Des bibliothèques sur le web

Des bibliothèques sur le web

Thomas Chaimbault
thomas.chaimbault@enssib.fr
Forum annuel HES-SO
Fribourg 2008

08 juillet 2009 Des bibliothèques sur le web 1

Plan de l’intervention

2. Catalogues 2.0
• De quoi parle-t-on ?
• Exemples de catalogues 2.0
• Communautés d’intérêt
• Partages de ressources
• Limites du web 2.0


• Catalogues 2.0
1.1 De quoi parle-t-on ?

2. De quoi parle-t-on ?

• OPACS suck (1, 2, 3)
– Pertinence ; spell-checking
• Interfaces
• Habitudes des usagers (Danah Boyd)


1. Catalogues 2.0
1.2 Exemples d’utilisation

b) Simplifier l’accès au document

• Ergonomie simplifiée (google-like) : BM Bourg-la-Reine
• Catalogues adaptés pour les enfants : Lille et Toulouse
• Proposer une nouvelle orthographe : BM St-Herblain


1. Catalogues 2.0


1. Catalogues 2.0

• Faciliter la Sérendipité
faculté de trouver la bonne information par hasard.
– Suggérer autre chose que le livre indisponible
(recommandations) : St Herblain (recommandations
statistiques)
– Côtes proches : BU Huddersfield ; BM Toulouse

– Recherche par domaines : Waterford (Find it last)
– Recherche par nuages de mots (Aquabrowser, ESC
Lille)
– Recherche par relation entre les mots (
Constellations, BM Lille)


1. Catalogues 2.0


1. Catalogues 2.0

a) Enrichir les catalogues

• Ajouter des couvertures, des tables des matières :
BU Angers

• Ajouter des Tables des matières : ticTOCs project et
Zetoc

• Intégrer du contenu multimédia : Calice68 (BDP Haut-
Rhin)

• Ajouter des permaliens (lien pour chaque notice
particulière « une notice = une URL ») :
BU Huddersfield


1. Catalogues 2.0


1. Catalogues 2.0

Faire participer les usagers

• Intégrer les recommandations des lecteurs : BM St Herblain,
plus largement : Calice68…

• Intégrer les mots-clefs, tags des usagers : Calice68, Bourg-la-
Reine

• Avis des bibliothécaires : Val d’Europe
(y compris sous forme papier, dans le livre)

• Nouveautés sous forme de blog alimenté par les acquéreurs (cf
SCD UHP, BUA). L ’usager peut intégrer des commentaires,
permet de présenter couverture ; sommaire, extraits, résumés


1. Catalogues 2.0


1. Catalogues 2.0

a) Disséminer la bibliothèque, proposer de nouveaux
parcours
• Intégrations du catalogue via des plug-ins et des
widgets (BU Angers, BM Toulouse)

• Proposer le téléchargement d'une barre de recherche (
Université de Pennsylvania)

• Être accessible sur mobile (BDIC, billet Vagabondages)

• Proposer des profils sur les sites de réseautages sociaux
ou de partage…

• Créer des applications composites (cartoguide, Point
d’actu…)


1. Catalogues 2.0



• Catalogues 2.0
3. Communautés d’intérêts
• Définition
• Objectifs
• Exemples
• Partages de ressources


2. Communautés d’intérêt
2.1 définition

1. Définition des outils de réseautage sociaux

• Des applications permettent aux utilisateurs de se construire
leurs propres réseaux sociaux et de favoriser les contacts avec
de nouvelles gens
• Elles sont centrées autour de la création d’un profil
• Elles mettent en avant la possibilité d’étendre son réseau
(amis d’amis)


2.1 définition

Les principes qui sous-tendent l’usage des réseaux
sociaux :
- Théorie des « six degrés de séparation » (Milgram, 67)
- Lois d’évaluation des réseaux (Moore, Metcalfe et Reed)
- Théorie des liens faibles (Granovetter

Délimiter :
YouTube, Twitter, Netvibes et Facebook
(profils échanges de données, interactions diverses)


2.1 définition


2.1 définition

Second Life :
• Actuellement 200 bibliothécaires y évoluent
Avril 2006 : l’Alliance Library System crée la première île pour
évaluer l’intérêt d’une bibliothèque dans un monde virtuel.
Aujourd’hui, un vrai archipel.
• Plus de 5000 visiteurs par jour sur l’infoArchipel.

Pour quoi faire ?
• livres en ligne : livres libres de droit, des revues et des
journaux.
• accès à des ressources en ligne : liens vers des ressources
sélectionnées et validées par des bibliothécaires
• Service de référence en ligne : 20 bénévoles (2h/sem chacun),
infos dans les objets (notice de l’objet), calendrier
d’événement
• Animations, rencontres, débats, cours


2.1 définition

Second Life comme
communauté et
lieu d’apprentissage

• Education :
– Campus virtuels (San Jose
State Univ's iSchool ; Vassar
College ; Harvard ; …)
– Cours en ligne
– Organisations événements
– Environnement immersif (19e
siècle, laboratoire de réalité
virtuelle…)
Voir aussi :
http://secondlifegrid.net/programs/education


2.1 définition

Typologie des réseaux sociaux
– Thématiques : BlackPlanet, MyChurch, Zelink, Catster
, CafeMom, clefs en main (Ning)
• Dont Nature Network, Eduspace, Academia,
Pronetos
– Généralistes : Facebook, Hi5, MySpace, Orkut
– Usages : professionnel (LinkedIn, viadeo) ou non.

Fonctionnement
– Réseaux ouverts
– Réseaux sur invitation (sous conditions d’âge) :
Asmallworld, Pingsta
– développement par mode viral


2.1 définition


2.2 Que permettent ces outils ?

2. Que permettent les outils de réseautage sociaux ?

• Encourager la participation des usagers
• Toucher un public de non-usagers
• Construire des communautés par le bas
• Renforcer la transparence
• Réduire les barrières
• Transmettre une image moderne et attractive de la
bibliothèque


2.2 Que permettent ces outils ?

Intérêt double pour un professionnel et pour un
établissement

Usage individuel :
– Pratique de veille
– Renforcer et développer son réseau (groupes)
– Mettre en avant sa pratique professionnelle

Usage institutionnel :
Cf BiblioSpaces : 14 bib s/ Myspace ; ~30 s/ Facebook


2.3. Exemples d’utilisation

1. Quelle utilisation actuelle des réseaux sociaux par
les bibliothèques ?

• Promouvoir la bibliothèque
• Disséminer offres et services
• Améliorer les services
• Former les usagers


b. Promouvoir la bibliothèque
• Informer les internautes sur les événements
(cf. BPI, BnuS, BMVR Montpellier)
• Diffuser les produits documentaires (photos,
articles, nouvelles acq : BU droit Aix ; guide du
lecteur BMVR Toulouse)
• Promouvoir la culture locale (Zicamontreuil)



a. Disséminer la bibliothèque

• Barre d’outils (plug in : Toulouse, Angers, Ottawa,
InfoSpecialist et aussi )

• Proposer des widgets :
• catalogue (Toulouse),
• bases de données et périodiques électroniques (
Centrale Lyon),
• module de chat (Atlantic County Public Library)



a. Améliorer les services de la bibliothèque
• Interactivité
• Possibilité de commenter
• Création de groupes de soutien

• Personnalisation
• Alertes (flux RSS)
• Affichage sur le mur de l’usager

• Interopérabilité entre les services et le réseau social
• Modules de références en ligne
• Modules de e-learning (Spiral)



a. Former les usagers

• Former les usagers
• Appréhension et compréhension de
l’environnement
• Évaluation de l’information
• Création de contenu
• Respect des contraintes légales
(cf Joe Murphy et Heather Lea Moulaison)

• Construire des communautés d’usagers



• Catalogues 2.0
• Réseaux sociaux
• Sites de partages de ressources
• Quelques outils
• Les Folksonomies


3. Outils de partages
3.1 Quelques outils

• Quelques outils de partages

• Partages d’Agenda [Google agenda]
– Partager des agendas pour organiser des rencontres
et diffuser des événements
• Partage de bibliographie [Wikindx]
– Partager ses références pour établir des
bibliographies collaboratives
• Partages de liens, de signets [Delicious]
– Conserver, décrire, partager des signets
• Partages de produits documentaires –documents
papiers, vidéo, photos [Scribd, VideoLecture,
blipTV, FlickR…]
– Décrire, partager, diffuser des documents


3.1 Quelques outils

Partage de références bibliographiques :

• Sites de partages de références / de signets :
– Diffuser, commenter et partager sa bibliographie
avec ses collègues (nécessités anciennes).

• Fonctionnalités :
– Recherche / identification de références
– Sélection et diffusion de la littérature
– Jugement =>Bibliographie critique
– Edition de citations, de listes de références
– Possibilité de garder ses signets privés


3.1 Quelques outils

• WikIndx


3.1 Quelques outils

• Del.icio.us et le partage de signets :


3.1 Quelques outils


Bibliothèques [en] qui utilisent delicious

CRDP Paris
Biblio Paris4
Urfist


3.1 Quelques outils


3.2 Folksonomie

1. Folksonomie et indexation par les usagers

• Les folksonomies désignent
– un processus de classification collaborative
– par des mots-clés librement choisis
– Ou le résultat de cette classification
• Indexation humaine, à la volée, instantanée,
cumulative, simple, rapide, gratuite
• Intérêt d’un filtrage collaboratif
• gain de temps, gain d’échelle, économie d’expertise
(masse critique des indexeurs) …
• Couverture documentaire totale (documents, livres,
photos, courriels, cartes géographiques …)


3.2 Folksonomie

• Tag ou « étiquette »
– plus adaptée qu’une classification par catégories en
permettant notamment de définir l’ensemble des
thèmes dont parle une même page.
– Importance de l’effet communautaire
– Emplois multiples : marqueurs de centres d’intérêts,
mode de navigation et de découvertes, mémoire
thématique, terrain de partage des savoirs.


3.2 Folksonomie

• Inconvénient des tags :

– Tous les internautes n'ont pas la même logique de
classement.
– Fort possible de passer à coté de favoris intéressants
mais étiquetés selon un mot auquel vous n'auriez
jamais pensé.
– De plus, un même mot peut avoir plusieurs sens ou
être employé différemment selon les individus (ex : «
mousse »).
– Delicious a résolu –partiellement- ce problème en
offrant la possibilité de décrire ses tags, c'est à dire
de les expliquer



• Catalogues 2.0
• Les réseaux sociaux
• Outils de partage
• Le web social tient-il ses promesses ?
• Les dangers du web
• Défis posées par le web 2.0


4. Limites du web 2.0
4.1 Le web social tient-il ses promesses ?

• Trop d’outils, peu de services :

• On ne sait plus vers où se tourner (suffixe 2.0 semble attribué
à tout et n’importe quoi)

• Usager « au cœur du web » est en fait submergé par les outils
qui :
– Ne convergent pas entre eux
– Ne donnent pas la maîtrise de ses données à l’usager
– L’obligent à se démultiplier

• A-t-il seulement le choix dans ce catalogue ou opte-t-il pour les
applications qu’utilisent déjà ses proches ?
– Ils nous imposent leur services et ceux-ci nous imposent
leurs contraintes, exigeant de nous de ramener nos
propres amis à notre tour et augmenter ainsi leur fidélité et
leur renommée



• La majorité des
usagers du web
2.0 sont inactifs
ou seulement
spectateurs



règle du 90/9/1

La fréquentation du site double quand on y met du web 2,
mais participation limitée.

Jacob NIELSEN (danois) :
90% passifs
9% participent occasionnellement
1% = essentiel de la participation.

Et 1% est un chiffre optimiste.
0.16% des visiteurs de YouTube laissent des vidéos.
0.3% à St Herblain



B. Il y a des enjeux économiques importants.

• la compétition entre les grandes firmes du web se porte
au niveau de la possession de données stratégiques afin
de se placer en intermédiaire privilégié auprès des
utilisateurs.

• Stratégies de rachats des entreprises (Kelkoo,
del.icio.us, Mybloglog, Flickr achetés par Yahoo //
YouTube, Blogger, Gdoc pour Google…)

• Recommendations truquées

• Nécessité de :
– Proposer des alternatives
– « Déniaiser » les usagers


4.2 Les dangers du web

A. La validation de l’information

• Pas un problème récent
• Les usagers croient savoir en utilisent mal ou peu les
ressources sur internet (le triangle d’or Google)

• Problème de la mésinformation aussi (redondance due
à la surabondance de l’information ; modifications lors
de republication…)
• Illusion numérique (tout n’est pas en ligne ni accessible
par les moteurs)



• Importance de la validation de l’information
– Débat Wikipédia
– (promotion de l’amateurisme)

• Débat sur anonymat

• Autorité vs Popularité



• Limites juridiques :
– Par nature profondément personnels, la publication
sur les blogs n’en demeure pas moins publique et
de ce fait soumise au droit de l’internet.
– les fonctionnaires demeurent soumis à une
obligation de réserve (cf. affaire Garfield) et un
devoir de neutralité.
– « écrire et publier sur un blog, c'est engager sa
responsabilité sur le contenu de ce qui y est écrit »
« si la liberté d'expression est une liberté
fondamentale, (…) il n'existe aucune liberté
générale et absolue »
Maître Eolas



• Limites de la publication sur internet :
– Responsabilité pénale de l’éditeur (propos injurieux
ou racistes…)
– Pour ce qu’il écrit, les commentaires, les flux
syndiqués
• Respect de la vie privée d’un tiers :
– Avoir autorisation pour aborder vie privée
– Droit à l’image
• Respect de la propriété intellectuelle :
– Ne pas reproduire texte ou image sans le
consentement de son auteur
– Utiliser les licences Creatives Commons


4.3 Défis posés par le web 2.0

• La gestion de l’identité numérique

• Protection des mineurs
– Quid des profils de mineurs qui fleurissent sur les
réseaux sociaux ?
– « security and child safety officers » politique en
charge de sonder et bannir les contenus offensants
ou SL Teens

• Protection des données personnelles
– Affaire Garffield.
– Quid des questions relatives aux opinions, à la vie
privée, à l’orientation sexuelle, à la confessions
religieuses…



• Propriété des données et droit d’auteur ?
– l’usager ne contrôle pas plus ses propres données que leur
usage. (cf affaire AOL)

– Pérénité des services 2.0 ?

– les entreprises récupèrent des revenus (cf Google Adsense,
jusque dans les mails)

– Ex : Charte Facebook :
« En transférant votre Contenu utilisateur où que ce soit sur le site, automatiquement vous
accordez, déclarez et garantissez que vous avez le droit d'accorder à la Société une
licence - irrévocable, perpétuelle, non exclusive, transférable, libre de droits, mondiale
(assortie du droit de sous-licencier) - d'utiliser, de copier, d'exécuter et d'afficher
publiquement, de reformater, de traduire, d'extraire (en tout ou en partie) et de
distribuer ce Contenu utilisateur à quelque fin que ce soit, en relation avec le site ou avec
sa promotion, ainsi que de mettre au point des produits dérivés et d'incorporer tel
Contenu dans d'autres produits, de même que vous accordez et autorisez l'exploitation de
sous-licences sur lesdits produits. »



• Dispersion de l ’identité numérique
– Données formelles (coordonnées, certificat…)
– Données informelles (commentaires, billets, photos)
• Spokeo, 123people, pipl etc. (cf. Le Tigre)


Carte proposée par Fred Cavazza



• Risques :
– les occasions de laisser des traces sont de plus en
plus nombreuses ;
– les moteurs de recherche conservent chacune des ces
traces pendant de nombreuses années.

• prendre toutes les précautions nécessaires pour ne
pas ternir son image, qu’on est progressivement en train
de construire.



B. Le travail gratuit :

• Les usagers génèrent gratuitement du contenu.
• Ils prennent de leur temps et de leurs compétences
pour alimenter des bases sans que les sociétés aient à
les payer
• une forme donc de pillage et d’exploitation de
ressources humaines ?



– Les utilisateurs fournissent les données (qui
deviennent la propriété du prestataire de service);
– Les utilisateurs fournissent les métadonnées (qui
deviennent la propriété du prestataire de service);
– Les utilisateurs créent la valeur ajoutée (qui devient
la propriété du prestataire de service);
– Les utilisateurs paient le prestataire de service pour
avoir le droit d’utiliser et de manipuler la valeur
ajoutée qu’ils ont contribué à créer.

Edward Bilodeau



• Avantages :
– Travail collaboratif, partage de liens, échanges
d’idées,
– Expression et implication des utilisateurs
– Apparition d’une nouvelle économie (produits
diversifiés, personnalisés)

• Inconvénients :
– Infobésité
– Travail gratuit et identité numérique
– Validation de l’information, promotion de
l’amateurisme ?
– Questions juridiques


Conclusion

Conclusion :

• Le web 2.0 propose de nouveaux outils et facilite la
mise en place de nouveaux services

• Cependant, il ne s'agit non pas tant de proposer une
technologie innovante ou même simplement de créer un
blog que d’instituer un nouveau rapport avec
l‘usager.

• Assumer ces nouveaux moyens de communication et les
appliquer dans son établissement doit permettre de
valoriser vos compétences et vos collections, dans
le cadre de vos missions et de vos objectifs


Petite webographie

• Bibliothèques 2.0
– DUJOL, Lionel.
Exploiter les flux informationnels : la veille informationnell
[ppt]
– DUJOL, Lionel.
Les outils collaboratifs du web 2.0 au service du catalogue
.
– MERCIER, Sylvère.
Introduction au web 2.0 à l’usage des bibliothécaires et do
[ppt] et Services 2.0 en bibliothèque [ppt]
– MURPHY Joseph. Implementing
Library 2.0 services: The Practical Considerations
[ppt]
– COHEN Laura. Action Plan for a 2.0 Library

Merci de votre attention

Des questions ?

Thomas Chaimbault
thomas.chaimbault@enssib.fr
http://www.vagabondages.org


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