif de l’unité
industrielle (la création de 800 emplois).
L’EIE indique la solution pour supprimer l’impact négatif de l’unité industrielle sur la
circulation routière locale : il faut augmenter la capacité du carrefour giratoire, inadapté
au développement de la zone où doit être implantée l’unité. Le coût de l’adaptation
du carrefour aux besoins nés de la création de l’unité industrielle sera supporté
par l’Administration en charge des infrastructures urbaines, et non par le
promoteur de l’unité industrielle.
On voit ici que l’EIE a permis de montrer l’existence d’une conséquence indirecte
du projet, avant que le problème soulevé ne se pose concrètement. Ainsi, elle a
permis d’adapter a priori les infrastructures routières aux besoins du
développement économique, pour le plus grand bénéfice de l’unité projetée et de
la collectivité.
20. Autres avantages de l’étude d ’impact sur l’environnement pour
les investisseurs
21. L’EIE permet à l’investisseur d’améliorer la compétitivité
internationale de son projet industriel
L’EIE incite les promoteurs à concevoir des projets respectueux de
l’environnement. En ce qui concerne les industriels, elle les pousse à
choisir des procédés de production propres (peu de rejets et d’émissions
dans le milieu naturel), qui présentent des avantages au niveau de la
concurrence internationale :
-ils permettent de réaliser des économies au niveau des intrants (énergie, eau,
matières premières) et améliorent ainsi la compétitivité des produits ;
-ils aident à se conformer plus aisément aux exigences écologiques sur le
marché mondial (ex : norme ISO 14000).
23. Selon les pays et les législations en vigueur, le contenu et la procédure de l’EIE,
depuis sa réalisation jusqu’à la décision finale concernant le projet, connaissent des
variations. On peut cependant en définir les grandes lignes.
De manière générale, l’étude d’impact sur l’environnement d’un projet doit
contenir les éléments suivants :
une description détaillée du projet ;
une description et une analyse détaillée de l’état initial du site et de son
environnement naturel, socio-économique et humain ;
une évaluation des impacts prévisibles, directs et indirects, à court, moyen et long
terme, du projet sur l’environnement ;
la présentation des mesures envisagées pour supprimer, réduire ou compenser les
conséquences du projet dommageables pour l’environnement.
un programme de suivi et de surveillance de l’état de l’environnement.
24. Structure type de l’étude d’impact sur l’environnement :
Selon les directives l’EIE, quel que soit le projet concerné, doit présenter :
- la synthèse de l’EIE ;
- le contexte juridique pour la réalisation de l’EIE ;
- la description du projet et de son site d’implantation ;
- la justification du projet ;
- l’horizon temporel de l’EIE ;
- le périmètre d’étude ;
- la description de l’état de l’environnement (à l’intérieur du périmètre d’étude);
- l’identification et l’évaluation des impacts prévisibles ;
- les mesures d’atténuation et de compensation des impacts négatifs ;
- l’estimation du coût des mesures d’atténuation ou de compensation ;
- le résumé et le bilan environnemental;
- le plan de suivi et de surveillance ;
- les annexes et références.
25. La description du projet et de son site d’implantation
Le projet devra être décrit dans tous ses aspects. Devront notamment être présentés de
manière précise :
- l’activité projetée,
- le coût du projet,
- les étapes du projet,
-les dimensions et la configuration des installations et infrastructures (à l’aide de plans
et de schémas),
- les procédés de fabrication éventuellement utilisés,
-les flux de matières et d’énergie éventuellement engendrés par l’activité (matières
premières utilisées ; rejets liquides, gazeux et solides ; ressources énergétiques
employées...),
- les différentes variantes du projet qui ont été envisagées,
-les activités induites par le projet, etc.
La situation géographique de l’activité et des infrastructures annexes doit être
présentée à l’aide de cartes, à une échelle pertinente.
26. L’étude d’impact doit justifier le projet à l’aide d’arguments
économiques et sociaux.
Elle doit montrer quel est l’objectif du projet et à quels besoins il
répond.
L’EIE doit également justifier le choix du site, par exemple par la
qualité et la densité des infrastructures, la proximité des matières
premières nécessaires à l’activité, l’importance de la main
d’œuvre disponible, la qualité du sous-sol, les caractéristiques de
l’environnement, etc.
La justification du projet
27. L’horizon temporel de l’EIE
Il est très important de définir correctement la limite temporelle de l’EIE, la période de
temps sur laquelle porte l’EIE. C’est cette période que l’on appelle l’horizon temporel
de l’EIE.
Si l’horizon temporel est mal choisi, l’EIE ne prendra pas en considération tous
les impacts sur l’environnement liés au projet : elle ne sera donc pas pertinente.
L’horizon temporel englobe généralement :
• La phase de préparation du site et de construction des installations,
• La phase d’exploitation ou d’utilisation des installations, ou de déroulement de
l’activité,
• Les phases post-exploitation, c’est à dire :
- la phase de démantèlement des installations ou d’arrêt des activités,
- la phase de remise en état des lieux suite à l’arrêt de l’activité et/ou au démantèlement
des installations.
Il faut noter que dans certains cas rares, ces phases ne sont pas à prendre en
compte. Par exemple, on ne prévoit pas habituellement le démantèlement d’un
barrage et la réhabilitation du paysage noyé par la retenue d’eau.
28. L’horizon temporel de l’EIE (Suite)
La durée des phases post-exploitation à intégrer dans l’horizon temporel peut
varier de manière considérable selon la nature des projets, d’une très courte
période à plusieurs décennies.
Pour l’exploitation d’une carrière, la délimitation des phases post-exploitation
est aisée : une fois que l’activité s’arrête, les ouvrages sont démantelés, le
paysage est réhabilité et les mesures de réhabilitation font l’objet d’un suivi
pendant une période facile à déterminer.
29. Pour l’exploitation d’une décharge contrôlée, les phases post-exploitation sont plus
difficiles à délimiter. Après l’arrêt des dépôts de déchets, des mesures sont prises pour
que la décharge ne produise pas d’impacts négatifs sur l’environnement (écoulement
de lixiviats, émissions de gaz et d’odeurs...) et pour que le paysage retrouve un aspect
satisfaisant.
Mais selon la nature des déchets stockés (déchets industriels, miniers, ménagers,
hospitaliers...) et la structure de la décharge, des réactions chimiques continueront à se
produire à l’intérieur de la décharge sur une période de 20 à 30 ans. Il faudra donc
inclure cette longue période dans l’horizon temporel de l’étude d’impact (déroulement
des opérations de suivi et de contrôle).
L’horizon temporel de l’EIE (Suite)
31. La procédure de l’EIE se déroule généralement de la manière suivante :
le promoteur vérifie si son projet est assujetti à la procédure de l’étude d’impact pour
obtenir l’autorisation administrative ;
si son projet est assujetti à l’EIE, le promoteur réalise à ses frais l’étude d’impact sur
l’environnement de son projet, si nécessaire avec l’aide de personnes compétentes
(consultants, bureaux d’études...) ;
il remet l’étude d’impact aux autorités compétentes ;
les autorités compétentes examinent l’étude d’impact et déterminent si le projet est
acceptable du point de vue environnemental, s’il est compatible avec les exigences de
protection de l’environnement ;
32. Les autorités compétentes rendent un avis sur le projet :
-le projet est acceptable tel qu’il est présenté dans l’étude d’impact ;
-le projet est acceptable seulement si le promoteur prend certaines
mesures supplémentaires pour limiter ou compenser des impacts négatifs
de son projet sur l’environnement ;
-le projet n’est pas acceptable du point de vue environnemental.
- la décision d’autorisation du projet est prise par les autorités
compétentes en tenant compte de l’avis d’acceptabilité environnemental.
34. Le promoteur doit assurer le suivi et la surveillance de l’environnement sur lequel son
projet produira des impacts, suivant le plan qui a été convenu avec le Comité
National des études d’impact à l’issue de l’examen de l’EIE.
La surveillance de l’environnement permet de vérifier si les prévisions faites dans l’EIE
en matière d’impacts sur l’environnement sont exactes.
Elle permet de détecter par exemple une augmentation de la pollution de la nappe
phréatique supérieure aux prévisions contenues dans le rapport de l’EIE.
Le suivi a pour objectif de vérifier que les mesures prises pour limiter les impacts sont
réellement efficaces.
35. Dans le plan de surveillance et de suivi, le promoteur précise par
quels moyens il remplira ses obligations dans ce domaine et à quelle
fréquence il fournira aux autorités compétentes des rapports sur l’état
de l’environnement.
Le Ministère de tutelle et le Ministère de l’Environnement assurent le
contrôle du plan de surveillance et de suivi. Ils peuvent demander au
promoteur de fournir certaines informations à un moment donné ou
effectuer des visites sur le site du projet.
36. La population de la zone d’influence du projet est concernée par le projet
dans la mesure où c’est elle qui en subira les éventuelles conséquences
sur son cadre de vie, voire sur son mode de vie.
C’est pour qu’elle puisse s’exprimer et donner son avis sur le projet
que la procédure de l’EIE prévoit sa consultation dans le cadre de
l’enquête publique: la population pourra consulter le dossier de l’étude
d’impact et présenter ses observations dans un registre ouvert à cet effet.
La population
38. Les impacts sur l’environnement d’un projet ne peuvent être évalués correctement que si la
description de l’état de l’environnement à l’intérieur du périmètre d’étude a été effectuée
correctement et de manière exhaustive.
La description de l’environnement doit recenser les éléments environnementaux les plus
importants de la zone étudiée, et en particulier :
- ceux qui sont susceptibles d’être altérés/modifiés (négativement ou positivement) par le projet ;
-ceux qui constituent des « éléments valorisés de l’environnement » (protégés légalement,
considérés comme importants par la population ou par les experts).
La description doit fournir les principales caractéristiques physiques, biologiques et sociales de
l’environnement étudié.
Les caractéristiques physiques
Selon les milieux, la description pourra porter notamment sur :
- les eaux douces (qualité des eaux, hydrogéologie, hydrographie, eaux souterraines...)
- les eaux marines (qualité des eaux, sédimentologie, courantologie...)
- le sol et le sous-sol (géologie, géomorphologie, pédologie, potentiel d’érosion...)
- le climat (vents dominants, pluviométrie, qualité de l’air...)
39. (Suite)
Les caractéristiques biologiques
- la faune (espèces présentes, importance écologique des espèces, habitat...)
- la flore (forêts, biotopes, plantes protégées ou menacées...)
Les caractéristiques sociales
Selon les zones étudiées, la description pourra porter notamment sur :
-la population résidente ou active dans la zone du projet (situation démographique,
modes de vie...)
-les conditions socio-économiques (activités économiques, emplois, revenus...)
- les équipements collectifs et les infrastructures
- la typologie de l’habitat
-les sites revêtant une valeur particulière (monuments, zones archéologiques, lieux
saints...).
Le niveau de détail de la description doit permettre de se rendre compte
correctement des conséquences du projet pour l’environnement.
40. Identification et l’évaluation des impacts prévisibles
Ce chapitre constitue une partie particulièrement importante de l’EIE.
Il vise à déterminer comment et dans quelle mesure les activités du projet
pourraient affecter les éléments de l’environnement décrits dans le chapitre
précédent.
Tous les impacts prévisibles du projet sur l’environnement doivent y être
répertoriés et évalués.
Les impacts environnementaux du projet sont les changements (positifs ou
négatifs) que les différentes phases du projet feront subir à l’environnement.
Les impacts sur le milieu naturel peuvent être par exemple :
- changement de la qualité de l’air
- changement de la qualité des eaux douces
- modification des sols
- perturbation de la faune...
Les impacts socio-économiques sont les effets du projet sur l’économie locale, les
traditions, les modes de vie, les mouvements des personnes...
41. (Suite)
Les impacts doivent être décrits et analysés de manière précise.
Pour chaque impact, les informations suivantes doivent être fournies par l’EIE:
- nature,
- ampleur,
- probabilité,
- fréquence,
- durée,
- limites géographiques,
- réversibilité...
Chaque impact doit être défini, caractérisé, mesuré et comparé aux exigences pour la
protection de l’environnement (normes en vigueur, seuils de tolérance établis...). Son
importance relative doit également être définie. Les différents impacts pourront ainsi
être hiérarchisés afin d’établir un ordre de priorité pour l’atténuation ou la
compensation des impacts.
42. Les mesures d’atténuation et de compensation des impacts négatifs
Cette partie de l’EIE doit permettre de savoir si les impacts décrits dans le
chapitre précédent peuvent être atténués ou compensés afin que le projet ne
constitue pas une menace pour l’environnement dans lequel il va s’intégrer.
Les mesures d’atténuation: Les mesures d’atténuation consistent à modifier certains
aspects du projet afin de réduire ou d’éliminer ses effets négatifs sur l’environnement.
Les modifications peuvent porter sur trois aspects du projet :
- sa conception ;
- son calendrier de mise en œuvre et de déroulement ;
- son site d’implantation.
Il peut s’agir par exemple de :
- construire une unité de prétraitement des rejets liquides ;
- utiliser des intrants plus respectueux de l’environnement ;
- planter une haie d’arbres pou réduire les nuisances visuelles ;
- modifier le calendrier de construction des installations ;
-déplacer les installations.
-Les mesures d’atténuation et de compensation sont soit à la charge du promoteur du
projet, soit à la charge de tiers, si elles ne relèvent pas de la responsabilité du
promoteur.
43. (Suite)
Les mesures de compensation
Ces mesures visent à compenser les dommages causés à l’environnement par le projet
et les pertes qui en résultent pour la collectivité. Elles peuvent consister en des
dédommagements monétaires.
Elles sont envisagées seulement si :
le projet a par ailleurs des impacts très positifs sur le développement du pays ;
les impacts résiduels du projet (après l’application des mesures d’atténuation) sont de
telle nature qu’il est possible de les compenser.
En voici des exemples :
opérations de reboisement proportionnelles aux défrichements causés par le projet;
paiement d’une somme aux pêcheurs pour les indemniser de la diminution du stock
de poisson ;
don d’un terrain pour compenser une perte foncière.
44.
45. EIE préalable à l’élargissement d’une route et permettant de compenser un impact
négatif sur l’environnement naturel (perte de forêts).
Un projet d’autoroute urbaine prévoit qu’un tronçon de cette autoroute suive pendant
une assez longue distance le tracé d’une route déjà existante. Il faudra donc élargir la
route pour créer l’autoroute, et donc utiliser des bandes de terrain le long de cette route.
L’élargissement de la route actuelle se fera au détriment d’une parcelle forestière
qu’elle traverse. Un certain nombre d’arbres, d’une valeur déterminée, devra être
abattu.
Pour éviter cet impact négatif sur les ressources naturelles, d’autres possibilités de
tracés ont été étudiées. Mais leurs impacts négatifs étaient encore plus importants. Il
faudra donc obligatoirement abattre des arbres pour construire l’autoroute. L’abattage
est une condition incontournable de l’élargissement de la route existante.
3
Exemple d’étude d’impact sur l’environnement
46. L’Etude d’Impact sur l’Environnement propose une mesure de
compensation de cet impact négatif par le promoteur :
dans le cadre d’un projet d’aménagement d’une vaste zone
de récréation, des arbres d’une valeur équivalente à ceux qui
ont été abattus, seront plantés et entretenus aux frais du
promoteur pendant 10 ans.
Cette mesure permet de compenser les dommages causés au
patrimoine forestier.
47. Estimation du coût des mesures d’atténuation ou de compensation
Le coût des mesures d’atténuation ou de compensation, qu’elles soient à la charge du
promoteur ou de tiers, doit être estimé sommairement sur la base des prix courants de
l’année de réalisation de l’EIE.
L’estimation des coûts permet d’apprécier si le coût des mesures proposées est
raisonnable par rapport aux résultats qu’elles permettent d’atteindre.
48. - le résumé de l’étude et le bilan environnemental
Ce chapitre doit d’abord rappeler les principaux éléments de l’EIE :
- l’état initial du site, en mettant l’accent sur les éléments sensibles,
- les principales caractéristiques du projet (au cours des différentes phases),
- les impacts négatifs par ordre d’importance, d’étendue, de réversibilité, etc.,
- les impacts résiduels et les engagements pour la remise en état du site,
- les impacts positifs (et notamment les retombées économiques et sociales).
En ce qui concerne le bilan environnemental, il s’agit de comparer les avantages du
projet pour le développement durable du pays et son prix (sous forme d’atteintes à
l’environnement) au moyen d’indications simples.
Dans ce même chapitre, et en conclusion, le promoteur peut proposer une
pondération globale des impacts (positifs et négatifs), accompagnée d’une
justification plausible, à l’attention des évaluateurs de l’EIE et des décideurs.
Le résumé de l’étude et le bilan environnemental
53. Description du procédé retenu pour le projet
L’aciérie électrique SONASID est une unité de production de billettes à
partir de fusion de ferrailles. La capacité nominale de cette aciérie est de
l’ordre de 800 000 tonnes/an.
Le four électrique de cette aciérie se compose d’une cuve d’acier garnie
de réfractaires. L’énergie nécessaire est fournie par des arcs électriques
jaillissant entre des électrodes en graphite et la charge.
La consommation annuelle de l’énergie électrique est de l’ordre de 300
GWh avec une puissance électrique appelée de l’ordre de 80 à 100 MW.
Les besoins énergétiques sont complétés par l’énergie chimique
(injection d’oxygène, charbon et propane).