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Note d'analyse : CSA décrypte le vote de 1er tour - avril 2012
1. NOTE D’ANALYSE – avril 2012 1
NOTE D’ANALYSE DU DÉPARTEMENT OPINION
CSA décrypte…
Le vote au 1er tour de l’élection présidentielle
2007-2012 : DES ÉLECTORATS EN MOUVEMENT
L’ÉLECTORAT DE FRANÇOIS HOLLANDE électorale composée des soutiens de
Ségolène Royal viennent donc s’ajouter des
En tête au 1er tour, le candidat socialiste « bayrouistes » de 2007 qui, pourtant de
s’appuie sur un électorat particulièrement gauche, avaient manifesté une certaine
interclassiste. Il réalise en effet des scores inquiétude quant à la stature présidentielle
relativement comparables parmi les cadres de la candidate socialiste et lui avaient par
et professions libérales (27%, soit +3 par conséquent préféré le représentant de l’UDF.
rapport à Ségolène Royal en 2007), les
professions intermédiaires (31%, -1), les Par rapport à Ségolène Royal, François
employés (30%, +1) et les ouvriers (31%, +6). Hollande obtient en particulier de meilleurs
S’agissant de l’âge, François Hollande réussit scores dans le centre de l’hexagone (+13.2
notamment à davantage convaincre les 65 en Corrèze, +6.8 dans le Cantal, + 5 dans la
ans et plus (30%) que ne l’avait fait la Creuse et +4.8 dans l’Indre), en Ile-de-France
représentante du PS en 2007 (25%) avec un (avec notamment + 4.65 dans le Val-d’Oise
style de campagne sans doute un peu et +4.55 en Seine-Saint-Denis) et dans le Nord
déroutant pour ce segment de l’électorat. Le (+5.6 dans le Pas-de-Calais). A l’inverse, toute
candidat du PS rassemble en outre 74% des la partie Sud de la France (à part les
électeurs de Ségolène Royal en 2007, mais Pyrénées-Atlantiques) le voit réaliser des
également 25% de ceux de François Bayrou. gains nettement plus faibles voire des scores
plus réduits que ceux de Ségolène Royal.
Cette trajectoire d’un vote Bayrou en 2007 à
un vote Hollande cinq ans plus tard est
d’ailleurs décisive pour comprendre la
hausse du résultat du Parti socialiste de près
de 3 points entre les deux scrutins. Au niveau
cantonal, la corrélation entre le vote PS de
2012 et le vote PS de 2007 est très élevée
(0.93), ce qui signifie que le premier a les
mêmes zones de force et de faiblesse que le
second. Autrement dit, François Hollande
réalise ses meilleurs scores sur les terres les
plus favorables à Ségolène Royal en 2007.
Mais il existe également une légère
corrélation négative (- 0.31) entre le vote
Hollande 2012 et l’évolution des scores de
François Bayrou de 2007 à 2012. Les résultats
du candidat socialiste ont ainsi tendance à
être d’autant plus élevés que le candidat du
MoDem a perdu des voix. A une base
Evolution des scores de François Hollande en 2012 par rapport à ceux
de Ségolène Royal en 2007 (au niveau départemental)
Contact presse - Hélène TABOURY
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2. NOTE D’ANALYSE – avril 2012 2
L’ÉLECTORAT DE NICOLAS SARKOZY 9.51 points de mieux que Jean-Marie Le Pen
en 2007, et dans l’Oise, où Nicolas Sarkozy
Son électorat est nettement moins « attrape perd 6.31 points quand Marine Le Pen en
tout » que celui de François Hollande. Si le gagne 10.15 par rapport à son père. Malgré
candidat de l’UMP a été soutenu par 50% sa campagne, le chef de l’Etat a donc eu
des artisans, commerçants et chefs du mal à limiter l’hémorragie d’une partie
d’entreprise et 39% des cadres et de ses électeurs de 2007 vers Marine Le Pen.
professions libérales, il n’obtient que 14%
parmi les ouvriers, soit 6 points de moins Il semble néanmoins avoir réussi à éviter
qu’en 2007. Il pâtit ainsi d’un fort déficit dans une participation différentielle, c'est-à-dire
les catégories populaires. Il est à cet égard une démobilisation de l’électorat de droite,
révélateur que le vote Sarkozy soit qui était l’un des enjeux du scrutin. En effet,
fortement corrélé avec le niveau de non seulement les sondages indiquent que
revenus, passant de 39% parmi les l’électorat de droite s’est autant mobilisé
personnes disposant de revenus supérieurs à que celui de gauche, mais en plus la
4 500 euros par mois à 18% parmi celles dont corrélation au niveau cantonal entre le vote
les revenus mensuels sont inférieurs à 1 000 Sarkozy 2012 et l’évolution de l’abstention
euros. Le candidat de l’UMP résiste entre 2007 et 2012 est nulle, ce qui signifie
néanmoins particulièrement bien chez les que les résultats du président sortant n’ont
65 ans et plus (avec 41%, soit la même pas tendance à être d’autant plus faibles
proportion qu’en 2007). que l’abstention a augmenté.
D’autre part, si Nicolas Sarkozy conserve les
trois quarts de son électorat de 2007, Marine
Le Pen parvient à lui ravir plus de 10% de ses
anciens électeurs.
Au niveau géographique, le Président de la
République a certes réussi à limiter ses
pertes dans une partie de ses bastions
électoraux à l’Ouest de la France, et ce
pour différentes raisons, dont une pratique
du catholicisme qui limite l’influence du
Front National (+3.17 en Vendée, -1.04 dans
le Maine-et-Loire, -1.43 dans la Mayenne, -
1.6 dans les Deux-Sèvres). Avec un
coefficient de corrélation de 0.94 au niveau
cantonal entre ses scores de 2007 et de
2012, son électorat présente les mêmes
zones de force et de faiblesse que lors de la
dernière présidentielle. Mais une légère
corrélation négative existe au niveau
cantonal (-0.28) entre le vote Le Pen de
2012 et l’évolution du vote Sarkozy de 2007
à 2012. Autrement dit, le score de la
candidate du FN a tendance à être Evolution des scores de Nicolas Sarkozy en 2012 par rapport à ses
d’autant plus élevé que Nicolas Sarkozy a scores de 2007 (au niveau départemental)
perdu des voix entre les deux scrutins. Cette
situation est particulièrement flagrante dans
les Bouches-du-Rhône, où Nicolas Sarkozy
perd 6.74 points alors que Marine Le Pen fait
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3. NOTE D’ANALYSE – avril 2012 3
L’ÉLECTORAT DE MARINE LE PEN baissé que Marine Le Pen engrange les
gains les plus forts par rapport à 2007, et en
L’un des faits marquants de ce 1er tour particulier dans les départements du Sud-
concerne l’électorat de Marine Le Pen : Est de l’hexagone. Sa poussée, bien que
celui-ci s’est considérablement féminisé par réelle, est plus limitée dans l’Ouest.
rapport à celui de Jean-Marie Le Pen en
2007. Il est ainsi composé à 53% de femmes
et à 47% d’hommes, alors que celui de son
père était constitué à 64% d’hommes et à
seulement 36% de femmes. Le fait que les
idées du FN soient désormais portées par
une femme a visiblement facilité la
« dédiabolisation » de ce mouvement
politique auprès d’une partie des
électrices. En pénétration, Marine Le Pen a
attiré autant d’hommes que de femmes
(18%), alors que Jean-Marie Le Pen avait
réalisé en 2007 14% parmi les premiers et 7%
parmi les secondes. La candidate du FN a
en outre obtenu son meilleur score dans la
pyramide des âges chez les 35-49 ans, sans
doute les plus touchés par la crise
Evolution des scores de Marine Le Pen en 2012 par rapport
économique et les plus inquiets pour leur aux scores de Jean-Marie Le Pen en 2007 (au niveau départemental)
avenir, avec 24%, contre seulement 9%
parmi les 65 ans et plus.
D’autre part, plus l’on descend dans la L’ÉLECTORAT DE JEAN-LUC MELENCHON
hiérarchie sociale, plus les scores de
Marine Le Pen sont élevés. Elle réalise ainsi Arrivé en quatrième position au 1er tour,
8% chez les cadres et professions libérales Jean-Luc Mélenchon a attiré un électorat
(soit le même niveau que son père en assez différent de celui auquel il s’est
2007), 14% chez les professions adressé durant sa campagne. En effet, s’il a
intermédiaires (+5), 19% chez les employés séduit 16% des 18-24 ans, contre seulement
(+7) et 28% parmi les ouvriers (+7). Cette 8% des 65 ans et plus, il réalise des scores
observation se confirme d’ailleurs au quasiment comparables parmi les CSP+
regard de l’auto-positionnement social des (11%) et les CSP- (13%). Sur le plan politique,
électeurs. La représentante du Front le candidat du Front de Gauche rassemble
National obtient en effet 8% parmi les 80% des électeurs de Marie-George Buffet
personnes déclarant appartenir aux classes en 2007, mais aussi 40% de ceux d’Olivier
privilégiées et aisées, 15% parmi celles qui Besancenot, 32% de ceux d’Arlette
estiment appartenir aux classes moyennes Laguiller et 24% de ceux de José Bové. La
et 26% parmi celles qui considèrent corrélation au niveau cantonal entre le
appartenir aux classes populaires et vote Mélenchon 2012 et le vote Buffet 2007
défavorisées. D’un point de vue politique, est de 0.73. Avec un niveau beaucoup plus
on a vu plus haut que Marine Le Pen avait élevé, le vote Front de Gauche a donc
réussi à capter une partie des électeurs tendance à avoir géographiquement les
sarkozystes de 2007. Près de 20% de mêmes zones de force et de faiblesse que
l’électorat lepéniste est ainsi composé de le vote communiste lors de la dernière
personnes qui avaient voté en faveur de présidentielle.
Nicolas Sarkozy cinq ans plus tôt.
Logiquement, c’est en grande partie dans
les territoires où le président sortant a le plus
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4. NOTE D’ANALYSE – avril 2012 4
Mais surtout, le coefficient de corrélation L’ÉLECTORAT DE FRANÇOIS BAYROU
entre le vote Mélenchon 2012 et l’évolution
du vote d’extrême-gauche entre 2007 Enfin, passant de 18.57% en 2007 à 9.13% en
(Besancenot, Laguiller et Schivardi) et 2012 2012 (soit une chute de 9.4 points), François
(Poutou et Arthaud) est de -0.38, ce qui Bayrou ne conserve que 36% de ses
signifie que les scores de Jean-Luc électeurs de 2007. Avec la rétractation de
Mélenchon sont d’autant plus élevés que son électorat sur son noyau centriste, il perd
ceux de l’extrême-gauche sont en baisse. notamment une grande partie des soutiens
Le leader du Front de Gauche est ainsi en provenance de la gauche d’une part
parvenu à étendre son influence bien au- et des sans proximité partisane d’autre part
delà de la base électorale du Parti qu’il avait pu attirer cinq ans plus tôt. Il n’est
communiste, en rassemblant une partie en effet soutenu que par 2% des
importante de l’électorat de la gauche sympathisants de gauche (contre 15% en
radicale. C’est en particulier dans le Sud-Est 2007) et par 12% des sans préférence
que Jean-Luc Mélenchon progresse le plus partisane (contre 23% en 2007). Il passe en
comparativement à Marie-George Buffet outre de 24% à 9% chez les 18-24 ans, de
en 2007, avec une forme de résurgence du 24% à 13% parmi les cadres et professions
« Midi rouge » apparu au milieu du 19ème libérales, de 20% à 10% parmi les professions
siècle. Mais le fait que le leader du Front de intermédiaires, de 16% à 10% parmi les
Gauche ait été nettement devancé par employés et de 15% à 6% parmi les ouvriers.
Marine Le Pen dans leur match pour la Les pertes de François Bayrou s’élèvent à
troisième place et le leadership sur le vote 13.9 points dans les Pyrénées-Atlantiques,
protestataire fait de ce succès un demi- 12.9 dans les Hautes-Pyrénées et 11.5 dans
échec. le Finistère et en Ille-et-Vilaine.
La stratégie d’autonomisation pour laquelle
a opté le leader centriste depuis 2007 est
un échec. A défaut d’accord électoral, les
législatives de juin risquent d’être très
compliquées pour le Mouvement
Démocrate.
Evolution des scores de Jean-Luc Mélenchon en 2012 par rapport
aux scores de Marie-George Buffet en 2007 (au niveau départemental)
Evolution des scores de François Bayrou en 2012 par rapport
à ses scores en 2007 (au niveau départemental)
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5. NOTE D’ANALYSE – avril 2012 5
QUELLES SPÉCIFICITÉS POUR CE PREMIER TOUR ?
UNE CRISTALLISATION DES CHOIX moins de deux semaines avant le 1er tour.
MOINS TARDIVE Le vote tardif a surtout profité à François
Plus d’un votant sur trois (37%) déclare s’être Hollande et, dans une mesure moindre, à
décidé depuis moins d’un mois sur le choix Marine Le Pen, 25% et 18% des électeurs
de son candidat dimanche dernier. Ce s’étant décidés durant les derniers jours
chiffre, certes non négligeable, enregistre avant le 1er tour ayant porté leurs suffrages
un recul puisqu’ils étaient 47% au premier sur leurs noms. En revanche, moins de 15%
tour de 2002 et 41% en 2007. d’entre eux déclarent s’être tournés vers
l’actuel chef de l’Etat.
Alors que les scrutins présidentiels avaient
été caractérisés depuis 1981 par un nombre
de plus en plus important d’électeurs tardifs UNE PLUS FAIBLE CROYANCE DANS LA
(se décidant dans les derniers jours avant
CAPACITÉ DU FUTUR PRÉSIDENT À
l’élection), le 1er tour de 2007 avait donné
un coup d’arrêt à cette progression,
AMÉLIORER LES CHOSES
conforté dimanche dernier. Si seulement Le vote de dimanche dernier a aussi été
10% environ des électeurs s’étaient décidés marqué par le faible espoir qu’il puisse
moins de deux semaines avant les 1ers tours contribuer à améliorer les choses, que ce
de scrutin en 1981 et 1988, cette proportion soit pour sa situation personnelle ou pour le
est passée à 28% en 1995, 39% en 2002 et pays.
34% en 2007. Le 22 avril 2012, 28% des
électeurs déclarent avoir pris leur décision Alors qu’en 2007, une majorité relative de
moins de deux semaines avant l’élection votants estimait que l’élection de son favori
(dont 12% le jour même et 16% quelques permettrait d’améliorer sa situation
jours avant). personnelle (50%, contre 43% qui pensaient
le contraire), ils ne sont plus que 33% à avoir
Les électeurs se sont donc décidés un peu cet espoir (contre 50%). Tout se passe
plus longtemps à l’avance, surtout en ce qui comme si, sur ce sujet, on observait un
concerne le vote pour les candidats qui ont retour au scepticisme qui prévalait le 21 avril
recueilli les scores les plus importants : 2002, avec des résultats quasiment
respectivement 61%, 50% et 44% des équivalents à l’époque.
électeurs de Nicolas Sarkozy, François
Hollande et Marine Le Pen déclarent ainsi Il est néanmoins intéressant de noter que les
avoir toujours su pour qui ils voteraient, pour votes contestataires semblent miser plus
41% en moyenne. que les autres sur une amélioration de leur
sort personnel en cas de victoire de leur
A l’opposé, la majorité des électeurs de candidat. Ainsi, les électeurs de Jean-Luc
François Bayrou disent s’être décidés depuis Mélenchon et de Marine Le Pen sont les
moins d’un mois (56%), tout comme 51% de seuls à penser majoritairement que si leur
ceux de Jean-Luc Mélenchon. Le vote en candidat est élu, leur situation personnelle
faveur des plus petits candidats a été arrêté s’améliorera (respectivement 56% et 51%),
très tardivement, ces derniers ayant sans seuls 37% et 25% de ceux de François
doute attendu de bénéficier d’une égalité Hollande et Nicolas Sarkozy faisant le même
totale en termes de visibilité à la télévision pronostic.
et à la radio pour convaincre certains
électeurs. Ainsi, 63% et 80% des électeurs de
Philippe Poutou et de Nicolas Dupont-
Aignan affirment avoir pris leur décision
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6. NOTE D’ANALYSE – avril 2012 6
Pour cet électorat du bloc antisystème, qui Au-delà de ce constat d’ensemble, la
exprime dans les sondages des critiques hiérarchie des raisons varie fortement selon
particulièrement vives à l’égard des élites les différents électorats. Certains électorats
en général et du personnel politique en disent ainsi privilégier le projet : c’est le cas
particulier, et qui a plus que les autres le des électeurs de Jean-Luc Mélenchon
sentiment d’être délaissé par celles-ci, tout (44%), François Bayrou (44%) et Eva Joly
se passe comme si le vote était un moyen (52%). L’électorat de François Hollande
de se réapproprier une place dans la déclare quant à lui privilégier l’attachement
société et représentait à cet égard un à un parti (30%, contre 29% pour le projet),
espoir de changement à titre personnel. tandis que celui de Nicolas Sarkozy met
plus souvent en avant un vote
Par ailleurs, 56% des Français pensent que le
d’attachement à un candidat (25%) ou en
résultat de l’élection présidentielle ne
faveur d’un bilan (18%). Pour finir, assez
permettra pas ou peu d’améliorer les
logiquement, les électeurs de Philippe
choses en France, 37% étant d’un avis
Poutou ou de Marine Le Pen affirment
contraire. Il y a toutefois des différences de
majoritairement avoir voté pour marquer
perception sur ce point, la croyance dans
leur opposition aux autres candidats
le volontarisme politique à l’échelle
(respectivement 45% et 44%).
collective est ainsi plus forte à gauche qu’à
droite : 61% des électeurs de François Quant à l’impact voulu de ce vote, plus de
Hollande croient à une amélioration des la moitié des Français (51%) affirme avoir
choses en France suite à l’élection, tout voté pour que son candidat soit élu
comme 51% de ceux de Jean-Luc Président de la République, 24% souhaitant
Mélenchon. Cet optimisme ne se retrouve simplement que son influence dans la vie
pas chez les électeurs de Marine Le Pen politique soit plus importante et 10% que son
(34%) ou de François Bayrou (22%), ceux de camp soit présent au 2nd tour, même si ce
Nicolas Sarkozy étant eux assez divisés (48% n’était pas son candidat préféré. Si les
contre 48%). Il semble donc que le camp électeurs des deux finalistes ont très
dont la victoire paraît aujourd’hui la plus majoritairement voté pour que leur
probable ait mis plus d’espoir dans son vote, candidat soit élu (76% pour François
la perspective d’un retour au pouvoir Hollande et 85% pour Nicolas Sarkozy), ceux
suffisant pour l’instant à nourrir son des challengers mettent majoritairement
optimisme. tous en avant la plus grande influence de
leur courant dans la vie politique. C’est le
cas particulièrement des électeurs d’Eva
DES MOTIVATIONS DE VOTE QUI Joly (72%) mais aussi de Jean-Luc
DIFFÈRENT SELON LE CANDIDAT CHOISI Mélenchon (62%), de François Bayrou (52%)
et de Marine Le Pen (45%, 36% ayant voté
Si l’on en vient aux motivations même du en sa faveur pour qu’elle soit élue
vote, les Français mettent en avant aussi présidente). Notons que 16% de l’électorat
bien le projet (26%) que l’opposition aux de François Hollande a voté pour que son
autres candidats (25%), largement devant camp soit présent au 2nd tour, même si ce
l’attachement à un parti ou à un candidat n’était pas son candidat préféré, ce qui
(14% et 12%), ou encore le bilan (7%). Là témoigne de l’importance du vote utile en
encore, ce 1er tour de scrutin n’est pas sans sa faveur.
rappeler le 1er tour de 2002 et se différencie
largement de l’élection de 2007, les
électeurs ayant alors largement voté en
faveur d’un projet (40% de citations), et
beaucoup moins par opposition à d’autres
candidats (24%).
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7. NOTE D’ANALYSE – avril 2012 7
Enfin, les enjeux du vote ont sans surprise Cette hiérarchie des préoccupations est
été centrés sur les thématiques bien entendue très différente selon les
économiques et sociales. Ainsi, le pouvoir électorats. Ceux de Jean-Luc Mélenchon
d’achat (45% de citations) et l’emploi (38%) et François Hollande ont ainsi voté en
arrivent, comme en 2007, en tête des tenant compte en premier du pouvoir
préoccupations des Français, rejoint cette d’achat, de l’emploi et des inégalités
année par la dette de l’Etat (30%), assez sociales, tandis que ceux de François
faiblement citée à l’époque (15%) puis par Bayrou et Nicolas Sarkozy l’ont fait en
les inégalités sociales (29%). premier pour la dette de l’Etat et, dans une
moindre mesure, l’avenir de l’euro. Autres
Les événements de Toulouse et de
spécificités, les électeurs de Marine Le Pen
Montauban n’ont donc pas permis aux
ont très majoritairement voté en prenant en
thématiques de l’immigration ou de la
compte l’immigration (66%), tandis que
sécurité de regagner la tête du classement
ceux d’Eva Joly ont surtout considéré la
des enjeux (elles recueillent respectivement
protection de l’environnement (65%) mais
20% et 17% des citations, se situant à des
aussi le nucléaire (26%).
niveaux moindres qu’en 2007 et, a fortiori,
en 2002). Les finalistes du 2nd tour se retrouvent donc
devant une équation difficile. Il s’agit en
Quant aux questions environnementales,
effet de rassembler des électorats qui, par
elles chutent en fin de classement par
nature, sont sensibles à des enjeux
rapport à 2007, la protection de
différents. Et de convaincre les Français de
l’environnement ou encore le nucléaire
l’impact de leur vote à venir, alors même
n’ayant constitué des enjeux prioritaires
que ceux-ci apparaissent plus que jamais
que pour 5% et 2% des électeurs en cette
sceptiques quant au pouvoir du politique
période de crise économique, ce qui
de changer le cours des choses.
explique sans doute en partie les difficultés
rencontrées par Eva Joly tout au long de sa
campagne. Agnès Balle,
Directrice des études au département Opinion
Christophe Piar,
Chargé d’études au département Opinion
Méthodologie
Sondage exclusif CSA / Direct Matin réalisé en ligne le 22 avril 2012.
Echantillon national représentatif de 5969 personnes âgées de 18
ans et plus inscrites sur les listes électorales, constitué d'après la
méthode des quotas : sexe, âge et profession de l’individu après
stratification par région et catégorie d’agglomération.
Sondage Sortie des Urnes réalisé le 21 avril 2002 par CSA pour
France3 / Radio France / Orange / Le Parisien / Aujourd’hui en
France effectué à la sortie des bureaux de vote auprès d'un
échantillon national représentatif de 5352 personnes venant de
voter au premier tour de l'élection présidentielle.
Sondage Sortie des Urnes réalisé le 22 avril 2007 par CSA - CISCO
pour France3 / France Info / France Inter / Le Parisien / Aujourd’hui
en France effectué à la sortie des bureaux de vote auprès d’un
échantillon national représentatif de 5 009 personnes venant de
voter au premier tour de l’élection présidentielle.
Les résultats de nos enquêtes sont disponibles sur www.csa.eu
Contact presse - Hélène TABOURY
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8. NOTE D’ANALYSE – avril 2012 8
Retrouvez sur www.csa.eu nos précédentes notes d’analyse
Des primaires populaires ? Analyse de la participation à la primaire socialiste (nov. 2011)
http://www.csa.eu/multimedia/data/sondages/data2011/opi20111031-des-primaires-populaires.pdf
Bilan 2011 de la popularité du Chef de l’Etat (décembre 2011)
http://www.csa.eu/multimedia/data/sondages/data2011/opi20111231-bilan-de-l-annee-2011-pour-nicolas-sarkozy.pdf
Le vote des catégories populaires (janvier 2012)
http://www.csa.eu/multimedia/data/sondages/data2012/opi20120111-note-d-analyse-vote-des-categories-populaires.pdf
Le vote d’extrême-gauche(janvier 2012)
http://www.csa.eu/multimedia/data/sondages/data2012/opi20120201-note-d-analyse-vote-de-l-extreme-gauche.pdf
La WebCampagne 2012 (février 2012)
http://www.csa.eu/multimedia/data/sondages/data2012/opi20120217-note-d-analyse-la-webcampagne-2012.pdf
Le vote en faveur de François Bayrou (mars 2012)
http://www.csa.eu/multimedia/data/sondages/data2012/opi20120312-note-d-analyse-l-electorat-de-francois-bayrou.pdf
Elections présidentielles et audience des émissions de télévision (mars 2012)
http://www.csa.eu/multimedia/data/sondages/data2012/opi20120313-note-d-analyse-audiences-tv-et-elections-presidentielles.pdf
La peur de la mondialisation (avril 2012)
http://www.csa.eu/multimedia/data/sondages/data2012/opi20120403-note-d-analyse-la-peur-de-la-mondialisation.pdf
L’heure du choix : dans la boîte noire du vote (avril 2012)
http://www.csa.eu/multimedia/data/sondages/data2012/opi20120419-note-d-analyse-l-heure-du-choix.pdf
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