Mr Wilson Laleau, Ministre de l’Economie et des Finances (MEF) a participé ce vendredi 31 juillet 2015 à une conférence-débat sur invitation du Forum Economique du Secteur Privé, autour du thème "La situation macroéconomique récente: Enjeux et défis pour un Redressement Durable de l’Economie Haïtienne.
Le Ministre était accompagné de son collègue du ministère de la Communication Rotchild François Jr, du Secrétaire d’Etat aux Finances, Monsieur Ronald Décembre et du Directeur Général du MEF, Monsieur Hérold Etienne.
PRODUITS PETROLIERS COMPARAISON DES PRIX A LA POMPE HAITI-REP. DOMINICAINE
Présentation du Ministre Wilson Laleau au Forum Economique du Secteur Privé: La situation macroéconomique actuelle (31 Juillet 2015)
1. Ministère de l’Economie et des Finances
La situation macroéconomique actuelle:
Enjeux et défis pour un Redressement
Durable de l’Economie Haïtienne
Wilson Laleau, Ministre
31 Juillet 2015
mef.gouv.ht
2. Sommaire
A.- Panorama Global de l’Economie: Les statistiques nous
parlent, nous interpellent!
– La sphère réelle
– La sphère monétaire et financière de l’Etat
– Les équilibres
• B.- De l’instabilité du Marché de Change
C.- Contraintes et défis du redressement économique d’Haiti
D.- Les Initiatives et réformes pour de meilleures
perspectives
- Nouvelles orientations du budget 2015-2016
- lever les contraintes de financement
- La reforme des finances publiques
- La gouvernance économique
- Les initiatives de promotion économique
E.- Autour du pacte pour l’emploi et la croissance inclusive
3.
A. Panorama global de l’économie haïtienne:
Les statiques nous parlent, nous interpellent
1. La sphere reelle
4.
Croissance 2010-2014 vs 2005-2009
-Plus forte en terme réel depuis 2011 et maintenue au dessus de 2.5%
- En moyenne plus faible en terme nominal mais très erratique – reflet de
vulnérabilités (climat, politique, sociale)
- Ecart PIB réel et nominal traduit le progrès notable dans la maitrise de l’inflation
5. - Progression constante du PIB per capita depuis le séisme
mais insuffisante;
- PIB per capita en termes réels en 2014 comparable à
celui de 2009 qui fut toutefois une année exceptionnelle
8. HAITI, PAYS EMERGENT?
PERSPECTIVES
Pour s’assurer qu’Haïti soit émergent d’ici 2030, il faut rester sur la trajectoire
d’émergence:
COMMENT????
1) Quitter le stade de PMA, c’est-à-
dire passer la barre des 1000 US de
PIB per capita. Actuellement
(2014), Haiti est à 830 $US
Performance pour atteindre la cible
d’ici 2030 : 1.2% de croissance
moyenne du PIB per capita par année
jusqu’à 2030.
2) En 2014, le Bangladesh est le pays émergent avec le PIB per capita le moins
élevé (1096 $US selon Banque Mondiale) avec une croissance moyenne du PIB par
tête de 6.1%.
- D’ici 2030, Bengladesh aura un PIB per capita de 2999 $US, avec le même rythme
Performance pour au moins atteindre cette cible (2999 $US) d’ici
2030 : 9% de croissance moyenne du PIB per capita par année
jusqu’à 2030.
3) Actions complémentaires et indispensables:
--- Accroitre le poids et le rythme des exportations de l’économie haïtienne
--- Favoriser l’émergence d’entreprises à forte potentialité de croissance
--- Favoriser les entrées d’IDE et d’investissements de la diaspora…
…. Favoriser le développement d’investissements générateurs d’emplois qualifies
….. Réduire la dependance financière de l’Etat
9. Une croissance portée par les dépenses en
capital
- Taux d’investissement en
hausse: effet de
récupération ou baisse
d’efficacité de la dépense
d’investissement
Role majeur de l’investissement
public
- Du fait des ressources exceptionnelles
post-séisme et de l’endettement
- Mais tendance a la baisse vers les niveaux
antérieurs au séisme
10. Les secteurs les plus dynamiques: La
construction, les services mais les politiques pour
les soutenir sont encore faibles
11. Croissance agricole: Haiti, R. Dominicaine
Entre 1996 et 2013
Croissance moyenne
Haiti: -0.5%
Rép. Dom.: 4.1%
Poids dans le PIB
Haiti : 32% en
1996; 24% en 2013;
Importations
d’aliments:
• De 2006 à 2014, hausse
moyenne de 12%;
• 2013 et 2014), hausse moyenne
de 22.3%;
• Poids des importations en
baisse mais maintenu au dessus
de 20%.
11
12.
Le taux d’absorption et Poids des importations dans l’offre globale supérieur aux niveaux d’avant 2010
13. Une croissance fragile et accompagnée de
déséquilibres
• Perpetuation des déficits
budgétaires 2011 à 2014;
• Deficit financé surtout par
les ressources externes
Pétrocaribe,
(endettement)
• Aggravation du deficit du
compte courant entre
2010 et 2014;
• Dépréciation rapide de la
monnaie locale
14.
Panorama global de l’économie haïtienne:
Les statistiques nous parlent, nous
interpellent
2. La sphère monétaire
et financière
15.
Le crédit intérieur progresse mais reste en dessous du niveau de
2009 tandis que les réserves nettes de change ont plus que doublé
18. - Forte correlation entre hausse des réserves des banques et des Taux de réserves
obligatoires
- Peu d’intérêt pour les bons de la BRH malgré de plus fortes rémunérations
- Cout social élevé des politiques de contrôle de la liquidité (effets hausse des taux
d’intérêt
19. économie sur liquide effet d’éviction du secteur privé:
elements de paradoxe
• Le ralentissement du rythme de croissance du crédit
au secteur privé entamé depuis 2013 s’est poursuivi,
dans un contexte de resserrement monétaire face aux
turbulences enregistrées sur le marché des changes
• Le crédit net au secteur public ne représente que
17% du crédit total, peut-on dans ce cas parler d’effet
d’éviction du secteur privé (entreprises et ménages)
• S’il y a persistance d’exces de liquidité, la présence
d’autres contraintes devrait expliquer la croissance
limitée du crédit intérieur.
20. Les créances nettes sur le Gouvernement Central
sont a un niveau moindre qu’avant le seisme
21. Situation fiscale: Les moyens ne sont pas à la dimension
des besoins croissants
Malgré les progrès, la contrainte se resserre
23. Urgence de traiter les déséquilibres
• Une Déconnexion entre le réel et le financier
• Des ajustements s’imposent pour renverser cette
tendance.
• Mais les réformes et ajustements ne sont pas
assumés par la société;
• La nervosité du change est en une resultante.
• Le cout social du non ajustement peut être
incommensurable pour l’avenir….
25. La brusque hausse du prix du dollar:
quels fondements conjoncturels
Balance des principales sources d’offre et de demande de devises sur le
semestre.
…………..…………
26. Conjoncture et MARCHE DE CHANGE
• L’expansion de l’activité économique entamée depuis trois ans se poursuit, mais à un rythme moindre ;
• Grace à la politique de consolidation budgétaire et de rationalisation des dépenses, le déficit budgétaire
en pourcentage du PIB reste faible et se réduit (<2%);
• La sécheresse qui prévaut dans plusieurs zones occasionne une montée des importations et des prix des
aliments mais effet sur la balance commerciale compensée par l’augmentation des exportations (entrée
des devises) et la baisse de la facture pétrolières notamment (moins de sortie des devises);
• Les transferts privés ont augmenté compensant la baisse des transferts officiels;
• Le solde de la balance des opérations courantes –indicateur crucial pour la stabilité de change- s’est
amélioré de 30% par rapport à la même période de l’année antérieure (estimations préliminaires de la
BRH)
• Quel rôle des acteurs, notamment ceux qui prennent des positions sur le change (ambassade, ONG) ?
• Possible anticipations négatives liées au contexte électoral….
27. Conjoncture et MARCHE DE CHANGE
• Relevons que les réserves nettes de change représentent
environ 51% de la monnaie au sens large (M3) ce qui permet
à l’économie de faire face à une rupture d’entrée de devises.
Ce ratio, très au-dessus de la limite requise par la norme
internationale qui est de 20%, est tributaire de la dollarisation
de l’économie;
• La couverture d’importation est à peu près en mai 2015 à 4
mois près, au-dessus de la norme internationale de 3 mois.
30. Le point sur le financement BRH
Le niveau du financement BRH (en partie, Réduction des avoirs de l’Etat à la
BRH) découle de paiement des dettes de l’EDH envers les IPP et du service de
la dette.
• Des obligations post-Sandy (2.8 milliards) achetées par la BRH ;
• Paiement d’E-power et Sogener jusqu’au mois de juin pour le compte de l’EDH à
partir des lettres de crédits (1,7 milliards de gourdes, environ USD 34 millions);
• Augmentation considérable des paiements en amortissement de la dette
externe à mai 2015 (179 millions de gourdes en 2013-2014 et 903 millions en
2014-2015, soit USD 15 millions de plus que l’exercice précédent);
• Paiement de (4,2 milliards de gourdes) sur des dépenses engagées depuis la fin
de l’exercice 2013-2014, en diminution des dépôts propres du Trésor (variation
de stock de dépôts du Trésor);
• Retard dans le décaissement de l’appui budgétaire prévu (l’Union
Européenne 40 millions Euros et la BID 27 millions de dollars USD).
31. Le processus de consolidation des FP est bien ancré
Les réformes sont à poursuivre pour éliminer les sources
de déséquilibres et renforcer la qualité des dépenses.
32.
Les fondamentaux de l’économie
n’expliquent pas la violence de
l’instabilité du change
34. La création monétaire aurait facilité le renforcement des positions des Banques
Commerciales en devises?
35.
36. En fait,
• thésaurisation en monnaie étrangère. En
mars 2015 les dépôts en devises représentent
56.23% des dépôts totaux et 48.40% de la
masse monétaire.
• Les banques commerciales renforcent leur
position longue de change, pour augmenter
leur profitabilité.
• La hausse des taux directeurs depuis
novembre 2014, n’a pas permis aux bons
BRH d’assécher les excédents de liquidités.
38. Des principaux défis
• Fragilité des finances publiques – trop
forte dépendance de l’aide externe;
• Fragilités économiques, sociales,
physiques et environnementales;
• Gouvernance économique faible - Absence
de vraies politiques sectorielles
• Instabilité politique et manque de prise
de conscience des acteurs;
43. Les grandes politiques promues
• Appui à la croissance de l’agriculture
• Appui au développement des PMEs
• Réorientation de la politique nationale
de financement de l’économie
(financements alternatifs)
• Mobilisation accrue des ressources
fiscales
• Modernisation et Efficacité du système de
gestion des finances publiques
44. Grands Objectifs
• Améliorer de 4 points le ratio fiscal d’ici trois
ans en vue de;
– Repousser les contraintes de financement en accédant
à de nouvelles sources et modalités de financement ;
– Maintenir la stabilité macroéconomique sans pour
autant pénaliser l'investissement privé;
– Renforcer les bases de la compétitivité et de
l’attractivité de l’économie haïtienne ;
– Faire du budget un instrument catalyseur pour le
développement économique.
45. La
comptabilité
de l’Etat
Le cadre global
du budget
La Mobilisation
des ressources
Les
finances
locales
Le système d’information financier de l’Etat
UNE BONNE
GOUVERNANCE DES
FINANCES PUBLIQUES
• Produire une
information comptable
de qualité;
•Rendre compte à la cour
des comptes , au
parlement et au citoyen;
• Renforcer la
transparence;
• Moderniser
l’administration
publique;
•Pérenniser le climat de
confiance entre l’Etat et
ses partenaires;
•Faire d’Haiti un pays
émergent à l’Horizon
2030
Ledispositifdecontrôleexterne
Plan d’action
Triennal
2014-2016
Les six dimensions de la réforme…
Cadre général des réformes des finances publiques
Port-au-Prince , 31 Juillet 2015
46. Outils de Financements Alternatifs envisagés
dans la perspective du tarissement du Fonds Pétrocaribe
Pour améliorer l’autonomie financière de l’Etat
• Reforme profonde des administrations fiscales;
• Valorisation des actifs du Domaine prive de l’Etat (SRE)
• Grand Emprunt National
• Crédit Mutuel
• Centre Financier Extraterritorial
• Bons « Diaspora »
• Accords bilatéraux de défiscalisation
• Fonds Multilatéral de Solidarité
• Titrisation des Biens du Domaine
• Rachat de la dette publique ;
• Crowfunding;
• PPP
• Etc.