Le magazine Keo des idées neuves sur la mobilité fait par le Groupe Keolis. Actualités, dossiers, forums, zoom et analyses vous attendent au fil de ses 24 pages.
Au sommaire de ce numéro : La mobilité version digitale, la réorganisation du réseau de Nîmes, la réforme des rythmes scolaires pour les transports publics, le lancement du réseau de Boston...
1. Keo
Des iDées neuves
sur la mobilité
Juillet
2014
la mobilité
version
digitale le numérique occupe une place croissante
dans la vie quotidienne des Français,
transformant leur manière de se déplacer.
À Nîmes, uNe
restructuratioN
eN deux ÉtaPes
Au bout d’un an,
la phase 1 est achevée.
Bilan.
2. édito 2
trouver lEs
bonnes solutIons
Explorer les solutions qui répondront à toutes les questions que vous
vous posez sur la mobilité : voilà l’ambition du magazine Keo’ depuis
sa création, il y a maintenant cinq ans.
Ce numéro estival ne fait pas exception à la règle et met en avant le
numérique qui bouleverse les habitudes de déplacement des voyageurs.
En effet, notre dossier recense les solutions digitales qui fleurissent pour
répondre à de nouveaux modes de déplacement et Keolis vous présente
son innovation dans Keo’Pratik. dans Keo’idées, l’économiste Emmanuel
Combe nous livre les secrets des services de transport low cost.
Et s’il existe une solution pour apaiser le conflit entre les taxis et les VtC,
direction Keo’Forum.
Bonne lecture et Bel été !
Keolis
Présent dans 15 pays à travers
le monde, Keolis est un opérateur
majeur du transport de voyageurs.
Le Groupe propose une palette
de solutions de transport adaptées
aux besoins des territoires
et des clients voyageurs.
Keolis – 20 rue Le Peletier –
75320 Paris Cedex 9
Tél. : 01 71 32 90 00
Keo’ le magazine
Keo’, le magazine corporate
du Groupe Keolis, se propose
d’explorer le thème de la mobilité
durable. Actualité, succès, métiers,
innovations, débats, opinions…
Keo’ fait circuler des idées neuves
sur la mobilité !
RÉDaCTiOn
• Responsable du comité
de rédaction : Catherine Miret.
• Illustrations : Quentin Vijoux,
Adam Nickel/Synergy art,
Olivier Dauger.
• Iconographie : Capa Pictures/
Porter Gifford, Getty, Fotolia,
Andia, Sipa.
• Conception et rédaction :
(réf. : KEOL024)
3. Keolis • Juillet 2014 3 SOMMAIRE
22
18
4Keo’ACTU
Nouveau péage transit
poids lourds, viaduc
dédié aux circulations
douces à Poitiers:
toute l’actu de la mobilité
10
14 Keo’FOCUS
LA MOBILITÉ
VERSION
DIGITALE
8Keo’PRATIK
On vous dit tout sur
les conséquences de
la réforme des rythmes
scolaires dans le domaine
du transport
10 Keo’TEAM
À Boston, mobilisation
générale
12 Keo’POLIS
À Nîmes, une
réorganisation
en deux étapes
18 Keo’VISA
Keolis en pays nordiques
20 Keo’FORUM
VTC contre taxis: une loi
pour les réconcilier?
22 Keo’IDÉES
Emmanuel Combe:
«Il ne su t pas
de baisser les coûts
pour être low cost»
4. Keo’ACTU 4
CÔTÉ MObilite
DESSERTE AÉROPORT
FISCALITÉ VERTE
Un péage
de transit pour
les poids lourds
ROISSY-GARE DE L’EST, LIGNE DIRECTE
VÉLO
Pistes cyclables
à la demande
Une idée lumineuse pour
accroître la sécurité des
cyclistes en ville: la piste
cyclable virtuelle. Née au
Japon, cette invention est
maintenant disponible dans
le monde entier: un boîtier,
fi xé sur le tube de la selle,
trace au sol deux lasers rouges.
Une bande lumineuse apparaît
de chaque côté du cycliste,
fi xe ou clignotante, délimitant
ainsi un espace de sécurité
parfaitement visible la nuit.
Alimenté par piles et couplé
à un feu arrière, le système
est vendu 16,99euros sur
LeCyclo.com.
a décision du
gouvernement
est tombée:
l’écotaxe va
être remplacée au 1erjanvier
2015 par un péage pour
les camions de plus de
3,5tonnes roulant sur les
principaux axes routiers
français, soit 4000km
de routes nationales
et départementales.
Les camions devront être
équipés d’un boîtier GPS
qui calculera le parcours et
la facture: le dispositif prévoit
en e et une tarifi cation
de 13centimes d’euro
par kilomètre, modulable
en fonction de la distance
parcourue, du niveau
de pollution et du nombre
d’essieux des camions.
Cette nouvelle redevance
générera une recette brute
de 550 à 560millions
d’euros, a ectée à l’Agence
de fi nancement desinfra-structures
de transport de
France, contre 800millions
d’euros initialement prévus.
Le contrat de la société
Écomouv’, chargée de
collecter le péage, sera
rediscuté «sur de
nouvelles bases».
L
Si tout va bien, en
2023, les Parisiens
auront la possibilité
d’aller en train et sans
arrêt à l’aéroport
Charles-de-Gaulle
depuis la gare de l’Est.
En e et, le 3juin dernier,
le secrétaire d’État aux
Transports, Aéroports
de Paris et Réseau Ferré
de France ont signé
la mise en place d’une
société d’études dédiée
au projet. Appelée
CDG Express, la ligne
e ectuera 32km en
vingt minutes sur une
voie de RER libérée
et pourvue de nouvelles
infrastructures. C’est un
quart d’heure de mieux
qu’aujourd’hui en
transport en commun
avec le RERB. Seul
bémol, le billet coûtera
24euros, et sera donc
trois fois plus cher.
Rendez-vous en 2015:
la société d’études
rendra ses conclusions
avant le début des
travaux, en 2017.
5. Keolis • Juillet 2014 5
ÉCOMOBILITÉ AUTOPARTAGE
On circule
tout doux
à Poitiers
330mètres de long, 15mètres de large:
le nouveau viaduc Léon Blum, exclusivement
réservé aux «circulations douces», a été
inauguré à Poitiers. Ce chantier, qui aura
duré dix-huit mois, avait pour objectif
de remplacer la vieille passerelle piétonne
des Rocs, datant de 1952. Reliant le
centre-ville à l’ouest de l’agglomération,
où sont implantés des zones d’habitat,
des pôles d’activités commerciales
et industrielles ainsi que le Futuroscope,
le viaduc est strictement interdit aux
deux-roues motorisés et aux voitures.
Par ailleurs, les piétons bénéfi cient d’une
voie de circulation réservée, ainsi que les
vélos. Grande nouveauté: les bus circulent
dans les deux sens. La largeur de l’ouvrage
permettra d’ailleurs dès 2017 la circulation
de futures lignes de bus à haut niveau
de service.
LA SNCF COMMUNIQUE
EN LANGUE DES SIGNES
Pour les 4millions
de personnes sou rant
d’un handicap auditif
en France, la SNCF
adapte ses dispositifs
d’information
voyageurs. Depuis
le mois de mai, les
voyageurs sourds
ou malentendants
du TER peuvent
communiquer avec
les centres de relation
client régionaux en
langue des signes
française. Information,
achat de billet,etc.:
depuis un ordinateur
équipé d’une webcam
et d’une liaison Internet
haut débit, le voyageur
peut choisir d’être en
contact visuel avec son
interlocuteur ou bien
d’a cher du texte grâce
à une transcription en
temps réel de la parole.
ACCESSIBILITÉ
Autolib’
à Indianapolis
Après Autolib’ à Paris,
le groupe Bolloré a investi
35millions d’euros pour
l’installation à Indianapolis
de son système d’autopartage.
Ce partenariat public-privé
met à disposition des habitants
500véhicules répartis entre
200stations de location.
Si Bolloré a porté son choix
sur Indianapolis, c’est que
cette agglomération du Midwest
ne cesse de s’étendre et
comprend une population
estudiantine importante,
prête à utiliser ce service
pratique et économique.
CHIFFRES
13000km
Longueur du projet
de ligne de train
reliant la Chine
aux États-Unis.
420millions
de voitures équipées
de tablettes, connectées
à Internet ou au Wi-Fi
dans le monde en 2018.
AGENDA
INNOTRANS 2014
23-26 septembre – Berlin
– Allemagne.
Sou ant sa 10e bougie,
InnoTrans donne de nouveau
rendez-vous à l’ensemble
du secteur du transport de
voyageurs et de marchandises:
2515 exposants en provenance
de 49 pays.
22e CONGRÈS
DE LA FNTV 8octobre
2014 – Maison de la Chimie
– Paris. Après s’être penché
sur «L’autocar et la mobilité
de demain» lors de son 21eopus,
le 22econgrès de la Fédération
nationale des transports de
voyageurs se tiendra à Paris
le 8octobre prochain
sur le thème des «Idées
de demain».
2016
Lancement de Cabline,
dispositif de transport
par câble de Vinci
Construction et MND.
6. Keo’actu 6
côté eO
Australie
Un tramway en or
Prochainement, un tramway flambant
neuf sillonnera la ville de Gold Coast.
Exploité par Keolis Australie au sein
de la joint-venture KDR (Keolis
Downer Rail) Gold Coast, ce projet
accompagne l’essor économique
et touristique de la ville. Présentation
par Vivienne King, directrice générale
de KDR Gold Coast.
StAtiOnnement
EFFIA Stationnement
a été choisi par Gares
Connexion pour
assurer l’exploitation
des 1 200 places
du parking souterrain
de la gare du Nord.
Le contrat, signé
pour une durée
de 15 ans, a démarré
le 1er juin. Il générera
un chiffre d’affaires
annuel de plus
de 6 millions d’euros.
Ce parking va être
entièrement rénové
Pourquoi un tram à Gold Coast ?
La région est en plein développement
et ses besoins en transport public
ont considérablement évolué depuis
quelques années. Au terme d’une étude
de faisabilité, le tramway a été préféré au
bus en raison d’une capacité plus élevée
et d’un impact environnemental moindre.
La ligne, longue de 13 kilo mètres et
ponctuée de 26 stations, a été conçue
de manière à desservir les trois quartiers
principaux de la ville, dont les zones
touristiques en bordure de plage. Et les
rames, qui accueilleront 20 000 voyageurs
quotidiens, sont même équipées
d’espaces réservés aux planches de surf !
Comment s’est déroulée la phase
de préparation avant la mise en service ?
Tous les partenaires du consortium
GoldLinQ ont été régulièrement invités
par l’État du Queensland, l’autorité
organisatrice, pour partager leur
savoir-faire et accompagner le projet.
Keolis Australie est membre de ce
consortium par le biais d’une joint-venture,
(5 millions d’euros
vont être investis)
pour devenir une
véritable plateforme
de services
afin d’améliorer
la satisfaction
des voyageurs
et des riverains.
Ces nouveaux
services sont
couplés à une baisse
des tarifs depuis
le 16 juin : 7 %
en moyenne pour
les tarifs horaires
et 10 % pour
les abonnements
mensuels. Avec
ce gain, EFFIA
complète son
dispositif de
stationnement
dans les principales
gares parisiennes.
EFFIA en gare du Nord
KDR Gold Coast, constituée
avec Downer, son partenaire sur Yarra
Trams à Melbourne. Chaque partenaire
a pu valider les différentes étapes du
projet et de nombreuses caractéristiques
du réseau mettent en avant le savoir-faire
de Keolis : choix du matériel roulant,
implantation des gares, plans du dépôt
mais aussi de nombreux aspects liés
à la sécurité et à la maintenance.
Quels sont les atouts de Keolis
pour l’exploitation du réseau ?
En mettant en oeuvre sa philosophie
« Think like a passenger* », Keolis
s’est concentré sur les besoins
de déplacement sur le long terme.
Le savoir-faire du Groupe en matière
d’intégration de systèmes de tramway
à Tours et à Bordeaux s’est aussi
avéré très précieux. Pour le matériel
roulant, Keolis s’est appuyé sur son
expérience pour préconiser des tramways
plus longs, au vu de la configuration
du réseau. Finalement, grâce à son
expérience à Melbourne, KDR Gold Coast
a conjugué l’expérience internationale
du Groupe et la connaissance spécifique
du marché australien.
* Penser comme un passager.
7. Keolis • Juillet 2014 7
Keolis prend le train anglais royaume-uni
L
Keolis sur linKedin
Avec plus de 300 millions d’utilisateurs, il est devenu
incontournable : le réseau social LinkedIn permet de développer sa
marque et son réseau dans le monde professionnel. La page Keolis recense
à ce jour 6 000 abonnés : une communauté tournée principale ment vers le
transport, très internationale, qui compte aussi de nombreux collaborateurs
du Groupe. Commentaires, échanges et partage d’informations : à travers
cette page, Keolis facilite le dialogue entre professionnels et affirme sa
notoriété d’employeur pour attirer de nouveaux candidats. Une ambition :
atteindre rapidement les 10 000 abonnés !
Retrouvez la page Keolis sur https://www.linkedin.com/company/keolis
Premier tram nord-américain
C’est une ligne de tram
de 19 km avec 16 stations
que la « Region of
Waterloo » a décidé
de créer dans la région
de Toronto (Canada).
La construction de
ce nouveau système
démarrera au cours du
second semestre 2014
et durera trois ans.
Keolis, membre du
consortium GrandLinq,
qui réalise le réseau,
en assurera l’exploitation
et la maintenance pour
une durée de 33 ans, dans
le cadre d’un partenariat
public-privé. Chiffre
d’affaires cumulé attendu :
357 millions d’euros.
Déjà présent au Québec
depuis onze ans au
travers de l’exploitation
de 430 bus et cars,
qui en font le deuxième
opérateur de transports
interurbains au Canada,
Keolis signe là son premier
contrat pour un tram en
Amérique du Nord. Qui
plus est dans une région
en fort développement,
constituée des trois
villes principales
(Cambridge, Kitchener
et Waterloo) et de
plusieurs comtés.
canada
la gare internationale de Saint Pancras,
toutes ces destinations sont desservies
par Thameslink Southern and Great
Northern (TSGN), la plus importante
franchise ferroviaire du Royaume-Uni.
Et c’est Govia, le partenariat réunissant
Keolis et le britannique Go-Ahead,
qui a été désigné fin mai par le
« Department for Transport » pour son
exploitation sur une durée de 7 ans.
TSGN représente pas moins de 22 %
des trajets en train au Royaume-Uni
rennes
ondres, Brighton,
Portsmouth, Cambridge,
les aéroports de Gatwick
et de Luton ou encore
Un plan
antifraude
made in Keolis
Une baisse de 7 % d’ici à 2016.
C’est l’objectif visé par Keolis
concernant la fraude sur
le réseau STAR de Rennes
Métropole. Un plan d’action
est en place depuis quelques
mois avec, certes, des contrôles
qui s’intensifient, mais Keolis
cherche surtout à déstabiliser
les fraudeurs en annonçant,
par exemple, des contrôles
dans les bus, en procédant
également à des contrôles
en civil (en test en septembre)
ou en matérialisant les zones
payantes dans les stations.
et 273 millions de voyages par an.
C’est le plus gros contrat jamais signé
par Keolis outre-Manche, pour un chiffre
d’affaires annuel de 1,36 milliard d’euros.
Outre l’exploitation, Govia gérera
le bon déroulement de l’ambitieux
programme Thameslink, financé
par le gouvernement britannique
afin d’améliorer la capacité du réseau
ferroviaire londonien avec, entre autres,
la construction de nouveaux dépôts et
la mise en service de nouveaux trains.
La satisfaction des passagers est
également un élément essentiel et
Govia s’engage notamment à améliorer
l’expérience voyageur.
8. Keo’PRATIK 8
ON VOUS DIT TOUT SUR…
LE TRANSPORT SCOLAIRE
CHANGE DE RYTHME
Le retour à la semaine de quatre jours et demi dans les écoles primaires
dès la rentrée 2014 nécessite de repenser l’o re de transports scolaires.
Un défi fi nancier et opérationnel auquel se préparent les autorités
organisatrices des transports.
LES ENJEUX
UN BESOIN ACCRU
DE TRANSPORT ET
DE CONCERTATION
L’ajout d’une demi-journée
et des journées plus courtes
entraînent des besoins supplé-mentaires
de transport:
assumer la charge du
mercredi matin; prévoir
des aménagements de lignes
pour optimiser les transports
des écoliers, des collégiens
et des lycéens; être partie
prenante des concertations
pour des horaires harmonisés
entre l’école primaire, le collège
et le lycée. Les investissements
en termes de véhicules et
de conducteurs pourraient
engendrer un surcoût
de 1million d’euros par
an par département,
selon l’Association des
départe ments de France.
EN CHIFFRES
Sur les 4000 communes ayant déjà adopté
les nouveaux rythmes en 2013, les deux tiers
ont organisé un passage unique du transport
scolaire, soit à l’issue du temps périscolaire
(60% des cas), soit à l’issue du temps
scolaire (40% des cas).
La mise en oeuvre de la réforme a engendré
des coûts supplémentaires en termes
de transport pour 55% des communes.
Supportent ce coût, en premier lieu, les
communes, suivies des conseils généraux
et, enfi n, des familles.
Pour faciliter le transport scolaire ou pour
des questions d’organisation, près de 20%
des communes ont di érencié les horaires
de leurs écoles maternelles et élémentaires.
LE CONTEXTE
UNE GESTION DÉCENTRALISÉE
DES TRANSPORTS SCOLAIRES
Hors périmètre urbain, la loi
attribue la responsabilité des
transports scolaires, en tant
que service public régulier,
au département. À l’intérieur
des périmètres urbains, cette
responsabilité est exercée
par l’autorité compétente:
métropole, communauté
urbaine ou d’agglomération.
Le départe ment ou l’autorité
compétente peuvent déléguer
tout ou partie de l’organisation
des transports scolaires à des
communes, des établissements
publics de coopération
inter communale, des syndicats
mixtes, des établissements
d’enseignement ou des
asso ciations de parents d’élèves.
L’exploitation est ainsi assurée
soit sous forme de régie,
soit par un opérateur privé
ayant passé une convention
avec l’autorité organisatrice.
Bien que décentralisée, la
gestion des transports scolaires
intéresse également l’État,
qui garde la main en matière
de réglementation des transports
routiers (ceintures de sécurité,
éthylotest antidémarrage…).
LA RÉFORME
ALLÉGER LES RYTHMES
SCOLAIRES
La réforme prévoit de répartir
le nombre d’heures annuelles
sur 180jours de classe
au lieu de 144 actuellement.
Ainsi, les élèves continueront
de bénéfi cier de 24heures
de classe par semaine sur
neuf demi-journées, incluant
le mercredi matin (ou, par
dérogation, le samedi matin).
Afi n de ne pas déséquilibrer
le quotidien des familles,
la réforme prévoit la prise en
charge d’activités périscolaires
«complétant» les journées
plus courtes.
9. Keolis • Juillet2014 9
ON VOUS DIT TOUT SUR…
1 Recherche
d’itinéraire:
personnalisable
2 Horaires
des prochains
passages
3 Alerte trafi c:
notifi cations
en temps réel
4Services
autour de moi:
points d’intérêt
à proximité
5 Trajets favoris
sauvegardés
6Achat de
billets simplifi é
4
1
3
5
2
6
ans combien de temps arrive mon bus? Où déjeuner
en sortant de mon rendez-vous? Quel trajet est le
plus adapté avec ma poussette? La réponse en un clic
sur mon smartphone grâce à l’assistant de mobilité de Keolis!
Déployée à partir de septembre prochain, cette solution
numérique propose aux voyageurs tous les services dont ils ont
besoin pour être informés et guidés à tout moment dans leurs
déplacements. Horaires de passage, recherche d’itinéraire, info
trafi c, conseils mobilité, gestion des favoris, compte client, vente
de titres de transport: tous les services sont concentrés sur une
plateforme unique. Objectif: faciliter le parcours des voyageurs!
L’ASSISTANT DE MOBILITÉ:
LAISSEZ-VOUS
GUIDER
Près de 1 Français sur 2
possède un smartphone
avec un accès à Internet.
65% des possesseurs
de smartphone l’utilisent
pendant leur trajet
quotidien.
D
10. Keo’TEAM 10
À BOSTON,
MOBILISATION
GENERALE
En janvier2014, l’autorité organisatrice des
transports du Massachusetts (MBTA) choisissait
Keolis pour l’exploitation des trains de banlieue
de la région de Boston. Mais, avant de faire
rouler la première rame, il a fallu se préparer
à exploiter l’un des réseaux les plus importants
du nord des États-Unis.
1 L’équipe de direction de
Keolis Commuter Services
au complet, dans ses locaux
d’Atlantic Avenue à Boston.
2 Sur les trois gares que
compte Boston, South Station
est la principale. Équipée
de nombreux services, elle
connecte les réseaux de train,
de métro, de car, de bus
et de vélos en libre-service.
3 Les 13 lignes du réseau
des trains de banlieue
desservent, sur 1000km
de voies, 134gares et
transportent 36millions
de passagers par an.
4 Keolis s’est engagé auprès
de l’autorité organisatrice
notamment en termes de
ponctualité, de propreté et
de confort du matériel roulant.
5 et 6 Avant le lancement
o ciel du réseau, les équipes
se sont mobilisées pour mettre
en oeuvre des solutions
d’information voyageurs.
4
1
2 3
5
6
11. Keolis • Juillet 2014 11
“Énergie
et organisation
pour plus
d’e cacité.”
Rita Hardiman, directrice
EEO*, Diversity DBE**
Management
Pendant la phase de
recrutement, j’ai été très
attentive aux candidatures
féminines et aux candidats
issus des minorités. Pour moi,
la diversité est un atout et
j’aime beaucoup l’idée que
les e ectifs de KCS refl ètent
la population de Boston.
Je suis en contact avec
des associations et des
organisations comme
Women in Transportation
Network ou le Council of
Minority Transportation
O cials. Je suis également
en charge des relations
avec les entreprises DBE.
Ces sociétés, labélisées
par le Département des
transports, sont dirigées
par des personnes issues
de minorités et KCS s’est
engagé, au terme de
l’accord avec l’autorité
organisatrice, MBTA,
à ce que 15% des dépenses
annuelles soient réalisées
avec ces entreprises.
*EEO: Equal Employment
Opportunity, programme garantissant
le principe d’égalité des chances en
matière d’emploi.
**DBE: Disadvantaged Business
Enterprise, entreprise détenue
au moins à 51% par des personnes
économiquement ou socialement
défavorisées.
endant la phase de
réponse à l’appel d’o res,
la mobilisation a été
exemplaire, se souvient
Gerald Francis, directeur général adjoint
de Keolis Commuter Services. Une fois
le contrat remporté, il a fallu mettre
en place une équipe pour concrétiser
le projet, avec une approche centrée
sur les besoins des clients. Nous avons
commencé en février2014 et nous
devions être opérationnels le 1erjuillet.
Un délai très court, qui a été notre plus
gros défi .» Le challenge était d’autant
plus important que les enjeux de ce
contrat, remporté pour 8 ans par une
joint-venture Keolis-SNCF (à hauteur de
60/40), sont de taille. En e et, le réseau
des trains de banlieue de la région de
Boston est le cinquième des États-Unis,
le plus grand confi é à un opérateur privé,
et représente un marché de 2,6milliards
de dollars. «Tous les regards étaient
posés sur nous et sur la façon dont la
transition allait s’e ectuer le 1erjuillet»,
révèle Gerald.
Une transition à grande vitesse
«L’intégration des 2000 salariés
de l’opérateur sortant, Massachusetts
Bay Commuter Railroad (MBCR),
représentait une étape essentielle.
DIVERSITÉ
RITA
Nous avons beaucoup échangé avec les
managers de MBCR et les représentants
des syndicats.» Côté organisation,
les équipes sont désormais structurées:
«Le groupe Operations est composé
des techniciens en charge de la régulation,
des locomotives et des conducteurs;
le Mechanical rassemble des ingénieurs
en charge du matériel roulant; quant aux
techniciens qui entretiennent les rails et les
stations, ils forment l’équipe Engineering.
Nous avons également un département
RH et une équipe Labour Relations en
charge des relations entre collaborateurs
ainsi qu’une équipe dédiée à la sécurité/
sûreté, une équipe informatique, juridique
et fi nancière. Sans oublier une équipe
Qualité et le service client, qui
jouera un rôle fondamental
en nous aidant à “penser
comme un client”!»
RELATION
CLIENT
RONAN
LE DIRECTEUR
GÉNÉRAL ADJOINT
GERALD
P
Se mettre dans la peau du passager.”
Ronan Coatanea, directeur du service client
«
«Notre projet, centré sur
les besoins et les attentes
des clients, est très bien
résumé par le slogan de
Keolis Commuter Services,
Thinking like a passenger.
Pour y parvenir, Keolis a
mis en oeuvre des pratiques
issues des récents
travaux sur la
relation de service:
communiquer
e cacement et informer les
voyageurs à chaque étape
de leur parcours, y compris
en situation perturbée.
Nous préparons par exemple
un guide d’information
et une signalétique avec
de nombreuses illustrations
et des symboles pour
répondre aux attentes
des commu nautés multi-culturelles
et multilingues.
Mieux communiquer
avec le client, c’est savoir
le comprendre et l’écouter.
C’est pourquoi nous avons
également analysé les
réclamations des voyageurs
sur la sécurité, l’accessibilité
ou le comportement du
personnel afi n de pouvoir
élaborer un plan d’action
correctif. Nos gilets
mauves nous permettront
notamment d’être plus
visibles sur le terrain.
Enfi n, un centre d’appels
dédié, des enquêtes
de satisfaction et
des enquêtes en ligne
lors de perturbations
nous aideront à proposer
des solutions adaptées
au MBTA.»
12. Keo’polis 12
à Nîmes, le contrat de délégation de service public
de Keolis a été renouvelé en juillet 2013 pour dix ans avec,
à la clé, une refonte du réseau en deux temps. Au bout
d’un an seulement, la première étape est déjà achevée. Bilan.
à Nîmes,
uNe réorgaNisatioN
eN deux étapes
à nous d’être inventifs !
La situation d’endettement
des collectivités et l’annonce
d’une refonte du découpage
territorial préfigurent une
baisse significative de la
dotation de l’État. à nous
d’être inventifs et de trouver
des solutions sans grever
la qualité du service public !
Avant de choisir notre
délégataire, nous avons
remis à plat le contrat pour
repartir sur des bases saines.
Avec Keolis, nous avons
dessiné un plan d’action
en deux phases, dont
la première concernait
l’optimisation du tracé des
12 lignes du réseau péri-urbain
et la hausse du tarif
du ticket unitaire – inchangé
depuis 15 ans – de 1 € à 1,10 €.
La deuxième phase de
réorganisation portera
sur le réseau urbain, avec
l’extension au centre-ville
de la ligne 1 du BHNS, qui
transporte actuellement près
de 7 000 personnes par jour
a métropole nîmoise pré-sente
une configuration
particulière. Son territoire
est très étendu – 27 com-munes
L
pour près de 700 km2 – et sa
population (250 000 habitants) est iné-galement
répartie : le long des grands
axes de communication mais aussi vers
le nord de la ville, qui regroupe des
zones de garrigue protégées. Le réseau
urbain compte 11 lignes de bus princi-pales,
17 lignes secondaires et une ligne
de BHNS ; la desserte périurbaine est
constituée quant à elle de 12 lignes qui
relient les communes et le centre-ville.
La croissance démographique reste
parmi les plus dynamiques de France et
la communauté d’agglomération devrait
intégrer entre 10 et 20 communes sup-plémentaires
d’ici à 2017. Sans oublier
un projet de tramway qui pourrait voir
le jour sur le tracé d’un réseau de fret
ferroviaire partiellement abandonné.
à l’issue de l’appel d’offres, Keolis s’est
vu renouveler son contrat avec pour
mission d’optimiser la desserte et
d’augmenter la fréquentation d’environ
30 % d’ici à 2022.
sur l’axe nord-sud. Nous
envisageons également
la création, dès 2015-2016,
d’un tramway suivant l’axe est-ouest
sur le tracé du réseau
de fret ferroviaire. Avec Keolis,
nous avons à nos côtés
un interlocuteur soucieux
de trouver des solutions
à nos problématiques.
Yvan Lachaud,
président de Nîmes
Métropole
Avec Keolis, nous avons à nos côtés
un interlocuteur soucieux de trouver des solutions.
13. Keolis • Juillet2014 13
Fabrice Mayer,
directeur opérationnel Société
des transports en commun de
Nîmes – Groupe Keolis
côté
Nous sommes parvenus
à faire les économies
attendues par la
collectivité tout en
développant de nouveaux
services et en évitant
de laisser des zones
non desservies. Nous
nous sommes concentrés
sur une simplifi cation
des tracés des lignes,
qui sont aujourd’hui plus
linéaires et plus directes.
Nous avons également
amélioré l’accessibilité.
En e et, la ligne T1
de BHNS, inaugurée
en septembre 2012,
fonctionne avec un
système de guidage
optique qui fait accoster
le bus à hauteur de quai.
Par ailleurs, nous
encourageons la
multimodalité pour
désengorger la ville
de ses automobilistes:
aux deux parkings-relais
sur la T1 s’ajoutera cet été
une station de location
de vélos à la gare routière
SNCF. Face à une volonté
forte de la Métropole
d’un engagement de
qualité au meilleur prix,
nous sommes prêts à
relever le défi !
La qualité au meilleur prix
1. La ligne de bus à haut
niveau de service Tango +,
longue de 6 kilomètres,
relie la sortie de l’autoroute
A54 aux Arènes.
2. Avec près de
150000 habitants,
Nîmes est
la vingtième
plus grande
ville de France. 3. Labellisée Ville d’art
et d’histoire, Nîmes possède
un patrimoine de monuments
dont l’entretien et la valorisation
sont l’une des priorités
de la municipalité.
2
1
3
14. Le numérique occupe une
place sans cesse croissante
dans la vie quotidienne
des Français, transformant
notamment leur manière
de se déplacer. Est-ce
à dire que nous sommes
à l’aube d’une nouvelle ère
de la mobilité ?
14
La mobILIté
version
digitale
e qui est certain, c’est que les
nouvelles technologies de l’information
et de la commu nication
ne cessent de se développer,
comme le montrent les avancées
récentes en matière de réseaux
«C
haut débit et d’Internet mobile. En outre, le matériel
numérique devient un standard d’équipement. La
preuve : 17,5 millions de smartphones devraient être
vendus en France en 2014 », constate Philippe Gargov,
géographe et animateur du cabinet de prospective
[Pop-up] urbain. De ces évolutions naissent de
nouveaux usages, que résume bien la figure du
« mobinaute », c’est-à-dire un citoyen connecté en
permanence depuis des terminaux divers et dont
toute la vie professionnelle, sociale et personnelle
s’articule autour du numérique. Et, à leur tour, ces
nouveaux usages font naître de nouveaux services.
Quand on sait que 60 % des utilisateurs de smart-phone
télé chargent en moyenne cinq applications
par mois, on comprend pourquoi toutes les entre-prises,
quel que soit leur secteur d’activité, s’attachent
aujourd’hui à lancer leurs « applis » mobiles.
Keo’’ffooccuuss
15. Keolis • juillet2014 15
27 millions
de Français
(soit 50% des
11ans et plus)
sont équipés
de smartphone.
Un accompagnement au voyage
Le transport public n’échappe pas à ce phénomène.
«Les collectivités et les opérateurs élaborent de plus
en plus de projets innovants autour des possibilités
offertes par le numérique», confirme JulieRieg,
sociologue au sein du groupe Chronos. Trois de ces
possibilités les intéressent particulièrement car elles
leur donnent l’opportunité de développer l’aide au
déplacement: l’accès à l’information en temps réel,
géolocalisée et personnalisée; la dématérialisation
des contenus et des supports; l’achat et le paiement
en ligne. En e et, le digital permet de mettre à la
portée des voyageurs, dans l’instant, les informations
dont ils pourraient avoir besoin: horaires, itinéraires,
temps de trajet, mais aussi modes de transport à leur
disposition ou problèmes éventuels de circulation. Il
peut aussi contribuer à la fl uidifi cation du parcours
client, par exemple en utilisant le téléphone mobile
comme canal de vente et de distribution des titres
de transport. Le digital répond à une vraie demande:
l’o re de transport étant croissante, et les déplace-ments
de plus en plus diversifiés et de moins en
moins anticipés, il devient nécessaire d’accompagner
le voyageur dans toutes les étapes de son voyage et
à tout instant.
côté
À DIJON, DES VOYAGEURS
TRÈS IMPLIQUÉS
Divia, le réseau de
transport du Grand
Dijon, a lancé en 2011
son site mobile et une
application iPhone.
Les voyageurs ont été
conquis, à tel point
qu’ils ont réclamé à
Divia la création d’un
troisième outil digital:
une application
Android. «Les clients
ont été associés à sa
conception, explique
LaurentSenecat,
directeur commercial
et marketing de Keolis
Dijon. Une étude
consommateurs a
d’abord été menée
auprès de clients
recrutés notamment
sur les réseaux
sociaux. Certains
d’entre eux ont ensuite
été invités à venir
assister à la
présentation des
résultats de l’étude et à
échanger sur les suites
que nous comptions lui
donner.» Ainsi est né
le groupe de «bêta-testeurs
». «Depuis,
poursuit Laurent
Senecat, nous les
réunissons deux fois
par an pour recueillir
leur avis sur nos outils
digitaux et parler
de leur expérience
d’utilisateurs, autour
d’un seul mot d’ordre:
la liberté d’expression.
Et, à chaque fois,
nous apprécions
leur franchise,
leur implication
et… leur adhésion
à nos projets!»
Des voyageurs libérés
Les études montrent que non seulement les voya-geurs
sont demandeurs de telles évolutions, mais
qu’ils sont prêts à payer plus pour disposer de ce
type de services. Les acteurs du transport public se
mobilisent donc pour leur donner satisfaction.
Certains réfl échissent déjà à la mise en place d’un
véritable assistant de mobilité, servant à la fois de
canal d’information, d’accompagnement et d’outil
d’achat des titres de transport. «Ces services ont un
autre avantage, note PhilippeGargov. En déléguant
à la technologie leurs déplacements, ils libèrent les
voyageurs, qui peuvent alors se consacrer à d’autres
occupations et transformer le temps de voyage
contraint en temps utile ou agréable. Cela ouvre aux
acteurs du transport public un autre champ d’action.
Après avoir utilisé le digital pour améliorer l’acte de
voyager, ils peuvent s’en servir pour améliorer la
“substance” du voyage. Par exemple, assurer une
bonne connexion Internet pendant toute la durée du
trajet su t à apporter une vraie valeur ajoutée. Un
client qui peut lire ses mails, écouter la radio, jouer
ou échanger sur Twitter pendant qu’il se rend d’un
endroit à un autre est un client heureux.» Et qui dit
heureux, dit conquis et fi dèle…
16. décryptage
Des données partagées pour
créer de nouveaux services
Entamé
en 2010 par
Rennes Métropole,
le mouvement
français de l’open
data ou « ouverture
de données »
a, depuis, gagné
une cinquantaine
de collectivités.
Cette démarche
née en Grande-
Bretagne en 2008
consiste à mettre
à disposition des
données publiques
sur des plateformes
ouvertes. Objectif ?
Susciter la création
de nouveaux
services à partir
des données
ainsi « libérées ».
Parfois, l’open data
s’accompagne
d’un événement
comme un concours,
un appel à projets
ou un « hackathon »
(des développeurs
se rassemblent pour
créer en quelques
jours des services
à partir de données).
C’est grâce à ce type
d’initiatives, par
exemple, que dans
les villes de Rennes
et de Montpellier
les voyageurs
handicapés ont
aujourd’hui à leur
disposition
l’application gratuite
Handimap.org,
conçue comme
une « boîte
à outils d’aide
à l’accessibilité ».
Une relation client renforcée
L’amélioration du parcours et de l’expérience client
n’est qu’un des deux grands enjeux liés aux innova-tions
digitales, l’autre étant la mise en place d’un
nouveau modèle de relation avec les voyageurs.
La communication à l’heure du numérique est per-sonnalisée,
interactive et collaborative. Autant de
caractéristiques précieuses pour les opérateurs et
leurs autorités organisatrices, qui tiennent là un
moyen supplémentaire de mieux connaître leurs
clients pour mieux répondre à leurs besoins et à
leurs attentes. Ils l’ont d’ailleurs bien compris, allant
jusqu’à mener des expériences de co-construction
de leurs offres. Ils invitent les voyageurs à s’expri-mer
dans des cahiers de doléances, à donner leur
avis sur les projets envisagés, à lancer des idées, à
tester des solutions voire à en proposer ! « Avec
l’open data, ils partagent aussi leurs données avec
des tiers comme les start-up ou les associations
pour faciliter la mise en place de services sur des
marchés de niche : circulation des personnes han-dicapées,
déplacements dans un quartier d’une
ville… », ajoute Julie Rieg, qui voit là « une redéfini-tion
de la mission des acteurs du transport public :
ils favorisent la mobilité non en créant un service,
mais en rendant possible sa création par d’autres ».
Un moyen parmi d’autres
En facilitant les déplacements, les innovations
liées au digital contribuent indiscutablement à
développer les trafics et les recettes des réseaux de
8 millions de
foyers en France
sont équipés de
tablette mobile.
72 %
des mobinautes
utilisent
l’Internet mobile
quotidiennement.
Keo’focus
côté
Najoua Ben Jemaa,
directrice digital du Groupe
Keolis
“Le numérique,
FacIlItateUr
et IntégrateUr
de la mUltImodalIté.”
Pour notre Groupe, le digital
est un sujet stratégique.
La force du numérique au service
de la mobilité urbaine réside
dans sa fonction de facilitateur
et d’intégrateur de la
multimodalité. Facilitateur, parce
qu’il rend possible la proposition
d’un parcours client sans couture,
couvrant à la fois la préparation
du voyage, l’achat en ligne du titre
de transport et sa validation,
et qu’il permet de personnaliser
l’information en temps réel
pour chaque voyage et chaque
voyageur. Intégrateur, car il couvre
toute l’offre de transport, dont
le covoiturage et l’autopartage.
Nous attachons aussi beaucoup
d’importance à l’exploitation
des données numériques. Cette
nouvelle source de connaissance
et d’analyse est à la fois un levier
supplémentaire pour gagner en
efficacité et en qualité de service
sur notre offre de transport et une
formidable source d’information
pour mieux comprendre les
attentes des voyageurs et, ainsi,
leur proposer des services qui leur
correspondent toujours mieux.
16
La mobilité version digitale
17. Les trajets sont
l’occasion d’utiliser
son smartphone:
29% des voya geurs
écoutent de la
musique
23% gèrent des
déplacements
19% appellent ou
envoient des SMS
17
Keolis • Juillet 2014
MOTS CROISÉS
LE NUMÉRIQUE FAIT
ÉVOLUER L’OFFRE
PASCAL THOMAS,
P-DG de Mappy
Des cartes enrichies
en permanence
«Mappy est né avec le digital:
c’est le premier acteur en
France à avoir mis des cartes
et des calculs d’itinéraires sur
Internet. Nous achetons les
données et fabriquons nous-mêmes
enrichissons en permanence
avec de nouveaux services.
Récemment, par exemple,
nous avons lancé le concept
de “web to store”: nous
rentrons des informations
sur les commerces des centres-villes,
créons des mini-sites
sur Mappy et les référençons.
Et nous ferons bientôt le lien
avec notre métier historique
en ajoutant, sur chaque site,
un bouton “j’y vais” informant
l’internaute des moyens de
transport à sa disposition pour
se rendre dans ces commerces.»
transport et, ce faisant, à renforcer le dynamisme
et l’attractivité des territoires. Mais, pour
PhilippeGargov comme pour JulieRieg, les
évolutions en cours doivent être relativisées.
«Même si l’équipement en outils digitaux
augmente, la fracture numérique existera toujours,
souligne le géographe. Or le transport public
repose sur une logique inclusive: il s’adresse à
tous les publics. C’est pourquoi il est important de
ne pas faire de l’usage technologique un modèle
par rapport aux autres usages, mais de toujours
partir de l’usage de base.» «Le digital doit rester
à sa juste place: un moyen parmi d’autres, comme
l’édition ou l’a chage, renchérit JulieRieg. Grâce
à la géolocalisation, par exemple, on voit émerger
des services de cartographie, de repérage et de
guidage accessibles depuis un téléphone mobile.
Mais, avant de développer ce type de services,
l’opérateur de transport doit penser au bon vieux
plan papier, moyen le plus simple de s’informer
pour les voyageurs qui ne sont pas encore passés
au numérique.»
nos cartes, que nous
x3 Entre2011
et2013, le trafi c
Internet mobile
a été multiplié
par 3.
JEAN-MICHEL KANDIN,
directeur général adjoint chargé
des techniques et des technologies
nouvelles de Radio France
Un facteur
d’universalité
«Le numérique a de nombreux
impacts sur la radio. Il améliore
la qualité sonore des contenus,
qui donnent l’impression
qu’on est immergé au milieu
du son. Il apporte de nouvelles
données, notamment grâce à la
géolocalisation. Il rend la radio
plus visuelle aussi: aujourd’hui,
par exemple, on peut voir
ce qui se passe en studio.
C’est également un facteur
d’universalité: nos programmes
sont mieux di usés, ils peuvent
être écoutés sur tous les
réseaux, fi xes et mobiles, partout
en France et dans le monde.
Et le podcast a délivré les
auditeurs de l’immédiateté
de l’écoute: ils sont désormais
maîtres du timing.»
18. Keo’visa 18
2
1
3
Depuis quelques années,
le Groupe s’est installé
en Europe du Nord.
Tour d’horizon des réseaux
norvégien avec Keolis Norge,
danois avec Keolis Danmark,
et enfin suédois avec
Keolis Sverige.
KeoliS
en Pays
nordiques
3. Danemark
Copenhague,
Helsinge, Hinnerup,
Aalborg et
Slagelse sont
les cinq villes
dont les réseaux
de bus sont
exploités par
Keolis Danmark,
deuxième
opérateur de
bus au Danemark.
1. et 2. Bergen,
Norvège
Deuxième ville de
Norvège, Bergen
compte environ
280 000 habitants.
Son réseau de
tramway, appelé
Bybanen, est
exploité par Keolis
depuis 2010.
Selon une enquête
réalisée auprès des
utilisateurs, 99 %
se disent « satisfaits »
ou « très satisfaits »
du service.
19. Keolis • Juillet 2014 19
5
4
6
4. Hisingen, Suède
L’exploitation du
réseau de Hisingen,
dans l’agglomération
de Göteborg,
a démarré en
juin 2013. Keolis
est aujourd’hui
le deuxième
opérateur du pays.
5. et 6. Stockholm,
Suède
Keolis Sverige gère
25 % des bus suédois
et 65 % du réseau routier
urbain de Stockholm.
Renouvelée dans
la capitale en 2013,
la filiale gère une flotte
de 330 bus « propres »
fonctionnant aux
énergies alternatives,
complétée en juillet 2014
par 180 véhicules neufs
dont 52 hybrides.
20. Keo’FORUM 20
VTC CONTRE TAXIS:
UNE LOI POUR
LES RECONCILIER?
epuis le début de l’année,
les relations entre les taxis
et les véhicules de tou-risme
avec chauffeur
D
(VTC) se sont tendues jusqu’au blocage.
Grèves, manifestations et opérations
«escargot» des taxis ont envenimé la que-relle
qui les oppose aux VTC, dont ils
jugent la concurrence déloyale. L’activité
LE MÉDIATEUR
THOMAS THÉVENOUD,
député PS de la 1re circonscription
de Saône-et-Loire, chargé de mission
de concertation VTC-taxis
“La concurrence
encadrée.”
La loi Novelli de 2009 a créé
est stimulante mais elle doit
être encadrée. Le transport
individuel de personnes représente
aujourd’hui un enjeu majeur pour
l’avenir des métropoles, qui
ont besoin d’une alternative
des VTC a été libéralisée en 2009 et ils
o rent des tarifs de plus en plus compéti-tifs
alors que les taxis subissent l’infl ation
du prix de la licence, qui peut atteindre
230000euros à Paris! Une situation de
tension qui a amené le gouvernement à
geler les nouvelles immatriculations de
VTC jusqu’au dénouement du conflit.
Nommé par le gouvernement, le député
Thomas Thévenoud est chargé de désa-morcer
la crise en menant une réforme
susceptible de convenir à la fois aux taxis,
aux VTC et aux consommateurs.
est stimulante mais elle
doit être encadrée.
un déséquilibre dans le secteur
du transport de personnes en
créant le VTC. Oui, la concurrence
...
21. Keolis • Juillet 2014 21
L’ACTEUR MAJEUR DES TAXIS
SERGE METZ,
P-DG des Taxis G7
“Nous demandons
une réponse au
dumping social.”
La concurrence des VTC est déloyale
parce qu’elle détourne le statut prévu
par la loi de 2009, qui évoquait «des
services touristiques usant de berlines
de luxe». Aujourd’hui, les VTC, ce sont
des véhicules stationnant sur la voie
publique, à la recherche de clients
près des gares et des aéroports et
travaillant sans limite d’heure et parfois
au détriment de la sécurité des clients.
Nous demandons une réponse à ce
dumping social que pratiquent les
VTC avec leurs tarifs abusivement bas.
C’est pourquoi nous proposons
l’instauration d’un tarif minimum
VTC, l’interdiction du statut d’auto-entrepreneur
dans ce secteur et
un encadrement de leur nombre.
Cela d’autant plus que le constat de la
mission de concertation est que l’o re
de transport individuel de personnes
est globalement su sante à Paris.
Nous avons engagé depuis longtemps
la modernisation de nos services
en étant les premiers à proposer
une application pour smartphone,
en 2008, et, s’il est vrai que les taxis
peuvent sou rir d’un défi cit d’image,
la forte hausse de la qualité de service
des taxis convainc de plus en plus
de consommateurs de les utiliser.
à la voiture particulière.
Face aux multiples mouvements
de contestation des taxis qui ont
eu lieu ces derniers mois, le Premier
ministre m’a confi é une mission
de concertation afi n de renouer
un dialogue apaisé entre les taxis
et les VTC. Après une cinquantaine
d’auditions, j’ai remis mon rapport
à Manuel Valls le 25avril dernier.
Parmi les 30 propositions que je
fais, certaines relèvent du domaine
réglementaire, comme la voie
réservée ou la forfaitisation de
la course d’approche. D’autres
supposent une modifi cation de
la loi, comme l’instauration d’une
couleur unique, la suppression
du statut de locataire ou la création
d’un open data des taxis, qui
constitue un véritable «big bang
numérique» pour le taxi.
Du côté des VTC, la proposition
de loi fi xe de nouvelles règles,
notamment en matière de sécurité
et de responsabilité, comme la
certifi cation professionnelle des
chau eurs, l’obligation d’assurance
professionnelle ou l’immatriculation
des centrales de réservation.
Cette proposition de loi permettra
de mettre en place des règles du
jeu claires tout en protégeant le
consommateur.
LE PROFESSIONNEL DES VTC
YAN HASCOET,
P-DG et cofondateur de
Chau eur-Prive.com
“Nous accompagnons
la réforme de manière
proactive.”
Les VTC n’exercent en rien une
concurrence déloyale envers les
taxis. L’argument d’une possible
défl ation de la licence n’est pas
recevable. Partout où les VTC
se sont développés, les licences
des taxis ont continué à fl amber:
jusqu’à 1million de dollars à
New York et 400000euros sur
la Côte d’Azur! Cela prouve que,
malgré le développement des VTC,
le métier de taxi reste attractif.
Face au blocage, nous sommes
contraints d’accompagner la
réforme de manière proactive.
Nous proposons l’assurance
transport obligatoire et l’agrément
comme opérateur pour les VTC.
Cependant, nous restons vigilants
sur ce qui nous paraît inéquitable,
comme l’obligation de contrôle
technique tous les six mois (là où
les taxis n’y sont contraints qu’une
fois par an), ou la voie réservée vers
les aéroports qui exclurait les VTC,
alors que nous pouvons contribuer
à désengorger le trafi c! Nous
sommes prêts à professionnaliser
davantage notre activité afi n de
la rendre pérenne et encore plus
attractive pour le consommateur.
Mais nous ne pouvons accepter
le gel de nos licences, qui paralyse
des centaines de petits
entrepreneurs ayant investi dans
leur véhicule.
...
22. Quels sont les grands principes du low cost?
Il y a souvent une confusion autour de cette notion. On a
coutume de penser que faire du low cost, c’est produire
à bas coût. En réalité, l’o re low cost est d’abord une
demande du client, qui désire un produit dépouillé de tous
ses services. Le modèle économique est simple: simplifi er
des produits et des services à l’extrême, pour diminuer
les coûts et les prix. Prenons l’exemple de l’automobile.
Quel est le besoin primaire? Se déplacer en toute sécurité.
L’autoradio, la climatisation, le GPS ne sont fi nalement
que des services annexes, que le modèle low cost propose
en options payantes. Cette stratégie commerciale
a une particularité: chaque fois que le consommateur
veut plus de services, il doit payer un supplément.
Avion, train, automobile… Dans le secteur des
transports, ce modèle de déplacement à bas prix
est très en vogue. Comment expliquez-vous
cette tendance?
Le low cost gagne tous les secteurs car il entre
en résonance avec les mutations économiques
et sociologiques de notre société. Sur fond de baisse
du pouvoir d’achat, les exigences des consommateurs
ont été revues à la baisse. Ils ne veulent plus d’une qualité
superfl ue et recherchent l’essentiel. À cela s’ajoute
un phénomène de polarisation des comportements.
Pour certains produits nous nous contentons du basique,
alors que pour d’autres nous sommes prêts à dépenser
plus. Un exemple parmi tant d’autres. Le client qui voyage
avec une compagnie aérienne low cost est le même
qui s’o rira, à sa descente d’avion, un restaurant étoilé.
Il fait la distinction entre le produit de commodité
(le billet d’avion) et le produit de plaisir (le restaurant
gastronomique). C’est tout le paradoxe du low cost.
Il libère du pouvoir d’achat sur d’autres segments.
Keo’IDÉES 22
INTERVIEW
Emmanuel Combe,
vice-président de l’Autorité
de la concurrence
“IL NE SUFFIT
PAS DE BAISSER
LES COÛTS
POUR ÊTRE
LOW COST”
23. 23
Vice-président
de l’Autorité
de la concurrence
et professeur a lié
à ESCP Europe,
Emmanuel Combe
travaille depuis plus
de vingt ans sur les
problématiques liées
à la concurrence et
à la compétitivité des
entreprises. Membre
non permanent du
collège de l’Autorité
de la concurrence
(après avoir été au
collège du Conseil de
la concurrence pendant
troisans) et membre
de la Commission
nationale d’aménage-ment
commercial
(CNAC) de 2009 à 2012,
Emmanuel Combe
enseigne également
au Collège d’Europe
de Bruges et à l’ESA
de Beyrouth. Il est
l’auteur de nombreux
ouvrages et articles
et anime un site dédié
à la concurrence, au
lowcost et au pouvoir
d’achat: http://www.
emmanuelcombe.fr
Publications récentes:
2013: Économie
et politique de la
concurrence, Dalloz/
«Précis», 2e édition.
2012: Précis d’économie,
PUF/«Major»,
12e édition.
2011: Le Low cost,
«Repères»/
La Découverte.
2008: La Politique de la
concurrence, «Repères»/
La Découverte, 2e édition.
Qu’est-ce qui conduit les grands groupes
à se concurrencer sur leur propre terrain
(SNCF avec Ouigo, Air France avec Transavia,
Renault avec Logan…)?
Le low cost o re aux grandes marques des stratégies
de dédoublement: elles continuent de proposer
des services haut de gamme mais peuvent désormais
conquérir une nouvelle clientèle avec des prix ultra-compétitifs.
Le lowcost, contrairement aux idées reçues,
n’est pas antinomique avec la qualité de service. Aujourd’hui,
en termes d’options payantes, les compagnies rivalisent
d’ingéniosité. Vueling, fi liale d’Iberia, propose la location
d’iPad ou la réservation du siège voisin pour plus de confort.
Dans quels secteurs ce modèle économique
est-il applicable?
Banque, assurances, transports, coi ure, optique,
téléphonie… le modèle low cost est omniprésent. Il faut
toutefois nuancer son infl uence. À l’exception du transport
aérien, où il est devenu la référence, le low cost est voué
à devenir un marché de niche. D’autres secteurs, comme
le hard discount alimentaire, ne cessent de reculer depuis
une dizaine d’années. Lidl, Leader Price, Aldi… ne font plus
recette pour des raisons culturelles. En France, il y a une
certaine tradition culinaire, une recherche des produits de
qualité. Les Français sont prêts à sacrifi er le confort de leur
trajet en train ou en voiture mais la nourriture, c’est sacré!
BIO EXPRESS
Keolis • Juillet 2014
AVEC LE LOW COST,
LE CLIENT EST LIBRE DE
CHOISIR CE QU’IL MET
DANS SON PRODUIT.”
24. Keo’CLAP 24
LE LISEUR DU 6H27, JEAN-PAUL DIDIERLAURENT,
ÉDITIONS AU DIABLE VAUVERT, 2014.
VOYAGE EN
LITTÉRATURE
Chaque matin, dans le train, Guylain Vignolles lit les feuillets
qu’il a récupérés à l’usine de pilonnage dans laquelle il travaille.
Mais il les lit à voix haute... Le RER se transforme alors en une
scène littéraire et les voyageurs deviennent spectateurs.