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VIIe Forum de la recherche
      et de l’innovation
       les meilleures pratiques
internationales pour attirer talents,
     investissements et capitaux




       Les clés du succès des grands
             clusters mondiaux
                                   octobre 2012
Composition du Conseil
d’Administration 2012
Pierre SIMON, Président, Paris-Ile de France Capitale Economique

Jean Paul BAILLY, Président Directeur Général, La Poste

Sébastien BAZIN, Principal et Managing Director Europe, Colony Capital

Alain BREFFEIL, Directeur des Centres d’Affaires Parisiens, BNP Paribas

Jacques-Henri DAVID, Président du Conseil d’Administration, Acxior Corporate Finance

Jean-Maurice ESNAULT, Président d’Honneur, Paris-Ile de France Capitale Economique

Pierre-Antoine GAILLY, Président, Chambre de Commerce et d’Industrie de Paris

Pierre GRAFF, Président Directeur Général, Aéroports de Paris

Jean-Yves HOCHER, Directeur Général, Crédit Agricole CIB (Calyon)

Philippe HOUZE, Président du Directoire, Groupe Galeries Lafayette

Thierry JACQUILLAT, Président d’Honneur à titre posthume, Paris-Ile de France Capitale Economique

Didier KLING, Vice-président Trésorier, Chambre de Commerce et d’Industrie de Paris

Gérard MESTRALLET, Président Directeur Général, GDF-SUEZ

Pierre MONGIN, Président Directeur Général, Régie Autonome des Transports Parisiens

Guillaume POITRINAL, Président, Unibail-Rodamco

Stéphane RICHARD, Président Directeur Général, France Télécom

Jean ROSSI, Président, Vinci Construction

Philippe SALLE, Président Directeur Général, Groupe Altran

Robert VASSOYAN, Directeur Général, Cisco Systems France

Serge VILLEPELET, Président, PwC France
EDITO
Paris Ile-de-France est de loin la première région européenne pour la recherche et l’innovation. Avec
7,2% des dépenses R&D, elle concentre presque trois fois plus de moyens de recherche que la seconde
région de l’Union. Elle dépose plus de deux fois plus de brevets que n’importe quelle autre région… Mais
quand on demande aux professionnels européens de l’innovation quelle région est la meilleure pour
l’innovation, ils citent d’abord la capitale britannique qui, dans la réalité, n’est que cinquième. C’est ce
que montrait l’étude menée en 2010 par Paris-Ile de France Capitale Economique avec Deloitte.

L’innovation francilienne peine encore à faire son marketing. Or c’est une des clés de l’attractivité et,
partant, de la compétitivité d’une métropole mondiale. Or Paris Ile-de-France est une de ces Global
Cities, ces villes phares du monde, en compétition pour attirer les investissements stratégiques rares :
quartiers généraux et centres de recherche.

Paris Ile-de-France possède des atouts incontestables. La « Ville Lumière », qui a vu naître automobile,
aviation, cinéma et nucléaire, possède des centres d’enseignement supérieur et de recherche de classe
mondiale. Ses grands groupes sont des leaders mondiaux pour les technologies de pointe. Mais parmi
les produits novateurs connus dans le monde entier, trop peu sont français. 21% du PIB des Etats-Unis
a été généré par de nouveaux produits développés ces vingt dernières années grâce au capital risque.
Ce chiffre est inférieur à 1% pour la France.

Les succès commerciaux mondiaux des dernières décennies sont pour une large part nés dans les
clusters technologiques qui se sont développés autour des grands campus américains, israéliens,
allemands... A l’heure où l’Ile-de-France se dote de grandes universités capables de rivaliser avec les
meilleures du monde, avec notamment Paris-Saclay, il était important de mieux comprendre les clés
du succès de ces clusters.

Pour exploiter au mieux ces ressources et se hisser parmi le top 10 des clusters au niveau international,
il convient notamment de mieux passer de l’idée au marché, d’attirer les centres de R&D de grands
groupes, d’enraciner les start-ups lancées sur le plateau, etc.

Paris-Ile de France Capitale Economique, fidèle à sa mission d’attractivité, consacre un rapport aux
voies et moyens de faire de Paris-Saclay un cluster connu et reconnu mondialement. Nos propositions
devraient être enrichies des meilleures pratiques internationales. Tel est l’objet de cette étude, menée
une fois de plus avec Deloitte.


Pierre Simon
Président Paris-Ile de France Capitale Economique

Gilles PEDINI
Associé Conseil Deloitte




                           Les Clés de Succès des Grands Clusters Mondiaux I © Paris-Ile de France Capitale Economique - Deloitte 2012 I 3
TABLE DES MATIèRES


                   Composition du conseil d’administration............................................................ 2

                   Edito......................................................................................................................................... 3

                   Transformer la recherche en richesse.............................................................. 5

                   Paris-ile de france capitale economique
                   au service de l’innovation et de la recherche franciliennes. ................ 6

                   Introduction et méthode.............................................................................................. 8

                   San francisco / Silicon valley................................................................................. 10

                   Boston................................................................................................................................... 12

                   Haifa-tel aviv / Silicon wadi....................................................................................... 14

                   Munich. ................................................................................................................................. 16

                   Zurich.................................................................................................................................... 18

                   Stockholm / Kista............................................................................................................. 20

                   Tokyo / Tsukuba................................................................................................................ 22

                   Beijing / Tsinghua............................................................................................................ 23

                   Los angeles / Caltech................................................................................................... 24

                   Singapour ........................................................................................................................... 25

                   Bangalore / Silicon valley indienne. ................................................................... 26

                   Cambridge / Silicon fen. .............................................................................................. 27

                   Typologie des clusters................................................................................................ 28 

                   Conclusions
                   Facteurs-clés de succès
                   des clusters scientifiques et technologiques.............................................. 30

                   Nos membres...................................................................................................................... 33




4 I Les Clés de Succès des Grands Clusters Mondiaux I © Paris-Ile de France Capitale Economique - Deloitte 2012
Transformer la recherche
     en richesse


     Des exemples internationaux

             Bonnes pratiques                                      Meilleurs exemples
            Conforter l’esprit entrepreneurial,
1      la capacité à risquer, la tolérance à l’échec
                                                                                Silicon Valley


             Inciter les professeurs à devenir
2             des professeurs entrepreneurs
                                                                          Silicon Valley, Tsinghua


        Favoriser les échanges entre enseignants
3                    et entrepreneurs
                                                                                Silicon Wadi



4        Développer des instituts de valorisation                             Caltech, Munich



5          Aménager des parcs technologiques                                    Silicon Wadi



6     Mieux sensibiliser les étudiants à la recherche                              Caltech


             Inciter l’insertion des doctorants
7                   dans les entreprises
                                                                                 Stockholm



8          Veiller au partenariat “public privé“                     Stockholm, Munich, Singapour


        Mettre en place des dispositifs favorables                 Silicon Valley, Boston, Silicon Wadi,
9         aux investissements internationaux                              Cambridge, Bangalore


10           Développer les réseaux sociaux                         Caltech, Silicon Valley, Stockholm




                      Les Clés de Succès des Grands Clusters Mondiaux I © Paris-Ile de France Capitale Economique - Deloitte 2012 I 5
Paris-Ile de France Capitale Economique

                       Au service de l’innovation et
                      de la recherche franciliennes


                   Paris-Ile de France Capitale Economique œuvre très activement
                   depuis vingt ans pour faire reconnaître et valoriser les domaines
                   d’excellence de l’innovation francilienne auprès des investisseurs
                   internationaux comme auprès des pouvoirs publics.


                  1. Promouvoir à l’international
                     l’excellence de l’Ile-de-France
                     en RD (2001-2012)
                  Paris-Ile de France Capitale Economique sensibilise
                  les investisseurs internationaux aux atouts de notre
                  Région Capitale et notamment à l’excellence de Paris-
                  Saclay lors de road-shows annuels au Japon, en Chine,            Notre Association demande leur création dès 2004. Ils
                  en Inde, en Corée, aux Etats-Unis, dans les Pays du              sont présentés lors du Ier Forum sur l’Innovation et la
                  Golfe, en Turquie ainsi qu’au Brésil. Des missions               Recherche, auquel participent Christian Blanc, Claude
                  de promotion se rendent aussi dans la Silicon Valley,            Allègre et Bernard Landrieux. Puis cette proposition
                  auprès des universités américaines et à Bangalore.               est relayée auprès de Nicolas Sarkozy, Ministre de
                  Notre Association invite également les principaux                l’Economie et des Finances et de tous les ministres
                  fonds de pension américains pour leur faire visiter              concernés.
                  les pôles de compétitivité franciliens. Par ailleurs,            Depuis, Paris-Saclay est l’un des projets phares du
                  Paris-Ile de France Capitale Economique présente                 Grand Paris et le groupe de travail mis en place en 2012
                  des possibilités concrètes d’investissement dans des             sous la présidence d’Augustin de Romanet, ancien
                  secteurs de pointe à des délégations étrangères de               Directeur Général de la Caisse des Dépôts, s’inscrit
                  très haut niveau.                                                dans cette lancée.

                                                                                   B.  édérer l’offre de formation pour la rendre plus
                                                                                      F
                  2.  aloriser Paris-Saclay
                     V                                                                visible à l’international (2005-2011)

                     (2005-2012)                                                   Dans le but d’impulser des coopérations en vue d’un
                                                                                   branding commun, Paris-Ile de France Capitale
                  A.  endre visible à l’international l’excellence de
                     R                                                             Economique a mis en place en 2005 le cours pilote
                     l’Ile-de-France par la création de clusters (2004)            « Innovation in science and engineering » avec Altran,
                                                                                   créateur de ce cours à Harvard. Il est destiné à 40 élèves
                  Le groupe de travail présidé par Pascal Colombani,
                                                                                   de Supélec, HEC, Institut d’Optique, Université Paris-
                  ancien Administrateur du CEA identifie trois clusters
                                                                                   Sud, Polytechnique, ENS Cachan, INSTN et CEA.
                  du Pôle Sud parisien :
                                                                                   Depuis 2010, cette initiative débouche sur un pôle
                  • Mobile Life (télécommunications) futur Systematic              structuré : PEEPS, dont le but est, comme le cours, de
                  • Digital World (systèmes complexes), futur Cap Digital          sensibiliser et de former les élèves des grandes écoles
                  • Healthy Life (sciences du vivant), futur Medicen               du Plateau à la création d’entreprises.




6 I Les Clés de Succès des Grands Clusters Mondiaux I © Paris-Ile de France Capitale Economique - Deloitte 2012
4.   L’innovation comme facteur
                                                               «
                                                               d’attractivité : un défi pour
                                                               l’Ile-de-France » (2010)
                                                            Paris-Ile de France Capitale Economique présente lors
3.  aloriser l’innovation et
   V                                                        du Vème Forum sur l’Innovation et la Recherche l’étude
                                                            de benchmark réalisée avec Deloitte, ainsi que les
   la recherche franciliennes                               principales recommandations de son Groupe de Travail
   et créer de la richesse                                  Innovation destinées à créer davantage de valeur au
                                                            sein des pôles de compétitivité et à donner le goût
a. Stimuler fiscalement la recherche (2005)                 d’entreprendre.
Tel est l’enjeu du IIème Forum sur l’Innovation et la       Elle dévoile le nouvel outil, « Convaincre pour Vaincre »,
Recherche : Paris-Ile de France Capitale Economique         conçu par le Groupe présidé par Pascal Colombani,
expose ses propositions basées sur l’étude de               Président de Valeo, pour aider les porteurs de projet
benchmark réalisée avec ErnstYoung pour identifier         à mieux convaincre les fonds d’investissements et les
les meilleures pratiques fiscales dans les pays de          business angels français et internationaux d’investir
l’OCDE, en présence de Christine Lagarde, Ministre          dans l’amorçage, avec un langage aux standards
Délégué au Commerce Extérieur. Le crédit impôt-             internationaux.
recherche fait partie de nos propositions.

b. « La RD française fait-elle bien son marketing ? »
                                                           5.   De la Ville Lumière
                                                               «
   (2006-2007)
                                                               à la Smart City » (2011)
Cette question est l’objet du IIIème Forum sur
l’Innovation et la Recherche. Notre Association avance      Lors du VIème Forum sur l’Innovation et la Recherche,
des préconisations en présence de François Goulard,         organisé en partenaire avec la CDC devant plus de
Ministre Délégué à la Recherche et à l’Enseignement         300 décideurs du monde de l’innovation et de la
Supérieur.                                                  recherche franciliennes, notre Association a dévoilé
                                                            7 propositions pour faire de Paris Ile-de-France la
c. 
   « Nos Pôles de Compétitivité s’affirment mais            Smart City par excellence, en s’inspirant des meilleures
   créent-ils de la Valeur ? » (2009)                       pratiques internationales mises en évidence dans une
                                                            étude menée avec PwC.
Devant Valérie Pécresse, Ministre de l’Enseignement
supérieur et de la Recherche, Paris-Ile de France           Parmi les propositions-clés  : définir une stratégie
Capitale Economique appelle lors du IVème Forum sur         concertée à long terme, identifier des thèmes
l’Innovation et la Recherche à une véritable rupture        fédérateurs dont la création sous toutes ses formes,
dans la gestion des pôles afin que la création de           l’« hospitality », les transports et services urbains, et
richesse devienne leur mission essentielle. Elle fonde      profiter de l’opportunité du Grand Paris pour doter
ses propositions sur une étude inédite de benchmark         notre métropole des meilleures technologies et
international réalisée avec Altran et PwC.                  infrastructures.




                            Les Clés de Succès des Grands Clusters Mondiaux I © Paris-Ile de France Capitale Economique - Deloitte 2012 I 7
Introduction et méthode
                   Les clusters réservoirs de croissance


                  Pourquoi cette étude ?
                                                                                   q
                                                                                    ui ont notamment des stratégies de communication
                  Paris-Ile de France Capitale Economique œuvre                    et de marketing très performantes
                  depuis plus de dix ans pour la valorisation de Paris
                  Saclay. Ses propositions s’appuient toujours sur des             •  es clusters construits ex-nihilo :
                                                                                     D
                  études de benchmark qui permettent de s’inspirer                 	 - Incheon (Séoul)
                  des succès et des échecs au niveau international.                	 - Masdar (Abu Dhabi)…
                  Aussi, grâce à ce nouveau partenariat avec Deloitte,
                  notre association a voulu examiner le rôle des grands            •  es clusters de taille réduite :
                                                                                     D
                  clusters internationaux dans la création de richesses.           	 - Gauteng (Johannesburg)
                                                                                   	 - Bentley (Perth),
                                                                                   	 - Barcelone
                  Quels clusters choisir ?                                         •  es clusters mûrs mais présents dans des zones
                                                                                     D
                                                                                     géographiques déjà étudiées :
                  La sélection a été parfaitement subjective et selon une
                                                                                   	 - Sarrebrück et Berlin (Allemagne)
                  méthode itérative. Il s’agissait d’abord de repérer des
                                                                                   	 - Otaniemi (Finlande)
                  clusters comparables à Paris-Saclay, lui-même acteur
                                                                                   	 - Research Triangle Park, Raleigh (Etats-Unis)
                  du grand cluster francilien. L’autre critère était la
                                                                                   	 - Oxford (Royaume-Uni)
                  recherche de bonnes pratiques transposables à Paris-
                                                                                   	 - Pudong (Chine)
                  Saclay provenant d’autres grandes régions du monde.
                  Ainsi seulement 12 clusters ont été sélectionnés selon
                  des critères de taille, d’ancienneté, d’exemplarité  et
                  de renommée.                                                     Quelles sources ?
                  • San Francisco, la « Silicon Valley » (Californie)              •  ocuments et études existantes, sites internet et
                                                                                     D
                  • Boston, Route 128 (Massachussets)                                ressources statistiques
                  • Los Angeles / Caltech (Californie)
                  • Cambridge, le « Silicon Fen » (Royaume-Uni)                    • Une centaine d’entretiens auprès d’acteurs clés
                                                                                     
                  • Haifa-Tel-Aviv, le « Silicon Wadi » (Israël)                     du développement des clusters étudiés (chefs
                  • Stockholm / Kista (Suède)                                        d’entreprises, enseignants-chercheurs, créateurs de
                  • Munich, Bavière (Allemagne)                                      start-up…)
                  • Zurich (Suisse)
                  • Bangalore (Inde)
                  • Singapour
                  • Beijing / Tsinghua (Chine)                                     Quelle terminologie ?
                  • Tokyo / Tsukuba (Japon)
                                                                                   Les clusters sont les lieux du passage de l’idée au
                  D’autres clusters ne correspondent pas à nos critères            marché. Ils permettent la valorisation des efforts de
                  mais leur exemple est intéressant :                              recherche publique et privée engagés sur un territoire
                  •  es clusters récents, en cours de constitution :
                    D                                                              grâce aux efforts conjoints d’une multiplicité d’ac-
                  	 - Roosevelt Island (New York)                                  teurs : organismes de recherche publique, universités,
                  	 - Skolkovo (Moscou)                                            investisseurs, grands groupes industriels donneurs
                  	 - Tech City (Londres)                                          d’ordre, PME et start-ups.




8 I Les Clés de Succès des Grands Clusters Mondiaux I © Paris-Ile de France Capitale Economique - Deloitte 2012
Ranking of World Universities (ARWU), et au classement
                                                              du Times Higher Education (THE).
                                                              Ces classements des universités ne sauraient se
                                                              substituer à un classement des clusters, qui sont
Dans l’économie entrepreneuriale de la connaissance,          fortement orientés vers une évaluation purement
la croissance est tirée par la recherche mais surtout         scientifique. Le classement ARWU, par exemple est
par la capacité d’un écosystème d’investisseurs et            consacré aux distinctions scientifiques, publications
de porteurs de projets à valoriser cette recherche en         et prix, alors que l’innovation technologique, sa
trouvant des applications commerciales aux avancées           valorisation, la formation des étudiants ne sont pas
scientifiques et techniques.                                  pris en compte.
La réussite des clusters est donc un point de politique       Néanmoins, ces indicateurs doivent être intégrés en
économique fondamental. La méthode de construction            raison de leur notoriété. Ils reflètent la concurrence
d’un cluster performant où la recherche conduit à la          entre universités. Or les meilleures d’entre elles sont
création de valeur est la pierre philosophale de toutes       de plus en plus dépendantes de parcs technologiques
les politiques de développement économique au niveau          et de la concentration d’entreprises qui appliquent
regional, national et supranational.                          et valorisent les hautes technologies issues de la
                                                              recherche fondamentale. Les meilleurs clusters sont
La notion de cluster est liée à d’autres, à celles de         ceux qui parviennent à attirer à eux talents et capitaux.
pôles en particulier  : il existe des pôles d’excellence,     Ainsi, les meilleurs clusters logent tous en leur sein
des pôles de compétitivité, des pôles scientifiques           des universités prestigieuses dotées d’un excellent
et techniques. Parmi les notions proches, on trouve           classement mondial.
aussi celle de campus universitaire, scientifique ou
technique, celle de parc technologique… La notion de          Cependant, s’il est possible de délimiter institutionnel-
cluster, qui suggère un processus d’aggrégation et son        lement une université, il est beaucoup plus difficile de
résultat, est traduite au Québec par le mot grappe, en        mesurer les performances d’un cluster dont les fron-
France par «  pôles de compétitivité  » . Enfin, cluster      tières sont par définition floues. Par exemple, combien
peut être associé à cité ou à campus pour désigner            d’étudiants retenir ? Uniquement ceux de l’Université
des «  cluster-cité  » ou des «  campus-cluster  ». En        la plus prestigieuse, ou bien aussi ceux des trois ou
général, campus vise une concentration d’organismes           quatre principales ? Où s’arrêter ? Pour Cambridge, ce
universitaires et notamment de laboratoires.                  simple chiffre varie ainsi de 18000 à plus de 60000, pour
                                                              Boston de 32000 (Harvard et MIT) à plus de 100000. Et
Le cluster ne se réduit à aucune de ces notions. En fait      encore s’agit-il de questions simples. Des éléments
il les englobe toutes.                                        bien plus complexes, telle que la qualité du cadre de
                                                              vie montrent des variations bien plus substantielles.
                                                              Par exemple, Paris classée 1ère d’après PwC sur ce
                                                              critère en 2012 est 25ème en 2011 selon Mercer…
Quels classements ?
                                                              Bref, si les classements universitaires, basés sur
L’objectif de l’étude n’est pas d’établir un classement       des critères objectifs et partagés, sont utiles, ils ne
mondial. Elle fait en revanche référence à plusieurs          sauraient permettre à eux seuls de départager et de
classements mondiaux des grandes universités                  classer les clusters. Force est donc de rechercher
présentes au cœur des clusters qui nous intéressent.          les grands principes observés dans les modèles
Parmi eux, le classement dit de Shanghaï, Academic            internationaux pour identifier les clés de succès.




                              Les Clés de Succès des Grands Clusters Mondiaux I © Paris-Ile de France Capitale Economique - Deloitte 2012 I 9
San Francisco         La Silicon Valley,
                      une histoire d’entrepreneurs
                      Age : 120 ans
                      Etendue : 5000 km2 - 3 millions d’habitants
                      Universités : 30, dont Stanford et Berkeley
                      Grands groupes : Hewlett-Packard (HP),Intel, Apple, Mozilla, Oracle, Yahoo !, Google,
                      Facebook, eBay, Amazon, PayPal et aussi Microsoft, Sony Ericson, Siemens, Hitachi…
                      Investissements : 41% des fonds de capital-risque des USA en 2011



                                SAN FRANCISCO
                      La « Silicon Valley » désigne la zone située autour de la Vallée de Santa Clara, située au sud de la Baie de
                      San Francisco, au pied de Palo Alto. Mais le terme tend à désigner l’ensemble du cluster high-tech qui s’étend
                      sur le pourtour de la baie de San Francisco. Ainsi, si l’université de Stanford en forme le principal pôle,
                      l’université de Berkeley, située sur la côté nord-est de la Baie, est souvent également associée au cluster.


                                                                                               start-ups comme Apple rend le capital-risque
                         DYNAMIQUE                                                             beaucoup plus abondant.
                                                                                        1990	:	le campus de Stanford et la Baie deviennent
                      1891 :  ondation de l’Université de Stanford, conçue
                             f                                                          2000	 un terrain d’expérimentation, un laboratoire
                             comme une alternative à Harvard                                   vivant pour beaucoup de jeunes entreprises en
                      1900 : des étudiants de Stanford initient un premier
                                                                                              forte croissance, dont Cisco ou Google. Stanford
                             cluster de haute technologies autour des radioté-                 avait déjà servi de lieu de test pour les réseaux
                             lécommunications                                                  précurseurs de l’internet. Mais cette dimension de
                      1933 : création de la Base militaire aéronavale de Sun-
                                                                                              laboratoire vivant est désormais de plus en plus
                             nydale ; installation de fournisseurs de l’armée,                 mobilisée par des start-ups. Par exemple, Cisco
                             parmi eux Lockheed ; création du Stanford Indus-                  se lance en grande partie par la vente de solution
                             trial Park tourné vers la production de matériel                  développées pour répondre aux besoins croissants
                             militaire de haute technologie, comme le radar                    du réseau éthernet de l’Université de Stanford.
                      1953 :  réation de Hewlett-Packard par deux diplômés
                             c                                                                 Google fonctionne à l’origine sur le site web de
                             de Stanford ; installation dans le Stanford Indus-                l’Université. La voiture sans chauffeur de Google
                             trial Park                                                        a été testée dans la Baie avant d’être autorisée
                      1954 : création du Honors Cooperative Programme qui
                                                                                              (27 septembre 2012) par l’Etat de Californie, etc.
                             permet à des employés de HP et d’autres entre-             2012 : des investissements massifs sont réalisés depuis
                                                                                               
                             prises volontaires de suivre des formations à                     quatre ans dans les technologies vertes ou propres.
                             Stanford en cours du soir ; les frais sont payés par              Mais ceux-ci n’ont pas encore profondément modi-
                             les entreprises                                                   fié l’orientation générale du cluster. Leurs produits
                      1950 : émergence de l’industrie des transistors, fondée
                                                                                              entrent à peine en phase de commercialisation.
                             sur le Silicon. Plusieurs vagues de fondations
                             d’entreprises se succèdent. Les entrepreneurs
                             sont en général des ingénieurs d’entreprises                  ATOUTS
                             du secteur qui souhaitent lancer de nouveaux
                             produits fondés sur de nouvelles technologies.             •  a fibre entrepreneuriale et l’émulation permanente.
                                                                                          L
                             Intel est, par exemple, issue de cette génération            Etudiants, professeurs, managers et investisseurs
                             d’entreprises.                                               concourent à la production d’innovations commercia-
                      1970 : adoption du terme de « Silicon Valley » pour dési-
                             
                             gner le cluster. Installation dans la même période
                             de sociétés de capital-risque, « venture capital ».
                      1980 : le développement des start-ups est encoura-
                             
                             gé par la croissance rapide d’un secteur juri-
                             dique spécialisé et l’introduction de lois res-
                             treignant les clauses anti-concurrentielles des
                             contrats d’embauche. Ces mêmes dispositions
                             favorisent également les transferts d’équipes
                             de chercheurs ou de managers d’une socié-
                             té à l’autre : par exemple de Xerox à Apple.
                             Parallèlement, l’introduction en bourse de




  10 I Les Clés de Succès des Grands Clusters Mondiaux I © Paris-Ile de France Capitale Economique - Deloitte 2012
San Francisco
 lisables et de profits parfois très importants. L’esprit
 entrepreneurial, le goût du risque, l’attrait pour la nou-
                                                                    faiblesses
 veauté, et la liberté de pensée constituent le première
 clé du succès de la Silicon Valley. A cela s’ajoute un
                                                                  •  n réseau de transports publics insuffisant. La voiture
                                                                    U
 écosystème qui favorise l’échange, la communication
                                                                    est quasi-indispensable  : des acteurs privés comme
 à travers le cercle d’alumni et les lieux de rencontre.
                                                                    Google ont mis en place un système de bus gratuits
    O
    n recense au moins un évènement par jour qui                   pour leurs employés. Ceci peut également être inter-
    rassemble entrepreneurs et investisseurs  » (Fondateur          prété comme un moyen d’attirer de nouveaux talents
    d’une start-up, Silicon Valley)                                 ou d’éviter que ses employés ne soient débauchés par
                                                                    la concurrence.
                                                                  •  n portage politique intermittent ?
                                                                    U
•  out ceci permet des investissements rapides, ciblés
  T
  sur le succès. En corrolaire, l’entrepreneur et l’inves-        •  titre d’anecdote  : l’introduction en bourse de Face-
                                                                    A
  tisseur se donnent un droit à l’erreur.                           book le 18 mai 2012, ou encore, le rachat d’Instagram
                                                                    par Facebook pour 1 milliard de dollars posent la
    En France, pour parler à un investisseur, ça peut prendre      question de la valorisation des entreprises et notam-
     des semaines. Les décideurs sont inaccessibles. Dans           ment des start-ups  : 1 milliard de dollars pour une
     la Silicon Valley, ils sont immédiatement disponibles, à       entreprise de 13 personnes en avril 2012… A terme, le
     l’affût. Cela vient de l’environnement très concurrentiel      marché du financement des start-ups en phase de
     des VC. […] Les investisseurs resteront dans le 8ème,          lancement risque d’être en difficulté.
    ce sera très difficile de les faire venir à Saclay. » VP
    Marketing  Sales dans un grand groupe, Silicon Valley
                                                                      Le cluster s’est constitué, depuis plus de 120 ans
    D
     ans la Silicon Valley, dès que l’on a quelques millions,
                                                                      autour de l’Université de Stanford, qui s’est très
    la culture pousse à investir parfois à fonds perdus dans
                                                                      tôt distinguée par le désir de promouvoir l’ex-
    des start-ups. » Visiteur Stanford
                                                                      cellence au travers d’un esprit entrepreneurial
                                                                      et par sa volonté de cibler les technologies de
                                                                      pointe. Le cluster a cependant bénéficié dans ses
  L
•  ’ouverture d’esprit. L’émulation est favorisée par
                                                                      premières décennies d’investissements massifs
  l’ouverture du monde académique et des entreprises :
                                                                      pilotés ou encouragés par l’Etat fédéral améri-
  50% des habitants ont une langue maternelle autre
                                                                      cain afin de développer la côte ouest des Etats-
  que l’anglais.
                                                                      Unis. Ce soutien public a favorisé la constitution
  L’implication des chercheurs et enseignants. L’Etat
•                                                                   de ressources entrepreneuriales spécialisées  :
  fédéral a transféré en 1980 la gestion des brevets et               académiques, financières et juridiques qui
  le bénéfice qu’ils pouvaient en retirer aux universités             confèrent au cluster une dynamique endogène
  et aux instituts de recherche publique (Bayh Dole Act).             en même temps qu’un avantage structurel sur
  Ainsi les organismes de recherche sont associés direc-              beaucoup d’autres. La « Silicon Valley » est ainsi
  tement aux innovations commercialisables dérivées de                le produit d’une longue maturation. Le cluster
  leurs travaux. Cette loi a eu un impact positif sur le dé-          est aujourd’hui reconnu mondialement comme
  veloppement de multiples applications dérivées du sé-               l’un des deux premiers si ce n’est le premier au
  quençage génétique et a depuis servi de modèle à la loi             monde et ses réussites constituent autant de
  française de 1999 sur la recherche et l’innovation. La              modèles internationaux. Cependant, le cluster
  même année, le Stevenson-Wydler Technology Innova-                  ne possède pas de structure de gouvernance
  tion Act facilitait les innovations commercialisables et            propre et centralisée, même si un rôle nodal
  plus généralement le transfert des technologies qui y               revient à l’Université de Stanford.
  étaient développées dans les agences publiques.
•  ’excellence de la recherche et de l’enseignement.
  L
  L’Université de Stanford, régulièrement classée pre-
  mière ou seconde dans les classements les plus
  prestigieux (Times Higher Education World University
  Rankings ou Academic Ranking of World Universities).
  Elle compte 20000 étudiants et 700 doctorants.

    L
     ’attrait de la Silicon Valley sera toujours là du fait du
    roc qu’est Stanford. » Co-fondateur de Start-Up

 Stanford Research Park : fondé en 1951 par Frederick
Le
Teman, Professeur à l’Université de Stanford et Doyen
du Département d’Ingénierie, il propose des terrains en
leasing à des sociétés développant des applications de
hautes technologies. Hewlett-Packard, Eastman Kodak,
General Electric, et Lockheed s’y sont notamment instal-
lés. Frederick Teman est ainsi souvent considéré comme
le fondateur de la Silicon Valley




                                    Les Clés de Succès des Grands Clusters Mondiaux I © Paris-Ile de France Capitale Economique - Deloitte 2012 I 11
BOSTON               Route 128,
                     L’excellence académique au service
                     de la création de valeur
                                                        BOSTON
                     Superficie : 232,1 km2 (ville)
                     Universités principales : Harvard et MIT
                     Entreprises : importance de l’industrie pharmaceutique (Millennium Pharmaceuticals, Millipore Corp.,
                     Biogen Idec), médicale (Boston Scientific), et informatique (DEC, Data General…)
                     Spécialisation du cluster : cluster généraliste, mais performance notable dans le secteur des
                     biotechnologies

                                                                                         financée par des fonds publics. Cependant face à la
                        DYNAMIQUE                                                        concurrence du MBA de Stanford et devant la montée
                                                                                         en puissance de l’entreprenariat par rapport aux mé-
                     1960 :  éclin de Boston et des autres villes de la Rust
                            d                                                            tiers de la finance et du conseil, la Harvard Business
                            Belt. Désindustrialisation et violences urbaines.            School (HBS) a décidé d’investir massivement dans la
                     1970 : Boston se réindustrialise et devient un centre
                                                                                        création de start-ups. Plusieurs dispositifs ont vu le
                     1980	 leader pour la production de mini-ordinateurs.               jour, comme le Harvard Innovation Lab, des aides aux
                            L’essentiel des activités des entreprises telles que         créateurs d’entreprises, ou des cours orientés vers la
                            Data General, Microsoft, etc, se concentre alors             création et le financement de start-ups
                            autour de la Route 128. Cependant Boston perd
                            irrémédiablement du terrain face à la Silicon                  U
                                                                                            n des atouts de la Harvard Business School est de
                            Valley dans le domaine informatique.                           réussir à démystifier l’entreprenariat en montrant que
                     1990 : nouvel essor grâce au secteur des biotechnolo-
                                                                                          la prise de risque n’est pas si élevée et qu’un diplômé
                            gies, favorisé par la présence de grands hôpitaux              d’une grande université ne risque pas grand-chose à
                            renommés dans la recherche médicale.                           tenter l’aventure. Les employeurs valorisent ce genre
                                                                                           d’expérience. » MBA Harvard, fondateur de start-up

                           ATOUTS                                                      • Le Massachussetts Institute of Technology (MIT), uni-
                                                                                         
                                                                                         versité plus récente (1859), tournée vers les sciences
                     Une forte concentration d’universités de renommée                   exactes, se rapproche plus du modèle californien dont
                     mondiale avec des centres de recherches de pointe                   il est l’inspirateur. La recherche y est plus appliquée :
                                                                                         comme en Californie, des « professeurs-entrepre-
                     Boston est la 3ème ville des Etats-Unis pour le niveau de           neurs » créent autour d’eux des « hubs » de start-ups,
                     formation, derrière San Francisco et Washington, avec               souvent interdisciplinaires comme le MIT Media Lab.
                     deux pôles universitaires d’excellence :                          En plus de ces deux pôles majeurs, Boston compte 6
                     • Harvard, fondée en 1636, compte 22 000 étudiants. Elle
                                                                                      autres universités de renom, comme le Boston College
                       figure en tête du classement de Shanghai. Membre                ou la Boston University.
                       de la Ivy League, Harvard n’a pas une culture entre-
                       preneuriale aussi forte que d’autres universités de la          • Une offre de financements importante
                       côte ouest comme Stanford. Elle se rapproche à cer-             	 -Capitaux privés : le volume de « venture capital » est
                                                                                           
                       tains égards des modèles européens et français : la re-             important à Boston. Selon la Boston Redevelopment
                       cherche, plutôt fondamentale, est encore massivement                Agency, le Massachussetts est désormais le second
                                                                                           Etat bénéficiaire de venture capital, juste après la
                                                                                           Californie. Les investissements ont lieu essentielle-
                                                                                           ment dans les biotechnologies et les technologies de
                                                                                           l’information.
                                                                                       	 - Capitaux publics : contribuent largement au finance-
                                                                                           
                                                                                           ment de la recherche, et notamment de la recherche
                                                                                           fondamentale.

                                                                                       • Un cluster des biotechnologies performant
                                                                                       Depuis les années 1990, l’industrie des biotechnologies
                                                                                       est en forte croissance dans l’Etat du Massachussetts.
                                                                                       Elle se concentre à Cambridge qui regroupe 30% des
                                                                                       entreprises et 60 % des emplois de l’Etat dans le secteur
                                                                                       des biotechnologies.




 12 I Les Clés de Succès des Grands Clusters Mondiaux I © Paris-Ile de France Capitale Economique - Deloitte 2012
BOSTON
Selon l’institut Milken, un think tank californien, Boston       • Une collaboration entre acteurs qui reste à améliorer
se situerait juste derrière San Diego pour les biotech-
                                                                 	 -  ’après les chercheurs et les créateurs d’entreprises
                                                                     D
nologies, se classant ainsi à la 2ème place à l’échelle
                                                                     interrogés dans le cadre de l’étude, la collaboration
nationale.
                                                                     entre les deux institutions phares du cluster, Harvard
D’après le Massachussetts Biotechnology Council
                                                                     et le MIT, n’est pas toujours optimale.
(MBC), le secteur des biotechnologies représente envi-
                                                                 	 - L’interdisciplinarité, élément essentiel pour l’innova-
                                                                     
ron 30 000 emplois dans le Massachusetts, soit plus que
                                                                     tion, doit être plus encore développée.
dans n’importe quel autre Etat américain. Ce chiffre croît
                                                                 	 - Les échanges entre chercheurs et entrepreneurs, au
                                                                     
en moyenne de 10 % par an.
                                                                     cœur même de la réussite de la Silicon Valley, sont
• Un cadre de vie agréable                                           moins présents à Boston.

Les campus d’Harvard et du MIT sont situés au nord-
ouest de Boston, mais restent près du centre-ville et                Boston est une ville réputée pour son excellence
du quartier des affaires. La plupart des campus                      académique et technologique. Cette cité-cluster
universitaires sont situés près du centre-ville, de part et          dispose de deux pôles universitaires parmi les
d’autre de la Charles River, et bénéficient de nombreux              plus prestigieux au monde, Harvard et le MIT.
espaces verts.                                                       Le cluster de Boston se distingue de la Silicon
Les infrastructures de transport sont de qualité et la vie           Valley : la place de la recherche fondamentale,
culturelle de Boston est dynamique.                                  la tradition plus européenne et institution-
                                                                     nelle, et l’importance des fonds publics pour la
                                                                     recherche conduisent à un modèle moins axé
  FAIBLESSES                                                         vers l’entrepreneuriat que celui de la Silicon
                                                                     Valley. Le cluster, dont l’histoire a été marquée
•  n coût de la vie élevé 
  U                                                                  par une série de crises et de restructurations,
	 -  oston est une ville chère par rapport au reste des
    B                                                                s’impose aujourd’hui comme un centre d’excel-
    Etats-Unis. Selon le Centre de politique urbaine et              lence et ne cesse de s’adapter aux nouveaux
    régionale de Northeastern University, un foyer de                enjeux  : le dynamisme entrepreneurial tend à
    quatre personnes à Boston aurait besoin de 6000 $                se développer grâce à des institutions comme
    de plus qu’à New York City et 7000 $ de plus qu’à                le MIT MediaLab, la Harvard Business School ou
    San Francisco pour satisfaire ses besoins de base                encore le Harvard Innnovation Lab.
    (transport, logement, alimentation, santé…).




                                  Les Clés de Succès des Grands Clusters Mondiaux I © Paris-Ile de France Capitale Economique - Deloitte 2012 I 13
Haifa-Tel Aviv        Le Silicon Wadi,
                      fruit de la vitalité des start-ups et du “venture capital”
                      Age : 20 ans
                      Etendue : 6000 km2 – 4 millions
                      Universités : Technion Haifa, Université de Tel Aviv, Université hébraïque de Jérusalem,
                      Weizmann Institue of Science
                      Grands groupes : IBM, Motorola, Intel, Microsoft, Applied Materials, Cisco,
                      Hewlett-Packard, Alcatel-Lucent, GE, Philips, Siemens, Google, Apple…



                                                                                           HAÏFA

                      Le « Silicon Wadi » est essentiellement concentré autour des trois principales villes d’Israël : Tel Aviv et Haïfa
                      sur la côte, et Jérusalem. Certaines sociétés qui s’y identifient sont également concentrées à Beer Sheba.



                                                                                          bablement eu un effet positif très rapide sur l’économie
                         DYNAMIQUE                                                        et l’innovation en Israël.

                      1924 : fondation du Technion d’Haifa                              •  ’effort global de RD en Israël, qui avec 4,7% du PIB
                                                                                          L
                      1949 : installation d’IBM                                           en 2011 est n°1 mondial. 135 actifs sur 10  000 tra-
                      Années 1960-1970  : installation de Motorola, et d’Intel            vaillent dans la RD en Israël contre 85 sur 10 000 aux
                      dans le Parc d’Innovation de Matam, récemment créé                  Etats-Unis.
                      Années 1990  : Arrivée de Microsoft. Lancement d’une              •  a commande publique, notamment destinée à la
                                                                                          L
                      nouvelle politique d’attractivité fiscale et financière puis        défense nationale, qui de l’avis de nombreux experts,
                      installation de Cisco, Hewlett Packard, Alcatel Lucent,             contribue fortement à orienter et à financer les
                      GE, Philips                                                         entreprises du cluster.
                      Années 2000 : implantation de Siemens et Google
                                                                                        •  e nombreux instituts de valorisation dont le Technion
                                                                                          D
                                                                                          Technology Transfert et StarTAU (Tel Aviv University’s
                         ATOUTS                                                           Entrepreneurship Center).
                                                                                        •  es pépinières d’entreprises comme le parc high-
                                                                                          D
                      Une excellence universitaire reconnue                               tech de Matam à Haïfa (200 ha, 8000 actifs) qui associe
                      • Le Technion, ou Israël Institue of Technology, est à
                                                                                         start-ups israéliennes et grands groupes américains.
                        l’instar du MIT de Boston, son modèle, une univer-                Il offre des débouchés aux étudiants du Technion,
                        sité pluridisciplinaire tournée vers les applications             situé à proximité, et des services de qualité  : halte-
                        techniques, notamment celles qui ont vocation à être              garderie, banque, bureau de poste, cafétéria, services
                        commercialisée. Le Technion est spécialisé dans les               médicaux…
                        secteurs de la défense et de l’informatique mais aussi          •  e programme Yozma, lancé en 1993, consiste pour
                                                                                          L
                        de la médecine, des nanotechnologies, du génie élec-              l’Etat à doubler tout investissement privé en ajoutant
                        trique et civil et de la mécanique. Il regroupe 13 000            la moitié du capital réuni et à proposer aux investis-
                        étudiants dont plus de 900 doctorants et plus de 600              seurs privés, en cas de réussite du projet, de racheter
                        chercheurs. Il est cependant loin d’être en situation de          à bas prix la part publique. Selon Dan Senor et Saul
                        monopole. Israël compte plusieurs autres établisse-
                        ments d’enseignement supérieur d’excellence comme
                        l’Université de Tel Aviv (30 000 étudiants) ou encore,
                        l’Université hébraïque de Jérusalem et le Weizmann
                        Institue of Science. Il est remarquable que le Tech-
                        nion ait gagné en 2011 l’appel d’offre de la mairie de
                        New York en consortium avec l’Université Cornell pour
                        fonder un cluster similaire sur Roosevelt Island. Le
                        Technion possède également plusieurs bureaux de
                        promotion dans le monde, dont un à Paris.
                      • L’ouverture d’esprit : environ 750000 migrants dont la
                        
                        plupart hautement qualifiés sont entrés en Israël en
                        provenance de l’ex-URSS au début des années 1990. Si
                        cet afflux n’est sans doute pas reproductible, il a pro-




  14 I Les Clés de Succès des Grands Clusters Mondiaux I © Paris-Ile de France Capitale Economique - Deloitte 2012
Haifa-Tel Aviv
    Singer, auteurs du livre “Start-up Nation, The Story          Cela a notamment engendré plusieurs success stories
    of Israel’s Economic Miracle” (2009) ce système, qui          relativement tôt dans l’histoire du cluster, qui a ensuite
    équivaut presque à subventionner l’investissement,            bénéficié de ces réussites pour gagner en attractivité.
    a largement facilité l’implantation de grands groupes         Par exemple, en 1998, Mirabilis, qui développa le
    internationaux.                                               protocole ICQ pour des messageries instantanées sur
                                                                  internet, fut rachetée 407 millions de dollars par AOL.
•  e Programme Entrepreneur in Residence (EIR) du
  L
                                                                  Plus de 1000 start-ups furent créées entre 1997 et 2001.
  Technion existe dans plusieurs universités à travers le
  monde. Au sein du Technion cependant, il est particu-           •  e nombreuses introductions en bourse  : le cluster
                                                                    D
  lièrement performant  : des entrepreneurs sont iden-              compte
  tifiés hors du campus universitaire et sont associés à
  un chercheur qui souhaite développer et valoriser une               p
                                                                      lus de sociétés cotées sur le NASDAQ que toute
  technologie. Ils acquièrent ensemble une partie du                  l’Europe, la Chine, l’Inde, la Corée du Sud et le Japon
  capital de la start-up. Avec ce programme, le Technion              combinés » (responsable d’un centre de valorisation
  conforte le rôle des chercheurs et ne tente pas de les              de la recherche).
  transformer en entrepreneurs.
•  n capital-risque disponible et très actif  : 70 fonds
  U                                                                 FAIBLESSES
  de capital-risque ont investi un maximim d’environ
  1,9 milliard de dollars en 2008.                                Un brain drain, notamment vers les Etats-Unis.
•  a présence de grands groupes, qui accompagnent les
  L
                                                                      Etre attentif à la fuite des cerveaux est essentiel : le
                                                                      
  start-ups et y investissent.
                                                                      Technion met tout en œuvre pour faire revenir ceux
	      P
        ar exemple le Kinect de Microsoft, une plateforme            qui ont passé plusieurs années Outre-Atlantique        »
       de jeux vidéos qui réagit aux mouvements du corps,             (responsable d’un centre de valorisation de la
       a été créé par une petite entreprise israëlienne à             recherche).
       partir de technologies militaires ». (responsable d’un     Une croissance limitée des start-ups, généralement
       centre de valorisation de la recherche).                   rachetées très tôt par de grands groupes.




    Le « Silicon Wadi  » est un cluster récent mais qui         étroitement associés au développement d’innovation
    se distingue par une croissance exceptionnelle. En          et aux lancements de nouvelles sociétés. Le cluster
    effet, même si IBM, Motorola et Intel s’étaient établis     a réussi à la fois à attirer les sociétés multinatio-
    en Israël au cours des quarante première années             nales leaders du secteur et à générer une dynamique
    du pays, c’est essentiellement au cours des années          propre par la création massive de start-ups largement
    quatre-vingt-dix et plus encore, après 1997, lors du        tournées vers les marchés internationaux grâce à un
    boom mondial des « dot.coms » qu’Israël a développé         réseau exceptionnellement dense de financeurs. Son
    un véritable cluster dans les hautes technologies. Il       caractère entrepreneurial est fortement identifié par
    est aujourd’hui encore principalement tourné vers les       les Israéliens à leur «  chutzpah  », leur audace voire
    technologies de l’information et de la communication        leur témérité. Ses membres sont ainsi parfaitement
    (TICs). Ce décollage coïncide avec une forte impulsion      conscients que leur cluster réunit la plupart des clés
    de l’Etat, fondée sur des incitations fiscales et finan-    de succès présents dans leur modèle, la « Silicon
    cières mais aussi sur une stratégie d’arsenal : doter le    Valley  », et considèrent le leur comme le second au
    pays d’un savoir-faire de pointe dans un domaine jugé       monde. C’est ainsi qu’est né, non sans humour, le
    vital pour la défense national. A cette fin, les labora-    surnom du cluster, « Silicon Wadi  », Wadi signifiant
    toires publics et des cadres de l’armée sont souvent        l’oued, à la fois vallée et rivière parfois à sec.




                                   Les Clés de Succès des Grands Clusters Mondiaux I © Paris-Ile de France Capitale Economique - Deloitte 2012 I 15
MUNICH               munich,
                     capitale européenne du biotech
                     Age : 40 ans
                     Universités principales : Munich Technical University (TUM), Ludwig-Maximilian University (LMU)
                     Entreprises présentes : 260
                     Forte présence des PME : plus de 120
                     Grands groupes : Roche Diagnostics GmBH (Suisse), Glaxo-Smith Kline (GB), Sandoz (Suisse),
                     Daiichi-Sankyo (Japon), General Electric Healthcare (Etats-Unis)
                     Spécialisation du cluster : biotechnologies


                                                                                   Munich


                                                                                         Nobel de professeurs associés à l’université, la LMU
                        DYNAMIQUE                                                        se classe à la 13ème position mondiale de nombre de
                                                                                         lauréats Nobel.
                     1472 :  réation de l’Université de Munich (nommée
                            c
                            Ludvig Maximillians Universität en 1802)                   Elles sont classées « université d’élite » par le gouver-
                     1972 : implantation à Martinsried (sud-ouest de Munich)
                                                                                      nement fédéral d’Allemagne pour la période 2012-2017,
                            de l’Institut Max Planck de biochimie, qui regroupe        dans le cadre de «  l’Initiative d’Excellence  » impulsée
                            des instituts préexistants et transférés sur ce site       pour promouvoir la recherche, augmenter la coopération
                            pour être mis en réseau.                                   entre disciplines et institutions, et améliorer la visibilité
                     1989 : arrivée des premières start-ups (Mikrogen en
                                                                                      des meilleures universités allemandes à l’international.
                            1989, MediGene AG en 1994).
                     1995 : création par le ministère bavarois de l’Econo-
                                                                                      A travers cette initiative, elles ont bénéficié de la
                            mie d’un centre de promotion de l’innovation               création de :
                            et de la création d’entreprise (Innovations-und            - ’école de recherche en neurosciences quantitatives
                                                                                         l
                            Gründerzentrum Biotechnologie (IZB)                        -  mini-clusters d’excellence (30 en Allemagne). Les
                                                                                         4
                     1996 : Munich est sélectionnée parmi les 3 gagnantes du
                                                                                        clusters de Munich sont ceux de Physique fonda-
                            concours BioRegio. Elle reçoit à ce titre un soutien         mentale, Science en protéine intégrée, Photoniques
                            financier du gouvernement fédéral destiné aux                avancés et Nanosystèmes. La LMU dispose d’un
                            start-ups innovantes.                                        budget de 488 millions d’euros. Les hôpitaux présents
                     1997 : création de la société anonyme BioM AG, plate-
                                                                                        sur le site disposent d’un budget propre.
                            forme visant à fédérer les acteurs de RD et du
                            marché                                                     •  instituts Max Planck spécialisés en médecine et
                                                                                         3
                     2002 : intégration d’un fond de capital-risque à BioM AG.
                                                                                        biologie : biochimie, neurobiologie et psychiatrie
                     2006 : extension du cluster des biotechnologies à
                                                                                      •  e centre Helmholtz de recherche sur l’environne-
                                                                                         L
                            l’échelle de l’ensemble de la Bavière (pôles de              ment et la santé
                            Martinsried à Munich, Ratisbonne, Bayreuth,                •  cliniques universitaires et 40 hôpitaux
                                                                                         2
                            Erlangen-Nuremberg, et Wurtzbourg).                        •  incubateurs
                                                                                         2
                     2010 : le M4 Future Concept (Zukunftskonzept m4) pour
                                                                                      •  centres nationaux pour la recherche médicale
                                                                                         6
                            la région de Munich fait partie des gagnants de la           possèdent chacun un site à Munich.
                            Leading-Edge Cluster Competition du Ministère
                            de l’Education de la Recherche. Le cluster prend
                            alors le nom de “Munich Biotech Cluster m4”


                        ATOUTS

                     Des centres d’enseignement et de recherche de grande
                     qualité
                     •  a Munich Technical University (TUM) dispose de trois
                       L
                       campus différents répartis à Munich et dans les envi-
                       rons, à Garching et Weihenstephant. Créée en 1868,
                       elle compte 31000 étudiants et 9300 enseignants. La
                       TUM est classée 53ème au niveau mondial (ARWU – dit
                       Classement de Shanghai).
                     •  a Ludvig Maximilians University (LMU) compte
                       L
                       50 000 étudiants, dont 15% d’étrangers. Avec 34 Prix




 16 I Les Clés de Succès des Grands Clusters Mondiaux I © Paris-Ile de France Capitale Economique - Deloitte 2012
MUNICH
Ces différentes structures permettent une étroite inte-        -  es pouvoirs publics réactifs pour les autorisations et
                                                                 D
raction entre la recherche académique et l’industrie des         les aides.
biotechnologies. Leur qualité professorale est reconnue        -  es aides fédérales qui facilitent l’implantation
                                                                 D
dans le monde entier.                                            d’entreprises innovantes.
                                                                 Des campus situés à 20 à 30 minutes de métro du
                                                               - 
Une structure de développement et de gouvernance
                                                                 centre-ville.
performante : BioM
                                                                 L’Oktoberfest scientifique, aux mêmes dates que
                                                               - 
La structure BioM, soutenue par le Land de Bavière et            l’Oktoberfest, destinée à attirer les chercheurs de
l’Etat fédéral allemand, comporte depuis 2006 :                  renom au niveau national et international.
1.  ioM AG Munich Biotech Development, qui a pour
   B                                                                L
                                                                     e métro est arrivé sur le campus en 2006-2007 et a
   mission de participer au financement de jeunes                   représenté une réelle évolution dans la vie du cluster »
   entreprises locales innovantes notamment grâce à un              Directeur de recherche, Munich
   fond de capital-risque
2. BioM Biotech Cluster Development GmbH, qui a pour
   
   mission de :
                                                                  FAIBLESSES
	 - faciliter les transferts de technologies au sein
     
     du cluster, en informant notamment sur les                • Peu de vie étudiante au sein même du campus.
     programmes d’aides publics                                • L’absence d’une marque propre au cluster
	 - d’être un contact unique pour les créateurs d’entre-
     
     prises, les journalistes, les élus et les industriels
	 - coordonner des travaux du cluster avec d’autres
     
     clusters de biotechs dans le cadre de projets
     européens
                                                                   Le cluster Biotech de Munich est aujourd’hui
	 - organiser des séminaires, salons professionnels et
     
                                                                   l’un des leaders européens dans le domaine des
     congrès scientifiques
                                                                   biotechnologies. Il accueille des entreprises
	 - faire paraître une newsletter (BioM Net news) et être
     
                                                                   pharmaceutiques, des filiales de grands groupes,
     très visible sur le web et dans les médias
                                                                   des CRO (Contact Research Organisations) et des
                                                                   PME de biotechnologies. Depuis 15 ans, le cluster
                                                                   Biotech de Munich a connu un essor important,
   N
    ous sommes visibles et par conséquent nous n’avons            grâce au soutien financier du ministère fédéral de
   aucun problème pour embaucher ou attirer les gens               la Recherche, mais surtout grâce à deux milliards
   chez nous », Dirigeant d’un centre de RD, Munich               d’euros de capitaux privés qui ont permis de
                                                                   financer l’industrie locale des biotechnologies
Un environnement favorable aux affaires :                          et d’encourager la création d’entreprises. Le
-  ne offre importante en surfaces de bureaux, la 3ème
  U                                                                cluster a pu se développer grâce à l’excellence
  en Europe.                                                       académique et scientifique de Munich, et à sa
-  n IP office, bureau spécialisé dans la commerciali-
  U                                                                capacité à encourager le transfert technolo-
  sation et le brevetage des découvertes et produits               gique. La coopération entre centres de recherche
  développés sur tout le cluster de Munich.                        et entreprises innovantes a été facilitée par la
                                                                   structure BioM, qui donne aussi aux Biotechs de
                                                                   Munich une visibilité notable au niveau national
                                                                   et international.




                                 Les Clés de Succès des Grands Clusters Mondiaux I © Paris-Ile de France Capitale Economique - Deloitte 2012 I 17
ZURICH               Zurich,
                     performante mais discrète
                    Age : 10 ans
                    Etendue : une métropole d’1,5 million d’habitants
                    Universités principales : Université de Zürich, ETH Zürich




                                                                                ZURICH




                                                                                       •  ’Université des Sciences appliquées de Zurich, avec
                                                                                         L
                        DYNAMIQUE                                                        16000 étudiants, est spécialisée en architecture,
                                                                                         ingénierie civile, santé, langues, sciences de la vie,
                     1833 :  réation de l’Université de Zurich, située au
                            c                                                            psychologie, management et droit.
                            centre-ville
                                                                                       •  ’Hôpital universitaire de Zurich, le plus grand hôpital
                                                                                         L
                     1959 : création du campus de l’Ecole polytechnique de
                            
                                                                                         de Suisse, est situé en centre-ville, à côté des campus
                            Zurich (ETH), en périphérie de la métropole, à
                                                                                         de l’Université de Zurich et de l’ETH.
                            Hönggerberg
                     2000 :lancement du projet « Science City »  : extension
                                                                                      •  es centres de compétence scientifique de l’ETH et
                                                                                         D
                            du campus de Hönggerberg                                     de l’Université de Zürich, par exemple en biologie
                     2002 : lancement du cluster Life Science Zurich, par
                                                                                        systémique : SystemsX.ch, en physiologie des maladies
                            l’ETH et l’Université de Zurich, progressivement             métaboliques  : CC-SPMD. Le croisement des savoirs
                            élargi aux entreprises intéressées par des trans-            est favorisé par des doubles formations de qualité.
                            ferts de technologies.

                                                                                       3.  ’ambition de positionner Zurich comme un cluster de
                                                                                          L
                        ATOUTS                                                            pointe pour les sciences de la vie

                     1. 
                        Zurich, une métropole attractive en Europe                     • La marque ombrelle « Life Science Zürich », qui
                                                                                        
                                                                                         permet de donner une visibilité internationale au
                     •  a Suisse, premier pays au monde pour l’immigration
                       L                                                                 cluster et regroupe ses différents acteurs
                       qualifiée
                                                                                       •  eux parcs technologiques :
                                                                                         D
                     • Une forte attractivité fiscale (TVA à 8%, impôt sur le
                      
                       revenu entre 5 et 25%, sur les sociétés entre 15 et 25%)        	 - e Life Science Park de Schlieren : 31 entreprises dans
                                                                                           l
                                                                                           le secteur des biotechnologies
                     •U
                       ne place financière de premier ordre                          	 - e Technopark : 250 entreprises, 1750 employés
                                                                                           l
                     •D
                       euxième ville la plus attractive du monde en termes
                       de qualité de vie (Etude Mercer 2011)


                     2. Un enseignement supérieur renommé et des centres
                        
                        de recherche de pointe
                     • L’Université de Zurich, avec 25 000 étudiants, est
                       
                       spécialisée en art, droit et économie. (53ème mondiale
                       et 11ème européenne selon le classement de Shanghai,
                       elle compte 12 prix Nobel).
                     •  ’Ecole Polytechnique de Zurich, avec 17000 étudiants,
                       L
                       est spécialisée en sciences dures : chimie et physique.
                       Elle est très active en recherche interdisciplinaire
                       portant sur les nanotechnologies, les sciences des
                       matériaux, l’énergie, la bio-ingénierie, etc. (23ème selon
                       le classement de Shanghai, 15ème selon le classement
                       THE. Parmi ses anciens, Albert Einstein).




 18 I Les Clés de Succès des Grands Clusters Mondiaux I © Paris-Ile de France Capitale Economique - Deloitte 2012
ZURICH
•  es start-ups créées dans la zone de Zurich et
  L                                                            • Un bâtiment emblématique, le Branco Weiss Infor-
                                                                 
  spécialement les spin-offs de l’ETH créent plus d’em-          mation Science Laboratory, ouvert en 2008 et financé
  plois, ont un meilleur taux de survie, attirent plus de        par le programme « Science City » un laboratoire de
  financements externes et ont de meilleurs retours              recherche en informatique graphique proposant de
  sur investissement que les autres start-ups suisses.           nouveaux outils collaboratifs, certifié « Minergie Eco
                                                                 Standard ».
• Des réseaux d’entreprises
  
• Des incubateurs  : Biotech Center Zurich-Schlieren  ;
  
  Biotop.                                                       faiblesses
• Des aides financières importantes pour la création de
  
                                                               • Une métropole chère : en 2012 Zurich a remplacé
                                                                
  start-ups, telles que celle de la Fondation Nationale
                                                                 Tokyo en tant que ville la plus chère au monde selon
  des Sciences Suisse (aide à la recherche fondamen-
                                                                 « The Economist ».
  tale), ou de l’Agence Suisse de Promotion de l’Innova-
  tion (aide à la mise sur le marché).                         • Une faible visibilité internationale de la marque « Life
                                                                
                                                                 Science Zürich » dans les salons internationaux.
• Des locaux à loyers modérés dans les laboratoires
  
  pour l’amorçage et le décollage.                             • L’absence des grandes entreprises,
                                                                                                            notamment
                                                                 pharmaceutiques, localisées à Bâle.
• ETH Transfer, qui gère les transferts de technolo-
  
  gie, notamment vers des entreprises internationales          • Des entreprises relativement peu actives au sein du
                                                                
  comme Roche ou IBM.                                            cluster.
• The Life Science Zurich Graduate School, qui ras-
                                                              • La
                                                                 faible taille du campus de Hönggerberg malgré
  semble plus de 300 professeurs et 900 doctorants,              sa distance du centre-ville : il reste trop petit pour
  un business network, un young scientist center, un             accueillir un parc technologique ou des résidences
  learning center et un centre de communication.                 universitaires importantes.
• L’extension du campus du Hönggerberg de 6000 à
                                                              • Des fonds de capital-risque et des business angels
                                                                
  12000 étudiants d’ici 2015, avec la construction d’une         insuffisamment mobilisés : seules 27% des start-ups
  ligne de tramway et l’ambition de devenir un quartier          de la région ont été financées par eux entre 1998 et
  « durable » dans le cadre du projet « Science City »           2007 (contre 60% en moyenne au Royaume-Uni).
  soutenu par la Ville et le Canton de Zurich.




   La métropole zurichoise comprend deux pôles universitaires scientifiques reconnus dans le monde entier :
   l’Université de Zürich et l’Ecole polytechnique de Zürich (ETH). Elle a lancé depuis 2000 deux initiatives :
   Science City, qui a pour objectif l’aménagement immobilier du campus de l’ETH, et une marque ombrelle Life
   Science Zürich qui regroupe les deux universités, des incubateurs et entend positionner Zurich comme un
   « hub du savoir » spécialisé en biologie systémique.
   Le cluster se déploie sur trois campus principaux et plusieurs pôles entrepreneuriaux indépendants.




                                Les Clés de Succès des Grands Clusters Mondiaux I © Paris-Ile de France Capitale Economique - Deloitte 2012 I 19
STOCKHOLM            Kista,
                     un modèle de gouvernance publique-privée
                    Localisation : district de Stockholm situé au nord-ouest de l’agglomération
                    Etendue : 4 municipalités
                    Grands Groupes : Ericsson, Nokia, IBM.
                    Entreprises : 1100 dans les Technologies de l’Information et de la Communication (TIC)
                    Universités principales : KTH Royal Institute of Technology,
                    Stockholm University + 4 Instituts de recherche




                                                                                       Stockholm



                        DYNAMIQUE

                     1975 : installation d’Ericsson à Kista
                     1978 : installation d’IBM
                     1988 : installation du KTH Royal Institute of Technology
                                                                                       Deux filiales ont été créées pour la mise en place de
                     1990 : crise des télécommunications
                                                                                       la stratégie décidée par la fondation :
                     2000 : croissance rapide du marché des TIC et essor du
                            
                            cluster                                                    •  ista Science City AB (KSC AB) : organisation à but non
                                                                                         K
                                                                                         lucratif chargée de la stratégie marketing et promo-
                                                                                         tionnelle du parc scientifique. Elle a notamment déve-
                        ATOUTS                                                           loppé le Réseau Kista Mobile  Multimedia, en charge
                                                                                         de la communication et de la diffusion des contenus
                                                                                         des innovations développées dans le domaine des
                     1. 
                        Une spécialisation dès l’origine dans un secteur de
                                                                                         services et applications mobiles innovantes et à haut
                        pointe : les technologies de l’information et de la
                                                                                         débit. Ce réseau permet à ses membres d’expérimen-
                        communication
                                                                                         ter les dernières innovations dans un environnement
                     	Kista compte en son sein des entreprises pionnières               réel.
                       de la téléphonie mobile qui se concentrent aujourd’hui          •  tockholm Innovation  Growth AB (STING) : facilite
                                                                                         S
                       dans les technologies de l’information et de la                   le lancement des entreprises du cluster, en propo-
                       communication de demain.                                          sant notamment des services de formation collectifs
                     	 recherche à Kista est aussi bien publique, avec
                       La                                                                et individuels d’aide au développement destinés aux
                       quatre instituts de recherche  : le Swedish Institute             entrepreneurs. Elle est financée par des fonds publics
                       of Computer Science, Acreo, FOI et Interactive Insti-             et privés.
                       tute, que privée : de grandes entreprises telles que            Par ailleurs, le centre de recherche « Wireless@KTH »,
                       Ericsson ou Nokia disposent d’un centre de RD sur              créé en 2001, est l’un des premiers centres de recherche
                       place.                                                          européens dans le domaine des « Systèmes de télépho-
                                                                                       nie mobile ». Il met en place des projets de recherche en
                     2. Une gouvernance fondée sur la coopération des
                                                                                      collaboration avec les universités et les industriels.
                        acteurs économiques, académiques et publics et                 La Fondation est également un acteur majeur du
                        portée par la Fondation Electrum.                              programme « Vision 2030 » qui définit la stratégie de
                     	Son conseil d’administration est composé des diri-              Stockholm à l’horizon 2030. Kista doit contribuer à faire
                       geants d’Ericsson, Acreo, IBM, Atrium Ljungberg,                de Stockholm une « Smart City » où les TIC sont un
                       PacketFront, KTH et de la ville de Stockholm. La                élément clé de l’attractivité et de la qualité environne-
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                       et la ville. Son financement est public : il provient           Invest in Sweden Agency ou encore des partenaires
                       de l’Etat et des quatre villes du cluster : Stockholm,          académiques participent à la politique globale du cluster
                       Järfälla, Sollentuna et Sundbyberg.                             et à sa stratégie de communication.




 20 I Les Clés de Succès des Grands Clusters Mondiaux I © Paris-Ile de France Capitale Economique - Deloitte 2012
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Les Cles Du Succes Des Grands Clusters Mondiaux

  • 1. Réseaux - transports doux - technologies - universités - Capital risQUE - création de valeur - smart VIIe Forum de la recherche et de l’innovation les meilleures pratiques internationales pour attirer talents, investissements et capitaux Les clés du succès des grands clusters mondiaux octobre 2012
  • 2. Composition du Conseil d’Administration 2012 Pierre SIMON, Président, Paris-Ile de France Capitale Economique Jean Paul BAILLY, Président Directeur Général, La Poste Sébastien BAZIN, Principal et Managing Director Europe, Colony Capital Alain BREFFEIL, Directeur des Centres d’Affaires Parisiens, BNP Paribas Jacques-Henri DAVID, Président du Conseil d’Administration, Acxior Corporate Finance Jean-Maurice ESNAULT, Président d’Honneur, Paris-Ile de France Capitale Economique Pierre-Antoine GAILLY, Président, Chambre de Commerce et d’Industrie de Paris Pierre GRAFF, Président Directeur Général, Aéroports de Paris Jean-Yves HOCHER, Directeur Général, Crédit Agricole CIB (Calyon) Philippe HOUZE, Président du Directoire, Groupe Galeries Lafayette Thierry JACQUILLAT, Président d’Honneur à titre posthume, Paris-Ile de France Capitale Economique Didier KLING, Vice-président Trésorier, Chambre de Commerce et d’Industrie de Paris Gérard MESTRALLET, Président Directeur Général, GDF-SUEZ Pierre MONGIN, Président Directeur Général, Régie Autonome des Transports Parisiens Guillaume POITRINAL, Président, Unibail-Rodamco Stéphane RICHARD, Président Directeur Général, France Télécom Jean ROSSI, Président, Vinci Construction Philippe SALLE, Président Directeur Général, Groupe Altran Robert VASSOYAN, Directeur Général, Cisco Systems France Serge VILLEPELET, Président, PwC France
  • 3. EDITO Paris Ile-de-France est de loin la première région européenne pour la recherche et l’innovation. Avec 7,2% des dépenses R&D, elle concentre presque trois fois plus de moyens de recherche que la seconde région de l’Union. Elle dépose plus de deux fois plus de brevets que n’importe quelle autre région… Mais quand on demande aux professionnels européens de l’innovation quelle région est la meilleure pour l’innovation, ils citent d’abord la capitale britannique qui, dans la réalité, n’est que cinquième. C’est ce que montrait l’étude menée en 2010 par Paris-Ile de France Capitale Economique avec Deloitte. L’innovation francilienne peine encore à faire son marketing. Or c’est une des clés de l’attractivité et, partant, de la compétitivité d’une métropole mondiale. Or Paris Ile-de-France est une de ces Global Cities, ces villes phares du monde, en compétition pour attirer les investissements stratégiques rares : quartiers généraux et centres de recherche. Paris Ile-de-France possède des atouts incontestables. La « Ville Lumière », qui a vu naître automobile, aviation, cinéma et nucléaire, possède des centres d’enseignement supérieur et de recherche de classe mondiale. Ses grands groupes sont des leaders mondiaux pour les technologies de pointe. Mais parmi les produits novateurs connus dans le monde entier, trop peu sont français. 21% du PIB des Etats-Unis a été généré par de nouveaux produits développés ces vingt dernières années grâce au capital risque. Ce chiffre est inférieur à 1% pour la France. Les succès commerciaux mondiaux des dernières décennies sont pour une large part nés dans les clusters technologiques qui se sont développés autour des grands campus américains, israéliens, allemands... A l’heure où l’Ile-de-France se dote de grandes universités capables de rivaliser avec les meilleures du monde, avec notamment Paris-Saclay, il était important de mieux comprendre les clés du succès de ces clusters. Pour exploiter au mieux ces ressources et se hisser parmi le top 10 des clusters au niveau international, il convient notamment de mieux passer de l’idée au marché, d’attirer les centres de R&D de grands groupes, d’enraciner les start-ups lancées sur le plateau, etc. Paris-Ile de France Capitale Economique, fidèle à sa mission d’attractivité, consacre un rapport aux voies et moyens de faire de Paris-Saclay un cluster connu et reconnu mondialement. Nos propositions devraient être enrichies des meilleures pratiques internationales. Tel est l’objet de cette étude, menée une fois de plus avec Deloitte. Pierre Simon Président Paris-Ile de France Capitale Economique Gilles PEDINI Associé Conseil Deloitte Les Clés de Succès des Grands Clusters Mondiaux I © Paris-Ile de France Capitale Economique - Deloitte 2012 I 3
  • 4. TABLE DES MATIèRES Composition du conseil d’administration............................................................ 2 Edito......................................................................................................................................... 3 Transformer la recherche en richesse.............................................................. 5 Paris-ile de france capitale economique au service de l’innovation et de la recherche franciliennes. ................ 6 Introduction et méthode.............................................................................................. 8 San francisco / Silicon valley................................................................................. 10 Boston................................................................................................................................... 12 Haifa-tel aviv / Silicon wadi....................................................................................... 14 Munich. ................................................................................................................................. 16 Zurich.................................................................................................................................... 18 Stockholm / Kista............................................................................................................. 20 Tokyo / Tsukuba................................................................................................................ 22 Beijing / Tsinghua............................................................................................................ 23 Los angeles / Caltech................................................................................................... 24 Singapour ........................................................................................................................... 25 Bangalore / Silicon valley indienne. ................................................................... 26 Cambridge / Silicon fen. .............................................................................................. 27 Typologie des clusters................................................................................................ 28  Conclusions Facteurs-clés de succès des clusters scientifiques et technologiques.............................................. 30 Nos membres...................................................................................................................... 33 4 I Les Clés de Succès des Grands Clusters Mondiaux I © Paris-Ile de France Capitale Economique - Deloitte 2012
  • 5. Transformer la recherche en richesse Des exemples internationaux Bonnes pratiques Meilleurs exemples Conforter l’esprit entrepreneurial, 1 la capacité à risquer, la tolérance à l’échec Silicon Valley Inciter les professeurs à devenir 2 des professeurs entrepreneurs Silicon Valley, Tsinghua Favoriser les échanges entre enseignants 3 et entrepreneurs Silicon Wadi 4 Développer des instituts de valorisation Caltech, Munich 5 Aménager des parcs technologiques Silicon Wadi 6 Mieux sensibiliser les étudiants à la recherche Caltech Inciter l’insertion des doctorants 7 dans les entreprises Stockholm 8 Veiller au partenariat “public privé“ Stockholm, Munich, Singapour Mettre en place des dispositifs favorables Silicon Valley, Boston, Silicon Wadi, 9 aux investissements internationaux Cambridge, Bangalore 10 Développer les réseaux sociaux Caltech, Silicon Valley, Stockholm Les Clés de Succès des Grands Clusters Mondiaux I © Paris-Ile de France Capitale Economique - Deloitte 2012 I 5
  • 6. Paris-Ile de France Capitale Economique Au service de l’innovation et de la recherche franciliennes Paris-Ile de France Capitale Economique œuvre très activement depuis vingt ans pour faire reconnaître et valoriser les domaines d’excellence de l’innovation francilienne auprès des investisseurs internationaux comme auprès des pouvoirs publics. 1. Promouvoir à l’international l’excellence de l’Ile-de-France en RD (2001-2012) Paris-Ile de France Capitale Economique sensibilise les investisseurs internationaux aux atouts de notre Région Capitale et notamment à l’excellence de Paris- Saclay lors de road-shows annuels au Japon, en Chine, Notre Association demande leur création dès 2004. Ils en Inde, en Corée, aux Etats-Unis, dans les Pays du sont présentés lors du Ier Forum sur l’Innovation et la Golfe, en Turquie ainsi qu’au Brésil. Des missions Recherche, auquel participent Christian Blanc, Claude de promotion se rendent aussi dans la Silicon Valley, Allègre et Bernard Landrieux. Puis cette proposition auprès des universités américaines et à Bangalore. est relayée auprès de Nicolas Sarkozy, Ministre de Notre Association invite également les principaux l’Economie et des Finances et de tous les ministres fonds de pension américains pour leur faire visiter concernés. les pôles de compétitivité franciliens. Par ailleurs, Depuis, Paris-Saclay est l’un des projets phares du Paris-Ile de France Capitale Economique présente Grand Paris et le groupe de travail mis en place en 2012 des possibilités concrètes d’investissement dans des sous la présidence d’Augustin de Romanet, ancien secteurs de pointe à des délégations étrangères de Directeur Général de la Caisse des Dépôts, s’inscrit très haut niveau. dans cette lancée. B. édérer l’offre de formation pour la rendre plus F 2. aloriser Paris-Saclay V visible à l’international (2005-2011) (2005-2012) Dans le but d’impulser des coopérations en vue d’un branding commun, Paris-Ile de France Capitale A. endre visible à l’international l’excellence de R Economique a mis en place en 2005 le cours pilote l’Ile-de-France par la création de clusters (2004) « Innovation in science and engineering » avec Altran, créateur de ce cours à Harvard. Il est destiné à 40 élèves Le groupe de travail présidé par Pascal Colombani, de Supélec, HEC, Institut d’Optique, Université Paris- ancien Administrateur du CEA identifie trois clusters Sud, Polytechnique, ENS Cachan, INSTN et CEA. du Pôle Sud parisien : Depuis 2010, cette initiative débouche sur un pôle • Mobile Life (télécommunications) futur Systematic structuré : PEEPS, dont le but est, comme le cours, de • Digital World (systèmes complexes), futur Cap Digital sensibiliser et de former les élèves des grandes écoles • Healthy Life (sciences du vivant), futur Medicen du Plateau à la création d’entreprises. 6 I Les Clés de Succès des Grands Clusters Mondiaux I © Paris-Ile de France Capitale Economique - Deloitte 2012
  • 7. 4.  L’innovation comme facteur « d’attractivité : un défi pour l’Ile-de-France » (2010) Paris-Ile de France Capitale Economique présente lors 3. aloriser l’innovation et V du Vème Forum sur l’Innovation et la Recherche l’étude de benchmark réalisée avec Deloitte, ainsi que les la recherche franciliennes principales recommandations de son Groupe de Travail et créer de la richesse Innovation destinées à créer davantage de valeur au sein des pôles de compétitivité et à donner le goût a. Stimuler fiscalement la recherche (2005) d’entreprendre. Tel est l’enjeu du IIème Forum sur l’Innovation et la Elle dévoile le nouvel outil, « Convaincre pour Vaincre », Recherche : Paris-Ile de France Capitale Economique conçu par le Groupe présidé par Pascal Colombani, expose ses propositions basées sur l’étude de Président de Valeo, pour aider les porteurs de projet benchmark réalisée avec ErnstYoung pour identifier à mieux convaincre les fonds d’investissements et les les meilleures pratiques fiscales dans les pays de business angels français et internationaux d’investir l’OCDE, en présence de Christine Lagarde, Ministre dans l’amorçage, avec un langage aux standards Délégué au Commerce Extérieur. Le crédit impôt- internationaux. recherche fait partie de nos propositions. b. « La RD française fait-elle bien son marketing ? » 5.  De la Ville Lumière « (2006-2007) à la Smart City » (2011) Cette question est l’objet du IIIème Forum sur l’Innovation et la Recherche. Notre Association avance Lors du VIème Forum sur l’Innovation et la Recherche, des préconisations en présence de François Goulard, organisé en partenaire avec la CDC devant plus de Ministre Délégué à la Recherche et à l’Enseignement 300 décideurs du monde de l’innovation et de la Supérieur. recherche franciliennes, notre Association a dévoilé 7 propositions pour faire de Paris Ile-de-France la c. « Nos Pôles de Compétitivité s’affirment mais Smart City par excellence, en s’inspirant des meilleures créent-ils de la Valeur ? » (2009) pratiques internationales mises en évidence dans une étude menée avec PwC. Devant Valérie Pécresse, Ministre de l’Enseignement supérieur et de la Recherche, Paris-Ile de France Parmi les propositions-clés  : définir une stratégie Capitale Economique appelle lors du IVème Forum sur concertée à long terme, identifier des thèmes l’Innovation et la Recherche à une véritable rupture fédérateurs dont la création sous toutes ses formes, dans la gestion des pôles afin que la création de l’« hospitality », les transports et services urbains, et richesse devienne leur mission essentielle. Elle fonde profiter de l’opportunité du Grand Paris pour doter ses propositions sur une étude inédite de benchmark notre métropole des meilleures technologies et international réalisée avec Altran et PwC. infrastructures. Les Clés de Succès des Grands Clusters Mondiaux I © Paris-Ile de France Capitale Economique - Deloitte 2012 I 7
  • 8. Introduction et méthode Les clusters réservoirs de croissance Pourquoi cette étude ? q ui ont notamment des stratégies de communication Paris-Ile de France Capitale Economique œuvre et de marketing très performantes depuis plus de dix ans pour la valorisation de Paris Saclay. Ses propositions s’appuient toujours sur des • es clusters construits ex-nihilo : D études de benchmark qui permettent de s’inspirer - Incheon (Séoul) des succès et des échecs au niveau international. - Masdar (Abu Dhabi)… Aussi, grâce à ce nouveau partenariat avec Deloitte, notre association a voulu examiner le rôle des grands • es clusters de taille réduite : D clusters internationaux dans la création de richesses. - Gauteng (Johannesburg) - Bentley (Perth), - Barcelone Quels clusters choisir ? • es clusters mûrs mais présents dans des zones D géographiques déjà étudiées : La sélection a été parfaitement subjective et selon une - Sarrebrück et Berlin (Allemagne) méthode itérative. Il s’agissait d’abord de repérer des - Otaniemi (Finlande) clusters comparables à Paris-Saclay, lui-même acteur - Research Triangle Park, Raleigh (Etats-Unis) du grand cluster francilien. L’autre critère était la - Oxford (Royaume-Uni) recherche de bonnes pratiques transposables à Paris- - Pudong (Chine) Saclay provenant d’autres grandes régions du monde. Ainsi seulement 12 clusters ont été sélectionnés selon des critères de taille, d’ancienneté, d’exemplarité  et de renommée. Quelles sources ? • San Francisco, la « Silicon Valley » (Californie) • ocuments et études existantes, sites internet et D • Boston, Route 128 (Massachussets) ressources statistiques • Los Angeles / Caltech (Californie) • Cambridge, le « Silicon Fen » (Royaume-Uni) • Une centaine d’entretiens auprès d’acteurs clés • Haifa-Tel-Aviv, le « Silicon Wadi » (Israël) du développement des clusters étudiés (chefs • Stockholm / Kista (Suède) d’entreprises, enseignants-chercheurs, créateurs de • Munich, Bavière (Allemagne) start-up…) • Zurich (Suisse) • Bangalore (Inde) • Singapour • Beijing / Tsinghua (Chine) Quelle terminologie ? • Tokyo / Tsukuba (Japon) Les clusters sont les lieux du passage de l’idée au D’autres clusters ne correspondent pas à nos critères marché. Ils permettent la valorisation des efforts de mais leur exemple est intéressant : recherche publique et privée engagés sur un territoire • es clusters récents, en cours de constitution : D grâce aux efforts conjoints d’une multiplicité d’ac- - Roosevelt Island (New York) teurs : organismes de recherche publique, universités, - Skolkovo (Moscou) investisseurs, grands groupes industriels donneurs - Tech City (Londres) d’ordre, PME et start-ups. 8 I Les Clés de Succès des Grands Clusters Mondiaux I © Paris-Ile de France Capitale Economique - Deloitte 2012
  • 9. Ranking of World Universities (ARWU), et au classement du Times Higher Education (THE). Ces classements des universités ne sauraient se substituer à un classement des clusters, qui sont Dans l’économie entrepreneuriale de la connaissance, fortement orientés vers une évaluation purement la croissance est tirée par la recherche mais surtout scientifique. Le classement ARWU, par exemple est par la capacité d’un écosystème d’investisseurs et consacré aux distinctions scientifiques, publications de porteurs de projets à valoriser cette recherche en et prix, alors que l’innovation technologique, sa trouvant des applications commerciales aux avancées valorisation, la formation des étudiants ne sont pas scientifiques et techniques. pris en compte. La réussite des clusters est donc un point de politique Néanmoins, ces indicateurs doivent être intégrés en économique fondamental. La méthode de construction raison de leur notoriété. Ils reflètent la concurrence d’un cluster performant où la recherche conduit à la entre universités. Or les meilleures d’entre elles sont création de valeur est la pierre philosophale de toutes de plus en plus dépendantes de parcs technologiques les politiques de développement économique au niveau et de la concentration d’entreprises qui appliquent regional, national et supranational. et valorisent les hautes technologies issues de la recherche fondamentale. Les meilleurs clusters sont La notion de cluster est liée à d’autres, à celles de ceux qui parviennent à attirer à eux talents et capitaux. pôles en particulier  : il existe des pôles d’excellence, Ainsi, les meilleurs clusters logent tous en leur sein des pôles de compétitivité, des pôles scientifiques des universités prestigieuses dotées d’un excellent et techniques. Parmi les notions proches, on trouve classement mondial. aussi celle de campus universitaire, scientifique ou technique, celle de parc technologique… La notion de Cependant, s’il est possible de délimiter institutionnel- cluster, qui suggère un processus d’aggrégation et son lement une université, il est beaucoup plus difficile de résultat, est traduite au Québec par le mot grappe, en mesurer les performances d’un cluster dont les fron- France par «  pôles de compétitivité  » . Enfin, cluster tières sont par définition floues. Par exemple, combien peut être associé à cité ou à campus pour désigner d’étudiants retenir ? Uniquement ceux de l’Université des «  cluster-cité  » ou des «  campus-cluster  ». En la plus prestigieuse, ou bien aussi ceux des trois ou général, campus vise une concentration d’organismes quatre principales ? Où s’arrêter ? Pour Cambridge, ce universitaires et notamment de laboratoires. simple chiffre varie ainsi de 18000 à plus de 60000, pour Boston de 32000 (Harvard et MIT) à plus de 100000. Et Le cluster ne se réduit à aucune de ces notions. En fait encore s’agit-il de questions simples. Des éléments il les englobe toutes. bien plus complexes, telle que la qualité du cadre de vie montrent des variations bien plus substantielles. Par exemple, Paris classée 1ère d’après PwC sur ce critère en 2012 est 25ème en 2011 selon Mercer… Quels classements ? Bref, si les classements universitaires, basés sur L’objectif de l’étude n’est pas d’établir un classement des critères objectifs et partagés, sont utiles, ils ne mondial. Elle fait en revanche référence à plusieurs sauraient permettre à eux seuls de départager et de classements mondiaux des grandes universités classer les clusters. Force est donc de rechercher présentes au cœur des clusters qui nous intéressent. les grands principes observés dans les modèles Parmi eux, le classement dit de Shanghaï, Academic internationaux pour identifier les clés de succès. Les Clés de Succès des Grands Clusters Mondiaux I © Paris-Ile de France Capitale Economique - Deloitte 2012 I 9
  • 10. San Francisco La Silicon Valley, une histoire d’entrepreneurs Age : 120 ans Etendue : 5000 km2 - 3 millions d’habitants Universités : 30, dont Stanford et Berkeley Grands groupes : Hewlett-Packard (HP),Intel, Apple, Mozilla, Oracle, Yahoo !, Google, Facebook, eBay, Amazon, PayPal et aussi Microsoft, Sony Ericson, Siemens, Hitachi… Investissements : 41% des fonds de capital-risque des USA en 2011 SAN FRANCISCO La « Silicon Valley » désigne la zone située autour de la Vallée de Santa Clara, située au sud de la Baie de San Francisco, au pied de Palo Alto. Mais le terme tend à désigner l’ensemble du cluster high-tech qui s’étend sur le pourtour de la baie de San Francisco. Ainsi, si l’université de Stanford en forme le principal pôle, l’université de Berkeley, située sur la côté nord-est de la Baie, est souvent également associée au cluster. start-ups comme Apple rend le capital-risque DYNAMIQUE beaucoup plus abondant. 1990 : le campus de Stanford et la Baie deviennent 1891 : ondation de l’Université de Stanford, conçue f 2000 un terrain d’expérimentation, un laboratoire comme une alternative à Harvard vivant pour beaucoup de jeunes entreprises en 1900 : des étudiants de Stanford initient un premier forte croissance, dont Cisco ou Google. Stanford cluster de haute technologies autour des radioté- avait déjà servi de lieu de test pour les réseaux lécommunications précurseurs de l’internet. Mais cette dimension de 1933 : création de la Base militaire aéronavale de Sun- laboratoire vivant est désormais de plus en plus nydale ; installation de fournisseurs de l’armée, mobilisée par des start-ups. Par exemple, Cisco parmi eux Lockheed ; création du Stanford Indus- se lance en grande partie par la vente de solution trial Park tourné vers la production de matériel développées pour répondre aux besoins croissants militaire de haute technologie, comme le radar du réseau éthernet de l’Université de Stanford. 1953 : réation de Hewlett-Packard par deux diplômés c Google fonctionne à l’origine sur le site web de de Stanford ; installation dans le Stanford Indus- l’Université. La voiture sans chauffeur de Google trial Park a été testée dans la Baie avant d’être autorisée 1954 : création du Honors Cooperative Programme qui (27 septembre 2012) par l’Etat de Californie, etc. permet à des employés de HP et d’autres entre- 2012 : des investissements massifs sont réalisés depuis prises volontaires de suivre des formations à quatre ans dans les technologies vertes ou propres. Stanford en cours du soir ; les frais sont payés par Mais ceux-ci n’ont pas encore profondément modi- les entreprises fié l’orientation générale du cluster. Leurs produits 1950 : émergence de l’industrie des transistors, fondée entrent à peine en phase de commercialisation. sur le Silicon. Plusieurs vagues de fondations d’entreprises se succèdent. Les entrepreneurs sont en général des ingénieurs d’entreprises ATOUTS du secteur qui souhaitent lancer de nouveaux produits fondés sur de nouvelles technologies. • a fibre entrepreneuriale et l’émulation permanente. L Intel est, par exemple, issue de cette génération Etudiants, professeurs, managers et investisseurs d’entreprises. concourent à la production d’innovations commercia- 1970 : adoption du terme de « Silicon Valley » pour dési- gner le cluster. Installation dans la même période de sociétés de capital-risque, « venture capital ». 1980 : le développement des start-ups est encoura- gé par la croissance rapide d’un secteur juri- dique spécialisé et l’introduction de lois res- treignant les clauses anti-concurrentielles des contrats d’embauche. Ces mêmes dispositions favorisent également les transferts d’équipes de chercheurs ou de managers d’une socié- té à l’autre : par exemple de Xerox à Apple. Parallèlement, l’introduction en bourse de 10 I Les Clés de Succès des Grands Clusters Mondiaux I © Paris-Ile de France Capitale Economique - Deloitte 2012
  • 11. San Francisco lisables et de profits parfois très importants. L’esprit entrepreneurial, le goût du risque, l’attrait pour la nou- faiblesses veauté, et la liberté de pensée constituent le première clé du succès de la Silicon Valley. A cela s’ajoute un • n réseau de transports publics insuffisant. La voiture U écosystème qui favorise l’échange, la communication est quasi-indispensable  : des acteurs privés comme à travers le cercle d’alumni et les lieux de rencontre. Google ont mis en place un système de bus gratuits O n recense au moins un évènement par jour qui pour leurs employés. Ceci peut également être inter- rassemble entrepreneurs et investisseurs  » (Fondateur prété comme un moyen d’attirer de nouveaux talents d’une start-up, Silicon Valley) ou d’éviter que ses employés ne soient débauchés par la concurrence. • n portage politique intermittent ? U • out ceci permet des investissements rapides, ciblés T sur le succès. En corrolaire, l’entrepreneur et l’inves- • titre d’anecdote  : l’introduction en bourse de Face- A tisseur se donnent un droit à l’erreur. book le 18 mai 2012, ou encore, le rachat d’Instagram par Facebook pour 1 milliard de dollars posent la En France, pour parler à un investisseur, ça peut prendre question de la valorisation des entreprises et notam- des semaines. Les décideurs sont inaccessibles. Dans ment des start-ups  : 1 milliard de dollars pour une la Silicon Valley, ils sont immédiatement disponibles, à entreprise de 13 personnes en avril 2012… A terme, le l’affût. Cela vient de l’environnement très concurrentiel marché du financement des start-ups en phase de des VC. […] Les investisseurs resteront dans le 8ème, lancement risque d’être en difficulté. ce sera très difficile de les faire venir à Saclay. » VP Marketing Sales dans un grand groupe, Silicon Valley Le cluster s’est constitué, depuis plus de 120 ans D ans la Silicon Valley, dès que l’on a quelques millions, autour de l’Université de Stanford, qui s’est très la culture pousse à investir parfois à fonds perdus dans tôt distinguée par le désir de promouvoir l’ex- des start-ups. » Visiteur Stanford cellence au travers d’un esprit entrepreneurial et par sa volonté de cibler les technologies de pointe. Le cluster a cependant bénéficié dans ses L • ’ouverture d’esprit. L’émulation est favorisée par premières décennies d’investissements massifs l’ouverture du monde académique et des entreprises : pilotés ou encouragés par l’Etat fédéral améri- 50% des habitants ont une langue maternelle autre cain afin de développer la côte ouest des Etats- que l’anglais. Unis. Ce soutien public a favorisé la constitution L’implication des chercheurs et enseignants. L’Etat • de ressources entrepreneuriales spécialisées  : fédéral a transféré en 1980 la gestion des brevets et académiques, financières et juridiques qui le bénéfice qu’ils pouvaient en retirer aux universités confèrent au cluster une dynamique endogène et aux instituts de recherche publique (Bayh Dole Act). en même temps qu’un avantage structurel sur Ainsi les organismes de recherche sont associés direc- beaucoup d’autres. La « Silicon Valley » est ainsi tement aux innovations commercialisables dérivées de le produit d’une longue maturation. Le cluster leurs travaux. Cette loi a eu un impact positif sur le dé- est aujourd’hui reconnu mondialement comme veloppement de multiples applications dérivées du sé- l’un des deux premiers si ce n’est le premier au quençage génétique et a depuis servi de modèle à la loi monde et ses réussites constituent autant de française de 1999 sur la recherche et l’innovation. La modèles internationaux. Cependant, le cluster même année, le Stevenson-Wydler Technology Innova- ne possède pas de structure de gouvernance tion Act facilitait les innovations commercialisables et propre et centralisée, même si un rôle nodal plus généralement le transfert des technologies qui y revient à l’Université de Stanford. étaient développées dans les agences publiques. • ’excellence de la recherche et de l’enseignement. L L’Université de Stanford, régulièrement classée pre- mière ou seconde dans les classements les plus prestigieux (Times Higher Education World University Rankings ou Academic Ranking of World Universities). Elle compte 20000 étudiants et 700 doctorants. L ’attrait de la Silicon Valley sera toujours là du fait du roc qu’est Stanford. » Co-fondateur de Start-Up Stanford Research Park : fondé en 1951 par Frederick Le Teman, Professeur à l’Université de Stanford et Doyen du Département d’Ingénierie, il propose des terrains en leasing à des sociétés développant des applications de hautes technologies. Hewlett-Packard, Eastman Kodak, General Electric, et Lockheed s’y sont notamment instal- lés. Frederick Teman est ainsi souvent considéré comme le fondateur de la Silicon Valley Les Clés de Succès des Grands Clusters Mondiaux I © Paris-Ile de France Capitale Economique - Deloitte 2012 I 11
  • 12. BOSTON Route 128, L’excellence académique au service de la création de valeur BOSTON Superficie : 232,1 km2 (ville) Universités principales : Harvard et MIT Entreprises : importance de l’industrie pharmaceutique (Millennium Pharmaceuticals, Millipore Corp., Biogen Idec), médicale (Boston Scientific), et informatique (DEC, Data General…) Spécialisation du cluster : cluster généraliste, mais performance notable dans le secteur des biotechnologies financée par des fonds publics. Cependant face à la DYNAMIQUE concurrence du MBA de Stanford et devant la montée en puissance de l’entreprenariat par rapport aux mé- 1960 : éclin de Boston et des autres villes de la Rust d tiers de la finance et du conseil, la Harvard Business Belt. Désindustrialisation et violences urbaines. School (HBS) a décidé d’investir massivement dans la 1970 : Boston se réindustrialise et devient un centre création de start-ups. Plusieurs dispositifs ont vu le 1980 leader pour la production de mini-ordinateurs. jour, comme le Harvard Innovation Lab, des aides aux L’essentiel des activités des entreprises telles que créateurs d’entreprises, ou des cours orientés vers la Data General, Microsoft, etc, se concentre alors création et le financement de start-ups autour de la Route 128. Cependant Boston perd irrémédiablement du terrain face à la Silicon U n des atouts de la Harvard Business School est de Valley dans le domaine informatique. réussir à démystifier l’entreprenariat en montrant que 1990 : nouvel essor grâce au secteur des biotechnolo- la prise de risque n’est pas si élevée et qu’un diplômé gies, favorisé par la présence de grands hôpitaux d’une grande université ne risque pas grand-chose à renommés dans la recherche médicale. tenter l’aventure. Les employeurs valorisent ce genre d’expérience. » MBA Harvard, fondateur de start-up ATOUTS • Le Massachussetts Institute of Technology (MIT), uni- versité plus récente (1859), tournée vers les sciences Une forte concentration d’universités de renommée exactes, se rapproche plus du modèle californien dont mondiale avec des centres de recherches de pointe il est l’inspirateur. La recherche y est plus appliquée : comme en Californie, des « professeurs-entrepre- Boston est la 3ème ville des Etats-Unis pour le niveau de neurs » créent autour d’eux des « hubs » de start-ups, formation, derrière San Francisco et Washington, avec souvent interdisciplinaires comme le MIT Media Lab. deux pôles universitaires d’excellence : En plus de ces deux pôles majeurs, Boston compte 6 • Harvard, fondée en 1636, compte 22 000 étudiants. Elle autres universités de renom, comme le Boston College figure en tête du classement de Shanghai. Membre ou la Boston University. de la Ivy League, Harvard n’a pas une culture entre- preneuriale aussi forte que d’autres universités de la • Une offre de financements importante côte ouest comme Stanford. Elle se rapproche à cer- -Capitaux privés : le volume de « venture capital » est tains égards des modèles européens et français : la re- important à Boston. Selon la Boston Redevelopment cherche, plutôt fondamentale, est encore massivement Agency, le Massachussetts est désormais le second Etat bénéficiaire de venture capital, juste après la Californie. Les investissements ont lieu essentielle- ment dans les biotechnologies et les technologies de l’information. - Capitaux publics : contribuent largement au finance- ment de la recherche, et notamment de la recherche fondamentale. • Un cluster des biotechnologies performant Depuis les années 1990, l’industrie des biotechnologies est en forte croissance dans l’Etat du Massachussetts. Elle se concentre à Cambridge qui regroupe 30% des entreprises et 60 % des emplois de l’Etat dans le secteur des biotechnologies. 12 I Les Clés de Succès des Grands Clusters Mondiaux I © Paris-Ile de France Capitale Economique - Deloitte 2012
  • 13. BOSTON Selon l’institut Milken, un think tank californien, Boston • Une collaboration entre acteurs qui reste à améliorer se situerait juste derrière San Diego pour les biotech- - ’après les chercheurs et les créateurs d’entreprises D nologies, se classant ainsi à la 2ème place à l’échelle interrogés dans le cadre de l’étude, la collaboration nationale. entre les deux institutions phares du cluster, Harvard D’après le Massachussetts Biotechnology Council et le MIT, n’est pas toujours optimale. (MBC), le secteur des biotechnologies représente envi- - L’interdisciplinarité, élément essentiel pour l’innova- ron 30 000 emplois dans le Massachusetts, soit plus que tion, doit être plus encore développée. dans n’importe quel autre Etat américain. Ce chiffre croît - Les échanges entre chercheurs et entrepreneurs, au en moyenne de 10 % par an. cœur même de la réussite de la Silicon Valley, sont • Un cadre de vie agréable moins présents à Boston. Les campus d’Harvard et du MIT sont situés au nord- ouest de Boston, mais restent près du centre-ville et Boston est une ville réputée pour son excellence du quartier des affaires. La plupart des campus académique et technologique. Cette cité-cluster universitaires sont situés près du centre-ville, de part et dispose de deux pôles universitaires parmi les d’autre de la Charles River, et bénéficient de nombreux plus prestigieux au monde, Harvard et le MIT. espaces verts. Le cluster de Boston se distingue de la Silicon Les infrastructures de transport sont de qualité et la vie Valley : la place de la recherche fondamentale, culturelle de Boston est dynamique. la tradition plus européenne et institution- nelle, et l’importance des fonds publics pour la recherche conduisent à un modèle moins axé FAIBLESSES vers l’entrepreneuriat que celui de la Silicon Valley. Le cluster, dont l’histoire a été marquée • n coût de la vie élevé  U par une série de crises et de restructurations, - oston est une ville chère par rapport au reste des B s’impose aujourd’hui comme un centre d’excel- Etats-Unis. Selon le Centre de politique urbaine et lence et ne cesse de s’adapter aux nouveaux régionale de Northeastern University, un foyer de enjeux  : le dynamisme entrepreneurial tend à quatre personnes à Boston aurait besoin de 6000 $ se développer grâce à des institutions comme de plus qu’à New York City et 7000 $ de plus qu’à le MIT MediaLab, la Harvard Business School ou San Francisco pour satisfaire ses besoins de base encore le Harvard Innnovation Lab. (transport, logement, alimentation, santé…). Les Clés de Succès des Grands Clusters Mondiaux I © Paris-Ile de France Capitale Economique - Deloitte 2012 I 13
  • 14. Haifa-Tel Aviv Le Silicon Wadi, fruit de la vitalité des start-ups et du “venture capital” Age : 20 ans Etendue : 6000 km2 – 4 millions Universités : Technion Haifa, Université de Tel Aviv, Université hébraïque de Jérusalem, Weizmann Institue of Science Grands groupes : IBM, Motorola, Intel, Microsoft, Applied Materials, Cisco, Hewlett-Packard, Alcatel-Lucent, GE, Philips, Siemens, Google, Apple… HAÏFA Le « Silicon Wadi » est essentiellement concentré autour des trois principales villes d’Israël : Tel Aviv et Haïfa sur la côte, et Jérusalem. Certaines sociétés qui s’y identifient sont également concentrées à Beer Sheba. bablement eu un effet positif très rapide sur l’économie DYNAMIQUE et l’innovation en Israël. 1924 : fondation du Technion d’Haifa • ’effort global de RD en Israël, qui avec 4,7% du PIB L 1949 : installation d’IBM en 2011 est n°1 mondial. 135 actifs sur 10  000 tra- Années 1960-1970  : installation de Motorola, et d’Intel vaillent dans la RD en Israël contre 85 sur 10 000 aux dans le Parc d’Innovation de Matam, récemment créé Etats-Unis. Années 1990  : Arrivée de Microsoft. Lancement d’une • a commande publique, notamment destinée à la L nouvelle politique d’attractivité fiscale et financière puis défense nationale, qui de l’avis de nombreux experts, installation de Cisco, Hewlett Packard, Alcatel Lucent, contribue fortement à orienter et à financer les GE, Philips entreprises du cluster. Années 2000 : implantation de Siemens et Google • e nombreux instituts de valorisation dont le Technion D Technology Transfert et StarTAU (Tel Aviv University’s ATOUTS Entrepreneurship Center). • es pépinières d’entreprises comme le parc high- D Une excellence universitaire reconnue tech de Matam à Haïfa (200 ha, 8000 actifs) qui associe • Le Technion, ou Israël Institue of Technology, est à start-ups israéliennes et grands groupes américains. l’instar du MIT de Boston, son modèle, une univer- Il offre des débouchés aux étudiants du Technion, sité pluridisciplinaire tournée vers les applications situé à proximité, et des services de qualité  : halte- techniques, notamment celles qui ont vocation à être garderie, banque, bureau de poste, cafétéria, services commercialisée. Le Technion est spécialisé dans les médicaux… secteurs de la défense et de l’informatique mais aussi • e programme Yozma, lancé en 1993, consiste pour L de la médecine, des nanotechnologies, du génie élec- l’Etat à doubler tout investissement privé en ajoutant trique et civil et de la mécanique. Il regroupe 13 000 la moitié du capital réuni et à proposer aux investis- étudiants dont plus de 900 doctorants et plus de 600 seurs privés, en cas de réussite du projet, de racheter chercheurs. Il est cependant loin d’être en situation de à bas prix la part publique. Selon Dan Senor et Saul monopole. Israël compte plusieurs autres établisse- ments d’enseignement supérieur d’excellence comme l’Université de Tel Aviv (30 000 étudiants) ou encore, l’Université hébraïque de Jérusalem et le Weizmann Institue of Science. Il est remarquable que le Tech- nion ait gagné en 2011 l’appel d’offre de la mairie de New York en consortium avec l’Université Cornell pour fonder un cluster similaire sur Roosevelt Island. Le Technion possède également plusieurs bureaux de promotion dans le monde, dont un à Paris. • L’ouverture d’esprit : environ 750000 migrants dont la plupart hautement qualifiés sont entrés en Israël en provenance de l’ex-URSS au début des années 1990. Si cet afflux n’est sans doute pas reproductible, il a pro- 14 I Les Clés de Succès des Grands Clusters Mondiaux I © Paris-Ile de France Capitale Economique - Deloitte 2012
  • 15. Haifa-Tel Aviv Singer, auteurs du livre “Start-up Nation, The Story Cela a notamment engendré plusieurs success stories of Israel’s Economic Miracle” (2009) ce système, qui relativement tôt dans l’histoire du cluster, qui a ensuite équivaut presque à subventionner l’investissement, bénéficié de ces réussites pour gagner en attractivité. a largement facilité l’implantation de grands groupes Par exemple, en 1998, Mirabilis, qui développa le internationaux. protocole ICQ pour des messageries instantanées sur internet, fut rachetée 407 millions de dollars par AOL. • e Programme Entrepreneur in Residence (EIR) du L Plus de 1000 start-ups furent créées entre 1997 et 2001. Technion existe dans plusieurs universités à travers le monde. Au sein du Technion cependant, il est particu- • e nombreuses introductions en bourse  : le cluster D lièrement performant  : des entrepreneurs sont iden- compte tifiés hors du campus universitaire et sont associés à un chercheur qui souhaite développer et valoriser une p lus de sociétés cotées sur le NASDAQ que toute technologie. Ils acquièrent ensemble une partie du l’Europe, la Chine, l’Inde, la Corée du Sud et le Japon capital de la start-up. Avec ce programme, le Technion combinés » (responsable d’un centre de valorisation conforte le rôle des chercheurs et ne tente pas de les de la recherche). transformer en entrepreneurs. • n capital-risque disponible et très actif  : 70 fonds U FAIBLESSES de capital-risque ont investi un maximim d’environ 1,9 milliard de dollars en 2008. Un brain drain, notamment vers les Etats-Unis. • a présence de grands groupes, qui accompagnent les L Etre attentif à la fuite des cerveaux est essentiel : le start-ups et y investissent. Technion met tout en œuvre pour faire revenir ceux P ar exemple le Kinect de Microsoft, une plateforme qui ont passé plusieurs années Outre-Atlantique  » de jeux vidéos qui réagit aux mouvements du corps, (responsable d’un centre de valorisation de la a été créé par une petite entreprise israëlienne à recherche). partir de technologies militaires ». (responsable d’un Une croissance limitée des start-ups, généralement centre de valorisation de la recherche). rachetées très tôt par de grands groupes. Le « Silicon Wadi  » est un cluster récent mais qui étroitement associés au développement d’innovation se distingue par une croissance exceptionnelle. En et aux lancements de nouvelles sociétés. Le cluster effet, même si IBM, Motorola et Intel s’étaient établis a réussi à la fois à attirer les sociétés multinatio- en Israël au cours des quarante première années nales leaders du secteur et à générer une dynamique du pays, c’est essentiellement au cours des années propre par la création massive de start-ups largement quatre-vingt-dix et plus encore, après 1997, lors du tournées vers les marchés internationaux grâce à un boom mondial des « dot.coms » qu’Israël a développé réseau exceptionnellement dense de financeurs. Son un véritable cluster dans les hautes technologies. Il caractère entrepreneurial est fortement identifié par est aujourd’hui encore principalement tourné vers les les Israéliens à leur «  chutzpah  », leur audace voire technologies de l’information et de la communication leur témérité. Ses membres sont ainsi parfaitement (TICs). Ce décollage coïncide avec une forte impulsion conscients que leur cluster réunit la plupart des clés de l’Etat, fondée sur des incitations fiscales et finan- de succès présents dans leur modèle, la « Silicon cières mais aussi sur une stratégie d’arsenal : doter le Valley  », et considèrent le leur comme le second au pays d’un savoir-faire de pointe dans un domaine jugé monde. C’est ainsi qu’est né, non sans humour, le vital pour la défense national. A cette fin, les labora- surnom du cluster, « Silicon Wadi  », Wadi signifiant toires publics et des cadres de l’armée sont souvent l’oued, à la fois vallée et rivière parfois à sec. Les Clés de Succès des Grands Clusters Mondiaux I © Paris-Ile de France Capitale Economique - Deloitte 2012 I 15
  • 16. MUNICH munich, capitale européenne du biotech Age : 40 ans Universités principales : Munich Technical University (TUM), Ludwig-Maximilian University (LMU) Entreprises présentes : 260 Forte présence des PME : plus de 120 Grands groupes : Roche Diagnostics GmBH (Suisse), Glaxo-Smith Kline (GB), Sandoz (Suisse), Daiichi-Sankyo (Japon), General Electric Healthcare (Etats-Unis) Spécialisation du cluster : biotechnologies Munich Nobel de professeurs associés à l’université, la LMU DYNAMIQUE se classe à la 13ème position mondiale de nombre de lauréats Nobel. 1472 : réation de l’Université de Munich (nommée c Ludvig Maximillians Universität en 1802) Elles sont classées « université d’élite » par le gouver- 1972 : implantation à Martinsried (sud-ouest de Munich) nement fédéral d’Allemagne pour la période 2012-2017, de l’Institut Max Planck de biochimie, qui regroupe dans le cadre de «  l’Initiative d’Excellence  » impulsée des instituts préexistants et transférés sur ce site pour promouvoir la recherche, augmenter la coopération pour être mis en réseau. entre disciplines et institutions, et améliorer la visibilité 1989 : arrivée des premières start-ups (Mikrogen en des meilleures universités allemandes à l’international. 1989, MediGene AG en 1994). 1995 : création par le ministère bavarois de l’Econo- A travers cette initiative, elles ont bénéficié de la mie d’un centre de promotion de l’innovation création de : et de la création d’entreprise (Innovations-und - ’école de recherche en neurosciences quantitatives l Gründerzentrum Biotechnologie (IZB) - mini-clusters d’excellence (30 en Allemagne). Les 4 1996 : Munich est sélectionnée parmi les 3 gagnantes du clusters de Munich sont ceux de Physique fonda- concours BioRegio. Elle reçoit à ce titre un soutien mentale, Science en protéine intégrée, Photoniques financier du gouvernement fédéral destiné aux avancés et Nanosystèmes. La LMU dispose d’un start-ups innovantes. budget de 488 millions d’euros. Les hôpitaux présents 1997 : création de la société anonyme BioM AG, plate- sur le site disposent d’un budget propre. forme visant à fédérer les acteurs de RD et du marché • instituts Max Planck spécialisés en médecine et 3 2002 : intégration d’un fond de capital-risque à BioM AG. biologie : biochimie, neurobiologie et psychiatrie 2006 : extension du cluster des biotechnologies à • e centre Helmholtz de recherche sur l’environne- L l’échelle de l’ensemble de la Bavière (pôles de ment et la santé Martinsried à Munich, Ratisbonne, Bayreuth, • cliniques universitaires et 40 hôpitaux 2 Erlangen-Nuremberg, et Wurtzbourg). • incubateurs 2 2010 : le M4 Future Concept (Zukunftskonzept m4) pour • centres nationaux pour la recherche médicale 6 la région de Munich fait partie des gagnants de la possèdent chacun un site à Munich. Leading-Edge Cluster Competition du Ministère de l’Education de la Recherche. Le cluster prend alors le nom de “Munich Biotech Cluster m4” ATOUTS Des centres d’enseignement et de recherche de grande qualité • a Munich Technical University (TUM) dispose de trois L campus différents répartis à Munich et dans les envi- rons, à Garching et Weihenstephant. Créée en 1868, elle compte 31000 étudiants et 9300 enseignants. La TUM est classée 53ème au niveau mondial (ARWU – dit Classement de Shanghai). • a Ludvig Maximilians University (LMU) compte L 50 000 étudiants, dont 15% d’étrangers. Avec 34 Prix 16 I Les Clés de Succès des Grands Clusters Mondiaux I © Paris-Ile de France Capitale Economique - Deloitte 2012
  • 17. MUNICH Ces différentes structures permettent une étroite inte- - es pouvoirs publics réactifs pour les autorisations et D raction entre la recherche académique et l’industrie des les aides. biotechnologies. Leur qualité professorale est reconnue - es aides fédérales qui facilitent l’implantation D dans le monde entier. d’entreprises innovantes. Des campus situés à 20 à 30 minutes de métro du - Une structure de développement et de gouvernance centre-ville. performante : BioM L’Oktoberfest scientifique, aux mêmes dates que - La structure BioM, soutenue par le Land de Bavière et l’Oktoberfest, destinée à attirer les chercheurs de l’Etat fédéral allemand, comporte depuis 2006 : renom au niveau national et international. 1. ioM AG Munich Biotech Development, qui a pour B L e métro est arrivé sur le campus en 2006-2007 et a mission de participer au financement de jeunes représenté une réelle évolution dans la vie du cluster » entreprises locales innovantes notamment grâce à un Directeur de recherche, Munich fond de capital-risque 2. BioM Biotech Cluster Development GmbH, qui a pour mission de : FAIBLESSES - faciliter les transferts de technologies au sein du cluster, en informant notamment sur les • Peu de vie étudiante au sein même du campus. programmes d’aides publics • L’absence d’une marque propre au cluster - d’être un contact unique pour les créateurs d’entre- prises, les journalistes, les élus et les industriels - coordonner des travaux du cluster avec d’autres clusters de biotechs dans le cadre de projets européens Le cluster Biotech de Munich est aujourd’hui - organiser des séminaires, salons professionnels et l’un des leaders européens dans le domaine des congrès scientifiques biotechnologies. Il accueille des entreprises - faire paraître une newsletter (BioM Net news) et être pharmaceutiques, des filiales de grands groupes, très visible sur le web et dans les médias des CRO (Contact Research Organisations) et des PME de biotechnologies. Depuis 15 ans, le cluster Biotech de Munich a connu un essor important, N ous sommes visibles et par conséquent nous n’avons grâce au soutien financier du ministère fédéral de aucun problème pour embaucher ou attirer les gens la Recherche, mais surtout grâce à deux milliards chez nous », Dirigeant d’un centre de RD, Munich d’euros de capitaux privés qui ont permis de financer l’industrie locale des biotechnologies Un environnement favorable aux affaires : et d’encourager la création d’entreprises. Le - ne offre importante en surfaces de bureaux, la 3ème U cluster a pu se développer grâce à l’excellence en Europe. académique et scientifique de Munich, et à sa - n IP office, bureau spécialisé dans la commerciali- U capacité à encourager le transfert technolo- sation et le brevetage des découvertes et produits gique. La coopération entre centres de recherche développés sur tout le cluster de Munich. et entreprises innovantes a été facilitée par la structure BioM, qui donne aussi aux Biotechs de Munich une visibilité notable au niveau national et international. Les Clés de Succès des Grands Clusters Mondiaux I © Paris-Ile de France Capitale Economique - Deloitte 2012 I 17
  • 18. ZURICH Zurich, performante mais discrète Age : 10 ans Etendue : une métropole d’1,5 million d’habitants Universités principales : Université de Zürich, ETH Zürich ZURICH • ’Université des Sciences appliquées de Zurich, avec L DYNAMIQUE 16000 étudiants, est spécialisée en architecture, ingénierie civile, santé, langues, sciences de la vie, 1833 : réation de l’Université de Zurich, située au c psychologie, management et droit. centre-ville • ’Hôpital universitaire de Zurich, le plus grand hôpital L 1959 : création du campus de l’Ecole polytechnique de de Suisse, est situé en centre-ville, à côté des campus Zurich (ETH), en périphérie de la métropole, à de l’Université de Zurich et de l’ETH. Hönggerberg 2000 :lancement du projet « Science City »  : extension • es centres de compétence scientifique de l’ETH et D du campus de Hönggerberg de l’Université de Zürich, par exemple en biologie 2002 : lancement du cluster Life Science Zurich, par systémique : SystemsX.ch, en physiologie des maladies l’ETH et l’Université de Zurich, progressivement métaboliques  : CC-SPMD. Le croisement des savoirs élargi aux entreprises intéressées par des trans- est favorisé par des doubles formations de qualité. ferts de technologies. 3. ’ambition de positionner Zurich comme un cluster de L ATOUTS pointe pour les sciences de la vie 1. Zurich, une métropole attractive en Europe • La marque ombrelle « Life Science Zürich », qui permet de donner une visibilité internationale au • a Suisse, premier pays au monde pour l’immigration L cluster et regroupe ses différents acteurs qualifiée • eux parcs technologiques : D • Une forte attractivité fiscale (TVA à 8%, impôt sur le revenu entre 5 et 25%, sur les sociétés entre 15 et 25%) - e Life Science Park de Schlieren : 31 entreprises dans l le secteur des biotechnologies •U ne place financière de premier ordre - e Technopark : 250 entreprises, 1750 employés l •D euxième ville la plus attractive du monde en termes de qualité de vie (Etude Mercer 2011) 2. Un enseignement supérieur renommé et des centres de recherche de pointe • L’Université de Zurich, avec 25 000 étudiants, est spécialisée en art, droit et économie. (53ème mondiale et 11ème européenne selon le classement de Shanghai, elle compte 12 prix Nobel). • ’Ecole Polytechnique de Zurich, avec 17000 étudiants, L est spécialisée en sciences dures : chimie et physique. Elle est très active en recherche interdisciplinaire portant sur les nanotechnologies, les sciences des matériaux, l’énergie, la bio-ingénierie, etc. (23ème selon le classement de Shanghai, 15ème selon le classement THE. Parmi ses anciens, Albert Einstein). 18 I Les Clés de Succès des Grands Clusters Mondiaux I © Paris-Ile de France Capitale Economique - Deloitte 2012
  • 19. ZURICH • es start-ups créées dans la zone de Zurich et L • Un bâtiment emblématique, le Branco Weiss Infor- spécialement les spin-offs de l’ETH créent plus d’em- mation Science Laboratory, ouvert en 2008 et financé plois, ont un meilleur taux de survie, attirent plus de par le programme « Science City » un laboratoire de financements externes et ont de meilleurs retours recherche en informatique graphique proposant de sur investissement que les autres start-ups suisses. nouveaux outils collaboratifs, certifié « Minergie Eco Standard ». • Des réseaux d’entreprises • Des incubateurs  : Biotech Center Zurich-Schlieren  ; Biotop. faiblesses • Des aides financières importantes pour la création de • Une métropole chère : en 2012 Zurich a remplacé start-ups, telles que celle de la Fondation Nationale Tokyo en tant que ville la plus chère au monde selon des Sciences Suisse (aide à la recherche fondamen- « The Economist ». tale), ou de l’Agence Suisse de Promotion de l’Innova- tion (aide à la mise sur le marché). • Une faible visibilité internationale de la marque « Life Science Zürich » dans les salons internationaux. • Des locaux à loyers modérés dans les laboratoires pour l’amorçage et le décollage. • L’absence des grandes entreprises, notamment pharmaceutiques, localisées à Bâle. • ETH Transfer, qui gère les transferts de technolo- gie, notamment vers des entreprises internationales • Des entreprises relativement peu actives au sein du comme Roche ou IBM. cluster. • The Life Science Zurich Graduate School, qui ras- • La faible taille du campus de Hönggerberg malgré semble plus de 300 professeurs et 900 doctorants, sa distance du centre-ville : il reste trop petit pour un business network, un young scientist center, un accueillir un parc technologique ou des résidences learning center et un centre de communication. universitaires importantes. • L’extension du campus du Hönggerberg de 6000 à • Des fonds de capital-risque et des business angels 12000 étudiants d’ici 2015, avec la construction d’une insuffisamment mobilisés : seules 27% des start-ups ligne de tramway et l’ambition de devenir un quartier de la région ont été financées par eux entre 1998 et « durable » dans le cadre du projet « Science City » 2007 (contre 60% en moyenne au Royaume-Uni). soutenu par la Ville et le Canton de Zurich. La métropole zurichoise comprend deux pôles universitaires scientifiques reconnus dans le monde entier : l’Université de Zürich et l’Ecole polytechnique de Zürich (ETH). Elle a lancé depuis 2000 deux initiatives : Science City, qui a pour objectif l’aménagement immobilier du campus de l’ETH, et une marque ombrelle Life Science Zürich qui regroupe les deux universités, des incubateurs et entend positionner Zurich comme un « hub du savoir » spécialisé en biologie systémique. Le cluster se déploie sur trois campus principaux et plusieurs pôles entrepreneuriaux indépendants. Les Clés de Succès des Grands Clusters Mondiaux I © Paris-Ile de France Capitale Economique - Deloitte 2012 I 19
  • 20. STOCKHOLM Kista, un modèle de gouvernance publique-privée Localisation : district de Stockholm situé au nord-ouest de l’agglomération Etendue : 4 municipalités Grands Groupes : Ericsson, Nokia, IBM. Entreprises : 1100 dans les Technologies de l’Information et de la Communication (TIC) Universités principales : KTH Royal Institute of Technology, Stockholm University + 4 Instituts de recherche Stockholm DYNAMIQUE 1975 : installation d’Ericsson à Kista 1978 : installation d’IBM 1988 : installation du KTH Royal Institute of Technology Deux filiales ont été créées pour la mise en place de 1990 : crise des télécommunications la stratégie décidée par la fondation : 2000 : croissance rapide du marché des TIC et essor du cluster • ista Science City AB (KSC AB) : organisation à but non K lucratif chargée de la stratégie marketing et promo- tionnelle du parc scientifique. Elle a notamment déve- ATOUTS loppé le Réseau Kista Mobile Multimedia, en charge de la communication et de la diffusion des contenus des innovations développées dans le domaine des 1. Une spécialisation dès l’origine dans un secteur de services et applications mobiles innovantes et à haut pointe : les technologies de l’information et de la débit. Ce réseau permet à ses membres d’expérimen- communication ter les dernières innovations dans un environnement Kista compte en son sein des entreprises pionnières réel. de la téléphonie mobile qui se concentrent aujourd’hui • tockholm Innovation Growth AB (STING) : facilite S dans les technologies de l’information et de la le lancement des entreprises du cluster, en propo- communication de demain. sant notamment des services de formation collectifs recherche à Kista est aussi bien publique, avec La et individuels d’aide au développement destinés aux quatre instituts de recherche  : le Swedish Institute entrepreneurs. Elle est financée par des fonds publics of Computer Science, Acreo, FOI et Interactive Insti- et privés. tute, que privée : de grandes entreprises telles que Par ailleurs, le centre de recherche « Wireless@KTH », Ericsson ou Nokia disposent d’un centre de RD sur créé en 2001, est l’un des premiers centres de recherche place. européens dans le domaine des « Systèmes de télépho- nie mobile ». Il met en place des projets de recherche en 2. Une gouvernance fondée sur la coopération des collaboration avec les universités et les industriels. acteurs économiques, académiques et publics et La Fondation est également un acteur majeur du portée par la Fondation Electrum. programme « Vision 2030 » qui définit la stratégie de Son conseil d’administration est composé des diri- Stockholm à l’horizon 2030. Kista doit contribuer à faire geants d’Ericsson, Acreo, IBM, Atrium Ljungberg, de Stockholm une « Smart City » où les TIC sont un PacketFront, KTH et de la ville de Stockholm. La élément clé de l’attractivité et de la qualité environne- Fondation définit les stratégies de développement du mentale de la ville. parc scientifique. Elle favorise la collaboration entre D’autres acteurs comme l’Agence de promotion et la recherche, l’enseignement, le réseau d’entreprises d’investissement de la ville de Stockholm, ainsi que et la ville. Son financement est public : il provient Invest in Sweden Agency ou encore des partenaires de l’Etat et des quatre villes du cluster : Stockholm, académiques participent à la politique globale du cluster Järfälla, Sollentuna et Sundbyberg. et à sa stratégie de communication. 20 I Les Clés de Succès des Grands Clusters Mondiaux I © Paris-Ile de France Capitale Economique - Deloitte 2012