Enviar pesquisa
Carregar
lct-terranova-audiovisuelpublic
âą
0 gostou
âą
273 visualizaçÔes
Louis-cyrille Trebuchet
Seguir
Denunciar
Compartilhar
Denunciar
Compartilhar
1 de 19
Baixar agora
Baixar para ler offline
Recomendados
Le nouveau monde des usages
Le nouveau monde des usages
Ivan BĂ©raud
Â
Audition Lescure 39 novembre 2012
Audition Lescure 39 novembre 2012
Fédération Française des Télécoms
Â
Présentation audition Lescure 29 11 2012
Présentation audition Lescure 29 11 2012
Fédération Française des Télécoms
Â
La tv connectée : un panorama du marché
La tv connectée : un panorama du marché
Ollistic
Â
Mmn ville de montréal - le plan de transport de montréal
Mmn ville de montréal - le plan de transport de montréal
TechnoMontréal
Â
MMN - Introduction atelier 2 - Transports intelligents (STI)
MMN - Introduction atelier 2 - Transports intelligents (STI)
TechnoMontréal
Â
Mmn - atelier 2 transports intelligents - groupes de discussions - 8 décembre...
Mmn - atelier 2 transports intelligents - groupes de discussions - 8 décembre...
TechnoMontréal
Â
La révolution des contenus [Full]
La révolution des contenus [Full]
Pascal Beria
Â
Recomendados
Le nouveau monde des usages
Le nouveau monde des usages
Ivan BĂ©raud
Â
Audition Lescure 39 novembre 2012
Audition Lescure 39 novembre 2012
Fédération Française des Télécoms
Â
Présentation audition Lescure 29 11 2012
Présentation audition Lescure 29 11 2012
Fédération Française des Télécoms
Â
La tv connectée : un panorama du marché
La tv connectée : un panorama du marché
Ollistic
Â
Mmn ville de montréal - le plan de transport de montréal
Mmn ville de montréal - le plan de transport de montréal
TechnoMontréal
Â
MMN - Introduction atelier 2 - Transports intelligents (STI)
MMN - Introduction atelier 2 - Transports intelligents (STI)
TechnoMontréal
Â
Mmn - atelier 2 transports intelligents - groupes de discussions - 8 décembre...
Mmn - atelier 2 transports intelligents - groupes de discussions - 8 décembre...
TechnoMontréal
Â
La révolution des contenus [Full]
La révolution des contenus [Full]
Pascal Beria
Â
Mmn - AMT - les sti , outils d'incitation Ă lâutilisation des transports coll...
Mmn - AMT - les sti , outils d'incitation Ă lâutilisation des transports coll...
TechnoMontréal
Â
La veille de Né Kid du 18.03.09 : la réglementation en publicité
La veille de Né Kid du 18.03.09 : la réglementation en publicité
NĂ© Kid
Â
La veille de Ne Kid du 13.05.09 : la Télévision Mobile Personnelle
La veille de Ne Kid du 13.05.09 : la Télévision Mobile Personnelle
NĂ© Kid
Â
Techno mtl mmn_theme2
Techno mtl mmn_theme2
TechnoMontréal
Â
GT covoiturage ASSISES MOBILITE
GT covoiturage ASSISES MOBILITE
FabMob
Â
L'essor de l'Ă©conomie collaborative , quel avenir pour les marques ?
L'essor de l'Ă©conomie collaborative , quel avenir pour les marques ?
Fabien Riou
Â
MMN - cefrio
MMN - cefrio
TechnoMontréal
Â
Smartcities 2015 - Compte rendu de la conférence « Une ville pour les citoyen...
Smartcities 2015 - Compte rendu de la conférence « Une ville pour les citoyen...
Agence du Numérique (AdN)
Â
Territoires 2.0
Territoires 2.0
Hubert Guillaud
Â
Les nouveaux territoires publicitaires
Les nouveaux territoires publicitaires
Nicolas Bouy
Â
2011 francenumerique2020_objectifs
2011 francenumerique2020_objectifs
MinistĂšre de l'Ăconomie et des Finances
Â
1604.12 accessibilité et innovation discours d casas
1604.12 accessibilité et innovation discours d casas
Fédération Française des Télécoms
Â
La télévision connectée - AFMM - juin 2011
La télévision connectée - AFMM - juin 2011
Romain Fonnier
Â
Les enjeux de la Smart Mobility
Les enjeux de la Smart Mobility
Bernard Matyjasik
Â
Capcom13: GF1: Accompagner les nouvelles mobilités : communication, transport...
Capcom13: GF1: Accompagner les nouvelles mobilités : communication, transport...
Cap'Com
Â
Annales des mines : Yves le Mouel FFTélécoms
Annales des mines : Yves le Mouel FFTélécoms
Fédération Française des Télécoms
Â
Robotic cars - liability issues
Robotic cars - liability issues
Miklos Klenanc
Â
ArleneHealthyPeople2020Maternal
ArleneHealthyPeople2020Maternal
Arlene Quiñones
Â
Paginas web irben
Paginas web irben
Irben Urbina
Â
Template 1104
Template 1104
harshit_chandel
Â
Contrato de arriendo
Contrato de arriendo
miguelito477
Â
Comidas tipicas de bolivia 2
Comidas tipicas de bolivia 2
ximena neisy tapia flores
Â
Mais conteĂșdo relacionado
Mais procurados
Mmn - AMT - les sti , outils d'incitation Ă lâutilisation des transports coll...
Mmn - AMT - les sti , outils d'incitation Ă lâutilisation des transports coll...
TechnoMontréal
Â
La veille de Né Kid du 18.03.09 : la réglementation en publicité
La veille de Né Kid du 18.03.09 : la réglementation en publicité
NĂ© Kid
Â
La veille de Ne Kid du 13.05.09 : la Télévision Mobile Personnelle
La veille de Ne Kid du 13.05.09 : la Télévision Mobile Personnelle
NĂ© Kid
Â
Techno mtl mmn_theme2
Techno mtl mmn_theme2
TechnoMontréal
Â
GT covoiturage ASSISES MOBILITE
GT covoiturage ASSISES MOBILITE
FabMob
Â
L'essor de l'Ă©conomie collaborative , quel avenir pour les marques ?
L'essor de l'Ă©conomie collaborative , quel avenir pour les marques ?
Fabien Riou
Â
MMN - cefrio
MMN - cefrio
TechnoMontréal
Â
Smartcities 2015 - Compte rendu de la conférence « Une ville pour les citoyen...
Smartcities 2015 - Compte rendu de la conférence « Une ville pour les citoyen...
Agence du Numérique (AdN)
Â
Territoires 2.0
Territoires 2.0
Hubert Guillaud
Â
Les nouveaux territoires publicitaires
Les nouveaux territoires publicitaires
Nicolas Bouy
Â
2011 francenumerique2020_objectifs
2011 francenumerique2020_objectifs
MinistĂšre de l'Ăconomie et des Finances
Â
1604.12 accessibilité et innovation discours d casas
1604.12 accessibilité et innovation discours d casas
Fédération Française des Télécoms
Â
La télévision connectée - AFMM - juin 2011
La télévision connectée - AFMM - juin 2011
Romain Fonnier
Â
Les enjeux de la Smart Mobility
Les enjeux de la Smart Mobility
Bernard Matyjasik
Â
Capcom13: GF1: Accompagner les nouvelles mobilités : communication, transport...
Capcom13: GF1: Accompagner les nouvelles mobilités : communication, transport...
Cap'Com
Â
Annales des mines : Yves le Mouel FFTélécoms
Annales des mines : Yves le Mouel FFTélécoms
Fédération Française des Télécoms
Â
Mais procurados
(16)
Mmn - AMT - les sti , outils d'incitation Ă lâutilisation des transports coll...
Mmn - AMT - les sti , outils d'incitation Ă lâutilisation des transports coll...
Â
La veille de Né Kid du 18.03.09 : la réglementation en publicité
La veille de Né Kid du 18.03.09 : la réglementation en publicité
Â
La veille de Ne Kid du 13.05.09 : la Télévision Mobile Personnelle
La veille de Ne Kid du 13.05.09 : la Télévision Mobile Personnelle
Â
Techno mtl mmn_theme2
Techno mtl mmn_theme2
Â
GT covoiturage ASSISES MOBILITE
GT covoiturage ASSISES MOBILITE
Â
L'essor de l'Ă©conomie collaborative , quel avenir pour les marques ?
L'essor de l'Ă©conomie collaborative , quel avenir pour les marques ?
Â
MMN - cefrio
MMN - cefrio
Â
Smartcities 2015 - Compte rendu de la conférence « Une ville pour les citoyen...
Smartcities 2015 - Compte rendu de la conférence « Une ville pour les citoyen...
Â
Territoires 2.0
Territoires 2.0
Â
Les nouveaux territoires publicitaires
Les nouveaux territoires publicitaires
Â
2011 francenumerique2020_objectifs
2011 francenumerique2020_objectifs
Â
1604.12 accessibilité et innovation discours d casas
1604.12 accessibilité et innovation discours d casas
Â
La télévision connectée - AFMM - juin 2011
La télévision connectée - AFMM - juin 2011
Â
Les enjeux de la Smart Mobility
Les enjeux de la Smart Mobility
Â
Capcom13: GF1: Accompagner les nouvelles mobilités : communication, transport...
Capcom13: GF1: Accompagner les nouvelles mobilités : communication, transport...
Â
Annales des mines : Yves le Mouel FFTélécoms
Annales des mines : Yves le Mouel FFTélécoms
Â
Destaque
Robotic cars - liability issues
Robotic cars - liability issues
Miklos Klenanc
Â
ArleneHealthyPeople2020Maternal
ArleneHealthyPeople2020Maternal
Arlene Quiñones
Â
Paginas web irben
Paginas web irben
Irben Urbina
Â
Template 1104
Template 1104
harshit_chandel
Â
Contrato de arriendo
Contrato de arriendo
miguelito477
Â
Comidas tipicas de bolivia 2
Comidas tipicas de bolivia 2
ximena neisy tapia flores
Â
Tema 1 1 cambio climĂĄtico bases fisicas - resumen (1)
Tema 1 1 cambio climĂĄtico bases fisicas - resumen (1)
Arturo Sasari Noya
Â
àžàžČàžŁàčàžŁàž”àžąàžàžàžàčàžàžŁàž·àžàžàčàžČàžą àžàžŽàžàžàžŁàžŁàžĄàžàž”àč 1
àžàžČàžŁàčàžŁàž”àžąàžàžàžàčàžàžŁàž·àžàžàčàžČàžą àžàžŽàžàžàžŁàžŁàžĄàžàž”àč 1
Cholticha New
Â
Psychometric assessment
Psychometric assessment
Peter Ward
Â
Film music Neil Brand
Film music Neil Brand
Jackie Schneider
Â
Ley 1324 de 2009
Ley 1324 de 2009
Juan Antonio Godoy Ramirez
Â
Nestle' Case Study - Michelle Alese
Nestle' Case Study - Michelle Alese
Michelle Alese
Â
Scientists Find Galaxy Supercluster near Milky Way
Scientists Find Galaxy Supercluster near Milky Way
Jordan Perzik
Â
Solidos geometricos
Solidos geometricos
abydialy0408
Â
final thisis 2016,Ahmed Alsenosy,BPCPM of applying PMI Module in construction...
final thisis 2016,Ahmed Alsenosy,BPCPM of applying PMI Module in construction...
Ahmed Al-Senosy Ph.D(cand),MSc,PMP,RMP
Â
Desastres naturalesdiaposcon hipervvinculo
Desastres naturalesdiaposcon hipervvinculo
celestinito
Â
Séance Téléréalité - version_PDF
Séance Téléréalité - version_PDF
eiffelgagny
Â
Destaque
(17)
Robotic cars - liability issues
Robotic cars - liability issues
Â
ArleneHealthyPeople2020Maternal
ArleneHealthyPeople2020Maternal
Â
Paginas web irben
Paginas web irben
Â
Template 1104
Template 1104
Â
Contrato de arriendo
Contrato de arriendo
Â
Comidas tipicas de bolivia 2
Comidas tipicas de bolivia 2
Â
Tema 1 1 cambio climĂĄtico bases fisicas - resumen (1)
Tema 1 1 cambio climĂĄtico bases fisicas - resumen (1)
Â
àžàžČàžŁàčàžŁàž”àžąàžàžàžàčàžàžŁàž·àžàžàčàžČàžą àžàžŽàžàžàžŁàžŁàžĄàžàž”àč 1
àžàžČàžŁàčàžŁàž”àžąàžàžàžàčàžàžŁàž·àžàžàčàžČàžą àžàžŽàžàžàžŁàžŁàžĄàžàž”àč 1
Â
Psychometric assessment
Psychometric assessment
Â
Film music Neil Brand
Film music Neil Brand
Â
Ley 1324 de 2009
Ley 1324 de 2009
Â
Nestle' Case Study - Michelle Alese
Nestle' Case Study - Michelle Alese
Â
Scientists Find Galaxy Supercluster near Milky Way
Scientists Find Galaxy Supercluster near Milky Way
Â
Solidos geometricos
Solidos geometricos
Â
final thisis 2016,Ahmed Alsenosy,BPCPM of applying PMI Module in construction...
final thisis 2016,Ahmed Alsenosy,BPCPM of applying PMI Module in construction...
Â
Desastres naturalesdiaposcon hipervvinculo
Desastres naturalesdiaposcon hipervvinculo
Â
Séance Téléréalité - version_PDF
Séance Téléréalité - version_PDF
Â
Semelhante a lct-terranova-audiovisuelpublic
La transformation numérique de la publicité télévisuelle
La transformation numérique de la publicité télévisuelle
Nicolas Bouy
Â
Contribution Renaissance Numérique Concertation CnNum
Contribution Renaissance Numérique Concertation CnNum
Pierre Balas
Â
Arabesque76p6
Arabesque76p6
Olivier Delteil
Â
8 siglr ville-mtp
8 siglr ville-mtp
DIOT Clément
Â
CreÌer, diffuser, proteÌger - lâagiliteÌ de la proprieÌteÌ intellectuelle aÌ ...
CreÌer, diffuser, proteÌger - lâagiliteÌ de la proprieÌteÌ intellectuelle aÌ ...
La French Team
Â
Rapport 1 sur les communs
Rapport 1 sur les communs
FabMob
Â
Emag Assurance en mouvement janv 2016
Emag Assurance en mouvement janv 2016
L'Assurance en mouvement
Â
Charte du Réseau National de la Médiation Numérique
Charte du Réseau National de la Médiation Numérique
CoRAIA
Â
Feuille deroute communsnumeriques
Feuille deroute communsnumeriques
FabMob
Â
Pour une médiation numérique replacée au coeur des politiques publiques du nu...
Pour une médiation numérique replacée au coeur des politiques publiques du nu...
Arsenic Paca
Â
Newsletter Impact n°28
Newsletter Impact n°28
366
Â
Socioéconomie du numérique
Socioéconomie du numérique
Julien PIERRE
Â
Communiqué de presse FFTelecoms - Lancement appel à projets
Communiqué de presse FFTelecoms - Lancement appel à projets
Fédération Française des Télécoms
Â
Présentation webtvprod 2014
Présentation webtvprod 2014
Webtvprod (Production audiovisuelle et Web TV)
Â
Discours d'ouverture journée ODMEDNUM
Discours d'ouverture journée ODMEDNUM
Arsenic Paca
Â
Plateforme de propositions de la Médiation numérique - Régionales 2015 -
Plateforme de propositions de la Médiation numérique - Régionales 2015 -
Arsenic Paca
Â
11 23 2016 Présentation de Digital Wallonia aux 4Úme Assises Nationales de la...
11 23 2016 Présentation de Digital Wallonia aux 4Úme Assises Nationales de la...
Lisa Lombardi
Â
Digital Wallonia, Stratégie numérique pour la Wallonie. 4Úme Assises National...
Digital Wallonia, Stratégie numérique pour la Wallonie. 4Úme Assises National...
Agence du Numérique (AdN)
Â
SNCF Ecomobilité
SNCF Ecomobilité
Eurovilles EV
Â
Kit preÌsentation rapport ambition numeÌrique
Kit preÌsentation rapport ambition numeÌrique
CNNum
Â
Semelhante a lct-terranova-audiovisuelpublic
(20)
La transformation numérique de la publicité télévisuelle
La transformation numérique de la publicité télévisuelle
Â
Contribution Renaissance Numérique Concertation CnNum
Contribution Renaissance Numérique Concertation CnNum
Â
Arabesque76p6
Arabesque76p6
Â
8 siglr ville-mtp
8 siglr ville-mtp
Â
CreÌer, diffuser, proteÌger - lâagiliteÌ de la proprieÌteÌ intellectuelle aÌ ...
CreÌer, diffuser, proteÌger - lâagiliteÌ de la proprieÌteÌ intellectuelle aÌ ...
Â
Rapport 1 sur les communs
Rapport 1 sur les communs
Â
Emag Assurance en mouvement janv 2016
Emag Assurance en mouvement janv 2016
Â
Charte du Réseau National de la Médiation Numérique
Charte du Réseau National de la Médiation Numérique
Â
Feuille deroute communsnumeriques
Feuille deroute communsnumeriques
Â
Pour une médiation numérique replacée au coeur des politiques publiques du nu...
Pour une médiation numérique replacée au coeur des politiques publiques du nu...
Â
Newsletter Impact n°28
Newsletter Impact n°28
Â
Socioéconomie du numérique
Socioéconomie du numérique
Â
Communiqué de presse FFTelecoms - Lancement appel à projets
Communiqué de presse FFTelecoms - Lancement appel à projets
Â
Présentation webtvprod 2014
Présentation webtvprod 2014
Â
Discours d'ouverture journée ODMEDNUM
Discours d'ouverture journée ODMEDNUM
Â
Plateforme de propositions de la Médiation numérique - Régionales 2015 -
Plateforme de propositions de la Médiation numérique - Régionales 2015 -
Â
11 23 2016 Présentation de Digital Wallonia aux 4Úme Assises Nationales de la...
11 23 2016 Présentation de Digital Wallonia aux 4Úme Assises Nationales de la...
Â
Digital Wallonia, Stratégie numérique pour la Wallonie. 4Úme Assises National...
Digital Wallonia, Stratégie numérique pour la Wallonie. 4Úme Assises National...
Â
SNCF Ecomobilité
SNCF Ecomobilité
Â
Kit preÌsentation rapport ambition numeÌrique
Kit preÌsentation rapport ambition numeÌrique
Â
lct-terranova-audiovisuelpublic
1.
Terra Nova â
Note - 1/18 www.tnova.fr Audiovisuel public : tous ensemble vers le numĂ©rique Par Louis-Cyrille TrĂ©buchet et Benjamin Amalric1 Le 15 juin 2015 Les Ă©volutions des technologies et des usages ont modifiĂ© en profondeur le secteur des mĂ©dias et des industries de contenus. Câest un nouveau monde auquel lâaudiovisuel public, dans son ensemble et collectivement, doit sâadapter. Un monde plus ouvert oĂč lâaccĂšs aux mĂ©dias et aux contenus sâaffranchit de plus en plus des frontiĂšres tant technologiques entre mĂ©dias de lâĂ©crit, de lâimage et du son, que gĂ©ographiques ; le numĂ©rique est un espace commun sur lequel lâensemble des mĂ©dias se rejoignent tout en conservant leurs spĂ©cificitĂ©s - la radio filmĂ©e en est une illustration. Un monde dâabondance de lâoffre privĂ©e, quâelle Ă©mane des acteurs traditionnels ou des pure players (actifs uniquement sur Internet), oĂč le service public doit chaque jour faire la preuve que sa spĂ©cificitĂ©, son accessibilitĂ© au sens le plus large, justifient lâoctroi Ă son profit dâune ressource publique de plus en plus contrainte. Un monde plus complexe et en Ă©volution constante, oĂč le maintien des compĂ©tences et leur dĂ©veloppement, ainsi que celui dâune culture de lâagilitĂ© dans lâentreprise, sont devenus des enjeux majeurs de compĂ©titivitĂ©. Individuellement les sociĂ©tĂ©s de lâaudiovisuel public ont su prendre le virage du numĂ©rique. Leurs offres sont de qualitĂ© par rapport Ă celles de leurs concurrents. Cependant, dĂšs lors que lâon considĂšre lâempreinte globale de lâaudiovisuel public, le constat est nettement moins flatteur : une offre fragmentĂ©e, cloisonnĂ©e, parfois redondante et confuse, des services qui se concurrencent, des infrastructures 1 Louis-Cyrille TrĂ©buchet est consultant spĂ©cialisĂ© dans la transformation numĂ©rique des mĂ©dias et des industries culturelles ; Benjamin Amalric est Ă©tudiant Ă SciencesPo Paris. Cette note a Ă©tĂ© rĂ©alisĂ©e avec le concours de deux cadres dirigeants de l'audiovisuel public, qui ont souhaitĂ© conserver l'anonymat.
2.
Terra Nova â
Note - 2/18 www.tnova.fr techniques complexes et hĂ©tĂ©rogĂšnes, une ergonomie trĂšs variable selon les services. Au Royaume-Uni, la BBC met Ă la disposition des usagers, sous sa banniĂšre unique, un bouquet dâoffres thĂ©matiques, transversales et complĂ©mentaires, sur une infrastructure technique commune. Au bĂ©nĂ©fice du citoyen qui dispose ainsi dâun accĂšs simplifiĂ© Ă lâensemble de lâoffre de lâaudiovisuel public et nourrit sans doute le sentiment dâun usage intelligent et responsable de lâargent public. En France, il est aujourdâhui urgent de mettre en Ćuvre ce dont tout le monde ou presque sâaccorde Ă reconnaĂźtre la nĂ©cessitĂ© : une vision intĂ©grĂ©e et ambitieuse de lâoffre numĂ©rique de lâaudiovisuel public afin, grĂące Ă la coordination des actions et Ă la mutualisation des ressources, de garantir aux usagers une offre ergonomique, exhaustive et cohĂ©rente ; aux contribuables une efficacitĂ© Ă©conomique renforcĂ©e ; aux citoyens, une rĂ©novation du rĂŽle que joue lâaudiovisuel public dans la cohĂ©sion sociale, en retrouvant les clĂ©s dâun accĂšs Ă de larges franges de la population. Cette ambition pourrait se concrĂ©tiser selon deux axes : 1) Sâagissant des moyens technologiques, lâensemble des services numĂ©riques de lâaudiovisuel public (France TĂ©lĂ©visions, Radio France, France MĂ©dias Monde, Arte, TV5 Monde et lâINA sont ici concernĂ©s) doit sâappuyer sur une infrastructure commune pour lâhĂ©bergement et la publication des contenus et services. Cette infrastructure sera mise en Ćuvre par une entitĂ© de droit public (existante ou Ă crĂ©er) dĂ©signĂ©e Ă cette fin, et dont la mission principale sera dâassurer lâhĂ©bergement, lâindexation et la publication de lâensemble des contenus, de mettre Ă disposition des outils transverses de connaissance des publics (dâ« intelligence client », pour reprendre un vocable dâentreprise), dâanimation marketing et, le cas Ă©chĂ©ant, de monĂ©tisation et de commercialisation. La mutualisation des ressources donnera Ă lâensemble plus dâefficacitĂ© Ă©conomique, une prĂ©sence numĂ©rique plus large et un meilleur rĂ©fĂ©rencement, une capacitĂ© dâinnovation et une agilitĂ© accrues. 2) Sâagissant des services, et sans rĂ©duire la capacitĂ© de chaque Ă©diteur, chaque chaĂźne ou chaque programme Ă maintenir et dĂ©velopper des sites propres (pour autant quâils procĂšdent de la mĂȘme infrastructure), le regroupement des forces des sociĂ©tĂ©s de lâaudiovisuel public doit se traduire par une structuration des contenus autour dâoffres thĂ©matiques (ou « verticales ») communes, consacrĂ©es Ă lâinformation, Ă la culture et au spectacle vivant, aux jeunes adultes, Ă lâĂ©ducation⊠Les offres de tĂ©lĂ©vision de rattrapage et de podcast, de vidĂ©o Ă la demande Ă lâacte et demain par abonnement, pourront Ă©galement ĂȘtre regroupĂ©es pour bĂ©nĂ©ficier de la dynamique des offres croisĂ©es et des propositions additionnelles. En complĂ©ment de
3.
Terra Nova â
Note - 3/18 www.tnova.fr ces offres thĂ©matiques, chaque Ă©diteur pourra sâappuyer sur ces ressources communes pour distribuer des services qui lui sont propres, permanents ou Ă©vĂ©nementiels, et sâadresser Ă des territoires de marques spĂ©cifiques. Evidemment, et sauf Ă envisager un service public Ă nouveau unifiĂ© (ce qui ne devrait pas ĂȘtre un tabou mais soulĂšve des enjeux dĂ©passant le cadre de cette analyse), donner une forme concrĂšte Ă ces propositions suppose dâinstituer un pilotage serrĂ©, et une « gouvernance » adaptĂ©e, pour surmonter les inerties et les blocages qui empĂȘchent aujourdâhui en pratique toute coopĂ©ration spontanĂ©e. Pour dĂ©signer un pilote crĂ©dible et Ă©viter les surcoĂ»ts de la crĂ©ation dâune entitĂ© ex nihilo, deux options paraissent envisageables : sâappuyer sur France TĂ©lĂ©visions Editions NumĂ©riques, qui seule possĂšde une taille critique et une couverture suffisante des offres et services Ă©voquĂ©s ici ; ou sur lâINA, dont les missions, la forme juridique et lâexpertise numĂ©rique sont a priori compatibles avec les objectifs fixĂ©s. Ces deux acteurs semblent Ă mĂȘme dâassurer la maĂźtrise dâouvrage opĂ©rationnelle dâun tel projet, dans le cadre dâune gouvernance collĂ©giale. En tout Ă©tat de cause, il reviendra Ă lâEtat, qui est Ă la fois tutelle, financeur, actionnaire et stratĂšge, dâintervenir avec dĂ©termination pour fixer des objectifs, une mĂ©thode et des leviers dâaction. LâarrivĂ©e de nouveaux dirigeants Ă France TĂ©lĂ©visions et Ă lâINA, la nĂ©gociation du Contrat dâObjectifs et de Moyens de Radio France, et la crĂ©ation Ă©ventuelle de lâinstance de pilotage stratĂ©gique de lâaudiovisuel public, prĂ©conisĂ©e par Marc Schwartz dans le rapport « France TĂ©lĂ©visions 2020 : Le chemin de lâambition », crĂ©ent les conditions dâune telle impulsion.
4.
Terra Nova â
Note - 4/18 www.tnova.fr PREAMBULE 1.1 - LE MONDE A CHANGĂ Les Ă©volutions des technologies et des usages ont modifiĂ© en profondeur lâenvironnement dans lequel sâexprime la loi de lâoffre et de la demande. DĂ©sormais, la capacitĂ© des entreprises Ă sâadapter sans cesse pour maintenir ou dĂ©velopper leurs positions concurrentielles est vitale. Les industries de contenu sont particuliĂšrement touchĂ©es par cette transformation. Il nâest pas un seul domaine de leur activitĂ© qui ne soit bouleversĂ© par le numĂ©rique : la production, lâĂ©dition et la distribution des contenus et services, la relation avec les consommateurs-usagers, la communication et le marketing. Lâadaptation nâest donc pas seulement nĂ©cessaire, elle est Ă©galement urgente et doit se dĂ©ployer Ă partir de trois constats. Le « terrain de jeu » sâest ouvert : il est mondial Les barriĂšres gĂ©ographiques se sont abaissĂ©es et les acteurs mondiaux peuvent prendre pied sur notre marchĂ© domestique, avec la puissance financiĂšre et les avantages compĂ©titifs et souvent rĂ©glementaires qui leur sont propres. Dans une perspective moins dĂ©fensive, il est nĂ©cessaire de partir Ă la conquĂȘte de nouveaux marchĂ©s et de nouveaux publics depuis ses propres bases et de dĂ©velopper dâimportantes synergies entre les activitĂ©s nationales et internationales. Les barriĂšres technologiques se sont souvent ouvertes et dĂ©placĂ©es. Au cours des derniĂšres dĂ©cennies, le secteur de lâaudiovisuel sâĂ©tait structurĂ© - et aussi cloisonnĂ© - autour de ses rĂ©seaux de distribution, rĂ©seaux gĂ©ographiquement limitĂ©s, et dĂ©diĂ©s Ă la tĂ©lĂ©vision, Ă la radio. Avec Internet, ces cloisons ont volĂ© en Ă©clat. La convergence, les synergies entre image, son et texte, nâont jamais Ă©tĂ© aussi Ă©videntes. Le tĂ©lĂ©spectateur - auditeur - usager occupe une place centrale Le mot dâordre de la transformation numĂ©rique de la plupart des industries est dâĂȘtre « user centric », câest-Ă -dire centrĂ© sur les utilisateurs. Les mĂ©dias nây font pas exception, tout particuliĂšrement les acteurs de lâaudiovisuel public qui portent une responsabilitĂ© supplĂ©mentaire vis-Ă -vis du citoyen qui les finance Ă travers le paiement de la contribution Ă lâaudiovisuel public. ConcrĂštement, quelles sont, Ă lâĂšre du numĂ©rique, les attentes du tĂ©lĂ©spectateur â auditeur aujourdâhui Ă©galement internaute et mobinaute ? Un accĂšs simple et intelligent Ă lâensemble de lâoffre de service public (autrement dit, une proposition Ă©ditoriale cohĂ©rente et riche, une expĂ©rience unifiĂ©e et un moteur de recherche performant couvrant lâensemble des contenus) ; une capacitĂ© Ă cheminer et Ă dĂ©couvrir un contenu pertinent, y compris inopinĂ©ment (en serendipitĂ©) ; une forme de personnalisation des services, fondĂ©e sur le dĂ©veloppement de lâinteractivitĂ©, de la recommandation et de la prescription individuelle ; et, bien sĂ»r, une relation basĂ©e sur la confiance et la transparence avec lâĂ©diteur de service qui repose sur des ambitions de diversitĂ© et de pluralisme et non exclusivement sur les intĂ©rĂȘts commerciaux de lâĂ©diteur lui-mĂȘme ou de ses annonceurs.
5.
Terra Nova â
Note - 5/18 www.tnova.fr Dans le secteur de lâindustrie et des services, on parle de « casser les silos » ; ici, les silos ce sont la tĂ©lĂ©vision dâun cĂŽtĂ©, la radio de lâautre, plus loin les archives audiovisuelles⊠La maĂźtrise de la complexitĂ© et la recherche dâagilitĂ© : des enjeux essentiels de compĂ©titivitĂ© La maĂźtrise des technologies numĂ©riques est un atout majeur ; son absence, un handicap fatal. Ainsi par exemple des systĂšmes de distribution des contenus : Ă lâĂšre digitale, un mĂ©dia doit concevoir et dĂ©ployer un ou plusieurs sites web, une ou plusieurs applications mobiles, des dispositifs spĂ©cifiques sur les rĂ©seaux sociaux. Ces dispositifs technologiques doivent ĂȘtre compatibles avec lâensemble des standards internet du marchĂ©, avec les diffĂ©rents navigateurs web et leur diffĂ©rentes versions, avec lâensemble des terminaux mobiles et les systĂšmes dâexploitation quâils hĂ©bergent, avec les versions successives des protocoles Facebook, Twitter, Youtube, pour ne citer que les principaux. Cette complexitĂ© est inouĂŻe et les technologies qui la composent Ă©voluent toutes Ă un rythme qui ne cesse de sâaccĂ©lĂ©rer. Lâacquisition et le dĂ©veloppement des compĂ©tences technologiques, sont des enjeux vitaux pour la performance et Ă la rĂ©activitĂ© des entreprises de lâaudiovisuel public. 1.2 - LâAUDIOVISUEL PUBLIC EN ORDRE DISPERSE FACE A CE NOUVEAU PARADIGME Câest vĂ©ritablement en 2007, avec le lancement de lâiPhone, que la prise de conscience du puissant mouvement qui allait bouleverser lâaudiovisuel sâest gĂ©nĂ©ralisĂ©e. Depuis lors, chaque opĂ©rateur de lâaudiovisuel public, isolĂ©ment, sâest efforcĂ© de dĂ©velopper son infrastructure et son offre digitales. Prises individuellement, la plupart de ces offres nâont pas Ă rougir devant celles des concurrents directs, que ce soit en terme de richesse Ă©ditoriale ou dâinnovation technologique. Cependant lorsque lâon considĂšre le pĂ©rimĂštre de lâaudiovisuel public dans son ensemble (France TĂ©lĂ©visions, Radio France, Institut National de lâAudiovisuel, France MĂ©dias Monde, Arte) et que lâon analyse lâoffre ainsi proposĂ©e Ă lâauditeur â tĂ©lĂ©spectateur â usager, force est de constater quâil existe de nombreuses marges dâamĂ©lioration. Pour le tĂ©lĂ©spectateur â auditeur numĂ©rique, lâaudiovisuel public offre un visage fragmentĂ© et en partie appauvri Lâoffre digitale de lâaudiovisuel public est fragmentĂ©e, sans passerelle entre les univers de la tĂ©lĂ©vision, de la radio, des archives, voire entre diffĂ©rents services dâun mĂȘme mĂ©dia. Câest une offre « en silo » qui ne permet pas dâaccĂ©der simplement Ă toute la richesse des contenus disponibles, ni mĂȘme, et câest plus grave, de leur assurer la visibilitĂ© maximale que leur qualitĂ© justifierait. Les services sont au contraire souvent redondants voire concurrents, lĂ oĂč les moyens devraient ĂȘtre mis en commun au bĂ©nĂ©fice dâun seul et mĂȘme usager. Quelques exemples de telles situations anormales en attestent. Sur lâinformation en ligne, tout dâabord, comment justifier, du point de vue du contribuable, la coexistence de deux services totalement distincts Ă©ditorialement et techniquement :
6.
Terra Nova â
Note - 6/18 www.tnova.fr - francetvinfo.fr, offre complĂšte dâinformation en lignĂ© Ă©ditĂ©e par France TĂ©lĂ©visions, indĂ©pendante des journaux des chaĂźnes de FTV, et qui, dotĂ©e de moyens consĂ©quents (plusieurs dizaines de journalistes dĂ©diĂ©s) sâest imposĂ©e aux premiers rangs des offres numĂ©riques de mĂ©dias audiovisuels, devant de nombreux sites de journaux pourtant lancĂ©s plusieurs annĂ©es auparavant ; - franceinfo.fr, qui a Ă©tĂ© conçu comme un prolongement et un complĂ©ment de lâantenne de France Info et qui, faute de moyens, nâest pas parvenu depuis son lancement Ă sâimposer dans lâunivers des sites dâinformation, alors mĂȘme que France Info est sans doute la plus belle marque française dâinformation en temps rĂ©el. Comment ne pas regretter que la qualitĂ© technologique et la force de frappe Ă©ditoriale de Francetvinfo ne puissent se conjuguer avec la puissance de la marque et avec une antenne qui vit vĂ©ritablement dans lâinstant ? Sur lâinformation internationale, ne pourrait-on envisager que lâoffre numĂ©rique de France 24, elle aussi largement le reflet ou le prolongement de lâantenne Ă©ponyme, dans le cadre contraint des moyens de France MĂ©dia Monde, puisse sâappuyer sur la richesse et la profondeur de lâoffre vidĂ©o de FTV, et bien sĂ»r aussi sur la capacitĂ© de production de Geopolis, service de France TĂ©lĂ©visions dĂ©diĂ© Ă lâinformation internationale en ligne qui, malgrĂ© des moyens non nĂ©gligeables, reste confidentiel ? De la mĂȘme maniĂšre, comment lâinternaute perçoit-il la complĂ©mentaritĂ© et lâarticulation des offres culturelles dâArte (Arte Concerts), de France TĂ©lĂ©visions (Culturebox), de la plateforme numĂ©rique de lâINA ou des informations culturelles disponibles sur les sites de Radio France ? On ne peut que constater la dispersion des efforts, la confusion pour lâusager et parfois mĂȘme lâeffet dĂ©lĂ©tĂšre dâune concurrence entre acteurs de la mĂȘme famille, par exemple sur la nĂ©gociation de droits exclusifs, ou au contraire en doublon, auprĂšs des producteurs dâĂ©vĂ©nements culturels. Bien sĂ»r, la diversitĂ© des offres et des marques, la co-existence de sites de chaĂźnes (ou de programmes) et dâoffres thĂ©matiques « verticales », est souhaitable pour une meilleure couverture de lâensemble des situations dâusage. Pour autant, il faut que les marques et les offres soient conçues et organisĂ©es pour en optimiser la cohĂ©rence et lâefficacitĂ©, et que la production ou lâacquisition des contenus soient mutualisĂ©es chaque fois que câest possible, ce qui nâest, Ă lâĂ©vidence, pas le cas aujourdâhui. Comment expliquer, alors que la plupart des acteurs du e-commerce recherchent la taille critique et lâaccĂšs aux places de marchĂ©, que lâaudiovisuel public puisse juxtaposer les offres ou les projets de vidĂ©o Ă la demande (VĂ D) et de vidĂ©o Ă la demande avec abonnement (VĂ DA) de France TĂ©lĂ©visions (Pluzz), dâARTE et de lâINA, sans passerelle ni possibilitĂ© de ventes croisĂ©es. Enfin, la difficultĂ© de lâaudiovisuel public Ă construire une offre destinĂ©e aux jeunes adultes est patente. Tous les acteurs du secteur sâaccordent Ă considĂ©rer quâune telle offre doit impĂ©rativement reposer sur un pilier numĂ©rique fort et, certainement, sur une identitĂ©, des supports, des formats et des codes trĂšs Ă©loignĂ©s de ceux de lâoffre actuelle du(des) service(s) public(s), trĂšs tournĂ©e vers le cĆur de son public (ĂągĂ© et vieillissant2 , catĂ©gories sociaux professionnelles supĂ©rieures). Aucune 2 Rapport « France TĂ©lĂ©visions 2020 : le chemin de lâambition », Marc Schwartz, 2015 : « Le vieillissement des tĂ©lĂ©spectateurs est un enjeu majeur des groupes audiovisuels publics comme privĂ©s, lâĂąge moyen Ă©tant de 50 ans en 2014 (contre 48,2 ans en 2011, soit une progression annuelle moyenne de 6 mois en 3 ans), contre 42,5 ans pour la population française de 4 ans et plus »
7.
Terra Nova â
Note - 7/18 www.tnova.fr des initiatives rĂ©centes (Mouvâ, nouveau France 4, Arte Creative, nouvelles Ă©critures FTV) nâa rĂ©ellement trouvĂ© un large public. Nây a-t-il pas moyen de constituer une force de frappe entiĂšrement dĂ©diĂ©e Ă ce « non public »3 Ă©videmment prioritaire, lĂ oĂč elle nâest aujourdâhui, au sein de chacun des opĂ©rateurs, au mieux quâun Ă©tendard destinĂ© Ă donner une image de modernitĂ© et Ă masquer le fait que la jeunesse nâest de fait, et malgrĂ© les intentions proclamĂ©es, pas une prioritĂ© ? « Des modalitĂ©s dâorganisation diffĂ©rentes dâun opĂ©rateur Ă lâautre ; une mosaĂŻque de choix technologiques Depuis Ă peu prĂšs une dĂ©cennie, France TĂ©lĂ©visions a fait le choix structurant de regrouper ses activitĂ©s numĂ©riques au sein dâune entitĂ© centrale et transverse, France TĂ©lĂ©visions Editions NumĂ©riques (FTVEN), qui dispose de ressources importantes (170 collaborateurs, 24 millions dâeuros de charges externes et 12 millions dâeuros de dĂ©penses dâinvestissement annuelles). Cette entitĂ© assure la production et lâĂ©dition des services numĂ©riques du groupe, câest-Ă -dire leur conception, leur fabrication et leur exploitation. A cet effet, elle dispose dâune Ă©quipe dâenviron cinquante « Ă©diteurs » (chefs de produits, chefs de projets, chargĂ©s dâĂ©dition numĂ©riques) et dâenviron dix « producteurs » (conseillers de programmes numĂ©riques) en charge des nouvelles Ă©critures. Selon la nature des services, les contenus peuvent ĂȘtre produits directement par FTVEN ou par les journalistes des rĂ©dactions de France TĂ©lĂ©visions. FTVEN assure Ă©galement le marketing digital de ces services numĂ©riques ; cette activitĂ©, trĂšs Ă©largie et qui sâappuie sur une quarantaine de collaborateurs, comprend les Ă©tudes, les acquisitions et la fidĂ©lisation des audiences, les partenariats, les jeux en ligne, la tĂ©lĂ©matique, le webdesign⊠Enfin, FTVEN a la responsabilitĂ© de la conception, du dĂ©veloppement et de lâexploitation des plateformes technologiques ; sa direction technique sâappuie lĂ encore sur une quarantaine de collaborateurs dĂ©diĂ©s, chefs de projet, architectes, ingĂ©nieurs dâexploitation et dĂ©veloppeurs. Cette organisation centralisĂ©e confĂšre Ă France TĂ©lĂ©visions une plus grande rĂ©activitĂ© et plus de cohĂ©rence et de simplicitĂ© dans les processus, notamment de dĂ©cision. Cependant la synergie entre les activitĂ©s et les ressources dĂ©ployĂ©es sur le numĂ©rique et les activitĂ©s historiques de France TĂ©lĂ©visions restent assez faibles, ce qui Ă moyen terme peut fortement limiter le dĂ©veloppement de lâentreprise. Lâorganisation pour le numĂ©rique Ă Radio France est comparable sur le principe Ă celle de France TĂ©lĂ©visions, mais avec des moyens beaucoup plus limitĂ©s. La Direction des Nouveaux MĂ©dias dispose dâun budget annuel de 4,6 millions dâeuros pour les charges externes, de deux millions dâeuros pour les investissements et sâappuie sur une Ă©quipe de 48 collaborateurs permanents. Cette entitĂ© assure la conception, lâĂ©dition et lâexploitation des services numĂ©riques, la conception, le dĂ©veloppement et lâexploitation des infrastructures techniques (avec de faibles moyens, huit chefs de projets et dĂ©veloppeurs) et le marketing digital des offres (lĂ encore avec des moyens rĂ©duits, quatre 3 Expression issue de la dĂ©marche de dĂ©mocratisation du thĂ©Ăątre public, utilisĂ©e pour dĂ©signer cette (large) partie de la population qui nâen franchit pas les portes. Marion Denizot notait par exemple que cette notion « permet de dĂ©noncer le « dĂ©ficit dĂ©mocratique de l'action culturelle » (Marie-Ange Rauch) et doit donc ĂȘtre entendue comme une volontĂ© de restaurer le rĂŽle du citoyen dans la vie artistique afin de crĂ©er du lien social par la culture ». Voir Marion Denizot, « 1968, 1998, 2008 : le thĂ©Ăątre et ses fractures gĂ©nĂ©rationnelles Entre malentendus et hĂ©ritages mĂ©connus », Sens Public, 2009
8.
Terra Nova â
Note - 8/18 www.tnova.fr collaborateurs). Contrairement Ă France TĂ©lĂ©visions, Radio France sâappuie de façon beaucoup plus accentuĂ©e sur les rĂ©dactions et les Ă©quipes de production de radio pour produire les contenus des services numĂ©riques. De son cotĂ©, lâINA a fait un choix dâorganisation sensiblement diffĂ©rent, et a rĂ©parti ses diffĂ©rentes activitĂ©s numĂ©riques sur plusieurs directions : - La direction des collections, pour le DĂ©pĂŽt lĂ©gal du web, - La direction de lâenseignement et de la recherche pour les activitĂ©s de formations liĂ©es aux mĂ©tiers, filiĂšres et enjeux du numĂ©rique, - La direction des contenus pour la vente et la valorisation des contenus vers les professionnels et le grand public. Câest dans cette derniĂšre que sont Ă©laborĂ©es et pilotĂ©es les principales activitĂ©s numĂ©riques « busines to bussiness » (« B2B » ou interprentreprises) et « business to consumer » (« B2C », dĂ©diĂ© aux consommateurs) au sein du dĂ©partement des Ă©ditions multimĂ©dia, dont les missions sont de valoriser et promouvoir le patrimoine audiovisuel sous toutes les formes, toucher tous les publics via les diffĂ©rents dispositifs, plateformes et interfaces numĂ©riques, sur des modĂšles Ă©conomiques mixtes gratuits et payants. Les principales activitĂ©s du dĂ©partement sont (1) la conception et rĂ©alisation de sites et applications web Ă©ditorial pour des partenaires et clients B2B, (2) lâĂ©dition de sites web et la gestion des rĂ©seaux sociaux, chaĂźnes vidĂ©o et audio sur les principales plateformes du marchĂ©, (3) lâĂ©dition des plateformes de vidĂ©o Ă la demande et prochainement la vidĂ©o Ă la demande avec abonnement grand public, (4) la production et co production de web documentaires et objets transmĂ©dia. Ce dĂ©partement dispose dâune vingtaine de personnes affectĂ©es Ă lâĂ©ditorial, la conception, la gestion des propositions et le marketing digital et sâappuie sur une Ă©quipe technique de cinq Ă dix personnes selon les projets. Du point de vue technologique, chaque acteur a fait le choix de dĂ©velopper sa propre infrastructure et de gĂ©rer seul la complexitĂ© inhĂ©rente au dĂ©veloppement et du maintien en conditions opĂ©rationnelles des infrastructures, des sites et des applications mobiles, et en particulier Ă lâeffort constant pour garantir la compatibilitĂ© des outils avec les diffĂ©rentes normes, en perpĂ©tuelle Ă©volution, et les nouveaux terminaux. Les dispositifs techniques mis en Ćuvre par les diffĂ©rents acteurs de lâaudiovisuel public sont trĂšs souvent redondants (un mĂȘme investissement est effectuĂ© deux ou plusieurs fois) ; mĂȘme sâils portent sur les mĂȘmes fonctionnalitĂ©s, ils reposent sur des choix technologiques peu ou pas interopĂ©rables. Par ailleurs, il est souvent difficile pour ces structures dâacquĂ©rir, de dĂ©velopper et surtout de conserver les talents nĂ©cessaires Ă la conception et Ă lâĂ©volution de ces plateformes numĂ©riques. Pris globalement pour lâensemble de lâaudiovisuel public, cette juxtaposition dâactifs technologiques, de mĂ©thodes, de ressources et de compĂ©tences paraĂźt peu efficace et mal rĂ©pondre aux enjeux de maĂźtrise de la complexitĂ©, dâagilitĂ© et dâadaptabilitĂ©.
9.
Terra Nova â
Note - 9/18 www.tnova.fr 1.3 - LâEXEMPLE DE LA BBC A lâinverse, la BBC a su proposer un service cohĂ©rent et unifiĂ© Ă ses usagers. Comme câest le cas dans la trĂšs grande majoritĂ© des pays europĂ©ens4 (Allemagne et SuĂšde exceptĂ©es), lâaudiovisuel public britannique est regroupĂ© au sein dâune seule et mĂȘme entitĂ© qui perçoit lâĂ©quivalent de la redevance audiovisuelle, conçoit et exploite les services de tĂ©lĂ©vision, de radio, et les services en ligne. Ces derniĂšres annĂ©es, la BBC a renversĂ© le paradigme en plaçant le digital au centre de son organisation et de sa stratĂ©gie. Lâoffre digitale de la BBC, si elle permet Ă©videmment dâavoir accĂšs Ă tous les services linĂ©aires, est avant tout organisĂ©e par thĂ©matiques : information, sport, Ă©ducation, international, jeunesse⊠Les chaĂźnes et les programmes de tĂ©lĂ©vision et de radio sont des composantes de lâoffre, accessibles soit directement soit Ă travers les diffĂ©rentes thĂ©matiques. Ainsi la BBC donne un accĂšs rapide et simple Ă lâensemble de ses contenus, Ă travers une expĂ©rience de consommation unifiĂ©e et cohĂ©rente, et en capitalisant sur la puissance fĂ©dĂ©ratrice de sa marque ombrelle « BBC », dĂ©clinĂ©e autant quâil est nĂ©cessaire (BBC news, BBC sciences, BBC earthâŠ). Du point de vue technologique, les offres de la BBC sâappuient sur une infrastructure commune et des technologies de rĂ©fĂ©rence dĂ©veloppĂ©es en interne. Le « iPlayer », lecteur de mĂ©dia audio et vidĂ©o, brique essentielle des services digitaux de la BBC, sâest installĂ© comme une rĂ©fĂ©rence en Grande Bretagne. Autre spĂ©cificitĂ© outre manche, les entitĂ©s rĂ©dactionnelles chargĂ©es de la production dâinformation (news factory) sont mutualisĂ©es et produisent indiffĂ©remment pour la tĂ©lĂ©vision et la radio, pour les services digitaux, pour les services nationaux et internationaux. Certes, la transformation numĂ©rique de la BBC a aussi connu ses difficultĂ©s, que ce soit au plan technologique avec lâabandon du programme Digital Media Initiative (prĂšs de 100 MÂŁ) qui visait Ă intĂ©grer toute lâinfrastructure de production et de diffusion linĂ©aire et numĂ©rique ; ou Ă©ditorial, avec les rĂ©sultats trĂšs dĂ©cevant du basculement de BBC 3 sur le web. Il nâempĂȘche : sa stratĂ©gie numĂ©rique unique, englobant lâensemble des forces productives financĂ©es par la redevance, quel que soit le mĂ©dia, doit avoir valeur de source dâinspiration pour un audiovisuel public français dont les acteurs numĂ©riques ne partagent rien ou presque. La fragmentation des audiences appelle certainement une grande diversitĂ© des offres et des moyens dây accĂ©der ; mais au sein dâun environnement trĂšs concurrentiel, convergent et ouvert, cette diversitĂ© des dispositifs numĂ©riques de lâaudiovisuel public ne peut trouver son sens et son efficacitĂ© que si elle sâappuie sur une conception et une planification intĂ©grĂ©e des ressources techniques, marketing et en partie Ă©ditoriales mis en Ćuvre. 1.4 - LâETAT ; LES SOCIETES DE LâAUDIOVISUEL PUBLIC ; TOUS ENSEMBLE VERS LE NUMERIQUE MĂȘme si le marchĂ© de la tĂ©lĂ©vision de rattrapage, de la vidĂ©o Ă la demande ou de la vidĂ©o Ă la demande par abonnement peinent Ă trouver leur modĂšle Ă©conomique (ce qui nâest plus le cas aux 4 RAI en Italie, RTVE en Espagne, RTS en Suisse, DR au Danemark, NRK en NorvĂšgeâŠ
10.
Terra Nova â
Note - 10/18 www.tnova.fr Etats-Unis), les usages migrent doucement mais sĂ»rement de la consommation linĂ©aire de mĂ©dia vers la consommation Ă la demande : - Les Ă©crans se sont multipliĂ©s dans les foyers français ; on compte en moyenne 6,4 Ă©crans par foyers en 2014. Le multi Ă©crans se gĂ©nĂ©ralise : 76,1% des foyers sont Ă©quipĂ©s de 3 Ă©crans (tablettes, ordinateur, mobile) (rapport Schwartz, 2015). - Un tĂ©lĂ©viseur sur deux est connectĂ© Ă Internet via une « box IPTV » (rĂ©seau dĂ©diĂ© Ă la tĂ©lĂ©vision sur ADSL, contrĂŽlĂ© par les fournisseurs dâaccĂšs Ă internet) ou Over The Top (OTT, sur internet, sans contrĂŽle par les fournisseurs dâaccĂšs) (rapport Schwartz, 2015). - LâĂ©quipement des Français en Smartphones est de 59,3% ; avec un taux de pĂ©nĂ©tration de 81% chez les 15-24 ans, le « second Ă©cran » est pour les jeunes gĂ©nĂ©rations lâĂ©cran principal (rapport Schwartz, 2015). - La standardisation des pratiques de consommation a permis de rendre accessible environ 90 % des programmes diffusĂ©s sur les antennes historiques (sauf pour le cinĂ©ma) et la moitiĂ© de lâoffre de programmes des chaines de TNT (rapport Schwartz, 2015) - Dans son rapport intitulĂ© « La tĂ©lĂ©vision de rattrapage : une pratique installĂ©e, une Ă©conomie en devenir » datĂ© du 13 fĂ©vrier 2015, le CSA indiquait que la TĂ©lĂ©vision de rattrapage, adoptĂ©e par une majoritĂ© large et croissante dâinternautes (de 69 % en moyenne en 2013 Ă 72 % en 2014), a vu son volume mensuel moyen de vidĂ©os vues augmenter de moitiĂ© en un an, pour sâĂ©tablir Ă 311 millions sur lâannĂ©e 2014, contre 207 millions en moyenne en 2013. - « Si lâusage quotidien de tĂ©lĂ©vision dĂ©linĂ©arisĂ©e nâest globalement que 9 minutes par jour, Ă comparer Ă 4h08 en 2014 sur lâĂ©cran de tĂ©lĂ©vision (base : 42 millions de foyers), auprĂšs de la population qui lâutilise rĂ©ellement (8,4 millions dâindividus) elle sâĂ©lĂšve Ă 55 minutes par jour... et mĂȘme 1h11 par jour pour les utilisateurs sur ordinateurs, smartphones et tablettes » (rapport Schwartz, 2015). - Pour la premiĂšre fois, les innovations en terme de qualitĂ© de diffusion comme lâultra haute dĂ©finition (4K) se dĂ©veloppent dâabord sur Internet (Youtube, Netflix, Amazon), sans que les diffuseurs hertziens ne soient en mesure de le proposer Ă court terme, en raison des investissements trop importants, - Enfin, les offres de mĂ©dia Over The Top se dĂ©veloppent au sein des opĂ©rateurs privĂ©s et en particulier Canal+ ; en sâaffranchissant des contraintes liĂ©es aux rĂ©seaux de diffusion TV ou IPTV, ces services renouvellent lâexpĂ©rience de consommation audiovisuelle en permettant un passage fluide et harmonieux entre les offres linĂ©aires et les offres dĂ©linĂ©arisĂ©es.
11.
Terra Nova â
Note - 11/18 www.tnova.fr Structurer dĂšs aujourdâhui la stratĂ©gie, la gouvernance et lâoffre numĂ©rique de lâaudiovisuel public est donc incontournable pour prĂ©parer lâavenir du secteur dans sa globalitĂ©. Ce qui est vrai sur les programmes et services historiques lâest encore plus pour les offres numĂ©riques : la coopĂ©ration spontanĂ©e des acteurs est au mieux symbolique, au pire inexistante, oscillant entre indiffĂ©rence, mĂ©fiance et concurrence. Seule une action forte de lâEtat, qui est Ă la fois la « tutelle » des opĂ©rateurs, leur financeur et leur « client » puisque câest lui qui collecte et alloue la redevance (plus de 90 % des ressources du secteur) et leur actionnaire unique, permettra de mieux coordonner les actions et mutualiser les moyens de lâaudiovisuel public dans le domaine du numĂ©rique. Il doit ici encore plus quâailleurs assumer sa responsabilitĂ© de stratĂšge, dans la droite ligne des orientations exprimĂ©es par le PrĂ©sident de la RĂ©publique le 17 dĂ©cembre 2013 Ă lâoccasion du 50Ăšme anniversaire de la Maison de la Radio5 . Pour le bĂ©nĂ©fice de lâusager : exhaustivitĂ© et cohĂ©rence de lâoffre, simplicitĂ© dâaccĂšs et de recherche sur lâensemble du catalogue de lâaudiovisuel public, expĂ©rience unifiĂ©e, offres croisĂ©es, propositions et recommandations pertinentes (par exemple, rechercher une information culturelle sur Culturebox et se voir proposer des reportages pertinents de France Inter ; donner accĂšs aux contenus de RFI Ă partir dâune rubrique « Football africain » sur francetvsportsâŠ), Pour amĂ©liorer lâefficacitĂ© Ă©conomique de lâensemble, dans une logique de responsabilitĂ© de tous les acteurs publics vis-Ă -vis du contribuable : Ă©conomies dâĂ©chelle dans les investissement et les achats, positionnement concurrentiel renforcĂ©, capacitĂ© de nĂ©gociation accrue avec les tiers fournisseurs, annonceurs ou distributeurs⊠Pour mieux rĂ©pondre aux enjeux de service public : se donner les moyens de dĂ©velopper la relation avec tous les citoyens et dâĂȘtre un facteur de cohĂ©sion sociale, imaginer de nouvelles façons de toucher des publics diffĂ©rents, qui se tiennent Ă lâĂ©cart des mĂ©dias traditionnels et privilĂ©gient les rĂ©seaux sociaux, offrir au tissu crĂ©atif un accĂšs Ă lâaudience (Ă quoi servent les politiques de soutien Ă la crĂ©ation, sâil nâexiste pas de surface dâexposition commune, simplifiĂ©e et Ă©largie, partageant les mĂȘmes objectifs de service public ?)⊠Au-delĂ de ce constat et de ces objectifs, qui semblent dĂ©jĂ largement partagĂ©s, trois orientations simples peuvent guider leur mise en Ćuvre : - sur les moyens technologiques, il faut que lâensemble des services digitaux de lâaudiovisuel public sâappuie sur une infrastructure commune pour lâhĂ©bergement et la publication des contenus et services et pour la relation avec lâusager, - sur les services proposĂ©s, sans aller jusquâĂ une mutualisation gĂ©nĂ©rale des moyens de production et des fonctions Ă©ditoriales, les offres principales devraient ĂȘtre regroupĂ©es autour de grandes thĂ©matiques : lâinformation, la culture, la jeunesse, la vidĂ©o Ă la demande et la vidĂ©o Ă la demande par abonnement, - enfin, une gouvernance et une feuille de route devront ĂȘtre arrĂȘtĂ©es pour mettre en Ćuvre concrĂštement ces prĂ©conisations. 5 « Dâautres mutations sont possibles. Nous pourrions par exemple imaginer que France TĂ©lĂ©vision et Radio France puissent un jour assembler leurs contenus internet dans un grand service audiovisuel numĂ©rique. », DĂ©claration du PrĂ©sident de la RĂ©publique, le 17 dĂ©cembre 2013
12.
Terra Nova â
Note - 12/18 www.tnova.fr 2 - PROPOSITIONS POUR UN AUDIOVISUEL PUBLIC PLUS PUISSANT ET PLUS EFFICACE SUR LE NUMERIQUE 2.1 - UNE INFRASTRUCTURE COMMUNE POUR LâHEBERGEMENT, LA PUBLICATION ET LA RELATION CLIENT Notre premiĂšre proposition est de regrouper les fonctions dâhĂ©bergement, de publication et de relation client au sein dâune mĂȘme entitĂ©. Au service des diffĂ©rents opĂ©rateurs (France TĂ©lĂ©vision, Radio France, France MĂ©dias Monde, Arte, INA, TV5 Monde), la vocation de cette entitĂ© sera de fournir (1) lâinfrastructure technique dâhĂ©bergement, dâindexation et de distribution des contenus, (2) les outils transverses dâ« intelligence client », dâanimation marketing permettant les recommandations, les croisements entre les diffĂ©rentes offres et la prĂ©sence sur les rĂ©seaux sociaux, et enfin (3) les dispositifs de monĂ©tisation des offres payantes et des offres financĂ©es par la publicitĂ©. Sa mission sera dâassurer la mise Ă disposition des contenus et services auprĂšs des usagers et de mettre en relation les crĂ©ateurs de contenus et Ă©diteurs de service avec leur audience ; en ce sens, on peut parler dâune plateforme. Pour autant, cette entitĂ© ne doit pas se substituer aux Ă©diteurs pour la production des contenus, lâĂ©dition des services, le positionnement et lâanimation des marques. Ces missions relĂšvent exclusivement de chacun des opĂ©rateurs publics. La diversitĂ© et la diffĂ©renciation des services, de mĂȘme que « lâagilitĂ© marketing » sont des facteurs clĂ©s de succĂšs dans la construction et la fidĂ©lisation dâune audience ; il serait absurde de les remettre en question, sous rĂ©serve bien sĂ»r dâĂ©viter les doublons et les concurrences inutiles. Le bĂ©nĂ©fice pour les usagers sera un accĂšs simplifiĂ© Ă lâensemble de lâoffre, une expĂ©rience unifiĂ©e et optimisĂ©e, ainsi que des fonctionnalitĂ©s avancĂ©es de personnalisation et de recommandation, une façon plus intuitive de trouver des contenus pertinents faisant une large place Ă la sĂ©rendipitĂ©. Economies dâĂ©chelle sur la conception et lâexploitation de lâinfrastructure technique La mutualisation des infrastructures techniques permettra dâimportantes Ă©conomies dâĂ©chelle et la suppression de doublons. En effet, les coĂ»ts dâhĂ©bergement et de transport des contenus sur internet sont fortement dĂ©gressifs avec le volume traitĂ©. Ainsi, au sein dâune infrastructure commune, les coĂ»ts dâhĂ©bergement et de diffusion de la radio resteront marginaux. Lâharmonisation des technologies employĂ©es et la mutualisation des moyens permettront de rĂ©duire considĂ©rablement les coĂ»ts de conception, de dĂ©veloppement et de maintenance des installations. Une partie des Ă©conomies pourra ĂȘtre rĂ©investie pour amĂ©liorer la performance technologique et lâexpĂ©rience client. Lâarchitecture technique devra intĂ©grer des dispositifs dâinterface (API) avec les services existants dâune part, pour favoriser leur raccordement sur lâinfrastructure commune, et dâautre part avec les plateformes tierces tels que Facebook et Youtube. En effet, les rĂ©seaux sociaux, aujourdâhui mĂ©dias Ă part entiĂšre, sont des facteurs clĂ©s de construction de lâaudience. Une entitĂ© reprĂ©sentant
13.
Terra Nova â
Note - 13/18 www.tnova.fr lâensemble des sociĂ©tĂ©s de lâaudiovisuel public sera dâailleurs en position plus favorable pour nĂ©gocier les accords de distribution avec ces acteurs mondiaux. Indexation et amĂ©lioration du rĂ©fĂ©rencement naturel Autre bĂ©nĂ©fice, consĂ©quence de la mutualisation, la mise en commun et lâindexation des contenus permettra dâamĂ©liorer le rĂ©fĂ©rencement naturel de lâoffre sur les moteurs de recherche, de simplifier et dâoptimiser lâaccĂšs aux contenus pour les usagers et de contribuer Ă lâaccroissement de lâaudience. Pour cela, le systĂšme de gestion des contenus (Content Management System) devra Ă terme ĂȘtre commun et utilisĂ© par tous les opĂ©rateurs. Le savoir-faire de lâINA en matiĂšre dâindexation pourra ĂȘtre utilisĂ© au profit de tous, au moment du chargement des contenus sur cette plateforme commune dâhĂ©bergement. Actuellement, et pour schĂ©matiser, les collaborateurs de lâINA assurent lâindexation de lâensemble des contenus en aval de leur exploitation par les opĂ©rateurs. Avec les mĂȘmes moyens, et avec une partie de ceux de la documentation de Radio France, lâobjectif pourrait ĂȘtre de rechercher une indexation des contenus en amont de leur exploitation et en faire bĂ©nĂ©ficier lâensemble des acteurs de lâaudiovisuel et non pas uniquement lorsquâil a acquis une valeur patrimoniale. Plus largement, il sâagira de veiller Ă une organisation systĂ©matique de la collecte de toutes les informations saisies aux diffĂ©rentes Ă©tapes des processus de production et dâĂ©dition, par tous ceux qui contribuent directement ou non Ă lâindexation au sein de lâaudiovisuel public (par exemple par les administrateurs ou attachĂ©s de production, par les responsables dâĂ©ditionâŠ). A ce titre, les services de sous titrage pour la tĂ©lĂ©vision sont des puissants vecteurs dâindexation et de rĂ©fĂ©rencement, comme pourraient lâĂȘtre les services de sous titrage de la radio Ă destination des malentendants. « Intelligence Client » et marketing digital LâaccĂšs Ă lâensemble de lâaudience Ă travers une mĂȘme plateforme de distribution permettra Ă terme de disposer dâoutils transverses dâintelligence client et de packaging des offres. Les donnĂ©es collectĂ©es sur les contenus et les usages pourront ĂȘtre utilisĂ©es au bĂ©nĂ©fice de tous pour accroĂźtre et fidĂ©liser les audiences. Ainsi il sera envisageable de dĂ©velopper des dispositifs de recommandation permettant une meilleure adĂ©quation de lâoffre avec la demande, des dispositifs de cross et dâup selling (ventes croisĂ©es, propositions), et dâoptimiser lâexpĂ©rience et les parcours clients. Une partie des compĂ©tences spĂ©cialisĂ©es dans le marketing digital pourraient ĂȘtre mises en commun au sein de cette nouvelle entitĂ© et assister les Ă©diteurs de service dans leurs actions de conquĂȘte de fidĂ©lisation de lâaudience, notamment sur les rĂ©seaux sociaux. Au cĆur dâun Ă©cosystĂšme pour lâinnovation, la crĂ©ation et le dĂ©veloppement des talents En regroupant les collaborateurs en charge de la conception, du dĂ©veloppement et de la maintenance des infrastructures au sein dâune seule entitĂ©, dont lâambition, les moyens et le pĂ©rimĂštre dâactivitĂ© seront plus Ă©tendus, lâaudiovisuel public pourra plus facilement attirer, dĂ©velopper
14.
Terra Nova â
Note - 14/18 www.tnova.fr et surtout conserver les talents. Elle amĂ©liorera ainsi ses chances de maĂźtriser la complexitĂ© technologique et dâavoir la rĂ©activitĂ© nĂ©cessaire. Cette nouvelle entitĂ© se positionnera de fait au cĆur dâun Ă©cosystĂšme quâelle contribuera Ă faire Ă©merger. Les relations rĂ©guliĂšres et naturelles avec les startups et les innovateurs en technologies, comme avec les crĂ©ateurs de nouvelles formes dâĂ©criture audiovisuelle, permettront de dĂ©velopper la veille prospective et stratĂ©gique, de diffuser la culture numĂ©rique dans lâentreprise, de rĂ©vĂ©ler les talents, dâaccompagner lâĂ©mergence de nouveaux acteurs et de participer Ă lâeffort en faveur de la crĂ©ation audiovisuelle. 2.2 - DES SERVICES COHERENTS ET COMPLEMENTAIRES Non seulement lâutilisation dâune infrastructure commune de distribution permettra de rĂ©duire les coĂ»ts dâinvestissement et de fonctionnement, et de donner plus dâagilitĂ© Ă lâanimation marketing, mais elle permettra Ă©galement dâenvisager une meilleure coordination Ă©ditoriale et des services. Offres thĂ©matiques A lâinstar de la BBC, nous prĂ©conisons dâorganiser les contenus autour dâoffres thĂ©matiques : information, culture et spectacle vivant, Ă©ducation, jeunes adultes, etc. Trois principales voies dâaccĂšs aux contenus sur internet sont identifiables. - LâaccĂšs direct au contenu Ă travers des moteurs de recherche comme celui de Google (notamment Ă partir du titre dâune Ă©mission, dâune Ćuvre, dâun artiste, dâun thĂšme) est aujourdâhui le principal chemin pour entrer dans lâoffre de service. Nos propositions en termes dâindexation et le regroupement des contenus sur une mĂȘme plateforme conduiraient mĂ©caniquement Ă renforcer le rĂ©fĂ©rencement naturel des offres sur les moteurs de recherche. Câest un des premiers leviers pour amĂ©liorer lâaccessibilitĂ© aux contenus et accroĂźtre lâaudience. - La deuxiĂšme voie dâaccĂšs Ă lâoffre est lâentrĂ©e par thĂ©matique. La dĂ©couverte des contenus au sein dâune thĂ©matique donnĂ©e sera guidĂ©e par les choix Ă©ditoriaux. La puissance de marque et la richesse des contenus sont alors des Ă©lĂ©ments essentiels de construction et de fidĂ©lisation de lâaudience. - A contrario, lâaccĂšs Ă lâoffre Ă travers les sites de chaĂźne (site de France 2 ou site de France Inter par exemple) reste trĂšs minoritaire et vouĂ© Ă dĂ©cliner avec la perte de puissance des mĂ©dias linĂ©aires, sauf lorsque les moteurs de recherche renvoient vers eux pour accĂ©der au programme recherchĂ©. Dans ce contexte, mĂȘme si chaque Ă©diteur, chaque chaĂźne ou chaque programme peut continuer Ă maintenir et dĂ©velopper des sites propres, en sâappuyant de prĂ©fĂ©rence sur les outils et les savoir faire communs mis Ă disposition, la prioritĂ© devrait ĂȘtre donnĂ©e Ă la construction dâoffres thĂ©matiques clairement identifiĂ©es et positionnĂ©es, dotĂ©es de marques fortes. Par exemple, en matiĂšre dâinformation, il pourrait ĂȘtre envisagĂ© de consolider les services existants en un seul, sous une marque puissante et si possible dĂ©jĂ bien installĂ©e. Chaque opĂ©rateur (France TĂ©lĂ©vision, Radio
15.
Terra Nova â
Note - 15/18 www.tnova.fr France, France MĂ©dias Monde, Arte, TV5 Monde et Ă©ventuellement lâINA) serait appelĂ© Ă contribuer Ă travers la mise Ă disposition de ses contenus et sa participation Ă lâanimation Ă©ditoriale. Au delĂ dâune offre dĂ©diĂ©e Ă lâinformation, qui sâimpose comme une Ă©vidence, dâautres offres thĂ©matiques mĂ©riteraient dâĂȘtre constituĂ©es Ă partir ou en remplacement des services existants. Une offre dĂ©diĂ©e Ă la culture et aux spectacles vivants permettrait de mieux valoriser la richesse des contenus culturels dâArte, de Radio France ou de France TĂ©lĂ©visions, mieux que ne le font actuellement Arte Concerts, Culturebox ou les sites de France Inter, France Culture et France Musique, dont lâaudience nâest pas Ă la hauteur de la qualitĂ© des services offerts, ni de la formidable valeur de prescription de ces marques en matiĂšre culturelle. Une prĂ©sence mutualisĂ©e et donc plus massive sur le numĂ©rique permettrait Ă©galement de mieux sâadresser aux jeunes adultes Ă travers une (des) offre(s) qui leur serait spĂ©cifiquement destinĂ©e(s), et qui transcenderai(en)t les frontiĂšres entre les mĂ©dias historiques, dans lesquels cette partie de la population se reconnaĂźt de fait de moins en moins et quâelle consomme trĂšs peu. La question de lâĂ©ducation des jeunes aux mĂ©dias, des formes dâexpression du dĂ©bat citoyen Ă lâheure du numĂ©rique, a pris un relief particulier Ă la suite des Ă©vĂ©nements tragiques de janvier 2015 ; elle constitue Ă lâĂ©vidence un enjeu majeur de service public, face auquel les services publics ne peuvent rĂ©pondre en ordre dispersĂ©. Enfin, en regroupant sur une mĂȘme plateforme les catalogues et les offres de tĂ©lĂ©vision de rattrapage, de vidĂ©o Ă la demande et de vidĂ©o Ă la demande par abonnement, en bĂ©nĂ©ficiant des outils permettant de dĂ©finir des offres croisĂ©es, de dĂ©velopper la recommandation et la personnalisation, il sera possible dâaugmenter la visibilitĂ©, lâaudience et le cas Ă©chĂ©ant le chiffre dâaffaire global, au bĂ©nĂ©fice de lâaudiovisuel public dans son ensemble. Services propres Ă chaque opĂ©rateur En complĂ©ment des offres thĂ©matiques, il devra ĂȘtre possible pour chacun des opĂ©rateurs de proposer des services permanents ou Ă©phĂ©mĂšres, avec une grande agilitĂ©, trĂšs fĂ©dĂ©rateurs ou contraire trĂšs diffĂ©renciĂ©s : par exemple, des services Ă©vĂ©nementiels comme la couverture de Roland Garros, ou des services destinĂ©s Ă des catĂ©gories trĂšs ciblĂ©es de la population comme les passionnĂ©s dâart lyrique. Les outils mis Ă disposition par lâinfrastructure commune permettront Ă chaque opĂ©rateur de mettre en Ćuvre des nouveaux services trĂšs rapidement, avec des coĂ»ts dâinvestissement minimum, pour dĂ©velopper lâaudience sur des populations ciblĂ©es. La conquĂȘte de segments de marchĂ© par des offres trĂšs diffĂ©renciĂ©es est un autre facteur clĂ© de crĂ©ation de lâaudience, que notre projet souhaite favoriser. 3 - FEUILLE DE ROUTE Plus dâagilitĂ© et de rĂ©activitĂ©, plus dâinnovation technologique, moins de dĂ©penses de fonctionnement et dâinvestissement, un effet vertueux sur lâaudience, des bĂ©nĂ©fices indiscutables pour le tĂ©lĂ©spectateur â auditeur â usager, dans le respect des missions et valeurs de service public⊠Ce constat semble partagĂ© par le plus grand nombre et en particulier par la plupart des candidats Ă la prĂ©sidence de Radio France et de France TĂ©lĂ©visions, et en particulier les deux candidats finalement
16.
Terra Nova â
Note - 16/18 www.tnova.fr retenus, qui ont intĂ©grĂ© cet objectif de mutualisation et de coordination Ă leur projet, certes Ă des degrĂ©s divers. 3.1 - POURQUOI, A CE JOUR, AUCUNE INITIATIVE CONCRETE NâA-T-ELLE ETE PRISE EN CE SENS ? Pour une part, cela sâexplique par lâinertie naturelle des acteurs, par la tendance des « petits » opĂ©rateurs Ă redouter lâimpĂ©rialisme du « gros », qui en retour craint le parasitisme des premiers, et par la tendance de tous les acteurs Ă considĂ©rer avec mĂ©fiance tout partage de compĂ©tence ou de territoire. Au-delĂ , trois arguments sont souvent mis en avant. Le premier est la perte dâagilitĂ© des Ă©diteurs de service. On peut considĂ©rer au contraire que la mutualisation bien dosĂ©e de certaines fonctions clĂ©s sera vertueuse en terme de rĂ©activitĂ© et dâagilitĂ©, pour autant quâelle respecte le principe de subsidiaritĂ©. Le second argument consiste Ă dire que la mutualisation et la consolidation des services sous des marques ombrelles se traduirait par une diminution mĂ©canique de lâaudience, consĂ©quence de la rĂ©duction du nombre de chemins dâaccĂšs aux contenus. Il apparaĂźt comme nĂ©cessaire de mettre en place un dispositif mixte : des services thĂ©matiques transverses et puissants, complĂ©tĂ©s par des offres liĂ©es Ă des programmes ou des services, diffĂ©renciĂ©es et « agiles ». Loin de provoquer une cannibalisation, la mise en commun des moyens va permettre de dĂ©gager de nouvelles ressources pour dĂ©velopper et valoriser de nouveaux services. Enfin, ce projet structurant se heurte aux freins inhĂ©rents Ă tout projet de transformation dâentreprise, qui sâexpriment en particulier dans le champ des technologies (comment et Ă quel rythme mettre en Ćuvre une infrastructure commune), dans le champ de lâorganisation (quelles ressources clĂ©s, quelles compĂ©tences regrouper dans une nouvelle entitĂ©, avec quelles missions) et dans le champ de la gouvernance (comment se constitue cette entitĂ©, comment est-elle pilotĂ©e et financĂ©e) ; et ce alors mĂȘme que lâaudiovisuel public a connu et connaĂźt encore des Ă©tapes de rĂ©organisation plus que dĂ©licates, et trĂšs longues Ă digĂ©rer, quâil sâagisse de la crĂ©ation de lâentreprise unique France TĂ©lĂ©visions ou du rapprochement entre France 24 et RFI. Il est dans ce contexte comprĂ©hensible que la mise en commun des moyens numĂ©riques ne soit pas apparue comme prioritaire au cours des annĂ©es rĂ©centes. Mais les progrĂšs enregistrĂ©s aussi bien Ă France TĂ©lĂ©visions quâĂ France MĂ©dias Monde doivent maintenant permettre de se consacrer Ă cette Ă©volution. Sur le fond, la fusion de lâensemble des acteurs de lâaudiovisuel public, Ă lâinstar de la plupart de nos voisins europĂ©ens, ne devrait pas ĂȘtre tabou. Elle permettrait de mutualiser les plateformes de distribution numĂ©rique comme nous le proposons dans cette note, mais aussi les moyens de production, avec comme consĂ©quence un arbitrage plus fluide des conflits de territoires ou de moyens. Dans le cas prĂ©sent nous nous attacherons Ă des scĂ©narios plus rĂ©alistes Ă court et moyen terme, en nous limitant Ă la mutualisation des infrastructures de distribution.
17.
Terra Nova â
Note - 17/18 www.tnova.fr 3.2 - MISE EN ĆUVRE DE LâINFRASTRUCTURE Pour construire cette infrastructure commune, il convient de sâappuyer sur les dispositifs et les ressources existants. Il ne paraĂźt pas envisageable de construire de toutes piĂšces une nouvelle infrastructure de distribution, ce qui, Ă court terme, requerrait des investissements supplĂ©mentaires et nĂ©cessiterait dâexploiter des moyens en parallĂšle durant une pĂ©riode difficile Ă dĂ©terminer. Notre proposition est dâidentifier et de consolider la plateforme technologique la plus avancĂ©e et la plus Ă©volutive. Une Ă©tude technique plus poussĂ©e devra permettre dâidentifier les briques technologiques Ă conserver et sur lesquelles sâappuyer, notamment au sein des infrastructures de France TĂ©lĂ©visions et de lâINA, qui ont atteint une masse critique et une expertise que nâont pas les autres opĂ©rateurs. Pour initier ce processus de mutualisation, il nous semble nĂ©cessaire dâidentifier et de mettre en Ćuvre une premiĂšre offre thĂ©matique, par exemple autour de lâinformation ou de la culture et du spectacle vivant. Pour des raisons autant pratiques que symboliques, il conviendra dâidentifier un acteur chef de file sur chaque offre thĂ©matique. A cette occasion, lâinfrastructure commune sera consolidĂ©e et complĂ©tĂ©e pour la doter de lâensemble des fonctionnalitĂ©s requises. Les services existants pourront alors ĂȘtre connectĂ©s individuellement Ă lâinfrastructure commune Ă travers une technologie adaptĂ© (API), avant de rejoindre de façon structurelle la plateforme au fur et Ă mesure de la construction des offres thĂ©matiques. 3.3 - FORME JURIDIQUE ET GOUVERNANCE Cette infrastructure de distribution commune, au service des sociĂ©tĂ©s de lâaudiovisuel public, producteurs et Ă©diteurs de services et de contenus, doit ĂȘtre pilotĂ©e au sein dâune entitĂ© indĂ©pendante ou autonome. Les ressources et les actifs de chaque sociĂ©tĂ©, lorsquâelles sont consacrĂ©es Ă ces activitĂ©s, devront ĂȘtre versĂ©es au sein de la nouvelle entitĂ©. Bien entendu, lĂ encore, une Ă©tude dĂ©taillĂ©e devra ĂȘtre conduite pour identifier les missions et les activitĂ©s de la nouvelle entitĂ©, les compĂ©tences et les ressources concernĂ©es au sein de chaque sociĂ©tĂ©, ainsi que les actions de transformation Ă mener. Les Ă©diteurs pourront alors se consacrer Ă la production et lâĂ©dition des services, en favorisant en leur sein lâintĂ©gration des processus de production et dâĂ©dition numĂ©riques avec les processus de production et dâĂ©dition de services de tĂ©lĂ©vision ou de radio, et recherchant les synergies possibles entre ces deux activitĂ©s. Concernant le support juridique de cette nouvelle entitĂ©, deux options nous semblent devoir ĂȘtre Ă©tudiĂ©es. La premiĂšre consiste Ă prendre acte du fait que le centre de gravitĂ© numĂ©rique de lâaudiovisuel public est Ă FTV, et Ă sâappuyer sur lâentitĂ© France TĂ©lĂ©visions Editions NumĂ©riques, Ă laquelle il faudra alors rendre son indĂ©pendance du groupe France TĂ©lĂ©visions, par exemple sous la forme juridique dâun groupement dâintĂ©rĂȘt Ă©conomique (GIE) au sein de lâaudiovisuel public. La deuxiĂšme option consiste Ă dĂ©velopper les missions de lâINA sur le numĂ©rique et Ă les complĂ©ter par la distribution et la valorisation des services numĂ©riques de lâensemble des Ă©diteurs de lâaudiovisuel public. A travers ses missions actuelles, lâINA couvre dĂ©jĂ une grande part de la proposition de valeur
18.
Terra Nova â
Note - 18/18 www.tnova.fr de cette nouvelle entitĂ© : hĂ©bergement et distribution des contenus, indexation, distribution Ă travers des offres gratuites et payantes, valorisation des donnĂ©es auprĂšs de tiers B2B. Dans les deux cas, il sera nĂ©cessaire de dĂ©finir le mode de gouvernance et en particulier la place qui sera faite Ă chacune de sociĂ©tĂ©s concernĂ©es dans le processus de dĂ©cision, ou les garanties, par exemple contractuelles, quant au service qui lui sera assurĂ©. Ce point est crucial. Une intervention rĂ©solue de lâEtat sera Ă©videmment dĂ©terminante. Elle devra sâappuyer sur deux leviers : - la discussion et la dĂ©finition dâune feuille de route partagĂ©e par lâensemble des acteurs, au sein de lâinstance de pilotage stratĂ©gique de lâaudiovisuel public dont la crĂ©ation a Ă©tĂ© prĂ©conisĂ©e par Marc Schwartz dans le rapport « France TĂ©lĂ©visions 2020 : Le chemin de lâambition », - la nĂ©gociation des contrats dâobjectifs et de moyens de Radio France et de France TĂ©lĂ©visions (et sans doute dâun avenant pour les autres sociĂ©tĂ©s), pour y inclure les objectifs communs ainsi dĂ©finis, et conditionner en partie le versement de la ressource publique (par exemple une part correspondant au financement des activitĂ©s numĂ©riques des sociĂ©tĂ©s concernĂ©es) au respect de la feuille de route. LâarrivĂ©e de deux nouveaux dirigeants Ă France TĂ©lĂ©visions et Ă lâINA, ainsi que la nĂ©gociation en cours du contrat dâobjectifs et de moyens de Radio France, constituent pour lâEtat, actionnaire et tutelle du secteur, une occasion unique de faire bouger les acteurs. Il faut la saisir.
19.
Terra Nova â
Note - 19/18 www.tnova.fr ANNEXE - SCHEMA GLOBAL DE LA PROPOSITION
Baixar agora