1. 1
Etat des lieux des actions de prévention des addictions en
2013
en Deux-Sèvres
Réalisé par l’IREPS Poitou-Charentes en partenariat avec les membres du Réseau Addictions 79 de Juin à Décembre 2014
Avec le soutien de
2. 2
Sommaire
1. Contexte et origine de la demande : ..................................................................................................................................3
2. Objectifs du réseau addiction en 2014 :.............................................................................................................................4
3. Données épidémiologiques locales en lien avec les structures de prise en charge :.........................................................4
A - Données extraites du Baromètre santé 2010 – INPES sur les addictions en Deux-Sèvres. ............... 5
B - Le territoire du Pays Mellois............................................................................................................... 9
C - Le territoire de la CAN...................................................................................................................... 10
C – Communauté de communes du Thouarsais.................................................................................... 11
D - Le Pays du Bocage Bressuirais.......................................................................................................... 11
E – Le Pays de Gâtine............................................................................................................................. 12
F – Le Pays du Haut val de Sèvres.......................................................................................................... 13
G – En Deux-Sèvres................................................................................................................................ 13
4. Présentation des résultats du recensement des actions sur le thème des addictions en Deux-Sèvres :.........................15
A - Cartographie des actions.................................................................................................................. 15
B - Les territoires.................................................................................................................................... 16
C - Interventions et projets.................................................................................................................... 18
D- Le public ............................................................................................................................................ 20
E- Les thèmes......................................................................................................................................... 22
F - Les types d’interventions.................................................................................................................. 24
5 - Présentations des besoins et des recommandations pour la mise en place du plan départemental exprimés par les
acteurs du réseau addiction 79 (cf Tableau ci-dessous)......................................................................................................25
6 - Présentation d’actions et programmes validés ou prometteurs....................................................................................29
3. 3
A- Le programme TABADO auprès des apprentis.................................................................................. 29
B - Développement ou renforcement des Compétences Psycho-Sociales : Programme SFP............... 30
C- Interventions validées ou prometteuses pour les plus de 10 ans..................................................... 31
D - Les facteurs clés d’action auprès des adolescents.......................................................................... 34
7 - Préconisations..................................................................................................................................................................35
1. Contexte et origine de la demande :
Lors de la réunion du 19 mars 2014 la Préfecture a rencontré les différents acteurs en addictologie des Deux-
Sèvres et a souhaité les consulter afin de définir localement les priorités du Plan local 2014/2018 de lutte
contre les drogues et les conduites addictives. Celui-ci vise à décliner à la fois :
- les priorités du Plan gouvernemental ( http://www.drogues.gouv.fr/fileadmin/user_upload/site-
pro/03_plan_gouv/01_plan_gouv_2013-2017/pdf/plan_gouvernemental_drogues_2013-2017_DF.pdf )
- les priorités stratégiques de la plateforme « Santé Mentale – Addictions » de l'ARS mise en place en 2014
dans le but de répondre aux objectifs du Schéma Régional de Prévention. (http://www.ars.poitou-
charentes.sante.fr/La-sante-mentale-la-preventio.171149.0.html)
Le réseau Addictions 79 se propose d’être contributeur dans la définition des orientations de l'axe prévention
du plan départemental MILDT. L’Instance Régionale d’Education et de Promotion de la Santé (IREPS), qui
anime ce réseau, a été missionnée pour réaliser une analyse des besoins en matière d’éducation pour la
santé sur le territoire. Pour ce faire, l’IREPS a recensé les besoins des professionnels du territoire et a réalisé
une cartographie des actions collectives de prévention réalisées en 2013, afin de définir des pistes de travail
pour un programme d’action départemental (2014-2015).
4. 4
2. Objectifs du réseau addiction en 2014 :
Objectif général :
Appuyer l’élaboration du Plan Départemental MILDECA des Deux Sèvres (en lien avec les opérateurs de
terrain) en assurant la concertation et la coordination des opérateurs de terrain de prévention des addictions
en Deux Sèvres
Objectifs opérationnels :
Recenser les actions collectives et les acteurs en addictologie qui agissent sur les territoires des Deux
Sèvres visant à analyser la répartition de ces actions au regard des besoins épidémiologiques
Participer à la mise en œuvre du Plan départemental (volet Prévention) en animant un groupe de travail
autour des priorités locales de population ou des territoires ciblés et exploiter les résultats.
Présenter les résultats de la priorisation des objectifs et des actions en plénière lors de la réunion de
lancement de l’appel à projet MILDTCA.
Mobiliser les acteurs pour définir les actions prioritaires à mettre en place en 2015.
Relayer les plans nationaux et régionaux et toutes informations sur les addictions.
Participer aux réunions de l’axe 3 du plan départemental sur le volet promotion et valorisation de réseaux
départementaux ou régionaux en matière d’addictologie coordonné par les 2 CSAPA.
3. Données épidémiologiques locales en lien avec les structures de prise
en charge :
Les données ci-dessous sont antérieures à la réforme territoriale de janvier 2014. Les frontières des
territoires décrits dans la cartographie et dans l’analyse, ont donc été modifiées.
5. 5
A - Données extraites du Baromètre santé 2010 – INPES sur les addictions en Deux-Sèvres.
Tabac :
La consommation de tabac est en augmentation nationale chez les femmes.
Mortalité liée à la consommation de tabac dans les Deux-Sèvres
C’est sur le territoire de santé des Deux-Sèvres, puis sur celui de Charente-Maritime Sud Est que les taux
comparatifs de mortalité chez les hommes sont les moins importants avec une différence significative par
rapport aux taux observés en France.
Les taux observés chez les femmes sont moindres que chez les hommes. Ils sont également moins
importants dans la région qu’en France, dans les Deux-Sèvres et dans la Vienne par rapport aux valeurs
nationales.
6. 6
Mortalité prématurée liée à la consommation de tabac dans les Deux-Sèvres
Alcool :
On constate une diminution globale de la consommation quotidienne chez les 15-75 ans, une consommation
hebdomadaire d’alcool fort plus importante dans la région (20 % vs 16 %) et un usage régulier (10
fois/mois) plus important dans la région chez les lycéens (26 % vs 21 %).
La consommation d’alcool est en cause dans 35% des accidents de la route en Deux Sèvres (donnée
Préfecture mission sécurité routière).
7. 7
Mortalité liée à la consommation d’alcool dans les Deux-Sèvres
Mortalité prématurée liée à la consommation d’alcool dans les Deux-Sèvres
Alcool :
Une diminution globale de la consommation quotidienne chez les 15-75 ans, une consommation
hebdomadaire d’alcool fort plus importante dans la région (20 % vs 16 %) et un usage régulier (10
fois/mois) plus important dans la région chez les lycéens (26 % vs 21 %).
La consommation d’alcool est en cause dans 35% des accidents de la route en Deux Sèvres *
Préfecture mission sécurité routière.
8. 8
Tableau de bord santé-
social des Pays et
Communautés
d'agglomération de la
région Poitou-Charentes -
Octobre 2014
Poitou-
Charentes
Deux-Sèvres
Bocage
Bressuirais
CA Niort Gâtine
Haut Val de
Sèvre
Mellois Thouarsais
Mortalité
Nombre annuel moyen de décès
Hommes 9456 1894 228 474 464 147 285 241
Femmes 8578 1687 185 428 416 154 250 208
Taux comparatif de mortalité liée à la
consommation d'alcool 2007-2011 (pour 100
000 hab.)
Hommes 61 55 65 51 52 55 61 58
Femmes 14 14 15 17 12 16 17 10
Taux comparatif de mortalité liée à la
consommation de tabac 2007-2011 (pour 100
000 hab.)
Hommes 226 210* 207 242 193* 185* 195* 244
Femmes 78 74 70 66* 75 80 78 91
9. 9
Financé par l'Agence Régionale de la Santé Poitou-Charentes et mis en œuvre par l'Observatoire régional de
la santé Poitou-Charentes, le tableau de bord santé-social des Pays et Communautés d'agglomération de
Poitou-Charentes vient compléter la démarche des diagnostics santé-social réalisés sur certains de ces
territoires. Il vise à offrir un panorama régional des principaux indicateurs traités dans le cadre de ces
diagnostics.
Le tableau de bord montre des écarts forts entre les Pays et Communauté d’agglomération. Ainsi, on note que
le Taux comparatif de mortalité liée à la consommation d'alcool 2007-2011 (pour 100 000 hab.) est plus fort
chez les hommes dans le bocage Bressuirais tandis que le Taux comparatif de mortalité liée à la
consommation de tabac 2007-2011 (pour 100 000 hab.) est bien plus important dans la CAN chez les
hommes et en Haut val de sèvres chez les femmes.
B - Le territoire du Pays Mellois
Selon le tableau de bord cité précédemment, la part des décès attribuée au tabac est moins importante dans
le Pays Mellois que dans la région du Poitou-Charentes et équivalente pour les femmes.
En revanche, le Taux comparatif de mortalité liée à la consommation d'alcool 2007-2011 (pour 100 000 hab.)
chez les femmes est plus important que le taux des Deux-Sèvres et de Poitou-Charentes (mais le même que
celui de la CAN).
Les structures de soins et de prévention existantes sur le territoire en 2014 :
Le Centre de soins d’accompagnement et de prévention en addictologie du Sud Deux Sèvres accueille,
informe des personnes dépendantes et leur entourage, et propose une prise en charge médicale,
psychologique, sociale et éducative.
Nouvelle vie sans alcool et Alcool Assistance la Croix d’or interviennent sous forme de permanence sur le
Mellois.
Le Centre d’Accueil et d’Accompagnement à la Réduction de risques pour Usagers de Drogues CAARUD
AIDES 79 assure un service mobile tous les 15 jours sur le Mellois en direction des usagers, et propose du
matériel à usage unique.
10. 10
C - Le territoire de la CAN
Dans la CAN, on note un taux comparatif de mortalité liée à la consommation de tabac 2007-2011 (pour 100
000 hab) chez les hommes plus important dans la CAN (242) que le taux en Poitou-Charentes. Il semble donc
que cette thématique doit être définit comme prioritaire.
Il en est de même pour l’alcool car le taux comparatif de mortalité liée à la consommation d'alcool 2007-2011
(pour 100 000 hab.) chez les femmes est plus important que le taux en Poitou-Charentes (idem que pour le
mellois).
Les structures de soins et de prévention existantes sur le territoire en 2014 :
Le Centre de soins d’accompagnement et de prévention en addictologie du Sud Deux sèvres accueil,
informe des personnes dépendantes et leur entourage, prise en charge médicale, psychologique, sociale et
éducative. Des consultations pour les 12-25 ans sont organisées par la Maison des Adolescents AGORA
79.
La consultation de tabacologie du Centre Hospitalier de Niort qui assure des missions d’accueil,
d’orientation, d’accompagnement et de prévention en direction des personnes dépendantes au tabac.
L’association AL-ANON NIORT "L'essentiel d'abord" propose des permanences une fois par semaine.
Les associations Nouvelle vie sans alcool, Alcool Assistance la Croix d’or et les Alcooliques anonymes
interviennent sous forme de permanence sur le territoire pour aider et accompagner les personnes et
l’entourage en difficulté avec l’alcool.
Le centre d’examen de santé de la Caisse Primaire d’Assurance Maladie assure un espace santé active
sur Niort. C’est un nouveau lieu d’information santé en libre accès et accessible à tous avec des conseillers,
un espace multimédia pour les recherches santé, et sur adhésion un accompagnement personnalisé est
possible.
11. 11
C – Communauté de communes du Thouarsais
On note une surmortalité significative liée au tabac chez les hommes et chez les femmes par rapport à
la région.
Les structures de soins et de prévention existantes sur le territoire en 2014 :
Le Centre Hospitalier Nord Deux-Sèvres dispose d’une filière addictologie composé d’un CSAPA, d’une unité
d’alcoologie, d’une unité de tabacologie. Des consultations sont proposées sur Thouars, Parthenay et
Bressuire malgré un siège à Bressuire.
Un centre de dépistage anonyme et gratuit comprenant un accès aux soins pour personnes toxicomanes est
présent sur Bressuire.
Le CAARUD AIDES 79 assure un service mobile tous les 15 jours à Thouars en direction des usagers et
propose du matériel à usage unique.
L’association Vie libre est présente pour mettre en place des actions d’information collective, de prévention,
d’orientation, d’accompagnement, de suivi, de communication, de coordinations des actions auprès des
personnes dépendantes de l’alcool et de leur entourage.
Alcool assistance - La Croix d’or est présente sous forme de permanence pour aider et accompagner les
personnes et l’entourage en difficulté avec l’alcool.
D - Le Pays du Bocage Bressuirais
La part des décès liés à la consommation d’alcool présente une différence significative par rapport à la région
et les autres pays et communauté d’agglomération du département des Deux-Sèvres.
Les structures de soins et de prévention existantes sur le territoire en 2014 :
Le Centre Hospitalier Nord Deux-Sèvres dispose d’une filière addictologie composé d’un CSAPA, d’une
unité d’alcoologie, d’une unité de tabacologie. Des consultations sont proposées sur Bressuire.
La Maison des Adolescents Agora tient une consultation avancée jeunes consommateurs sur Bressuire en
lien avec le CSAPA.
12. 12
Alcool assistance - La Croix d’or est présente sous forme de permanence pour aider et accompagner les
personnes et l’entourage en difficulté avec l’alcool.
Le CAARUD AIDES 79 assure un service mobile tous les 15 jours à Bressuire en direction des usagers et
propose du matériel à usage unique.
E – Le Pays de Gâtine
Selon le Diagnostic santé-social du Pays de Gâtine de Septembre 20141
de 2002 à 2010, 213 décès seraient
attribuables à la consommation d’alcool (79 % d’hommes). Parmi ces décès, 49 % ont pour cause un cancer
des voies aérodigestives supérieures (VADS2), 34 % une cirrhose ou maladie alcoolique du foie et 17 % des
troubles mentaux et du comportement liés à l’alcool comme la psychose alcoolique. 98 décès annuels liés au
tabac.
De 2002 à 2010, 879 décès seraient liés au tabagisme (65 % d’hommes). Parmi eux, 56 % ont pour cause
une cardiopathie ischémique, 29 % un cancer de la trachée, des bronches et du poumon, et 14 % une
bronchite chronique ou maladie pulmonaire obstructive.
Les structures de soins et de prévention existantes sur le territoire en 2014 :
Un centre de dépistage anonyme et gratuit (CDAG) comprenant un accès aux soins pour personnes
toxicomanes est présent sur Bressuire.
La Maison des Adolescents assure une permanence d’information, de prévention, d’éducation pour la santé,
d’accès aux soins, d’orientation, de dépistage, d’écoute/soutien, de conseil, d’accompagnement.
Prév’Alcool dont le siège est à Bressuire, assure également une permanence ainsi que des interventions
collectives pour le Service Pénitentiaire d’Insertion et de Probation (SPIP).
Le Centre Hospitalier Nord Deux-Sèvres propose sur le site de Parthenay, des consultations de tabacologie et
une activité de centre de soins, d’accompagnement et de prévention en addictologie (CSAPA Nord 79). Des
consultations pour les 12-25 ans sont organisées par l’AGORA Nord 79 en lien avec le CSAPA.
Des associations néphalistes interviennent sur le secteur de Parthenay pour l’aide et l’accompagnement des
personnes en difficulté avec l’alcool, l’information à la famille : SOS Alcool située à Parthenay, et Alcool
Assistance – La Croix d’Or située à Niort.
1
Selon le Diagnostic santé-social du Pays de Gâtine de Septembre 2014 réalisé par l’ORS Poitou-Charentes
http://www.ors-poitou-charentes.org/pdf/MHOEOBDSS-Gatine-VF.pdf
13. 13
F – Le Pays du Haut val de Sèvres
En haut Val de Sèvres, le Taux comparatif de mortalité liée à la consommation de tabac relevé dans le tableau
de bord précédemment cité (pour 100 000 hab.) montre une part plus forte de décès liés au tabac chez les
femmes dans ce Pays par rapport au taux Deux-Sévrien et au taux en Poitou-Charentes.
Les structures de soins et de prévention existantes sur le territoire en 2014 :
Alcool assistance - La Croix d’or ainsi que Nouvelle vie sans alcool sont présentent sous forme de
permanence pour aider et accompagner les personnes et l’entourage en difficulté avec l’alcool.
G – En Deux-Sèvres
Les structures de prévention à vocation départementale en 2014 :
L’Association nationale de prévention en alcoologie et addictologie (ANPAA 79), située à Niort, assure des
interventions de prévention et la formation des professionnels. Prév’Alcool localisée à Bressuire, réalise des
interventions collectives.
La gendarmerie nationale via les formateurs relais anti-drogue (FRAD) et la police nationale via les
Policiers Formateurs Anti-drogue (PFAD) interviennent également dans le cadre d’interventions collectives
et/ou de formations sur les addictions.
Le Collectif EKINOX assure quant à lui des permanences ou « maraude » durant les « free party » et autres
« teufs ». Le CAARUD AIDES 79 assure des permanences dans le cadre d’un service mobile dans différentes
villes.
La Maison des Adolescents apporte une réponse d’ordre médical, psychologique, social, juridique et
éducatif sur tout le département.
Ses missions sont de :
- Fournir des informations, conseils, aide au développement d’un projet de vie.
- Favoriser l’accueil en continu par des professionnels divers.
- Garantir la continuité et la cohérence des prises en charge.
- Constituer un lieu ressource sur un territoire donné pour l’ensemble des acteurs concernés par
l’adolescence.
14. 14
L’IREPS Poitou-Charentes coordonne depuis 2010 un réseau d’acteurs en addictologie qui travaille dans le
continuum de la prévention aux soins sur les besoins du territoire. Ces acteurs sont recensés sur le site
www.acteurs-addictions-pch.org
L’Instance Régionale d’Education et de Promotion de la Santé (IREPS) intervient sur l’ensemble de la région
Poitou-Charentes. Son siège est basé à Poitiers.
L’association dispose de 4 antennes départementales lui permettant de réaliser des interventions de
proximité, au plus proche des besoins de chaque territoire de santé.
L’IREPS est membre de la Fédération Nationale d’Education et de promotion de la Santé (FNES). Son action
locale s’intègre dans des réflexions et une coordination nationale.
Missions :
PERMETTRE L’ACCES A L’INFORMATION POUR TOUS
• Mettre à disposition des ressources documentaires et pédagogiques
• Concevoir et diffuser des outils pédagogiques et des supports d’information
• Réaliser des actions d’information, de promotion et de sensibilisation
ACCOMPAGNER LES PROJETS ET LES ACTEURS DES TERRITOIRES
• Conduire des projets d’éducation et de promotion de la santé
• Accompagner la professionnalisation des acteurs de terrain
• Contribuer à la coordination des acteurs de terrain
CONTRIBUER A LA DEFINITION DES POLITIQUES DE SANTE PUBLIQUE
• Assurer une représentation dans les instances de concertation
• Participer à des groupes de travail thématiques
• Apporter des éléments et des outils d’aide à la décision
Remarque méthodologique : Les données d’indices comparatifs de mortalité sont à interpréter avec
prudence. En effet les territoires concernés par ces données représentent des populations avec des effectifs
réduits (cantons ou pays) et les valeurs doivent être interprétées sur des périodes longues afin d’analyser les
évolutions plutôt que les valeurs brutes.
15. 15
4. Présentation des résultats du recensement des actions sur le thème
des addictions en Deux-Sèvres :
A - Cartographie des actions
172 actions ont permis de toucher 16740 personnes en Deux Sèvres sur l’année 2013. En termes de ratio,
cela représente environ 4% de la population Deux-Sévrienne.
• Prévention des addictions tous produits
• Alcool
• Produit illicites
• Tabac
• Evènement Festif
• Compétences psycho-sociales / Vert
fluo
• Sans produit / Orange
• Autres / vert foncé
La taille des points est proportionnelle
aux nombres d’actions.
Au regard de la carte et des données
épidémiologiques à notre disposition, il
apparait que les actions sur le tabac sur
le Pays Thouarsais devrait être
développées. Il en est de même sur la Communauté d’Agglomération Niortaise et sur le Pays du Haut Val de
Sèvres.
En ce qui concerne l’alcool, et en utilisant les mêmes indicateurs, c’est dans le Pays du Bocage Bressuirais
que le développement d’action parait le plus pertinent (hors ville de Bressuire).
16. 16
B - Les territoires
Note de lecture
On note une très forte représentation des actions sur la Communauté d’Agglomération Niortaise (80 actions)
dont la population est également la plus importante. La communauté d’agglomération du bocage bressuirais
arrive en seconde place (33 actions). Les pays ayant bénéficié du moins d’actions sont la communauté de
communes du Thouarsais et le Pays Mellois.
17. 17
Il est à noter que le découpage des territoires a changé au 1er
janvier 2014. Certaines dynamiques ayant eu
lieu dans l’ancien pays thouarsais sont ainsi passées (sur la carte) sur la communauté d’agglomération du
bocage bressuirais.
Les deux premiers territoires bénéficiaires d’actions de prévention sont les lieux de siège des deux plus
importantes associations intervenant sur ces sujets (Anpaa et Prev’alcool).
Analyse et recommandations :
Le territoire est globalement touché par des actions de prévention, mais :
Notre cartographie identifie la communauté de communes du Thouarsais, le Mellois et la Gâtine comme
faiblement investis en termes de nombre d’actions.
Les indicateurs ORS indiquent que le territoire de la CAN présente des problématiques accrues plus
importantes sur la consommation de tabac des hommes par rapport aux autres pays des Deux Sèvres. Ce
territoire concentre beaucoup d’actions mais peu spécifiquement sur le tabac.
La communauté d’agglomération du bocage bressuirais révèle aussi une mortalité importante due à la
consommation d’alcool par rapport aux autres pays ou communautés d’agglomération des Deux Sèvres et est
relativement bien dotée en nombre d’intervention.
18. 18
C - Interventions et projets
Note de lecture
Parmi les 172 actions recensées, on trouve une grande majorité d’interventions (1 séance auprès du public).
Les projets évolutifs (plus d’une séance) représentent 21 % des actions.
Analyse et recommandations :
Les interventions ponctuelles ayant un faible impact sur la santé et le bien-être du public en termes de
changement de comportement, il serait préférable de tendre vers un investissement plus fort pour développer
des projets à plus long terme, structurés autour d’objectifs progressifs et cohérents.
Associer l’entourage et le milieu de vie est un gage de réussite et favorise l’impact à plus long terme des
actions de prévention. Par exemple, lorsqu’il s’agit de projets à destination d’enfants, d’adolescents ou de
19. 19
jeunes, l’implication de l’ensemble de la communauté éducative (les familles, les enseignants,…) parait être
un facteur de réussite.
L’Institut National de Santé Publique du Québec montre ainsi dans son rapport « Analyse des interventions de
promotion de la santé et de prévention en contexte scolaire québécois : cohérence avec les
meilleures pratiques selon l’approche École en santé »2
l’importance des actions durables agissant sur
l’environnement et l’individu : « En effet, elles s’adressent à des individus et trop peu à leur environnement et
sont largement morcelées en autant d’actions qu’il existe de problématiques. Dans un modèle de transmission
de connaissances, les résultats se limitent à l’acquisition de savoirs ponctuels et très peu de savoir-faire, de
savoir-être et de savoir-agir sont développés. Ce modèle suscite peu de réinvestissement et de transferts des
apprentissages de la part des élèves dans leur quotidien ».
2
Analyse des interventions de promotion de la santé et de prévention en contexte scolaire québécois : cohérence avec les
meilleures pratiques selon l’approche École en santé / Québec : Institut National de Santé Publique – Direction développement des individus et
des communautés, mai 2009. 243 p.
http://www.inspq.qc.ca/pdf/publications/958_rapanappintees.pdf
20. 20
D- Le public
Note de lecture
Les publics les plus touchés par les actions de prévention des addictions (en nombre de personnes touchés)
sont le grand public, les collégiens et les lycéens. Ce chiffre important sur le grand public s’explique par le
grand nombre de personnes vues lors des manifestations publiques type festival ou fête de la musique.
21. 21
Analyse et recommandations :
Les dynamiques s’adressent en priorité à des publics captifs plus faciles à mobiliser et plus disposés à
recevoir ce type d’intervention.
On note une sous-représentation des dynamiques à destination des personnes en situation de précarité
(demandeurs d’emplois, jeunes et adultes en insertion, personnes sous main de justice, …) et des apprentis,
publics définis comme prioritaire par la plateforme santé mentale, la prévention du suicide et les addictions de
l’ARS Poitou-Charentes.
Le diagnostic santé des apprentis Poitou-Charentes réalisé par l’IREPS, l’ORS et ARFTLV nous donne des
éléments pour renforcer la mise en place d’actions de formation en direction des encadrants des apprentis et
des professionnels du secteur de l’emploi et du social. En effet, former des professionnels relais permet de
favoriser le transfert de compétences afin d’assurer la mise en place de projets en éducation pour la santé de
qualité.
On peut prendre pour exemple l’initiative du réseau de prévention des addictions de Valence, qui démontre,
depuis plusieurs années, l’intérêt de ce type d’action en termes de santé communautaire et de mobilisation.3
Par ailleurs, ce type de stratégie semble pertinent sur tous les publics.
3
PINEL, Violaine / Prévention des conduites à risques. Un réseau d’adultes-relais à Valence. / Lyon : Centre de Ressources
sur le Développement Social Urbain (CRDSU). Disponible sur : http://base.d-p-h.info/fr/fiches/premierdph/fiche-premierdph-
5934.html
22. 22
E- Les thèmes
Note de lecture
La prévention des addictions de manière globale est le thème d’intervention le plus présent (121 actions)
devant l’alcool (17 actions) et les risques en milieu festif (11 actions).
23. 23
Analyse et recommandations :
Les dynamiques en matière de réduction des risques en milieu festif recensées ici sont principalement celles
du collectif Ekinox. Un lien pourra être effectué entre le guide Festisanté et le collectif pour relayer celui-ci aux
organisateurs.
L’approche globale et non pas par catégorie (tabac, alcool,….) est la plus usitée et la plus pertinente au regard
des différentes études. Ainsi, dans l’étude du Pr Reynaud « Les dommages liés aux addictions et les
stratégies validées pour réduire ces dommages », celui-ci explique « Les acteurs du monde scientifique ou
médical, n'utilisent plus les termes de « toxicomanie » et le mot « drogue » (ou alors ils précisent « drogues
licites » ou « drogues illicites »). Ces termes correspondent en effet à des représentations sociales,
regroupant sous un même vocable l’usage de tous les produits illicites. Si ces notions avaient un sens dans
les années 70 durant lesquelles « drogues », « toxicomanie » et « héroïne » se confondaient, elles sont
actuellement contre-productives, ne permettant pas de prendre en compte les très importantes différences
entre les produits illicites, tant en termes de dangerosité que de potentiel addictif, et en amenant à occulter ou
à sous -évaluer la dangerosité des produits licites (en particulier celle de l’alcool qui est de loin le produit qui
entraine le plus de dommages et de souffrances individuelles et sociales et celle du tabac qui entraine le plus
de mortalité et de morbidité). »4
L’approche addictologique, plus complexe et plus subtile, relativise la part et les effets du produit pour
s’intéresser à l’installation et la pérennisation du comportement.
On note que le développement des compétences psychosociales est en voie de développement. C’est une
priorité de la plateforme santé mentale addiction. En effet, valoriser le renforcement des compétences
psychosociales a pour effet d’aider chaque jeune à s’approprier progressivement les moyens d’opérer des
choix, d’adopter des comportements responsables, pour lui-même comme vis-à-vis d’autrui et de
l’environnement.
4
REYNAUD, Michel / Les dommages liés aux addictions et les stratégies validées pour réduire ces dommages. Villejuif : Hôpital Universitaire
Paul Brousse. 109 p.
Disponible sur : http://www.rehalto.com/fr/files/2014/01/Mildt_MR_DJM_Synthese.pdf
24. 24
F - Les types d’interventions
Note de lecture
Les types d’interventions les plus utilisés sont les « ateliers d’échanges et d’informations » ainsi que les
actions combinant « plusieurs modalités d’interventions » (qui inclue un temps de formation des
professionnels et des interventions auprès des jeunes par exemple). On note le faible taux de formation et de
création d’outils.
25. 25
On peut citer pour exemple les interventions de l’ANPAA dans les classes de Collège durant lesquels
l’intervenante échange avec les jeunes sur leurs représentations puis transmet une information validée en lien
avec les programmes de Quatrième de SVT.
Analyse et recommandations :
La majorité des interventions sont centrées sur une transmission d’information, et des échanges débats sur
les contenus proposés par les intervenants.
La formation des professionnels sur les addictions reste à développer sur le département. Elle peut être
corrélée avec les publics prioritaires. Un projet de formation des acteurs du milieu de l’insertion semble ainsi
pertinent pour les acteurs. Il sera étudié pour l’année 2015 en lien avec les acteurs évoluant dans ce champ.
Dans le même sens, on constate que les interventions sur les déterminants de santé n’ont pas été renseignés
ou pas utilisés lors des actions. Il serait intéressant de développer ce type de pratique. Un exemple très
concret est par exemple le lien avec une sensibilisation des grandes surfaces sur le respect de la loi et les
addictions concomitant à une intervention dans le groupe scolaire le plus proche.
5 - Présentations des besoins et des recommandations pour la mise en
place du plan départemental exprimés par les acteurs du réseau
addiction 79 (cf Tableau ci-dessous)
26. Objectifs
stratégiques du plan
national MILDT
Epidémiologie/
Document utiles
Public cible
Thèmes à
aborder
Partenaires
institutionnels
Partenaires
opérationnels
Priorisation du groupe de
travail
Action à mettre en œuvre
Objectifs opérationnels Objectifs ARS correspondants
Développement de
l’offre de prévention
(alcool et produits
illicites) :
- Mettre en œuvre
des actions de
communication et de
dispositifs
d’information sur les
drogues et les
addictions
Plaquette du
réseau addictions
et tabac en 79 et
site internet
acteurs-addicitons-
pch.org ;
plaquettes INPES
disponibles à
l’IREPS sur les
différents produits
Les collectivités
territoriales,
associations,
acteurs des
addictions...
Informations
sur les
ressources
locales
existantes en
79
Les collectivités
territoriales
Réseau
addictions 79
Mettre à jour la plaquette de
communication des acteurs
du réseau addictions 79,
mettre à jour le site internet
acteurs-addictions-pch.org
/
- Renforcer les
actions de
prévention auprès
des jeunes et des
populations
précaires
ORS : Chiffres
ESPAD, ESCAPAD,
HBSC Poitou
Charentes,
Guides MILDT
Milieu scolaire,
Guide MILDT à
l'attention des
collectivités
territoriales,
diagnostic santé
des apprentis
Enfants,
adolescents,
jeunes et leur
entourage
(cercle familial
dès la grossesse,
scolaire, loisirs…)
Avec les
adultes :
-Relations
parents /
enfants, notion
de limites,
repères
familiaux
-éducation et
postures
professionnelle
s
Education
Nationale ,
Conseil régional,
DRAAF,
Fédération des
MFR, Conseil
général (PMI,
MDA l'Agora, ASE,
AMS), Chambre
des métiers,
Chambre du
Commerce et
d'industrie,
collectivités
territoriales,
DDCSPP, CAF…
UDAF, Ecole des
parents et des
éducateurs,
Ensemble
socioculturel
niortais, ARDIR
(association des
directeurs de
CFA), GRETA,
AFPA,
fédération des
centres sociaux
culturels,
Familles rurales,
Ligue de
l'enseignement,
CDOS, clubs
sportifs, centres
de loisirs
Programmes de
développement des
compétences psychosociales
intervention auprès des
enfants dans le cadre de son
parcours scolaire
Public jeune :
-Développer des projets EPS
de sensibilisation à
destination du public cible
- Mettre en place des
formations en addictologie à
destination des
professionnels encadrants
les jeunes.
- Mettre en place des
méthodes d’intervention
cohérentes et concertées
sur chaque territoire.
Public en situation de
précarité :
-Mettre en place un
programme de formation en
direction des professionnels
exerçant en périnatalité
-Mettre en place un
programme de formation en
direction des professionnels
exerçant auprès des publics
PRAPS,
- Renforcer les démarches
d’intervention précoce pour
les publics du PRAPS et les
femmes,
-Rendre accessible les
messages de prévention.
Retarder l’entrée dans les
consommations de produits
psychoactifs
Eviter l'usage régulier de produits
psychoactifs auprès des publics
prioritaires,
27. Objectifs
stratégiques du plan
national MILDT
Epidémiologie/
Document utiles
Public cible
Thèmes à
aborder
Partenaires
institutionnels
Partenaires
opérationnels
Priorisation du groupe de
travail
Action à mettre en œuvre
Objectifs opérationnels Objectifs ARS correspondants
- Développer des
actions de
prévention dans le
cadre de milieux
festifs et sportifs
Guide MILDT
« sensibiliser les
collectivités
territoriales à la
prévention des
addictions »,
festisanté 79 réalisé
par l’IREPS
les élus, les
présidents
d’associations,
étudiants, les
débitants de
boissons et
commerçants,
les représentants
de campus de
métiers,
organisateurs
d’évènements
festifs, jeunes en
errance, poly-
consommateurs.
Responsabilisa
tion des
organisateurs
d’évènements
festifs ou
sportifs à la
prévention et
réduction des
risques en
milieux festifs
-Sensibilisation
des élus à
l’importance
de la mise en
place de
mesures de
prévention lors
d’évènements
festifs
les élus, le pôle
universitaire
Niortais
CFA /, CDOS,
apprentis,
organisateurs
d’évènements
festifs, jeunes en
errance, poly-
consommateurs.
(public CAARUD)
Présidents
d’associations,
étudiants,
débitants de
boissons et
commerçants
- Sensibilisation /formation
aux bases théoriques en
addictologie, la législation,
sécurité routière,
responsabilité juridique et
sanitaire (organisateurs,
d’étudiants relais,…)
- Création ou mise à jour
d’une « charte/plan de
prévention» par les élus en
concertations avec les
organisateurs d’évènements
festifs locaux.
- Mettre en place des
dispositifs dans les lieux et
territoires repérés ou
renforcer les équipes
pluridisciplinaires
d’intervention existantes
(formation) : soirées
étudiantes, fête de la
musique, festivals …
- réaliser un état des lieux des
équipes mobiles de
prévention sur la région et un
diagnostic des besoins des
territoires : en fonction des
résultats mise en place de
nouvelles mesures (en lien
avec les préfectures et les
mairies).
- accompagner les
organisateurs d’évènements
festifs : conseil
méthodologique, mise à
disposition de matériel,
communiquer sur les
ressources (humaines et
matérielles) de prévention
existantes : collectif de
salariés/bénévoles, guide
festi- santé, …
-Responsabiliser les
organisateurs d’évènements
festifs à la prévention et
réduction des risques en
milieux festifs (festivals,
soirées étudiantes, free
party...)
-Sensibiliser les élus à
l’importance de la mise en
place de mesures de
prévention lors
d’évènements festifs
- Renforcer les dispositifs
actuels de prévention et de
réduction des risques en
milieux festifs
- Eviter usage à risque et réduire
les risques en milieux festifs
(festivals, fêtes de la musique,
regroupement festifs en centre-
ville ; soirées étudiantes,
free/rave party, sound système,
foire, événements sportif...),
28. Objectifs
stratégiques
Epidémiologie/
Document utiles
Public cible
Thèmes à
aborder
Partenaires
institutionnels
Partenaires
opérationnels
Priorisation du groupe de
travail
Action à mettre en œuvre
Objectifs opérationnels Objectifs ARS correspondants
- Améliorer les
actions de
prévention routière
relatives à la
conduite sous
l’emprise de l’alcool,
de stupéfiants et de
médicaments
psychotropes
Chiffres
Préfecture79, Plan
Départemental
d'Actions de
Sécurité Routière
jeunes en âge de
conduire
cyclomoteur ou
automobile, Auto
écoles,
Prévention
routière et
utilisation de
produits
psychoactifs,
les
conséquences
sur la conduite
et prises de
risques
Préfecture,
Gendarmerie,
Police Nationale…
Prévention
Routière,
sécurité
Routière, PFAD,
FRAD, l'APPUI,
associations de
prévention,
auto-écoles
Programme de sensibilisation
des jeunes, de l'entourage et
professionnels gravitant avec
le jeune
- Améliorer les actions de
prévention routière relatives
à la conduite sous l’emprise
de l’alcool, de stupéfiants et
de médicaments
psychotropes
/
- Mettre en place des
actions de
prévention dans le
milieu du travail
Chiffres ORS,
Diagnostic santé
des apprentis,
Guide du CREDES
sur l'addiction en
entreprise
Apprentis,
toucher les
parents et les
encadrants de
jeunes à travers
le milieu du
travail
Apporter des
connaissances
de base en
addictologie,
représentation
s sociales et
culturelles,
législation,
aborder la
question des
postures
personnelles et
professionnelle
s, de la
prévention
routière, du
repérage et de
l'intervention
brève
Conseil régional,
Chambre des
métiers, Chambre
du Commerce et
d'industrie,
DIRECCTE, ARACT,
Maison de
l'emploi, Pôle
emploi, Service
de santé au travail
CREDES
(groupement de
CHSCT), ARDIR
(association des
directeurs de
CFA), organisme
de formation
GRETA, AFPA,
CNFPT, syndicats
et organismes
professionnels
(FFB, CAPEB, …)
Formation de la communauté
éducative dans
l'apprentissage, interventions
directes auprès des apprentis
- Développer le repérage des
consommateurs à risques
par les encadrants/référents
santé, conseillers
d’orientation, médiateurs
etc.. ,
- Renforcer la cohérence et
le travail en réseau des
acteurs de prévention,
d’urgences, soins, justice, de
l’enseignement et de
sécurité,
- Sensibiliser les parents,
professionnels, et le public
cible sur les risques à court
et long termes.
Prévenir l’usage à risque et
réduire les risques sanitaires
(alcoolisation ponctuelle
importante (API),
29. 29
6 - Présentation d’actions et programmes validés ou prometteurs
Définition d’une action probante :
Pratique, intervention, programme ou politique intégrant les meilleures preuves disponibles issues de la
recherche, des données contextuelles et des données expérientielles (Sackett, 1996; Lewin, 2009)
A- Le programme TABADO auprès des apprentis
Le programme d’aide au sevrage Tabado permet d’explorer de nouveaux aspects dans la prise en charge du
sevrage tabagique, au sein d’une population adolescente à haut risque, les apprentis : il associe une double
prise en charge déjà reconnue comme efficace chez l’adulte et intègre les principaux critères de réussite pour
un programme d’aide au sevrage tabagique chez les adolescents (accessibilité par la gratuité et la proximité).
30. 30
Le programme Tabado comprend trois étapes : une réunion générale par classe, une consultation individuelle
et une séquence de quatre séances en petit groupe.
Un tabacologue anime une séance d’information dans les classes d’environ 60minutes. Cette réunion
générale commence par une information sur le tabac et ses conséquences. La deuxième partie de la
conférence porte sur les mécanismes de la dépendance,... L’intervenant présente ensuite les modalités et les
objectifs de l’intervention et propose aux fumeurs une participation au programme de sevrage.
La consultation individuelle menée par le tabacologue dure environ 50minutes pour chaque adolescent et a
pour objectifs de faire un diagnostic personnalisé du tabagisme et de proposer un sevrage adapté au sujet.
Les méthodes utilisées s’inspirent de la thérapie cognitivo-comportementale. Les séances dynamiques en
petit groupe ont lieu toutes les trois semaines, de façon à respecter le rythme de formation en alternance dans
les CFA (c’est-à-dire une semaine de cours pour deux semaines chez le maître d’apprentissage).
Les séances d’éducation cognitivo-comportementale de renforcement de la motivation se déroulent aussi au
CFA à la suite des consultations de suivi du servage. Ces séances de travail en groupe de dix volontaires
avec un tabacologue durent environ une heure et portent sur les questions de méthode de sevrage tabagique
(échanges des expériences entre les jeunes), de l’efficacité des traitements substitutifs, des effets nocifs du
tabac à long terme, etc. Elles aident à renforcer la motivation et le soutien entre les sujets.
Ce programme a été mis en œuvre dans plusieurs établissements français et a montré des résultats positifs
probants. L’IREPS pourrait accompagner la mise en place de ce programme dans un ou plusieurs
établissements des Deux-Sèvres en lien avec les partenaires du réseau addiction 79.
Plus d’informations sur :
MINARY, Laetitia / Tabado : évaluation d'un programme d'aide au sevrage TABagique pour les ADOlescents en centres de
formation des apprentis (CFA). Nancy : Ecole Doctorale Biologie-Santé-Environnement, 28 janvier 2011. 246 p.
Disponible sur : http://www.theses.fr/2011NAN10009
B - Développement ou renforcement des Compétences Psycho-Sociales : Programme SFP
SFP 6–11, ou Strengthening Families Program est un « programme de renforcement des familles » d’origine
nord-américaine, destiné aux familles avec des enfants de 6 à 11 ans. Inscrit dans le champ de la promotion
de la santé mentale, il se présente sous forme d’interventions structurées qui aident les parents à faire face au
développement émotionnel et comportemental de leurs enfants, par le biais du renforcement des habiletés
parentales, de la valorisation des compétences psychosociales des enfants et de l’amélioration de la relation
parent-enfant. Il a pour impact de réduire les entrées en consommation des jeunes. Les séances s’adressent
et aux enfants séparément puis ensemble.
31. 31
L’adolescence est une période de « conquête progressive de l’autonomie qui conduit à pouvoir se séparer de
ses parents sans les perdre ». Les démarches éducatives proposées participent à cette quête de l’autonomie
des adolescents. « être autonome, c’est accéder progressivement aux enjeux de ses propres actes et non pas
agir en fonction des seuls intérêts du moment sans apercevoir le type de société qui se profilerait si ces
comportements étaient systématisés ». Une absence de prise en compte des facteurs environnementaux
pourrait amener à rendre les adolescents seuls responsables de leur(s) comportement(s) de santé. Un des
principes l’éducation pour la santé est de prendre en compte tous les déterminants de la santé et en particulier
les facteurs environnementaux (social, physique, culturel, etc.). Vouloir leur faire prendre conscience de leur
capacité à éviter certaines maladies en changeant leurs comportements, peut aboutir au « blâme de la
victime» : « stigmatiser ceux qui par leur mode de vie et leurs " mauvais comportements de santé " font la
preuve d’un relâchement coupable, d’un manque de volonté et d’une incapacité à maîtriser leur vie ».
Ce programme ayant été traduit et adapté pour la France par Corinne Roehrig, il semblerait intéressant
d’implanter un programme similaire en Deux-Sèvres au vu des résultats du diagnostic et de l’impact positif
probant de celui-ci.
Plus d’informations:
ROEHRIG, Corinne / Programme de Soutien aux Familles et à la Parentalité « SFP 6–11 ans » : description et facteurs
d’influence potentiels de son implantation en France. In Global Health Promotion, vol.20, suppl 2, 2013. 5 p.
Disponible sur : http://www.codes06.org/2-activites/pdf/CRoehrig%20Health%20Promotion.pdf
C- Interventions validées ou prometteuses pour les plus de 10 ans
10-14 ans
Adaptation pour les 10-14 du programme SFP
« Le SFP-Espagne est un programme à composantes multiples avec une approche basée sur la participation
des familles. Cette méthodologie est considérée comme essentielle dans l’obtention de changements dans les
facteurs de protection et de risque chez les parents et leurs enfants (Center for Substance Abuse
Prevention1998 ; Biglan 2003). Afin d’assurer un haut niveau de rétention et d’efficacité dans les résultats, le
programme combine trois axes d’intervention. Le premier, concernant les habiletés sociales et de vie, est
destiné aux enfants et aux jeunes. Le second a pour but de renforcer les capacités comportementales des
parents. Le troisième vise à intégrer les habiletés acquises par les enfants et les parents dans l’ensemble de
la famille. »
32. 32
Plus d’informations:
MARIA ANTONIA GOMILA, CARMEN ORTE, LLUÍS BALLESTER / Le Programme de compétences familiales
en Espagne : l’efficacité de l’approche familiale dans le programmes de prévention des dépendances à la
drogue et l’alcool chez l’enfant. In http://drogues-sante-societe.ca/ Disponible sur : http://drogues-sante-
societe.ca/le-programme-de-competences-familiales-en-espagne/
10 - 15 ans
Midwestern Prevention Project/ Project STAR
Le Midwestern Prevention Project/ Project STAR est un programme de prévention communautaire complet qui
vise à réduire la consommation de cigarettes, d'alcool et de marijuana chez les adolescents. MPP a
commencé en 1984 à Kansas City et dans le Missouri, où il est connu sous le nom de projet STAR. La
principale composante de MPP est un programme scolaire s’appuyant sur quatre volets: un programme de
parentalité, un programme socio-culturel, un programme visant à modifier la politique de santé locale et des
événements (30 événements médiatiques, allant de l'actualité à des conférences). De plus amples
explications des composantes du programme sont disponibles ici.
Les éléments du programme sont conçus pour répondre aux multiples influences auxquels les adolescents
sont confrontés et liés à l'usage de drogues. D’une part le programme tente de modifier le comportement des
adolescents à travers le développement des compétences psychosociales dans le programme
scolaire. D’autre part le programme tente de modifier l'environnement en impliquant l'ensemble de la
communauté dans les activités de prévention. Les différents éléments du projet STAR sont introduits
successivement sur plusieurs années, en commençant par le programme à l’intérieur des classes.
Plus d’informations:
Mary Ann Pentz / Midwestern Prevention Project/Project STAR In : http://www.promisingpractices.net/
Disponible sur http://www.theathenaforum.org/sites/default/files/Project%20STAR-
Midwestern%20Prevention%20Project%205-30-12.pdf
34. 34
D - Les facteurs clés d’action auprès des adolescents
Le bien-être : une porte d’entrée pour une approche globale de la santé. Que l’on souhaite travailler avec les
élèves sur la question du tabac, de l’alcool, du suicide ou du sida, il est indispensable de replacer le thème
étudié dans la perspective plus large du bien-être des adolescents. La santé recouvre en effet des aspects
physiques, psychologiques et sociaux et ceci est tout à fait primordial pour les adolescents, qui accordent tout
autant d’importance à être « bien dans leur tête » et « bien avec les autres » que « bien dans leur corps ».
Informer et travailler sur les représentations sont des éléments nécessaires mais pas suffisants. Une
action d’éducation pour la santé demande que les jeunes soient acteurs de l’action (débat, création de
productions pour d’autres, d’outils de prévention,…) et que leur environnement soit en cohérence avec le
message transmis.
Développer une approche écologique de la prévention est une dynamique complémentaire de l’action. Il
s’agit d’intégrer le projet à l’environnement des jeunes par un travail de réseau et des mesures structurelles
durables et cohérentes.
Recommandations tirées de :
GUILLEMONT, Juliette, LAMBOY, Béatrice, HAROUTUNIAN, Laetitia, et al. / Interventions efficaces en prévention de la
consommation d’alcool chez les jeunes : une synthèse des connaissances – Résultats saillants. Saint-Denis : INPES, octobre
2012. 7 p. Disponible sur : http://www.inpes.sante.fr/evaluation/pdf/synthese-alcool-jeunes.pdf
DU ROSCOAT, Enguerrand, LAMBOY, Béatrice, HAROUTUNIAN, Laetitia, et al. / Interventions efficaces en prévention de l’usage
des substances illicites auprès des jeunes : une synthèse des connaissances – Résultats saillants. Saint-Denis : INPES,
novembre 2012. 9 p. Disponible sur : http://www.inpes.sante.fr/evaluation/pdf/synthese-substances-illicites.pdf
Compte-rendu de la session « Climat scolaire et promotion de la santé : enjeux et perspectives » / in 8èmes journées de la
prévention, Paris : INPES, 5 juin 2013. 38 p. Disponible sur :
http://www.inpes.sante.fr/jp/cr/pdf/2013/SYNTHESE_CLIMAT_SCOLAIRE.pdf
35. 35
7 - Préconisations
Au vu des éléments que nous avons recueillis nous pouvons dire que le territoire est bien couvert, avec un
nombre important d’interventions. Les dynamiques sont fortes en Deux-Sèvres et les partenaires très actifs
sur le sujet. On note cependant un écart entre l’épidémiologie locale, les actions réalisées en 2013 et les
besoins d’interventions exprimés par les porteurs de projets.
En effet, selon les chiffres tirés des études de l’ORS, il semblerait opportun de :
- Concernant le tabac : développer des actions sur le Thouarsais et conserver des actions sur la
Communauté d’Agglomération Niortaise.
- Concernant l’alcool : prioriser les interventions dans le Mellois et le Bressuirais et conserver les actions
auprès des femmes sur le niortais.
Au niveau méthodologique et en liens avec les besoins repérés par les acteurs, il est recommandé de :
- Développer les projets sur du moyen ou long terme (plusieurs séances sur une période donnée, ou
interventions régulières sur plusieurs années dans un même territoire), ceci favoriserait davantage d’impact
sur les comportements des personnes. Des actions multimodales pourraient dans ce cas montrer une
meilleure efficacité.
Par exemple, travailler sur l’environnement en parallèle des dynamiques scolaires, en alliant des formations
des acteurs relais sur les facteurs protecteurs et sur le repérage des personnes à risques, des campagnes
d’informations locales, des liens avec les commerces pour limiter l’accès aux produits et avec les mairies pour
développer des activités alternatives. La communication systématique sur les ressources d’écoute et
d’accompagnement les plus accessibles permettrait alors de faciliter les parcours de santé.
- Prioriser des publics vulnérables pour des actions ciblées (les personnes en situation de précarité et
les apprentis), sans pour autant laisser de côté des dynamiques de prévention universelle (prévention du SAF,
actions auprès des enfants / adolescents / jeunes).
- Travailler plus en amont et de concert avec la communauté éducative en impliquant les parents, qui
sont le 1er maillon dans l’éducation des enfants, dans les projets d’éducation pour la santé de leurs enfants.
36. 36
- Intégrer les programmes dans le cursus scolaire et d’apprentissage, ce qui impliquera un travail avec
les partenaires de l’Education nationale, de la Chambre de commerce et de l’Industrie… Il serait alors plus
porteur de formaliser des projets transversaux et cohérents, inscrits dans la politique d’établissement.
- Développer des projets de prévention par les pairs, plus participatifs et permettant une réelle
implication des publics, grâce à la réalisation de productions, de créations à destination d’autres personnes.
- Investir le monde de l’entreprise, en développant dès les structures d’apprentissage le repérage des
consommateurs à risque, sensibiliser les professionnels de santé et le public cible sur les risques pour la
santé à court et long terme.
- Travailler avec les collectivités locales pour responsabiliser les représentants d’associations au plus tôt
à la prévention et réduction des risques en milieu festif ou sportif en mettant en œuvre des actions de
formation (cf. guide MILDT à l’attention des collectivités).
Contact :
Julien Tramaux Chargé de projets
5 avenue de Limoges 79000 Niort
julien.tramaux@educationsante-pch.org
Tel : 05.49.28.30.25
Et
Amandine GUYON
Amandine Guyon Chargée de projets
32 avenue Einstein 17000 LA ROCHELLE
amandine.guyon@educationsante-pch.org
Tel: 05.46.42.24.44
http://www.educationsante-pch.org