1. SCÈNE 6 - JULIEN APPARAIT A LA FENETRE DE LOUISE
Louise et Julien s’embrassent
(Quelques secondes après que Julien ait disparu dans le changement
de décor, sa tête apparaît à la fenêtre de Louise, en fond de scène,
alors qu’elle est en train de prier en chemise de nuit.
En voyant la tête de Julien apparaître à sa fenêtre, Louise est pétrifiée
de peur et s’apprête à crier, mais elle reconnaît Julien et se demande
d’abord ce qu’il lui arrive, à mille lieue de croire à un assaut roman-
tique de sa part.)
Louise de Rênal : Julien ?? (Elle ouvre la fenêtre) Que se passe-t-il ??
Qu’est ce que vous faites là ?
Julien : Madame... Je vous aime !
Louise de Rênal : Vous êtes fou ?? (Elle referme brus-
quement la fenêtre sur lui et il tombe lamentable-
ment d’un étage. Alarmée qu’il se soit fait très mal,
elle ouvre la fenêtre et regarde en bas paniquée) Ah
mon Dieu ! Julien ?... Julien ? (Elle ne voit rien
dans l’obscurité, et elle referme la fenêtre) Il s’est
tué … Qu’est ce que j’ai fait !
(Julien réapparaît penaud, hirsute et l’habit dé-
chiré à la fenêtre et frappe faiblement)
Il est vivant ! (Elle ouvre la fenêtre) Vous
m’avez fait une de ces peurs !
Julien : Je vous...
Louise de Rênal (l’interrompt ): Il suffit ! Al-
lez vous en ! Vous êtes devenu fou ?
Louise de Rênal (Haylen) - Julien Sorel (Côme) - Mr de Rênal (Philippe Escande) - Geronimo (Yoann Launay)
Julien (sans assurance) :
Oui Madame, fou de vous.
(Ils ne remarquent pas Elisa qui est entrée sans bruit dans la chambre
et qui s’arrête tétanisée en les voyant. Apparaît Geronimo sur le devant
de la scène, qui ne prête pas attention à Elisa qui sort précipitamment.
Louise et Julien disparaissent, alors qu’apparait Geronimo sur le de-
vant de la scène, qui s’adresse au public).
GERONIMO : Ah l’amour ! Qui transforme le lion en agneau. La
sainte en libertine. L’amour… Qu’il est doux, qu’il est fort! surtout
quand il est interdit... caché... pendant des mois...et qu’il continue à
faire des étincelles. (Les amants réapparaissent dans le lit de Louise,
après l’amour, nageant en plein bonheur.)
L’entrée d’Elisa et l’insert Geronimo
2. Julien :
VOUS L’AI JE DIT BELLE DAME
JE SUIS TOMBÉ D’UN SEUL COUP SOUS LE CHARME
VOUS AVEZ MIS LE BONHEUR EN MON ÂME
ET MON COEUR EN ÉMOI ET VOUS ?
Louise :
VOUS L’AI JE DIT CHER AMI
VOUS RÉVEILLEZ UNE FLAMME ENDORMIE
QUAND JE VOULAIS MAITRISER L’INCENDIE
DE MON CORPS EN ÉMOI ET VOUS ?
Julien :
AH ! SI J’OSAIS VOUS ÉCRIRE
CES SENTIMENTS QU’ON VOUDRAIT S’INTERDIRE
LE TEMPS PERDU À CACHER NOS DÉSIRS
( MAIS) AUJOURD’HUI JE L’AVOUE ET VOUS ?
Louise :
AH ! SI J’OSAIS VOUS LES DIRE
TOUS CES TOURMENTS QU’IL FAUT RETENIR
AUTANT DE NUITS PASSÉES À SE MENTIR
( MAIS) AUJOURD’HUI JE L’AVOUE ET VOUS ?
Ensemble :
DÈS QUE JE SUIS CONTRE TOI
L’INTERDIT VOLE EN ÉCLAT, VOLE EN ÉCLAT
TANT PIS SOYONS POUR
LES MAUDITS MOTS D’AMOUR
DISONS NOUS SANS DÉTOUR
LES MOTS MÉLOS DES BEAUX MÉLOS
TANT PIS SOYONS FORTS
Chanson : Les maudits mots d’amour
Louise et Julien
Livret : Alexandre Bonstein
Mise en scène : François Chouquet/Laurent Seroussi
Auteurs chansons : Zazie/Vincent Baguian
Musiques : William Rousseau/SorelLivret de l’Opéra Rock Le Rouge et le Noir - Au Palace dès le 29 septembre 2016
LES NON-DITS MIS À MORT
POURVU QU’ON OSE ENCORE
LES MOTS MÉLOS DES BEAUX MÉLOS
TANT PIS SOYONS POUR
LES MAUDITS MOTS D’AMOUR
DISONS TOUT SANS DÉTOUR
LES MOTS MÉLOS DES BEAUX MÉLOS
S’IL SUFFISAIT DE SOUFFRIR
POUR ÉPARGNER CEUX QUE L’ON VA TRAHIR
S ‘ABANDONNER SANS REMORD AU PLAISIR
DÉFENDU QUI ME TUE ET VOUS ?
MAIS DANS L’IVRESSE DE TES BRAS
TOUT LE RESTE VOLE EN ÉCLAT, VOLE EN ÉCLAT
TANT PIS SOYONS POUR
LES MAUDITS MOTS D’AMOUR
DISONS NOUS SANS DÉTOUR
LES MOTS MÉLOS DES BEAUX MÉLOS
TANT PIS SOYONS FORTS
LES NON-DITS MIS À MORT
POURVU QU’ON OSE ENCORE
LES MOTS MÉLOS DES BEAUX MÉLOS
TANT PIS SOYONS POUR
LES MAUDITS MOTS D’AMOUR
DISONS TOUT SANS DÉTOUR
LES MOTS MÉLOS DES BEAUX MÉLOS
VOUS DISPOSEZ DE MON SORT
CE N’EST PLUS DIEU MAIS C’EST VOUS QUE J’ADORE
ET JE VOUS JURE À LA VIE À LA MORT
DE ME PERDRE À CE JEU ET VOUS ?
3. L’intrusion de Mr de Rênal
(C’est pendant que leurs voix et la musique sont fortes et
exaltées qu’ils sont interrompus par des coups à la porte. )
M. de Rênal : Louise ?
Louise de Rênal : Oh mon Dieu (à Julien) Cachez vous ! (Julien se
cache sous le canapé).
M. de Rênal : Louise ?
Louise de Rênal (paniquée): Oui, voilà, j’arrive.
M. de Rênal : Vous vous enfermez maintenant ?
Louise de Rênal : Oui... C’est la migraine.
M. de Rênal : La migraine ?... Quelle machine compliquée que la
femme... (Louise remarque que le chapeau de Julien est posé sur le lit
et elle va jeter quelque chose dessus pour le cacher.)
M. de Rênal : Et vous n’êtes pas encore habillée? Louise ! Nous allons
être en retard.
Louise de Rênal : En retard ?
M. de Rênal : Nous dînons chez les Valenods Louise ! Allons, dépê-
chez vous. Le Maire de Verrière se doit d’être ponctuel. Il sort de la
chambre, Julien va pour sortir de sa cachette, mais M. de Rénal ouvre
à nouveau la porte. Julien a juste le temps de se re-cacher.
M. de Rênal : Savez vous où est le petit Sorel ?
Louise de Rênal : Le petit... Non.
M. de Rênal : Valenod a encore insisté pour que nous l’emmenions
avec nous… J’ai parfois le sentiment que c’est lui qu’on invite pour Livret : Alexandre Bonstein
Mise en scène : François Chouquet/Laurent Seroussi
Auteurs chansons : Zazie/Vincent Baguian
Musiques : William Rousseau/Sorel
faire son numéro de singe savant «tralalilum tralalilarum» et et que
je ne suis qu’un pièce rapportée (il rit) Je ne manque pourtant pas
d’esprit. Tenez voici la dernière plaisanterie que j’ai apprise (il rit à
l’avance en la récitant)
« Un général tient tendrement la main de sa
femme, qui est en train de mourir. Elle lui dit :
Mon chéri, je ne peux pas partir sans t’avouer
que je t’ai trompé deux fois depuis que nous
sommes mariés. Deux fois? demande le mari,
ce n’est pas très grave ! Mais avec qui ? La
femme répond: La première fois avec ton of-
ficier d’ordonnance et la deuxième avec ton
23e régiment d’artillerie! »
(M. de Rênal rit de sa blague. Son rire est es-
tompé par le choeur des prisonniers, et il dis-
parait dans le changement de décor.)