L’INRIA a élaboré son Plan stratégique 2008-2012 pour contribuer, dans son domaine scientifique, aux défis sociétaux et aux enjeux économiques de notre époque. En ce sens, ce plan définit sept priorités scientifiques et dévoile les ambitions et les objectifs de l'institut.
3. S ommaire
1
1.1
L’INRIA : Un bref historique
De la création à la fin des années 90 page 6
1.2 La période 1999-2003 :
Un développement sans précédent page 8
1.3 L
a période 2004-2007 :
Consolidation et reprise du développement page 10
2
2.1
Enjeux et contexte de la recherche en STIC
Des enjeux de société page 28
2.2 Des défis scientifiques et technologiques page 31
2.3 e cadre international
L
et national des recherches en STIC page 33
3
3.1
Priorités stratégiques et ambitions de l’INRIA
Modéliser, programmer, communiquer et interagir page 41
3.1.1 Modélisation, simulation et optimisation
de systèmes dynamiques complexes page 42
3.1.2 Programmation :
Sécurité et fiabilité des systèmes informatiques page 48
3.1.3 Communication, information et calcul ubiquitaires page 56
3.1.4 Interaction avec des mondes réels et virtuels page 64
3.2 Au cœur du développement des sciences
et des technologies page 71
3.2.1 Ingénierie numérique page 72
3.2.2 Sciences numériques page 78
3.2.3 Médecine numérique page 88
3.3 Défis sociétaux couverts par ces priorités page 93
3.4 Thématiques émergentes page 95
4
4.1
Actions et stratégie pour atteindre les objectifs
L’INRIA au sein du dispositif national page 98
4.2 Renforcer l’attractivité de l’institut page 100
4.3 Recherche, développement et transfert page 110
4.4 Relations européennes et internationales page 120
4.5 Organisation et fonctionnement internes page 123
Glossaire page 128
Plan stratégique 2008-2012
4. L’INRIA :
Un bref historique
Dans cette partie
:
H
1.1 De la création à la fin des années 90 page 6
1.2 La période 1999-2003 :
Un développement sans précédent page 8
1.3 L
a période 2004-2007 :
Consolidation et reprise du développement page 10
6. 1.1 De la création à la fin des années 90
La stratégie de l’INRIA pour les prochaines des plus grands mathématiciens appliqués
années se nourrit de son histoire, et en de son siècle, mais il est aussi un visionnaire
qui comprend dès les années 50 que l’ap-
particulier de la forte dynamique de
parition des ordinateurs va permettre des
développement amorcée au début des développements scientifiques très profonds
années 2000. en mathématiques appliquées et en informa-
tique. On voit encore à l’INRIA aujourd’hui
L’IRIA, Institut de recherche en informa- plusieurs aspects du riche héritage laissé
1.1 tique et en automatique, est fondé en 197
à Rocquencourt, près de Versailles, dans le
par Jacques-Louis Lions :
• un institut de recherche où l’informatique,
De la création à la cadre du « Plan Calcul » qui vise à renforcer
la recherche et l’industrie française en infor-
l’automatique et les mathématiques appli-
quées sont simultanément présentes et
fin des années 90 matique. Devenu INRIA en 1979, il prend en
1985 le statut d’EPST¨*.
interagissent en profondeur ;
• une vision positive des relations indus-
Pour l’essentiel, ses fondations sont l’œuvre trielles, source de problèmes de recherche
de Jacques-Louis Lions, qui développe la nouveaux et intéressants ;
recherche en mathématiques appliquées à • une organisation fondée sur des équipes
l’IRIA à partir de 197, et devient le premier de 10 à 20 chercheurs, appelées « projets
président de l’INRIA de 1979 à 1984. Il est l’un de recherche », dont les membres
partagent des objectifs communs,
sans structures intermédiaires de type
départements ;
• une grande attention apportée à la
formation, et notamment à la formation
doctorale, en coopération étroite avec
les universités et les écoles ;
• une très forte implication dans des coopé-
rations internationales.
Alain Bensoussan, automaticien, professeur
à l’Université Paris-Dauphine et ancien colla-
borateur de Jacques-Louis Lions, lui succède
à la présidence de l’INRIA de 1984 à 199.
Alain Bensoussan s’inscrit dans la droite
ligne de son prédécesseur, et l’INRIA accroît
sa notoriété en Europe et dans le monde.
L’institut joue un rôle de pionnier, comme
l’attestent son action pour introduire Internet
en France et son implication dès 1984 dans
le soutien à la création d’entreprises : 25
sociétés issues de l’INRIA sont créées entre
1984 et 1994, dont ILOG, leader mondial
dans les composants logiciels pour l’optimi-
sation. Il s’implique fortement dans l’espace
européen de la recherche, notamment par
la création du groupement ERCIM fondé en
1989 avec le GMD en Allemagne et le CWI
aux Pays-Bas. En 1995, l’INRIA est choisi
par le MIT et la commission européenne
pour être l’hôte européen du World Wide
Web Consortium (WC), l’organisation de
standardisation des technologies du Web.
Jacques-Louis Lions - 1980. * Une table des sigles est donnée en annexe.
Plan stratégique 2008-2012
7. H istoire
Dans la même période, l’INRIA développe des • il augmente son ouverture en encou-
partenariats importants au sein du dispositif rageant résolument la mobilité de ses
national de recherche et d’enseignement chercheurs et ingénieurs et en ouvrant
supérieur. Il crée successivement des unités plus largement son recrutement à des
de recherche sur le campus universitaire de candidats extérieurs ;
Rennes en 1980, puis en 198 dans la toute • il amplifie ses partenariats au sein du dispo-
jeune technopole de Sophia Antipolis près sitif national de recherche en augmen-
de Nice, et enfin en 198 en Lorraine sur le tant le nombre de projets de recherche
campus universitaire de Nancy. La cinquième communs avec d’autres établissements
unité de recherche, appelée Rhône-Alpes, et en lançant la formule très appréciée
est ouverte à Grenoble en 1992, avec une des « actions de recherche coopérative »,
antenne à Lyon. ouvertes à des équipes extérieures pour
1994 est l’année du premier plan stratégique développer de nouvelles coopérations
de l’INRIA, qui met en avant le caractère et attaquer des thèmes de recherche
diffusant des STIC, l’importance des applica- originaux.
tions et des relations industrielles et énonce Durant cette période, l’institut traverse
la devise qui résume les objectifs stratégi- néanmoins quelques difficultés sérieuses.
ques de l’institut : excellence scientifique Elles sont liées pour une part à la mauvaise
et transfert technologique. Il est à l’origine conjoncture économique et aux contraintes
d’une très forte mobilisation de l’institut et sévères qui s’exercent sur le budget de l’État
de ses personnels pour développer les acti- et rendent très difficile le développement des
vités de valorisation de la recherche, ce qui deux unités de recherche les plus récentes,
se traduit par un doublement des ressources en Lorraine et Rhône-Alpes. Toute l’action de
contractuelles entre 1994 et 1999 alors que l’institut souffre du manque de personnels ITA
les effectifs permanents de l’institut progres- (ingénieurs, techniciens et administratifs) pour
sent à peine de 10 %. Cette période voit maintenir à un bon niveau les activités d’ac-
aussi de profonds changements externes : compagnement de la recherche. Sur un autre
la « convergence » de l’informatique, des plan, la contractualisation des laboratoires de
télécommunications et de l’audiovisuel, la recherche des universités et du CNRS, vers
dérégulation des télécommunications, et le 1995-199, crée quelques tensions entre
fantastique développement d’Internet et des l’INRIA et ces établissements du fait des
technologies de l’information et de la commu- difficultés à accommoder cette structuration
nication. En lien avec ces changements, l’ins- en laboratoires avec l’organisation de l’INRIA
titut infléchit sensiblement ses thèmes de en équipes-projets de plus petite taille.
recherche pour s’impliquer davantage dans
le domaine des communications, dans les
technologies d’Internet et du Web et dans
la modélisation des réseaux. Dans le même
temps, l’institut poursuit activement ses inves-
tigations dans le domaine des technologies
médicales, commencées progressivement à
partir du début des années 90.
En interne, la période 1984-199 voit aussi
le renforcement de plusieurs aspects de la
politique d’établissement de l’INRIA :
• l’institut accroît la qualité et la rigueur du
processus d’évaluation des projets de
recherche, et amplifie le renouvellement
des projets de recherche et celui de leurs
responsables ;
• il renforce son action en faveur de la
création d’entreprises ;
Plan stratégique 2008-2012 7
8. 1.2 La période 1999-200 : Un développement sans précédent
Bernard Larrouturou, mathématicien appliqué, Le Premier ministre affirme la nécessité de doubler
1.2 professeur à l’École polytechnique, est nommé
président de l’INRIA en 199. Dès 1997, l’INRIA
en dix ans les moyens de l’institut, et annonce
la signature du Contrat quadriennal 2000-200
La période amplifie ses actions pour insister, en France et
en Europe, sur l’importance stratégique du
qui prévoit que les emplois financés par l’État
au sein de l’INRIA seront portés à 1 180 − 1 100
1999-2003 : domaine des sciences et technologies de
l’information et de la communication (STIC).
emplois permanents et 80 postes contractuels −
en 200, à comparer à 7 emplois permanents
Un développement L’institut se donne en 1999 un nouveau plan en 2000. Cette priorité accordée à l’INRIA, malgré
sans précédent stratégique ambitieux, qui plaide avec vigueur
pour que le domaine des STIC bénéficie d’une
les contraintes s’exerçant sur les budgets de la
recherche des années suivantes, permettra à
priorité affirmée dans le cadre de la politique l’INRIA de disposer, en 200, de 1 148 emplois
nationale de recherche. Il affirme aussi la volonté financés par l’État − 101 emplois permanents
de l’INRIA d’amplifier son effet d’entraînement et 117 postes contractuels.
au sein du dispositif national, et son ambition de
participer plus activement à l’intense compétition Un institut fortement engagé
internationale du secteur des STIC avec l’objectif dans la compétition internationale
de devenir, en quelques années, un institut reconnu L’institut augmente considérablement ses efforts
comme le leader européen et l’un des meilleurs pour attirer davantage de chercheurs étrangers
centres mondiaux dans son domaine. et devient un institut beaucoup plus interna-
tional : un tiers des chercheurs permanents
Une très forte priorité recrutés par l’INRIA entre 2001 et 200 ne sont
des pouvoirs publics pas de nationalité française. De plus, l’institut
2000 est une année charnière : le Conseil inter- amplifie fortement sa politique d’accueil, en
ministériel pour la société de l’information, réuni réservant environ un tiers des emplois créés pour
le 10 juillet 2000 sous la présidence du Premier l’accueil d’enseignants-chercheurs ou de fonc-
ministre, souligne que le plan stratégique élaboré tionnaires des corps techniques de l’État, et en
l’année précédente par l’INRIA constitue un accueillant sur des contrats à durée déterminée
élément déterminant dans la définition d’une poli- des jeunes ingénieurs en sortie d’école pour un
tique nationale ambitieuse dans le domaine des premier emploi à fort contenu technologique.
STIC et annonce un accroissement important de En lien avec les écoles et universités dont il
l’effort de recherche public dans ce domaine. est partenaire, l’INRIA est aussi très attentif
à la croissance du nombre des doctorants
présents dans ses projets de recherche. Ce
nombre s’élève de 50 à 750 entre le premier
semestre 2000 et le premier semestre 200,
dont un tiers d’étrangers.
De nombreux signes témoignent de la forte
augmentation du rayonnement international
de l’INRIA : la croissance du nombre des arti-
cles de revues internationales et de leur facteur
d’impact, supérieure à celle des effectifs, l’aug-
mentation du nombre des visiteurs étrangers,
notamment en provenance de l’Asie et de toute
l’Europe, la participation importante de l’institut
au cinquième PCRD de l’Union européenne, en
progression très nette par rapport au quatrième
PCRD, la visibilité croissante du groupement
ERCIM dont l’INRIA assure la direction et auquel
est confié en 200, à l’initiative de l’institut, le
rôle d’hôte européen du WC. Aux yeux de
nombreux observateurs, l’institut figure parmi
les premiers centres de recherche européens
Suivi d’objet par la couleur — MAIA. de son domaine.
8 Plan stratégique 2008-2012
9. H istoire
Un comité d’évaluation stratégique − Visiting • savoir produire des logiciels sûrs ;
Committee − constitué presque exclusivement • concevoir et maîtriser l’automatique des
de personnalités étrangères est réuni pour la systèmes complexes ;
première fois en 2002 afin d’évaluer l’action de la • combiner simulation et réalité virtuelle ;
direction de l’institut et porter une appréciation et deux grands domaines d’application :
globale sur l’INRIA*. Enfin, le renouvellement du • télécommunications et multimédia ;
conseil scientifique de l’INRIA en 200 permet • santé et biologie.
de donner à ce conseil une composition réso- L’influence de cette focalisation thématique
lument européenne. dans la dynamique de la vie scientifique de
l’INRIA est très sensible. En particulier, en lien
Des partenariats et un effet d’entraînement avec les deux premiers défis scientifiques et
renforcés dans le dispositif national le premier domaine d’application, l’institut
En France, l’INRIA amplifie ses partena- amplifie beaucoup ses recherches sur les
riats avec les établissements d’enseigne- réseaux de télécommunications (réseaux haut
ment supérieur. En 200, près des deux tiers débit, mobiles, sans fil, ad hoc), le transport et
des projets de recherche de l’institut sont le traitement de données multimédia, le déve-
communs avec ces établissements, alors que loppement « d’intergiciels » (middleware) pour
cette proportion était proche de la moitié en le calcul distribué et le « grid computing ». De
1999. Le schéma de développement approuvé plus, les domaines de la santé et de la biologie
par le conseil d’administration prévoit l’ouver- connaissent un succès supérieur aux attentes,
ture, à terme, de trois nouvelles unités de avec des progressions très nettes concernant
recherche dans le Sud Ouest, dans le Nord la bioinformatique, les technologies médicales
L’engagement de et sur le plateau de Saclay. Pour les incuber et les neurosciences.
et les intégrer au mieux dans son organisation L’engagement de l’INRIA à mobiliser ses
l’INRIA à mobiliser interne, l’institut décide de créer au 1er janvier efforts sur les thèmes prioritaires porte aussi
ses efforts sur les 2002 une sixième unité de recherche « sans
murs », appelée Futurs, localisée sur les trois
sur les activités de transfert technologique.
Malgré ses difficultés économiques, le secteur
thèmes prioritaires sites de Bordeaux, Lille et Saclay. des télécommunications devient clairement
Dans le même temps, l’institut met en œuvre, le premier domaine industriel auquel contri-
porte aussi sur les autour de chacune des cinq unités de recherche buent les recherches de l’INRIA, et l’institut y
plus anciennes, une politique d’élargissement développe des partenariats étroits avec des
activités de transfert géographique : en 200, l’INRIA compte ainsi entreprises qui sont des leaders européens
une quinzaine de projets « hors-sites » situés à ou mondiaux comme Alcatel, France Telecom,
technologique. Besançon, Cachan, Lannion, Marne-la-Vallée, Hitachi ou Philips. En France, les relations
Marseille, Metz, Nantes, Paris et plus particu- industrielles de l’institut, notamment avec
lièrement à Lyon. les PME, sont amplifiées par son implication
dans les réseaux nationaux de recherche et
Une politique scientifique affirmée d’innovation technologique, mis en place
En regard de la priorité fixée par le gouverne- par le gouvernement. L’INRIA et sa filiale
ment, l’institut s’engage à mobiliser particu- INRIA-Transfert, créée en 1998 pour jouer
lièrement ses efforts sur quelques thèmes un rôle d’incubateur et mettre en place les
prioritaires, plus précisément sur cinq « défis tout premiers fonds d’amorçage, poursuivent
scientifiques » : résolument leurs activités de soutien à la
• maîtriser l’infrastructure numérique en création d’entreprises et le nombre de créa-
sachant programmer, calculer et commu- tions de sociétés issues de l’INRIA dépasse
niquer sur Internet et sur des réseaux 0. En s’appuyant sur l’expérience du WC,
hétérogènes ; l’institut favorise la constitution de consor-
• concevoir les nouvelles applications tiums avec des partenaires académiques
exploitant le Web et les bases de données et industriels pour partager les efforts de
multimédia ; développement et accroître les chances de
succès de plusieurs logiciels libres issus de
* Les recommandations de ce Visiting Committee ont
joué un rôle important dans l’élaboration du plan stra- ses recherches, comme par exemple Scilab
tégique suivant. ou ObjectWeb.
Plan stratégique 2008-2012 9
10. 1. La période 2004-2007 : Consolidation et reprise du développement
En interne, des sources de fragilité des ressources humaines. La plus grande
Une croissance aussi rapide − environ 50 % difficulté concerne la gestion administrative
en trois ans − s’accompagne inévitablement et financière, difficulté qui s’explique princi-
de nombreuses évolutions internes, parfois palement par un accroissement du nombre
difficiles à maîtriser. L’INRIA est confronté d’emplois d’ITA inférieur à celui des actes
à de nombreuses questions nouvelles de gestion, par l’inadaptation des outils d’in-
concernant son organisation, sa politique formatique de gestion et le retard du projet
de ressources humaines, ses pratiques démarré en 2001 pour les remplacer par un
managériales et sa gestion administrative. système d’information intégré, et enfin par
Le domaine dans lequel les progrès les plus une culture de contrôle de gestion insuffi-
nets ont été réalisés est celui de la politique samment développée.
Fin 200, Michel Cosnard, informaticien, scientifiques et technologiques, économiques
1.3 professeur à l’Université de Nice - Sophia
Antipolis est nommé président de l’institut,
et sociétaux.
L’objectif essentiel de l’INRIA sur la durée du
La période puis, de 2004 à 200, c’est Gilles Kahn,
informaticien, directeur de recherche à l’INRIA,
plan stratégique 2004-2007 est de réaliser des
percées scientifiques et technologiques
2004-2007 : qui assure la présidence jusqu’à son décès
début 200. Michel Cosnard, lui succède à
majeures dans le cadre des sept grands
défis prioritaires suivants :
Consolidation la mi-200. • concevoir et maîtriser les futures infras-
et reprise du Le plan stratégique 2004-2007 approuvé par
le conseil d’administration en juillet 200,
tructures des réseaux et des services de
communication ;
développement confirme la volonté de l’institut d’être reconnu
comme le meilleur centre de recherche euro-
• développer le traitement des informations
et données multimédia ;
péen et l’un des tout meilleurs mondiaux dans • garantir la fiabilité et la sécurité des
les domaines de l’informatique, de l’automa- systèmes à logiciel prépondérant ;
tique et des mathématiques appliquées. Pour • coupler modèles et données pour simuler
réaliser cette ambition, l’institut définit une et contrôler les systèmes complexes ;
politique d’établissement reposant sur des • combiner simulation, visualisation et
choix clairement affirmés. interaction ;
• modéliser le vivant ;
Les sept défis scientifiques et • intégrer pleinement les STIC dans les
technologiques de l’INRIA technologies médicales.
L’innovation dans le domaine des STIC s’ap- Fin 200, l’ensemble de ces défis mobilise
puie de façon essentielle sur la recherche plus de 75 % des activités des projets de
scientifique, parfois la plus fondamentale. Le recherche, les deux derniers dépassant les
plan stratégique 2004-2007 réaffirme cette 15 %. L’orientation vers les sciences du vivant
priorité en combinant intimement l’excel- et de la santé et les technologies médicales
lence scientifique et le transfert techno- a été très largement suivie par les projets de
logique. Cependant l’INRIA a pleinement recherche, puisqu’au total ce sont plus de
conscience qu’il ne peut couvrir tous les 500 chercheurs qui sont aujourd’hui mobilisés
sujets de recherche de ce domaine vaste et sur ces thèmes.
majeur de la science et de la technologie, dont
l’étendue des applications et la profondeur Former des pôles d’excellence
des interactions avec d’autres domaines ne Au sein du dispositif de recherche français,
cessent de croître. Il est donc nécessaire de l’INRIA est le seul établissement exclusivement
faire des choix de politique scientifique et dédié au domaine de l’informatique, de l’auto-
technologique. Ces priorités ont été définies matique et des mathématiques appliquées.
en fonction des compétences présentes à La qualité de ses chercheurs, son implication
l’INRIA et de la vision de l’institut sur les enjeux dans la formation par la recherche et ses
10 Plan stratégique 2008-2012
11. H istoire
résultats en matière de recherche comme en INRIA », en grande majorité communes avec
matière de transfert technologique, mais aussi d’autres partenaires, définition précise des
son engagement résolu dans la construction fonctions de direction dans les centres de
de l’espace européen de la recherche et dans recherche, changement de dénomination du
la compétition internationale, font de l’INRIA, président du comité des projets en délégué
parmi les acteurs français de la recherche scientifique.
dans ce domaine, celui qui jouit de la plus L’organisation de la recherche à l’INRIA, basée
grande visibilité internationale. principalement sur les équipes-projets de
Dans une dynamique de relations étroites recherche, est réaffirmée. En promouvant
avec l’enseignement supérieur, l’INRIA la dimension collective de la recherche et en
poursuit le développement de ses unités de regroupant les chercheurs au sein d’équipes
recherche jouant un rôle de leader dans les dont les objectifs sont bien identifiés, elle
sites où elles sont implantées, avec l’objectif accroît la visibilité et l’impact des travaux
qu’ils soient reconnus comme des pôles d’ex- menés au sein de l’institut. En veillant à limiter
cellence de niveau européen et international. la durée des équipes-projets tout en facilitant
Le nombre de projets INRIA communs avec leur évolution et leur réorientation, cette orga-
des établissements d’enseignement supérieur nisation permet une grande souplesse et une
ou des organismes de recherche passe de 80 bonne réactivité. Le nombre d’équipes-projets
Dans une dynamique au 1er janvier 2004 à 111 au 1er janvier 2007. INRIA passe de 85 au 1er janvier 200 à 17
Dans cette optique, la politique d’accueil de au 1er janvier 2007. A cette date, l’âge moyen
de relations étroites l’INRIA joue un rôle important. En 200 et des projets est de 4, ans, celui des chefs de
2007, plus de 50 postes de chercheurs sont projet de 4,4 ans.
avec l’enseignement réservés pour accueillir en détachement des
enseignants-chercheurs ou des chercheurs Le transfert technologique
supérieur, l’INRIA d’autres organismes, en particulier d’autres Une priorité de la stratégie de l’institut est
poursuit le domaines scientifiques, avec une priorité
pour le domaine des sciences du vivant.
le transfert technologique. L’INRIA continue
d’investir, en moyens humains et financiers,
développement Sur la même période, le nombre d’accueils pour en améliorer la qualité et l’efficacité,
d’enseignants-chercheurs en délégation est en particulier via l’augmentation du nombre
de ses unités de de l’ordre de 55. des CDRI, le renforcement de la DirDRI, ou la
Pour préparer la création au 1er janvier 2008 création des SED (services d’expérimentation
recherche vers des des unités de recherche INRIA de Bordeaux, et de développement). L’organisation conjugue
Lille et Saclay, une part très importante des les actions des CDRI dans chaque centre, au
pôles d’excellence de moyens supplémentaires ou en redéploie- plus près des équipes et des partenaires et un
niveau européen et ment, est affectée à Futurs, dont le nombre
de personnes passe de 2 au 1er janvier
renforcement d’actions de coordination et de
support confiées à la DirDRI : animation des
international. 2004 à 12 au 1er janvier 2007. partenariats stratégiques, service spécialisé
pour gérer les aspects PI, déploiement et
L’organisation de la recherche promotion de licences pour le logiciel libre.
Durant cette période et pour mieux se posi- L’institut met notamment l’accent sur des
tionner dans le cadre de la politique nationale partenariats forts avec des grandes entreprises
de recherche en STIC, l’INRIA revoit entière- leaders sur leur marché, françaises ou étran-
ment son organisation : création des postes de gères. Ces partenariats, qui s’inscrivent dans
délégué général à la recherche et au transfert une perspective de moyen ou long terme, sont
pour l’innovation et de délégué général à l’ad- un outil privilégié de travail coopératif avec des
ministration des ressources et des services, grands industriels qui cherchent à mutualiser
restructuration des directions scientifiques et leurs coûts de recherche et de développement.
des directions fonctionnelles, créations des FT RD, EDF, Alcatel Lucent et Thalès comp-
fonctions de directeurs scientifiques adjoints tent parmi ces grands partenaires.
et de conseillers scientifiques, changement La professionnalisation des activités de
de dénominations des unités de recherche développement logiciel et l’amélioration de
en « centres de recherche INRIA », et des la qualité de ces développements est aussi
projets de recherche en « équipes-projets une priorité déterminante pour obtenir des
Plan stratégique 2008-2012 11
12. 1. La période 2004-2007 : Consolidation et reprise du développement
succès significatifs, pour continuer à encou- L’accueil de jeunes ingénieurs, bénéficiant
rager les chercheurs à optimiser le mode de à l’INRIA d’une formation complémentaire
transfert dans l’éventail des diverses licences technologique au contact de la recherche,
de logiciels commerciaux et de logiciels libres. suivie le plus souvent d’un recrutement dans
Chaque année, 0 à 70 logiciels sont déposés l’industrie augmente : leur nombre passe de
par les équipes de l’institut. La création ou 80 en 200 à 1 en 2007.
le renforcement des SED vise à soutenir les
efforts des EPI, en particulier pour profession- Partenariats européens
naliser et pérenniser leurs développements La création de la direction des partenariats
logiciels. européens traduit le fait que la construction
La création d’entreprises reste un moyen privi- et le développement de l’espace européen
légié de transfert de technologie, comme l’at- de la recherche est une grande priorité de
teste la création de 2 start-up sur la période la politique de l’institut.
200 à 200. A la suite du cinquième PCRD dans le cadre
duquel l’institut a participé à 110 projets,
La formation et le transfert le sixième PCRD a constitué un enjeu pour
des connaissances l’INRIA qui a conforté sa place de leader dans
L’INRIA voit la contribution qu’il apporte à la recherche en STIC en Europe, en particulier
la formation par la recherche de jeunes dans le domaine du logiciel. Dans le cadre
doctorants en informatique et en mathémati- de ce programme, l’INRIA est impliqué dans
ques appliquées comme l’une de ses tâches 119 projets européens dont 21 réseaux d’ex-
essentielles, menée en relation étroite avec cellence, 2 projets intégrés et 45 projets de
les écoles doctorales dont il est partenaire. Il recherche, en liaison avec des partenaires
poursuit son implication très active dans les industriels. Il assure la coordination scienti-
activités de formation doctorale, en étant très fique de 15 d’entre eux.
attentif à la qualité des thèses préparées au Sous l’impulsion de l’institut, le consortium
sein de ses équipes-projets de recherche et, ERCIM (European Research Consortium on
plus généralement, à la qualité de la formation Informatics and Mathematics, regroupant
reçue par ces doctorants et à la préparation de aujourd’hui 18 organismes nationaux) a
leur insertion professionnelle après la thèse. progressivement construit sa représentati-
Le nombre de doctorants dans les équipes- vité au sein de la communauté scientifique et
projets de recherche est passé de 70 au 1er technologique du domaine des STIC. Sa visi-
janvier 200 à 1070 au 1er janvier 2007. Le bilité internationale a été consolidée lorsque
nombre de thèses soutenues est passé de 150 l’INRIA lui a transféré sa responsabilité « d’hôte
en 200 à 291 en 200. Pour réaliser cette européen » du WC.
croissance du nombre des doctorants, tout en L’institut poursuit ses efforts pour développer
conservant une très grande qualité de recrute- ses relations avec les grands industriels euro-
ment, l’INRIA a mis en place un programme péens : participation au programme Eurêka,
d’accueil doctoral financé sur crédits d’État notamment dans le cadre du programme ITEA,
mettant l’accent sur la mobilité et sur l’accueil création du laboratoire AIRD, commun avec
de doctorants étrangers. En 200, 25 contrats Philips, Thomson et le Fraunhofer Institute.
de recherche doctorale INRIA sur subvention Dans tous les grands pays, l’importance des
(CORDI-S) ont été ouverts au recrutement régions dans les coopérations internationales
conduisant à plus de 1500 candidatures. Les est croissante, et les centres de recherche
doctorants recrutés sont tous extérieurs à INRIA participent aux relations internatio-
l’école doctorale d’accueil et sont à 85 % de nales des régions où elles sont implantées. La
nationalité étrangère. En 2007, 40 nouveaux signature de conventions de partenariat avec
CORDI-S ont été ouverts au recrutement. En le Luxembourg et l’Allemagne, notamment
complément de son implication dans la forma- avec les établissements situés à Sarrebruck et
tion doctorale, l’INRIA a amplifié également Kaiserslautern (universités, Institut Max Planck
Le CAT (Contrôle Action Table), son programme d’accueil de post-doctorants et DFKI), ou celle avec le CWI à Amsterdam
périphérique à 6 degrés de liberté pour sur subvention : leur nombre passe de 7 en sont des exemples prometteurs de cette
environnement virtuel — IPARLA. 200 à 80 en 2007. politique.
12 Plan stratégique 2008-2012
13. H istoire
Relations internationales succès. Le nombre des équipes associées est
Dans un contexte où les STIC sont partout passé de 2 en 2004 à 71 en 2008.
une priorité des politiques de recherche natio- Enfin, le personnel scientifique de l’institut
nales, l’INRIA continue de développer ses continue de s’internationaliser, la proportion
coopérations internationales en ciblant de d’étrangers parmi les chercheurs, les post-
manière privilégiée ses efforts sur quelques doctorants et les ingénieurs rémunérés par
grands partenariats et sur certaines zones l’INRIA dépassant les 15 % en 200.
géographiques.
L’Asie est la première priorité géogra- Des structures d’appui et de gestion
phique en dehors de l’Europe. Le labora- au service de la recherche
toire franco-chinois LIAMA installé à Pékin, À côté des critères d’excellence et de
qui a fortement contribué à développer les pertinence des actions de recherche et
coopérations avec la Chine dans le domaine de transfert technologique, c’est aussi à l’aune
des STIC, est renforcé grâce à la possibilité du critère d’efficience de son fonctionnement
pour l’INRIA d’accorder le statut d’expatriés interne que s’évalue l’action de l’institut.
à certains de ses chercheurs : 4 directeurs L’accroissement de la qualité et de l’effica-
de recherche sont responsables d’équipes cité des activités de support et d’accompa-
communes avec l’Institut d’automatique gnement de la recherche est une priorité de
de l’Académie des sciences de Chine ou cette période :
avec l’université Tsinghua. Le LIAMA parti- • le développement et le déploiement d’un
cipe notamment à un ambitieux projet de système d’information plus performant,
développement logiciel open source dans le adapté à l’évolution programmée du
cadre du consortium Scilab lancé par l’INRIA. cadre de gestion budgétaire et comp-
L’institut continue aussi de développer des table des EPST, progressivement étendu
Les STIC sont programmes de coopération mis en place avec
Hong Kong, Singapour, Taiwan, la Corée et le
à l’ensemble des registres d’action de
l’institut ;
partout une priorité Japon, notamment avec les grands industriels • la poursuite de la politique de déconcentra-
comme Hitachi. Le programme d’accueil d’étu- tion et le développement d’une « démarche
des politiques de diants se développe également avec l’Inde. qualité » s’appuyant sur la responsabilisa-
Le nombre de stagiaires asiatiques dans le tion de tous les acteurs de la gestion ; la
recherche nationales. programme INRIA International Interships décentralisation d’une partie des respon-
passe de 24 en 2004 à 49 en 2007. sabilités administratives et financières,
Les relations de l’INRIA avec les États-Unis réalisée en confiant aux directeurs d’unités
et le Canada sont bien sûr très dynamiques, de recherche la fonction d’ordonnateurs
et des coopérations sont actives avec une délégués ; l’acquisition et le déploiement
centaine d’universités ou d’entreprises. Le dans tous les centres de recherche d’un
leadership incontestable que détiennent nouveau système de gestion informatisée
les États-Unis dans le domaine des STIC de bibliothèque permettant l’accès à un
rend indispensable un partenariat fort avec catalogue mutualisé des différents fonds
l’Amérique du Nord. En particulier, l’institut documentaires ;
poursuit le dialogue régulier avec la NSF et • la mise en place du serveur d’archive
met en place des relations avec le NIH dans ouverte Hal-INRIA pour un accès direct
les domaines de la modélisation du vivant et par les chercheurs à la communication
des technologies médicales. scientifique ;
Les partenariats avec les pays du Sud sont • la mise en place, notamment dans le
également renforcés. En particulier, l’INRIA cadre du protocole de modernisation et
maintient son soutien à l’Afrique grâce au de simplification signé avec la direction
colloque bisannuel CARI et au groupement générale de la comptabilité publique, de
d’intérêt scientifique SARIMA. méthodes et d’outils de pilotage et de
Le programme des équipes associées qui contrôle de gestion plus performants, le
permet d’associer à un projet de recherche développement des pratiques de « contrôle
de l’INRIA une équipe de chercheurs dans partenarial » avec l’agence comptable, la
une institution étrangère se développe avec diffusion d’une culture de gestion au sein
Plan stratégique 2008-2012 1
14. 1. La période 2004-2007 : Consolidation et reprise du développement
de l’institut par un effort de formation tion de nouvelles dispositions réglementaires
soutenu, l’accroissement de la réactivité et et le fort engagement en ce sens de la direc-
de la capacité d’anticipation, notamment tion de l’institut ont permis de résorber toutes
pour les achats. les situations de précarité dans lesquelles se
L’institut a défini et mis en œuvre une politique trouvaient, depuis plusieurs années, plusieurs
ambitieuse en matière d’équipements infor- dizaines de personnels de l’INRIA. L’institut
matiques et de communications, au meilleur a conçu et rédigé un Guide du responsable
niveau international, avec des réseaux à très dans le but de mettre en place une formation à
haute performance, des moyens de calcul l’encadrement et au management. Les actions
et de visualisation et des grilles permettant de formation continue des personnels ont été
de mettre en œuvre des expérimentations et considérablement renforcées. Les mobilités
des développements technologiques de très internes et externes des personnels ont été
grande ampleur. particulièrement encouragées. La généralisation
Le développement d’une politique de des campagnes de mobilité ouvertes sur toutes
ressources humaines dynamique constitue les fonctions publiques a permis de pourvoir un
une priorité majeure. Une mobilisation très grand nombre de postes ITA par voie de déta-
active des personnels de l’INRIA a permis chement. Enfin, la mise en place d’un dispositif
d’organiser avec succès des campagnes de pour entretenir davantage ses relations avec les
recrutement de grande ampleur. La publica- anciens de l’INRIA a été initiée.
L’INRIA Comme dans les autres grands domaines problèmes pour le traitement de l’information
aujourd’hui : scientifiques, les recherches en STIC incluent
un travail de production et d’organisation
et la modélisation, et, inversement, l’exis-
tence de nouveaux outils de conception et
Des domaines des connaissances, d’extraction et de mise de simulation modifie, parfois en profon-
scientifiques au point d’idées générales et profondes
qui sont ensuite analysées, développées
deur, les problématiques et même certains
paradigmes dans ces sciences. Dans ce
en pleine vitalité et appliquées. Elles visent à résoudre de
nombreux problèmes nouveaux, parfois inat-
secteur plus que dans beaucoup d’autres,
le « cercle vertueux » liant recherche de base
tendus, dont l’émergence est souvent une et applications joue à plein. Les recherches,
conséquence de l’évolution extrêmement parfois les plus fondamentales, sont utili-
rapide des technologies, notamment de l’aug- sées pour développer de nouveaux produits
mentation exponentielle de la puissance selon un rythme extraordinairement accéléré
des microprocesseurs, de la capacité de tandis que les perspectives ouvertes par les
communication des fibres optiques et de la nouvelles technologies renouvellent, très
densité des mémoires ou des disques magné- souvent en profondeur, les problématiques
tiques, ainsi que de l’impact considérable de recherche. Partout, derrière les succès
du déploiement du Web. La miniaturisation brillants de la technologie, derrière les déve-
des capteurs et les quantités croissantes de loppements qui conduisent à la création
données disponibles sont aussi à l’origine de nouvelles entreprises innovantes, il y a
de nouveaux développements scientifiques des recherches fondamentales qui débou-
pour mettre au point de nouveaux algorithmes chent sur de nouvelles théories, de nouveaux
visant à analyser ces données et à réguler, modèles, de nouveaux outils logiciels et
contrôler ou simuler des systèmes de plus alimentent des domaines scientifiques d’une
en plus complexes. Enfin, les interactions grande vitalité.
avec les autres sciences sont des éléments Il est important d’insister ici sur les rela-
essentiels de la vitalité de l’informatique, de tions avec les autres sciences, qui jouent
l’automatique et des mathématiques appli- un rôle majeur dans la politique scientifique
quées. Elles fonctionnent à double sens : de l’INRIA. Tout d’abord, c’est un très grand
les autres sciences apportent de nouveaux avantage de regrouper dans un même institut
14 Plan stratégique 2008-2012
15. H istoire
des spécialistes de disciplines − informatique, été explorées dès les débuts de l’IRIA, mais
automatique, traitement du signal et calcul elles se sont développées récemment dans
scientifique − qui sont souvent séparées dans des directions nouvelles, comme le montrent
des structures différentes, en France comme par exemple les contributions apportées
à l’étranger. Les contributions scientifiques et ces dernières années en géométrie algorith-
technologiques que pourrait apporter l’INRIA mique ou stochastique et en chimie compu-
seraient beaucoup plus restreintes et étroites tationnelle. La dernière décennie a vu aussi
s’il était seulement un institut de recherche un grand accroissement de l’interaction de
en informatique, car les interactions entre l’INRIA avec les sciences de l’environne-
informatique et mathématiques appliquées ne ment, et surtout avec les sciences du vivant,
cessent de se renforcer et sont essentielles dans des directions variées : bioinforma-
pour relever les nouveaux défis du secteur tique, biologie moléculaire, neurobiologie,
des STIC et de ses interactions avec d’autres biomécanique, modélisation d’organes ou
domaines. En conséquence, c’est une préoc- de fonctions physiologiques, modélisation et
cupation constante de la direction de l’INRIA simulation de la croissance des plantes, robo-
que les recherches soient menées et évaluées tique médicale, modélisation des ressources
au sein de l’institut en évitant les frontières renouvelables, etc.
entre disciplines et les effets de cloisonne- L’INRIA considère que l’interaction entre les
ment liés à l’organisation. Avec ces atouts, STIC et les sciences du vivant et les appli-
les interactions avec les mathématiques, avec cations dans les technologies médicales ou
la physique, la chimie et la mécanique ont dans le domaine de l’environnement joueront
un rôle majeur et profond dans la science
des prochaines décennies, de même que
la profonde interaction et le grand enrichis-
sement mutuel des mathématiques et de la
physique ont tenu une grande place dans
l’aventure scientifique au cours des derniers
siècles. Enfin, les questions transversales
liées à la sécurité, à l’évolution de la société
de l’information, à l’éducation, à l’économie
ou au développement durable bénéficient des
progrès de la recherche en STIC.
On peut conclure cette rapide présenta-
tion globale en soulignant encore un aspect
important. L’INRIA considère que ses recher-
ches sont soumises à une « tension » parti-
culière : du fait de la compétition très vive
liée aux applications des recherches, du
fait aussi de la rapidité de l’évolution des
technologies, les STIC sont un domaine de
recherche où le temps compte. Tout en consi-
dérant que cette tension est très stimulante
et fructueuse, l’INRIA estime que, dans ce
contexte où les sollicitations visant à cibler
les efforts sur des problèmes de court terme
sont de plus en plus nombreuses, il doit
veiller à poursuivre avec détermination son
implication dans la recherche fondamentale,
clé de sa capacité à mieux comprendre ses
domaines scientifiques et à anticiper leurs
Salle de réalité virtuelle. Visualisation de évolutions et les innovations technologiques
surfaces géologiques — ALICE. à moyen et long terme.
Plan stratégique 2008-2012 15
16. 1. La période 2004-2007 : Consolidation et reprise du développement
Les grands domaines Les 150 équipes-projets de recherche de l’INRIA sont rattachées à cinq grands thèmes
de recherche de recherche, plus précisément à 16 sous-thèmes. Cette répartition permet d’iden-
tifier les forces de l’INRIA selon ces cinq grandes thématiques d’une part et surtout
abordés à l’INRIA permet d’organiser son processus d’évaluation. Les équipes d’un même sous-thème
(en moyenne une dizaine d’équipes) sont, quel que soit leur centre de rattachement,
évaluées simultanément par un collège d’experts internationaux (voir pour plus de détail
sur le processus d’évaluation le paragraphe 4.3.6).
On trouvera ci-contre une description sommaire de chacune de ces cinq grandes thé-
matiques et la liste des seize sous-thèmes, avec pour chacun le nombre d’équipes-
projets correspondant (EPI en décembre 2007).
1 Systèmes communicants
Le thème Systèmes communicants est centré sur les problèmes que soulèvent la conception
Com-A 12 EPI
et la mise en œuvre des outils informatiques nécessaires aux systèmes d’information actuels et
Systèmes distribués
futurs. Ceux-ci font appel à des systèmes informatiques où de multiples unités de traitement sont
et architectures réparties
réparties autour de réseaux de communication, avec des contraintes particulières de fiabilité,
Com-B 10 EPI de disponibilité et de performance telles que le temps réel. Ceci concerne d’abord l’architecture
Réseaux et télécommunications et les systèmes : outils de conception de processeurs spécialisés, compilation et optimisation de
codes, en particulier pour les systèmes embarqués. La distribution et la mobilité des calculs, le
Com-C 10 EPI temps-réel et l’interopérabilité font intervenir la programmation synchrone, la programmation
Systèmes embarqués et mobilité réactive et les processus communicants. Le dimensionnement et la métrologie des réseaux font
appel à la modélisation probabiliste, à la simulation et à la théorie des graphes. La conception
Com-D 3 EPI et l’étude de protocoles adaptés au haut débit et aux caractéristiques des nouveaux réseaux
Architecture et compilation ubiquitaires (sans-fil, mobiles, hétérogènes, etc.) est un sujet très actif.
2 Systèmes cognitifs
Le thème Systèmes cognitifs est centré sur l’interaction entre l’homme et la machine. La
Cog-A 7 EPI
psychologie cognitive et l’ergonomie permettent de mieux adapter les systèmes informati-
Modélisation statisti-
ques à leurs utilisateurs. La manipulation et l’exploitation de bases de données multimédia
que et apprentissage
impliquent des recherches sur la fouille de données, l’interopérabilité entre ces bases,
l’intermédiation des données, les interfaces en langue naturelle, mais aussi l’indexation, la
Cog-B 8 EPI
représentation des connaissances, la modélisation statistique, l’apprentissage et le raison-
Images et vidéo : perception,
nement. Des applications nombreuses et nouvelles donnent un rôle grandissant à l’image.
indexation, communication
L’analyse d’images couvre des domaines aussi variés que les images satellitaires, les nouvelles
modalités d’imagerie médicale, l’indexation de documents vidéo ou le pilotage de systèmes
Cog-C 8 EPI
robotisés. La synthèse d’images vise à la réalité augmentée et virtuelle, et devient, couplée
Données multimédia : interpréta-
avec la simulation, un mode d’interaction homme-machine particulièrement riche pour
tion et interaction homme-machine
des activités comme la conception, la chirurgie et les applications du calcul scientifique.
Le développement des réseaux fournit des contraintes nouvelles pour la transmission et le
Cog-D 7 EPI
codage des documents multimédia.
Synthèse d’images et réalité virtuelle
1 Plan stratégique 2008-2012
17. H istoire
3 Systèmes symboliques
Le thème Systèmes symboliques est centré sur la conception et l’expérimentation de nou-
Sym-A 12 EPI
veaux outils de programmation pour maîtriser la complexité croissante des logiciels, leur
Sécurité et fiabilité du logiciel
assurer une meilleure fiabilité et garantir la sécurité de leur mise en œuvre. Cette maîtrise
Sym-B 10 EPI passe par des langages de haut niveau intégrant des concepts génériques tels les objets ou
Structures algébriques les contraintes, et des principes de composition incluant la programmation par composants
et géométriques, algorithmes et la programmation par aspects. Les recherches portent aussi sur la compilation, les outils
automatiques ou interactifs de preuve de programmes ou de propriétés des programmes,
Sym-C 10 EPI en incluant la vérification de l’arithmétique des ordinateurs. De nouvelles applications font
Organisation des conte- appel à des algorithmes plus complexes pour la cryptographie, la géométrie algorithmique,
nus et de la langue la robotique et la bioinformatique. La conception et l’analyse de ces algorithmes recourent
à des structures algébriques et géométriques et à des méthodes mathématiques nouvelles et
au calcul symbolique. Sont aussi concernées les recherches sur l’organisation des contenus
et de la langue.
4 Systèmes numériques
Le thème Systèmes numériques porte sur de nouvelles méthodes, de modélisation, de
Num-A 7 EPI
simulation, d’optimisation et de résolution de problèmes à grande échelle issus de l’in-
Automatique
et systèmes complexes génierie, l’économie, la médecine, la biologie ou l’environnement, ou plus généralement
de problèmes inverses en stochastique ou en grande dimension. La théorie des systèmes
Num-B 11 EPI complexes et de leur commande, le traitement du signal et l’analyse de données s’appliquent
Grilles et calcul ici en robotique, dans la conduite de systèmes industriels, le transport routier ou aérien, le
haute-performance contrôle non destructif, les télécommunications, mais aussi en biologie et dans les problè-
mes d’environnement. La simulation de phénomènes complexes relevant des sciences de
Num-C 9 EPI l’ingénieur (mécanique des fluides et des structures, semi-conducteurs et électrotechnique,
Modèles déterministes météorologie, matériaux nouveaux), des modèles financiers, ou encore d’organes vivants,
ou stochastiques : conduit à la recherche de modèles mathématiques qui font souvent intervenir des coupla-
identification et optimisation ges entre différentes échelles et différents phénomènes physiques, et à la mise au point de
méthodes numériques précises et performantes pour réaliser des simulations numériques
Num-D 14 EPI
Simulation et analyse numérique de grande ampleur. Les applications numériques à grande échelle font appel, avec le calcul
pour les modèles physiques sur la grille, à la programmation parallèle ou distribuée, à la transformation de programmes
et à la gestion d’applications réparties.
5 Systèmes biologiques
Le thème Systèmes biologiques est centré sur la modélisation et simulation pour la biologie
Bio-A 12 EPI et la médecine : l’analyse et la simulation d’images médicales et de phénomènes biologiques,
Modélisation et simulation la compréhension de la vision biologique, la bioinformatique, la robotique médicale et le
pour la biologie et la médecine mouvement artificiel. La modélisation de la croissance des plantes, la modélisation et le
contrôle de ressources renouvelables sont des sujets d’étude actifs.
Plan stratégique 2008-2012 17
18. 1. La période 2004-2007 : Consolidation et reprise du développement
Les centres Les centres de recherche de l’INRIA, au nombre de huit au 1er janvier 2008, sont très suc-
de recherche cinctement décrits dans les encarts des pages suivantes. Leurs orientations scientifiques
dans le cadre du présent plan stratégique sont décrites dans le chapitre 4 (cf. 4.2).
de l’INRIA
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L e centre de recherche INRIA Bordeaux - Sud Ouest est, avec Lille et Saclay, un des trois centres incubés au sein de
l’unité de recherche INRIA Futurs, entre janvier 2002 et décembre 2007. Il est créé comme centre de plein exercice au
1er janvier 2008.
Ses 13 équipes de recherche (7 EPI) ont été construites en s’appuyant sur des partenariats forts avec les universités de
Bordeaux et de Pau et le CNRS, et plus précisément avec leurs laboratoires : le LABRI, l’IMB, le LMA et le MIGP.
Grâce au dynamisme de ces collaborations, à l’apport de personnels ayant effectué une mobilité depuis d’autres sites de
l’INRIA et en s’appuyant sur une politique de recrutement de chercheurs et de personnels de soutien à la recherche de
haute qualité, le centre de recherche rassemble, début 2008, 273 personnes dont 111 sont rémunérées par l’INRIA, parmi
lesquelles 27 chercheurs et 21 ITA fonctionnaires.
18 Plan stratégique 2008-2012
19. H istoire
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L e centre de recherche INRIA Grenoble - Rhône-Alpes a été créé en 1992 ; il rassemble environ 500 personnes dont 260
sont rémunérées par l’INRIA, parmi lesquelles 75 chercheurs et 66 ITA.
La localisation principale du centre est à Montbonnot, près de Grenoble. Près d’un quart de ses effectifs se trouve à Lyon
sur les sites de l’ENS à Gerland et du campus universitaire de la Doua. Le centre, qui dispose de huit services de support à la
recherche, rassemble fin 2007 26 équipes de recherche (23 EPI) qui sont pour la plupart communes avec le CNRS et/ou les
établissements universitaires locaux : elles ont été construites en s’appuyant sur des partenariats forts avec les universités
de Grenoble et Lyon (Université Joseph Fourier, Institut national polytechnique de Grenoble, Université Claude Bernard),
l’École normale supérieure de Lyon et l’INSA de Lyon, ainsi que le CNRS, et plus précisément avec leurs laboratoires dont
le LIG, le LJK, et le LIP ou le CITI.
Sur le plan du transfert technologique, le centre a privilégié la création d’entreprises, avec 14 sociétés créées depuis 1999 et
3 en incubation, et les partenariats avec les grands acteurs locaux comme ST Microelectronics, France Telecom et Xerox.
Plan stratégique 2008-2012 19
20. 1. La période 2004-2007 : Consolidation et reprise du développement
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L e centre de recherche INRIA Lille - Nord Europe est, avec Bordeaux et Saclay, un des trois centres « incubés » au sein
de l’unité de recherche INRIA Futurs, entre janvier 2002 et décembre 2007. Il est créé comme centre de plein exercice
au 1er janvier 2008. A cette date, il rassemble environ 200 personnes dont 80 sont rémunérées par l’INRIA, parmi lesquelles
18 chercheurs et 15 ITA.
Ses 10 équipes-projets de recherche ont été construites en s’appuyant sur des partenariats avec l’Université des sciences
et technologies de Lille (Lille 1), l’Université Charles de Gaulle (Lille 3), l’École centrale de Lille et le CNRS. Sept EPI sont
communes avec le LIFL, deux avec le LAGIS et une avec le laboratoire Paul Painlevé (laboratoire de mathématiques UMR
8524 CNRS et USTL).
Le centre s’est installé depuis le printemps 2007 dans un bâtiment de 4000 m2 acquis avec l’aide des collectivités et des fonds
européens, situé sur le parc scientifique de la Haute Borne, en lisière du campus de l’USTL et de l’École Centrale de Lille.
20 Plan stratégique 2008-2012
21. H istoire
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L e centre de recherche INRIA Nancy - Grand Est a été créé en 1986 ; il compte 480 personnes dont 210 sont rému-
nérées par l’INRIA, parmi lesquelles 63 chercheurs et 65 ITA.
Ses 22 équipes de recherche (21 EPI) ont été construites en s’appuyant sur des partenariats avec l’Université Henri
Poincaré à Nancy, les Universités de Metz, Nancy 2 et Strasbourg, l’INP de Nancy et le CNRS, et principalement
avec leurs laboratoires LORIA (Laboratoire lorrain de recherche en informatique et ses applications) et IECN (Institut
Elie Cartan). L’INRIA est également présent, par des équipes-projets bi-localisées avec Nancy, sur les sites de Metz,
Besançon et Strasbourg.
Le centre de recherche INRIA Nancy - Grand Est développe de nombreux projets internationaux et une collabora-
tion transfrontalière privilégiée avec la Sarre. En termes de transfert technologique, il est à l’origine de la création de
9 entreprises depuis 2000, et diffuse une quarantaine de logiciels.
Plan stratégique 2008-2012 21
22. 1. La période 2004-2007 : Consolidation et reprise du développement
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C réé en 1967 en même temps que l’institut, le centre de recherche INRIA Paris-Rocquencourt compte aujourd’hui
environ 600 personnes dont 370 sont rémunérées par l’INRIA, parmi lesquelles 128 chercheurs et 130 ITA.
Il regroupe 9 services et 35 équipes de recherche (31 EPI), dont 17 communes avec les universités Pierre et Marie
Curie (Paris 6), Denis Diderot (Paris 7), Marne-la-Vallée et Versailles - Saint-Quentin, l’École nationale des Ponts et
chaussées, l’École normale supérieure de Paris, l’École nationale supérieure de techniques avancées et le CNRS.
La qualité de ses équipes a permis au centre de créer 25 entreprises et de diffuser près de 50 logiciels de haute qualité,
dont la moitié en logiciels libres.
22 Plan stratégique 2008-2012
23. H istoire
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e centre de recherche INRIA Rennes - Bretagne Atlantique a été créé en 1979 en même temps que l’IRIA deve-
nait « INRIA ». Sur Rennes et Lannion, il est partenaire du CNRS, de l’université de Rennes 1, de l’INSA de Rennes,
regroupés dans l’IRISA, UMR 6074, et de l’ENS Cachan (antenne de Bretagne). Deux équipes-projets, situées à Nantes, sont
communes avec le LINA (rattaché à l’Université de Nantes, à l’École des Mines de Nantes et au CNRS).
Le centre de recherche compte environ 580 personnes, dont 67 chercheurs INRIA, 82 enseignants-chercheurs, 15 cher-
cheurs CNRS, 80 ITA INRIA, 21 personnels techniques et administratifs d’autres établissements, environ 180 doctorants et
25 post-doctorants. Il inclut 7 services de support à la recherche et 26 équipes-projets communes avec l’un ou plusieurs
des partenaires mentionnés plus haut.
Une large partie des travaux de recherche est réalisée dans le cadre de partenariats bilatéraux (partenaires académiques
internationaux, partenaires applicatifs, grands groupes industriels, PME, organismes publics) ou de programmes multila-
téraux (Agence nationale de la recherche, pôles de compétitivité, programmes européens avec la participation à plus de
40 projets du 6e programme-cadre). Le centre est en particulier très impliqué dans le pôle de compétitivité Images réseaux.
La création d’entreprises innovantes et la valorisation des logiciels et des brevets complète le transfert technologique.
Plan stratégique 2008-2012 2
24. 1. La période 2004-2007 : Consolidation et reprise du développement
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L e centre de recherche INRIA Saclay - Île-de-France est, avec Lille et Bordeaux, un des trois centres « incubés » au
sein de l’unité de recherche INRIA Futurs, entre janvier 2002 et décembre 2007. Il est créé comme centre de plein
exercice au 1er janvier 2008. Le centre de recherche INRIA Saclay - Île-de-France compte environ 350 personnes dont
180 sont rémunérées par l’INRIA, parmi lesquelles 50 chercheurs et 38 ITA.
Ses 21 équipes de recherche (15 EPI) ont été construites en s’appuyant sur des partenariats forts avec l’Université
Paris-Sud, l’École polytechnique, l’École normale supérieure de Cachan, le CNRS, et plus précisément avec leurs labo-
ratoires : le LRI, le LIX, le LSV, le CMAP et le département de mathématiques de l’Université Paris-Sud.
24 Plan stratégique 2008-2012