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Semelhante a Quelle articulation théorique entre la notion d’identité et le réseau internet ? - Présentation et mise en perspective de trois modèles théoriques
Semelhante a Quelle articulation théorique entre la notion d’identité et le réseau internet ? - Présentation et mise en perspective de trois modèles théoriques (20)
Quelle articulation théorique entre la notion d’identité et le réseau internet ? - Présentation et mise en perspective de trois modèles théoriques
- 1. Quelle articulation théorique entre la notion d’identité et le réseau internet ? - Présentation et mise en perspective de trois modèles théoriques Communication et société en mouvement XIIe Colloque interuniversitaire en Communication les 20 et 21 mars 2014 Communication de Mohamed-Ali ALLIOUI
- 2. Plan de la présentation Introduction 1. Le modèle néo-cybernétique 2. Le modèle du double déterminisme : technique et marchand 3. Le modèle socio-numérique 4. Pistes pour une autre approche socio-communicationnelle Conclusion
- 3. Identité Individuelle Enjeux sociétaux Collective Enjeux disciplinaires État / nature Processus / culture Une notion structurante Introduction
- 4. Introduction 2 Identité : un processus relationnel d’organisation et de mise en circulation de sens ► « Restitution d’un continuum» (Lévi Strauss 1975, p.331-332) des pratiques et des discours ► Un « ensemble de phénomènes individuels et collectifs toujours liés à la communication » (Ollivier,2007, p.15)
- 5. Le modèle néo-cybernétique Auteurs : Wiener (1949), Barlow (1995), Rheingold (1993), Astier (2011), McLuhan (1968),etc.
- 6. Une utopie communicationnelle Un modèle déterministe et techniciste Un schéma simplificateur de la communication humaine Le modèle néo-cybernétique : discussion Homo Communicans Communautés virtuelles
- 7. Le modèle du double déterminisme : technique et marchand Auteurs; Georges(2011), Merzeau (2009), Ertzscheid, (2009), Julien ( 2011), etc.
- 8. L’homme : « un document comme les autres » (Ertzschied, 2009) voire « une simple monnaie d’échange en ligne » (Merzeau, 2009) Une conception déterministe Une définition régalienne et immuable de l’identité La volonté et l’intelligence des internautes sont écartées (Coutant & Stenger,2001) La dimension collective des interactions en ligne est ignorée Le modèle du double déterminisme : technique et marchand : discussion
- 9. Le modèle socio-numérique Identité numérique : « une coproduction où se rencontrent les stratégies des plateformes et les tactiques des utilisateurs » ( Cardon.2008) Auteurs : Cardon (2008), Noy (2011), Boyd (2007), Fortin & Sanderson ( 2004). Prise en compte de : « L’étendue des usages des internautes » (Noy 2011) Des contextes et des phénomènes sociétaux contemporains (Denoël, 2011; Cardon, 2008 ; Boyd, 2007)
- 10. Le modèle socio-numérique 2 La décomposition de l’identité numérique selon Dominique Cardon (2008)
- 11. Le modèle socio-numérique : discussion Une définition non réifiante de l’identité Une perspective insuffisamment affranchie des plateformes techniques comme cadre d’analyse L’internaute : une espèce éteinte inaccessible autrement que par l’examen de ses traces ?
- 12. Pistes pour une approche socio- communicationnelle Approcher les phénomènes identitaires comme des phénomènes de communication (Ollivier, 2007) Se focaliser sur les pratiques ainsi que les discours et leur circulation Intégrer la dimension individuelle et collective de l’identité dans un seul et même modèle d’analyse Restituer à internet sa profondeur socio-anthropologique
- 13. Identité ► un concept structurant Conclusion Éviter la réification conceptuelle tout en préservant les capacités structurantes du concept de l’identité Une démarche socio-communicationnelle pour sortir des « approches parcellaires» et des « mutilations conceptuelles» (Morin, 1989, cité par Coutant & Stenger, 2011)
- 14. Merci de votre attention ma_allioui@yahoo.ca :
Notas do Editor
- D1 Bonjour, le thème que je vais aborder dans ma communication est la question de l’articulation de la notion d’identité à l’aune des réseaux sociotechniques, internet en l’occurrence.
- D2Plan : Dans cette communication, je vais vous présenter et mettre en perspective trois modèles théoriques en prenant le soin de discuter brièvement chacun d’entre eux. Puis, je suggérerai quelques pistes pour une autre perspective socio-communicationnelle
- D3 Introduction : Avant d’aller plus loin demandons-nous : Quel est l’intérêt d’un tel questionnement ? La notion d’identité est une notion à problème car polysémique. . Elle se situe au carrefour de plusieurs enjeux sociétaux et disciplinaire. Elle renvoie à des phénomènes tant individuels que collectifs par plusieurs disciplines (droit, économie, psychologie sociales, sociologie, ethnologie et bien sûr la communication). Elle connait un regain d’intérêt notamment depuis l’avènement d’internet. Il s’agit d’une notion structurante nécessaire pour étudier les multitudes et le relationnel. Or, comme nous allons le voir, la mobilisation de ce concept pour a eu des retombés conceptuels majeurs, d’où l’importance de cette modélisation. L’identité a été pendant longtemps un concept controversé pendant longtemps par les différentes disciplines des sciences sociales en raison de sa « polysémie » (Lamizet et Silem 1997, p.277),
- D4 Mais auparavant, je souhaite vous donner un repère théorique nécessaire. La définition de l’identité que je retiens est celle qui la situe sur un plan relationnel nécessaire pour la restitution d un continuum ». Je l’envisage donc comme un processus de mise ne circulation de sens dans la continuité des travaux de (Lévi Strauss, Ollivier, etc. ) Donc « comment la notion d’identité a-t-elle été articulé à l’aune de l’analyse de interactions sur internet ? » Dans ce travail qui ne prétend pas à une quelconque exhaustivité, j’ai pu identifier trois principaux modèles théoriques qui ont utilisé ce concept de manière différencié
- D5 Le modèle néo-cybernétique Auteurs : Rheingold (1993), Barlow (1995), Astier (2011), McLuhan (1968), Wiener (1949), etc. Le premier modèle, j’ai choisi de le qualifier de néo-cybernétique. Pourquoi ? Bien que les fondements théoriques de ce courant soient périmés, les thèmes de la cybernétique reviennent à chaque fois qu’apparait une invention technique majeure. Pour rappel, ce courant de pensé systémique s’intéressait au départ aux similitudes entre l’homme et la machine. L’identité n’a pas été abordée comme concept central. Le partisans de ce courant partent réduisent le comportement humain à un flux de communication qu’ils considèrent vital. Celui-ci ne peut être interrompu à défaut de quoi cela entraînerait désordre et entropie. À parti de là, certains ont déduit que les appartenances sociales, ethniques, physiologiques ou sexuelles, etc. =» simple entraves à la communication voir une prison qui empêche les hommes de s’affranchir. ( Plant et Wilson cité par Proulx, et Latzko-Toth, 2000) La technique est perçue comme une médiation pouvant proposer des identités « numérique », fictives, neutres, jetable et déterritorialisées.
- D5 discussion Utopie communicationnelle La définition de la communauté virtuelle donnée par Rhiengold en 1993 qui définit internet comme un espace virtuel non territorial destiné à accueillir cet homme moderne qui serait « débarrassé » de corps et de toute autre référence aux appartenances socio-anthropologique. fait écho au concept de d’Homo Communicans proposé par Wiener dans les années 40(XXXX) visant à construire un nouvel homme : « un Homo Communicans (...) un être sans intériorité et sans corps, qui vit dans une société sans secret, un être tout entier tourné vers le social, qui n’existe qu’à travers l’information et l’échange, dans une société rendue transparente grâce aux nouvelles machines à communiquer » (Breton, 1997, p.50). Une utopie communicationnelle qui s’est transformée en idéologie : la communication est capable de venir à bout de tous les problèmes Il s’agit donc d’un modèle déterministe techniciste qui envisage l’homme comme une machine. Un schéma simplificateur et mécaniste de la communication humaine : Une simple opération de transfert de données d’un point vers un point B. Les échanges interhumains se singularisent par des procédés tels, qu’ils comprennent aussi bien des informations que des opinions et des affects. Le conflit, la controverse et même la différence participent pleinement à la fluidité d’un tel processus relationnel. L’ensemble de ces caractéristiques dénote par conséquent que toute partie impliquée dans un processus de communication doit disposer d’une nécessaire marge d’autonomie. Aucune liberté effective ne peut s’exercer pleinement que si elle implique une certaine responsabilité. Or, il ne peut y avoir de responsabilité sans un minimum d’engagement et de révélation de soi. L’identité et l’identification constituent donc des préalables et des conditions essentielles à tout processus de communication humaine (Noiriel, 2002, )
- D6 Le modèle du double déterminisme technique et marchand : Auteurs; Georges Fanny, Merzeau Louise, Ertzscheid Olivier, Pierre Julien (2011) etc. Il s’agit d’un courant critique qui part du web participatif pour comprendre internet. Quelle sont ses idées fondatrices ? Les interactions sur internet sont largement déterminées par le système technique et les interfaces.et les identités numériques sont le résultat d’une coercition technique. Les interfaces/les systèmes techniques génèrent un volume de données qui rend tout classification conventionnelle impossible. Cette infobusité fait des intentions des utilisateurs la seule valeur sûre sur le web. Les systèmes technique font appel à la redocumentarisation =» en captant les intentions des internautes Ils calculent et génèrent des représentations identitaires qu’ils transforment en profiles standardisés qui sont propice à être exploité par l’industrie de la réputation et de la publicité ciblée. Il s’ensuit que l’identité numérique est prise en otage par cette alliance des systèmes techniques avec une logique marchande. L’homme y devient un simple document que les systèmes prennent le soin d’indexer et de profiler le comportement et les intentions. Et la sphère privée et intimes des individus n’échappent pas à cette hégémonie. Loin d’être des constructions autonomes, les identités produites sur internet reflètent donc « la volonté et les valeurs de la culture dominante » (Georges, Op.cit).
- D8 Discussion Ce courant s’appuient essentiellement sur Un fond conceptuel techniciste et marchand qui fait peu de cas de la volonté et de l’intelligence des individus. Aussi, en partant d’une définition exclusivement régalienne et civique (idem) L’identité : une définition régalienne immuable qui écarte de facto toute dimension processuelle (Coutant et Stenger, Op.cit). Or, cette définition régalienne de l’identité est loin d’être stable. La littérature théorique nous convie à nous interroger si elle ne constitue pas quelques fois l’expression d’une autorité (famille, État, etc.) ? Cuche (1990) Les choix théoriques de ce courant sous-estiment également le pouvoir d’appropriation des utilisateurs et les dynamiques sociétales qui interfèrent avec les pratiques en ligne. Ce modèle a ignoré par ailleurs le caractère groupal et collectif des interactions sur internet. Pourtant, Certains travaux empirique portant sur la dynamique du web 2.0 montrent que les internautes agissent sur ces plateformes non pas en tant qu’individus isolés, mais en tant que collectifs interconnectés.
- D9 Le modèle socio-numérique : Auteurs : Noy claire, Cardon Dominique, Boyd Danah, Julien Fortin et Sanderson, Les auteurs de ce courant proposent une perspective explicative Qui prend une certaine distance vis-à-vis de la technique et qui intègrent le rôle de l’acteur social ainsi que les mutations sociétales dans cette dynamique identitaire en ligne. Ils envisagent l’identité numérique comme « une coproduction où se rencontrent les stratégies des plateformes et les tactiques des utilisateurs » (Dominique Cardon2008)
- D 10 Cardon Les identités numériques sont indissociables des contextes sociétaux dans lesquels évoluent les internautes (Cardon, 2008 ; Boyd, 2007) mais également des phénomènes sociétaux qui les traversent nos sociétés contemporaines tels que la subjectivation, la simulation de soi (Ibid.), les stratégies de « représentation de soi » et « la demande de reconnaissance » (Denoël, 2011).
- D 11 Discussion : Contrairement aux deux modèles précédents, qui présentent l’identité soit comme un obstacle à la communication ou bien comme simple produit dérivé de la technique, le modèle socio-numérique Il a restitué au concept sa définition processus. Il est parvenu à réhabiliter le rôle de l’individu et les dynamiques sociétales dans ces processus d’interaction en ligne. Ces thèses n’ont pas pris une distance adéquate vis-à-vis de la technique ni du rôle des interfaces dans la production des identités en ligne. L’explication réside sans doute dans la posture théorique adoptée par ces approches. En prenant comme point de départ les traces laissées des internautes, ils s’étaient astreints à orienter leur analyse vers les plateformes techniques, reproduisant par la même occasion la mutilation techniciste qui a occulté la dimension collective intrinsèque à toute dynamique identitaire. Une telle articulation n’a pas permis non plus de tenir pleinement compte des contextes sociologiques et anthropologiques dans lesquelles évoluent ces productions identitaires en ligne. L’internaute y est perçu comme une espèce éteinte, incapable d’être abordée autrement que par l’examen des traces qu’il est susceptible d’avoir laissées sur les supports techniques. Sanderson Duncan et Michel Fortin, les identités en construction.
- D12 Piste pour une nouvelle perspective socio- communicationnelle. Approcher les phénomènes identitaires comme des phénomènes de communication (Olivier, 2007) Bruno Ollivier (2007, Op.cit, p.15) définit l’identité comme « un ensemble de phénomènes individuels et collectifs toujours liés à la communication ». Cette perspective est intéressante tant elle considère le phénomène identitaire comme un sentiment d’appartenance qui prend forme dans une construction individuelle et collective de sens. Ce processus se traduit par une mise en circulation d’un discours. C’est là où intervient le rôle des médias et de la communication, qui déterminent en partie les modes de mise en circulation de ces productions discursives. Étudier l’identité en tant que phénomènes de communication (Ollivier, Op.cit) permet de se détacher des objets techniques pour mettre le curseur sur les pratiques ainsi que les discours et leur circulation. Se focaliser sur les pratiques ainsi que les discours et leur circulation Un tel redressement théorique implique bien entendu des postulats de recherche qui s'appuieraient, non seulement, sur les traces que laissent consciemment ou inconsciemment les internautes sur les interfaces numériques, mais aussi et surtout sur les pratiques effectives ainsi que les significations que les acteurs concernés leur octroient. Cardon (Op.cit) et Julien (Op.cit) ont relevé d’ailleurs que les efforts de conscientisation déployés par les chercheurs et les institutions en vue d’amener les internautes à gérer consciencieusement leurs identités en ligne ont reçu peu d’intérêt de la part des internautes. Intégrer la dimension individuelle et collective de l’identité dans un seul et même modèle d’analyse Il faut noter par ailleurs qu’en dépit du caractère planétaire d’internet, quelques travaux empiriques et ethnographiques consacrés aux contenus de la toile montrent en substance que les pratiques des internautes obéissent à des impératifs culturels et socio-anthropologiques autrement dit à des constructions collectives une autre mutilation épistémologique en abordant l’identité en ligne dans une acception exclusivement individuelle, centrée sur l’utilisateur et l’interface sans tenir compte de la dimension collective des acteurs sociaux. Or, l’internaute évolue au sein d’une dynamique sociétale qui imprègne la quasi-totalité de ses actions. Il en découle que l’identité individuelle des utilisateurs doit être examinée dans une perspective d’ouverture sur les contextes socio-anthropologique au sein duquel évolue l’internaute. Restituer à internet sa profondeur socio-anthropologique Une approche resituant les pratiques en ligne dans le contexte socio-anthropologique permettra enfin une nouvelle construction conceptuelle qui tiendrait compte de la relation étroite qui existe entre le concept de l’identité et les moyens de communication. Internet est investi par des individus et des groupes, qui le plus souvent cherchent à donner une visibilité à des références identitaires foncièrement ancrées dans leur contexte socio- anthropologique.
- D13 L’analyse témoigne des capacités théoriques structurantes de cette notion qui constitue le point de croisement d’une pluralité d’enjeux sociétaux et disciplinaires. La focalisation sur les plateformes techniques a engendré des approches « parcellaires » qui ont entraîné une mutilation conceptuelle de l’identité (Morin, 1989, cité par Coutant et Stenger, Op.cit). Il en a résulté des analyses partielles, incapables de rendre compte des multiples enjeux sociétaux et théoriques qui s’y convergent (Coutant et Stenger, Op.cit). Pour les appréhender, les modèles techniciste et socio-numérique se sont appuyés sur des démarches parcellaires qui ont montré leurs limites. En s’accrochant aux interfaces numériques, ils ont été amenés à construire des modèles explicatifs très imprégnés par la technique. la production identitaire sur internet ne peut se satisfaire d’une approche qui se focaliserait exclusivement sur les interfaces. Examiner l’identité en tant que phénomène de communication permet ainsi de focaliser l’analyse sur les discours et les pratiques loin de toute réification. La communication constitue donc un processus de construction collective de sens qui implique l’environnement social (Eliséo, 1987). Question : On peut se demander notamment quelles sont les corrélations entre les productions identitaires en ligne et celles qui se constituent dans le reste des espaces sociaux ? Sachant que dans le cas d’internet, l’identité constitue une construction processuelle qui engendre une pluralité quelquefois insaisissable de références, de pratiques et de discours identitaires,