Mondialiser une ETI en respectant les cultures locales
Accélérateur n° 12
1. LACCÉLÉRATEURLE MAGAZINE DE
Jarnias, travaux en hauteur, une entreprise agile
Outdoor Sport Valley, un groupement d’entreprises d’exception
AE75, naissance d’un Groupe
DEVELOPPEMENT ET PERFORMANCE DES PME
Jean-Guy Le Floch,
la fibre bretonne
’
N°12
Découvrez
à l’intérieur
le supplément
WIKANE :
Interview de
Jean-Claude
VOLOT
2. Bienvenue dans la performance
Le métier de Wikane est d’installer les PME dans une croissance
forte et régulière, en agissant de manière synchronisée sur
toutes les fonctions qui participent au développement : stratégie
cohérente, outils financiers adaptés, marketing ambitieux,
commercial structuré, organisation interne adéquate...
Cette démarche, conduite en lien étroit avec le dirigeant, suppose
une réflexion stratégique de haut niveau et une mise en œuvre
opérationnelle rigoureuse, pilotées avec inspiration et talent.
Elle est portée par des consultants de haute volée, capables de
susciter la confiance des dirigeants et de mobiliser les énergies.
Pour les entreprises clientes, les bénéfices sont tangibles :
enrichissement du portefeuille clients, croissance supérieure à
celle du marché, rentabilité accrue, valorisation de la société.
Wikane regroupe 30 bureaux
en France et à l’étranger.
STRATÉGIE
FINANCE
MARKETING
COMMERCIAL
ORGANISATION
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3. Les Européens parlent
aux Européens
ÉDITO 3
e défi de l’internationalisation s’impose inexorablement dans
les métiers de service et de conseil. Nous devons passer
de l'international au multinational et abandonner le classique
modèle de “l'export”.
Dans cet esprit, Wikane a entrepris d’installer, dans chaque pays
limitrophe de la France, des binômes-clés de stratèges capables de
produire localement l'ensemble des process de nos solutions. Les
masters consultants en charge de ce déploiement implantent des
organisations complètes capables d’apporter à un client local, avec
des exigences locales, la réponse qu'il attend dans sa langue et
sa culture.
Pourquoi une telle évolution ? Parce qu’une grande marque européenne
de conseil ne peut pas, aujourd’hui, buter sur les frontières. Elle doit
passer le Rhin, les Alpes et les Pyrénées dans les deux sens. Les
échanges internationaux se font en grande majorité avec les pays
voisins, il est nécessaire de prendre en compte le caractère de plus en
plus multinational des problématiques de nos clients.
Et pour les accompagner efficacement, il ne suffit plus de posséder
un bureau commercial à Londres ou à Munich, ou de s’appuyer sur
un partenaire fédéré par un label hâtivement forgé. Il faut être à la fois
parfaitement multilingue et multiculturel, mais aussi multidisciplinaire.
Nous sommes en train de réussir ce pari de l’internationalisation ! Il y a
une place de leader à prendre dans ce domaine car peu d’acteurs du
marché y sont vraiment parvenus. Wikane est déjà “la seule structure de
conseil réellement européenne, portée par des indépendants”.
Nous avons tous les atouts pour devenir une marque forte et
inspirée. Une structure réellement européenne organisée par régions
transfrontalières.
L’équipe Wikane
Jean-Guy Le Floch,
la fibre bretonne
Malartre, transmission
familiale
Le cabinet AE 75, leader des
économistes de
la construction
Clem Industrie, la confiance
retrouvée
Kabelec entre en
développement
Brèves
Tecmatel change
de braquet
Groupe Jarnias,
le “savoir-faire” en altitude
Gérard Lissorgues, Président
de la CCI de Seine-Saint-
Denis
Rivacom et Wikane Events
associent leurs compétences
Sato et associés : doubler
le chiffre d’affaires
Brèves
Pedretti, une histoire
de famille
OSV, structure et territoire
d’exception
Wikane : objectif export
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En couverture : Jean-Guy Le Floch,
P-DG d’Armor-Lux
L’Accélérateur est édité
à 30 000 exemplaires
par la société WIKANE,
au capital de 385 000 euros
968 route d’Angon - 74290 Talloires
Tél. : 04 50 51 97 21
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Directeur de publication :
Michel Courtois
Direction artistique :
The Creative Factory
Rédaction : Agence Rivacom
Photodecouverture:DR
L
4. Photo:CréditDidierTruffaut
PAROLE D’EXPERT 4//5
La fibre bretonne
Jean-Guy Le Floch, PDG d’Armor-Lux
Jean-Guy Le Floch est à la tête d’Armor-Lux depuis 1994. L’ancien bras droit de Yannick Bolloré a
réussi à imposer sa marque rayée dans toute la France, contre vents et tempêtes. Aujourd’hui symbole
du Made In France, Armor-Lux et son patron voient plus loin, pourquoi ne pas trouver une vedette
américaine pour son vêtement armoricain ?
Après avoir travaillé pendant 15 ans avec
Yannick Bolloré, vous avez décidé de reprendre
Armor-Lux. Quel a été le moteur de votre
décision ?
Il y avait deux raisons essentielles : la première,
c’était de devenir entrepreneur. Comme dit le
proverbe célèbre : il vaut mieux être le premier dans
son village que le second de Rome. Je souhaitais
m’émanciper et devenir dirigeant d’entreprise.
La seconde raison, c’était le retour en Bretagne.
À 40 ans, il était indispensable pour moi de revenir
aux sources. Je ne voulais pas finir ma carrière
à Paris.
Quel était le paysage du textile breton
à l’époque ?
Il existait une tradition textile relative aux vêtements
marins. Il y avait plusieurs marques comme
Le Glazik, Le Minor, Guy Cotten, Capitaine Corsaire,
Saint James ou encore Dolmen qui vient de
disparaître. Le paysage textile était assez dense.
Depuis, c’est l’hécatombe. En Bretagne, il reste Guy
Cotten et Armor-Lux. La mondialisation a détruit
le paysage.
Justement, comment se fait-il qu’Armor-Lux ait
réussi à résister à cette évolution ?
Nous fabriquons des vêtements de qualité qui n’ont
jamais déçu le consommateur. C’est la raison
fondamentale, mais pas la seule. Notre réussite est
également le fruit de la grande cohésion sociale
qui existe dans l’entreprise. Depuis le début des
années 80, il n’y a jamais eu de plan social ou de
licenciements. Tout le monde est solidaire, tout le
monde se bat pour avancer. Et puis il y a la notoriété
de la marque qui est ancrée, depuis 1938, dans le
cœur de tous les Bretons et de tous ceux qui aiment
la mer. On essaie de la déployer sur toute la France
et maintenant à l’export. Sans ses gènes,
synonymes de Bretagne et de qualité, il n’y aurait
sans doute plus d’entreprise aujourd’hui.
Votre modèle économique repose sur un
partage de production entre des pays étrangers
à bas coûts et vos trois usines françaises.
Est-ce un modèle aujourd’hui obligatoire pour
résister à la mondialisation ?
Une production à 100 % française n’est plus
possible car il y a des pans entiers du textile qui
ont disparu en amont. Je pense à la filature, à
l’ennoblissement (N.D.L.R., le traitement des tissus)
ou encore le laminage textile. Il faut donc s’adapter.
5. Armor-Lux est devenue une entreprise
emblématique du Made in France.
Avec la mondialisation et le déclin économique
de notre pays, le Made in France est-il encore
un concept porteur ?
Oui. Il y a des pays qui n’achètent que du Made In
France, en particulier le Japon. Celui qui n’a pas
d’usine en France peut difficilement aujourd’hui
vendre au Japon. C’est donc un avantage pour nous
d’avoir trois usines complètement intégrées dans
notre pays. De même, le Made in France se porte
également très bien sur le territoire national. Je dirais
même que c’est devenu un handicap de ne
pas fabriquer en France. Le consommateur est
très regardant sur les étiquettes. Cette exigence
nous oblige par exemple à recruter ou à former
des opératrices de confection pour nos usines
françaises. Aujourd’hui, elles représentent
100 emplois répartis entre Quimper et Troyes.
Armor-Lux a multiplié les ouvertures de
magasins en France. Aviez-vous un problème
de réseau de distribution ?
Lorsque nous avons repris l’entreprise, c’était avant
tout une usine qui vendait à des indépendants. Elle
n’avait pas sa propre distribution. L’équilibre était
fragile. Nous avons donc décidé d’ouvrir des points
de vente, il y en a 60 aujourd’hui, qui peuvent à eux
seuls faire tourner les usines.
À l’étranger, où se situent potentiellement les
nouveaux marchés pour Armor-Lux ?
Nous avons plusieurs cibles privilégiées pour
le développement à l’export : il y a le Japon donc,
qui adore la rayure. On peut également citer
l’Allemagne dont le climat est parfaitement adapté
au caractère assez chaud et durable des vêtements
que nous fabriquons. Ensuite, il y a le continent
nord-américain. Nous avons ouvert une boutique à
New-York, la première à l’étranger, qui fonctionne
très bien. Nous allons continuer à travailler pour que
la rayure devienne là-bas aussi un must-have.
Il nous faudrait sans doute deux ou trois grandes
stars américaines pour faire d’Armor-Lux la référence
du vêtement rayé. Quant au Canada francophone,
notre développement est également intéressant.
Enfin, il y a deux secteurs qui nous intéressent : la
Scandinavie, qui est très fan des vêtements marins,
et la Turquie. Ce pays maritime a une densité de
bateaux de plaisance qui équivaut à celle de
la France. C’est notre gros objectif pour 2015-2016.
Vous avez perdu cette année un gros marché
de vêtements professionnels pour la police,
remporté par le puissant groupe GDF-SUEZ.
Y voyez-vous une foire à la concurrence
déloyale ?
Nous étions quatre PME associées pour assumer ce
marché pendant 5 ans (2008-2013) et nous avons
parfaitement rempli notre tâche.
Quand il s’est agi de renouveler le contrat, nous
nous sommes retrouvés face à GDF-SUEZ, et ses
100 milliards d’euros de chiffre d’affaires, qui
n’avait jamais fabriqué un seul vêtement ! Nous
avons trouvé cela parfaitement déloyal. Nous avons
d’ailleurs déposé un recours devant le Tribunal
administratif de Paris.
On parle souvent des lourds handicaps
géographiques dont souffre la pointe bretonne.
Comment donner envie à des chefs
d’entreprise de venir s’installer dans
le Finistère ?
C’est vrai, nous avons quelques handicaps. Pour
rejoindre Paris, le train et la voiture prennent
beaucoup de temps. Quant à l’avion, c’est assez
cher. Mais d’un autre côté, nous avons des atouts
extraordinaires : le cadre de vie et le courage
enviable des ouvriers qui travaillent dans nos usines.
Pour la petite histoire, nous avons recruté il y a six
mois une jeune femme qui parle 5 langues, venue
de Marseille, où elle occupait un très gros poste. Elle
a voulu s’installer dans le Finistère pour fuir les
grandes villes. Nous voyons de plus en plus de CV
de ce type car les gens cherchent, en plus d’un
emploi, un environnement sain. Et ça, le Finistère
peut l’offrir.
Photo:CréditDidierTruffaut
6. PAROLE D’EXPERT 6
Les 35 heures font actuellement l’objet de
remises en cause. Pensez-vous qu’il faille les
abroger pour redonner de la flexibilité et de
la compétitivité aux entreprises françaises ?
Ma réponse est claire : les 35 heures ont été
une énorme hérésie pour l’industrie manufacturière
française. Il est urgent d’annuler cette mesure si l’on
veut redresser l’industrie française. J’insiste : pour
le textile, cette loi a été dramatique. Les coûts ont
augmenté de 11 %. Résultat : cela a détruit plus de
50 000 emplois en France en l’espace de 5 ans, de
1998 à 2003.
Le CICE (crédit d’impôt pour la compétitivité et
l’emploi) est boudé par certaines PME qui ne le
demandent pas par crainte de contrôle fiscal,
comme ce fut le cas avec le crédit recherche.
Que pensez-vous du dispositif ?
Le CICE est une mesure exceptionnelle et,
contrairement au crédit recherche, il n’est pas
soumis à des tas de conditions qui font l’objet de
contrôles fiscaux permanents. C’est une aide pour
réduire le coût du travail. Il faut vraiment que tous
les patrons de PME en profitent et le partagent entre
investissement, baisse des prix et augmentation
des salaires nets. Ceux qui ont des doutes doivent
vraiment regarder les textes de près ou se faire aider
pour les comprendre !
Vous avez la réputation d’être un chef
d’entreprise proche de ses salariés. Mais n’y
a-t-il pas une incompatibilité entre les mots
“gentil” et “patron” ?
Les patrons sont rarement méchants. Au contraire
je crois que les patrons sont gentils, voire très
gentils avec leurs salariés. Il faut enlever l’image du
patron voyou. Le Premier Ministre fait de gros efforts
pour améliorer l’image des patrons.
C’est important. Je pense qu’il a également compris
que c’est dans les entreprises que les richesses sont
créées en France, et pas dans les administrations.
Une des raisons qui expliquent vos bons
rapports avec vos salariés vient peut-être
du fait qu’Armor-Lux fait un gros travail de
formation ?
Peut-être. Depuis dix ans, plus de 200 personnes
ont été formées chez Armor-Lux, y compris des
opératrices de confection qui sont devenues agents
de maîtrise, modélistes, stylistes, vendeuses ou
responsables de magasins. Ce sont de vraies
reconversions, de vraies évolutions professionnelles
dans un secteur qui était fragile. On mise beaucoup
sur la formation. Notre budget sur ce poste équivaut
d’ailleurs au double de ce que la loi prévoit.
Vous arrivez à un âge où l’on peut
raisonnablement penser à passer le relais.
Avez-vous envisagé la succession ?
Avec Michel Guéguen (N.D.L.R., l’ami d’enfance
avec qui il a repris Armor-Lux), nous avons tous
les deux passé les 60 ans. Il nous faut donc
commencer à réfléchir. Trois de nos enfants
travaillent dans l’entreprise. Nous espérons bien
qu’un jour ils pourront, les uns et les autres, prendre
la suite dans un métier où il faut se battre tous les
jours. Mais ça, ils s’en aperçoivent déjà.
Le magazine anglais The Economist a
caricaturé Barack Obama avec un tricot rayé
pour critiquer son manque de maîtrise
budgétaire, cela vous inspire quoi ?
Barack Obama porte un tricot rayé, c’est pour nous
le début de la gloire aux États-Unis. Le président
américain est peut-être la vedette que l’on cherchait
(rires). Mais cette couverture, avec Barack Obama
arborant en plus béret et baguette, avait pour but de
le faire ressembler à un président français qui
conduit son pays vers des dérives financières et
budgétaires. Je préférerais donc trouver une
vraie star hollywoodienne afin que le rayé
devienne un vecteur de mode française et non pas
la caricature de la mauvaise gestion budgétaire
d’un pays.
Dates clés
1938 : Création des Bonneteries d’Armor. L’entreprise produit
des sous-vêtements de grande qualité sous la marque Armor-Lux
1994 : Jean-Guy Le Floch rachète Armor-Lux avec son ami d’enfance
Michel Guéguen
2000 : Les grandes inondations détruisent l’usine au centre-ville de Quimper
2004 : Mise en service d’une nouvelle usine de production et de logistique
sur les hauteurs de Quimper
Mai 2014 : Dernière ouverture en date d’un magasin Armor-Lux à Deauville
Photo:CréditDidierTruffaut
Photo:CréditDidierTruffaut
7. TRAJECTOIRE 7
Tout sur la qualité du produit, mais rien pour
développer les ventes ! C’est, en résumé, l’histoire
de Malartre, une fabrique de quenelles créée en
1947, qui peinait à s’inscrire dans un développement
économique du XXIe
siècle. L’arrivée de Lionel
Grollemund, mari de la fille cadette, a permis de
rebattre les cartes. Aujourd’hui le patrimoine a été
redistribué, les divergences se sont gommées. Mais
le choc a été rude.
Issus de la grande distribution, Lionel Grollemund
et son épouse Julie Allard (ex de Disneyland
Paris), avaient de grands objectifs pour l’avenir de
l’entreprise. Pour Gilbert et Andrée Allard, les
héritiers de Paul et Magdeleine Malartre, il s’agissait
d’un choc des cultures. Ils prônaient, avec leur fille
aînée Caroline, un artisanat de qualité, sans prise de
risque pour préserver le patrimoine ; Julie et Lionel
aspiraient, eux, au développement et à la conquête
des marchés. “Nous avions une pépite, il fallait
la faire jaillir” insiste Lionel.
Il a donc fallu lisser les divergences. L’occasion a été
saisie lors de la transmission d’entreprise des
parents Allard vers leurs deux filles. Le statut choisi,
la SAS (Société par Actions Simplifiées), laisse une
grande souplesse aux associés. Lionel Grollemund
a ainsi racheté un tiers de l’entreprise, sa femme
Julie en a reçu un tiers en donation, et la holding
familiale (parents Allard et Caroline) forme le
troisième tiers. Dans le même temps, les activités
ont été scindées en 2 sociétés : Maison Malartre
pour la production sous la responsabilité de Lionel,
et Malartre-Allard pour la Maison des Halles
(boutique et restaurant) sous l’autorité de Caroline.
“Il fallait que personne ne soit brimé” souligne
le gendre.
Opération réussie ! D’autant que l’entrée au capital
(à hauteur de 1 M€) d’Audacia, un investisseur
“non agressif qui laisse la gouvernance et sort au
bout de 5 ans”, a décidé les banquiers jusqu’alors
frileux, à accompagner le développement… et
a rallié toute la famille au projet.
La marque portée par les boutiques
L’entreprise a désormais “les moyens de ses
ambitions”. Elle peut faire face aux besoins de
trésorerie, investir dans les ateliers, et travailler à
la visibilité de sa marque. Pour commencer, Lionel
Grollemund a rééquilibré les ventes, notamment vers
la grande distribution, auparavant concentrées sur
un seul client. Le jeune couple mise aussi sur le
déploiement de boutiques de marque pour étendre
la notoriété de Malartre. “Nous voulons devenir une
marque lyonnaise distribuée dans toute la France
voire à l’export. Pour l’asseoir, nous allons affiner et
déployer le concept que nous avons créé dans
la boutique installée en 2012 dans la presqu’île
de Lyon et qui plaît beaucoup” avance le dirigeant.
Ouvertures projetées : Paris (2 boutiques), Annecy,
le sud-est de la France, voire Londres et Berlin.
Malartre, une transmission
pour pérenniser et
développer l’entrepriseComment faire évoluer une petite conserverie familiale vers le statut de PME à visées
exportatrices ? C’est le challenge qu’a voulu relever Lionel Grollemund, devenu
Président de l’entreprise en avril 2014.
Photo:DR
Photo:DR
Lionel Grollemund à droite et son épouse
Julie Allard
“Nous voulons devenir
une marque lyonnaise
distribuée dans toute
la France voire à
l’export."
8. LEUR PROJET 8
Avec une équipe de 35 collaborateurs
intervenant sur toute la France,
le cabinet AE 75 est un leader des
économistes de la construction
indépendants : un métier exigeant
des compétences pointues dans
de nombreux domaines - conception,
r é g l e m e n t a t i o n , t e c h n i q u e ,
management - et dont Joseph Chafey,
son Président, définit les deux axes
de travail, de la genèse d'un projet à
sa livraison : d'une part l'élaboration
et la gestion d'un budget, d'autre
part la description et la prescription
des ouvrages. Pour le premier, AE 75
contribue à définir un budget en
adéquation avec un projet et son
programme, puis, sa faisabilité étant
avérée, reste garant de cet équilibre
tout au long de l'évolution du projet
en le maintenant dans ses rails
économiques ; pour le second,
il conçoit les cahiers des charges
préalables aux appels d'offres,
analyse et sélectionne les offres reçues, puis assure
le suivi de gestion financière du chantier en vérifiant
le respect des engagements pris. “Nous pouvons
traiter de A à Z des dossiers de grande envergure,
mais également intervenir à la demande de tout
donneur d'ordre, à tout moment de la vie d'un
projet : nous sommes fréquemment mandatés pour
expertise sur un sujet précis, en amont ou en cours
de chantier, et pour arbitrage lors des décomptes
finaux”.
La maîtrise de projets de toute nature
Institutionnels privés, hôtels, tours de bureaux,
centres commerciaux, ministères, collectivités
locales, hôpitaux, piscines, musées et cabinets
d'architecture figurent au nombre des clients
d'AE 75, qui gère chaque année près de 80 dossiers,
de l'étude de faisabilité à la livraison. Les petites
opérations emblématiques - telles la rénovation de
la Salle Pleyel à Paris ou la muséographie du
MUCEM à Marseille - y côtoient des chantiers
prestigieux comme celui de la “Samaritaine” dont
les bâtiments doivent accueillir hôtel, galerie
commerciale, bureaux, crèche et logements sociaux.
“Nous n'hésitons pas à nous investir dans des
projets atypiques ou complexes : pour le grand
projet de Tour-Phare à La Défense notamment, nous
avons fait toutes les études en collaboration avec
une équipe d'architectes américains ; s'il a été
abandonné à la pré-signature d'un marché, il s'est
avéré des plus enrichissants pour nous en termes
d'expérience”.
D'autres voies de développement à l'étude
C'est lors d'une conférence que Joseph Chafey
découvre Wikane : “L'Accélérateur de Croissance a
pris tout son sens pour moi, car j'étais en pleine
réflexion sur nos potentiels de développement, et à
la veille du rachat des parts de mes deux associés
fondateurs. Jean-Philippe Azéma et Didier Merland,
les consultants Wikane qui m'ont assisté avec
compétence et efficacité dans ce rachat, m'aident
désormais à consolider des concepts encore
informels et à élaborer un véritable projet
d'entreprise”. Différentes voies sont actuellement
à l'étude, notamment la création d'un Groupe aux
filiales spécialisées dans des métiers associés, et
celle d'une société à vocation internationale pour
l'accueil d'investisseurs et d'architectes étrangers
en France…
Le cabinet AE 75,
leader des économistes
de la construction
Né en 2008 du rapprochement des sociétés AEI et Économie 95, AE 75 est le plus
important cabinet parisien d'économistes de la construction, un métier méconnu,
conçu pour sécuriser toutes les composantes budgétaires et techniques d'un projet,
et dont il maîtrise toutes les exigences : désireux d'élargir encore le champ de
ses compétences, il étudie aujourd'hui de nouvelles voies de développement…
Photo:DR
Photo:DR
Joseph Chafey,
Président d'AE 75
Joseph Chafey et toute l'équipe de Beaugrenelle
9. TRAJECTOIRE 9
Spécialisée dans la mécanique industrielle de
précision, Clem Industrie démarre son activité dans
un hall en location, avec 2 opérateurs de production
et une machine de tournage. Elle connaît un
développement rapide, se dote en 2003 d'un
bâtiment propre et de nouveaux matériels. “Nous
avons bénéficié d'un bouche-à-oreille positif, lié à
la qualité de notre production et à la rapidité de
nos délais”, précise Michèle Ohresser, créatrice et
gérante de l'entreprise. En 2005, Clem Industrie
obtient la certification ISO 9001, qui lui ouvre de
nouveaux marchés : Régis, fils et associé de
Michèle Ohresser, intègre l'entreprise en 2006, puis
rejoint le bureau méthodes créé l'année suivante,
après recrutement de l'ingénieur en Génie
Mécanique Patrick Zimmermann pour optimiser la
gestion de la production.
Une crise aux effets brutaux
“Dès novembre 2008, nous avons subi les effets de
la crise économique, avec une diminution brutale
des commandes, et nous avons dû prendre les
décisions difficiles qu'elle imposait”, déplore
Michèle Ohresser. L'entreprise, qui travaillait en 3x8,
arrête progressivement le travail en équipes puis
recourt au chômage partiel, renégocie tous ses
contrats et œuvre à réduire ses charges avant d'être
contrainte, début 2010, à se séparer d’un tiers de
ses salariés. Des efforts qui vont lui permettre le
retour à une situation supportable les deux années
suivantes : “Notre situation financière restait très
tendue, et je pensais ne plus avoir le moindre levier
d'action ; en mai 2013, j'ai décidé de faire appel à
Wikane : Armelle Bonnet m'a rencontrée, interrogée
et redonné courage…”
Un accompagnement “sur mesure” efficace
S’en suivra un accompagnement de Wikane “sur
mesure”, pendant 12 mois, dans les domaines
financier et commercial : augmentation du capital,
mise en place d'affacturage, changement de
partenaire financier et, surtout, mise en place d'une
organisation commerciale dont Régis Ohresser est
désormais le pivot, avec foisonnement des clients
existants, détection et prospection de nouveaux
clients.
Des mesures qui seront rapidement suivies d'effets,
comme en témoigne la croissance d'activité
régulière de Clem Industrie depuis janvier 2014 :
outre une progression de 28 % du CA en 6 mois,
elles ont notamment permis un retour au travail en
2x8, l'achat d'une nouvelle machine et l'embauche
d'un responsable de production.
Une nouvelle projection dans l'avenir
Pour Clem Industrie, se projeter dans l'avenir est à
nouveau possible : “Nous envisageons aujourd'hui
la possibilité d'une croissance externe, par rachat ou
partenariat avec une PME travaillant dans un
domaine complémentaire du nôtre”, souligne Régis
Ohresser, “notre développement devrait passer par
la mise en place de nouvelles méthodes d'usinage
- la robotisation, notamment - ou la spécialisation
dans une production spécifique”. Deux créations de
postes sont également en projet, dont celui d'un
contrôleur qualité qu'occupera Thomas Ohresser,
frère de Régis. La relève est bien assurée…
Clem Industrie :
la confiance retrouvée
Entreprise familiale créée en 2001, Clem Industrie va
connaître une ascension rapide de son activité, jusqu'à la crise
économique de 2008 : suivront pour elle cinq années d'une
“bataille” éprouvante, qui va lui permettre de rester en place
avant de retrouver confiance en l'avenir…
Photo:DR
Michèle Ohresser, Gérante de l'entreprise, et ses deux fils, Régis et Thomas
10. TRAJECTOIRE 10
Il y a deux ans, Émilie Rabieczynski, la fille du
créateur, a rejoint son père et pris la direction
générale de l’affaire. Une vraie surprise ! La jeune
femme titulaire d’un DESS de muséologie du
patrimoine scientifique et technique se destinait à
un tout autre parcours ! Mais déçue par le milieu
dans lequel elle évolue, elle lance un jour à son père
“c’est ton métier que j’aurais dû choisir”.
Chiche !... L’idée fait son chemin. Après un parcours
de formation de 2 ans (notamment l’École des
Managers) Émilie Rabieczynski entre à Kabelec.
“Jusque-là, raconte-t-elle, l’entreprise n’avait vécu
que d’opportunités. Elle avait été créée par mon
père pour répondre à la demande d’un client suisse
qui assurait 100 % du chiffre d’affaires. Ensuite elle
s’est développée par le bouche-à-oreille. La société
vivait bien, était rentable, mais n’avait pas de
politique commerciale”. Un modus operandi qui
a ses limites, surtout en temps de crise. Dès son
arrivée la jeune femme annonce son “envie d’entrer
en développement”.
Premier acte, pour augmenter le chiffre d’affaires
et élargir les champs de compétence, l’entreprise
emménage dans un nouveau bâtiment, toujours
dans le Haut-Rhin, à Aspach-le-Haut… avec une
réserve foncière qui permettra de doubler la
production. Puis la directrice met la qualité
de l’entreprise aux normes. “Nous suivions les
recommandations de la norme ISO 9001 mais
n’avions pas passé la certification”. Fin 2013,
c’est chose faite… avec les certifications 14001
(environnement), et 18001 (sécurité), qu’elle
considère comme des arguments concurrentiels.
Puis Émilie Rabieczynski s’attaque à la nouvelle
politique commerciale. Elle se réserve les contacts
avec les clients existants et embauche un
professionnel pour développer la prospection. Une
prospection locale des deux côtés de la frontière. Le
profil du commercial est clair : bilingue et biculturel
France – Allemagne.
Désormais, le Suisse Endress Hauser ne représente
plus que 35 % du chiffre d’affaires et l’entreprise
compte une trentaine de clients actifs. L’objectif est
de faire passer, en 4 ans, le chiffre d’affaires de
1,70 M € (dont 40 % à l’export essentiellement vers
la Suisse) à 4 M € (dont environ 30 % réalisés en
Allemagne). “Pour nous, l’Allemagne est une relation
de proximité. Nous allons où le travail est” conclut
la Directrice Générale.
A Aspach-le-Haut,
Kabelec “entre
en développement”
Créée en 2000 par Philippe Rosfelder, l’entreprise Kabelec
(câbles en petites et moyennes séries à haute valeur
ajoutée), allait devoir un jour ou l’autre se poser la question
de sa pérennité. Elle n’en a pas eu le temps !
Photo:DR
Émilie Rabieczynski, Directrice Générale, et son père, Philippe Rosfelder,
fondateur de l'entreprise
11. Fruit d'un projet formé par les villes de Metz et de
Saarbrücken et d'un partenariat réunissant la CCI de
Moselle, l'IHK de Saarland, le Conseil Régional de
Lorraine, le Ministère de l'Économie du Land de
Sarre et Batigère, le WTC Metz-Saarbrücken fête
ses 25 ans cette année.
Présentant la particularité unique en France d'être
transfrontalier et rattaché à deux villes de pays
différents, il est l'un des maillons du vaste réseau
d'échanges formé par la WTCA*, qui rassemble
330 centres d'affaires à travers le monde, dont
13 dans l'Hexagone. Il compte 130 adhérents
- PME-PMI, groupes industriels, institutionnels -,
auxquels il offre les traditionnels services de
location immobilière et domiciliation, mais aussi
toutes les occasions de mutualiser leur expérience
et de rencontrer des partenaires potentiels,
notamment en Allemagne, Belgique et Luxembourg.
“Sur le territoire lorrain, le rôle du WTC Metz-
Saarbrücken est de tisser et maintenir un contact
étroit entre les acteurs économiques, afin de
concevoir l'ensemble des outils et opportunités en
un même lieu et concourir à leur développement”,
souligne Jean Toniolo, son directeur, “il est à ce titre
un véritable “facilitateur” d'affaires”. Un qualificatif
d’autant plus aisé que le WTC Metz-Saarbrücken
est décliné en 3 clubs internes : “Club N-Tech”
et “Défi Export Lorraine” - dédiés l'un aux
nouvelles technologies, l'autre au développement
international - proposant tous deux visites
d'entreprises, conférences ou réunions thématiques
avec des intervenants de toutes spécialités et
nationalités, mais aussi “Lorraine International
Mobilité”, mission ouvrant aux adhérents
l'ensemble des services nécessaires pour réussir
l'installation dans la région de leurs salariés français
ou étrangers.
Adhérent actif du WTC Metz-Saarbrücken, Wikane
est notamment représenté dans le bureau de “Défi
Export Lorraine” par l'un de ses consultants,
Axel Schwindling, auquel le centre d’affaires
transfrontalier a donné cette année carte blanche
pour une passionnante série de “Matins Experts”…
* World Trade Center Association
Le World Trade Center
Metz-Saarbrücken,“facilitateur” d'affaires
BREVES 11
Créée fin 2003, l'association APIA* consacre son
activité à l’amélioration des systèmes de
gouvernance des PME : composée de dirigeants et
d'entrepreneurs, elle a pour vocation de promouvoir
la fonction d’administrateur indépendant au sein des
conseils d'administration, et de fournir à leurs
membres les moyens de se parfaire,
au travers d'échanges réguliers et d'un
approfondissement permanent des
règles et pratiques. Conjuguant les
fonctions de contrôleur et de stratège,
l’administrateur indépendant garantit
l’objectivité de l’information, tout en
mettant au service de l'entreprise les
acquis de son expérience et le regard extérieur qu'il
porte sur sa stratégie : actuellement, les ETI font
souvent appel à ses compétences, et les PME s’y
intéressent de près.
Animés par les mêmes préoccupations et
intervenant auprès du même type d’entreprises,
Wikane et APIA ne pouvaient que se rapprocher, leurs
différences en termes de méthodes s'avérant
complémentaires : l'une d'elle est d'ordre temporel,
l’administrateur travaillant sur le long terme quand
le consultant Wikane est souvent amené à
rechercher des résultats rapides ; l'autre est relative
aux modes d'action, l’administrateur œuvrant à
approfondir les questions, de façon impartiale, pour
conduire le dirigeant à prendre ses propres
décisions, quand le consultant Wikane émet
des recommandations directes, voire participe
concrètement à leur déploiement au sein de
l’entreprise.
Effectif depuis le début 2014, le partenariat
APIA-Wikane n’exclut aucune forme de
collaboration, comme en témoigne la récente
candidature d'un consultant Wikane auprès d'APIA,
en Alsace, qui va lui permettre de concrétiser à titre
personnel une complémentarité prometteuse…
* Administrateurs Professionnels Indépendants Associés
APIA et Wikane désormais
partenaires
Photo:DR
Photo:DR
Le centre d'affaires
WTC Metz-Saarbrücken
L'équipe du WTC de Metz-Saarbrü̈cken
12. TRAJECTOIRE 12
En 1990, alors qu'il est salarié chez
un distributeur du géant de l'adhésif
3M, Hervé Abitbol crée TECMATEL
pour répondre à une demande de
découpe faite par l'un de ses clients
et refusée par son employeur : “J'ai
travaillé seul pendant 2 ans, en sous-
traitant la partie fabrication, avant
d'investir dans une machine de
production pour être plus autonome”.
Il embauche son premier opérateur
en 1993, puis achète de nouveaux
matériels, recrute de nouveaux salariés,
et fait construire au Technoparc de
Poissy un site industriel où il déménage son
entreprise en 2005.
En 2011, il rachète la société AREMIAG, son
sous-traitant pour la fabrication d'étiquettes
adhésives ; l'année suivante, il crée à New-York un
atelier de production à la demande d'un de ses
clients, et ouvre 2 bureaux en France, à Lyon et à
Toulouse. Les bâtiments de Poissy étant devenus
trop étroits, il fait construire à Élancourt une nouvelle
structure où TECMATEL s'installe en 2013, avec un
effectif de 18 personnes et 24 machines produisant
chaque année près de 700 millions de pièces.
Des produits toujours plus performants
Spécialiste de la transformation et de la découpe
d'adhésifs techniques, TECMATEL compte
600 clients actifs, dont les plus grands noms de
l'aéronautique, du matériel médical, de l'automobile,
de l'électronique et de la téléphonie mobile.
“Réalisés “sur mesure” à partir d'un cahier des
charges, ces adhésifs permettent l'assemblage de
pièces de toutes tailles et de toute nature : toujours
plus performants, ils peuvent résister à une force
d'arrachement de 7 kg par cm2
, à des conditions
climatiques extrêmes ou des températures de 800°”,
précise Hervé Abitbol. “Nous avons mis au point
cette année l'une de nos plus belles pièces : conçue
par l'un de nos clients - qui a déposé pour elle
un brevet à l'international -, elle est dotée d'un filtre
hydrophobe et permet la fixation du haut-parleur
sur un téléphone portable totalement étanche.
Nos savoir-faire nous permettent de satisfaire une
demande de produits de plus en plus sophistiqués,
sur un marché en progression de 5 % par an.”
Un accompagnement fructueux
Lors du Salon de l'Industrie 2013, Hervé Abitbol
rencontre un conseiller de la CCI, qui s'intéresse
à son parcours : “Il m'a informé que Tecmatel
pouvait prétendre à une subvention PM'Up - aide
au développement accordée par la région Île-de
France - et que l'assistance d'un consultant Wikane
nous serait précieuse pour le montage du dossier.
J'ai contacté Jean-Philippe Azéma, qui nous a aidés
à obtenir cette subvention et qui nous accompagne
depuis : améliorer nos outils de communication,
optimiser l'utilisation de nos ressources internes,
fixer de nouveaux objectifs de développement sont
quelques-unes des pistes que nous explorons
ensemble.
La reconstruction de notre service commercial,
dégradé l'an dernier, est notre priorité : Wikane
va nous assister dans notre recrutement pour
les deux postes à pourvoir et nous accompagner
dans l'organisation d'une structure encore plus
performante...”.
Tecmatel : l'expert de
l'adhésif industriel
change de braquet
Expert en matière de transformation d'adhésifs industriels,
TECMATEL se développe en permanence depuis sa création :
en phase avec l'évolution des matériaux et des technologies,
capable de satisfaire les demandes les plus exigeantes,
l'entreprise poursuit l'optimisation de ses outils et ressources
internes sur un marché en constante progression...
Tecmatel s'installe en 2013
à Élancourt, avec un effectif
de 18 personnes et
24 machines produisant
chaque année près de
700 millions de pièces
Spécialiste de la transformation et de la découpe
d'adhésifs techniques “sur mesure”
Photo:DR
Photo:DR
13. ITINERAIRE 13
À la fin des années 1980, Jean-Paul Jarnias est
guide de haute-montagne en Haute-Savoie. Il est
présenté à un plasticien novateur qui projette de
créer une Arche de glace monumentale sur
un iceberg et qui est intéressé par ses compétences
en altitude sur des sites difficiles d'accès : il se lance
dans le projet, qui va faire l'objet d'une longue
préparation avant son abandon, lié à la Guerre du
Golfe. Deux ans plus tard, il est à nouveau sollicité
pour “habiller” la Tour Eiffel, en une nuit, avec
l'image de la fusée Ariane : un projet d'envergure,
nécessitant l'élaboration d'un budget et l'organisation
de toute une équipe. “J'ai créé ma première société
pour cette seule opération”, précise Jean-Paul Jarnias,
“car je n'avais aucune intention de changer de métier”.
Un groupe aux savoir-faire complémentaires
Il va naviguer quelques années entre ses activités
de guide et les petits chantiers que lui attire
cette première performance, avant que s'impose
la nécessité de faire un choix. En 1996, il suit
une formation de dirigeant de PME, puis crée
le Groupe Jarnias et ses filiales aux savoir-faire
complémentaires : Jarnias Travaux Spéciaux,
spécialisée dans les travaux d’accès difficile ; JFP
dans les dispositifs de protection et de sécurité ;
A5C dans la construction en hauteur avec travaux
sur cordes ; AcceSign dans la communication
monumentale ; Formare dans la formation de
cordiste, une certification nécessaire au travail sur
cordes.
Cette complémentarité et la mutualisation de ses
moyens vont permettre au Groupe de mener à bien
jusqu'aux opérations les plus complexes, tels le
scintillement de la Tour Eiffel ou la reconstruction de
la basilique Notre-Dame-du-Congo à Brazzaville,
“une véritable aventure humaine, au cours de
laquelle nous avons formé et encadré 80 personnes
recrutées sur place”.
Une offre toujours plus large
Déjà capable de s'adapter à toutes les contraintes,
le Groupe Jarnias poursuit la diversification de son
offre, par la proposition de nouvelles certifications
et la mise au point de techniques toujours plus
innovantes : il vient d'acquérir à l'Haye-les-Roses un
bâtiment de 2000 m2 où sera concentré l'ensemble
de ses filiales, notamment Formare, qui doit élargir
l'éventail de ses formations à tous les domaines
qu'elles maîtrisent.
“Nous travaillons en permanence à donner une
valeur ajoutée à notre métier”, souligne Jean-Paul
Jarnias, “nous nous intéressons notamment au
contrôle non-destructif de structures, et venons
d'embaucher un directeur d'exploitation chargé
de rationaliser nos process et de développer ce
nouveau marché, des plus prometteurs…”
Groupe Jarnias :
le “savoir-faire” en altitude
Spécialiste du travail en hauteur, le Groupe Jarnias intervient
chaque année sur des centaines de chantiers de toutes
tailles, dans tous les domaines, et met régulièrement ses
savoir-faire au service d'événements monumentaux parmi
les plus prestigieux : capable de s'adapter à toutes les
contraintes, il poursuit l'élargissement de son offre par
l'élaboration de solutions toujours plus innovantes…
Photos:DR
Photo:DR
Photo:DR
Jean-Paul Jarnias,
créateur et dirigeant
du Groupe éponyme
Un Groupe aux savoir-faire complémentaires : travaux
d'accès difficile, dispositifs de protection et
de sécurité, construction en hauteur, communication
monumentale, formation de cordistes...
14. PARTENARIAT 14
Présentez-nous la Seine-Saint-Denis…
La Seine-Saint-Denis est un territoire en pleine
mutation. Le département, qui a un fort passé
industriel, est aujourd’hui le département francilien
où il y a le plus d’implantations de sièges
d’entreprises, de centres d’affaires. Il est très
dynamique en termes de développement et de
créations d’entreprises : 15 000 entreprises ont
été créées en 2013 (premier
département francilien). La
Seine-Saint-Denis possède
une grande attractivité : un
foncier plutôt moins cher
qu’ailleurs, une main d’œuvre
disponible… Nous allons
également bénéficier dans
les années qui viennent de
nouvelles infrastructures
de transport, comme le
prolongement de la ligne
14 ou un certain nombre de
lignes de tramways. Par
contre, le département
connaît le taux de chômage
et le nombre de bénéficiaires
du RSA les plus importants
d’Ile-de-France. Il a également
l e t a u x d e s u r v i e d e s
entreprises le plus bas à 5 ans
(le taux d’échec étant de
63 %, contre 50 % dans
la région).
Les entreprises soutenues par les CCI ou
des consultants s’en sortent-elles mieux que
les autres ?
CCI ou consultants, l’approche d’accompagnement
est toujours positive, comme également avec le
réseau Entreprendre, où une entreprise du réseau
aide une jeune entreprise : le taux de survie y est
multiplié par trois ou quatre ! Pour un jeune chef
d’entreprise qui a les mains dans le cambouis toute
la journée, il est difficile de prendre du recul. Un
suivi, le regard extérieur d’un professionnel qui
a connu des situations similaires, sont essentiels à
la réussite. Un dirigeant ne doit jamais rester isolé.
Quels sont les enjeux des CCI aujourd’hui ?
Nous sommes préoccupés par la diminution de
la taxe pour frais de Chambre, car pour effectuer
toutes nos missions d’accompagnement, il nous
faut des moyens. Pour l’instant, nous sommes dans
une phase transitoire. Depuis mon élection, nous
avons beaucoup accentué les relations avec les
entreprises. Pour nous, c’est le plus important :
les accompagner, les aider,
et ce à chaque moment de
leur vie. Nous avons aussi
une mission d’animation
de réseaux, comme avec le
réseau “Plato”, qui regroupe
différentes entreprises sur une
durée de deux ans, avec des
réunions mensuelles sur des
problématiques précises.
L’avenir de ce pays passera
par la bonne santé des
entreprises, sinon nous ne
nous en sortirons jamais. On
se rend bien compte que le
modèle économique que l’on
a connu les 30 dernières
années a atteint ses limites. Il
faut que l’on arrive à redonner
du souffle aux entreprises !
Entreprendre en France
aujourd’hui, qu’en pensez-vous ?
Je vais vous répondre par une boutade sportive, en
tant qu’ancien joueur assidu et fervent supporter
de rugby : la France a été une grande équipe,
aujourd’hui elle joue en deuxième division. Nous
avons beaucoup d’atouts, mais nous sommes
plombés par un droit du travail trop complexe, des
charges sociales trop élevées, le poids de la dette…
Il faut remettre tous ces fondamentaux à plat. Je
suis persuadé que nous avons tout ce qu’il faut pour
réussir, mais il manque le courage politique.
Gérard Lissorgues
Président de la CCI
de Seine-Saint-Denis
“Un dirigeant ne doit jamais rester isolé”.
Gérard Lissorgues, Président de la Chambre de commerce
et d’industrie de Seine-Saint-Denis, dirigeant des Brasseries
Étoile Boulogne, nous présente son département et nous
livre son point de vue sur l’entrepreneuriat.
Photo:DR
Gérard Lissorgues
15. ACTUALITE 15
Il y a beaucoup de similitudes et de complémentarités
entre les deux partenaires. “Nous avons le même
ADN” souligne Régis Rassouli, Président de
Rivacom.
De bosses en creux
À la genèse des deux entreprises… deux sportifs de
haut niveau : Edgar Grospiron, spécialiste des
bosses (en ski) et Olivier de Kersauson, champion
des creux (de vagues). Pour accompagner leurs
exploits, deux experts en communication : Wikane
dans le sud de la France (Thierry Vernhes fut le
premier entraîneur d’Edgar Grospiron) et Rivacom
(dont Olivier de Kersauson fut l’un des créateurs)
en Bretagne. La complémentarité allait de soi…
d’autant qu’au fil du temps Thierry Vernhes s’est
laissé, avec succès, séduire par la mer.
Complémentarités à tous les étages
“Nous nous rencontrions souvent car Thierry,
expert en organisation, était régisseur ou
commissaire général dans des manifestations
de voile sur lesquelles nous étions également
présents. Nous faisons des métiers différents.
Peu à peu, il nous est apparu naturel de conjuguer
le lien amical et les complémentarités
professionnelles. Wikane est absent de la
Bretagne, nous sommes absents de la montagne”
poursuit le dirigeant breton. De fait, les deux
entreprises ont des références de leader dans
deux univers naturels difficiles, liés à l’aventure, et
conjuguent des complémentarités géographiques,
de métier, de compétences, de secteurs d’activité
sur des territoires économiques semblables
irrigués par des PME.
Dans un premier temps, le partenariat va permettre à
chacune des entreprises d’élargir son offre
auprès de certains clients. Ainsi Wikane Events
a organisé, pour le compte de clients de Rivacom,
des opérations sur le village de la Route du Rhum
(départ le 2 novembre dernier à Saint-Malo), et sera
le coordinateur du festival Entre Terre et Mer, Baie
de Morlaix.
Mer et montagne, Sud
et Bretagne…
Rivacom et Wikane
Events associent leurs
compétences
Wikane Events, spécialiste de la logistique
événementielle mer et montagne, est dirigée par
Thierry Vernhes. Depuis dix ans, il s’est fait un
nom en tant que commissaire général ou
régisseur général du Vendée Globe, de la
Transat Jacques Vabre, de la Solitaire du Figaro,
du Trophée Jules Verne…
Rivacom, expert en communication hors média
en événementiel et corporate est leader pour
l’événementiel maritime (Entre Terre et Mer,
Route du Rhum, Tonnerres de
Brest), pour la communication des
PME bretonnes championnes
de leur filière, et pour celle de
nombreuses collectivités bretonnes.
Dans la nature, la mer et la montagne se marient parfois. Dans
le monde économique aussi ! C’est ce qui arrive à Rivacom
(leader dans l’événementiel maritime, à Brest) et Wikane
Events, la branche événementielle de Wikane, à Annecy.
Photo:DR
Les grands multicoques font le show à Valence, au départ de La Route
des Princes.
Thierry Vernhes, dirigeant
de Wikane Events
Photo:DR
16. Photo:EC
TRAJECTOIRE 16LEUR PROJET 16
Totalement indépendante (son capital est
entièrement détenu par ses dirigeants et son
encadrement), Sato et associés compte
15 personnes et est présidée par Bruno Chanut.
Ingénieurs, architectes, conducteurs de travaux,
économistes et techniciens réalisent un chiffre
d’affaires de 3 millions d’euros. Au fil de son
développement, l’entreprise a su déployer son
savoir-faire dans plusieurs domaines, comme
l’architecture intérieure des bâtiments ou l’assistance
à maîtrise d’ouvrage. En 2006, elle s’attaque au
marché public et développe une vraie compétence
de réhabilitation d’immeubles et d’équipements
des bâtiments publics, avec un avantage non des
moindres, celui de réunir dans un même bureau des
équipes pluridisciplinaires, “ce qui nous confère une
rapidité d’action et de réalisation indispensables”,
souligne Bruno Chanut.
Des projets d’envergure
L’entreprise conduit de très beaux projets, comme
l’imprimerie du Figaro à Tremblay en France pour
25 millions d’euros, ou un centre de production et
recherche au Mans pour Renault et NTN, plus
grosse affaire réalisée, pour 35 millions d’euros. Sato
a également décroché des contrats de maîtrise
d’œuvre pour les musées du Quai Branly et du
Centre Pompidou ou la Banque de France.
À la maîtrise d’œuvres s’ajoute aussi le conseil.
“Nous avons par exemple été assistant du maître
d’ouvrage pour la réhabilitation lourde du Ministère
de la Santé, opération de 110 millions d’euros de
travaux sur 5 ans.”
Un nouvel élan
Il y a trois ans, Wikane démarche l’entreprise.
“C’était un moment où nous devions nous
positionner pour augmenter notre chiffre d’affaires.
Nous n’avions pas une vision très claire du marché,
ni de process commercial continu fiable.”
Christophe Turcry prend alors les choses en main :
clarifier les missions de chacun, déployer l’offre,
la stratégie… Après une analyse et une réflexion
approfondies, l’objectif est fixé : doubler le chiffre
d’affaires sur 3 à 5 ans. Un salarié est embauché
pour conduire les études en interne, constituer des
fichiers, faire de l’identification de prospects… Le
recrutement d’un commercial est ensuite lancé :
“L’idée est de représenter Sato auprès de ses
prospects dans la durée et de concrétiser des
contrats…”
Des perspectives d’avenir
Les objectifs sont partagés par tous les collaborateurs,
y compris les fondateurs qui suivent toujours
l’actualité de l’entreprise. “L’accompagnement de
Wikane et les objectifs que nous nous sommes
fixés sont des facteurs entraînants, d’autant plus
intéressants que dans notre métier la conjoncture
est morose. Nous avons eu la bonne idée de nous
développer sur les marchés publics en 2006.
Aujourd’hui, nous faisons
le pari de l’investisse-
ment.” Quelles sont
alors les perspectives
? “Nous
allons recruter des jeunes.
Nous aurons aussi sans
doute plus de missions
de conseil en amont
des projets. Et le projet d’une avancée vers le
logement, activité encore non déployée… Je ne
sais pas si notre objectif sera atteint dans 3 ou
5 années, mais je ne doute pas que nous atteindrons
notre cible ! La conjoncture est clairement difficile
mais je suis d’un optimisme indestructible”.
En 1976, “Sato et associés” est créée par Louis Sato et
Jean-Claude Momméja. Tournée vers les industriels
japonais qui souhaitent s’implanter en France, l’entreprise
développe rapidement un savoir-faire clé en main et
la maîtrise d’œuvre technique des bâtiments.
Sato et associés,
objectif : doubler le chiffre
d’affaires !
Photo:DRPhoto:DR
Photo:DR
Bruno Chanut,
Président :
"aujourd’hui, nous
faisons le pari de
l’investissement.”
17. BREVES 17
Depuis 1996, le Groupe ECS aide
les entreprises à optimiser leurs
performances en matière de coût du
travail - mais aussi à prévenir le risque de
redressement - en travaillant sur un poste
que peut fausser l'opacité de certains
textes administratifs, celui des charges
sociales. “La question est “névralgique”
pour tout employeur, la masse salariale
représentant près de la moitié du budget
de fonctionnement d'une entreprise”,
précise Solange Letourneur, présidente
d'ECS, “nous sommes très conscients de
ce qu'elle peut peser en termes de paix
sociale et de résultat net d'exploitation”.
Installé à Versailles et disposant d'une
équipe de financiers-fiscalistes et
juristes passionnés par les questions de
rémunération, le Groupe a déjà réalisé
4 500 audits auprès de PME-PMI,
sociétés internationales, centres
hospitaliers, associations, collectivités
territoriales, établissements publics,
et réussi 9 fois sur 10 à leur permettre
un gain de 1 à 3 points sur la masse
salariale ; dans ce cas - qui représente
80 % des dossiers traités -, ECS est
d'ailleurs rémunéré sur les seuls résultats,
conformément à la règle anglo-saxonne.
Fort de sa longue expérience, le Groupe
a mis au point des indicateurs de
performances pour chaque branche
professionnelle, actualisés en permanence
selon l'évolution des législations, ainsi
qu'un “tutorat d'excellence”, formation
Expert spécifiquement destinée aux
professionnels en charge de l’élaboration
des paies et charges. Il a également initié
l'Observatoire National de la Masse
Salariale et du Coût du Travail, désormais
consultable sur Internet, et vient de créer
une fondation qui fera l'objet d'un
lancement de grande envergure l'an
prochain.
“Les entreprises ont besoin d'un
accompagnement qui place leurs intérêts
au premier rang des priorités”, souligne
Solange Letourneur, “nous sommes
souvent qualifiés de “militants”, car nous
employons toute notre énergie à défendre
nos clients, dans le cadre d'abus
d'application des lois, avec conviction
et persévérance. Quand nous prenons
un dossier, nous allons jusqu'au bout…”
Groupe ECS :
un accompagnement “militant”
Photo:DR
Solange Letourneur, Présidente
d'ECS
Instrument juridique destiné à protéger les
innovateurs contre toute imitation par un tiers,
le brevet est devenu un véritable outil stratégique
pour l'entreprise. Il continue néanmoins d'avoir pour
elle un intérêt privé à finalité financière, puisqu'il lui
ouvre un monopole de 20 ans, sur un territoire
donné, avec le choix d'exploiter elle-même
son invention, de la vendre ou de développer
une politique de licences générant des revenus.
Il y conjugue l'intérêt public lié à la divulgation
de l'invention déposée, qui permet aux chercheurs
internationaux de s'appuyer sur l'existant pour
concevoir d'autres innovations : c'est l'un des
avantages du brevet sur le “secret”, qui n'a pas de
limite temporelle, mais reste difficile à maintenir dans
un monde de communication ouverte sans une
organisation complexe et coûteuse.
La fonction stratégique du brevet est liée à
l'importance grandissante de “l'immatériel” au sein
de l'entreprise : la détention de brevets peut
convaincre ou rassurer des partenaires, faciliter
une coopération technique, accroître une réputation,
renforcer une image. Elle peut aussi conforter
un pouvoir de négociation auprès de la concurrence,
voire la décourager d'investir dans un domaine
technologique : selon Philippe Cadre, Directeur des
Brevets à l'INPI, “40 % des brevets déposés par les
entreprises japonaises sont des brevets-leurres,
destinés à tromper la concurrence sur leurs
véritables projets de R & D”.
Une stratégie particulière à certaines entreprises
consiste à divulguer sans contrepartie toutes leurs
innovations non déposées : le principe d'antériorité
s'appliquant, aucun dépôt de brevet les concernant
ne peut être envisagé par la concurrence. Il est
également possible de “jouer” avec les normes, par
la création de consortiums qui développent des
solutions mettant en œuvre des composants
protégés, avant de les proposer aux organismes de
standardisation internationaux.
Le choix des zones de protection de ses brevets est
un autre volet stratégique pour l'entreprise, qui peut
le faire en fonction de son marché réel, mais aussi
de ses objectifs de développement. “Définir et
appliquer une politique de brevets est devenu
primordial pour les entreprises technologiques”,
conclut Philippe Cadre, “il s'agit désormais pour
elles de fixer un cadre précis à leurs grandes
décisions en la matière…”.
Le brevet, un outil stratégique
pour l'entreprise
18.
19. SAGA 19
L’histoire des Transports PEDRETTI commence en
1962 lorsque Valère, l’oncle de Cédric et Sylvain,
achète son premier camion. Entre 1962 et 1970,
il est progressivement rejoint par ses trois frères,
Eugène, Georges et Aldo…
Très vite, en Savoie, les camions siglés PEDRETTI
font partie du paysage. Ils sillonnent d’abord les
routes du département, puis celles de l’est de
la France et aujourd’hui celles de l’hexagone. Un
développement qui s’est accéléré depuis la reprise,
en 2004, de l’entreprise par les deux frères. “Depuis
10 ans nous avons renforcé nos 3 activités :
frigorifique (location de véhicule avec conducteur),
transport de véhicules (utilitaire et voiture) - qui
s’organise autour du site internet movemycar.fr
(particulier et professionnel) -, et transport de
marchandises générales (du groupage palettisé).
Nous nous adaptons sans cesse aux besoins
de nos clients, à la conjoncture, aux normes
(réglementation, véhicules), aux dernières
générations d’équipements…”, explique Cédric, le
Président. Mais, “pour continuer à se développer,
il faut savoir bien déléguer et innover”, analyse-t-il.
Épaulés par leur comité de direction, mais aussi par
le secrétariat de direction représenté par Jacqueline
leur mère, Christelle leur sœur, et Cendrine l’épouse
de Cédric, les deux frères veulent désormais se
concentrer sur la croissance. Ils sont donc en train
d’étoffer leurs équipes managériales en recrutant un
directeur financier et un DRH entre autres
qui viendront compléter le Comité de Direction
nouvellement créé. Il est vrai qu’au cours des deux
dernières années, les Transports PEDRETTI ont
installé plusieurs établissements (ils sont
16 désormais), racheté deux entreprises et créé
une agence. Prochains objectifs : l’affrètement
(en croissance interne) et surtout la logistique par
croissance externe. “Confiants dans nos équipes
et les atouts de l’entreprise, nous visons un
développement maîtrisé. Notre priorité est de
continuer, alors nous sommes vigilants. Nous
espérons pouvoir conduire la plupart de nos salariés
jusqu’à la retraite !”. Un bel objectif que n’auraient
pas renié les créateurs, notamment Eugène, le père
de Cédric et Sylvain qui en a assuré jusqu’en 2004
le développement et les orientations stratégiques.
Lors de la passation de pouvoirs, au moment
de l’âge de la retraite des fondateurs, PEDRETTI
employait 200 salariés environ dont… 13 membres
de la famille. Il faut dire que Valère, Eugène et
Georges avaient épousé trois sœurs ! “Avec mon
frère, nous étions les seuls à vouloir reprendre”,
souligne Cédric. “Sur le plan financier cela s’est fait
par un rachat des parts en 2004, mais humainement
c’était une transmission. Notre père a pu nous
accompagner pendant 5 ans”. Mais les deux frères
connaissaient déjà bien l’entreprise puisque Cédric
y était entré en 1996. “Mon père m’a fait passer
par tous les postes”. Quant à Sylvain, arrivé en 1999,
il se tourne vers la finance, la comptabilité,
l’informatique, et le contrôle de gestion…
La partition semble s’écrire toute seule et ouvre
une belle perspective !
Transports PEDRETTI,
belle route pour
une entreprise familiale
À la tête de l’entreprise depuis 10 ans, deux frères, Cédric 37 ans et Sylvain 33 ans.
Leur leitmotiv : “qualité”, “environnement”, “adaptation”. Des engagements qui leur
réussissent puisque, dans un contexte concurrentiel difficile, l’entreprise compte
aujourd’hui plus de 600 salariés et continue d’embaucher tout en se déployant peu
à peu sur l’ensemble du pays.
Photo:DR
Photo:StudioObbyOne
Cédric et Sylvain PedrettiLes Transports
PEDRETTI ont installé
16 établissements,
racheté deux
entreprises et créé
une agence.
20. INITIATIVE 20//21
L'histoire d'OSV commence en
2009, quand la ville d'Annecy
contacte Rémi Forsans pour
lui proposer une mission :
f é d é re r l e s e n t re p r i s e s
annéciennes spécialisées dans
le sport outdoor pour créer
autour d'elles une véritable
dynamique économique.
Créateur de plusieurs sociétés
et successivement Directeur
de la marque F2, Président
de Board and More France,
puis Vice-Président d'Eurosima
- premier cluster européen de
l'industrie outdoor - et consultant
international spécialisé dans le
développement des sports de
glisse, Rémi Forsans détient
les savoir-faire, l'expérience et
le réseau de relations nécessaires pour réussir :
il obtient carte blanche pour mener à bien le projet,
interrompt son activité de consultant pour s'y
consacrer, contacte une soixantaine d'entreprises
locales, puis constitue avec les dirigeants
de 11 d'entre elles un groupe de réflexion sur
les actions à mettre en place.
Une structure unique dans sa conception
L'association Outdoor Sport Valley voit le jour
à Annecy en avril 2010, avec un budget de
60 000 euros alloué par la ville, un conseil
d'administration rassemblant les membres du
groupe de réflexion, et Rémi Forsans comme
Directeur Général.
L'équipe met en œuvre le plan d'actions qu'elle
a élaboré, espérant séduire une trentaine
d'entreprises : elles seront plus de 50 à la fin de
la même année. En 2011, OSV obtient le label d'État
“Grappe d'Entreprises Industrielles” : sa notoriété se
développe à l'échelle nationale, européenne,
mondiale, et les adhésions d'entreprises se
multiplient. “Notre association est aujourd'hui une
structure incontournable de l'industrie des sports
outdoor, et elle devrait totaliser 300 membres,
français et étrangers, à la fin 2014”, précise Rémi
Forsans. “Elle est unique dans sa conception,
car elle bénéficie d'une gouvernance totalement
indépendante, avec un Conseil d’Administration
exclusivement constitué de chefs d'entreprises
bénévoles et un budget actuel de 900 000 € où
la participation publique est inférieure à 50 %”.
En quatre ans d'existence, Outdoor Sport Valley (OSV)
s'est hissée au premier rang européen des groupements
d'entreprises du sport outdoor, et au second rang à l'échelle
internationale. Une réussite et un essor exceptionnels,
que l'association doit au riche éventail de moyens qu'elle
a conçus et mis au service de ses membres : leur liste
n'est d'ailleurs pas close, et ses développements à venir
pourraient valoir à OSV, avant longtemps, le titre de leader
mondial…
Outdoor Sport Valley,
structure et territoire d'exce
Photo:DR
Rémi Forsans
21. Un territoire d'exception pour les activités
outdoor
Faire rayonner l'industrie des sports outdoor sur
l'ensemble de l'Arc alpin est la grande mission
qu’ OSV s'est fixée : “nous avons créé un
écosystème au service des professionnels, conçu
à partir des priorités que sont pour eux le
développement économique, les ressources
humaines, la R & D et l'innovation, en l'articulant
autour du développement durable. Notre prochain
objectif est d'identifier Outdoor Sport Valley à un
territoire d'exception pour l'accueil des entreprises,
des pratiques sportives et des événements sportifs
outdoor, afin d'accroître le flux touristique lié à
ses activités et de conforter une reconnaissance
internationale déjà largement amorcée”.
À cet effet, OSV a ouvert un site Internet inventoriant
toutes les ressources disponibles sur son périmètre
d'intervention : un outil unique au monde, d'une
grande richesse informative, actualisé et alimenté en
permanence par les communes, les offices de
tourisme et les organisateurs d'événements.
D'importants moyens mis en œuvre
Pour satisfaire les besoins exprimés par ses
membres et contribuer au développement optimal
de leur activité, OSV a mis en œuvre d'importants
moyens, notamment l'offre de services à tarifs
préférentiels, la mise à disposition d'outils
d'information et d'échanges, le parrainage et
l'accompagnement de jeunes entreprises. “Pour
leur hébergement, nous avons senti un besoin
grandissant de pépinières spécifiques, et projeté
d'en construire deux : la première, classique, devrait
être opérationnelle à Aix-les-Bains dès 2016 ;
la seconde, qui s'ouvrira à Annecy en 2017,
accueillera un incubateur d'entreprises et un
Outdoor test-center. En attendant leur livraison,
une pépinière en version bêta dans un bâtiment
existant doit nous permettre, dès l'an prochain,
d'expérimenter ce nouveau type d'outil”.
Trouver une solution au décalage constaté entre les
formations universitaires et les besoins des
entreprises en ressources humaines a constitué un
autre chantier d'envergure pour OSV : “nous avons
créé de toutes pièces 3 nouvelles formations
diplômantes portées par des partenaires
pédagogiques reconnus et qui ont été agréées par
l'État et la Communauté européenne. Entièrement
dispensées en anglais, ces formations bénéficient
aujourd'hui d'une réputation de qualité à l'échelle
internationale : elles ont notamment suscité l'intérêt
de l'université de Portland, avec laquelle nous
venons de signer un accord d'échanges prometteur”.
Une implication élargie à de nombreux
domaines
Les événements sportifs ou professionnels sont
l'occasion pour OSV de promouvoir industrie
et territoire au travers de ses Camps de Base,
villages de marques réunissant plusieurs dizaines
d'entreprises du secteur.
Soucieuse du développement durable, l'association
filtre les législations, informe et aide les entreprises
à se mettre aux normes. Désireuse de contribuer
à l'élévation de la connaissance scientifique et
d'encourager l'innovation, elle a créé le Chamonix
Mont-Blanc Mountain Lab, un laboratoire unique en
Europe où sont testés produits ou prototypes
en conditions réelles, et travaille à la mise en place
d'un label au profit des marques qui font appel à
ses services. “Nous continuons à élargir notre
implication à de nombreux domaines, et il manque
peu de choses à OSV pour occuper le rang
de leader mondial dans sa partie”, conclut Rémi
Forsans, “l'ouverture prochaine de notre incubateur
d'entreprises pourrait s'avérer déterminante, car
nulle part ailleurs dans le monde n'existe une telle
structure dans le domaine du sport…”
ption
Photo:DR
Photo:Wooloomooloo
Comité de pilotage d'OSV
22. EXPORT 22
Wikane franchit
un nouveau palier
de croissance
Armelle Bonnet Christophe Turcry
Wikane aime travailler en profondeur et au
bon rythme. Après une vingtaine d’années de
fonctionnement, l’entreprise s’est organisée en
réseau il y a huit ans. “Depuis, nous nous sommes
volontairement tenus à nos 30 cabinets concentrés
dans la moitié Est de la France. Nous avions fait
le choix de ne pas grandir tout de suite car nous
souhaitions stabiliser notre qualité dans le conseil de
haut niveau”, explique Armelle Bonnet, en charge
de la Suisse et d’une partie de l’Allemagne.
Une stratégie qui s’installe dans la durée
“Notre concept est puissant, il répond aux besoins
qu’ont les patrons de PME françaises, comme ceux
de nos pays voisins, de tirer leur épingle du jeu dans
la compétition économique. Le marché est atone
et il faut aller chercher le client. Or, la plupart des
patrons de PME sont de bons experts de leur
métier mais sont peu outillés pour se développer”
poursuit-elle.
Le concept consiste à explorer tous les potentiels
de l’entreprise et à définir une stratégie de
croissance qui doit s’installer dans la durée. “Nous
intervenons sur cinq leviers principaux : la stratégie,
le marketing, le commercial, les finances et
l’organisation. Ensuite, nos actions sont mises
en œuvre de façon industrialisée, c’est-à-dire
extrêmement rigoureuse. Nous sommes les garants
du plan que nous avons proposé et de son
exécution. Dans tous les cas, nos actions sont
suivies de résultats dans des temps très courts”
indique Christophe Turcry, en charge de la Belgique
avec Philippe Lebas son associé.
Une organisation transfrontalière
Aujourd’hui le marché a mûri, et les difficultés liées
aux crises économiques aidant, les entreprises sont
en attente de conseils et d’appuis. Wikane a déjà
affûté sa réponse et commencé à étoffer sa
présence en France, notamment dans l’Ouest où
il bénéficie du réseau de sa filiale Wikane Events,
spécialiste de la course au large et fortement ancrée
en Bretagne et en Pays de Loire. “Nous allons
passer de 30 à 40 cabinets dans l’hexagone dans
les 3 ans. Dans le même temps, nous démarrons
l’international” confie Armelle Bonnet. “Nous
voulons devenir le maillon fort des échanges entre
les PME des pays frontaliers”.
Mais comment parvenir à cet objectif ? “Il faut
être capable de raisonner sur la même base
culturelle que les clients, parler leur langue et
installer des bureaux directement opérationnels sur
leur territoire” répond Christophe Turcry. “C’est
pourquoi, depuis 6 mois, notre réseau se déploie
dans 5 pays limitrophes de la France. Nous
commençons par nous développer par régions
transfrontalières car cela répond à une réalité
économique. La majorité de l’export se fait entre
pays limitrophes, notre idée est d’accompagner ces
échanges” précise Armelle Bonnet.
Le déploiement s’appuie sur des consultants
confirmés de Wikane, déjà positionnés sur les lignes
frontalières. Ce sont eux qui piloteront les nouveaux
cabinets étrangers. Une proximité destinée à
diffuser la culture et les valeurs de l’entreprise.
Les recrutements ont été lancés dans les pays
concernés (Belgique, Allemagne, Suisse, Italie,
Espagne)… et de nombreux candidats sont déjà sur
les rangs. Le plus souvent des cadres dirigeants
de haut niveau de formation ou des consultants
confirmés souffrant d’isolement et souhaitant
rejoindre un réseau. “Nous avons l’ambition de
couvrir ces territoires en 5 ans avec une quinzaine
de consultants par pays”, projette Christophe
Turcry. Les formations d’intégration ont déjà
commencé pour les premiers recrutés, tous au
minimum bilingues.
8 ans après sa création, le réseau Wikane veut franchir
un nouveau palier de croissance, en abordant notamment
les pays limitrophes. “La demande des PME en
accompagnement est forte, nos bases sont solides, nous
sommes prêts à aborder l’étranger” déclare Armelle Bonnet,
associée de ce réseau de conseil en stratégies de croissance.
Photos:DR
23. U ne histoire de famille
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