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1  · DĂ©cembre 2009 Direction fĂ©dĂ©rale des mensurations cadastrales
Revue spĂ©cialisĂ©e  
consacrée au cadastre suisse
cadastrecadastre
Schweizerische Eidgenossenschaft
Confédération suisse
Confederazione Svizzera
Confederaziun svizra
Département fédéral de la défense,
de la protection de la population et des sports DDPS
armasuisse
Office fédéral de topographie swisstopo
Editorial 3
Articles techniques
	 Le cadastre RDPPF – une importante contribution Ă  la sĂ©curitĂ©
juridique de la propriĂ©tĂ© fonciĂšre 4  – 5
	 Fondements du cadastre 6  –  7
	 La nouvelle ordonnance sur le cadastre des restrictions
de droit public Ă  la propriĂ©tĂ© fonciĂšre (OCRDP) 8  – 10
	 L’OCRDP dans le contexte du droit fĂ©dĂ©ral 11 – 12
	 ModÚle-cadre pour les données du cadastre des restrictions
de droit public Ă  la propriĂ©tĂ© fonciĂšre 13 – 14
	 L’importance du cadastre RDPPF pour l’amĂ©nagement du territoire  15  – 16
	 Mise en oeuvre du cadastre RDPPF dans le canton de Zurich 17 – 19
Communications
	 Nouvelle organisation de la D+M 20
	 Suivi (monitoring) du bĂ©nĂ©fice que l’économie nationale retire
des donnĂ©es de la MO – Indicateurs pour 2008 21
	 La Suisse et le Liechtenstein renouvellent leur convention sur
la mensuration officielle 22
	 RĂ©vision de la directive GNSS 23
	 Circulaires et Express: derniĂšres publications 24
	 Nouveaux ingénieurs géomÚtres brevetés en 2009 24
Manifestations et formation continue
	 Examen d’Etat 2010 pour l‘obtention du brevet d‘ingĂ©nieur gĂ©omĂštre 25
	 Colloques de l’Office fĂ©dĂ©ral de topographie swisstopo 25
	 Spirgartentreffen 2010 25
Divers
	 Fin des travaux de la mensuration officielle (MO93) dans
le canton d‘Obwald 26
	 Sur les traces de la mensuration en GrĂšce 27
Impressum
RĂ©daction: Karin Selhofer, Elisabeth BĂŒrki Gyger,
Marc Nicodet, Jean-Paul Miserez
Tirage: 520 français  /  1050 allemand
Parution: 3 fois par an
Adresse de la rédaction:
Office fédéral de topographie swisstopo
Direction fédérale des mensurations cadastrales
Seftigenstrasse 264, 3084 Wabern
TĂ©lĂ©phone 031  963 23 03 · Fax 031  963 22 97
infovd@swisstopo.ch
www.cadastre.ch
Couverture reproduite avec l’autorisation de 	
l’Office de l’information gĂ©ographique du
canton de Berne du 20 mai 2008
Contenu
adastre
LĂ©gende
	 Mensuration officielle
	 Cadastre RDPPF
	 Article général
cadastre ·  1   · DĂ©cembre 2009
cadastre ·  1   · DĂ©cembre 2009 3
ChĂšre lectrice, cher lecteur,
Vous tenez entre vos mains le premier numéro de «cadastre», la nouvelle revue
spécialisée entiÚrement dédiée au cadastre! Ce nouveau périodique succÚde à
«INFO D+M», le bulletin d’information destinĂ© aux professionnels de la mensura-
tion et paraĂźtra trois fois par an comme ce dernier.
Cette nouvelle revue marque un changement de dimension: à l’avenir, le systùme
­cadastral suisse comportera une composante de droit public (restrictions de la pro-
priété fonciÚre) en plus de sa composante de droit privé (registre foncier et mensu-
ration officielle). Ce faisant, la Suisse sera l’un des premiers pays au monde à
étendre son systÚme cadastral à ce domaine et accroßtra ainsi la sécurité du droit
en matiÚre de propriété fonciÚre.
Il nous tient particuliùrement à coeur d’informer, par le biais de cette nouvelle
­revue spĂ©cialisĂ©e, l’ensemble des acteurs concernĂ©s et des personnes intĂ©ressĂ©es
par ce cadastre de son Ă©volution et de ses nouveautĂ©s et d’aborder des sujets
techniques d’actualitĂ©. Le lectorat actuel, les professionnels de la mensuration,
s’ouvrira à toutes celles et à tous ceux qui participent à la mise en place et à
­l’exploitation du cadastre des restrictions de droit public Ă  la propriĂ©tĂ© fonciĂšre
(cadastre RDPPF). Outre les thĂšmes propres Ă  la mensuration officielle, des sujets
ayant trait au cadastre RDPPF ou au registre foncier seront de plus en plus fré-
quemment abordĂ©s Ă  l’avenir. La revue spĂ©cialisĂ©e viendra ainsi complĂ©ter le site
Internet www.cadastre.ch qui a été également réorganisé.
Le premier numĂ©ro est largement consacrĂ© au cadastre RDPPF et Ă  l’ordonnance
qui lui est associée, entrée en vigueur le 1er
octobre 2009.
Votre opinion nous intĂ©resse: Ă©crivez-nous Ă  l’adresse infovd@swisstopo.ch et
faites-nous savoir ce qui vous plaĂźt dans notre nouvelle revue ou ce que vous
­souhaiteriez voir modifié. Indiquez-nous également si vous souhaitez rédiger un
article ou si vous désirez obtenir des informations supplémentaires concernant
un thÚme donné.
J’espĂšre que vous prendrez plaisir Ă  la lecture de ce premier numĂ©ro et qu’il recĂš-
lera bon nombre d’informations intĂ©ressantes pour vous. Je serais trĂšs heureux si
vous attendiez le prochain numéro avec impatience, à peine la lecture de celui-ci
achevée.
Permettez-moi enfin de vous souhaiter, Ă  vous et Ă  vos proches, de joyeuses FĂȘtes
et une bonne annĂ©e 2010. Qu’elle soit source de bonheur, de rĂ©ussite et de satis-
factions tant dans la sphÚre privée que sur le plan professionnel.
Fridolin Wicki
Responsable de la Direction fédérale des mensurations cadastrales
Editorial
Fridolin Wicki
Responsable de la Direction
­fédérale des mensurations
­cadastrales
Plans
RĂšglement
Domaine Description
	 AmĂ©nagement	du	territoire	 ‱		Plans	d’affectation	(cantonaux	/	communaux)
	 Routes	nationales	 ‱		Zones	rĂ©servĂ©es	des	routes	nationales
‱		Alignements	des	routes	nationales
	 Chemins	de	fer	 ‱		Zones	rĂ©servĂ©es	des	installations	ferroviaires
‱		Alignements	des	installations	ferroviaires
	 AĂ©roports	 ‱		Zones	rĂ©servĂ©es	des	installations	aĂ©roportuaires
‱		Alignements	des	installations	aĂ©roportuaires
‱		Plan	de	la	zone	de	sĂ©curitĂ©	des	aĂ©roports
	 Sites	polluĂ©s	 ‱		Cadastre	des	sites	polluĂ©s	
‱		Cadastre	des	sites	polluĂ©s	–	domaine	militaire
‱		Cadastre	des	sites	polluĂ©s	–	domaine	des	aĂ©rodromes	civils	
‱		Cadastre	des	sites	polluĂ©s	–	domaine	des	transports	publics
	 Protection	des	eaux	souterraines	 ‱		Zones	de	protection	des	eaux	souterraines
‱		PĂ©rimĂštres	de	protection	des	eaux	souterraines
	 Bruit	 ‱		DegrĂ©	de	sensibilitĂ©	au	bruit	(dans	les	zones	d’affectation)
	 ForĂȘt	 ‱		Limites	de	la	forĂȘt	(dans	des	zones	Ă 	bĂątir)
‱		Distances	par	rapport	Ă 	la	forĂȘt
4 cadastre ·  1   · DĂ©cembre 2009
Articles techniques
En Suisse, tout propriétaire foncier doit respecter, 	
dans l’utilisation de son terrain, un certain nombre 	
de conditions cadre qui lui sont imposées par le légis-
lateur ou par les autoritĂ©s. Il s’agit de tenir compte 	
de nombreuses lois, ordonnances et restrictions dé-
nommées restrictions de droit public à la propriété fon-
ciÚre (RDPPF). Plusieurs autorités différentes sont im-­
pliquĂ©es dans ce processus, rendant aujourd’hui indis-
pensable un parcours de bureaux en bureaux lorsque
l’on veut rassembler les informations relatives à une
parcelle donnée. Et, malgré tout, les propriétaires ne
sont jamais sûrs de connaßtre toutes les restrictions qui
touchent leur parcelle. De plus, le nombre de restric-
tions de droit public qui touchent à la propriété ne
cesse de croĂźtre. Le nouveau cadastre mis en place Ă©li-
minera cette situation insatisfaisante et améliorera sen-
siblement la sécurité juridique.
Le contenu
Les principales restrictions seront rassemblées et repré-
sentées clairement dans le nouveau cadastre. Une
­RDPPF est constituĂ©e d’une part par un plan et, d’autre
part, par un rÚglement. Dans le plan, on définit la zone
sur laquelle une RDPPF donnée (par exemple une zone
de construction) est en vigueur. Dans le rĂšglement 	
(par exemple dans le rùglement de constructions d’une
commune), on définit ce que cette restriction contient
et quel est son effet. Ces informations seront dispo-
nibles sous forme numérique ou sous forme analogique.
Dans une premiĂšre phase, le cadastre se limitera Ă  17
restrictions principales, issues de huit domaines diffé-
rents (voir tableau ci-dessous). Un élargissement ulté-
rieur de ce catalogue minimum de RDPPF est de la
compétence du Conseil fédéral.
Les cantons pourront toutefois y adjoindre d’autres
­restrictions touchant la propriété fonciÚre sur leur terri-
toire, pour autant qu’elles rĂ©pondent aux critĂšres sui-
vants:
‱	avoir une gĂ©omĂ©trie dĂ©finie sans ambiguĂŻtĂ© (sur le
terrain ou sur un plan)
‱	concerner un nombre significatif de parcelles (et
pas seulement une ou quelques parcelles, cas dans
lesquels l’information peut ĂȘtre assurĂ©e, aujourd’hui
dĂ©jĂ , par l’inscription d’une mention au registre
­foncier)
‱	ĂȘtre en vigueur.
Les utilisateurs du nouveau cadastre
En plus des propriétaires et des différents acteurs du
marché immobilier, les autorités et les administrations
publiques pourront aussi tirer profit du cadastre RDPPF.
Les autoritĂ©s disposeront d’un excellent instrument qui
leur permettra de s’acquitter de leur devoir d’informa-
tion de maniĂšre efficace. Cela va tout Ă  fait dans le
sens de la stratégie de e-gouvernement de la Confédé-
Le cadastre RDPPF – une importante contribution 
à la sécurité juridique de la propriété fonciÚre
La Suisse est un des tous premiers pays au monde à introduire un cadastre qui documente systéma-­
tiquement les restrictions de droit public à la propriété fonciÚre (RDPPF). Ces restrictions seront rendues
publiques de maniÚre centralisée, permettant ainsi de renforcer la sécurité juridique dans le domaine
de la propriĂ©tĂ© fonciĂšre. L’ordonnance sur le cadastre RDPPF 1
, qui est basée sur la loi fédérale sur la
géoinformation, est entrée en vigueur le 1er
octobre 2009. La mise en oeuvre de ce nouveau systĂšme
d’information fiable et officiel peut ainsi dĂ©buter.
Tableau: Les 17 RDPPF
de la premiÚre phase
1  
Ordonnance sur le ca-
dastre des restrictions 	
de droit public Ă  la pro-
priété fonciÚre (OCRDP), 	
RS 510.622.4.
cadastre ·  1   · DĂ©cembre 2009 5
ration qui demande d’organiser les procĂ©dures adminis-
tratives de maniĂšre plus efficiente et donc d’en amĂ©-­
liorer et d’en simplifier l’accessibilitĂ©. Quant aux ­acteurs
Ă©conomiques, ils pourront gagner du temps et de l’ar-
gent en disposant trĂšs facilement, grĂące au nouveau
cadastre, d’informations adĂ©quates sur la ­propriĂ©tĂ© fon-
ciĂšre.
De plus, le cadastre RDPPF permettra d’accroĂźtre la sĂ©-
curité juridique. La propriété fonciÚre en Suisse est gre-
vĂ©e de plus de 700 milliards de francs d’hypothĂšques,
soit plus de 100’000.– francs par habitant. Cela met en
Ă©vidence l’importance de pouvoir disposer rapidement
d’informations fiables sur la propriĂ©tĂ© ainsi que l’impor-
tance Ă©conomique de ce nouveau cadastre RDPPF, qui
vient compléter les deux autres piliers du systÚme ca-
dastral helvétique, à savoir le registre foncier et la men-
suration officielle.
L’organisation
La Confédération et les cantons se partagent la con-
duite du cadastre RDPPF et ils en assument les frais
d’exploitation en commun. La ConfĂ©dĂ©ration dĂ©finira
l’orientation stratĂ©gique ainsi que les exigences mini-
males pour le cadastre en matiùre d’organisation, d’ad-
ministration, d’harmonisation, de qualitĂ© des donnĂ©es,
de mĂ©thodes et de procĂ©dures. Elle a dĂ©lĂ©guĂ© l’exercice
de la haute surveillance sur le cadastre RDPPF à l’office
fédéral de topographie swisstopo, lequel a attribué
cette tùche à la Direction fédérale des mensurations ca-
dastrales. Les cantons, de leur cĂŽtĂ©, fixent l’organisa-
tion en vue de la conduite du cadastre et définissent les
organes responsables.
Le cadastre RDPPF sera introduit en deux Ă©tapes. Jus-
qu’en 2015, entre deux et cinq cantons introduiront
le cadastre. Les autres cantons pourront bénéficier des
expériences ainsi acquises et introduire, à leur tour,
leur propre cadastre jusqu’en 2019.
Mais les premiÚres études et prototypes réalisés en pa-
rallĂšle de l’établissement des bases juridiques ont mon-
trĂ© que bon nombre d’informations sont dĂ©jĂ  existantes
selon la qualité requise dans les cantons, et que le prin-
cipal challenge se situera au niveau de l’organisation
administrative du cadastre et de la mise en place d’un
systĂšme performant et fiable, tant au niveau de la mise
Ă  jour que de la diffusion.
Un nouveau secteur d’activitĂ©
Le cadastre RDPPF ne fait l’objet d’aucun monopole
ni d’aucune exclusivitĂ© professionnelle. NĂ©anmoins, la
qualité des informations publiées, la complexité des
procédures de contrÎle et de superposition des couches
de donnĂ©es et la nĂ©cessitĂ© d’avoir recours aux techno-
logies les plus récentes requiÚrent des professionnels
Illustration 2: GrĂące au
cadastre RDPPF, fini les
recherches longues et
laborieuses!
disposant d’une formation technique, administrative 	
et juridique d’excellent niveau. Ces spĂ©cialistes seront
sans doute aussi sollicités dans le domaine de la numé-
risation et de la modélisation des données. Il serait
­également illusoire de penser que la simple lecture d’un
extrait du cadastre RDPPF pourra répondre immédiate-
ment Ă  toutes les questions que se pose le citoyen
lambda. Les professionnels pourront apporter ici aussi
les explications et l’accompagnement attendus par bon
nombre d’utilisateurs. Enfin, les organismes publics ou
semi-privés chargés de la gestion du cadastre RDPPF
auront sans doute recours à des spécialistes bien for-
més.
Pour plus d’informations
Vous trouverez plus d’informations sur le cadastre
­RDPPF sous www.cadastre.ch, qui englobe maintenant,
outre le portail bien connu de la mensuration officielle,
ceux du cadastre RDPPF et du registre foncier. Ainsi,
tous les thÚmes touchant à la propriété fonciÚre sont
rassemblĂ©s sous une mĂȘme banniĂšre (portail et adresse
identiques).
Sur le portail du cadastre RDPPF, vous pouvez par ex-
emple vous procurer le «Rapport explicatif relatif Ă  l’or-
donnance sur le cadastre RDPPF» (disponible en fran-
çais, allemand et italien) qui est un excellent document
de synthÚse pour les professionnels désireux de se pen-
cher un peu plus en détail sur ce cadastre.
Nous avons Ă©galement mis Ă  votre disposition (a Do-
cumentation a Publications) une présentation modÚle
PowerPoint (en français et en allemand) que vous pou-
vez utiliser dans le cadre de vos propres présentations.
Une nouvelle plaquette d’information destinĂ©e au
grand public, baptisĂ©e «Le cadastre RDPPF – Un sys-
tùme d’information fiable et officiel qui informe sur les
principales restrictions de droit public à la propriété
fonciĂšre», a aussi Ă©tĂ© rĂ©alisĂ©e. D’un abord facile, elle
expose en quelques pages les tenants et les aboutis-
sants du cadastre, son importance, les avantages dont
il est porteur et son mode de fonctionnement. Vous
pouvez la télécharger en français, en allemand et en
italien à l’adresse www.cadastre.ch ou l’obtenir gratui-
tement en envoyant un courriel Ă  infovd@swisstopo.ch.
Cette plaquette vise Ă  rapprocher le cadastre RDPPF
non seulement des autorités mais également de la po-
pulation dans son ensemble. Vous ĂȘtes donc toutes et
tous cordialement invités à largement diffuser cette
brochure au sein de votre clientĂšle.
Marc Nicodet
Direction fédéral des mensurations cadastrales
swisstopo, Wabern
marc.nicodet@swisstopo.ch
6 cadastre ·  1   · DĂ©cembre 2009
Les professionnels de tous horizons qui se consacrent
aux questions en lien avec le ­cadastre devraient ĂȘtre
­familiers avec ces principes.
Objets du cadastre
Les objets géoréférencés et leurs caractéristiques spé-­
cifiques constituent le coeur de tout cadastre. Dans le
cas du registre foncier, il s’agit de la parcelle avec son
propriĂ©taire, et dans le cas des plans d’affectation, il
s’agit d’une zone et de son genre d’affectation. La
­notion d’objet du territoire a fait ses preuves comme
­désignation générale de tels objets du cadastre. Par
­objet du territoire, on entend un espace dans les ­limites
duquel rĂšgnent des conditions homogĂšnes1
. Ces con-
ditions peuvent ĂȘtre de nature juridique, physique,
­économique, ethnologique, etc., les aspects juridiques
exerçant, sous une forme ou sous une autre, une in-
fluence sur la plupart des thĂšmes. Un objet de type
­bùtiment se définit par exemple par ses délimitations
physiques mais doit satisfaire Ă  un large Ă©ventail
­d’obligations ­dĂ©coulant du droit de la construction 2
.
Structures du cadastre
D’un point de vue purement technique, tous les objets
du territoire enregistrés dans un cadastre pourraient
ĂȘtre gĂ©rĂ©s de maniĂšre non structurĂ©e au sein d’une
banque de données. Une structuration des objets orien-
tée modÚle et indépendante de tout systÚme est toute-
fois à la base d’une protection efficace de l’investisse-
ment consenti dans un cadastre. Le langage de descrip-
tion de données INTERLIS, qui a largement fait ses
preuves, constitue par ailleurs un outil de modélisation
qui n’a pas d’équivalent au niveau international.
La subdivision du modÚle en volets juridiques, théma-
tiques et organisationnels dans des couches indépen-
dantes crĂ©e les conditions d’une administration durable
et efficace du cadastre.
Principes du cadastre
La nature des systÚmes cadastraux est marquée pour
l’essentiel par les quatre principes suivants 3
:
UnicitĂ©: des modifications ne peuvent ĂȘtre entreprises
dans le systùme cadastral que si l’objet du territoire est
­dĂ©fini avec clartĂ© et sans Ă©quivoque. Dans le cas d’ob-
jets du territoire de nature juridique, les relations et le
sujet de droit doivent Ă©galement ĂȘtre dĂ©signĂ©s avec
clarté et sans équivoque.
Les objets du territoire ne doivent pas présenter de
con-tradictions au niveau de leur contenu.
Assentiment: des modifications ne peuvent ĂȘtre entre-
prises dans le systĂšme cadastral que si les titulaires de
droits et toutes les parties concernées ont donné leur
­assentiment.
Inscription: une modification d’objets du territoire
n’entre en force qu’à son inscription dans le systùme
cadastral.
Transparence: le contenu juridiquement ­valable du
­systùme cadastral est d’accùs ­public. Les tiers de bonne
foi peuvent tenir pour acquis le fait que le contenu du
systĂšme cadastral est correct.
MĂ©thodes du cadastre
Une méthode de base des systÚmes cadastraux mo-
dernes est l’enregistrement sur titre des objets du ter-
ritoire en leur sein. Dans le cas d’objets du territoire 	
de nature juridique, le lien entre l’objet du territoire et
le sujet titulaire de droits ou juridiquement concerné
s’effectue toujours via une relation de droit.  
Autrement dit, la définition sur la base du droit des ob-
jets du territoire de nature juridique influe sur la con-
duite du titulaire de droits ou de la partie concernée.
La mise en oeuvre de cette relation orientée Objet juri-
dique  a  Lien juridique  a  Sujet de droit au sein du sys-
tĂšme cadastral est appelĂ©e l’enregistrement sur titre.
Cet enregistrement est lié à un objet et donc à un terri-
toire. Ce n’est pas la dĂ©cision de droit qui est enregis-
trĂ©e dans le ­cadastre, c’est son incidence juridique (le
titre) qui est inscrite comme objet du territoire de na-
ture juridique. L’inscription du titre rend la modification
objective sur le territoire.
Exemple en droit privĂ©: ce n’est pas l’acte de vente
d’un immeuble qui est enregistrĂ©, mais le nouveau
­régime de propriété qui en découle.
Exemple en droit public: ce n’est pas la dĂ©cision insti-
tuant les zones d’affectation qui est enregistrĂ©e, mais
les nouvelles affectations du territoire qu’elle fixe.
Une autre méthode centrale décrit la détermination
de­ limites au sein du cadastre.
Une limite naüt du passage d’un objet du territoire à
un objet du territoire voisin.
Les limites naissent de la dĂ©limitation d’une catĂ©gorie
d’objets du territoire (exemple: zone d’habitation H2)
par rapport Ă  d’autres catĂ©gories d’objets de territoires
Fondements du cadastre
L’introduction du cadastre RDPPF (cadastre des restrictions de droit public Ă  la propriĂ©tĂ© fonciĂšre)
ravive le dĂ©bat autour des questions cadastrales. Une vision claire de la nature profonde d’un cadastre
est nĂ©cessaire si l’on veut traiter les dĂ©fis actuels en toute objectivitĂ©. Les sept facettes d’un cadastre
­prĂ©sentĂ©es ci-dessous dĂ©crivent les fondements d’un systĂšme cadastral durable.
1
Kaufmann, JĂŒrg 
­Steudler, Daniel.
­Cadastre 2014, Vision
pour un systÚme ca-­
dastral dans le futur.
­Brighton: FIG, 1998.
www.cadastre.ch a
­Cadastre RDPPF a
­Documentation a
­Publications
2
Kaufmann, JĂŒrg. Die
Bedeutung der Infor-­
mationsebenen Boden-
bedeckung und Einze-
lobjekte in der amtlichen
­Vermessung. Geomatik
und Landmanagement.
2002
3
Henssen Jo. Basic prin-
ciples of the main ca-
dastral systems in the
world. 1995.
cadastre ·  1   · DĂ©cembre 2009 7
voisins (exemple: zone d’habitation H3 et zone de
constructions publiques). Les limites naissent donc de
maniÚre passive et ne cons­tituent pas des objets du
­territoire par ­elles-mĂȘmes. Il en rĂ©sulte qu’un cadastre
ne comporte que des objets du territoire de type sur-­
facique. Les limites sont localisées par des coordonnées
et ne sont donc pas uniquement décrites par du texte.
Processus du cadastre
La documentation durable du territoire au moyen d’un
cadastre englobe un grand nombre de processus aux
exigences trÚs diverses. Les trois processus clés de la di-
rection du cadastre, de l’utilisation du cadastre et de
la tenue du cadastre ont fait leurs preuves comme
structure sommaire d’un modùle de processus du ca-
dastre et introduisent le niveau de transparence requis
dans le déroulement des opérations.
La planification et le pilotage du cadastre relĂšvent de
la direction du cadastre.
Les processus de l’utilisation du cadastre garantissent
par un accĂšs efficace au contenu la mise en oeuvre du
principe de transparence. L’utilisation peut et doit ĂȘtre
considérée indépendamment de la tenue du cadastre.
L’administration du cadastre garantit la parfaite traça-
bilité des modifications apportées au contenu du ca-
dastre.
Le processus de l’infrastructure du cadastre garantit
la gestion et l’entretien Ă  long terme de l’intĂ©gralitĂ© du
contenu du cadastre qu’il tient à la disposition de son
administration et de son utilisation.
Technique du cadastre
Les systÚmes cadastraux font partie intégrante des
­infrastructures de gĂ©odonnĂ©es. Les mĂȘmes principes
techniques de base s’appliquent par voie de consĂ©-
quence. Le cadre technique de base est fixé par Inter-
net et forme l’épine dorsale de tout systĂšme cadastral
moderne. Dans la structure en couches fréquemment
utilisée, la gestion des données, les services de données	
et l’utilisation des donnĂ©es sont a priori traitĂ©s indĂ©-
pendamment les uns des autres.
Une trop grande importance est souvent accordée à
la technique des systÚmes cadastraux alors que des as-
pects aussi primordiaux que l’organisation des proces-
sus, la modĂ©lisation, l’organisation de la mise en place
ou le financement sont négligés. La rÚgle suivante reste
toujours valable: les dĂ©fis posĂ©s par l’exploitation d’un
systùme cadastral relùvent à 80 % de l’organisation et
à 20 % de la technique.
Qualité du cadastre
La qualitĂ© d’un cadastre peut ĂȘtre mesurĂ©e à l’aune de
trois critĂšres: «complet – actuel – aussi prĂ©cis que cela
est nécessaire».
Un cadastre comprend tous les objets du territoire d’une
unité politique sur la base de ­limites localisées sans
équivoque par des coordonnées et fournit, ce faisant,
une documentation complĂšte du territoire.
Un trĂšs grand nombre de dĂ©cisions (environ 80 %) prises
en politique, dans les domaines Ă©conomique, scienti-
fique, administratif, etc. sont basées sur une référence
spatiale. L’actualitĂ© du contenu du cadastre constitue
dÚs lors une condition indispensable à la prise de déci-
sions fondées.
La précision requise pour un thÚme du cadastre est con-
ditionnée par la portée économique, juridique et poli-
tique de la délimitation. Une tolérance de précision doit
impĂ©rativement ĂȘtre fixĂ©e et communiquĂ©e pour chaque
thĂšme. L’exigence de contenus cadastraux d’une prĂ©ci-
sion absolue conduit toujours à des différences de na-
ture juridique. DĂ©finir des valeurs absolues pour des dis-
tances aux limites alors que les limites elles-mĂȘmes sont
associées à des tolérances est, par exemple, dépourvu
de sens.
Conclusion
Ces principes marquent de leur empreinte la nature d’un
systùme cadastral moderne. L’attitude à adopter pour
traiter dans la durée les défis posés par la documenta-
tion du territoire apparaßt au travers des différentes fa-
cettes décrites. La portée de cette attitude comme base
d’un dĂ©veloppement durable a étĂ© brillamment expo-
sée par Klaus Töpfer dans son intervention intitulée
«For a More Just World – the Surveyors’ Role for Achie-
ving Sustainable Development», laquelle a suscité un
vif intĂ©rĂȘt lors du congrĂšs de la FIG de ­Munich 4
.
Christian Kaul
Sennhauser Werner  Rauch AG, Dietikon
christian.kaul@swr.ch
JĂŒrg Kaufmann
Kaufmann Consulting, RĂŒdlingen
jkcons@swissonline.ch
4
	Töpfer, Klaus. Interven-
tion au congrĂšs de la 	
FIG de Munich. «For a
More Just World – the
Surveyors’ Role for
Achieving Sustainable
Development. 2006».
En général	 SystÚme cadastral	 Exemple dans le droit 	
		 public
Objet du droit	 Objet spatial juridique	 Zone de protection des 	
	 	 eaux souterraines
Relation de droit	 Le droit dĂ©finit des	 Droit de l‘environnement
	 conditions
Sujet du droit	 Personnes physiques 	 Toute personne ayant une
	 ou morales ayant droit 	 relation spatiale en lien avec
	 ou concernées	 cette zone de protection
§
Exigences
de la
clientĂšle
Utilité et
satisfaction
de la
­clientÚle
Direction du cadastre
Utilisation du cadastre
Tenue du cadastre
Administration du cadastre
Infrastructure du cadastre
Fig. 1: lien objet juridique –
­sujet de droit
Fig. 2: modùle des proces-
sus d’un systùme cadastral
8 cadastre ·  1   · DĂ©cembre 2009
Depuis un certain temps déjà, des efforts sont déployés
en Suisse, tant sur le plan politique qu’aux niveaux
technique et juridique, sur des questions relatives Ă  la
publication d’informations sur les restrictions de droit
public Ă  la propriĂ©tĂ© fonciĂšre (RDPPF). L’article 75a ali-
néa 3 Cst.2
et l’article 16 ss.  LGĂ©o 3
ont jeté les bases
nĂ©cessaires Ă  la mise en place d’un cadastre des restric-
tions de droit public à la propriété fonciÚre (cadastre
RDPPF). L’OCRDP, mise en vigueur par le Conseil fĂ©dĂ©ral
le 1er
octobre 2009, va désormais permettre de passer
à une phase de réalisation concrÚte.
Nous donnons ci-dessous une vue d’ensemble de cer-
tains des aspects de cette ordonnance. Il est recom-
mandé, pour des informations plus complÚtes et appro-
fondies, de se reporter Ă  l’OCRDP elle-mĂȘme et au
­rapport explicatif  4
qui l’accompagne. Le cadre juridique
de l’OCRDP est traitĂ© par l’article «L’OCRDP dans le
contexte du droit fédéral» de la présente édition.
Contenu du cadastre
Les RDPPF se composent de géodonnées de base et de
dispositions juridiques associées. Ainsi, toutes les dispo-
sitions de l’OGĂ©o 5
et de l’OGĂ©o-swisstopo 6
s’appliquent
Ă©galement aux RDPPF, pour autant que l’OCRDP ne
contienne aucune disposition dérogatoire.
Le cadastre comprend:
a)	 les gĂ©odonnĂ©es de base dĂ©signĂ©es Ă  l’annexe 1
OGéo (dans le «catalogue des géodonnées de
base») comme faisant partie du cadastre (marquées
d’une croix dans la colonne «Cadastre RDPPF»);
b)	 les géodonnées de base liant les propriétaires,
­désignées par le canton;
c)	 les dispositions juridiques qui, formant un tout 	
avec les géodonnées de base qui leur sont associées,
décrivent directement la restriction de propriété et
sont rĂ©gies par la mĂȘme procĂ©dure (exemple:
­rÚglement des constructions associé à un plan de
zones);
d)	 les renvois aux bases légales des restrictions à la
­propriété fonciÚre (exemple: loi cantonale sur les
constructions, loi fĂ©dĂ©rale sur l’amĂ©nagement du
territoire);
e)	 des informations et des renvois supplémentaires
­servant à la bonne compréhension des RDPPF, pour
autant qu’elles soient prĂ©vues dans le modĂšle de
données minimal.
Un modĂšle-cadre, applicable Ă  tous les domaines tech-
niques, est élaboré pour les jeux de données du ca-
dastre RDPPF. Des modĂšles de donnĂ©es minimaux (art. 9
OGĂ©o) et des modĂšles de reprĂ©sentation (art. 11 OGĂ©o)
seront également établis pour tous les jeux de géodon-
nées de base relevant du droit fédéral.
Inscription au cadastre
Le service en charge des jeux de données RDPPF (par
exemple l’Office fĂ©dĂ©ral de l’aviation civile OFAC pour
les alignements des installations aéroportuaires) met
les données (géodonnées de base et dispositions juri-
diques) à la disposition de l’organisme responsable du
cadastre sous une forme numérique. Il doit confirmer
‱	que les RDPPF dĂ©cidĂ©es sont effectivement reprĂ©sen-
tées par les données fournies,
‱	que les RDPPF sont en vigueur et
‱	qu’elles ont fait l’objet d’un examen de conformitĂ©
avec la décision prise.
L’organisme responsable du cadastre vĂ©rifie l’existence
des confirmations susmentionnées et que les données
fournies respectent les exigences techniques.
AccĂšs aux informations du cadastre
L’accùs au contenu du cadastre s’effectue via un ser-
vice de consultation, les géodonnées de base étant par
ailleurs proposĂ©es dans le cadre d’un service de tĂ©lĂ©-
chargement. Il est en outre possible d’obtenir un extrait,
sous forme analogique ou numérique, représentant les
informations cadastrales d’au moins un bien-fonds. A
cette fin, les données du cadastre RDPPF sont superpo-
sĂ©es Ă  la couche d’information «Bien-fonds» de la men-
suration officielle (MO).
L’extrait dĂ©crit ci-dessus peut ĂȘtre certifiĂ© conforme
afin qu’une valeur de document officiel lui soit asso-
ciée. La certification confirme officiellement la confor-
mitĂ© de l’extrait avec le contenu actuel du cadastre
RDPPF de mĂȘme que la correspondance du rĂ©seau par-
cellaire avec l’état de la couche d’information «bien-
fonds» de la MO Ă  la date portĂ©e sur l’extrait.
Organisation
Le rùglement de l’organisation du cadastre incombe 	
au canton. Ce dernier désigne pour cela un organisme
responsable du cadastre. La Confédération laisse les
La nouvelle ordonnance sur le cadastre  
des restrictions de droit public à la propriété
­fonciÚre (OCRDP)
Une nouvelle ùre s’est ouverte pour le systùme cadastral suisse: l’OCRDP 1
est en vigueur depuis
le dĂ©but du mois d’octobre. Le cadastre existant – englobant la mensuration officielle (MO) et le
registre foncier – est ainsi complĂ©tĂ© par les restrictions de droit public Ă  la propriĂ©tĂ© fonciĂšre. Nous
présentons ici, sous une forme abrégée, différents aspects de cette nouvelle ordonnance.
1
	Ordonnance sur le ca-
dastre des restrictions 	
de droit public Ă  la
­propriété fonciÚre	
(OCRDP), RS 510.622.4
2
	Constitution fédérale de
la Confédération suisse,
RS 101
3
	Loi fédérale sur la géo-
information, RS 510.62
4
	Disponible sous:
www.cadastre.ch a
­Cadastre RDPPF a
­Documentation a ­
Bases légales
5
	Ordonnance sur
la géoinformation, 	
RS 510.620
6
	Ordonnance de l’Office
fédéral de topographie
sur la géoinformation,
RS 510.620.1
cadastre ·  1   · DĂ©cembre 2009 9
cantons libres de décider si cette tùche est assumée par
un service de l’administration, par une rĂ©gie publique
ou semi-publique ou par un acteur privé dans le cadre
d’un partenariat public-privĂ©.
La haute surveillance est dĂ©lĂ©guĂ©e Ă  l’Office fĂ©dĂ©ral de
topographie swisstopo, représenté par la Direction fé-
dĂ©rale des mensurations cadastrales (D+M). L’organisa-
tion interne de swisstopo est décrite plus en détail dans
l’article «Nouvelle organisation de la D+M».
Financement
Le législateur a décidé que le cadastre RDPPF était une
tùche commune de la Confédération et des cantons
(art. 39 al.  1 LGĂ©o). Son pilotage s’effectue par consĂ©-
quent – sur le mĂȘme modĂšle que celui de la mensura-
tion officielle – au moyen de conventions-programmes
et de contributions globales associées.
La contribution globale est une désignation qui a vu le
jour dans le contexte de la réforme de la péréquation
financiÚre et de la répartition des tùches entre la Con-
fédération et les cantons (RPT). Avec la RPT, un appui
­financier est apporté à des programmes entiers ou à
un domaine de prestations entier par une contribution
globale. Cette derniÚre ne tient pas compte des coûts
effectifs mais des prestations fournies. Les prestations
à fournir font partie intégrante des conventions-pro-
grammes conclues entre la Confédération et les can-
tons.
En matiĂšre de financement, une distinction doit ĂȘtre
Ă©tablie entre
a) 	les charges d’exploitation du cadastre RDPPF,
b) 	les coûts inhérents aux projets prioritaires et
c) 	les coĂ»ts d’enregistrement et de mise Ă  jour des
­représentations des restrictions de droit public à
la propriété fonciÚre.
Cette derniĂšre tĂąche incombe Ă  l’autoritĂ© ou au service
spécialisé compétent pour la décision considérée et
qui demande son inscription au cadastre RDPPF. Elle ne
­relÚve pas de la tùche commune de tenue du cadastre
RDPPF, mais elle fait partie du volet opérationnel.
Par projet prioritaire, on entend par exemple des déve-
loppements ultérieurs dans la tenue du cadastre RDPPF
qui prĂ©sentent un intĂ©rĂȘt au plan national. La dĂ©finition
des projets prioritaires de mĂȘme que la hauteur des
contributions globales qui leur sont allouées seront né-
gociées entre le canton concerné et le Département
­fédéral de la défense, de la protection de la population
et des sports (DDPS).
Les charges d’exploitation englobent l’acquisition des
composants matériels et logiciels adaptés, la formation
et la mise Ă  disposition du personnel, les mesures de
sécurité et de sauvegarde des données, les équipements
de télécommunication et ceux requis pour la diffusion
des données, les procédures internes requises pour
cette derniĂšre et la certification des extraits de mĂȘme
que les processus de contrÎle et de vérification. Ces
coĂ»ts sont relativement constants d’une annĂ©e Ă  l’autre.
Ils croissent en proportion du volume des in­formations
gérées et des données requises.
Le montant annuel de ces charges d’exploitation a Ă©tĂ©
estimĂ©, dans le cadre d’une Ă©tude7
, à des coûts se si-
tuant dans une fourchette de 5 à 10 millions de francs.
L’apport de la contribution fĂ©dĂ©rale aux charges d’ex-
ploitation estimĂ©es est fixĂ© en moyenne Ă  50 %. Ainsi,
il en résulte tant pour la Confédération que pour les
cantons des dépenses annuelles admises à 5 millions
de francs.
Ces 5 millions de francs, proviennent des crédits que
la Confédération alloue à la mensuration officielle et
seront mis Ă  la disposition du cadastre RDPPF. Ils sont
ventilés ainsi:
‱ 	une part de 10 % au plus (soit 0,5 million de francs
par an) sert Ă  soutenir des projets prioritaires,
‱ 	le restant, soit au moins 90 % (ou 4,5 millions de
francs par an), sert Ă  couvrir une partie des charges
d’exploitation. Cette participation aux charges d’ex-
ploitation est ventilée entre les cantons suivant la
clé de répartition suivante:
a) 	1∕ 5 (0,9 million de francs) est rĂ©parti Ă  parts Ă©gales
entre les cantons. Cette part correspond au coût
de l’infrastructure de base que chaque canton doit
mettre à disposition, indépendamment de sa taille
ou du nombre de restrictions de droit public Ă  la
propriĂ©tĂ© fonciĂšre qu’il gĂšre. On constate ici qu’il
peut s’avĂ©rer judicieux, notamment pour de petits
cantons, de collaborer avec d’autres cantons.
b) 	3∕ 5 (2,7 millions de francs) sont attribuĂ©s au pro-­
rata de la population du canton. Dans les zones Ă 
forte densité de population, le nombre des restric-
tions de droit public à la propriété fonciÚre ins-
crites au cadastre RDPPF est plus élevé que dans
des zones moins peuplées.
c) 	1∕ 5 (0,9 million de francs) est rĂ©parti au prorata de
la surface du canton. Des restrictions de droit pu-
blic à la propriété fonciÚre existent également
dans les zones non bñties d’un canton, quoiqu’en
nombre bien plus faible.
Participation
Bien que les articles 35 LGĂ©o et 50 OGĂ©o garantissent
dĂ©jĂ  la participation des cantons et l’audition des orga-
nisations partenaires, cette disposition a été reprise
dans l’OCRDP. La volontĂ© du lĂ©gislateur d’inciter Ă  la
collaboration est ainsi réaffirmée. ConcrÚtement, cela
signifie que les cantons seront invités à collaborer à la
prise de toutes les décisions en rapport avec le cadastre
7
	Estimation des coûts
de l’établissement d’un
­cadastre des restrictions
de droit public Ă  la pro-
priété fonciÚre (cadastre
RDPPF); Ă©tude du 	
30 janvier 2006 réalisée
pour le compte de l’Of-
fice fédéral de topogra-
phie (www.cadastre.ch  
a Cadastre RDPPF a
Documentation a Pub-
lications).
10 cadastre ·  1   · DĂ©cembre 2009
RDPPF qui les concernent directement et que toutes les
autres organisations pourront au moins faire connaĂźtre
leur avis Ă  chaque fois. Ce mode de fonctionnement
adopté de longue date par la mensuration officielle est
donc repris pour le cadastre RDPPF.
Introduction du cadastre
L’introduction du cadastre RDPPF doit s’effectuer en
deux Ă©tapes distinctes, ce projet s’aventurant sur des
terres largement vierges. L’idĂ©e de base est que les
­cantons sélectionnés pour participer à la premiÚre
étape du  programme de mise en oeuvre doivent faire
profiter tous les autres cantons des expĂ©riences qu’ils
auront pu acquĂ©rir. L’objectif visĂ© est d’avoir introduit
le cadastre RDPPF dans toute la Suisse pour 2020.
La figure suivante présente graphiquement le pro-
gramme de mise en oeuvre du cadastre.
L’introduction du cadastre RDPPF constitue un projet
d’une grande complexitĂ© qui requiert un niveau de
­coordination élevé, tant au plan organisationnel que
technique. C’est pourquoi un organisme de coordina-
tion va ĂȘtre mis en place pour les 12 annĂ©es que doit
durer la phase de mise en oeuvre. Cet organisme sera
composé de représentantes et de représentants des
conférences cantonales spécialisées, des services spé-­
cialisés compétents de la Confédération, du niveau
­communal et de l’organisme de coordination de la
gĂ©oinformation (COSIG). Au terme de l’introduction
du cadastre RDPPF, cet organisme se chargera en outre
du suivi de l’évaluation prĂ©vue Ă  l’article 43 LGĂ©o.
Fridolin Wicki
Responsable de la Direction fédérale des mensurations cadastrales
swisstopo, Wabern
fridolin.wicki@swisstopo.ch
2008 2009 2010 2011 2012 2013 2014 2015 2016 2017 2018 2019 2020 2021
Droit
Travaux pré-­
paratoires
1Ăšre
Etape
2Ăšme
Etape
Organisme
d‘accompagne-
ment
Ordonnance sur le cadastre des restrictions de droit public à la propriété fonciÚre (OCRDP)
	 Appel d‘offre	 CP extraordinaire	 Conventions-programme (CP) ordinaires
	 candidature cantons	 art. 30 abs.1	 art. 21
	 Coordination de l‘introduction	 Rapport	 Evaluation
	 art. 31	 1Ăšre  ét.	 art. 31 et 32
	 Convention-programme (CP) extraordinaire	 CP ordinaire
	 art. 30 al. 2	 art. 21
Prescr. d‘exĂ©cution cantonales
art. 28 al. 1, let. a
Prescriptions d‘exĂ©cution cantonales
art. 28 al. 1, let. b
	 Introduction	
Exploitation
	 art. 26 al. 1, let. b
	 Introduction	
Exploitation
	 art. 26 al. 1, let. b
Loi sur la géoinformation (LGéo), Ordonnance sur la géoinformation (OGéo)1
ModĂšle
cadre
art. 27 al.1
ModÚles de données et de représent.
art. 27 al. 2
toutes les donnĂ©es             116 –119
2
3
6 8
4
5
7
Période législative Période législative Période législative
Legende: Etapes importantes
1 	 01. 07. 2008	 Le Conseil fĂ©dĂ©ral dĂ©cide l‘entrĂ©e en vigueur de la LGĂ©o
	 	 et de l‘OGĂ©o
2 	 01. 10. 2009	 Le Conseil fĂ©dĂ©ral dĂ©cide l‘entrĂ©e en vigueur de l‘OCDRP
3 	 31. 12. 2011	 Le DDPS dĂ©termine sur la base des candidatures lesquels
	 	 des cantons introduisent le cadastre RDPPF dans la 	
	 	 1Ăšre
Ă©tape
4 	 31. 12. 2012	 Les cantons concernĂ©s Ă©dictent les prescriptions d‘exĂ©cu-
	 	 tion requises pour l‘introduction de la 1ùre
Ă©tape
5 	 01.  01. 2014	 Le cadastre RDPPF entre en fonction dans les cantons de
	 	 la 1Ăšre
Ă©tape
6 	 30. 06. 2015	 Rapport de l‘organisme d‘accompagnement sur lâ€˜Ă©valuation
	 	 de la premiĂšre annĂ©e complĂšte d‘exploitation de la 1Ăšre
Ă©tape
7 	 01.  01. 2020	 Le cadastre RDPPF est en exploitation dans tous les cantons  
8 	 31. 12. 2021	 Le rapport dâ€˜Ă©valuation Ă  l‘intention du Parlement est rĂ©digĂ©
cadastre ·  1   · DĂ©cembre 2009 11
L’OCRDP en tant que composante du droit  
de la géoinformation
Au niveau de la loi, le cadastre RDPPF est régi par les
articles 16 Ă  18 de la loi sur la gĂ©oinformation (LGĂ©o) 2
(cf. encadrĂ© page 12). Aucune disposition d’exĂ©cution
n’est ­associĂ©e Ă  l’article 17 LGĂ©o (Effet juridique) ni Ă 
l’article 18 LGĂ©o (ResponsabilitĂ©); la LGĂ©o rĂšgle ces
questions de maniÚre définitive. Toutefois, en matiÚre
de responsabilitĂ© de la gestion du cadastre, l’article 18
LGéo renvoie intégralement à la rÚgle de responsabilité
de la tenue du registre foncier fixĂ©e Ă  l’article 955 du
Code civil suisse (CC) 3
. En conséquence, la pratique du
droit prĂ©vue par l’article 955 CC sera appliquĂ© par ana-
logie Ă  la gestion du cadastre. On notera au passage
que l’article 18 LGĂ©o ne rĂ©git que la responsabilitĂ© atta-
chée à la gestion du cadastre et non celle en lien avec
des donnĂ©es cadastrales erronĂ©es. L’article 34 LGĂ©o dĂ©-
finit la base sur laquelle la subdivision des tĂąches entre
la Confédération et les cantons est fondée. La base lé-
gale du financement du cadastre est, quant Ă  elle, four-
nie par l’article 39 LGĂ©o.
Le cadastre RDPPF ne rĂ©pertorie qu’une sĂ©lection de
géodonnées de base relevant du droit fédéral et con-
stituant des restrictions de droit public à la propriété
fonciÚre. Les jeux de géodonnées de base inscrits au
cadastre sont marquĂ©s d’une croix dans la colonne cor-
respondante du catalogue des géodonnées de base, 	
en annexe 1 de l’ordonnance sur la gĂ©oinformation
(OGĂ©o) 4
(cf. fig. 1).
Sur le fond, le cadastre RDPPF consiste en un géoser-
vice doté de propriétés et de qualifications particuliÚres
(art. 9 OCRDP). En consĂ©quence, la partie gĂ©nĂ©rale du
droit de la gĂ©oinformation s’applique au cadastre. Ainsi,
les dispositions de l’ordonnance sur la gĂ©oinformation
s’appliquent Ă©galement au cadastre, pour autant que
l’OCRDP ne contienne aucune disposition particuliùre
(cf.  art. 1 al. 2 OCRDP). Un lien Ă©troit existe entre les dis-
positions rĂ©gissant les niveaux d’information du ca-
dastre (art. 4 OCRDP) et celles rĂ©gissant les modĂšles de
données (art. 9 OGéo) et les modÚles de représentation
(art. 11 OGĂ©o). Dans le cas de gĂ©odonnĂ©es de base re-
levant du droit fédéral inscrites au cadastre RDPPF, le
service spécialisé compétent de la Confédération doit
en outre fixer, lors de la définition des modÚles de don-
nées et de représentation, les géodonnées de base qui
se rapportent Ă  la restriction de droit public Ă  la pro-
priĂ©tĂ© fonciĂšre qu’il faut mettre Ă  disposition et prĂ©sen-
ter dans la référence planimétrique de la mensuration
officielle (art. 4 al. 2 OCRDP).
La délimitation avec le registre foncier
Le cadastre répertorie les restrictions de droit public à
la propriété fonciÚre qui, conformément aux disposi-
tions du code civil, ne font pas l’objet d’une mention
au registre foncier (art. 16 al.  1 LGĂ©o). Lorsqu’il a Ă©dictĂ©
cette rĂšgle, le lĂ©gislateur s’appuyait dĂ©jĂ  sur les nou-
velles dispositions prĂ©vues par l’article 962 CC. Le nou-
vel article 962 du code civil a été définitivement adopté
par les deux Chambres (cf. encadrĂ© page 12), la vota-
tion finale de la rĂ©vision concernĂ©e du code civil n’in-
terviendra vraisemblablement qu’en dĂ©cembre 2009 de
sorte que la rĂ©vision n’entrera certainement en vigueur
que le 1er
janvier 2012. La délimitation prend pour hy-
pothĂšse que toutes les restrictions de droit public Ă  la
L’OCRDP dans le contexte du droit fĂ©dĂ©ral
Le cadastre des restrictions de droit public à la propriété fonciÚre (cadastre RDPPF) est princi-
palement rĂ©gi par l’OCRDP 1
. Cette ordonnance ne constitue cependant pas la seule base légale
du cadastre. Ce dernier doit Ă©galement ĂȘtre considĂ©rĂ©, du point de vue juridique, dans le contexte
global du droit de la géoinformation et du registre foncier. Le présent article vise à mettre en
­évidence les bases légales du cadastre RDPPF.
1
	Ordonnance du 2 sep-
tembre 2009 sur le ca-
dastre des restrictions 	
de droit public Ă  la pro-
priété fonciÚre (OCRDP),
RS 510.622.4.
2
	Loi fédérale du 5 oc-
tobre 2007 sur la géo-­
information (Loi sur la
géoinformation, LGéo),
RS 510.62
3
	Code civil suisse du
10 décembre 1907; 	
RS 210.
4
	Ordonnance sur la
géoinformation du 	
21 mai 2008 (OGĂ©o);	
RS 510.620.
Désignation Base légale Service compétent
RS 510.62 art. 8 al. 1)	
[Service spécialisé de
la Confédération]
Géodonnées
de référence
Cadastre
RDPPF
Niveau
d’autorisa-
tion d’accùs
Service de
télécharge-
ment
Identifica-
teur
Plans d’affectation      
(cantonaux  /	
communaux)
RS 700
art. 14 et 26
Cantons [ARE] X A X 73
Fig.  1: gĂ©odonnĂ©es de
base inscrites au cadastre
12 cadastre ·  1   · DĂ©cembre 2009
propriété fonciÚre décidées et qui concernent un im-
meuble donnĂ© font l’objet d’une mention au registre
foncier, de sorte que toutes les autres restrictions de
droit public Ă  la propriĂ©tĂ© fonciĂšre doivent ĂȘtre rĂ©per-
toriĂ©es dans le cadastre ou peuvent ĂȘtre dĂ©signĂ©es par
le Conseil fĂ©dĂ©ral comme devant y figurer (art. 16 al. 2
LGĂ©o, cf.  aussi fig. 2).
Comme il est prévisible que cette délimitation ne pour-
ra pas toujours ĂȘtre clairement entreprise, une norme
de collision a Ă©tĂ© crĂ©Ă©e Ă  l’article 80a de l’ordonnance
sur le registre foncier (ORF) 5
dans le but d’éviter que
des malentendus puissent rĂ©sulter d’informations re-
dondantes. Dans le cas de restrictions de droit public Ă 
la propriĂ©tĂ© fonciĂšre devant faire l’objet d’une mention
au registre foncier et qui sont simultanément réperto-
riées dans le cadastre RDPPF, la mention se résume à un
simple renvoi vers le cadastre. Cette rĂšgle pourrait, par
exemple, trouver à s’appliquer dans le cas de transferts
d’affectation dĂ©finis pour plusieurs immeubles par des
prescriptions de construction spéciales en lien avec un
plan d’amĂ©nagement (plan d’affectation spĂ©cial), tout
en Ă©tant mentionnĂ©s comme une servitude sur l’autori-
sation de construire. L’ORF Ă©tant actuellement soumise
à une révision totale, cette rÚgle se retrouvera vraisem-
blablement dans une autre norme juridique du droit du
registre foncier Ă  compter de 2012.
Daniel Kettiger
Avocat, mag. rer. publ.
RĂ©dacteur de la LGĂ©o et de l’OCRDP
info@kettiger.ch
Art. 16 LGĂ©o Objet et forme
1
	 Le cadastre répertorie les restrictions de droit public à la propriété
fonciÚre qui, conformément aux dispositions du code civil, ne font
pas l’objet d’une mention au registre foncier.
2
	 Le Conseil fédéral détermine les géodonnées de base relevant du
droit fédéral qui doivent figurer dans le cadastre.
3
	 Les cantons peuvent déterminer les géodonnées de base supplé-
mentaires qui lient les propriétaires et figurent dans le cadastre.
4
	 Le cadastre est rendu accessible sous forme Ă©lectronique, en ligne
ou d’une autre maniùre.
5
	 Le Conseil fédéral fixe les exigences minimales applicables au
­cadastre en matiùre d’organisation, de gestion, d’harmonisation
et de qualité des données, de méthodes et de procédures.
Art. 17 LGĂ©o Effet juridique
Le contenu du cadastre est réputé connu.
Art. 18 LGĂ©o ResponsabilitĂ©
La responsabilitĂ© de la gestion du cadastre est rĂ©gie par l’art. 955 	
du code civil.
Nouvel art. 962 CC
1
	 La collectivité publique ou une autre entité qui accomplit une
tĂąche d’intĂ©rĂȘt public est tenue de faire mentionner au registrer
foncier la restriction, fondée sur le droit public, de la propriété
d’un immeuble dĂ©terminĂ© qu’elle a dĂ©cidĂ©e et qui a pour effet
d’en entraver durablement l’utilisation, de restreindre durable-
ment le pouvoir du propriĂ©taire d’en disposer ou de crĂ©er une
­obligation déterminée durable à sa charge en relation avec
l’immeuble.
2
	 Si la restriction de la propriĂ©tĂ© tombe, la collectivitĂ© ou l’entitĂ©
qui accomplit une tĂąche d’intĂ©rĂȘt public est tenue de requĂ©rir la
radiation de la mention au registre foncier. Si la collectivité ou
l’entitĂ© qui accomplit une tĂąche d’intĂ©rĂȘt public reste inactive,
l’office du registre foncier peut radier la mention d’office.
3
	 Le Conseil fédéral fixe les domaines du droit cantonal dans les-
quels les restrictions de la propriĂ©tĂ© doivent ĂȘtre mentionnĂ©es au
registre foncier. Les cantons peuvent prĂ©voir d’autres mentions. 	
Ils établissent une liste des catégories de mentions concernées et
la communiquent à la Confédération.
Restrictions de droit privé
à la propriété fonciÚre
Restrictions de droit public
à la propriété fonciÚre
DĂ©cisions relatives
à des cas déterminés
Décisions de portée
générale, décrets, ...
CC
Registre foncier
LGĂ©o
Cadastre RDPPF
Fig.  2: dĂ©limitation entre 	
le registre foncier et le
­cadastre RDPPF
5
	Ordonnance du 22 fé-
vrier 1910 sur le registre
fonciĂšre, RS 211.432.1
13cadastre ·  1   · DĂ©cembre 2009
L’ordonnance sur le cadastre des restrictions de droit
public à la propriété fonciÚre (OCDRP) prévoit à son
­article 4 que «l’Office fĂ©dĂ©ral de topographie dĂ©finit
un modÚle-cadre pour les données du cadastre, ap-­
plicable Ă  tous les domaines techniques et contenant
­notamment la structure minimale pour les modÚles
de données».
Rappelons tout d’abord que le but fondamental du ca-
dastre sur les restrictions de droit public à la propriété
fonciĂšre (cadastre RDPPF) est de rassembler des infor-
mations entrées en vigueur et provenant de sources dif-
férentes, de maniÚre à pouvoir effectuer une synthÚse
officielle et fiable de toutes les restrictions qui concer-
nent une parcelle donnée. A premiÚre vue, la diversité
des sources d’information est un obstacle à l’obtention
de la synthÚse recherchée. Cette difficulté est encore
augmentée par le fait que ce ne sont pas seulement
des géodonnées qui seront traitées, mais aussi des dis-
positions juridiques sous forme de textes, des renvois
sur les bases légales ainsi que des informations et des
renvois supplémentaires servant à la bonne compréhen-
sion des RDPPF (voir l’article «La nouvelle ordonnance
sur le cadastre des restrictions de droit public Ă  la pro-
priété fonciÚre»). Sans oublier encore les données sur
la propriété fonciÚre qui proviennent de la mensuration
officielle. C’est donc un dĂ©fi que s’est assignĂ© le ca-
dastre RDPPF que de pouvoir apporter aux utilisateurs
l’information fiable dont ils ont besoin, et aussi de per-
mettre Ă  l’administration de rĂ©pondre Ă  son devoir d’in-
former sur les décisions prises.
Afin d’atteindre une homogĂ©nĂ©itĂ© des donnĂ©es suffi-
sante qui permette leur superposition et l’établissement
de la synthĂšse des restrictions, un certain nombre de
conditions doivent ĂȘtre respectĂ©es. La premiĂšre est que
les géodonnées soient présentées dans la référence
­planimĂ©trique de la mensuration officielle (Art 4, al.  2
OCDRP). Mais ces données doivent aussi avoir été dé-
cidĂ©es et approuvĂ©es, elles doivent ĂȘtre en vigueur et
elles doivent avoir fait l’objet d’un examen de confor-
mitĂ© avec la dĂ©cision prise (art. 5 OCDRP).
Mais au niveau de la structuration des données, il faut
s’assurer que l’interopĂ©rabilitĂ© des donnĂ©es entre tous
les utilisateurs potentiels puisse ĂȘtre garantie. Le mo-
dÚle-cadre va donc définir la structure de base qui sera
le dénominateur commun des modÚles minimaux des
géodonnées et des données textuelles de tous les do-
maines techniques concernés.
Une métaphore va nous permettre de mieux cerner
ces principes: imaginons que l’on veuille procĂ©der Ă 
une description comparative de différents appareils 	
de photo numériques. Comparer des prospectus trÚs
différents les uns des autres, rédigés dans des langues,
voire avec des alphabets différents, utilisant des unités
de mesure impossibles Ă  comparer, etc, rendra la tĂąche
particuliÚrement laborieuse, voire impossible. Chargé
de cette tñche, j’adresserai à tous les fournisseurs un
questionnaire utilisant des Ă©lĂ©ments d’apprĂ©ciation les
plus universels possibles (systÚme métrique, normes
ISO, langue commune, fonctions essentielles, etc) qui
me permettra de faire automatiquement une compa-
raison des résultats. Ainsi donc je pourrai décrire si un
appareil donné est équipé ou non de telle ou telle fonc-
tion (zoom, macro, réglage du diaphragme, prix, etc).
Si les descriptifs livrés par les fournisseurs sont dans un
format adĂ©quat, il sera mĂȘme possible de cliquer sur
une fonction pour Ă©tablir un lien sur la description de
cette fonction. Mais il ne s’agira en aucun cas d’établir
un classement ou une Ă©valuation de la qualitĂ©. C’est au
consommateur de décider quel est le genre de zoom
dont il a besoin, le prix qu’il est prĂȘt Ă  verser, etc.
Le questionnaire de base de l’exemple ci-dessus cor-­
respond en quelque sorte au modĂšle-cadre du cadastre
RDPPF. C’est le moule dans lequel les (actuellement)
17 objets du cadastre devront se conformer pour pou-
voir permettre l’établissement d’un extrait. Nous pour-
rons ainsi savoir si une parcelle donnée est concernée
ou non par une zone de protection des eaux souter-
raines ou par un alignement de route nationale. Nous
pourrons aussi avoir connaissance des dispositions juri-
diques qui sont liées à cette restriction ainsi que les ré-
férences légales qui la concernent. Mais évidemment
l’extrait ne dira en aucun cas si, au vu des restrictions
recensées, la parcelle est constructible ou non!
Fonction de filtre ou base de structuration?
Face au questionnaire de l’exemple citĂ© plus haut, le
fournisseur a plusieurs attitudes possibles. La premiĂšre
est de rejeter le questionnaire qu’il juge trop contrai-
gnant, rejetant du mĂȘme coup la possibilitĂ© de mieux
faire connaĂźtre son produit.
La deuxiĂšme consiste Ă  utiliser le questionnaire comme
un filtre qui lui permettra d’extraire de la masse d’infor-
mations dont il dispose les données les plus importantes
ModĂšle-cadre pour les donnĂ©es du cadastre  
des restrictions de droit public Ă  la propriĂ©tĂ©  
fonciĂšre.
Selon l’OCRDP 1
, l’Office fĂ©dĂ©ral de topographie doit dĂ©finir un modĂšle-cadre pour
les donnĂ©es du cadastre des restrictions de droit public Ă  la propriĂ©tĂ© fonciĂšre. ­S’agissant
d’un concept ­relativement nouveau, il est bon d’apporter quelques rĂ©flexions sur ce que
ce modÚle-cadre peut représenter.
1
	Ordonnance sur le ca-
dastre des restrictions 	
de droit public Ă  la pro-
priété fonciÚre (OCRDP),
RS 510.622.4.
Lien
Fig.: représentation
schématique du
modĂšle-cadre
14 cadastre ·  1   · DĂ©cembre 2009
pour la comparaison. Il devra renoncer Ă  transmettre
des informations sur des exclusivités ou sur des détails
moins universels. Si le questionnaire s’est vraiment li-
mité aux informations les plus basiques et les plus uni-
verselles, il est hautement probable que le fournisseur
n’aura qu’à filtrer ses propres informations, sans devoir
procéder à des recherches supplémentaires.
La troisiÚme possibilité est que le fournisseur a bien
un certain nombre d’informations, mais qu’elles n’ont
jamais été rassemblées et mises en ordre. Il pourra
alors se servir de la structure de base que lui propose
le questionnaire pour structurer ses propres informa-
tions, et mĂȘme Ă©tendre cette structure fondamentale
pour gérer des données plus spécifiques à son cas par-
ticulier.
Il en va de mĂȘme pour les donnĂ©es du cadastre RDPPF.
Soit les services spécialisés ont déjà structuré leurs don-
nées dans un modÚle de données spécifique et il ne
sera pas trop difficile de filtrer ces données pour satis-
faire aux exigences du modÚle-cadre, soit les données
ne sont pas encore structurées et le modÚle-cadre don-
nera une base de structuration qui pourra ĂȘtre complĂ©-
tée par les caractéristiques spécifiques à leur domaine.
Le modĂšle de donnĂ©es selon article 4,  
alinéa 2 OCDRP
Ce modÚle de données spécifique sera en quelque 	
sorte une extension du modÚle-cadre adaptée aux be-
soins spécifiques du domaine en question. Il fixera les
géodonnées de base à mettre à disposition ainsi que
des prescriptions minimales applicables à la reproduc-
tion des dispositions juridiques et des renvois aux bases
lĂ©gales (art. 4, al.  2 et 3 OCDRP). Ainsi, le modĂšle de
donnĂ©es de plan d’affectation et celui des zones de
protection des eaux souterraines auront un mĂȘme
noyau commun constitué par le modÚle-cadre, mais
leurs modÚles spécifiques seront différents.
Puis, dans une Ă©tape suivante, chaque canton ou
chaque commune aura encore la compĂ©tence, s’ils le
souhaitent, de développer ce modÚle spécifique mini-
mal pour prendre en compte des particularités régio-
nales ou locales. Cette modélisation en cascade a déjà
été éprouvée avec succÚs dans la structuration de la
mensuration officielle.
Etat des travaux
Actuellement un groupe d’expert est en train de dĂ©finir
ce modĂšle-cadre avec la collaboration d’un spĂ©cialiste
en structuration de données. Les résultats de ces travaux
pourront ĂȘtre mis en consultation au dĂ©but 2010. Selon
l’article 27, al.  1 de l’OCDRP, ce modùle-cadre devra 	
ĂȘtre prescrit par l’Office fĂ©dĂ©ral de topographie avant 	
le 30 juin 2010.
Jean-Paul Miserez
Direction fédérale des mensurations cadastrales
swisstopo, Wabern
jean-paul.miserez@swisstopo.ch
Plans d’affectation
Zones de protection 	
des eaux souterraines
Alignements des 	
routes nationales
......
Distances par 	
rapport Ă  la forĂȘt
ModÚle cantonal ou communal de données
ModÚle minimal de données
ModĂšle-
cadre
Bases
légales
Géodonnées de base
selon annexe 1 OGĂ©o
Géodonnées
des cantons
Dispositions
juridiques
Informations et
renvois supplémentaires
Extrait
cadastre ·  1   · DĂ©cembre 2009 15
L’amĂ©nagement du territoire vise Ă  harmoniser entre
eux les besoins nombreux et divers Ă  satisfaire par notre
espace vital et veille donc au développement durable,
c.-Ă -d. Ă©conomiquement, Ă©cologiquement et sociale-
ment Ă©quilibrĂ©, de l’«espace Suisse».
Les principes de base de l’amĂ©nagement visent – tenant
compte de la densitĂ© et de l’intensitĂ© de l’utilisation du
sol, du nombre et de la diversité des besoins et donc
des conflits d’intĂ©rĂȘts qui en rĂ©sultent – une utilisation
judicieuse et mesurée du sol et une occupation ration-
nelle du territoire (art. 75 de la Constitution fĂ©dĂ©rale).
Il s’agit notamment
‱	d’organiser les zones urbanisĂ©es selon les besoins
de la population et de l’économie et d’en limiter
l’étendue;
‱	de mĂ©nager le paysage, l’environnement et les res-
sources naturelles;
‱	de mettre l’infrastructure requise à disposition et
‱	de dĂ©terminer la localisation adĂ©quate des construc-
tions et des installations dans l’intĂ©rĂȘt gĂ©nĂ©ral.
La Confédération, les cantons et les communes ont des
domaines de compĂ©tence qui leur sont propres. C’est
surtout la mise en oeuvre, contraignante pour la pro-
priĂ©tĂ© fonciĂšre, des objectifs de l’amĂ©nagement du ter-
ritoire qui prĂ©sente de l’intĂ©rĂȘt dans le contexte du ca-
dastre RDPPF. Elle relÚve de la compétence de la com-
mune dans la plupart des cas.
En rĂšgle gĂ©nĂ©rale, les instruments d’amĂ©nagement Ă 
la disposition de la commune comprennent au moins
le plan gĂ©nĂ©ral d’affectation (frĂ©quemment appelĂ© plan
d’affectation) et la loi communale sur les constructions
(rĂšglement des constructions et des zones). Souvent,
des plans d’affectation spĂ©ciaux (plans d’amĂ©nagement,
de détail, etc.) sont aussi mis en vigueur.
Les plans d’affectation communaux dĂ©finissent le dĂ©ve-
loppement souhaité de la commune dans le cadre im-
parti par les prescriptions de rang supérieur de la Con-
fédération, du canton et de la région. Ils fixent en par-
ticulier les zones à bùtir et leur délimitation, les zones
de protection, etc. Ce faisant, l’amĂ©nagement du terri-
toire au niveau communal détermine entre autres et
de maniĂšre formelle l’admissibilitĂ© des diverses affecta-
tions pour les parcelles qui la composent. Il restreint
dĂ©jĂ  l’affectation des parcelles par leur allocation Ă  des
zones à bùtir différentes, à la zone agricole ou à une
zone de protection.
Des liens Ă©troits unissent manifestement l’amĂ©nage-
ment du territoire, au travers avant tout des plans
­d’affectation (communaux), et le cadastre RDPPF. Ces
liens apparaissent trùs clairement lorsque l’on par-­	
court le catalogue des restrictions de droit public Ă  la
propriĂ©tĂ© fonciĂšre, restrictions Ă  inscrire d’abord au
­cadastre à l’échelon fĂ©dĂ©ral: plans d’affectation, ca-
dastres des sites pollués, zones et périmÚtres de pro-
tection des eaux souterraines, degrés de sensibilité au
bruit et limites convenues de la forĂȘt (dans les zones
à bùtir).
Les instruments d’amĂ©nagement du territoire dĂ©termi-
nants dans le contexte du cadastre RDPPF sont les plans
d’affectation (plan gĂ©nĂ©ral d’affectation ou plan de
zones et plans d’affectation spĂ©ciaux tels que plan de
quartier, de dĂ©tail, d’amĂ©nagement, etc.). Ces plans
exercent une influence directe sur l’affectation des par-
celles concernées. Il est souvent question de restrictions
de droit public à la propriété fonciÚre dans ce cadre:
l’affectation est par exemple guidĂ©e ou mĂȘme limitĂ©e
par la dĂ©finition de zones d’affectation telles que des
zones à bùtir différenciées au niveau de leur utilisation
ou du nombre d’étages, des zones constructibles ou
non constructibles, des alignements, etc. Il en résulte
que l’amĂ©nagement du territoire est clairement un pro-
ducteur important de restrictions de droit public Ă  la
propriété fonciÚre.
L’amĂ©nagement du territoire tirera Ă©galement profit
du cadastre RDPPF. Une vue d’ensemble rĂ©capitulant
la­ totalité des restrictions de droit public à la propriété
fonciÚre en vigueur fait notoirement défaut actuelle-
ment. Et l’amĂ©nagement du territoire souhaite vive-
ment qu’une telle prĂ©sentation sans lacunes des restric-
tions de droit public à la propriété fonciÚre voie le jour:
les informations ne devront plus ĂȘtre recherchĂ©es Ă 
grand renfort de temps dans les plans, les rĂšglements
et divers autres documents; elles seraient disponibles
au sein d’un cadastre, lequel apporterait ainsi une
contribution dĂ©cisive Ă  la sĂ©curitĂ© de l’amĂ©nagement
et du droit.
Les professionnels de l’amĂ©nagement du territoire ver-
raient donc d’un trùs bon oeil que les cantons com-­
plĂštent le catalogue des restrictions de droit public Ă 
la propriĂ©tĂ© fonciĂšre de telle façon qu’il offre une vue
d’ensemble complĂšte des contenus les plus frĂ©quents
des plans d’affectation. Y appartiendraient notamment
les divers types d’alignements, qui bien souvent ne sont
L’importance du cadastre RDPPF  
pour l’amĂ©nagement du territoire  
L’amĂ©nagement du territoire voit l’importance du cadastre des restrictions de droit public
à la propriété fonciÚre de deux points de vue: en tant que «producteur» de restrictions de
droit public et en tant que «consommateur» d’informations du cadastre. De plus, le cadastre
apportera une contribution dĂ©terminante Ă  la sĂ©curitĂ© du droit et de l’amĂ©nagement.
16 cadastre ·  1   · DĂ©cembre 2009
tégration de la mise à jour du cadastre RDPPF dans le
déroulement par exemple de la procédure relative aux
plans d’affectation communaux.
Pour l’amĂ©nagement du territoire et notamment pour
les plans d’affectation contraignants pour la propriĂ©tĂ©
fonciÚre, une grande importance sera ainsi attachée
au cadastre RDPPF:
‱	Le cadastre RDPPF prĂ©sente, pour chaque parcelle,
les principales obligations nĂ©es de l’amĂ©nagement 	
du territoire. Plus le nombre des restrictions de droit
public Ă  la propriĂ©tĂ© fonciĂšre dĂ©cidĂ©es qu’il contient
est élevé, plus la valeur du cadastre RDPPF pour la
mise en oeuvre de l’amĂ©nagement du territoire est
importante. Le cadastre deviendra un outil de travail
et d’information pour les autoritĂ©s et les profession-
nels pour ce qui concerne l’ensemble des restrictions
de droit public Ă  la propriĂ©tĂ© fonciĂšre d’importance
pour l’amĂ©nagement du territoire et ­accroĂźtra ce fai-
sant la sĂ©curitĂ© de l’amĂ©nagement et du droit.
‱	Le cadastre sera tout aussi prĂ©cieux pour les propriĂ©-
taires fonciers (et le cas échéant pour les aménagistes,
les architectes et les professionnels de l’immobilier
qu’ils auront mandatĂ©s) en tant que plateforme d’in-
formation regroupant l’intĂ©gralitĂ© des obligations
nĂ©es de l’amĂ©nagement du territoire dĂ©terminante
pour la parcelle concernĂ©. L’obtention des informa-
tions concernĂ©es s’en trouvera considĂ©rablement
­simplifiée.
Walter Wanner
IngĂ©nieur EPF / SIA, amĂ©nagiste FSU, Sursee
Fig.: Sursee
La densitĂ© d’utilisation
élevée au sein des zones
urbanisées conduit à la
définition de nombreuses
restrictions de droit public
à la propriété fonciÚre 	
par l’amĂ©nagement du
territoire.
pas faciles Ă  dĂ©finir parce qu’ils sont consignĂ©s sur des
plans différents par des autorités différentes, au con-
traire du plan de zones.
C’est une Ă©vidence: l’amĂ©nagement du territoire gĂ©-
nĂšre en permanence de nouvelles restrictions de droit
public à la propriété fonciÚre et le cadastre RDPPF aide
par ailleurs les professionnels de l’amĂ©nagement du
territoire Ă  s’y retrouver parmi les restrictions dĂ©jĂ  exis-
tantes. A cette fin, le cadastre RDPPF doit toutefois 	
ĂȘtre d’une grande fiabilitĂ©. Sa mise Ă  jour permanente
doit, par conséquent, satisfaire à des exigences élevées,
afin qu’il puisse ĂȘtre exclu que des contradictions ap-
paraissent par exemple entre le cadastre RDPPF et les
plans de zones en cours de validité de la commune.
Une institutionnalisation des modes opératoires et des
processus doit ĂȘtre garantie pour l’échange d’informa-
tions relatives aux modifications des restrictions de 	
droit public à la propriété fonciÚre entre les autorités,
les services officiels et les professionnels de l’amĂ©nage-
ment du territoire impliquĂ©s d’une part, et les organes
compĂ©tents pour la tenue du cadastre RDPPF d’autre
part.
L’expĂ©rience nous apprend que ce n’est pas si simple:
l’amĂ©nagement du territoire dĂ©finit ses «restrictions de
droit public à la propriété fonciÚre» dans le cadre de
procédures légales clairement structurées et nécessitant
des dĂ©lais assez longs. Que l’on songe simplement Ă  la
lourde procĂ©dure de rĂ©vision du plan de zones d’une
commune, s’étendant de la phase d’étude jusqu’à l’ap-
probation par le Conseil d’Etat du plan de zones modi-
fiĂ©. Et les zones d’affectation modifiĂ©es n’entrent en
force qu’à l’issue de cette derniĂšre Ă©tape. Par ailleurs,
le calendrier et le contenu de la procédure gagnent
­encore en complexité dÚs lors que des recours sont dé-
posĂ©s. En outre, bon nombre d’autoritĂ©s, de services
officiels, de professionnels et de propriétaires fonciers
sont impliquĂ©s dans ces procĂ©dures. C’est pourquoi des
rĂšgles claires sont requises pour rĂ©gir les modalitĂ©s d’in-
cadastre ·  1   · DĂ©cembre 2009 17
L’introduction du cadastre RDPPF est prescrite par la
LGĂ©o1
. Au niveau cantonal, des dispositions d’exĂ©cution
doivent encore ĂȘtre Ă©dictĂ©es. Les donnĂ©es Ă©tant dĂ©jĂ 
disponibles, en grande partie, sous forme numérique
dans le canton de Zurich, leur transfert dans le cadastre
RDPPF n’occasionne pas un volume de travail excessif.
En revanche, l’établissement des rĂšgles rĂ©gissant l’orga-
nisation et la procĂ©dure d’inscription des RDPPF dans
le cadastre ainsi que la remise d’extraits et de donnĂ©es
aux clients intĂ©ressĂ©s est bien plus exigeant. L’Office
de l’amĂ©nagement du territoire et des mensurations
­cadastrales (Amt fĂŒr Raumordnung und Vermessung,
ARV) a mandatĂ© JĂŒrg Kaufmann et Christian Kaul pour
qu’ils lui soumettent des propositions relatives aux mo-
dalitĂ©s d’organisation du cadastre RDPPF dans le can-
ton de Zurich.
La LGĂ©o ainsi que dix ordonnances d’exĂ©cution asso-
ciées sont entrées en vigueur le 1er
juillet 2008. Les
cantons sont tenus d’édicter les dispositions d’exĂ©cu-
tion requises, au niveau de la loi et de l’ordonnance,
dans un délai de trois ans. Une base légale doit égale-
ment ĂȘtre crĂ©Ă©e pour les gĂ©odonnĂ©es soumises au droit
cantonal ou communal, exclues du champ d’applica-
tion de la LGĂ©o. Les lois cantonales existantes relatives
à la mensuration officielle (MO) et au systùme d’infor-
mation géographique GIS-ZH ne satisfont plus aux nou-
velles exigences juridiques et effectives. Un groupe de
travail, composé de professionnels de la mensuration 	
et des SIG internes et externes à l’administration, diri-
gé par le chef du service des mensurations cadastrales
a élaboré un projet de nouvelle loi cantonale sur la
géoinformation (Kantonales Geoinformationsgesetz,
KGIG). Le 7 mai 2009, le Conseil d’Etat en a pris con-
naissance et a mandaté la direction des constructions
pour qu’elle lance la procĂ©dure de consultation.
Contenu du cadastre RDPPF
L’article 16 alinĂ©a 1 LGĂ©o stipule que le cadastre 	
RDPPF répertorie les géodonnées de base relevant du
droit fédéral qui représentent des restrictions de droit
public Ă  la propriĂ©tĂ© fonciĂšre et ne font pas l’objet
d’une mention au registre foncier. L’OCRDP  2
prévoit
que le cadastre se limite dans un premier temps Ă  	
17 objets particuliĂšrement importants pour la gestion
immobiliĂšre. 10 d’entre eux relĂšvent de la compĂ©tence
de la Confédération (zones réservées et alignements
des installations ferroviaires et aéroportuaires, etc.), 	
la compétence des sept autres incombant aux cantons
ou aux communes (plans d’affectation, degrĂ©s de sen-
sibilité au bruit, cadastre des sites pollués, limites de 	
la forĂȘt (dans des zones Ă  bĂątir), distance par rapport 	
Ă  la forĂȘt, zones et pĂ©rimĂštres de protection des eaux
souterraines).
Mise en oeuvre du cadastre RDPPF  
dans le canton de Zurich
L’Office de l’amĂ©nagement du territoire et des mensurations cadastrales (Amt fĂŒr Raum-
ordnung und Vermessung, ARV) a mandatĂ© des experts pour qu’ils lui soumettent des pro-­
positions en matiĂšre d’organisation du cadastre RDPPF dans le canton de Zurich. Les rĂ©sultats
de l’étude sont prĂ©sentĂ©s ci-dessous.
1
	Loi fédérale sur la géo-
information (Loi sur la
géoinformation, LGéo),
RS 510.62
2
	Ordonnance sur le ca-
dastre des restrictions 	
de droit public Ă  la pro-
priété fonciÚre (OCRDP),
RS 510.622.4
OCRDP,
Confédération
ThÚmes de la compétence
des cantons
Données cadastrales
­disponibles
dans les exigences can-­
tonales supplémentaires
MO93-ZH
Autres données
­cadastrales disponibles
Géodonnées de base
disponibles
Service
compétent
Zones d’affectation Zones d’affectation Commune
Zones de protection des eaux Zones de protection des eaux Commune
PĂ©rimĂštres de protection des
eaux
PĂ©rimĂštres de protection
des eaux
AWEL
Degrés de sensibilité au bruit Partie intégrante du thÚme des
zones d’affectation
Commune
Limites de la forĂȘt dans des
zones Ă  bĂątir
Limites de la forĂȘt dans des
zones Ă  bĂątir
ALN
Cadastre des sites pollués Cadastre des sites pollués AWEL
Distances par rapport Ă  la forĂȘt Distances par rapport Ă  la forĂȘt Commune
Alignements cantonaux AFV
Alignements communaux   Commune
Affectations particuliĂšres Commune
Distance par rapport aux eaux    Commune
Fig.  1: Jeux de donnĂ©es
disponibles dans le canton
de Zurich
18 cadastre ·  1   · DĂ©cembre 2009
Le rapport des experts peut ĂȘtre consultĂ© Ă  l’adresse
Internet www.vermessung.zh.ch a aktuell. Nous pré-
sentons ses principaux résultats ci-dessous:
RĂ©sultats du rapport
Le rapport est consacré dans un premier temps aux
­notions de base des systÚmes de cadastre modernes 	
(cf.  à ce sujet l’article «Fondements du ­cadastre»).
Les principes de base mis en oeuvre avec succÚs de-­	
puis bien longtemps pour le cadastre de la propriété
sont analysés. On peut en conclure que ces principes
internationalement reconnus, tels que les principes
de l’unicitĂ©, de l’assentiment, de l’inscription et de la
transparence s’appliquent Ă©galement aux objets du
­territoire relevant du droit public. La différence réside
dans la portĂ©e de l’inscription: elle donne naissance 	
au droit dans le domaine de la propriété fonciÚre de
droit privĂ© tandis qu’elle en garantit la publication dans
le domaine du droit public, le droit lui-mĂȘme rĂ©sultant
de l’approbation d’un document aprùs rùglement de
toutes les objections soulevées.
On présente ensuite les tùches principales qui incom-
bent Ă  la tenue du cadastre. L’intĂ©gration des objets
projetés, déjà réalisée avec succÚs dans la MO, est
poursuivie dans ce cadre. Il en résulte une séquence de
traitement légÚrement différente de celle du modÚle
fĂ©dĂ©ral: «Projet  –  DĂ©pĂŽt  –  Examen  –  Assentiment  –  Ins-
cription  –  Publication  –  Mise en exploitation».
ModĂšle des processus dans le canton de Zurich
Les fonctions de la direction du cadastre, de son utili-
sation et de sa tenue ont fait l’objet d’un examen plus
approfondi au moyen d’un modùle de processus, une
distinction Ă©tant toutefois Ă©tablie, en matiĂšre de tenue
du cadastre, entre son administration et l’exploitation
de son infrastructure. Il est apparu dans ce cadre que
le cadastre RDPPF serait sans influence sur la phase de
projet. Aucun changement n’est requis au niveau de
la coopération éprouvée entre les experts spécialisés
(géologues, aménagistes, etc.), les services cantonaux
spécialisés et les maßtres des donnés (commune, can-
ton). Toutefois, les résultats du projet doivent franchir
les Ă©tapes «Examen  –  Assentiment  –  Inscription  –  Publi-
cation» du processus pour devenir conformes au ca-
dastre. Par exemple, l’assentiment reste de la compĂ©-
tence des maßtres des données et des instances prévues
par les lois spĂ©cialisĂ©es. Les services en charge de l’ad-
ministration du cadastre, seule nouvelle fonction intro-
duite, doivent ĂȘtre dĂ©signĂ©s. L’exploitation de l’infras-
tructure du cadastre est totalement indépendante de
son administration.
En matiùre d’utilisation du cadastre, une distinction est
Ă©tablie entre la remise physique d’extraits du cadastre
Selon le paragraphe 5 de l’ordonnance cantonale sur
la mensuration (Kantonale Vermessungsverordnung,
KVAV) la plupart de ces thÚmes sont gérés depuis des
années dans la MO comme des exigences cantonales
supplémentaires. Le cadastre des sites pollués (CSP) re-
lĂšve de la compĂ©tence de l’Office des dĂ©chets, de l’eau,
de l’énergie et de l’air (Amt fĂŒr Abfall, Wasser, Energie
und Luft, AWEL), section des sites pollués. Le CSP réper-
torie des sites pollués par des déchets avec certitude ou
avec une trÚs forte probabilité. Le CSP est opérationnel,
les données géométriques et les attributs sont mis à
jour en continu et leur actualisation dans le SIG s’effec-
tue tous les deux mois environ à l’heure actuelle.
Dans l’hypothĂšse que les donnĂ©es existantes satisfont
aux exigences prĂ©vues par l’article 5 OCRDP, ces objets
peuvent faire l’objet d’un enregistrement global dans
le cadastre, sans efforts excessifs.
Selon l’article 16 alinĂ©a 3 LGĂ©o, le canton peut dĂ©cider
que des géodonnées de base supplémentaires qui lient
les propriétaires figurent dans le cadastre. Les
­extensions cantonales doivent cependant se limiter à
un trùs petit nombre de thùmes jusqu’à ce que les nou-
veaux instruments soient bien entrés dans les moeurs.
Il serait opportun, du point de vue des utilisateurs, que
les alignements cantonaux et communaux ainsi que les
autres objets déjà présents dans la MO soient enregis-
trés dans le cadastre RDPPF, en complément des aligne-
ments nationaux qu’il contient dĂ©jĂ  (Fig. 1).
Organisation du cadastre
L’établissement, dĂ©lĂ©guĂ© au canton, des rĂšgles rĂ©gis-
sant l’organisation et la procĂ©dure d’inscription des
RDPPF au cadastre ainsi que la remise d’extraits et de
données aux clients intéressés est autrement plus exi-
geant. Les organes compétents pour la saisie, la mise
à jour, la gestion et la garantie de la disponibilité des
données RDPPF seront désignés puis à instituer. Il faut
par ailleurs montrer comment le contenu des RDPPF
doit ĂȘtre rĂ©uni par les services compĂ©tents de la ConfĂ©-
dĂ©ration, du canton et des communes pour qu’il puisse
ĂȘtre remis Ă  titre d’extrait dans la forme prescrite par
l’ordonnance fĂ©dĂ©rale. Les ­services compĂ©tents pour la
production et la diffusion d’extraits certifiĂ©s conformes
comme pour la dĂ©livrance a posteriori d’attestations de
conformitĂ© doivent en outre ĂȘtre dĂ©signĂ©s. Si des modi-
fications de RDPPF sont prévues, cela a une grande im-
portance. La question se pose ici de savoir comment
ces informations doivent ĂȘtre associĂ©es au contenu du
cadastre. L’ARV a confiĂ© en 2008 le mandat suivant au
duo d’experts JĂŒrg Kaufmann / Christian Kaul:
Formuler des propositions d’ordre technique, financier
et administratif relatives aux modalitĂ©s d’organisation
du cadastre RDPPF dans le canton de Zurich.
cadastre ·  1   · DĂ©cembre 2009 19
et l’accùs via des services Internet. Des guichets doivent
ĂȘtre prĂ©vus dans le premier cas, l’accĂšs Internet se
­fondant sur les rÚgles générales prévues par la législa-
tion sur la géoinformation. Les prescriptions régissant
les solutions déjà existantes sont à prendre en compte
pour la rĂ©alisation de l’accĂšs Internet dans le canton
de Zurich.
Organisation du systĂšme cadastral
Le canton est compĂ©tent en matiĂšre d’organisation.
L’organisation des processus, celle de la mise en oeuvre
ainsi que le financement, déduction faite des contribu-
tions fédérales, lui incombent.
L’organisation des processus est mise en oeuvre sur la
base des réflexions conduites et des modÚles élaborés.
Une procĂ©dure de traitement spĂ©cifique doit ĂȘtre Ă©labo-
rée pour chaque thÚme RDPPF.
Les experts recommandent ce qui suit pour l’organisa-
tion de la mise en oeuvre:
La direction du cadastre doit ĂȘtre attribuĂ©e Ă  l’ARV.
Cet office dispose d’une longue et riche expĂ©rience en
matiÚre de cadastre de la propriété de la mensuration
officielle, lequel est Ă©galement Ă  la base du cadastre
RDPPF.
Le rĂŽle de guichet doit ĂȘtre assumĂ© par l’ARV et les ­ser-
vices de mise Ă  jour de la mensuration officielle. Le por-
tail de géodonnées (en projet) du canton de Zurich doit
ĂȘtre le fournisseur des services standard du cadastre.
La coordination des services est assurĂ©e par l’ARV.
Concernant l’administration par les services du cadastre,
une solution décentralisée est proposée, en collabora-
tion avec les partenaires officiels que sont l’ARV, les
villes de Zurich et de Winterthur ainsi que les services
régionaux privés Nord, Oberland, Centre, Sud et Ouest.
Un «partenariat public - privé» est Ă©galement proposĂ©
pour l’exploitation, prĂ©voyant que l’infrastructure pour
les données de la compétence du canton se double
d’une infrastructure supplĂ©mentaire pour les autres
données du cadastre, prise en charge par un exploitant
privé.
Conclusion
L’étude rĂ©alisĂ©e par les experts constitue une remar-
quable assise pour l’élaboration de l’ordonnance can-
tonale sur le cadastre RDPPF. Les solutions proposées
tirent profit des organisations déjà en fonctionnement
et sont Ă  la fois souples et durables, comme le mandat
confié aux experts le demandait.
Il incombe désormais au groupe de travail mis en place
d’approfondir les propositions formulĂ©es par l’équipe
d’experts et d’élaborer l’ordonnance cantonale.
Othmar Hiestand
Office de l’amĂ©nagement du territoire et 	
des mensurations cadastrales, canton de Zurich
Chef du service des mensurations cadastrales / 	
géomÚtre cantonal
othmar.hiestand@bd.zh.ch
Exigences 	
des clients
Tenue du cadastre
Administration du cadastre
Direction du cadastre
Utilisation du cadastre
Guichets du cadastre
Services du cadastre
Infrastructure du cadastre
Fig.  2: ReprĂ©sentation
schématique des proces-
sus propres Ă  un systĂšme
cadastral
Processus de 	
direction
Processus 	
d’affaires
Couche IGD	
Services
Couche IGD	
Données
Processus de 	
support
Types de	 Couches infrastructure 	 ModĂšle de processus
processus	 géodonnées IGD	
Bénéfice 	
des clients
Satisfaction 	
des clients
Couche IGD Utilisateurs
20 cadastre ·  1   · DĂ©cembre 2009
L’article 34 LGĂ©o stipule que la ConfĂ©dĂ©ra-
tion est compétente pour la haute surveil-
lance du cadastre des restrictions de droit
public à la propriété fonciÚre (cadastre
­RDPPF), sa tenue incombant aux cantons.
L’article 18 OCRDP prĂ©voit que la ConfĂ©-­
dération délÚgue la haute surveillance à
l’Office fĂ©dĂ©ral de topographie swisstopo.
Une distinction est Ă©tablie entre les don-
nĂ©es (RDPPF) et l’organisation (cadastre
RDPPF) pour la répartition des tùches au
sein de l’office. Le rapport explicatif stipule
ce qui suit:
‱	Pour les RDPPF, ce sont les services spĂ©-
cialisés de la Confédération, des cantons
ou des communes qui sont compétents.
Les prescriptions de l’ordonnance sur la
gĂ©oinformation sont valables pour l’har-
monisation de ces donnĂ©es, de la mĂȘme
maniÚre que pour toutes les autres géo-
données de base du droit fédéral. La co-
ordination de ces activités au niveau fé-
dĂ©ral incombe Ă  l’organe de coordination
de la géoinformation au niveau fédéral
(GCS). Au sein de l’Office fĂ©dĂ©ral de to-
pographie, la compétence incombe au
domaine Coordination, Services et Infor-
mations géographiques (COSIG).
‱	La conduite du cadastre est une tñche
liée entre la Confédération et les cantons.
Chaque canton dĂ©finit l’organe respon-
sable du cadastre. L’orientation stratĂ©-
gique et la haute surveillance du cadastre
sont de la compétence de la Confédéra-
tion. Dans l’exĂ©cution de ces tĂąches, on
perçoit une trÚs forte synergie avec les
activités correspondantes de la tùche liée
«mensuration officielle» pour laquelle la
Direction fédérale des mensurations ca-
dastrales (D+M) est le service compétent
de la Confédération. DÚs lors, ce service
prendra Ă©galement en charge la haute
surveillance du cadastre RDPPF ainsi que
la responsabilité de sa mise en place.
La mise en place et l’exploitation d’un ca-
dastre RDPPF est une tĂąche riche de mul-
tiple facettes, complexe et de longue ha-
leine. Une nouvelle répartition des rÎles in-
tervient par conséquent au sein de la D+M
pour qu’elle puisse ĂȘtre accomplie de façon
efficace et ciblée.
L’organisation de la D+M sera la suivante à
compter du 1er
janvier 2010:
Depuis le 1er
octobre de cette annĂ©e, la haute surveillance du cadastre RDPPF incombe Ă  l’Office fĂ©dĂ©ral
de topographie, reprĂ©sentĂ© par la Direction fĂ©dĂ©rale des mensurations cadastrales (D+M). Afin de pouvoir s’ac-
quitter au mieux de cette tĂąche, la D+M va adopter une nouvelle organisation Ă  compter du 1er
janvier 2010.
Les tùches ont été assignées ainsi aux uni-
tĂ©s de l’organisation:
‱	Le processus Direction gĂ©nĂ©rale de la
mensuration officielle reste majoritaire-
ment inchangé. Parmi les tùches qui lui
incombent, on compte notamment la
­direction générale et la haute surveillance
de la mensuration officielle, le contrĂŽle
(controlling) des entreprises en cours et la
conclusion des conventions-programmes
et des accords de prestations. S’y ajoute
désormais la «coordination de la surveil-
lance directe». La direction de ce proces-
sus reste assurée par Markus Sinniger.
‱	Un nouveau processus Cadastre RDPPF
et coordination est créé. Il assume la ma-
jeure partie des tùches relevant doréna-
vant de la D+M en matiùre d’exploitation
(haute surveillance, conventions-pro-
grammes) et de mise en place du cadastre
RDPPF. Ce processus se voit par ailleurs
chargé de la coordination nationale et
­internationale (pour la MO et le cadastre
RDPPF) et des tĂąches en lien avec le do-
maine des noms géographiques. Ce pro-
cessus est dirigé par Marc Nicodet.
‱	Le nouveau processus Technologie et dĂ©-
veloppement est en charge de la modé-­
lisation des données, des interfaces, du
Communications
Nouvelle organisation de la D+M
­relevé et de la diffusion des métadonnées,
etc.  pour la MO et le cadastre ­RDPPF. 	
Ce processus est par ailleurs responsable 	
de l’exploitation, de l’entretien et de la
poursuite du développement de diverses
applications logicielles et de différents
systĂšmes d’information de la D+M (gĂ©o-
portail de la MO, banque de données de
contrÎle AMO, registre des géomÚtres,
répertoire des localités, etc.) ainsi que de
la poursuite du développement technique
de la MO et du cadastre RDPPF. Le res-
ponsable de ce processus est Robert
­Balanche.
‱	Le ressort «Administration» reste pour
l’essentiel inchangĂ©. Il est rebaptisĂ© Res-
sort information et administration, ce qui
correspond mieux au spectre des tĂąches
qu’il assume dĂ©jĂ  et devra assumer Ă 
l’avenir. Il reste en charge de tout le volet
information de la MO (web inclus) ainsi
que de l’administration de la D+M. A cela
s’ajoute le volet information propre au
cadastre RDPPF. Ce ressort prend par
ailleurs en charge les tĂąches concernant
la commission extraparlementaire des in-
génieurs géomÚtres. La responsabilité du
ressort incombe Ă  Elisabeth BĂŒrki Gyger,
comme auparavant.
‱	Le ressort Droit reste lui aussi inchangĂ©.
Il traite tous les actes juridiques de swiss-
topo, le nombre de ceux en rapport avec
le cadastre RDPPF étant amené à croßtre.
Le ressort reste sous la responsabilité de
Madeleine Pickel.
La nouvelle tĂąche du cadastre RDPPF recĂšle
encore de nombreuses inconnues; bon
nombre d’obstacles restent à franchir
jusqu’à l’introduction complùte du cadastre
sur tout le territoire d’ici à 12 ans. La D+M
est convaincue d’ĂȘtre parfaitement armĂ©e
pour assumer ces tĂąches grĂące Ă  la nouvelle
structure dont elle s’est dotĂ©e.
Direction fédérale des 	
mensurations ­cadastrales
Ressort
Information et
administration
Elisabeth BĂŒrki Gyger
Ressort
Service juridique
Madeleine Pickel
Direction fédérale des mensurations cadastrales
Fridolin Wicki
Processus Direction générale de la mensuration
officielle / Markus Sinniger
Processus Cadastre RDPPF et coordination
Marc Nicodet
Processus Technologie et développement
Robert Balanche
cadastre ·  1   · DĂ©cembre 2009 21
Le suivi en question a pour but de fournir
des indications sur le bĂ©nĂ©fice que l’écono-
mie nationale retire des données de la men-
suration officielle (MO). On admet Ă  cet
Ă©gard que ce bĂ©nĂ©fice sera d’autant plus
élevé que les données disponibles sont uti-
lisées et que la couverture est plus impor-
tante.
Le suivi a été effectué pour la premiÚre fois
en 2007, avec 23 cantons. Les chiffres de
2008 – provenant de 26 cantons – permet-
tent pour la premiĂšre fois d’établir des
comparaisons. Donner des indications sur
d’éventuelles tendances de dĂ©veloppement
reste cependant impossible en raison de la
briÚveté de la série chronologique.
Ampleur de la mensuration
­officielle
En 2008, le canton du Valais a participé
pour la premiĂšre fois Ă  l’enquĂȘte et an-
nonce un nombre relativement important
de biens-fonds, 1.2 million, par rapport Ă 
sa population. Dans ce canton, le rapport
est d’environ 4.0 biens-fonds par habitant
alors que la moyenne suisse est de 0.6.
Une raison de cette valeur élevée pourrait
tenir au droit cantonal des successions qui
prévoit, en Valais, la division de la propriété
fonciĂšre entre chacun des ayants droit Ă  la
succession. Certains autres cantons affi-
chent aussi un rapport relativement élevé
de biens-fonds par habitant, à l’image des
Grisons (1.3), du Jura (1.1) et du Tessin (1.0).
Personnel
En 2008, ce sont en tout 3233 personnes
qui ont été annoncées comme actives dans
la mise Ă  jour de la MO. On note en 2008
un léger recul du nombre de personnes
dans les administrations publiques canto-
nales tandis qu’une faible progression se
marque au niveau des bureaux privés. A
l’échelon du pays, davantage d’ingĂ©nieurs
géomÚtres brevetés, de géomaticiens et
d’apprentis ont Ă©tĂ© occupĂ©s en 2008 par
rapport Ă  l’annĂ©e prĂ©cĂ©dente. A l’opposĂ©,
moins d’ingĂ©nieurs provenant d’autres do-
maines techniques étaient occupés dans
le domaine de la MO.
Activités de mise à jour
Le nombre de mutations de limites a recu-­	
lĂ© de 8 % environ en 2008 tandis que ce-­	
lui des mutations de bùtiments a diminué
d’environ 1%.
Le volume total des activités de mise à jour
a reculé, passant de 105.2 millions à 103.1
millions; ce recul de 2 % environ s’explique
peut-ĂȘtre par le ralentissement de l’écono-
mie. Les recettes moyennes par mutation
sont un peu plus significatives. Elles ont re-
culé de 1914 francs à 1680 francs.
Utilisation des données
Les recettes d’émoluments ont reculĂ© d’en-
viron 15 % en 2008.
Le nombre d’acquisitions de donnĂ©es af-
fiche un bond d’environ 30 % en 2008. Il
est frappant de constater que l’acquisition
de données analogiques a fortement aug-
menté au détriment de celle de données
numĂ©riques. Mais ces chiffres n’indiquent
pas de tendance; la situation a changé par
rapport Ă  2007 avant tout parce que les
cantons de Zurich et du Valais ont, en 2008,
Suivi (monitoring) du bĂ©nĂ©fice que l’économie nationale
retire des donnĂ©es de la MO – Indicateurs pour 2008
En 2008, la Direction fédérale des mensurations cadastrales (D+M) a effectué le deuxiÚme suivi (monitoring)
du bĂ©nĂ©fice que l’économie nationale retire des donnĂ©es de la mensuration officielle (MO). A cette occasion, des
indicateurs relatifs Ă  l’ampleur de la MO, Ă  la mise Ă  jour et Ă  l’utilisation des donnĂ©es de la MO ont Ă©tĂ© relevĂ©s
auprĂšs des services cantonaux du cadastre et des bureaux d’ingĂ©nieurs privĂ©s. Les paragraphes qui suivent prĂ©-
sentent un résumé des résultats de ce suivi.
participé pour la premiÚre fois au suivi.
Nous continuerons ce suivi du bénéfice que
l’économie nationale retire des donnĂ©es de
la MO. Nous sommes convaincus que les
futures sĂ©ries de donnĂ©es permettront d’en
savoir plus sur divers développements et
courants et que ces indications seront inté-
ressantes et utiles pour les services chargés
de l’exĂ©cution de la MO.
Direction fédérale des 	
mensurations cadastrales
Les principaux indicateurs pour 2008 (2007)
Ampleur de la mensuration officielle
Nombre de biens-fonds:	 4  536  002
Biens-fonds par habitant:	 0.59
Nombre de bñtiments:	 2  806  959
BĂątiments par habitant:	 0.36
Personnes (cf. aussi Figure)
Occupées dans la mise à jour:	 3233
Activités de mise à jour
Nombre de mutations de limites:	18  234 (19  900)
Nombre de mutations de 	
bñtiments:	 43  108 (43  500)
Chiffre d’affaires:	 frs.  103.1 millions 	
	  (105.2)
Chiffre d’affaires par mutation: 	 frs.  1680 (1914)
Utilisation des données
Recettes d’émoluments:	 frs. 11.1 millions (13.0)
Nombre d’acquisitions de 	
donnĂ©es:	 153 720 (118  800)
Acquisitions de données 	
analogiques:	 63 % (55 %)
Acquisitions de données 	
numĂ©riques:	 37 % (45 %)
bureaux privés
autres administrations
administrations cantonales
1134
311
340
493 510
22 23 83
34
3542 57 84
16 49
1200
1000
800
600
400
200
0
Graphique: Nombre de
personnes occupées dans
la mise Ă  jour de la men-
suration officielle.
Ing. 	
gĂ©om. brev. Ing.
CFC
Apprentis
Admin.
22 cadastre ·  1   · DĂ©cembre 2009
Au fil des ans, les conditions-cadres tant légales que
techniques de la mensuration officielle ont à ce point
changĂ© qu’un renouvellement de la convention vieille
de 72 ans devenait impératif. Aussi le chef du DDPS,
le conseiller fédéral Ueli Maurer, et le vice-chef du gou-
vernement de la Principauté de Liechtenstein, Martin
Meyer, ­ont-ils signé la convention administrative rela-
tive au contrÎle et à la vérification de la mensuration
officielle au cours de l’étĂ© 2009. Au fil de la collabora-
tion journaliÚre, les modifications avaient été prises en
compte au fur et Ă  mesure. La signature de la conven-
tion administrative ­révisée offre désormais une base
contractuelle appropriée.
A cÎté du registre foncier et, fait nouveau, du ­cadastre
des restrictions de droit public à la propriété fonciÚre
(cadastre RDPPF), la mensuration officielle constitue un
des piliers fondamentaux du systĂšme cadastral suisse.
La Principauté de Liechtenstein a conçu son systÚme
cadastral de maniĂšre Ă  le calquer dans une large me-
sure sur la structure et les dispositions techniques de
notre pays. Les processus de modernisation du systĂšme
cadastral se sont fait parallÚlement à ceux menés en
Suisse. Pour cette raison, la Direction fédérale des men-
surations cadastrales a pu reprendre depuis plus de
septante ans déjà la haute surveillance, le contrÎle et
la vérification de la mensuration officielle dans la princi-
pautĂ©. Cette collaboration s’est Ă©tendue sur plusieurs
générations de géomÚtres. Elle a été des plus fruc-
tueuses et toujours empreinte de compréhension mu-
tuelle et mĂȘme de collĂ©gialitĂ©.
Nous nous réjouissons de pouvoir poursuivre cette
agréable collaboration dans un tel esprit!
Direction fédérale des 	
mensurations cadastrales
La Suisse et le Liechtenstein renouvellent  
leur convention sur la mensuration officielle
La Suisse et la Principauté de Liechtenstein ont renouvelé la convention administrative ­relative
au contrÎle et à la vérification de la mensuration officielle (MO). Le conseiller fédéral Ueli Maurer,
chef du Département fédéral de la défense, de la protection de la ­population et des sports (DDPS),
et Martin Meyer, vice-chef du gouvernement de la Principauté de Liechtenstein, ont récemment
signé ce document. La convention rÚgle la haute ­surveillance, le contrÎle et la vérification de la
­mensuration officielle dans la principauté.
Photo: Liechtenstein Tourismus
cadastre ·  1   · DĂ©cembre 2009 23
La reprise de la directive a Ă©galement
permis d’y intĂ©grer l’utilisation du
jeu de données de base officiel pour
le changement de cadre de référence
«CHENyx06» ainsi que le recours de
plus en plus fréquent aux services
de positionnement publics ou aux
­stations de référence permanentes
­exploitées par des acteurs privés.
Le produit «mensuration officielle»
est décrit de maniÚre contraignante
dans l’OTEMO oĂč son contenu, les
­niveaux de précision et de fiabilité à
­atteindre de mĂȘme que les documents
techniques Ă  Ă©tablir sont clairement
dĂ©finis. La mĂ©thode qui permet d’at-
teindre les exigences visées est laissée
à la libre appréciation du mandataire
à qui l’exĂ©cution des travaux de men-
suration est confiée. Il incombe cepen-
dant à ce dernier d’apporter la preuve
que la mensuration réalisée satisfait
bien aux exigences imposĂ©es. Rien n’a
donc changé à ce sujet dans la direc-
tive révisée.
Le principe de voisinage conserve
toute sa validitĂ©, au mĂȘme titre que
celui de l’ajustage local, pour autant
que la preuve n’est pas apportĂ©e que
l’on se trouve dans un secteur sans
contraintes.
Si le GNSS est utilisé comme ­méthode
de mesure avec le professionnalisme
requis, il est légitime de penser que les
«rĂšgles de l’art» citĂ©es Ă  l’article 1 de
l’OTEMO sont respectĂ©es et que la
preuve de la précision et de la fiabilité
est apportée; cela, bien évidemment,
uniquement dans des zones oĂč les
­valeurs requises peuvent ĂȘtre atteintes.
La directive ne doit pas constituer un
mode d’emploi, mais doit fournir les
bases nécessaires au professionnel de
la mensuration pour une utilisation de
GNSS conforme Ă  ses besoins.
La directive de la CSCC portant sur l’utilisation de GNSS1
pour
la détermination de points de détail en mensuration ­officielle a été
publiée en 2001 pour la premiÚre fois. Les progrÚs technologiques
accomplis depuis lors et la rĂ©vision partielle de l’OMO 2
et de
l’OTEMO 3
dans le sillage de la loi sur la géoinformation ont rendu
une ­réactualisation nécessaire.
1
	GNSS: Global Navigation
Satellite Systems
2
	Ordonnance du 18 no-
vembre 1992 sur la men-
suration officielle (OMO),
RS 211.432.2
3
	Ordonnance technique
du DDPS du 10 juin
1994 sur la mensuration
officielle (OTEMO), 	
RS 211.432.21
RĂ©vision de la directive GNSS
La directive a été révisée par un groupe
de travail de la Conférence des services
cantonaux du cadastre (CSCC) compo-
sé de Christian Gamma (AG), Laurent
Huguenin (IGS), Markus Scherrer
(swisstopo) et Bruno Vogel (swisstopo).
Adoptée en juin 2009 par le comité
de la CSCC, elle est disponible en
français, en allemand et en italien et
peut ĂȘtre tĂ©lĂ©chargĂ©e sur les sites In-
ternet www.cadastre.ch  a  MO et
www.kkva.ch.
Conférence des services ­cantonaux du
cadastre CSCC
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  • 1. 1  · DĂ©cembre 2009 Direction fĂ©dĂ©rale des mensurations cadastrales Revue spĂ©cialisĂ©e   consacrĂ©e au cadastre suisse cadastrecadastre Schweizerische Eidgenossenschaft ConfĂ©dĂ©ration suisse Confederazione Svizzera Confederaziun svizra DĂ©partement fĂ©dĂ©ral de la dĂ©fense, de la protection de la population et des sports DDPS armasuisse Office fĂ©dĂ©ral de topographie swisstopo
  • 2. Editorial 3 Articles techniques Le cadastre RDPPF – une importante contribution Ă  la sĂ©curitĂ© juridique de la propriĂ©tĂ© fonciĂšre 4  – 5 Fondements du cadastre 6  –  7 La nouvelle ordonnance sur le cadastre des restrictions de droit public Ă  la propriĂ©tĂ© fonciĂšre (OCRDP) 8  – 10 L’OCRDP dans le contexte du droit fĂ©dĂ©ral 11 – 12 ModĂšle-cadre pour les donnĂ©es du cadastre des restrictions de droit public Ă  la propriĂ©tĂ© fonciĂšre 13 – 14 L’importance du cadastre RDPPF pour l’amĂ©nagement du territoire 15  – 16 Mise en oeuvre du cadastre RDPPF dans le canton de Zurich 17 – 19 Communications Nouvelle organisation de la D+M 20 Suivi (monitoring) du bĂ©nĂ©fice que l’économie nationale retire des donnĂ©es de la MO – Indicateurs pour 2008 21 La Suisse et le Liechtenstein renouvellent leur convention sur la mensuration officielle 22 RĂ©vision de la directive GNSS 23 Circulaires et Express: derniĂšres publications 24 Nouveaux ingĂ©nieurs gĂ©omĂštres brevetĂ©s en 2009 24 Manifestations et formation continue Examen d’Etat 2010 pour l‘obtention du brevet d‘ingĂ©nieur gĂ©omĂštre 25 Colloques de l’Office fĂ©dĂ©ral de topographie swisstopo 25 Spirgartentreffen 2010 25 Divers Fin des travaux de la mensuration officielle (MO93) dans le canton d‘Obwald 26 Sur les traces de la mensuration en GrĂšce 27 Impressum RĂ©daction: Karin Selhofer, Elisabeth BĂŒrki Gyger, Marc Nicodet, Jean-Paul Miserez Tirage: 520 français  /  1050 allemand Parution: 3 fois par an Adresse de la rĂ©daction: Office fĂ©dĂ©ral de topographie swisstopo Direction fĂ©dĂ©rale des mensurations cadastrales Seftigenstrasse 264, 3084 Wabern TĂ©lĂ©phone 031  963 23 03 · Fax 031  963 22 97 infovd@swisstopo.ch www.cadastre.ch Couverture reproduite avec l’autorisation de l’Office de l’information gĂ©ographique du canton de Berne du 20 mai 2008 Contenu adastre LĂ©gende Mensuration officielle Cadastre RDPPF Article gĂ©nĂ©ral cadastre ·  1   · DĂ©cembre 2009
  • 3. cadastre ·  1   · DĂ©cembre 2009 3 ChĂšre lectrice, cher lecteur, Vous tenez entre vos mains le premier numĂ©ro de «cadastre», la nouvelle revue spĂ©cialisĂ©e entiĂšrement dĂ©diĂ©e au cadastre! Ce nouveau pĂ©riodique succĂšde Ă  «INFO D+M», le bulletin d’information destinĂ© aux professionnels de la mensura- tion et paraĂźtra trois fois par an comme ce dernier. Cette nouvelle revue marque un changement de dimension: Ă  l’avenir, le systĂšme ­cadastral suisse comportera une composante de droit public (restrictions de la pro- priĂ©tĂ© fonciĂšre) en plus de sa composante de droit privĂ© (registre foncier et mensu- ration officielle). Ce faisant, la Suisse sera l’un des premiers pays au monde Ă  Ă©tendre son systĂšme cadastral Ă  ce domaine et accroĂźtra ainsi la sĂ©curitĂ© du droit en matiĂšre de propriĂ©tĂ© fonciĂšre. Il nous tient particuliĂšrement Ă  coeur d’informer, par le biais de cette nouvelle ­revue spĂ©cialisĂ©e, l’ensemble des acteurs concernĂ©s et des personnes intĂ©ressĂ©es par ce cadastre de son Ă©volution et de ses nouveautĂ©s et d’aborder des sujets techniques d’actualitĂ©. Le lectorat actuel, les professionnels de la mensuration, s’ouvrira Ă  toutes celles et Ă  tous ceux qui participent Ă  la mise en place et Ă  ­l’exploitation du cadastre des restrictions de droit public Ă  la propriĂ©tĂ© fonciĂšre (cadastre RDPPF). Outre les thĂšmes propres Ă  la mensuration officielle, des sujets ayant trait au cadastre RDPPF ou au registre foncier seront de plus en plus frĂ©- quemment abordĂ©s Ă  l’avenir. La revue spĂ©cialisĂ©e viendra ainsi complĂ©ter le site Internet www.cadastre.ch qui a Ă©tĂ© Ă©galement rĂ©organisĂ©. Le premier numĂ©ro est largement consacrĂ© au cadastre RDPPF et Ă  l’ordonnance qui lui est associĂ©e, entrĂ©e en vigueur le 1er octobre 2009. Votre opinion nous intĂ©resse: Ă©crivez-nous Ă  l’adresse infovd@swisstopo.ch et faites-nous savoir ce qui vous plaĂźt dans notre nouvelle revue ou ce que vous ­souhaiteriez voir modifiĂ©. Indiquez-nous Ă©galement si vous souhaitez rĂ©diger un article ou si vous dĂ©sirez obtenir des informations supplĂ©mentaires concernant un thĂšme donnĂ©. J’espĂšre que vous prendrez plaisir Ă  la lecture de ce premier numĂ©ro et qu’il recĂš- lera bon nombre d’informations intĂ©ressantes pour vous. Je serais trĂšs heureux si vous attendiez le prochain numĂ©ro avec impatience, Ă  peine la lecture de celui-ci achevĂ©e. Permettez-moi enfin de vous souhaiter, Ă  vous et Ă  vos proches, de joyeuses FĂȘtes et une bonne annĂ©e 2010. Qu’elle soit source de bonheur, de rĂ©ussite et de satis- factions tant dans la sphĂšre privĂ©e que sur le plan professionnel. Fridolin Wicki Responsable de la Direction fĂ©dĂ©rale des mensurations cadastrales Editorial Fridolin Wicki Responsable de la Direction ­fĂ©dĂ©rale des mensurations ­cadastrales
  • 4. Plans RĂšglement Domaine Description AmĂ©nagement du territoire ‱ Plans d’affectation (cantonaux / communaux) Routes nationales ‱ Zones rĂ©servĂ©es des routes nationales ‱ Alignements des routes nationales Chemins de fer ‱ Zones rĂ©servĂ©es des installations ferroviaires ‱ Alignements des installations ferroviaires AĂ©roports ‱ Zones rĂ©servĂ©es des installations aĂ©roportuaires ‱ Alignements des installations aĂ©roportuaires ‱ Plan de la zone de sĂ©curitĂ© des aĂ©roports Sites polluĂ©s ‱ Cadastre des sites polluĂ©s ‱ Cadastre des sites polluĂ©s – domaine militaire ‱ Cadastre des sites polluĂ©s – domaine des aĂ©rodromes civils ‱ Cadastre des sites polluĂ©s – domaine des transports publics Protection des eaux souterraines ‱ Zones de protection des eaux souterraines ‱ PĂ©rimĂštres de protection des eaux souterraines Bruit ‱ DegrĂ© de sensibilitĂ© au bruit (dans les zones d’affectation) ForĂȘt ‱ Limites de la forĂȘt (dans des zones Ă  bĂątir) ‱ Distances par rapport Ă  la forĂȘt 4 cadastre ·  1   · DĂ©cembre 2009 Articles techniques En Suisse, tout propriĂ©taire foncier doit respecter, dans l’utilisation de son terrain, un certain nombre de conditions cadre qui lui sont imposĂ©es par le lĂ©gis- lateur ou par les autoritĂ©s. Il s’agit de tenir compte de nombreuses lois, ordonnances et restrictions dĂ©- nommĂ©es restrictions de droit public Ă  la propriĂ©tĂ© fon- ciĂšre (RDPPF). Plusieurs autoritĂ©s diffĂ©rentes sont im-­ pliquĂ©es dans ce processus, rendant aujourd’hui indis- pensable un parcours de bureaux en bureaux lorsque l’on veut rassembler les informations relatives Ă  une parcelle donnĂ©e. Et, malgrĂ© tout, les propriĂ©taires ne sont jamais sĂ»rs de connaĂźtre toutes les restrictions qui touchent leur parcelle. De plus, le nombre de restric- tions de droit public qui touchent Ă  la propriĂ©tĂ© ne cesse de croĂźtre. Le nouveau cadastre mis en place Ă©li- minera cette situation insatisfaisante et amĂ©liorera sen- siblement la sĂ©curitĂ© juridique. Le contenu Les principales restrictions seront rassemblĂ©es et reprĂ©- sentĂ©es clairement dans le nouveau cadastre. Une ­RDPPF est constituĂ©e d’une part par un plan et, d’autre part, par un rĂšglement. Dans le plan, on dĂ©finit la zone sur laquelle une RDPPF donnĂ©e (par exemple une zone de construction) est en vigueur. Dans le rĂšglement (par exemple dans le rĂšglement de constructions d’une commune), on dĂ©finit ce que cette restriction contient et quel est son effet. Ces informations seront dispo- nibles sous forme numĂ©rique ou sous forme analogique. Dans une premiĂšre phase, le cadastre se limitera Ă  17 restrictions principales, issues de huit domaines diffĂ©- rents (voir tableau ci-dessous). Un Ă©largissement ultĂ©- rieur de ce catalogue minimum de RDPPF est de la compĂ©tence du Conseil fĂ©dĂ©ral. Les cantons pourront toutefois y adjoindre d’autres ­restrictions touchant la propriĂ©tĂ© fonciĂšre sur leur terri- toire, pour autant qu’elles rĂ©pondent aux critĂšres sui- vants: ‱ avoir une gĂ©omĂ©trie dĂ©finie sans ambiguĂŻtĂ© (sur le terrain ou sur un plan) ‱ concerner un nombre significatif de parcelles (et pas seulement une ou quelques parcelles, cas dans lesquels l’information peut ĂȘtre assurĂ©e, aujourd’hui dĂ©jĂ , par l’inscription d’une mention au registre ­foncier) ‱ ĂȘtre en vigueur. Les utilisateurs du nouveau cadastre En plus des propriĂ©taires et des diffĂ©rents acteurs du marchĂ© immobilier, les autoritĂ©s et les administrations publiques pourront aussi tirer profit du cadastre RDPPF. Les autoritĂ©s disposeront d’un excellent instrument qui leur permettra de s’acquitter de leur devoir d’informa- tion de maniĂšre efficace. Cela va tout Ă  fait dans le sens de la stratĂ©gie de e-gouvernement de la ConfĂ©dĂ©- Le cadastre RDPPF – une importante contribution  Ă  la sĂ©curitĂ© juridique de la propriĂ©tĂ© fonciĂšre La Suisse est un des tous premiers pays au monde Ă  introduire un cadastre qui documente systĂ©ma-­ tiquement les restrictions de droit public Ă  la propriĂ©tĂ© fonciĂšre (RDPPF). Ces restrictions seront rendues publiques de maniĂšre centralisĂ©e, permettant ainsi de renforcer la sĂ©curitĂ© juridique dans le domaine de la propriĂ©tĂ© fonciĂšre. L’ordonnance sur le cadastre RDPPF 1 , qui est basĂ©e sur la loi fĂ©dĂ©rale sur la gĂ©oinformation, est entrĂ©e en vigueur le 1er octobre 2009. La mise en oeuvre de ce nouveau systĂšme d’information fiable et officiel peut ainsi dĂ©buter. Tableau: Les 17 RDPPF de la premiĂšre phase 1   Ordonnance sur le ca- dastre des restrictions de droit public Ă  la pro- priĂ©tĂ© fonciĂšre (OCRDP), RS 510.622.4.
  • 5. cadastre ·  1   · DĂ©cembre 2009 5 ration qui demande d’organiser les procĂ©dures adminis- tratives de maniĂšre plus efficiente et donc d’en amĂ©-­ liorer et d’en simplifier l’accessibilitĂ©. Quant aux ­acteurs Ă©conomiques, ils pourront gagner du temps et de l’ar- gent en disposant trĂšs facilement, grĂące au nouveau cadastre, d’informations adĂ©quates sur la ­propriĂ©tĂ© fon- ciĂšre. De plus, le cadastre RDPPF permettra d’accroĂźtre la sĂ©- curitĂ© juridique. La propriĂ©tĂ© fonciĂšre en Suisse est gre- vĂ©e de plus de 700 milliards de francs d’hypothĂšques, soit plus de 100’000.– francs par habitant. Cela met en Ă©vidence l’importance de pouvoir disposer rapidement d’informations fiables sur la propriĂ©tĂ© ainsi que l’impor- tance Ă©conomique de ce nouveau cadastre RDPPF, qui vient complĂ©ter les deux autres piliers du systĂšme ca- dastral helvĂ©tique, Ă  savoir le registre foncier et la men- suration officielle. L’organisation La ConfĂ©dĂ©ration et les cantons se partagent la con- duite du cadastre RDPPF et ils en assument les frais d’exploitation en commun. La ConfĂ©dĂ©ration dĂ©finira l’orientation stratĂ©gique ainsi que les exigences mini- males pour le cadastre en matiĂšre d’organisation, d’ad- ministration, d’harmonisation, de qualitĂ© des donnĂ©es, de mĂ©thodes et de procĂ©dures. Elle a dĂ©lĂ©guĂ© l’exercice de la haute surveillance sur le cadastre RDPPF Ă  l’office fĂ©dĂ©ral de topographie swisstopo, lequel a attribuĂ© cette tĂąche Ă  la Direction fĂ©dĂ©rale des mensurations ca- dastrales. Les cantons, de leur cĂŽtĂ©, fixent l’organisa- tion en vue de la conduite du cadastre et dĂ©finissent les organes responsables. Le cadastre RDPPF sera introduit en deux Ă©tapes. Jus- qu’en 2015, entre deux et cinq cantons introduiront le cadastre. Les autres cantons pourront bĂ©nĂ©ficier des expĂ©riences ainsi acquises et introduire, Ă  leur tour, leur propre cadastre jusqu’en 2019. Mais les premiĂšres Ă©tudes et prototypes rĂ©alisĂ©s en pa- rallĂšle de l’établissement des bases juridiques ont mon- trĂ© que bon nombre d’informations sont dĂ©jĂ  existantes selon la qualitĂ© requise dans les cantons, et que le prin- cipal challenge se situera au niveau de l’organisation administrative du cadastre et de la mise en place d’un systĂšme performant et fiable, tant au niveau de la mise Ă  jour que de la diffusion. Un nouveau secteur d’activitĂ© Le cadastre RDPPF ne fait l’objet d’aucun monopole ni d’aucune exclusivitĂ© professionnelle. NĂ©anmoins, la qualitĂ© des informations publiĂ©es, la complexitĂ© des procĂ©dures de contrĂŽle et de superposition des couches de donnĂ©es et la nĂ©cessitĂ© d’avoir recours aux techno- logies les plus rĂ©centes requiĂšrent des professionnels Illustration 2: GrĂące au cadastre RDPPF, fini les recherches longues et laborieuses! disposant d’une formation technique, administrative et juridique d’excellent niveau. Ces spĂ©cialistes seront sans doute aussi sollicitĂ©s dans le domaine de la numĂ©- risation et de la modĂ©lisation des donnĂ©es. Il serait ­également illusoire de penser que la simple lecture d’un extrait du cadastre RDPPF pourra rĂ©pondre immĂ©diate- ment Ă  toutes les questions que se pose le citoyen lambda. Les professionnels pourront apporter ici aussi les explications et l’accompagnement attendus par bon nombre d’utilisateurs. Enfin, les organismes publics ou semi-privĂ©s chargĂ©s de la gestion du cadastre RDPPF auront sans doute recours Ă  des spĂ©cialistes bien for- mĂ©s. Pour plus d’informations Vous trouverez plus d’informations sur le cadastre ­RDPPF sous www.cadastre.ch, qui englobe maintenant, outre le portail bien connu de la mensuration officielle, ceux du cadastre RDPPF et du registre foncier. Ainsi, tous les thĂšmes touchant Ă  la propriĂ©tĂ© fonciĂšre sont rassemblĂ©s sous une mĂȘme banniĂšre (portail et adresse identiques). Sur le portail du cadastre RDPPF, vous pouvez par ex- emple vous procurer le «Rapport explicatif relatif Ă  l’or- donnance sur le cadastre RDPPF» (disponible en fran- çais, allemand et italien) qui est un excellent document de synthĂšse pour les professionnels dĂ©sireux de se pen- cher un peu plus en dĂ©tail sur ce cadastre. Nous avons Ă©galement mis Ă  votre disposition (a Do- cumentation a Publications) une prĂ©sentation modĂšle PowerPoint (en français et en allemand) que vous pou- vez utiliser dans le cadre de vos propres prĂ©sentations. Une nouvelle plaquette d’information destinĂ©e au grand public, baptisĂ©e «Le cadastre RDPPF – Un sys- tĂšme d’information fiable et officiel qui informe sur les principales restrictions de droit public Ă  la propriĂ©tĂ© fonciĂšre», a aussi Ă©tĂ© rĂ©alisĂ©e. D’un abord facile, elle expose en quelques pages les tenants et les aboutis- sants du cadastre, son importance, les avantages dont il est porteur et son mode de fonctionnement. Vous pouvez la tĂ©lĂ©charger en français, en allemand et en italien Ă  l’adresse www.cadastre.ch ou l’obtenir gratui- tement en envoyant un courriel Ă  infovd@swisstopo.ch. Cette plaquette vise Ă  rapprocher le cadastre RDPPF non seulement des autoritĂ©s mais Ă©galement de la po- pulation dans son ensemble. Vous ĂȘtes donc toutes et tous cordialement invitĂ©s Ă  largement diffuser cette brochure au sein de votre clientĂšle. Marc Nicodet Direction fĂ©dĂ©ral des mensurations cadastrales swisstopo, Wabern marc.nicodet@swisstopo.ch
  • 6. 6 cadastre ·  1   · DĂ©cembre 2009 Les professionnels de tous horizons qui se consacrent aux questions en lien avec le ­cadastre devraient ĂȘtre ­familiers avec ces principes. Objets du cadastre Les objets gĂ©orĂ©fĂ©rencĂ©s et leurs caractĂ©ristiques spĂ©-­ cifiques constituent le coeur de tout cadastre. Dans le cas du registre foncier, il s’agit de la parcelle avec son propriĂ©taire, et dans le cas des plans d’affectation, il s’agit d’une zone et de son genre d’affectation. La ­notion d’objet du territoire a fait ses preuves comme ­dĂ©signation gĂ©nĂ©rale de tels objets du cadastre. Par ­objet du territoire, on entend un espace dans les ­limites duquel rĂšgnent des conditions homogĂšnes1 . Ces con- ditions peuvent ĂȘtre de nature juridique, physique, ­économique, ethnologique, etc., les aspects juridiques exerçant, sous une forme ou sous une autre, une in- fluence sur la plupart des thĂšmes. Un objet de type ­bĂątiment se dĂ©finit par exemple par ses dĂ©limitations physiques mais doit satisfaire Ă  un large Ă©ventail ­d’obligations ­dĂ©coulant du droit de la construction 2 . Structures du cadastre D’un point de vue purement technique, tous les objets du territoire enregistrĂ©s dans un cadastre pourraient ĂȘtre gĂ©rĂ©s de maniĂšre non structurĂ©e au sein d’une banque de donnĂ©es. Une structuration des objets orien- tĂ©e modĂšle et indĂ©pendante de tout systĂšme est toute- fois Ă  la base d’une protection efficace de l’investisse- ment consenti dans un cadastre. Le langage de descrip- tion de donnĂ©es INTERLIS, qui a largement fait ses preuves, constitue par ailleurs un outil de modĂ©lisation qui n’a pas d’équivalent au niveau international. La subdivision du modĂšle en volets juridiques, thĂ©ma- tiques et organisationnels dans des couches indĂ©pen- dantes crĂ©e les conditions d’une administration durable et efficace du cadastre. Principes du cadastre La nature des systĂšmes cadastraux est marquĂ©e pour l’essentiel par les quatre principes suivants 3 : UnicitĂ©: des modifications ne peuvent ĂȘtre entreprises dans le systĂšme cadastral que si l’objet du territoire est ­dĂ©fini avec clartĂ© et sans Ă©quivoque. Dans le cas d’ob- jets du territoire de nature juridique, les relations et le sujet de droit doivent Ă©galement ĂȘtre dĂ©signĂ©s avec clartĂ© et sans Ă©quivoque. Les objets du territoire ne doivent pas prĂ©senter de con-tradictions au niveau de leur contenu. Assentiment: des modifications ne peuvent ĂȘtre entre- prises dans le systĂšme cadastral que si les titulaires de droits et toutes les parties concernĂ©es ont donnĂ© leur ­assentiment. Inscription: une modification d’objets du territoire n’entre en force qu’à son inscription dans le systĂšme cadastral. Transparence: le contenu juridiquement ­valable du ­systĂšme cadastral est d’accĂšs ­public. Les tiers de bonne foi peuvent tenir pour acquis le fait que le contenu du systĂšme cadastral est correct. MĂ©thodes du cadastre Une mĂ©thode de base des systĂšmes cadastraux mo- dernes est l’enregistrement sur titre des objets du ter- ritoire en leur sein. Dans le cas d’objets du territoire de nature juridique, le lien entre l’objet du territoire et le sujet titulaire de droits ou juridiquement concernĂ© s’effectue toujours via une relation de droit. Autrement dit, la dĂ©finition sur la base du droit des ob- jets du territoire de nature juridique influe sur la con- duite du titulaire de droits ou de la partie concernĂ©e. La mise en oeuvre de cette relation orientĂ©e Objet juri- dique  a  Lien juridique  a  Sujet de droit au sein du sys- tĂšme cadastral est appelĂ©e l’enregistrement sur titre. Cet enregistrement est liĂ© Ă  un objet et donc Ă  un terri- toire. Ce n’est pas la dĂ©cision de droit qui est enregis- trĂ©e dans le ­cadastre, c’est son incidence juridique (le titre) qui est inscrite comme objet du territoire de na- ture juridique. L’inscription du titre rend la modification objective sur le territoire. Exemple en droit privĂ©: ce n’est pas l’acte de vente d’un immeuble qui est enregistrĂ©, mais le nouveau ­rĂ©gime de propriĂ©tĂ© qui en dĂ©coule. Exemple en droit public: ce n’est pas la dĂ©cision insti- tuant les zones d’affectation qui est enregistrĂ©e, mais les nouvelles affectations du territoire qu’elle fixe. Une autre mĂ©thode centrale dĂ©crit la dĂ©termination de­ limites au sein du cadastre. Une limite naĂźt du passage d’un objet du territoire Ă  un objet du territoire voisin. Les limites naissent de la dĂ©limitation d’une catĂ©gorie d’objets du territoire (exemple: zone d’habitation H2) par rapport Ă  d’autres catĂ©gories d’objets de territoires Fondements du cadastre L’introduction du cadastre RDPPF (cadastre des restrictions de droit public Ă  la propriĂ©tĂ© fonciĂšre) ravive le dĂ©bat autour des questions cadastrales. Une vision claire de la nature profonde d’un cadastre est nĂ©cessaire si l’on veut traiter les dĂ©fis actuels en toute objectivitĂ©. Les sept facettes d’un cadastre ­prĂ©sentĂ©es ci-dessous dĂ©crivent les fondements d’un systĂšme cadastral durable. 1 Kaufmann, JĂŒrg ­Steudler, Daniel. ­Cadastre 2014, Vision pour un systĂšme ca-­ dastral dans le futur. ­Brighton: FIG, 1998. www.cadastre.ch a ­Cadastre RDPPF a ­Documentation a ­Publications 2 Kaufmann, JĂŒrg. Die Bedeutung der Infor-­ mationsebenen Boden- bedeckung und Einze- lobjekte in der amtlichen ­Vermessung. Geomatik und Landmanagement. 2002 3 Henssen Jo. Basic prin- ciples of the main ca- dastral systems in the world. 1995.
  • 7. cadastre ·  1   · DĂ©cembre 2009 7 voisins (exemple: zone d’habitation H3 et zone de constructions publiques). Les limites naissent donc de maniĂšre passive et ne cons­tituent pas des objets du ­territoire par ­elles-mĂȘmes. Il en rĂ©sulte qu’un cadastre ne comporte que des objets du territoire de type sur-­ facique. Les limites sont localisĂ©es par des coordonnĂ©es et ne sont donc pas uniquement dĂ©crites par du texte. Processus du cadastre La documentation durable du territoire au moyen d’un cadastre englobe un grand nombre de processus aux exigences trĂšs diverses. Les trois processus clĂ©s de la di- rection du cadastre, de l’utilisation du cadastre et de la tenue du cadastre ont fait leurs preuves comme structure sommaire d’un modĂšle de processus du ca- dastre et introduisent le niveau de transparence requis dans le dĂ©roulement des opĂ©rations. La planification et le pilotage du cadastre relĂšvent de la direction du cadastre. Les processus de l’utilisation du cadastre garantissent par un accĂšs efficace au contenu la mise en oeuvre du principe de transparence. L’utilisation peut et doit ĂȘtre considĂ©rĂ©e indĂ©pendamment de la tenue du cadastre. L’administration du cadastre garantit la parfaite traça- bilitĂ© des modifications apportĂ©es au contenu du ca- dastre. Le processus de l’infrastructure du cadastre garantit la gestion et l’entretien Ă  long terme de l’intĂ©gralitĂ© du contenu du cadastre qu’il tient Ă  la disposition de son administration et de son utilisation. Technique du cadastre Les systĂšmes cadastraux font partie intĂ©grante des ­infrastructures de gĂ©odonnĂ©es. Les mĂȘmes principes techniques de base s’appliquent par voie de consĂ©- quence. Le cadre technique de base est fixĂ© par Inter- net et forme l’épine dorsale de tout systĂšme cadastral moderne. Dans la structure en couches frĂ©quemment utilisĂ©e, la gestion des donnĂ©es, les services de donnĂ©es et l’utilisation des donnĂ©es sont a priori traitĂ©s indĂ©- pendamment les uns des autres. Une trop grande importance est souvent accordĂ©e Ă  la technique des systĂšmes cadastraux alors que des as- pects aussi primordiaux que l’organisation des proces- sus, la modĂ©lisation, l’organisation de la mise en place ou le financement sont nĂ©gligĂ©s. La rĂšgle suivante reste toujours valable: les dĂ©fis posĂ©s par l’exploitation d’un systĂšme cadastral relĂšvent Ă  80 % de l’organisation et à 20 % de la technique. QualitĂ© du cadastre La qualitĂ© d’un cadastre peut ĂȘtre mesurĂ©e à l’aune de trois critĂšres: «complet – actuel – aussi prĂ©cis que cela est nĂ©cessaire». Un cadastre comprend tous les objets du territoire d’une unitĂ© politique sur la base de ­limites localisĂ©es sans Ă©quivoque par des coordonnĂ©es et fournit, ce faisant, une documentation complĂšte du territoire. Un trĂšs grand nombre de dĂ©cisions (environ 80 %) prises en politique, dans les domaines Ă©conomique, scienti- fique, administratif, etc. sont basĂ©es sur une rĂ©fĂ©rence spatiale. L’actualitĂ© du contenu du cadastre constitue dĂšs lors une condition indispensable Ă  la prise de dĂ©ci- sions fondĂ©es. La prĂ©cision requise pour un thĂšme du cadastre est con- ditionnĂ©e par la portĂ©e Ă©conomique, juridique et poli- tique de la dĂ©limitation. Une tolĂ©rance de prĂ©cision doit impĂ©rativement ĂȘtre fixĂ©e et communiquĂ©e pour chaque thĂšme. L’exigence de contenus cadastraux d’une prĂ©ci- sion absolue conduit toujours Ă  des diffĂ©rences de na- ture juridique. DĂ©finir des valeurs absolues pour des dis- tances aux limites alors que les limites elles-mĂȘmes sont associĂ©es Ă  des tolĂ©rances est, par exemple, dĂ©pourvu de sens. Conclusion Ces principes marquent de leur empreinte la nature d’un systĂšme cadastral moderne. L’attitude Ă  adopter pour traiter dans la durĂ©e les dĂ©fis posĂ©s par la documenta- tion du territoire apparaĂźt au travers des diffĂ©rentes fa- cettes dĂ©crites. La portĂ©e de cette attitude comme base d’un dĂ©veloppement durable a étĂ© brillamment expo- sĂ©e par Klaus Töpfer dans son intervention intitulĂ©e «For a More Just World – the Surveyors’ Role for Achie- ving Sustainable Development», laquelle a suscitĂ© un vif intĂ©rĂȘt lors du congrĂšs de la FIG de ­Munich 4 . Christian Kaul Sennhauser Werner Rauch AG, Dietikon christian.kaul@swr.ch JĂŒrg Kaufmann Kaufmann Consulting, RĂŒdlingen jkcons@swissonline.ch 4 Töpfer, Klaus. Interven- tion au congrĂšs de la FIG de Munich. «For a More Just World – the Surveyors’ Role for Achieving Sustainable Development. 2006». En gĂ©nĂ©ral SystĂšme cadastral Exemple dans le droit public Objet du droit Objet spatial juridique Zone de protection des eaux souterraines Relation de droit Le droit dĂ©finit des Droit de l‘environnement conditions Sujet du droit Personnes physiques Toute personne ayant une ou morales ayant droit relation spatiale en lien avec ou concernĂ©es cette zone de protection § Exigences de la clientĂšle UtilitĂ© et satisfaction de la ­clientĂšle Direction du cadastre Utilisation du cadastre Tenue du cadastre Administration du cadastre Infrastructure du cadastre Fig. 1: lien objet juridique – ­sujet de droit Fig. 2: modĂšle des proces- sus d’un systĂšme cadastral
  • 8. 8 cadastre ·  1   · DĂ©cembre 2009 Depuis un certain temps dĂ©jĂ , des efforts sont dĂ©ployĂ©s en Suisse, tant sur le plan politique qu’aux niveaux technique et juridique, sur des questions relatives Ă  la publication d’informations sur les restrictions de droit public Ă  la propriĂ©tĂ© fonciĂšre (RDPPF). L’article 75a ali- nĂ©a 3 Cst.2 et l’article 16 ss.  LGĂ©o 3 ont jetĂ© les bases nĂ©cessaires Ă  la mise en place d’un cadastre des restric- tions de droit public Ă  la propriĂ©tĂ© fonciĂšre (cadastre RDPPF). L’OCRDP, mise en vigueur par le Conseil fĂ©dĂ©ral le 1er octobre 2009, va dĂ©sormais permettre de passer à une phase de rĂ©alisation concrĂšte. Nous donnons ci-dessous une vue d’ensemble de cer- tains des aspects de cette ordonnance. Il est recom- mandĂ©, pour des informations plus complĂštes et appro- fondies, de se reporter Ă  l’OCRDP elle-mĂȘme et au ­rapport explicatif  4 qui l’accompagne. Le cadre juridique de l’OCRDP est traitĂ© par l’article «L’OCRDP dans le contexte du droit fĂ©dĂ©ral» de la prĂ©sente Ă©dition. Contenu du cadastre Les RDPPF se composent de gĂ©odonnĂ©es de base et de dispositions juridiques associĂ©es. Ainsi, toutes les dispo- sitions de l’OGĂ©o 5 et de l’OGĂ©o-swisstopo 6 s’appliquent Ă©galement aux RDPPF, pour autant que l’OCRDP ne contienne aucune disposition dĂ©rogatoire. Le cadastre comprend: a) les gĂ©odonnĂ©es de base dĂ©signĂ©es Ă  l’annexe 1 OGĂ©o (dans le «catalogue des gĂ©odonnĂ©es de base») comme faisant partie du cadastre (marquĂ©es d’une croix dans la colonne «Cadastre RDPPF»); b) les gĂ©odonnĂ©es de base liant les propriĂ©taires, ­dĂ©signĂ©es par le canton; c) les dispositions juridiques qui, formant un tout avec les gĂ©odonnĂ©es de base qui leur sont associĂ©es, dĂ©crivent directement la restriction de propriĂ©tĂ© et sont rĂ©gies par la mĂȘme procĂ©dure (exemple: ­rĂšglement des constructions associĂ© Ă  un plan de zones); d) les renvois aux bases lĂ©gales des restrictions Ă  la ­propriĂ©tĂ© fonciĂšre (exemple: loi cantonale sur les constructions, loi fĂ©dĂ©rale sur l’amĂ©nagement du territoire); e) des informations et des renvois supplĂ©mentaires ­servant Ă  la bonne comprĂ©hension des RDPPF, pour autant qu’elles soient prĂ©vues dans le modĂšle de donnĂ©es minimal. Un modĂšle-cadre, applicable Ă  tous les domaines tech- niques, est Ă©laborĂ© pour les jeux de donnĂ©es du ca- dastre RDPPF. Des modĂšles de donnĂ©es minimaux (art. 9 OGĂ©o) et des modĂšles de reprĂ©sentation (art. 11 OGĂ©o) seront Ă©galement Ă©tablis pour tous les jeux de gĂ©odon- nĂ©es de base relevant du droit fĂ©dĂ©ral. Inscription au cadastre Le service en charge des jeux de donnĂ©es RDPPF (par exemple l’Office fĂ©dĂ©ral de l’aviation civile OFAC pour les alignements des installations aĂ©roportuaires) met les donnĂ©es (gĂ©odonnĂ©es de base et dispositions juri- diques) Ă  la disposition de l’organisme responsable du cadastre sous une forme numĂ©rique. Il doit confirmer ‱ que les RDPPF dĂ©cidĂ©es sont effectivement reprĂ©sen- tĂ©es par les donnĂ©es fournies, ‱ que les RDPPF sont en vigueur et ‱ qu’elles ont fait l’objet d’un examen de conformitĂ© avec la dĂ©cision prise. L’organisme responsable du cadastre vĂ©rifie l’existence des confirmations susmentionnĂ©es et que les donnĂ©es fournies respectent les exigences techniques. AccĂšs aux informations du cadastre L’accĂšs au contenu du cadastre s’effectue via un ser- vice de consultation, les gĂ©odonnĂ©es de base Ă©tant par ailleurs proposĂ©es dans le cadre d’un service de tĂ©lĂ©- chargement. Il est en outre possible d’obtenir un extrait, sous forme analogique ou numĂ©rique, reprĂ©sentant les informations cadastrales d’au moins un bien-fonds. A cette fin, les donnĂ©es du cadastre RDPPF sont superpo- sĂ©es Ă  la couche d’information «Bien-fonds» de la men- suration officielle (MO). L’extrait dĂ©crit ci-dessus peut ĂȘtre certifiĂ© conforme afin qu’une valeur de document officiel lui soit asso- ciĂ©e. La certification confirme officiellement la confor- mitĂ© de l’extrait avec le contenu actuel du cadastre RDPPF de mĂȘme que la correspondance du rĂ©seau par- cellaire avec l’état de la couche d’information «bien- fonds» de la MO Ă  la date portĂ©e sur l’extrait. Organisation Le rĂšglement de l’organisation du cadastre incombe au canton. Ce dernier dĂ©signe pour cela un organisme responsable du cadastre. La ConfĂ©dĂ©ration laisse les La nouvelle ordonnance sur le cadastre   des restrictions de droit public Ă  la propriĂ©tĂ© ­fonciĂšre (OCRDP) Une nouvelle Ăšre s’est ouverte pour le systĂšme cadastral suisse: l’OCRDP 1 est en vigueur depuis le dĂ©but du mois d’octobre. Le cadastre existant – englobant la mensuration officielle (MO) et le registre foncier – est ainsi complĂ©tĂ© par les restrictions de droit public Ă  la propriĂ©tĂ© fonciĂšre. Nous prĂ©sentons ici, sous une forme abrĂ©gĂ©e, diffĂ©rents aspects de cette nouvelle ordonnance. 1 Ordonnance sur le ca- dastre des restrictions de droit public Ă  la ­propriĂ©tĂ© fonciĂšre (OCRDP), RS 510.622.4 2 Constitution fĂ©dĂ©rale de la ConfĂ©dĂ©ration suisse, RS 101 3 Loi fĂ©dĂ©rale sur la gĂ©o- information, RS 510.62 4 Disponible sous: www.cadastre.ch a ­Cadastre RDPPF a ­Documentation a ­ Bases lĂ©gales 5 Ordonnance sur la gĂ©oinformation, RS 510.620 6 Ordonnance de l’Office fĂ©dĂ©ral de topographie sur la gĂ©oinformation, RS 510.620.1
  • 9. cadastre ·  1   · DĂ©cembre 2009 9 cantons libres de dĂ©cider si cette tĂąche est assumĂ©e par un service de l’administration, par une rĂ©gie publique ou semi-publique ou par un acteur privĂ© dans le cadre d’un partenariat public-privĂ©. La haute surveillance est dĂ©lĂ©guĂ©e Ă  l’Office fĂ©dĂ©ral de topographie swisstopo, reprĂ©sentĂ© par la Direction fĂ©- dĂ©rale des mensurations cadastrales (D+M). L’organisa- tion interne de swisstopo est dĂ©crite plus en dĂ©tail dans l’article «Nouvelle organisation de la D+M». Financement Le lĂ©gislateur a dĂ©cidĂ© que le cadastre RDPPF Ă©tait une tĂąche commune de la ConfĂ©dĂ©ration et des cantons (art. 39 al.  1 LGĂ©o). Son pilotage s’effectue par consĂ©- quent – sur le mĂȘme modĂšle que celui de la mensura- tion officielle – au moyen de conventions-programmes et de contributions globales associĂ©es. La contribution globale est une dĂ©signation qui a vu le jour dans le contexte de la rĂ©forme de la pĂ©rĂ©quation financiĂšre et de la rĂ©partition des tĂąches entre la Con- fĂ©dĂ©ration et les cantons (RPT). Avec la RPT, un appui ­financier est apportĂ© Ă  des programmes entiers ou Ă  un domaine de prestations entier par une contribution globale. Cette derniĂšre ne tient pas compte des coĂ»ts effectifs mais des prestations fournies. Les prestations à fournir font partie intĂ©grante des conventions-pro- grammes conclues entre la ConfĂ©dĂ©ration et les can- tons. En matiĂšre de financement, une distinction doit ĂȘtre Ă©tablie entre a) les charges d’exploitation du cadastre RDPPF, b) les coĂ»ts inhĂ©rents aux projets prioritaires et c) les coĂ»ts d’enregistrement et de mise Ă  jour des ­reprĂ©sentations des restrictions de droit public Ă  la propriĂ©tĂ© fonciĂšre. Cette derniĂšre tĂąche incombe Ă  l’autoritĂ© ou au service spĂ©cialisĂ© compĂ©tent pour la dĂ©cision considĂ©rĂ©e et qui demande son inscription au cadastre RDPPF. Elle ne ­relĂšve pas de la tĂąche commune de tenue du cadastre RDPPF, mais elle fait partie du volet opĂ©rationnel. Par projet prioritaire, on entend par exemple des dĂ©ve- loppements ultĂ©rieurs dans la tenue du cadastre RDPPF qui prĂ©sentent un intĂ©rĂȘt au plan national. La dĂ©finition des projets prioritaires de mĂȘme que la hauteur des contributions globales qui leur sont allouĂ©es seront nĂ©- gociĂ©es entre le canton concernĂ© et le DĂ©partement ­fĂ©dĂ©ral de la dĂ©fense, de la protection de la population et des sports (DDPS). Les charges d’exploitation englobent l’acquisition des composants matĂ©riels et logiciels adaptĂ©s, la formation et la mise Ă  disposition du personnel, les mesures de sĂ©curitĂ© et de sauvegarde des donnĂ©es, les Ă©quipements de tĂ©lĂ©communication et ceux requis pour la diffusion des donnĂ©es, les procĂ©dures internes requises pour cette derniĂšre et la certification des extraits de mĂȘme que les processus de contrĂŽle et de vĂ©rification. Ces coĂ»ts sont relativement constants d’une annĂ©e Ă  l’autre. Ils croissent en proportion du volume des in­formations gĂ©rĂ©es et des donnĂ©es requises. Le montant annuel de ces charges d’exploitation a Ă©tĂ© estimĂ©, dans le cadre d’une Ă©tude7 , Ă  des coĂ»ts se si- tuant dans une fourchette de 5 à 10 millions de francs. L’apport de la contribution fĂ©dĂ©rale aux charges d’ex- ploitation estimĂ©es est fixĂ© en moyenne Ă  50 %. Ainsi, il en rĂ©sulte tant pour la ConfĂ©dĂ©ration que pour les cantons des dĂ©penses annuelles admises Ă  5 millions de francs. Ces 5 millions de francs, proviennent des crĂ©dits que la ConfĂ©dĂ©ration alloue Ă  la mensuration officielle et seront mis Ă  la disposition du cadastre RDPPF. Ils sont ventilĂ©s ainsi: ‱ une part de 10 % au plus (soit 0,5 million de francs par an) sert Ă  soutenir des projets prioritaires, ‱ le restant, soit au moins 90 % (ou 4,5 millions de francs par an), sert Ă  couvrir une partie des charges d’exploitation. Cette participation aux charges d’ex- ploitation est ventilĂ©e entre les cantons suivant la clé de rĂ©partition suivante: a) 1∕ 5 (0,9 million de francs) est rĂ©parti Ă  parts Ă©gales entre les cantons. Cette part correspond au coĂ»t de l’infrastructure de base que chaque canton doit mettre Ă  disposition, indĂ©pendamment de sa taille ou du nombre de restrictions de droit public Ă  la propriĂ©tĂ© fonciĂšre qu’il gĂšre. On constate ici qu’il peut s’avĂ©rer judicieux, notamment pour de petits cantons, de collaborer avec d’autres cantons. b) 3∕ 5 (2,7 millions de francs) sont attribuĂ©s au pro-­ rata de la population du canton. Dans les zones Ă  forte densitĂ© de population, le nombre des restric- tions de droit public Ă  la propriĂ©tĂ© fonciĂšre ins- crites au cadastre RDPPF est plus Ă©levĂ© que dans des zones moins peuplĂ©es. c) 1∕ 5 (0,9 million de francs) est rĂ©parti au prorata de la surface du canton. Des restrictions de droit pu- blic Ă  la propriĂ©tĂ© fonciĂšre existent Ă©galement dans les zones non bĂąties d’un canton, quoiqu’en nombre bien plus faible. Participation Bien que les articles 35 LGĂ©o et 50 OGĂ©o garantissent dĂ©jĂ  la participation des cantons et l’audition des orga- nisations partenaires, cette disposition a Ă©tĂ© reprise dans l’OCRDP. La volontĂ© du lĂ©gislateur d’inciter Ă  la collaboration est ainsi rĂ©affirmĂ©e. ConcrĂštement, cela signifie que les cantons seront invitĂ©s Ă  collaborer Ă  la prise de toutes les dĂ©cisions en rapport avec le cadastre 7 Estimation des coĂ»ts de l’établissement d’un ­cadastre des restrictions de droit public Ă  la pro- priĂ©tĂ© fonciĂšre (cadastre RDPPF); Ă©tude du 30 janvier 2006 rĂ©alisĂ©e pour le compte de l’Of- fice fĂ©dĂ©ral de topogra- phie (www.cadastre.ch a Cadastre RDPPF a Documentation a Pub- lications).
  • 10. 10 cadastre ·  1   · DĂ©cembre 2009 RDPPF qui les concernent directement et que toutes les autres organisations pourront au moins faire connaĂźtre leur avis Ă  chaque fois. Ce mode de fonctionnement adoptĂ© de longue date par la mensuration officielle est donc repris pour le cadastre RDPPF. Introduction du cadastre L’introduction du cadastre RDPPF doit s’effectuer en deux Ă©tapes distinctes, ce projet s’aventurant sur des terres largement vierges. L’idĂ©e de base est que les ­cantons sĂ©lectionnĂ©s pour participer Ă  la premiĂšre Ă©tape du  programme de mise en oeuvre doivent faire profiter tous les autres cantons des expĂ©riences qu’ils auront pu acquĂ©rir. L’objectif visĂ© est d’avoir introduit le cadastre RDPPF dans toute la Suisse pour 2020. La figure suivante prĂ©sente graphiquement le pro- gramme de mise en oeuvre du cadastre. L’introduction du cadastre RDPPF constitue un projet d’une grande complexitĂ© qui requiert un niveau de ­coordination Ă©levĂ©, tant au plan organisationnel que technique. C’est pourquoi un organisme de coordina- tion va ĂȘtre mis en place pour les 12 annĂ©es que doit durer la phase de mise en oeuvre. Cet organisme sera composĂ© de reprĂ©sentantes et de reprĂ©sentants des confĂ©rences cantonales spĂ©cialisĂ©es, des services spĂ©-­ cialisĂ©s compĂ©tents de la ConfĂ©dĂ©ration, du niveau ­communal et de l’organisme de coordination de la gĂ©oinformation (COSIG). Au terme de l’introduction du cadastre RDPPF, cet organisme se chargera en outre du suivi de l’évaluation prĂ©vue Ă  l’article 43 LGĂ©o. Fridolin Wicki Responsable de la Direction fĂ©dĂ©rale des mensurations cadastrales swisstopo, Wabern fridolin.wicki@swisstopo.ch 2008 2009 2010 2011 2012 2013 2014 2015 2016 2017 2018 2019 2020 2021 Droit Travaux prĂ©-­ paratoires 1Ăšre Etape 2Ăšme Etape Organisme d‘accompagne- ment Ordonnance sur le cadastre des restrictions de droit public Ă  la propriĂ©tĂ© fonciĂšre (OCRDP) Appel d‘offre CP extraordinaire Conventions-programme (CP) ordinaires candidature cantons art. 30 abs.1 art. 21 Coordination de l‘introduction Rapport Evaluation art. 31 1Ăšre  ét. art. 31 et 32 Convention-programme (CP) extraordinaire CP ordinaire art. 30 al. 2 art. 21 Prescr. d‘exĂ©cution cantonales art. 28 al. 1, let. a Prescriptions d‘exĂ©cution cantonales art. 28 al. 1, let. b Introduction Exploitation art. 26 al. 1, let. b Introduction Exploitation art. 26 al. 1, let. b Loi sur la gĂ©oinformation (LGĂ©o), Ordonnance sur la gĂ©oinformation (OGĂ©o)1 ModĂšle cadre art. 27 al.1 ModĂšles de donnĂ©es et de reprĂ©sent. art. 27 al. 2 toutes les donnĂ©es 116 –119 2 3 6 8 4 5 7 PĂ©riode lĂ©gislative PĂ©riode lĂ©gislative PĂ©riode lĂ©gislative Legende: Etapes importantes 1 01. 07. 2008 Le Conseil fĂ©dĂ©ral dĂ©cide l‘entrĂ©e en vigueur de la LGĂ©o et de l‘OGĂ©o 2 01. 10. 2009 Le Conseil fĂ©dĂ©ral dĂ©cide l‘entrĂ©e en vigueur de l‘OCDRP 3 31. 12. 2011 Le DDPS dĂ©termine sur la base des candidatures lesquels des cantons introduisent le cadastre RDPPF dans la 1Ăšre Ă©tape 4 31. 12. 2012 Les cantons concernĂ©s Ă©dictent les prescriptions d‘exĂ©cu- tion requises pour l‘introduction de la 1Ăšre Ă©tape 5 01.  01. 2014 Le cadastre RDPPF entre en fonction dans les cantons de la 1Ăšre Ă©tape 6 30. 06. 2015 Rapport de l‘organisme d‘accompagnement sur lâ€˜Ă©valuation de la premiĂšre annĂ©e complĂšte d‘exploitation de la 1Ăšre Ă©tape 7 01.  01. 2020 Le cadastre RDPPF est en exploitation dans tous les cantons 8 31. 12. 2021 Le rapport dâ€˜Ă©valuation Ă  l‘intention du Parlement est rĂ©digĂ©
  • 11. cadastre ·  1   · DĂ©cembre 2009 11 L’OCRDP en tant que composante du droit   de la gĂ©oinformation Au niveau de la loi, le cadastre RDPPF est rĂ©gi par les articles 16 Ă  18 de la loi sur la gĂ©oinformation (LGĂ©o) 2 (cf. encadrĂ© page 12). Aucune disposition d’exĂ©cution n’est ­associĂ©e Ă  l’article 17 LGĂ©o (Effet juridique) ni Ă  l’article 18 LGĂ©o (ResponsabilitĂ©); la LGĂ©o rĂšgle ces questions de maniĂšre dĂ©finitive. Toutefois, en matiĂšre de responsabilitĂ© de la gestion du cadastre, l’article 18 LGĂ©o renvoie intĂ©gralement Ă  la rĂšgle de responsabilitĂ© de la tenue du registre foncier fixĂ©e Ă  l’article 955 du Code civil suisse (CC) 3 . En consĂ©quence, la pratique du droit prĂ©vue par l’article 955 CC sera appliquĂ© par ana- logie Ă  la gestion du cadastre. On notera au passage que l’article 18 LGĂ©o ne rĂ©git que la responsabilitĂ© atta- chĂ©e Ă  la gestion du cadastre et non celle en lien avec des donnĂ©es cadastrales erronĂ©es. L’article 34 LGĂ©o dĂ©- finit la base sur laquelle la subdivision des tĂąches entre la ConfĂ©dĂ©ration et les cantons est fondĂ©e. La base lĂ©- gale du financement du cadastre est, quant Ă  elle, four- nie par l’article 39 LGĂ©o. Le cadastre RDPPF ne rĂ©pertorie qu’une sĂ©lection de gĂ©odonnĂ©es de base relevant du droit fĂ©dĂ©ral et con- stituant des restrictions de droit public Ă  la propriĂ©tĂ© fonciĂšre. Les jeux de gĂ©odonnĂ©es de base inscrits au cadastre sont marquĂ©s d’une croix dans la colonne cor- respondante du catalogue des gĂ©odonnĂ©es de base, en annexe 1 de l’ordonnance sur la gĂ©oinformation (OGĂ©o) 4 (cf. fig. 1). Sur le fond, le cadastre RDPPF consiste en un gĂ©oser- vice dotĂ© de propriĂ©tĂ©s et de qualifications particuliĂšres (art. 9 OCRDP). En consĂ©quence, la partie gĂ©nĂ©rale du droit de la gĂ©oinformation s’applique au cadastre. Ainsi, les dispositions de l’ordonnance sur la gĂ©oinformation s’appliquent Ă©galement au cadastre, pour autant que l’OCRDP ne contienne aucune disposition particuliĂšre (cf.  art. 1 al. 2 OCRDP). Un lien Ă©troit existe entre les dis- positions rĂ©gissant les niveaux d’information du ca- dastre (art. 4 OCRDP) et celles rĂ©gissant les modĂšles de donnĂ©es (art. 9 OGĂ©o) et les modĂšles de reprĂ©sentation (art. 11 OGĂ©o). Dans le cas de gĂ©odonnĂ©es de base re- levant du droit fĂ©dĂ©ral inscrites au cadastre RDPPF, le service spĂ©cialisĂ© compĂ©tent de la ConfĂ©dĂ©ration doit en outre fixer, lors de la dĂ©finition des modĂšles de don- nĂ©es et de reprĂ©sentation, les gĂ©odonnĂ©es de base qui se rapportent Ă  la restriction de droit public Ă  la pro- priĂ©tĂ© fonciĂšre qu’il faut mettre Ă  disposition et prĂ©sen- ter dans la rĂ©fĂ©rence planimĂ©trique de la mensuration officielle (art. 4 al. 2 OCRDP). La dĂ©limitation avec le registre foncier Le cadastre rĂ©pertorie les restrictions de droit public Ă  la propriĂ©tĂ© fonciĂšre qui, conformĂ©ment aux disposi- tions du code civil, ne font pas l’objet d’une mention au registre foncier (art. 16 al.  1 LGĂ©o). Lorsqu’il a Ă©dictĂ© cette rĂšgle, le lĂ©gislateur s’appuyait dĂ©jĂ  sur les nou- velles dispositions prĂ©vues par l’article 962 CC. Le nou- vel article 962 du code civil a Ă©tĂ© dĂ©finitivement adoptĂ© par les deux Chambres (cf. encadrĂ© page 12), la vota- tion finale de la rĂ©vision concernĂ©e du code civil n’in- terviendra vraisemblablement qu’en dĂ©cembre 2009 de sorte que la rĂ©vision n’entrera certainement en vigueur que le 1er janvier 2012. La dĂ©limitation prend pour hy- pothĂšse que toutes les restrictions de droit public Ă  la L’OCRDP dans le contexte du droit fĂ©dĂ©ral Le cadastre des restrictions de droit public Ă  la propriĂ©tĂ© fonciĂšre (cadastre RDPPF) est princi- palement rĂ©gi par l’OCRDP 1 . Cette ordonnance ne constitue cependant pas la seule base lĂ©gale du cadastre. Ce dernier doit Ă©galement ĂȘtre considĂ©rĂ©, du point de vue juridique, dans le contexte global du droit de la gĂ©oinformation et du registre foncier. Le prĂ©sent article vise Ă  mettre en ­évidence les bases lĂ©gales du cadastre RDPPF. 1 Ordonnance du 2 sep- tembre 2009 sur le ca- dastre des restrictions de droit public Ă  la pro- priĂ©tĂ© fonciĂšre (OCRDP), RS 510.622.4. 2 Loi fĂ©dĂ©rale du 5 oc- tobre 2007 sur la gĂ©o-­ information (Loi sur la gĂ©oinformation, LGĂ©o), RS 510.62 3 Code civil suisse du 10 dĂ©cembre 1907; RS 210. 4 Ordonnance sur la gĂ©oinformation du 21 mai 2008 (OGĂ©o); RS 510.620. DĂ©signation Base lĂ©gale Service compĂ©tent RS 510.62 art. 8 al. 1) [Service spĂ©cialisĂ© de la ConfĂ©dĂ©ration] GĂ©odonnĂ©es de rĂ©fĂ©rence Cadastre RDPPF Niveau d’autorisa- tion d’accĂšs Service de tĂ©lĂ©charge- ment Identifica- teur Plans d’affectation (cantonaux  / communaux) RS 700 art. 14 et 26 Cantons [ARE] X A X 73 Fig.  1: gĂ©odonnĂ©es de base inscrites au cadastre
  • 12. 12 cadastre ·  1   · DĂ©cembre 2009 propriĂ©tĂ© fonciĂšre dĂ©cidĂ©es et qui concernent un im- meuble donnĂ© font l’objet d’une mention au registre foncier, de sorte que toutes les autres restrictions de droit public Ă  la propriĂ©tĂ© fonciĂšre doivent ĂȘtre rĂ©per- toriĂ©es dans le cadastre ou peuvent ĂȘtre dĂ©signĂ©es par le Conseil fĂ©dĂ©ral comme devant y figurer (art. 16 al. 2 LGĂ©o, cf.  aussi fig. 2). Comme il est prĂ©visible que cette dĂ©limitation ne pour- ra pas toujours ĂȘtre clairement entreprise, une norme de collision a Ă©tĂ© crĂ©Ă©e Ă  l’article 80a de l’ordonnance sur le registre foncier (ORF) 5 dans le but d’éviter que des malentendus puissent rĂ©sulter d’informations re- dondantes. Dans le cas de restrictions de droit public Ă  la propriĂ©tĂ© fonciĂšre devant faire l’objet d’une mention au registre foncier et qui sont simultanĂ©ment rĂ©perto- riĂ©es dans le cadastre RDPPF, la mention se rĂ©sume Ă  un simple renvoi vers le cadastre. Cette rĂšgle pourrait, par exemple, trouver Ă  s’appliquer dans le cas de transferts d’affectation dĂ©finis pour plusieurs immeubles par des prescriptions de construction spĂ©ciales en lien avec un plan d’amĂ©nagement (plan d’affectation spĂ©cial), tout en Ă©tant mentionnĂ©s comme une servitude sur l’autori- sation de construire. L’ORF Ă©tant actuellement soumise Ă  une rĂ©vision totale, cette rĂšgle se retrouvera vraisem- blablement dans une autre norme juridique du droit du registre foncier Ă  compter de 2012. Daniel Kettiger Avocat, mag. rer. publ. RĂ©dacteur de la LGĂ©o et de l’OCRDP info@kettiger.ch Art. 16 LGĂ©o Objet et forme 1 Le cadastre rĂ©pertorie les restrictions de droit public Ă  la propriĂ©tĂ© fonciĂšre qui, conformĂ©ment aux dispositions du code civil, ne font pas l’objet d’une mention au registre foncier. 2 Le Conseil fĂ©dĂ©ral dĂ©termine les gĂ©odonnĂ©es de base relevant du droit fĂ©dĂ©ral qui doivent figurer dans le cadastre. 3 Les cantons peuvent dĂ©terminer les gĂ©odonnĂ©es de base supplĂ©- mentaires qui lient les propriĂ©taires et figurent dans le cadastre. 4 Le cadastre est rendu accessible sous forme Ă©lectronique, en ligne ou d’une autre maniĂšre. 5 Le Conseil fĂ©dĂ©ral fixe les exigences minimales applicables au ­cadastre en matiĂšre d’organisation, de gestion, d’harmonisation et de qualitĂ© des donnĂ©es, de mĂ©thodes et de procĂ©dures. Art. 17 LGĂ©o Effet juridique Le contenu du cadastre est rĂ©putĂ© connu. Art. 18 LGĂ©o ResponsabilitĂ© La responsabilitĂ© de la gestion du cadastre est rĂ©gie par l’art. 955 du code civil. Nouvel art. 962 CC 1 La collectivitĂ© publique ou une autre entitĂ© qui accomplit une tĂąche d’intĂ©rĂȘt public est tenue de faire mentionner au registrer foncier la restriction, fondĂ©e sur le droit public, de la propriĂ©tĂ© d’un immeuble dĂ©terminĂ© qu’elle a dĂ©cidĂ©e et qui a pour effet d’en entraver durablement l’utilisation, de restreindre durable- ment le pouvoir du propriĂ©taire d’en disposer ou de crĂ©er une ­obligation dĂ©terminĂ©e durable Ă  sa charge en relation avec l’immeuble. 2 Si la restriction de la propriĂ©tĂ© tombe, la collectivitĂ© ou l’entitĂ© qui accomplit une tĂąche d’intĂ©rĂȘt public est tenue de requĂ©rir la radiation de la mention au registre foncier. Si la collectivitĂ© ou l’entitĂ© qui accomplit une tĂąche d’intĂ©rĂȘt public reste inactive, l’office du registre foncier peut radier la mention d’office. 3 Le Conseil fĂ©dĂ©ral fixe les domaines du droit cantonal dans les- quels les restrictions de la propriĂ©tĂ© doivent ĂȘtre mentionnĂ©es au registre foncier. Les cantons peuvent prĂ©voir d’autres mentions. Ils Ă©tablissent une liste des catĂ©gories de mentions concernĂ©es et la communiquent Ă  la ConfĂ©dĂ©ration. Restrictions de droit privĂ© Ă  la propriĂ©tĂ© fonciĂšre Restrictions de droit public Ă  la propriĂ©tĂ© fonciĂšre DĂ©cisions relatives Ă  des cas dĂ©terminĂ©s DĂ©cisions de portĂ©e gĂ©nĂ©rale, dĂ©crets, ... CC Registre foncier LGĂ©o Cadastre RDPPF Fig.  2: dĂ©limitation entre le registre foncier et le ­cadastre RDPPF 5 Ordonnance du 22 fĂ©- vrier 1910 sur le registre fonciĂšre, RS 211.432.1
  • 13. 13cadastre ·  1   · DĂ©cembre 2009 L’ordonnance sur le cadastre des restrictions de droit public Ă  la propriĂ©tĂ© fonciĂšre (OCDRP) prĂ©voit Ă  son ­article 4 que «l’Office fĂ©dĂ©ral de topographie dĂ©finit un modĂšle-cadre pour les donnĂ©es du cadastre, ap-­ plicable Ă  tous les domaines techniques et contenant ­notamment la structure minimale pour les modĂšles de donnĂ©es». Rappelons tout d’abord que le but fondamental du ca- dastre sur les restrictions de droit public Ă  la propriĂ©tĂ© fonciĂšre (cadastre RDPPF) est de rassembler des infor- mations entrĂ©es en vigueur et provenant de sources dif- fĂ©rentes, de maniĂšre Ă  pouvoir effectuer une synthĂšse officielle et fiable de toutes les restrictions qui concer- nent une parcelle donnĂ©e. A premiĂšre vue, la diversitĂ© des sources d’information est un obstacle Ă  l’obtention de la synthĂšse recherchĂ©e. Cette difficultĂ© est encore augmentĂ©e par le fait que ce ne sont pas seulement des gĂ©odonnĂ©es qui seront traitĂ©es, mais aussi des dis- positions juridiques sous forme de textes, des renvois sur les bases lĂ©gales ainsi que des informations et des renvois supplĂ©mentaires servant Ă  la bonne comprĂ©hen- sion des RDPPF (voir l’article «La nouvelle ordonnance sur le cadastre des restrictions de droit public Ă  la pro- priĂ©tĂ© fonciĂšre»). Sans oublier encore les donnĂ©es sur la propriĂ©tĂ© fonciĂšre qui proviennent de la mensuration officielle. C’est donc un dĂ©fi que s’est assignĂ© le ca- dastre RDPPF que de pouvoir apporter aux utilisateurs l’information fiable dont ils ont besoin, et aussi de per- mettre Ă  l’administration de rĂ©pondre Ă  son devoir d’in- former sur les dĂ©cisions prises. Afin d’atteindre une homogĂ©nĂ©itĂ© des donnĂ©es suffi- sante qui permette leur superposition et l’établissement de la synthĂšse des restrictions, un certain nombre de conditions doivent ĂȘtre respectĂ©es. La premiĂšre est que les gĂ©odonnĂ©es soient prĂ©sentĂ©es dans la rĂ©fĂ©rence ­planimĂ©trique de la mensuration officielle (Art 4, al.  2 OCDRP). Mais ces donnĂ©es doivent aussi avoir Ă©tĂ© dĂ©- cidĂ©es et approuvĂ©es, elles doivent ĂȘtre en vigueur et elles doivent avoir fait l’objet d’un examen de confor- mitĂ© avec la dĂ©cision prise (art. 5 OCDRP). Mais au niveau de la structuration des donnĂ©es, il faut s’assurer que l’interopĂ©rabilitĂ© des donnĂ©es entre tous les utilisateurs potentiels puisse ĂȘtre garantie. Le mo- dĂšle-cadre va donc dĂ©finir la structure de base qui sera le dĂ©nominateur commun des modĂšles minimaux des gĂ©odonnĂ©es et des donnĂ©es textuelles de tous les do- maines techniques concernĂ©s. Une mĂ©taphore va nous permettre de mieux cerner ces principes: imaginons que l’on veuille procĂ©der Ă  une description comparative de diffĂ©rents appareils de photo numĂ©riques. Comparer des prospectus trĂšs diffĂ©rents les uns des autres, rĂ©digĂ©s dans des langues, voire avec des alphabets diffĂ©rents, utilisant des unitĂ©s de mesure impossibles Ă  comparer, etc, rendra la tĂąche particuliĂšrement laborieuse, voire impossible. ChargĂ© de cette tĂąche, j’adresserai Ă  tous les fournisseurs un questionnaire utilisant des Ă©lĂ©ments d’apprĂ©ciation les plus universels possibles (systĂšme mĂ©trique, normes ISO, langue commune, fonctions essentielles, etc) qui me permettra de faire automatiquement une compa- raison des rĂ©sultats. Ainsi donc je pourrai dĂ©crire si un appareil donnĂ© est Ă©quipĂ© ou non de telle ou telle fonc- tion (zoom, macro, rĂ©glage du diaphragme, prix, etc). Si les descriptifs livrĂ©s par les fournisseurs sont dans un format adĂ©quat, il sera mĂȘme possible de cliquer sur une fonction pour Ă©tablir un lien sur la description de cette fonction. Mais il ne s’agira en aucun cas d’établir un classement ou une Ă©valuation de la qualitĂ©. C’est au consommateur de dĂ©cider quel est le genre de zoom dont il a besoin, le prix qu’il est prĂȘt Ă  verser, etc. Le questionnaire de base de l’exemple ci-dessus cor-­ respond en quelque sorte au modĂšle-cadre du cadastre RDPPF. C’est le moule dans lequel les (actuellement) 17 objets du cadastre devront se conformer pour pou- voir permettre l’établissement d’un extrait. Nous pour- rons ainsi savoir si une parcelle donnĂ©e est concernĂ©e ou non par une zone de protection des eaux souter- raines ou par un alignement de route nationale. Nous pourrons aussi avoir connaissance des dispositions juri- diques qui sont liĂ©es Ă  cette restriction ainsi que les rĂ©- fĂ©rences lĂ©gales qui la concernent. Mais Ă©videmment l’extrait ne dira en aucun cas si, au vu des restrictions recensĂ©es, la parcelle est constructible ou non! Fonction de filtre ou base de structuration? Face au questionnaire de l’exemple citĂ© plus haut, le fournisseur a plusieurs attitudes possibles. La premiĂšre est de rejeter le questionnaire qu’il juge trop contrai- gnant, rejetant du mĂȘme coup la possibilitĂ© de mieux faire connaĂźtre son produit. La deuxiĂšme consiste Ă  utiliser le questionnaire comme un filtre qui lui permettra d’extraire de la masse d’infor- mations dont il dispose les donnĂ©es les plus importantes ModĂšle-cadre pour les donnĂ©es du cadastre   des restrictions de droit public Ă  la propriĂ©tĂ©   fonciĂšre. Selon l’OCRDP 1 , l’Office fĂ©dĂ©ral de topographie doit dĂ©finir un modĂšle-cadre pour les donnĂ©es du cadastre des restrictions de droit public Ă  la propriĂ©tĂ© fonciĂšre. ­S’agissant d’un concept ­relativement nouveau, il est bon d’apporter quelques rĂ©flexions sur ce que ce modĂšle-cadre peut reprĂ©senter. 1 Ordonnance sur le ca- dastre des restrictions de droit public Ă  la pro- priĂ©tĂ© fonciĂšre (OCRDP), RS 510.622.4.
  • 14. Lien Fig.: reprĂ©sentation schĂ©matique du modĂšle-cadre 14 cadastre ·  1   · DĂ©cembre 2009 pour la comparaison. Il devra renoncer Ă  transmettre des informations sur des exclusivitĂ©s ou sur des dĂ©tails moins universels. Si le questionnaire s’est vraiment li- mitĂ© aux informations les plus basiques et les plus uni- verselles, il est hautement probable que le fournisseur n’aura qu’à filtrer ses propres informations, sans devoir procĂ©der Ă  des recherches supplĂ©mentaires. La troisiĂšme possibilitĂ© est que le fournisseur a bien un certain nombre d’informations, mais qu’elles n’ont jamais Ă©tĂ© rassemblĂ©es et mises en ordre. Il pourra alors se servir de la structure de base que lui propose le questionnaire pour structurer ses propres informa- tions, et mĂȘme Ă©tendre cette structure fondamentale pour gĂ©rer des donnĂ©es plus spĂ©cifiques Ă  son cas par- ticulier. Il en va de mĂȘme pour les donnĂ©es du cadastre RDPPF. Soit les services spĂ©cialisĂ©s ont dĂ©jĂ  structurĂ© leurs don- nĂ©es dans un modĂšle de donnĂ©es spĂ©cifique et il ne sera pas trop difficile de filtrer ces donnĂ©es pour satis- faire aux exigences du modĂšle-cadre, soit les donnĂ©es ne sont pas encore structurĂ©es et le modĂšle-cadre don- nera une base de structuration qui pourra ĂȘtre complĂ©- tĂ©e par les caractĂ©ristiques spĂ©cifiques Ă  leur domaine. Le modĂšle de donnĂ©es selon article 4,   alinĂ©a 2 OCDRP Ce modĂšle de donnĂ©es spĂ©cifique sera en quelque sorte une extension du modĂšle-cadre adaptĂ©e aux be- soins spĂ©cifiques du domaine en question. Il fixera les gĂ©odonnĂ©es de base Ă  mettre Ă  disposition ainsi que des prescriptions minimales applicables Ă  la reproduc- tion des dispositions juridiques et des renvois aux bases lĂ©gales (art. 4, al.  2 et 3 OCDRP). Ainsi, le modĂšle de donnĂ©es de plan d’affectation et celui des zones de protection des eaux souterraines auront un mĂȘme noyau commun constituĂ© par le modĂšle-cadre, mais leurs modĂšles spĂ©cifiques seront diffĂ©rents. Puis, dans une Ă©tape suivante, chaque canton ou chaque commune aura encore la compĂ©tence, s’ils le souhaitent, de dĂ©velopper ce modĂšle spĂ©cifique mini- mal pour prendre en compte des particularitĂ©s rĂ©gio- nales ou locales. Cette modĂ©lisation en cascade a dĂ©jĂ  Ă©tĂ© Ă©prouvĂ©e avec succĂšs dans la structuration de la mensuration officielle. Etat des travaux Actuellement un groupe d’expert est en train de dĂ©finir ce modĂšle-cadre avec la collaboration d’un spĂ©cialiste en structuration de donnĂ©es. Les rĂ©sultats de ces travaux pourront ĂȘtre mis en consultation au dĂ©but 2010. Selon l’article 27, al.  1 de l’OCDRP, ce modĂšle-cadre devra ĂȘtre prescrit par l’Office fĂ©dĂ©ral de topographie avant le 30 juin 2010. Jean-Paul Miserez Direction fĂ©dĂ©rale des mensurations cadastrales swisstopo, Wabern jean-paul.miserez@swisstopo.ch Plans d’affectation Zones de protection des eaux souterraines Alignements des routes nationales ...... Distances par rapport Ă  la forĂȘt ModĂšle cantonal ou communal de donnĂ©es ModĂšle minimal de donnĂ©es ModĂšle- cadre Bases lĂ©gales GĂ©odonnĂ©es de base selon annexe 1 OGĂ©o GĂ©odonnĂ©es des cantons Dispositions juridiques Informations et renvois supplĂ©mentaires Extrait
  • 15. cadastre ·  1   · DĂ©cembre 2009 15 L’amĂ©nagement du territoire vise Ă  harmoniser entre eux les besoins nombreux et divers Ă  satisfaire par notre espace vital et veille donc au dĂ©veloppement durable, c.-Ă -d. Ă©conomiquement, Ă©cologiquement et sociale- ment Ă©quilibrĂ©, de l’«espace Suisse». Les principes de base de l’amĂ©nagement visent – tenant compte de la densitĂ© et de l’intensitĂ© de l’utilisation du sol, du nombre et de la diversitĂ© des besoins et donc des conflits d’intĂ©rĂȘts qui en rĂ©sultent – une utilisation judicieuse et mesurĂ©e du sol et une occupation ration- nelle du territoire (art. 75 de la Constitution fĂ©dĂ©rale). Il s’agit notamment ‱ d’organiser les zones urbanisĂ©es selon les besoins de la population et de l’économie et d’en limiter l’étendue; ‱ de mĂ©nager le paysage, l’environnement et les res- sources naturelles; ‱ de mettre l’infrastructure requise Ă  disposition et ‱ de dĂ©terminer la localisation adĂ©quate des construc- tions et des installations dans l’intĂ©rĂȘt gĂ©nĂ©ral. La ConfĂ©dĂ©ration, les cantons et les communes ont des domaines de compĂ©tence qui leur sont propres. C’est surtout la mise en oeuvre, contraignante pour la pro- priĂ©tĂ© fonciĂšre, des objectifs de l’amĂ©nagement du ter- ritoire qui prĂ©sente de l’intĂ©rĂȘt dans le contexte du ca- dastre RDPPF. Elle relĂšve de la compĂ©tence de la com- mune dans la plupart des cas. En rĂšgle gĂ©nĂ©rale, les instruments d’amĂ©nagement Ă  la disposition de la commune comprennent au moins le plan gĂ©nĂ©ral d’affectation (frĂ©quemment appelĂ© plan d’affectation) et la loi communale sur les constructions (rĂšglement des constructions et des zones). Souvent, des plans d’affectation spĂ©ciaux (plans d’amĂ©nagement, de dĂ©tail, etc.) sont aussi mis en vigueur. Les plans d’affectation communaux dĂ©finissent le dĂ©ve- loppement souhaitĂ© de la commune dans le cadre im- parti par les prescriptions de rang supĂ©rieur de la Con- fĂ©dĂ©ration, du canton et de la rĂ©gion. Ils fixent en par- ticulier les zones Ă  bĂątir et leur dĂ©limitation, les zones de protection, etc. Ce faisant, l’amĂ©nagement du terri- toire au niveau communal dĂ©termine entre autres et de maniĂšre formelle l’admissibilitĂ© des diverses affecta- tions pour les parcelles qui la composent. Il restreint dĂ©jĂ  l’affectation des parcelles par leur allocation Ă  des zones Ă  bĂątir diffĂ©rentes, Ă  la zone agricole ou Ă  une zone de protection. Des liens Ă©troits unissent manifestement l’amĂ©nage- ment du territoire, au travers avant tout des plans ­d’affectation (communaux), et le cadastre RDPPF. Ces liens apparaissent trĂšs clairement lorsque l’on par-­ court le catalogue des restrictions de droit public Ă  la propriĂ©tĂ© fonciĂšre, restrictions Ă  inscrire d’abord au ­cadastre à l’échelon fĂ©dĂ©ral: plans d’affectation, ca- dastres des sites polluĂ©s, zones et pĂ©rimĂštres de pro- tection des eaux souterraines, degrĂ©s de sensibilitĂ© au bruit et limites convenues de la forĂȘt (dans les zones à bĂątir). Les instruments d’amĂ©nagement du territoire dĂ©termi- nants dans le contexte du cadastre RDPPF sont les plans d’affectation (plan gĂ©nĂ©ral d’affectation ou plan de zones et plans d’affectation spĂ©ciaux tels que plan de quartier, de dĂ©tail, d’amĂ©nagement, etc.). Ces plans exercent une influence directe sur l’affectation des par- celles concernĂ©es. Il est souvent question de restrictions de droit public Ă  la propriĂ©tĂ© fonciĂšre dans ce cadre: l’affectation est par exemple guidĂ©e ou mĂȘme limitĂ©e par la dĂ©finition de zones d’affectation telles que des zones Ă  bĂątir diffĂ©renciĂ©es au niveau de leur utilisation ou du nombre d’étages, des zones constructibles ou non constructibles, des alignements, etc. Il en rĂ©sulte que l’amĂ©nagement du territoire est clairement un pro- ducteur important de restrictions de droit public Ă  la propriĂ©tĂ© fonciĂšre. L’amĂ©nagement du territoire tirera Ă©galement profit du cadastre RDPPF. Une vue d’ensemble rĂ©capitulant la­ totalitĂ© des restrictions de droit public Ă  la propriĂ©tĂ© fonciĂšre en vigueur fait notoirement dĂ©faut actuelle- ment. Et l’amĂ©nagement du territoire souhaite vive- ment qu’une telle prĂ©sentation sans lacunes des restric- tions de droit public Ă  la propriĂ©tĂ© fonciĂšre voie le jour: les informations ne devront plus ĂȘtre recherchĂ©es Ă  grand renfort de temps dans les plans, les rĂšglements et divers autres documents; elles seraient disponibles au sein d’un cadastre, lequel apporterait ainsi une contribution dĂ©cisive Ă  la sĂ©curitĂ© de l’amĂ©nagement et du droit. Les professionnels de l’amĂ©nagement du territoire ver- raient donc d’un trĂšs bon oeil que les cantons com-­ plĂštent le catalogue des restrictions de droit public Ă  la propriĂ©tĂ© fonciĂšre de telle façon qu’il offre une vue d’ensemble complĂšte des contenus les plus frĂ©quents des plans d’affectation. Y appartiendraient notamment les divers types d’alignements, qui bien souvent ne sont L’importance du cadastre RDPPF   pour l’amĂ©nagement du territoire L’amĂ©nagement du territoire voit l’importance du cadastre des restrictions de droit public Ă  la propriĂ©tĂ© fonciĂšre de deux points de vue: en tant que «producteur» de restrictions de droit public et en tant que «consommateur» d’informations du cadastre. De plus, le cadastre apportera une contribution dĂ©terminante Ă  la sĂ©curitĂ© du droit et de l’amĂ©nagement.
  • 16. 16 cadastre ·  1   · DĂ©cembre 2009 tĂ©gration de la mise Ă  jour du cadastre RDPPF dans le dĂ©roulement par exemple de la procĂ©dure relative aux plans d’affectation communaux. Pour l’amĂ©nagement du territoire et notamment pour les plans d’affectation contraignants pour la propriĂ©tĂ© fonciĂšre, une grande importance sera ainsi attachĂ©e au cadastre RDPPF: ‱ Le cadastre RDPPF prĂ©sente, pour chaque parcelle, les principales obligations nĂ©es de l’amĂ©nagement du territoire. Plus le nombre des restrictions de droit public Ă  la propriĂ©tĂ© fonciĂšre dĂ©cidĂ©es qu’il contient est Ă©levĂ©, plus la valeur du cadastre RDPPF pour la mise en oeuvre de l’amĂ©nagement du territoire est importante. Le cadastre deviendra un outil de travail et d’information pour les autoritĂ©s et les profession- nels pour ce qui concerne l’ensemble des restrictions de droit public Ă  la propriĂ©tĂ© fonciĂšre d’importance pour l’amĂ©nagement du territoire et ­accroĂźtra ce fai- sant la sĂ©curitĂ© de l’amĂ©nagement et du droit. ‱ Le cadastre sera tout aussi prĂ©cieux pour les propriĂ©- taires fonciers (et le cas Ă©chĂ©ant pour les amĂ©nagistes, les architectes et les professionnels de l’immobilier qu’ils auront mandatĂ©s) en tant que plateforme d’in- formation regroupant l’intĂ©gralitĂ© des obligations nĂ©es de l’amĂ©nagement du territoire dĂ©terminante pour la parcelle concernĂ©. L’obtention des informa- tions concernĂ©es s’en trouvera considĂ©rablement ­simplifiĂ©e. Walter Wanner IngĂ©nieur EPF / SIA, amĂ©nagiste FSU, Sursee Fig.: Sursee La densitĂ© d’utilisation Ă©levĂ©e au sein des zones urbanisĂ©es conduit Ă  la dĂ©finition de nombreuses restrictions de droit public Ă  la propriĂ©tĂ© fonciĂšre par l’amĂ©nagement du territoire. pas faciles Ă  dĂ©finir parce qu’ils sont consignĂ©s sur des plans diffĂ©rents par des autoritĂ©s diffĂ©rentes, au con- traire du plan de zones. C’est une Ă©vidence: l’amĂ©nagement du territoire gĂ©- nĂšre en permanence de nouvelles restrictions de droit public Ă  la propriĂ©tĂ© fonciĂšre et le cadastre RDPPF aide par ailleurs les professionnels de l’amĂ©nagement du territoire Ă  s’y retrouver parmi les restrictions dĂ©jĂ  exis- tantes. A cette fin, le cadastre RDPPF doit toutefois ĂȘtre d’une grande fiabilitĂ©. Sa mise Ă  jour permanente doit, par consĂ©quent, satisfaire Ă  des exigences Ă©levĂ©es, afin qu’il puisse ĂȘtre exclu que des contradictions ap- paraissent par exemple entre le cadastre RDPPF et les plans de zones en cours de validitĂ© de la commune. Une institutionnalisation des modes opĂ©ratoires et des processus doit ĂȘtre garantie pour l’échange d’informa- tions relatives aux modifications des restrictions de droit public Ă  la propriĂ©tĂ© fonciĂšre entre les autoritĂ©s, les services officiels et les professionnels de l’amĂ©nage- ment du territoire impliquĂ©s d’une part, et les organes compĂ©tents pour la tenue du cadastre RDPPF d’autre part. L’expĂ©rience nous apprend que ce n’est pas si simple: l’amĂ©nagement du territoire dĂ©finit ses «restrictions de droit public Ă  la propriĂ©tĂ© fonciĂšre» dans le cadre de procĂ©dures lĂ©gales clairement structurĂ©es et nĂ©cessitant des dĂ©lais assez longs. Que l’on songe simplement Ă  la lourde procĂ©dure de rĂ©vision du plan de zones d’une commune, s’étendant de la phase d’étude jusqu’à l’ap- probation par le Conseil d’Etat du plan de zones modi- fiĂ©. Et les zones d’affectation modifiĂ©es n’entrent en force qu’à l’issue de cette derniĂšre Ă©tape. Par ailleurs, le calendrier et le contenu de la procĂ©dure gagnent ­encore en complexitĂ© dĂšs lors que des recours sont dĂ©- posĂ©s. En outre, bon nombre d’autoritĂ©s, de services officiels, de professionnels et de propriĂ©taires fonciers sont impliquĂ©s dans ces procĂ©dures. C’est pourquoi des rĂšgles claires sont requises pour rĂ©gir les modalitĂ©s d’in-
  • 17. cadastre ·  1   · DĂ©cembre 2009 17 L’introduction du cadastre RDPPF est prescrite par la LGĂ©o1 . Au niveau cantonal, des dispositions d’exĂ©cution doivent encore ĂȘtre Ă©dictĂ©es. Les donnĂ©es Ă©tant dĂ©jĂ  disponibles, en grande partie, sous forme numĂ©rique dans le canton de Zurich, leur transfert dans le cadastre RDPPF n’occasionne pas un volume de travail excessif. En revanche, l’établissement des rĂšgles rĂ©gissant l’orga- nisation et la procĂ©dure d’inscription des RDPPF dans le cadastre ainsi que la remise d’extraits et de donnĂ©es aux clients intĂ©ressĂ©s est bien plus exigeant. L’Office de l’amĂ©nagement du territoire et des mensurations ­cadastrales (Amt fĂŒr Raumordnung und Vermessung, ARV) a mandatĂ© JĂŒrg Kaufmann et Christian Kaul pour qu’ils lui soumettent des propositions relatives aux mo- dalitĂ©s d’organisation du cadastre RDPPF dans le can- ton de Zurich. La LGĂ©o ainsi que dix ordonnances d’exĂ©cution asso- ciĂ©es sont entrĂ©es en vigueur le 1er juillet 2008. Les cantons sont tenus d’édicter les dispositions d’exĂ©cu- tion requises, au niveau de la loi et de l’ordonnance, dans un dĂ©lai de trois ans. Une base lĂ©gale doit Ă©gale- ment ĂȘtre crĂ©Ă©e pour les gĂ©odonnĂ©es soumises au droit cantonal ou communal, exclues du champ d’applica- tion de la LGĂ©o. Les lois cantonales existantes relatives Ă  la mensuration officielle (MO) et au systĂšme d’infor- mation gĂ©ographique GIS-ZH ne satisfont plus aux nou- velles exigences juridiques et effectives. Un groupe de travail, composĂ© de professionnels de la mensuration et des SIG internes et externes Ă  l’administration, diri- gĂ© par le chef du service des mensurations cadastrales a Ă©laborĂ© un projet de nouvelle loi cantonale sur la gĂ©oinformation (Kantonales Geoinformationsgesetz, KGIG). Le 7 mai 2009, le Conseil d’Etat en a pris con- naissance et a mandatĂ© la direction des constructions pour qu’elle lance la procĂ©dure de consultation. Contenu du cadastre RDPPF L’article 16 alinĂ©a 1 LGĂ©o stipule que le cadastre RDPPF rĂ©pertorie les gĂ©odonnĂ©es de base relevant du droit fĂ©dĂ©ral qui reprĂ©sentent des restrictions de droit public Ă  la propriĂ©tĂ© fonciĂšre et ne font pas l’objet d’une mention au registre foncier. L’OCRDP  2 prĂ©voit que le cadastre se limite dans un premier temps Ă  17 objets particuliĂšrement importants pour la gestion immobiliĂšre. 10 d’entre eux relĂšvent de la compĂ©tence de la ConfĂ©dĂ©ration (zones rĂ©servĂ©es et alignements des installations ferroviaires et aĂ©roportuaires, etc.), la compĂ©tence des sept autres incombant aux cantons ou aux communes (plans d’affectation, degrĂ©s de sen- sibilitĂ© au bruit, cadastre des sites polluĂ©s, limites de la forĂȘt (dans des zones Ă  bĂątir), distance par rapport Ă  la forĂȘt, zones et pĂ©rimĂštres de protection des eaux souterraines). Mise en oeuvre du cadastre RDPPF   dans le canton de Zurich L’Office de l’amĂ©nagement du territoire et des mensurations cadastrales (Amt fĂŒr Raum- ordnung und Vermessung, ARV) a mandatĂ© des experts pour qu’ils lui soumettent des pro-­ positions en matiĂšre d’organisation du cadastre RDPPF dans le canton de Zurich. Les rĂ©sultats de l’étude sont prĂ©sentĂ©s ci-dessous. 1 Loi fĂ©dĂ©rale sur la gĂ©o- information (Loi sur la gĂ©oinformation, LGĂ©o), RS 510.62 2 Ordonnance sur le ca- dastre des restrictions de droit public Ă  la pro- priĂ©tĂ© fonciĂšre (OCRDP), RS 510.622.4 OCRDP, ConfĂ©dĂ©ration ThĂšmes de la compĂ©tence des cantons DonnĂ©es cadastrales ­disponibles dans les exigences can-­ tonales supplĂ©mentaires MO93-ZH Autres donnĂ©es ­cadastrales disponibles GĂ©odonnĂ©es de base disponibles Service compĂ©tent Zones d’affectation Zones d’affectation Commune Zones de protection des eaux Zones de protection des eaux Commune PĂ©rimĂštres de protection des eaux PĂ©rimĂštres de protection des eaux AWEL DegrĂ©s de sensibilitĂ© au bruit Partie intĂ©grante du thĂšme des zones d’affectation Commune Limites de la forĂȘt dans des zones Ă  bĂątir Limites de la forĂȘt dans des zones Ă  bĂątir ALN Cadastre des sites polluĂ©s Cadastre des sites polluĂ©s AWEL Distances par rapport Ă  la forĂȘt Distances par rapport Ă  la forĂȘt Commune Alignements cantonaux AFV Alignements communaux Commune Affectations particuliĂšres Commune Distance par rapport aux eaux Commune Fig.  1: Jeux de donnĂ©es disponibles dans le canton de Zurich
  • 18. 18 cadastre ·  1   · DĂ©cembre 2009 Le rapport des experts peut ĂȘtre consultĂ© Ă  l’adresse Internet www.vermessung.zh.ch a aktuell. Nous prĂ©- sentons ses principaux rĂ©sultats ci-dessous: RĂ©sultats du rapport Le rapport est consacrĂ© dans un premier temps aux ­notions de base des systĂšmes de cadastre modernes (cf.  à ce sujet l’article «Fondements du ­cadastre»). Les principes de base mis en oeuvre avec succĂšs de-­ puis bien longtemps pour le cadastre de la propriĂ©tĂ© sont analysĂ©s. On peut en conclure que ces principes internationalement reconnus, tels que les principes de l’unicitĂ©, de l’assentiment, de l’inscription et de la transparence s’appliquent Ă©galement aux objets du ­territoire relevant du droit public. La diffĂ©rence rĂ©side dans la portĂ©e de l’inscription: elle donne naissance au droit dans le domaine de la propriĂ©tĂ© fonciĂšre de droit privĂ© tandis qu’elle en garantit la publication dans le domaine du droit public, le droit lui-mĂȘme rĂ©sultant de l’approbation d’un document aprĂšs rĂšglement de toutes les objections soulevĂ©es. On prĂ©sente ensuite les tĂąches principales qui incom- bent Ă  la tenue du cadastre. L’intĂ©gration des objets projetĂ©s, dĂ©jĂ  rĂ©alisĂ©e avec succĂšs dans la MO, est poursuivie dans ce cadre. Il en rĂ©sulte une sĂ©quence de traitement lĂ©gĂšrement diffĂ©rente de celle du modĂšle fĂ©dĂ©ral: «Projet  –  DĂ©pĂŽt  –  Examen  –  Assentiment  –  Ins- cription  –  Publication  –  Mise en exploitation». ModĂšle des processus dans le canton de Zurich Les fonctions de la direction du cadastre, de son utili- sation et de sa tenue ont fait l’objet d’un examen plus approfondi au moyen d’un modĂšle de processus, une distinction Ă©tant toutefois Ă©tablie, en matiĂšre de tenue du cadastre, entre son administration et l’exploitation de son infrastructure. Il est apparu dans ce cadre que le cadastre RDPPF serait sans influence sur la phase de projet. Aucun changement n’est requis au niveau de la coopĂ©ration Ă©prouvĂ©e entre les experts spĂ©cialisĂ©s (gĂ©ologues, amĂ©nagistes, etc.), les services cantonaux spĂ©cialisĂ©s et les maĂźtres des donnĂ©s (commune, can- ton). Toutefois, les rĂ©sultats du projet doivent franchir les Ă©tapes «Examen  –  Assentiment  –  Inscription  –  Publi- cation» du processus pour devenir conformes au ca- dastre. Par exemple, l’assentiment reste de la compĂ©- tence des maĂźtres des donnĂ©es et des instances prĂ©vues par les lois spĂ©cialisĂ©es. Les services en charge de l’ad- ministration du cadastre, seule nouvelle fonction intro- duite, doivent ĂȘtre dĂ©signĂ©s. L’exploitation de l’infras- tructure du cadastre est totalement indĂ©pendante de son administration. En matiĂšre d’utilisation du cadastre, une distinction est Ă©tablie entre la remise physique d’extraits du cadastre Selon le paragraphe 5 de l’ordonnance cantonale sur la mensuration (Kantonale Vermessungsverordnung, KVAV) la plupart de ces thĂšmes sont gĂ©rĂ©s depuis des annĂ©es dans la MO comme des exigences cantonales supplĂ©mentaires. Le cadastre des sites polluĂ©s (CSP) re- lĂšve de la compĂ©tence de l’Office des dĂ©chets, de l’eau, de l’énergie et de l’air (Amt fĂŒr Abfall, Wasser, Energie und Luft, AWEL), section des sites polluĂ©s. Le CSP rĂ©per- torie des sites polluĂ©s par des dĂ©chets avec certitude ou avec une trĂšs forte probabilitĂ©. Le CSP est opĂ©rationnel, les donnĂ©es gĂ©omĂ©triques et les attributs sont mis Ă  jour en continu et leur actualisation dans le SIG s’effec- tue tous les deux mois environ Ă  l’heure actuelle. Dans l’hypothĂšse que les donnĂ©es existantes satisfont aux exigences prĂ©vues par l’article 5 OCRDP, ces objets peuvent faire l’objet d’un enregistrement global dans le cadastre, sans efforts excessifs. Selon l’article 16 alinĂ©a 3 LGĂ©o, le canton peut dĂ©cider que des gĂ©odonnĂ©es de base supplĂ©mentaires qui lient les propriĂ©taires figurent dans le cadastre. Les ­extensions cantonales doivent cependant se limiter Ă  un trĂšs petit nombre de thĂšmes jusqu’à ce que les nou- veaux instruments soient bien entrĂ©s dans les moeurs. Il serait opportun, du point de vue des utilisateurs, que les alignements cantonaux et communaux ainsi que les autres objets dĂ©jĂ  prĂ©sents dans la MO soient enregis- trĂ©s dans le cadastre RDPPF, en complĂ©ment des aligne- ments nationaux qu’il contient dĂ©jĂ  (Fig. 1). Organisation du cadastre L’établissement, dĂ©lĂ©guĂ© au canton, des rĂšgles rĂ©gis- sant l’organisation et la procĂ©dure d’inscription des RDPPF au cadastre ainsi que la remise d’extraits et de donnĂ©es aux clients intĂ©ressĂ©s est autrement plus exi- geant. Les organes compĂ©tents pour la saisie, la mise à jour, la gestion et la garantie de la disponibilitĂ© des donnĂ©es RDPPF seront dĂ©signĂ©s puis Ă  instituer. Il faut par ailleurs montrer comment le contenu des RDPPF doit ĂȘtre rĂ©uni par les services compĂ©tents de la ConfĂ©- dĂ©ration, du canton et des communes pour qu’il puisse ĂȘtre remis Ă  titre d’extrait dans la forme prescrite par l’ordonnance fĂ©dĂ©rale. Les ­services compĂ©tents pour la production et la diffusion d’extraits certifiĂ©s conformes comme pour la dĂ©livrance a posteriori d’attestations de conformitĂ© doivent en outre ĂȘtre dĂ©signĂ©s. Si des modi- fications de RDPPF sont prĂ©vues, cela a une grande im- portance. La question se pose ici de savoir comment ces informations doivent ĂȘtre associĂ©es au contenu du cadastre. L’ARV a confiĂ© en 2008 le mandat suivant au duo d’experts JĂŒrg Kaufmann / Christian Kaul: Formuler des propositions d’ordre technique, financier et administratif relatives aux modalitĂ©s d’organisation du cadastre RDPPF dans le canton de Zurich.
  • 19. cadastre ·  1   · DĂ©cembre 2009 19 et l’accĂšs via des services Internet. Des guichets doivent ĂȘtre prĂ©vus dans le premier cas, l’accĂšs Internet se ­fondant sur les rĂšgles gĂ©nĂ©rales prĂ©vues par la lĂ©gisla- tion sur la gĂ©oinformation. Les prescriptions rĂ©gissant les solutions dĂ©jĂ  existantes sont Ă  prendre en compte pour la rĂ©alisation de l’accĂšs Internet dans le canton de Zurich. Organisation du systĂšme cadastral Le canton est compĂ©tent en matiĂšre d’organisation. L’organisation des processus, celle de la mise en oeuvre ainsi que le financement, dĂ©duction faite des contribu- tions fĂ©dĂ©rales, lui incombent. L’organisation des processus est mise en oeuvre sur la base des rĂ©flexions conduites et des modĂšles Ă©laborĂ©s. Une procĂ©dure de traitement spĂ©cifique doit ĂȘtre Ă©labo- rĂ©e pour chaque thĂšme RDPPF. Les experts recommandent ce qui suit pour l’organisa- tion de la mise en oeuvre: La direction du cadastre doit ĂȘtre attribuĂ©e Ă  l’ARV. Cet office dispose d’une longue et riche expĂ©rience en matiĂšre de cadastre de la propriĂ©tĂ© de la mensuration officielle, lequel est Ă©galement Ă  la base du cadastre RDPPF. Le rĂŽle de guichet doit ĂȘtre assumĂ© par l’ARV et les ­ser- vices de mise Ă  jour de la mensuration officielle. Le por- tail de gĂ©odonnĂ©es (en projet) du canton de Zurich doit ĂȘtre le fournisseur des services standard du cadastre. La coordination des services est assurĂ©e par l’ARV. Concernant l’administration par les services du cadastre, une solution dĂ©centralisĂ©e est proposĂ©e, en collabora- tion avec les partenaires officiels que sont l’ARV, les villes de Zurich et de Winterthur ainsi que les services rĂ©gionaux privĂ©s Nord, Oberland, Centre, Sud et Ouest. Un «partenariat public - privé» est Ă©galement proposĂ© pour l’exploitation, prĂ©voyant que l’infrastructure pour les donnĂ©es de la compĂ©tence du canton se double d’une infrastructure supplĂ©mentaire pour les autres donnĂ©es du cadastre, prise en charge par un exploitant privĂ©. Conclusion L’étude rĂ©alisĂ©e par les experts constitue une remar- quable assise pour l’élaboration de l’ordonnance can- tonale sur le cadastre RDPPF. Les solutions proposĂ©es tirent profit des organisations dĂ©jĂ  en fonctionnement et sont Ă  la fois souples et durables, comme le mandat confiĂ© aux experts le demandait. Il incombe dĂ©sormais au groupe de travail mis en place d’approfondir les propositions formulĂ©es par l’équipe d’experts et d’élaborer l’ordonnance cantonale. Othmar Hiestand Office de l’amĂ©nagement du territoire et des mensurations cadastrales, canton de Zurich Chef du service des mensurations cadastrales /  gĂ©omĂštre cantonal othmar.hiestand@bd.zh.ch Exigences des clients Tenue du cadastre Administration du cadastre Direction du cadastre Utilisation du cadastre Guichets du cadastre Services du cadastre Infrastructure du cadastre Fig.  2: ReprĂ©sentation schĂ©matique des proces- sus propres Ă  un systĂšme cadastral Processus de direction Processus d’affaires Couche IGD Services Couche IGD DonnĂ©es Processus de support Types de Couches infrastructure ModĂšle de processus processus gĂ©odonnĂ©es IGD BĂ©nĂ©fice des clients Satisfaction des clients Couche IGD Utilisateurs
  • 20. 20 cadastre ·  1   · DĂ©cembre 2009 L’article 34 LGĂ©o stipule que la ConfĂ©dĂ©ra- tion est compĂ©tente pour la haute surveil- lance du cadastre des restrictions de droit public Ă  la propriĂ©tĂ© fonciĂšre (cadastre ­RDPPF), sa tenue incombant aux cantons. L’article 18 OCRDP prĂ©voit que la ConfĂ©-­ dĂ©ration dĂ©lĂšgue la haute surveillance Ă  l’Office fĂ©dĂ©ral de topographie swisstopo. Une distinction est Ă©tablie entre les don- nĂ©es (RDPPF) et l’organisation (cadastre RDPPF) pour la rĂ©partition des tĂąches au sein de l’office. Le rapport explicatif stipule ce qui suit: ‱ Pour les RDPPF, ce sont les services spĂ©- cialisĂ©s de la ConfĂ©dĂ©ration, des cantons ou des communes qui sont compĂ©tents. Les prescriptions de l’ordonnance sur la gĂ©oinformation sont valables pour l’har- monisation de ces donnĂ©es, de la mĂȘme maniĂšre que pour toutes les autres gĂ©o- donnĂ©es de base du droit fĂ©dĂ©ral. La co- ordination de ces activitĂ©s au niveau fĂ©- dĂ©ral incombe Ă  l’organe de coordination de la gĂ©oinformation au niveau fĂ©dĂ©ral (GCS). Au sein de l’Office fĂ©dĂ©ral de to- pographie, la compĂ©tence incombe au domaine Coordination, Services et Infor- mations gĂ©ographiques (COSIG). ‱ La conduite du cadastre est une tĂąche liĂ©e entre la ConfĂ©dĂ©ration et les cantons. Chaque canton dĂ©finit l’organe respon- sable du cadastre. L’orientation stratĂ©- gique et la haute surveillance du cadastre sont de la compĂ©tence de la ConfĂ©dĂ©ra- tion. Dans l’exĂ©cution de ces tĂąches, on perçoit une trĂšs forte synergie avec les activitĂ©s correspondantes de la tĂąche liĂ©e «mensuration officielle» pour laquelle la Direction fĂ©dĂ©rale des mensurations ca- dastrales (D+M) est le service compĂ©tent de la ConfĂ©dĂ©ration. DĂšs lors, ce service prendra Ă©galement en charge la haute surveillance du cadastre RDPPF ainsi que la responsabilitĂ© de sa mise en place. La mise en place et l’exploitation d’un ca- dastre RDPPF est une tĂąche riche de mul- tiple facettes, complexe et de longue ha- leine. Une nouvelle rĂ©partition des rĂŽles in- tervient par consĂ©quent au sein de la D+M pour qu’elle puisse ĂȘtre accomplie de façon efficace et ciblĂ©e. L’organisation de la D+M sera la suivante Ă  compter du 1er janvier 2010: Depuis le 1er octobre de cette annĂ©e, la haute surveillance du cadastre RDPPF incombe Ă  l’Office fĂ©dĂ©ral de topographie, reprĂ©sentĂ© par la Direction fĂ©dĂ©rale des mensurations cadastrales (D+M). Afin de pouvoir s’ac- quitter au mieux de cette tĂąche, la D+M va adopter une nouvelle organisation Ă  compter du 1er janvier 2010. Les tĂąches ont Ă©tĂ© assignĂ©es ainsi aux uni- tĂ©s de l’organisation: ‱ Le processus Direction gĂ©nĂ©rale de la mensuration officielle reste majoritaire- ment inchangĂ©. Parmi les tĂąches qui lui incombent, on compte notamment la ­direction gĂ©nĂ©rale et la haute surveillance de la mensuration officielle, le contrĂŽle (controlling) des entreprises en cours et la conclusion des conventions-programmes et des accords de prestations. S’y ajoute dĂ©sormais la «coordination de la surveil- lance directe». La direction de ce proces- sus reste assurĂ©e par Markus Sinniger. ‱ Un nouveau processus Cadastre RDPPF et coordination est crĂ©Ă©. Il assume la ma- jeure partie des tĂąches relevant dorĂ©na- vant de la D+M en matiĂšre d’exploitation (haute surveillance, conventions-pro- grammes) et de mise en place du cadastre RDPPF. Ce processus se voit par ailleurs chargĂ© de la coordination nationale et ­internationale (pour la MO et le cadastre RDPPF) et des tĂąches en lien avec le do- maine des noms gĂ©ographiques. Ce pro- cessus est dirigĂ© par Marc Nicodet. ‱ Le nouveau processus Technologie et dĂ©- veloppement est en charge de la modĂ©-­ lisation des donnĂ©es, des interfaces, du Communications Nouvelle organisation de la D+M ­relevĂ© et de la diffusion des mĂ©tadonnĂ©es, etc.  pour la MO et le cadastre ­RDPPF. Ce processus est par ailleurs responsable de l’exploitation, de l’entretien et de la poursuite du dĂ©veloppement de diverses applications logicielles et de diffĂ©rents systĂšmes d’information de la D+M (gĂ©o- portail de la MO, banque de donnĂ©es de contrĂŽle AMO, registre des gĂ©omĂštres, rĂ©pertoire des localitĂ©s, etc.) ainsi que de la poursuite du dĂ©veloppement technique de la MO et du cadastre RDPPF. Le res- ponsable de ce processus est Robert ­Balanche. ‱ Le ressort «Administration» reste pour l’essentiel inchangĂ©. Il est rebaptisĂ© Res- sort information et administration, ce qui correspond mieux au spectre des tĂąches qu’il assume dĂ©jĂ  et devra assumer Ă  l’avenir. Il reste en charge de tout le volet information de la MO (web inclus) ainsi que de l’administration de la D+M. A cela s’ajoute le volet information propre au cadastre RDPPF. Ce ressort prend par ailleurs en charge les tĂąches concernant la commission extraparlementaire des in- gĂ©nieurs gĂ©omĂštres. La responsabilitĂ© du ressort incombe Ă  Elisabeth BĂŒrki Gyger, comme auparavant. ‱ Le ressort Droit reste lui aussi inchangĂ©. Il traite tous les actes juridiques de swiss- topo, le nombre de ceux en rapport avec le cadastre RDPPF Ă©tant amenĂ© Ă  croĂźtre. Le ressort reste sous la responsabilitĂ© de Madeleine Pickel. La nouvelle tĂąche du cadastre RDPPF recĂšle encore de nombreuses inconnues; bon nombre d’obstacles restent Ă  franchir jusqu’à l’introduction complĂšte du cadastre sur tout le territoire d’ici Ă  12 ans. La D+M est convaincue d’ĂȘtre parfaitement armĂ©e pour assumer ces tĂąches grĂące Ă  la nouvelle structure dont elle s’est dotĂ©e. Direction fĂ©dĂ©rale des mensurations ­cadastrales Ressort Information et administration Elisabeth BĂŒrki Gyger Ressort Service juridique Madeleine Pickel Direction fĂ©dĂ©rale des mensurations cadastrales Fridolin Wicki Processus Direction gĂ©nĂ©rale de la mensuration officielle / Markus Sinniger Processus Cadastre RDPPF et coordination Marc Nicodet Processus Technologie et dĂ©veloppement Robert Balanche
  • 21. cadastre ·  1   · DĂ©cembre 2009 21 Le suivi en question a pour but de fournir des indications sur le bĂ©nĂ©fice que l’écono- mie nationale retire des donnĂ©es de la men- suration officielle (MO). On admet Ă  cet Ă©gard que ce bĂ©nĂ©fice sera d’autant plus Ă©levĂ© que les donnĂ©es disponibles sont uti- lisĂ©es et que la couverture est plus impor- tante. Le suivi a Ă©tĂ© effectuĂ© pour la premiĂšre fois en 2007, avec 23 cantons. Les chiffres de 2008 – provenant de 26 cantons – permet- tent pour la premiĂšre fois d’établir des comparaisons. Donner des indications sur d’éventuelles tendances de dĂ©veloppement reste cependant impossible en raison de la briĂšvetĂ© de la sĂ©rie chronologique. Ampleur de la mensuration ­officielle En 2008, le canton du Valais a participĂ© pour la premiĂšre fois Ă  l’enquĂȘte et an- nonce un nombre relativement important de biens-fonds, 1.2 million, par rapport Ă  sa population. Dans ce canton, le rapport est d’environ 4.0 biens-fonds par habitant alors que la moyenne suisse est de 0.6. Une raison de cette valeur Ă©levĂ©e pourrait tenir au droit cantonal des successions qui prĂ©voit, en Valais, la division de la propriĂ©tĂ© fonciĂšre entre chacun des ayants droit Ă  la succession. Certains autres cantons affi- chent aussi un rapport relativement Ă©levĂ© de biens-fonds par habitant, Ă  l’image des Grisons (1.3), du Jura (1.1) et du Tessin (1.0). Personnel En 2008, ce sont en tout 3233 personnes qui ont Ă©tĂ© annoncĂ©es comme actives dans la mise Ă  jour de la MO. On note en 2008 un lĂ©ger recul du nombre de personnes dans les administrations publiques canto- nales tandis qu’une faible progression se marque au niveau des bureaux privĂ©s. A l’échelon du pays, davantage d’ingĂ©nieurs gĂ©omĂštres brevetĂ©s, de gĂ©omaticiens et d’apprentis ont Ă©tĂ© occupĂ©s en 2008 par rapport Ă  l’annĂ©e prĂ©cĂ©dente. A l’opposĂ©, moins d’ingĂ©nieurs provenant d’autres do- maines techniques Ă©taient occupĂ©s dans le domaine de la MO. ActivitĂ©s de mise Ă  jour Le nombre de mutations de limites a recu-­ lĂ© de 8 % environ en 2008 tandis que ce-­ lui des mutations de bĂątiments a diminuĂ© d’environ 1%. Le volume total des activitĂ©s de mise Ă  jour a reculĂ©, passant de 105.2 millions Ă  103.1 millions; ce recul de 2 % environ s’explique peut-ĂȘtre par le ralentissement de l’écono- mie. Les recettes moyennes par mutation sont un peu plus significatives. Elles ont re- culĂ© de 1914 francs Ă  1680 francs. Utilisation des donnĂ©es Les recettes d’émoluments ont reculĂ© d’en- viron 15 % en 2008. Le nombre d’acquisitions de donnĂ©es af- fiche un bond d’environ 30 % en 2008. Il est frappant de constater que l’acquisition de donnĂ©es analogiques a fortement aug- mentĂ© au dĂ©triment de celle de donnĂ©es numĂ©riques. Mais ces chiffres n’indiquent pas de tendance; la situation a changĂ© par rapport Ă  2007 avant tout parce que les cantons de Zurich et du Valais ont, en 2008, Suivi (monitoring) du bĂ©nĂ©fice que l’économie nationale retire des donnĂ©es de la MO – Indicateurs pour 2008 En 2008, la Direction fĂ©dĂ©rale des mensurations cadastrales (D+M) a effectuĂ© le deuxiĂšme suivi (monitoring) du bĂ©nĂ©fice que l’économie nationale retire des donnĂ©es de la mensuration officielle (MO). A cette occasion, des indicateurs relatifs Ă  l’ampleur de la MO, Ă  la mise Ă  jour et Ă  l’utilisation des donnĂ©es de la MO ont Ă©tĂ© relevĂ©s auprĂšs des services cantonaux du cadastre et des bureaux d’ingĂ©nieurs privĂ©s. Les paragraphes qui suivent prĂ©- sentent un rĂ©sumĂ© des rĂ©sultats de ce suivi. participĂ© pour la premiĂšre fois au suivi. Nous continuerons ce suivi du bĂ©nĂ©fice que l’économie nationale retire des donnĂ©es de la MO. Nous sommes convaincus que les futures sĂ©ries de donnĂ©es permettront d’en savoir plus sur divers dĂ©veloppements et courants et que ces indications seront intĂ©- ressantes et utiles pour les services chargĂ©s de l’exĂ©cution de la MO. Direction fĂ©dĂ©rale des mensurations cadastrales Les principaux indicateurs pour 2008 (2007) Ampleur de la mensuration officielle Nombre de biens-fonds: 4  536  002 Biens-fonds par habitant: 0.59 Nombre de bĂątiments: 2  806  959 BĂątiments par habitant: 0.36 Personnes (cf. aussi Figure) OccupĂ©es dans la mise Ă  jour: 3233 ActivitĂ©s de mise Ă  jour Nombre de mutations de limites: 18  234 (19  900) Nombre de mutations de bĂątiments: 43  108 (43  500) Chiffre d’affaires: frs.  103.1 millions  (105.2) Chiffre d’affaires par mutation: frs.  1680 (1914) Utilisation des donnĂ©es Recettes d’émoluments: frs. 11.1 millions (13.0) Nombre d’acquisitions de donnĂ©es: 153 720 (118  800) Acquisitions de donnĂ©es analogiques: 63 % (55 %) Acquisitions de donnĂ©es numĂ©riques: 37 % (45 %) bureaux privĂ©s autres administrations administrations cantonales 1134 311 340 493 510 22 23 83 34 3542 57 84 16 49 1200 1000 800 600 400 200 0 Graphique: Nombre de personnes occupĂ©es dans la mise Ă  jour de la men- suration officielle. Ing.  gĂ©om. brev. Ing. CFC Apprentis Admin.
  • 22. 22 cadastre ·  1   · DĂ©cembre 2009 Au fil des ans, les conditions-cadres tant lĂ©gales que techniques de la mensuration officielle ont à ce point changĂ© qu’un renouvellement de la convention vieille de 72 ans devenait impĂ©ratif. Aussi le chef du DDPS, le conseiller fĂ©dĂ©ral Ueli Maurer, et le vice-chef du gou- vernement de la PrincipautĂ© de Liechtenstein, Martin Meyer, ­ont-ils signĂ© la convention administrative rela- tive au contrĂŽle et Ă  la vĂ©rification de la mensuration officielle au cours de l’étĂ© 2009. Au fil de la collabora- tion journaliĂšre, les modifications avaient Ă©tĂ© prises en compte au fur et Ă  mesure. La signature de la conven- tion administrative ­rĂ©visĂ©e offre dĂ©sormais une base contractuelle appropriĂ©e. A cĂŽtĂ© du registre foncier et, fait nouveau, du ­cadastre des restrictions de droit public Ă  la propriĂ©tĂ© fonciĂšre (cadastre RDPPF), la mensuration officielle constitue un des piliers fondamentaux du systĂšme cadastral suisse. La PrincipautĂ© de Liechtenstein a conçu son systĂšme cadastral de maniĂšre Ă  le calquer dans une large me- sure sur la structure et les dispositions techniques de notre pays. Les processus de modernisation du systĂšme cadastral se sont fait parallĂšlement Ă  ceux menĂ©s en Suisse. Pour cette raison, la Direction fĂ©dĂ©rale des men- surations cadastrales a pu reprendre depuis plus de septante ans dĂ©jĂ  la haute surveillance, le contrĂŽle et la vĂ©rification de la mensuration officielle dans la princi- pautĂ©. Cette collaboration s’est Ă©tendue sur plusieurs gĂ©nĂ©rations de gĂ©omĂštres. Elle a Ă©tĂ© des plus fruc- tueuses et toujours empreinte de comprĂ©hension mu- tuelle et mĂȘme de collĂ©gialitĂ©. Nous nous rĂ©jouissons de pouvoir poursuivre cette agrĂ©able collaboration dans un tel esprit! Direction fĂ©dĂ©rale des mensurations cadastrales La Suisse et le Liechtenstein renouvellent   leur convention sur la mensuration officielle La Suisse et la PrincipautĂ© de Liechtenstein ont renouvelĂ© la convention administrative ­relative au contrĂŽle et Ă  la vĂ©rification de la mensuration officielle (MO). Le conseiller fĂ©dĂ©ral Ueli Maurer, chef du DĂ©partement fĂ©dĂ©ral de la dĂ©fense, de la protection de la ­population et des sports (DDPS), et Martin Meyer, vice-chef du gouvernement de la PrincipautĂ© de Liechtenstein, ont rĂ©cemment signĂ© ce document. La convention rĂšgle la haute ­surveillance, le contrĂŽle et la vĂ©rification de la ­mensuration officielle dans la principautĂ©. Photo: Liechtenstein Tourismus
  • 23. cadastre ·  1   · DĂ©cembre 2009 23 La reprise de la directive a Ă©galement permis d’y intĂ©grer l’utilisation du jeu de donnĂ©es de base officiel pour le changement de cadre de rĂ©fĂ©rence «CHENyx06» ainsi que le recours de plus en plus frĂ©quent aux services de positionnement publics ou aux ­stations de rĂ©fĂ©rence permanentes ­exploitĂ©es par des acteurs privĂ©s. Le produit «mensuration officielle» est dĂ©crit de maniĂšre contraignante dans l’OTEMO oĂč son contenu, les ­niveaux de prĂ©cision et de fiabilitĂ© Ă  ­atteindre de mĂȘme que les documents techniques Ă  Ă©tablir sont clairement dĂ©finis. La mĂ©thode qui permet d’at- teindre les exigences visĂ©es est laissĂ©e Ă  la libre apprĂ©ciation du mandataire à qui l’exĂ©cution des travaux de men- suration est confiĂ©e. Il incombe cepen- dant Ă  ce dernier d’apporter la preuve que la mensuration rĂ©alisĂ©e satisfait bien aux exigences imposĂ©es. Rien n’a donc changĂ© Ă  ce sujet dans la direc- tive rĂ©visĂ©e. Le principe de voisinage conserve toute sa validitĂ©, au mĂȘme titre que celui de l’ajustage local, pour autant que la preuve n’est pas apportĂ©e que l’on se trouve dans un secteur sans contraintes. Si le GNSS est utilisĂ© comme ­mĂ©thode de mesure avec le professionnalisme requis, il est lĂ©gitime de penser que les «rĂšgles de l’art» citĂ©es Ă  l’article 1 de l’OTEMO sont respectĂ©es et que la preuve de la prĂ©cision et de la fiabilitĂ© est apportĂ©e; cela, bien Ă©videmment, uniquement dans des zones oĂč les ­valeurs requises peuvent ĂȘtre atteintes. La directive ne doit pas constituer un mode d’emploi, mais doit fournir les bases nĂ©cessaires au professionnel de la mensuration pour une utilisation de GNSS conforme Ă  ses besoins. La directive de la CSCC portant sur l’utilisation de GNSS1 pour la dĂ©termination de points de dĂ©tail en mensuration ­officielle a Ă©tĂ© publiĂ©e en 2001 pour la premiĂšre fois. Les progrĂšs technologiques accomplis depuis lors et la rĂ©vision partielle de l’OMO 2 et de l’OTEMO 3 dans le sillage de la loi sur la gĂ©oinformation ont rendu une ­rĂ©actualisation nĂ©cessaire. 1 GNSS: Global Navigation Satellite Systems 2 Ordonnance du 18 no- vembre 1992 sur la men- suration officielle (OMO), RS 211.432.2 3 Ordonnance technique du DDPS du 10 juin 1994 sur la mensuration officielle (OTEMO), RS 211.432.21 RĂ©vision de la directive GNSS La directive a Ă©tĂ© rĂ©visĂ©e par un groupe de travail de la ConfĂ©rence des services cantonaux du cadastre (CSCC) compo- sĂ© de Christian Gamma (AG), Laurent Huguenin (IGS), Markus Scherrer (swisstopo) et Bruno Vogel (swisstopo). AdoptĂ©e en juin 2009 par le comitĂ© de la CSCC, elle est disponible en français, en allemand et en italien et peut ĂȘtre tĂ©lĂ©chargĂ©e sur les sites In- ternet www.cadastre.ch  a  MO et www.kkva.ch. ConfĂ©rence des services ­cantonaux du cadastre CSCC