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Des leaders accomplis et émergents témoignent
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25/02/2010 - Aude Marie Marcoux
Des leaders accomplis et émergents témoignent
Colloque À vos postes! -mon premier rôle de gestion
Comment se préparer à son premier rôle de gestionnaire? Comment gérer sa crédibilité, son stress et
faire sa place?
Trois duos de leaders accomplis et des leaders émergents ont témoigné de leurs expériences lors de la
deuxième édition du colloque À vos postes! - mon premier rôle de gestion organisé par la Jeune chambre de
commerce de Montréal et HEC Montréal.
PLUS: 7 clés pour réussir son premier rôle de gestion
S'inspirer d'un mentor
Au sortir de ses études en droit, deux options de stage s'offraient à Pierre Allard: une firme nationale établie
depuis 100 ans ou une start-up représentée par un homme de 32 ans et ses deux associés. Plus qu'une
entreprise, c'est son «coup de foudre» pour Mario Charpentier, associé co-directeur du cabinet BCF, qui a
guidé son choix. Les compétences techniques exceptionnelles, mais aussi le côté chaleureux et empathique
de l'homme devenu son mentor l'inspirent depuis maintenant 15 ans. Constamment informé des problèmes et
de la façon dont ils étaient gérés, M. Allard, aujourd'hui associé chez BCF, dit avoir appris par l'exemple.
«Ce qui m'a beaucoup aidé est d'avoir la confiance de pouvoir me tromper», a affirmé M. Allard aux quelques
150 jeunes gens d'affaires présents. Il s'agit à son avis de la meilleure façon de gérer le stress qu'impliquent
ses responsabilités, tout en ayant la chance de pouvoir partager ce stress avec son mentor. «Gérer son stress,
ce n'est pas ne pas en avoir», a-t-il noté, mais il faut accepter que la gestion n'est pas du 9h à 17h.
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Se préparer
Katia Fontana, vice-présidente, finance et administration au Groupe Dynamite, savait foncièrement qu'elle
voulait devenir gestionnaire et s'y est préparée. À ses débuts chez Deloitte en 1993, elle a entre autres
analysé le formulaire d'évaluation de rendement et s'en est inspiré pour capitaliser sur ses forces et travailler
sur ses faiblesses. «C'était plus un dépassement de soi que je recherchais que la compétition», a soutenu
Mme Fontana. L'étape décisive dans sa carrière - et son meilleur conseil à la relève - est sans contredit le fait
qu'elle soit «sortie de sa zone de confort». En effet, le milieu majoritairement anglophone chez Deloitte où elle
a fait ses premières armes a défié - et bâti - la future gestionnaire.
Choisir un environnement qui vous ressemble
Les gestionnaires qui réussissent bien ont en général un trait caractéristique commun : ils ont réussi à trouver
un milieu où ils se sentent bien, où ils retrouvent un équilibre entre qui ils sont et l'endroit dans lequel ils
exercent leur métier, selon Éric Brunelle, animateur du colloque et professeur adjoint en management à HEC
Montréal.
C'est le cas notamment de Marc-André Dufort, vice-président trésorerie, risques et projets d'investissement
pour le Cirque du Soleil. «Cela a toujours été important pour moi de choisir un environnement de travail dans
lequel j'aurais beaucoup de plaisir», a dit le comptable de formation, car «on passe tellement de temps au
bureau».
«Cela ajoute à la passion d'être dans un environnement qui nous parle, qui nous anime», a renchéri Katia
Fontana.
«La créativité ne vient pas seulement assis devant un portable. Elle vient de la synergie qui crée un terreau
fertile aux nouvelles idées», a noté M. Dufort. Et cette synergie, il la vit aussi avec son mentor, Robert Blain,
vice-président principal et chef de la direction financière au Cirque, qu'il considère comme un «bon père de
famille» pour tout le monde. «Il a une bonne écoute, nous laisse aller, nous laisse faire des erreurs, a soutenu
M. Dufort. Il écoute toutes les idées et favorise le développement de chaque individu.»
S'impliquer
«Être le patron, c'est être capable d'être légitime. Être le patron, c'est assumer d'être le chef, de prendre des
décisions. Êtes-vous en mesure de le faire? Cela vaut la peine de le tester», a soutenu le professeur Brunelle.
S'impliquer dans le milieu communautaire ou autres réseaux s'avère à son avis d'excellentes opportunités de
se préparer à être gestionnaire.
Les activités externes de M. Dufort, notamment avec la Jeune chambre de commerce de Montréal et les HEC,
lui ont apporté des connaissances qu'il peut sortir de son sac à dos quand il en a besoin. «Ces implications
permettent de relever d'autres défis qui élargissent les expériences», a renchéri Katia Fontana.
Faire sa place
Avec la vague de baby-boomers qui vont prendre leur retraite, les jeunes auront une panoplie d'opportunités.
Mais plusieurs jeunes gestionnaires doivent actuellement gérer les différences d'âge de ceux qu'ils dirigent,
notamment des subalternes plus âgés, comme c'est le cas pour M. Dufort. «Un bon gestionnaire doit laisser la
place parce qu'il ne connaît pas tout», a affirmé M. Dufort. «Au début, on veut être top, mais on peut se casser
la margoulette. À moment donné, j'ai appris que je ne pouvais pas tout connaître.» Et le gestionnaire a connu
quelques échecs pour arriver à ce constat... Quand on est jeune, on veut changer le monde, mais cela prend
des années pour se connaître.
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«Ce qui est important est la connaissance de soi et c'est quelque chose qui se bâtit au quotidien. Il faut être
sûr de soi, ne pas avoir peur d'aller voir les bonnes personnes et de prendre des initiatives», a soutenu Mme
Fontana.
«Au lieu de dire "je veux gérer", dites "je veux m'impliquer". Quand c'est fait avec générosité, ce sera toujours
positif», a ajouté Pierre Allard.
Concilier travail-famille
M. Allard dit avoir toujours eu la préoccupation de concilier travail-famille et n'a jamais eu l'impression d'avoir
fait des compromis. «Le seul compromis que je vois est seulement la discipline. Je suis réglé comme une
horloge, ce qui ne veut pas dire être plat, mais je me donne des objectifs à atteindre dans une journée», a
souligné le père de deux enfants. Même son de cloche chez Robert Blain, père de quatre enfants, qui dit que
finalement, «plus on a des enfants, plus on est organisé!»
S'interroger
Éric Brunelle a raconté que lors de son premier cours à HEC, ses camarades avaient été invités à dire ce qu'ils
voulaient faire dans la vie. Tous voulaient devenir patrons. Quinze ans plus tard, seuls cinq ou six d'entre eux
sont effectivement devenus boss. «Comment est-ce possible?», a-t-il demandé au public présent.
Peut-être des questions de contexte ou de chances. Mais être patron signifie prendre des décisions, confronter
des tensions, ne pas toujours se faire aimer de ses collègues, gérer des gens difficiles, voire névrotiques,
composer avec le flou et l'angoisse, a affirmé M. Brunelle. Pour la plupart, les anciens camarades de classe du
professeur ont réalisé qu'ils étaient tout simplement bien dans leurs fonctions respectives et que la gestion
n'était pas pour eux. À preuve : «près de 50 % des nouveaux gestionnaires quittent leur poste après 18 mois»,
a noté M. Brunelle.
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