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LA CIVILISATION FRANÇAISE
UNIVERSITÉ LINGUISTIQUE V. BRIOUSSOV




LA CIVILISATION FRANÇAISE



 Manuel compilé par Alice Doumikian




                       Erévan - 2006
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      Publié par la décision du conseil scientifique de l’Université
Linguistique V. Brioussov

      CIVILISATION FRANÇAISE γ½Ù»ó` ²ÉÇë³ ¸áõÙÇÏÛ³Ý,
      -ºñ.: §ÈÇÝ·í³¦, 2006, 192 ¿ç:

      Approuvé par
      Paul ROUSSET
      Le recteur de l’Université Française en Arménie
      Armen BAGHDASSARIAN
      Le vice-président du conseil scientifique et pédagogique de
l’Université Française en Arménie, le candidat ès lettres
      Naira MANOUKIAN
      La candidate ès lettres
      Ouvrage publié sous la direction de
      Eduard DANIELIAN
      Le docteur en histoire, professeur



                           2006Ã.                       ¶Ø¸
           0134(01) - 2006

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ISBN 99930-79 -76-6                    © §ÈÇÝ·í³¦, 2006Ã.
LA CIVILISATION FRANÇAISE

INTRODUCTION
L’idée de civilisation                                    5
I. LE PAYS
      1.     La position naturelle et les frontières      7
      2.     Le relief et le climat                       8
      3.     Les fleuves                                 10
      4.     La population                               12
      5.     La division administrative                  15
      6.     La France régionale                         18
      7.     La France d’outre-mer                       41
      8.     Les grandes villes                          48
      9.     Paris au fil des siècles                    53
             a. L’origine de Paris                       53
             b. Paris du Moyen Age                       55
             c. Paris révolutionnaire                    59
             d. Paris du XXe siècle                      62
      10.    La construction européenne                  65
      11.    La France et les organisations étrangères   69
      12.    Les témoignages sur les relations franco-   70
             arméniennes
      13.    La communauté arménienne en France          74
II. LA CULTURE
      1.     La langue française                         77
      2.     La francophonie                             79
      3.     La structure d´enseignement                 80
      4.     La religion                                 86
      5.     Les symboles de la France:
             a. le coq gaulois                           91
             b. le drapeau tricolore                     92
             c. Marianne                                 93
             d. la devise                                94
             e. l’hymne                                  95
      6.     Les fêtes                                    97
      7.     Le cinéma français                          103

                                  3
8.    La peinture française                      107
    9.    Les monuments historiques et les musées de
          Paris et de son environnement              113
III. LA FORMATION DE LA NATION FRANÇAISE
     ET SON SYSTÈME POLITIQUE
    1.    La Gaule                                        125
    2.    La fondation de la nation française             126
    3.    Les croisades                                   129
    4.    La guerre de Cent Ans                           130
    5.    Les guerres de religion                         132
    6.    La Renaissance en France                        132
    7.    La Ire République                               134
    8.    La Déclaration des droits de l'homme et son
          développement dans le monde                     136
    9.    Napoléon Ier                                    139
    10.   La restauration des Bourbons, la Monarchie de
          Juillet                                         141
    11.   La IIe République,                              143
    12.   Le second Empire                                144
    13.   La IIIe République                              146
    14.   La IVe République                               148
    15.   La Ve République                                149
    16.   Les institutions
          1. le pouvoir exécutif                          156
          2. le pouvoir législatif                        158
          3. le pouvoir judiciaire                        161
    17.   Les forces politiques                           164
IV. LA SOCIÉTÉ
    1.   La protection sociale                            171
    2.   La protection de l'environnement                 175
    3.   Les syndicats                                    178
    4.   Les médias                                       180
TABLEAU CHRONOLOGIQUE DES SOUVERAINS                      184
ET CHEFS D’ETAT DE LA FRANCE
BIBLIOGRAPHIE                                             190



                              4
INTRODUCTION

                             L’idée de civilisation

       Le concept de “civilisation” s’est formé depuis le XVIIIe siècle
et s’est considérablement modifié au cours de deux siècles suivants.
       Lorsque Montesquieu1 décrit, dans l’Esprit des Lois le système
politique, l’essor commercial, le développement artistique des cités
grecques, il se sent embarrassé pour résumer en un seul mot toutes
ces données. Mais ses contemporains n’utilisent, dans ce cas, que le
mot “société”; pour eux, une collectivité qui possède des règlements
précis, une organisation évoluée, est essentiellement “sociale”. Très
vite pourtant, ce terme paraît insuffisant: à la notion d’organisation,
les Encyclopédistes2 ajoutent celle de progrès qui n’est pas implicite
dans l’idée de société. D’Holbach3 est le premier à écrire, en 1776, le
mot “civilisation”.
       Dans “civilisation” apparaît d’abord le latin civis, citoyen. Être
civilisé, c’est vivre dans le cadre d’une cité, ou, plus largement d’un
État pourvu de lois, faisant régner la justice.
       W. Durant, historien du XXe siècle, a donné la définition
complète du terme de la civilisation: “La civilisation est un ordre
social promouvant la création culturelle. Cela est constitué de 4

1
  Montesquieu (Charles de Secondat, baron de la Brède), écrivain français (château
de la Brède, près de Bordeaux, 1689-Paris, 1755), auteur des Lettres persanes
(1721), des Considérations sur les causes de la grandeur des Romains et de leur
décadence (1734) et de De l’Esprit des lois (1748). Ce dernier ouvrage inspira la
Constitution de 1791 et fut à l’origine des doctrines constitutionnelles libérales, qui
reposent sur la séparation des pouvoirs législatif, exécutif et judiciaire.(Acad. fr.)
2
  Encyclopédistes, Encyclopédie ou Dictionnaire raisonné des sciences, des arts et
des métiers, publication inspirée par un ouvrage similaire de Chambers (1729), et
dirigée par Diderot (1751-1772). Elle avait pour but de faire connaître les progrès de
la science et de la pensée dans tous les domaines. Les auteurs donnèrent une
orientation économiste et industrielle à l’ouvrage. Ils comprenaient, outre Voltaire,
Montesquieu, Rousseau, Jaucourt, des médecins et des ingénieurs. La publication, à
laquelle s’opposèrent le clergé et la noblesse de cour, fut menée à terme grâce au
sens des affaires du libraire Le Breton et à l’énergie de Diderot. Précédée du
Discours préliminaire de d’Alembert, l’Encyclopédie imposa l’idée du progrès
économique; elle fut annonciatrice de l’avènement de la bourgeoisie.
3
  Holbach, (Paul Henri Tiry, baron d’) philosophe français d’origine allemande
(Edesheim, Palatinat, 1723 - Paris 1789). Collaborateur de l’Encyclopédie,
matérialiste, athée, il attaqua l’Eglise et la monarchie de droit divin.

                                          5
éléments: provision économique, organisation politique, traditions
morales, et poursuite de connaissance et d’arts”.

        Les civilisations

       Dès le début du XIXe siècle, les philosophes commencèrent à
se demander si la quête d’une civilisation universelle et valable pour
tous avait un sens.
       On admet désormais que la civilisation n’est pas, en elle-
même, une valeur absolue et hors du temps. Chaque société est donc
en droit de prétendre trouver son équilibre par ses propres moyens.
En 1819, Ballanche4 emploie au pluriel le mot “civilisations”;
personne n’ose plus parler trop haut de “la civilisation”. Les
historiens du XIXe siècle acceptent à peu près le nouvel emploi du
terme. C’est ainsi que Taine5, étudiant “la civilisation grecque” ou
“la civilisation hollandaise du XVIIe siècle”, y voit des moments
privilégiés de l’Histoire humaine.
       De ce point de vue il faut rappeler que dans l'histoire de
l'humanité furent des époques qui s'étaient déterminées par
l'apparition de grandes civilisations comme en Egypte, en
Mésopotamie etc. Il est important de noter que l'Arménie par ses
ressources naturelles et ses valeurs culturelles et spirituelles fut le
berceau de la civilisation comme l’ont définis encyclopédiste Calmet
et historien-orientaliste David Marshall Lang.




4
  Ballanche (Pierre Simon), écrivain français (Lyon 1776-Paris 1847), dont la
philosophie de l’histoire, héritée de Vico s’allie à une sentimentalité mystique.
(Acad. fr.)
5
  Taine (Hyppolite), philosophe, historien et critique français (Vouziers 1828-Paris
1893).

                                         6
I. LE PAYS

              1. La position naturelle et les frontières

      La France est située à l'Ouest de l'Europe, presque à l'égale
distance du pôle et de l'équateur. C'est un des plus grands Etats
européens qui a 551 695 km2 de superficie.
      La France limite avec l'Espagne au Sud-Ouest, avec l'Italie au
Sud-Est, avec l'Allemagne, la Suisse et le Luxembourg à l'Est, avec
la Belgique au Nord-Est.
      Sur 5200 km de frontières on compte 3100 km de façades
maritimes. La France est baignée au Nord par la Mer du Nord et la
Manche, à l'Ouest par l'océan Atlantique, au Sud par la Méditerranée.
      La Mer du Nord, la Manche sont des mers peu profondes.
Des eaux tièdes, venues des Tropiques, se propagent à travers la
Manche et la Mer du Nord. Elles provoquent en hiver des brumes de
plus en plus fréquentes à mesure qu’on avance vers le Nord-Est. Le
mélange des eaux tropicales et boréales et des eaux douces des
fleuves favorise une richesse prodigieuse de matières organiques6.
La Méditerranée est une mer chaude, dont la température en hiver
ne descend pas au-dessous de 13°. Ses eaux sont fortement salées à
cause de l'évaporation. À la différence des mers du Nord et de
l'Ouest, elle est peu poissonneuse.
      Les montagnes les plus élevées se trouvent aux confins du
pays. Au sud, la frontière avec l’Espagne est constituée par la chaîne
des Pyrénées7 à 3 298 m au Vignemale (3 404 m au pic d’Aneto en
Espagne). A l’est les Alpes à 4 807 m au Mont Blanc et le Jura au
Crêt de la Neige à 1 718 m font les frontières avec l’Italie et la
Suisse protégeant les frontières orientales et méridionales. C'est
seulement au Nord-Est que la France reste sans défense naturelle.




6
  Les bancs de la mer du Nord sont de véritables “pâturages à poissons” qui passent
pour les poissonneuses du globe.
7
  La formation des chaînes des Pyrénées et des Alpes a commencé il y a plus de 50
millions d’années.

                                        7
2. Le relief et le climat




       La France se trouve dans la zone tempérée dans la partie de
l'Europe la plus découpée, la plus variée de reliefs, la plus sensible
aux influences bienfaisantes des mers. Le relief de la France se divise
en deux grands ensembles:
       a. Au Nord, à l’Ouest et au Centre, une zone de basses
terres. Ici s’étendent des plaines et des plateaux peu élevés (plaine
du Nord, Bassins Parisien et Aquitain) constituant pour l’essentiel
cette moitié du territoire français qui est située à moins de 200 m
d’altitude. C’est le plus souvent par une lente transition que les
altitudes s’élèvent de là vers les Ardennes, les Vosges, l’Ouest
du Massif Central.

                                  8
b. A l’Est et au Sud, une zone de relief heurté, juxtaposant
de hautes montagnes (Jura, Alpes, Pyrénées) et des plaines peu
étendues, étroites et encaissées (plaines du Languedoc et de
Provence, Sillon alpin, couloir de la Saône et du Rhône).
       Une ligne presque continue de hauteurs sépare nettement
ces deux ensembles. Dominant le sillon du Rhône et de la Saône
depuis le Sud des Cévennes jusqu’au Sud des Vosges, en passant par
les plateaux bourguignons, cette ligne de hauteurs coupée de rares
passages, sert de zone de partage des eaux entre la Mer du Nord, la
Manche, l’Atlantique d’une part, la Méditerranée de l’autre. C’est un
des traits les plus visibles de la structure du sol français.
         La France s’étend du 42e au 51e degré de latitude nord. Elle
se trouve au milieu de la zone tempérée. Deux types nettement
tranchés s’opposent: le climat océanique et le climat méditerranéen.
La majeure partie de la France a un climat océanique plus ou moins
dégradé par des influences continentales, méridionales, ou par celles
résultant du relief.
       La France est largement ouverte à l’influence océanique. Les
grands ensembles de plaines l’emportent à l’Ouest et au Centre; les
hauts reliefs qui mettraient obstacle à la pénétration de l’influence
maritime sont situés au Sud et à l’Est. L’océan agit d’abord comme
régulateur thermique: les isothermes sont, en été comme en hiver,
souvent parallèles aux côtes. Sur les côtes occidentales, l’hiver est
doux, l’été frais; les amplitudes grandissent à mesure qu’on s’éloigne
de la mer. Les pluies sont plus abondantes sur les hauteurs
directement exposées aux influences maritimes (Bretagne
occidentale, Morvan, plateaux limousins). Vers l’intérieur du pays,
ce climat se dégrade. En Lorraine et en Alsace, il revêt des nuances
continentales, avec des étés chauds et orageux, des hivers plus froids
et des précipitations moins abondantes, en partie concentrées en été
sous forme d’orages. Dans les régions du sud-ouest, le climat
océanique est marqué par des étés plus chauds et des automnes plus
lumineux.
       Le climat méditerranéen domine dans le sud-est du pays et
en Corse. Il est marqué par un ciel limpide, des étés chauds et secs et
des hivers doux. Les précipitations, concentrées sur le printemps et
l’automne, prennent souvent la forme d’averses violentes qui
accélèrent l’érosion et provoquent parfois de redoutables
inondations. Les vents sont forts, comme le mistral, qui descend la

                                  9
vallée du Rhône, ou la tramontane qui souffle sur le Languedoc. Le
climat méditerranéen est favorable aux cultures délicates comme la
vigne et les fruits et surtout au tourisme estival, d’autant que la mer
Méditerranée atteint 23 à 25º C en été le long des côtes.
       L’influence du relief est sensible surtout sur les
précipitations. Les régions les plus arrosées sont les plus élevées
(Vosges, Jura, Alpes du Nord, Sud-Est du Massif Central, Pyrénées
occidentales et centrales). Les régions basses sont peu humides
(Centre du Bassin Parisien), surtout si de hauts reliefs les encadrent
(plaine d’Alsace, Limagne).


                           3. Les fleuves

       Quatre fleuves importants drainent le territoire de la France et
constituent des axes privilégiés de développement industriel et
urbain. Chacun des quatre grands fleuves français, Seine, Loire,
Garonne et Rhône, est une combinaison de différents types de
rivières.
       La Seine, fleuve du Bassin parisien, naît sur le plateau de
Langres et coule loin des montagnes. La Loire, la Garonne et le
Rhône, au contraire, naissent dans les montagnes
       La Seine, longue de 776 km, est un fleuve calme et régulier
grâce aux conditions physiques homogènes de son bassin. Avec ses
affluents, elle représente un réseau navigable excellent. Elle fait de
Rouen et du Havre les grands ports de la région parisienne.
       La Loire est le plus long (1012 km) et le plus irrégulier des
fleuves français. Elle reçoit ses principaux affluents du Massif
Central. Son irrégularité, la vitesse du courant, autant que les
innombrables bancs de sable qui se déplacent sans cesse dans le lit,
ont toujours empêché de tirer parti de ce grand fleuve ouvrant une
voie de l’Atlantique au cœur de la France. Les pluies océaniques et la
fonte des neiges provoquent la montée des eaux en hiver et au début
du printemps. La navigation sur la Loire, toujours difficile mais
active jusqu’au début du XIXe siècle, n’a pu survivre à la création
d’un bon réseau de routes et de voies ferrées. Seul l’estuaire a été
aménagé et permet jusqu’à Nantes une navigation maritime. Par
contre, dans leur cours supérieur, Loire, Allier, Creuse fournissent de


                                  10
l’électricité. A présent la Loire est le moins utilisé des fleuves
français.
       Le charme de la Loire est accentué par la présence de châteaux
qui la bordent, comme Chambord, Amboise ou Blois.
       La Garonne, longue de 575 km, prend sa source des
Pyrénées, arrose le sud-ouest de la France avant d'atteindre l'estuaire
de la Gironde et l'océan Atlantique. Elle reçoit différentes rivières: le
Lot, le Tarn, l'Ariège et la Dordogne. Le canal du Midi relie le fleuve
à la Méditerranée. La majeure partie de son cours n'est pas navigable.
Son régime est celui d’un torrent de haute montagne: hautes eaux
d’avril à juillet, basses eaux d’hiver.
       Le Rhône est le fleuve le plus turbulent de France. Il prend sa
source dans les Alpes suisses et va se jeter dans la Méditerranée.
Long de 812 km, dont 522 en France, le Rhône est un fleuve
beaucoup plus montagnard que la Loire et la Garonne. Jusqu’au
confluent de l’Ain, il coule dans la montagne, ensuite entre les
montagnes. Il ne devient fleuve qu’à son extrémité, quand il touche à
son delta. La Saône, le Doubs et l’Ain drainent vers lui les eaux de
tout le Nord du Sillon rhodanien, du Jura, du Sud des Vosges.
L'irrégularité de son débit le rend difficilement navigable. Cependant
depuis quelques années, cette irrégularité a été tempérée par de
grandes centrales hydroélectriques. Le bassin du fleuve, y compris
ses affluents alpins, donne environ la moitié de l’hydro-électricité
française.
       Le Rhin, qui forme sur 195 km de son cours la frontière
franco-allemande, il constitue l’une des principales artères
navigables du monde et un important réservoir d’énergie électrique.




                                   11
4. La population

       La population de la France métropolitaine s’élève à 60 561
000 habitants (au 1er janvier 2005). En ajoutant les effectifs des
DOM-TOM, qui dépassent 2,5 millions d’habitants, la population
française approche 63 millions de personnes.
       Avec 110 habitants au km2, la France apparaît comme l’un des
territoires bien peuplé de la planète (45 h/km2 pour le monde), mais
moyennement peuplé en Europe (les Pays-Bas 460 h/km2, le

                                12
Royaume-Uni 240 h/km2, l’Allemagne 235 h/km2, l’Italie 195
h/km2). Cependant la densité moyenne a peu de sens car la
répartition de la population présente de forts contrastes.
       Le territoire de la France est constitué de “déserts humains” et
de zones de forte concentration de la population. Les “déserts”
couvrent 20% du pays et comprennent des terres aux conditions de
vie difficiles: montagnes, plaines sablonneuses, etc. (Lozères,
Landes, Massif Central). Les zones de forte concentration
correspondent aux régions dont l’économie est très dynamique.
       Les zones hautement industrialisées (Région parisienne,
Rhône-Alpes, région marseillaise), les zones d’intense activité
agricole (Bourgogne, Languedoc, Vaucluse) et celles où s’exercent
d’importantes activités touristiques (Côte-d’Azur, Alpes du Nord,
etc.) sont très peuplées. Les contrastes de ces régions avec des zones
dépeuplées sont grands: c’est ainsi que le département de la Lozère
(sud-est du Massif Central) a 14 habitants au km2 et Paris en a
20 000.
       Paris est jusqu’à présent un véritable problème, à cause de sa
forte concentration humaine. Il s’agit d’une agglomération
hypertrophique, avec 10,3 millions d’habitants, soit plus de 20 % des
citadins du pays. Les aires urbaines du Nord (3,7 millions),
de Marseille et du Bas-Rhône (2,8 millions) et de la région lyonnaise
(2,8 millions) arrivent assez loin derrière la capitale qui est le seul
pôle urbain capable de rivaliser avec les grandes métropoles comme
New York, Tokyo ou Londres.
       Au XVIIIe siècle la France était l’un des premiers pays du
monde à connaître une baisse significative de la mortalité, et à entrer
dans une phase de croissance forte de sa population. Mais du début
du XIXe siècle à la seconde guerre mondiale, l’accroissement fut
modeste en raison d’une baisse précoce de la fécondité. Après 1945,
les lois sur la protection de la famille (destinées à endiguer le déclin
démographique de l’entre-deux guerres), dont les allocations
familiales8, associées au phénomène du baby boom9, ont entraîné une

8
  En 1945 a été créé la Sécurité Sociale qui a institué des allocations familiales
proportionnelles au nombre d’enfants, des allocations de logement, des assurances
pour la maladie, la vieillesse, l’invalidité et l’accident du travail etc.
9
  Cette période est communément appelée le “baby boom”, terme anglais qui décrit
ce phénomène d’explosion des naissances pendant une trentaine d’années (1946-
1975).

                                       13
forte reprise de la natalité jusqu’en 1964. Le taux de fécondité
recommence à baisser ensuite. Dès 1982, il se stabilise et se
maintient à un niveau élevé depuis fin 2000. Grâce à la qualité de
l’encadrement médical, le taux de mortalité infantile (3,9 % en 2004)
est un des plus faibles du monde. L’espérance de vie ne cesse de
croître pour atteindre, en 2004, 83,8 ans pour les femmes et 76,7 ans
pour les hommes. Mais dans le même temps avec une telle espérance
de vie, la longévité s’accroît, ce qui entraîne un vieillissement
inéluctable de la population.
       Depuis la fin du XIXe siècle, la France est devenue un pays
d’immigration, c’est à dire une terre d’accueil promettant droits et
devoirs égaux pour tous. Les immigrés étaient plus d’un million au
moment du centenaire de la Révolution, en 1889, et beaucoup ont été
naturalisés à cette occasion. Jusqu’à l’entre-deux-guerres, le pays
manque d’hommes et de bras, compte tenu de sa faible croissance
démographique d’alors, et à l’immigration de travail (Italiens et
Polonais surtout) s’ajoute l’accueil de réfugiés: Grecs, Arméniens,
Russes, Espagnols… Dès les années 50, avec la décolonisation qui
s’amorce, la France accueille des populations de plus en plus
différentes, venues d’Afrique et du Maghreb. Ces populations ont
fourni avant tout une main d’œuvre précieuse pour la France en
pleine expansion économique dans les années 50 et 60. A partir du
milieu des années soixante-dix, la crise économique et l’arrivée de
générations nombreuses sur le marché du travail s’accompagnent
d’une montée rapide du chômage. L’immigration est arrêtée 1974.
Depuis le gouvernement interdit l’entrée en France de nouveaux
travailleurs étrangers permanents. Mais l’immigration clandestine
touche encore la France comme de nombreux pays de l’Union
européenne. Les évolutions récentes montrent d’ailleurs que les
immigrés de la deuxième ou de la troisième génération alignent leur
comportement et leurs habitudes de vie sur ceux des Français. Si l’on
ajoute d’origine étrangère les étrangers actuellement présents sur le
territoire (environ 4 millions), on aboutit à un total de plus de 12
millions de personnes issues d’une immigration récente. En tenant
compte des apports de l’immigration depuis le XIXe siècle, on peut
raisonnablement estimer qu’un français sur quatre a des racines
étrangères. Par ailleurs, l’accroissement naturel se tarissant
progressivement, seul l’apport migratoire pourrait, à terme, permettre
à la population de se maintenir, voire d’augmenter.

                                 14
5. La division administrative

       Dès 1980 l’administration territoriale de la France, ayant une
longue tradition centralisatrice, a connu des évolutions importantes.
       La loi de décentralisation du 2 mars 1982 modifie les rapports
entre l’Etat et les collectivités territoriales (régions, départements,
communes). Ces dernières détiennent désormais une autonomie de
décision beaucoup plus large. Les nouveaux textes législatifs opèrent
un partage des compétences et des responsabilités administratives et
budgétaires entre le pouvoir central et les pouvoirs locaux.
       L’organisation territoriale de la France comprend trois niveaux
d’administration, la commune, le département et la région, qui sont
des circonscriptions administratives de l’Etat. Sur le plan juridique,
une collectivité territoriale décentralisée est une personne morale de
droit public (avec une dénomination, un territoire, un budget, du
personnel, etc.), disposant de compétences propres et d’une certaine
autonomie par rapport au pouvoir central.
       A ces collectivités s’ajoutent les territoires d’outre-mer
(Polynésie française, Nouvelle-Calédonie, Wallis et Futuna, les
Terres australes et antarctiques françaises) ainsi que les collectivités
territoriales à statut particulier (Paris, Marseille, Lyon, la Corse,
Mayotte et Saint-Pierre-et-Miquelon).
       La commune
       Instituée dès 1789, la commune est la structure de base de
l’organisation administrative française. On en compte près de 37 000
(80% d’entre elles ont moins de 1 000 habitants).
       Comme le département et la région, la commune dispose d’un
organe délibérant, le conseil municipal, et d’une autorité exécutive,
le maire, élu par le conseil municipal. Le nombre de conseillers
municipaux est proportionnel à la population. Elus pour six ans au
suffrage universel direct, les conseillers municipaux adoptent les
grandes orientations de la politique communale, votent le budget,
gèrent les biens de la commune, en particulier les bâtiments et
équipements scolaires du premier cycle de l’enseignement, et
définissent le fonctionnement de l’administration communale.
        Le département
       La France compte 100 départements, dont 96 en métropole et
4 d’outre-mer (Martinique, Guadeloupe, Réunion, et Guyane).


                                  15
Depuis l’adoption de la loi du 2 mars 1982, l’autorité
exécutive du département est le président du conseil général. Le
conseil général est l’organe délibérant du département. Il est
composé de conseillers généraux élus pour six ans au scrutin
uninominal majoritaire à deux tours, dans le cadre d’un canton. Elu
par les conseillers généraux, le président du conseil général prépare
et exécute les délibérations du conseil, y compris sur le plan
budgétaire; il représente le département en justice; il dirige
l’administration départementale; enfin, en sa qualité de responsable
de la gestion du domaine départemental, il exerce les pouvoirs de
police, de la conservation du domaine et ceux de la circulation sur la
voirie départementale, sous réserve des pouvoirs dévolus en la
matière aux maires et au préfet.
         Nommé par le gouvernement, le préfet reste le dépositaire
unique de l’autorité sur les services extérieurs de l’Etat dans le
département; il a autorité sur les services extérieurs de l’Etat dans le
département; enfin il assure le contrôle administratif des collectivités
territoriales du département.
       La région
       La France compte 26 régions, dont 22 en métropole et 4 outre-
mer qui coïncident avec les 4 départements d’outre-mer (DOM). Les
compétences propres de la région concernent principalement la
planification, l’aménagement du territoire, le développement
économique, la formation professionnelle ainsi que la construction,
l’équipement et les dépenses de fonctionnement des lycées. L’organe
délibérant de la région est le conseil régional. Les conseillers
régionaux sont élus pour six ans au suffrage universel direct, à la
représentation proportionnelle dans le cadre départemental au scrutin
de liste. L’autorité exécutive de la région est le président du conseil
régional, élu par les conseillers régionaux. Ses attributions sont
identiques à celles du président du conseil général et s’exercent dans
les domaines où la région a compétence. Le préfet de région,
conforté désormais par la loi de 1992 représente l’Etat. Il a autorité
sur les directeurs régionaux des services extérieurs de l’Etat.




                                  16
17
6. La France régionale

      I. La région du Nord

       L’entité géographique que l’on appelle la région du Nord-Pas-
de-Calais est avant tout une région économique. Ses départements
(Nord, Pas-de-Calais) se classent au premier rang en France pour la
valeur de la production agricole et surtout pour la production
d’énergie et les industries textiles et chimiques; ils sont aux places
d’honneur pour la métallurgie et les industries alimentaires.
       Au nord, la région du Nord, est un fragment de la grande
plaine argileuse et sableuse de l’Europe du Nord. Au sud-ouest, la
plaine flamande se relève et fait place aux collines crayeuses de
l’Artois dont les falaises blanches dominent vers l’ouest, en demi-
cercle, les prairies ondulées et humides du Boulonnais. Au sud-est la
craie forme les bas plateaux du Cambrésis et du Hainaut faiblement
mamelonnés. Ils sont secs et recouverts d’un limon fertile dans le
Cambrésis, terre de cultures, plus humides dans le Hainaut où les
herbages se partagent le sol avec les champs.
       Dans l’ensemble l’impression dominante est celle d’une plaine
monotone, baignée dans un climat humide et gris. L’eau est partout.
Les rivières sont lentes et se prêtent aisément à la navigation:
l’Escaut et ses affluents (la Scarpe et la Lys), la Sambre qui rejoint la
Meuse en Belgique, l’Oise qui à l’inverse des précédentes, se dirige
vers le sud à travers la Thiérache.
       Le Nord dispose en effet d’une population nombreuse, de
terres fertiles, d’un riche bassin houiller, d’une ancienne tradition
industrielle et d’un réseau très dense de voies de communication.
       L’agriculture repose sur le blé, la betterave à sucre et la
pomme de terre. Il s’y ajoute d’autres productions typiques du Nord:
la chicorée à café, le houblon, le tabac, le lin. Les cultures
maraîchères se sont beaucoup développées en Flandre maritime et
autour de Lille.
       L’industrie lainière du Nord représente les ¾ de l’industrie
lainière française. Elle est concentrée à Roubaix et Tourcoing. Le
traitement du coton, du jute et les textiles artificiels se répartissent
dans la région lilloise.
       Le gisement houiller, dont les couches se retrouvent à assez
grande profondeur, fournit des charbons très variés. Une partie est

                                   18
vendue à l’extérieur, une autre est traitée sur place et fournit des
agglomérés, du coke métallurgique, du gaz d’éclairage, des produits
chimiques. De puissantes centrales thermoélectriques fournissent
lumière et force à toute la région du Nord et aussi à la région
parisienne.
       Ce charbon a attiré de nombreuses industries: la métallurgie du
fer (hauts fourneaux, fonderies, aciéries, laminoirs), du cuivre, du
plomb, du zinc, la verrerie et la céramique. En dehors du pays Noir,
un second centre d’industrie métallurgique s’est développé dans le
Hainaut (Aulnoye, Maubeuge, Jeumont). On y fait surtout des pièces
de forge, des moulages, tubes et boulons et de la construction
mécanique. D’autre part Calais et surtout Dunkerque ont dû à leur
fonction de port l’implantation d’industries: tulle, produits chimiques
et constructions mécaniques à Calais; raffineries de pétrole et l’un
des plus importants complexes sidérurgiques de France à Dunkerque.




       Au réseau routier très serré s’est ajouté l’autoroute du Nord
qui joint Lille à Paris. Les rivières et canaux sont les plus actifs de
toute la France et sont reliés à la Seine par l’Oise. Pont-à-Vendin
dans le pays minier et Lille en sont les principaux ports. Très dense
                                  19
également est le réseau des voies ferrées avec cinq lignes
internationales qui traversent la région.
       La forte densité de la population (près de 300 habitants au
km2) s’explique par la richesse de la région, grande consommatrice
de main-d’œuvre, par une forte natalité et par l’appel à des
travailleurs étrangers, nombreux dans les mines et la métallurgie.
       On attribue à la tristesse du climat et à la rudesse du travail
quotidien le goût de la fête des gens du Nord, même si désormais elle
n’est plus tout a fait aussi haute en couleur ni aussi spontanée.
Cependant, il en reste quelques grands témoins, tel le carnaval de
Dunkerque, la Braderie de Lille ou la procession annuelle des géants
douaisiens, les Gayant.


      II. Le Nord –Est

       Quatre régions naturelles forment le Nord-Est de la France:
l’Ardenne, la Lorraine, les Vosges et la plaine d’Alsace.
       Le mot Lorraine est un terme historique. En 843, le traité de
Verdun partage l’Empire de Charlemagne entre ses trois petits-fils: à
Charles la Gaule, à Louis la Germanie, à Lothaire un royaume
intermédiaire, la Lotharingie. Plus tard le mot se déforma
(Lothringen-Lorraine). Les rois de France la conquièrent peu à peu.
La province est entièrement annexée au royaume français en 1776.
De nouveau partagée entre la France et l’Allemagne, par le traité de
Francfort (1871), elle retrouve son unité en 1919.
       Le climat de Lorraine est assez rude et favorable à la forêt. Les
départements lorrains sont parmi les plus boisés de France. Les
champs apparaissent toujours comme des clairières au milieu des
forêts de chênes, de hêtres, de charmes. Les côtes lorraines sont
abritées et tapissées de vignes. Mais leurs hauteurs sont également
couronnées de bois.
       Le Plateau Lorrain comprend trois bandes de terrain parallèle:
une bande de grès, une bande de calcaire et une bande de marnes.
Dans la première, des vallées riches en prairies et en vergers séparent
des collines très boisées. Dans les deux dernières, les cultures de
céréales et de plantes fourragères ont largement éclairci la forêt.
L’élevage de chevaux et du gros bétail est en plein développement.
De nombreux étangs parsèment la zone des marnes, ils abondent en

                                  20
poisson. Sur le Plateau Lorrain, comme dans la région des côtes,
l’habitat s’agglomère en gros villages.
        Le sol de la Lorraine recèle de nombreuses matières
premières. Les gisements de charbon ou, plus précisément, de
houille, se trouvent près de la frontière allemande, dans le Warndt, et
se prolongent dans la Carre, en Allemagne. La Lorraine du Nord
possède le plus puissant gisement européen de minerai de fer ainsi
que la majeure partie de la métallurgie lourde de France. La
faïencerie, la verrerie, la glacerie ont su conserver leur ancienne
réputation. Le seul centre français de lutherie, dont la renommée
remonte au XVIIe siècle se trouve à Mirecourt.
        Les deux grandes villes de la Lorraine sont Metz et Nancy.
        Metz est la capitale, centre industriel (brasseries, chaussures,
ateliers de chemins de fer, métallurgie, constructions électriques) et
la principale place commerciale de la Lorrain.
        Nancy doit à sa position de carrefour d’être le centre politique
et intellectuel de la Lorrain. Nancy est le siège d’une Université, de
l’Ecole forestière, de l’Ecole supérieure de la métallurgie et des
mines. Elle est la principale agglomération industrielle de la
Lorraine, grâce à la richesse du sous-sol environnant, à l’importance
des voies de communication. A Nancy et près de Nancy se présentent
les mines de fer, les usines métallurgiques et les grandes brasseries,
les usines de soude, les verreries d’art, des tanneries, des usines de
chaussures, des fabriques de papier et de cartonnage.
        Les Vosges. Partagé entre la Lorraine (à l’ouest) et l’Alsace (à
l’est), le massif vosgien présente des contrastes remarquables. Le
versant lorrain monte graduellement vers les sommets, alors que le
versant alsacien descend brusquement vers la plaine. De plus la
partie méridionale des Vosges n’a pas le même aspect que leur partie
septentrionale. Les hautes Vosges du Sud sont granitiques et leurs
lourds sommets se maintiennent entre 1000 et 15000 mètres.
        L’Ardenne et les Vosges, essentiellement forestières et
pastorales, se sont créées très anciennement des industries pour
suppléer à leurs ressources agricoles insuffisantes. L’industrie du
bois est naturellement présente, surtout dans les Vosges où elle s’est
spécialisée dans la papeterie. L’Ardenne a des usines métallurgiques
de transformation dans la vallée de la Meuse, entre Sedan et Givet.
Sedan travaille aussi la laine cardée. C’est également dans cette
vallée que Français et Belges ont installé en commun la centrale

                                  21
nucléaire de Chooz. L’industrie textile vosgienne reste importante:
coton dans plusieurs villes des vallées, lin à Gérardmer. Il faut
ajouter le tourisme d’été et d’hiver.
       Dans les Vosges, sur les Hautes Chaumes, se perpétue une
tradition très ancienne; la fabrication du fromage de Munster. Elle
date du VIIe siècle et fut introduite par les moines des premières
abbayes, qui jouèrent là, à cette époque, le rôle de colonisateurs-
civilisateurs.
                                                     La           plaine
                                              d’Alsace s’allonge sur
                                              160km entre les Vosges
                                              et le Rhin; mais elle n’a
                                              que 20 à 40 km de large.
                                                     Dans      un    site
                                              comparable aux côtes du
                                              sillon Rhodanien, les
                                              vergers et les vignes
                                              montent sur les versants
                                              de collines couronnées
                                              de bois et de ruines
                                              féodales. Une route, de
                                              bout en bout, suit le pied
                                              de ces collines, relie les
                                              gros       villages     de
                                              vignerons et les petites
                                              villes dont les restes
                                              d’enceintes, les églises,
                                              les vieilles maisons aux
                                              grands toits à forte
                                              pente,      aux     hautes
                                              cheminées où nichent les
                                              cigognes, attestent un
                                              long passé historique.
                                                     L’Alsace produit
des céréales (occupent la première place), blé, avoine, orge, maïs; la
betterave à sucre, des plantes fourragères et des pommes de terre. Le
département du Bas-Rhin compte parmi les plus gros producteurs de
tabac et de houblon. Les vergers (pruniers, cerisiers, dont on tire le


                                   22
kirsch, fraisiers et framboisiers) sont nombreux. Les cultures
maraîchères entourent les grandes villes.
       Parmi les industries de la région ce sont: la construction
mécanique, le textile-habillement, l'automobile et les transports, la
construction électrique, l'industrie chimique et l'agroalimentaire qui
sont surtout développés.
       Deux produits miniers se sont élaborés en Alsace: le pétrole et
la potasse. Les gisements de potasse qui se trouvent au nord de
Mulhouse (un des trois grands gisements du monde) fournissent la
matière première aux industries chimiques.
       Mulhouse et Strasbourg sont les deux villes importantes de
cette région.
       Mulhouse est une grande ville industrielle. C'est la capitale
alsacienne du textile. La première fabrique date de 1740. On y
travaille le coton, la laine et les fibres artificielles et synthétiques.
Son Musée de l'Impression sur Etoffes est unique au monde. C'est le
siège du Centre de Recherches textiles et des Ecoles Supérieures du
textile et de Chimie.
       Strasbourg, capitale politique, intellectuelle et religieuse de
l’Alsace, est né d’un remarquable carrefour de routes -c’est le sens
de son nom. Parmi les ports fluviaux français, Strasbourg, grand port
rhénan, occupe la deuxième place, après Paris, et son trafic dépasse
celui de ports comme Bordeaux et Nantes. Le département est riche
en     industries    métallurgiques      (constructions      mécaniques,
automobiles), industries alimentaires (minoteries, brasseries, usines
de conserves), industries chimiques et textiles et industrie du bois. Il
bénéficie de l'énergie fournie par le grand canal d'Alsace et le pétrole
raffiné à proximité.
       Strasbourg est le siège du Conseil de l’Europe.


      III. La France de l’Ouest
      La Bretagne

      La Bretagne est une large presqu’île, située à l’extrémité
occidentale de la France. Elle est donc cernée par la mer - la Manche
ou l’Atlantique - au nord, à l’ouest et au sud.


                                   23
Région administrative, la Bretagne regroupe les départements
Finistère, Morbihan, Côtes-d’Armor, Ille-et-Vilaine. La capitale est
Rennes.
       A l’image de la Bretagne, on associe presque toujours les
monuments mégalithiques (le dolmen et le menhir; dolmen - taol -
table et maen - pierre) dont la densité y est considérable. Les
alignements de Carnac (les plus célèbres menhirs du monde sont
ceux de Carnac) comptent près de 3 000 menhirs (Maen-pierre et hir
- longue. On a des menhirs isolés, des menhirs disposés en cercle -
cromlech ou en fil - alignements) sur une longueur de 4 kilomètres.
       Aucun document ne permet de dater l’arrivée des Bretons. Les
relations entre l’Armorique et l’actuelles Grande-Bretagne avaient
toujours existé, même lors de la colonisation romaine. Il semble,
cependant, que l’immigration se soit intensifiée aux IV e et Ve siècles.
Sous la conduite de membres de familles princières du pays de




                                  24
Galles, de Cornouailles10 et du Devon11, des populations bretonnes
auraient quitté leur pays pour échapper à l’insécurité et aux pillages.
Ces Bretons venus par la mer ont surtout occupé le nord-ouest.
Certains Bretons comprennent encore la langue de leurs ancêtres,
tandis que dans les campagnes de Haute-Bretagne le gallo - un
dialecte britto - roman reste vivace. Ils apportèrent avec eux leur
culture, leurs traditions, leurs fêtes12.
       Les armées de Jules César poursuivant leur marche
conquérante, atteignent l'Armorique gauloise en 57. L’Armorique se
trouve désormais sous la domination romaine. La romanisation se
fait progressivement dans les limites des anciennes cités. Aux Ier et
IIe siècles de notre ère, des villes sont construites: Nantes
(Condevincum), Rennes (Condate), Vannes (Darioritum), Carhaix
(Vorgium), Corseul avec leurs temples, théâtres, portiques, riches
maisons, égouts et adduction d’eau (encore visible à Carhaix).
       En 845, Nominoë (roi de Bretagne), en battant Charles le
Chauve, rend la Bretagne pratiquement indépendante. En 1491
Charles VIII se marie à la duchesse Anne de Bretagne pour préparer
l'annexion de ce pays à la France. Mais Louis XII devenu roi de
France, au décès de son cousin Charles VIII, fait casser son mariage
avec Jeanne, fille de Louis XI, et épouse Anne de Bretagne, veuve de
Charles VIII, afin d'empêcher que le duché de Bretagne n'échappe à
la France. Ce n'est qu’en 1535 l'édit de l'Union de la Bretagne à la
France fut publié.

10
   Cornouailles, Cornwall en angl., extrémité sud-ouest de la Grande-Bretagne.
Longue péninsule aux côtes découpées.
11
   Devon ou Devonshire, comté du sud-ouest de la Grande-Bretagne.
12
   Pardonne: Fêtes locales religieuses. Au départ, il s'agissait de se réunir dans le
but de faire pardonner des péchés. Les pardons étaient dédiés à la Vierge, à tous les
saints de l'Eglise, puis petit à petit aux saints bretons et celtiques. Autrefois, les
pèlerins venaient à pied, parfois de très loin, et assistaient à un pardon qui durait
plusieurs jours.
Fest noz: Fête traditionnelle. Mot breton signifiant fête de nuit. A l'origine, la
population rurale se réunissait pour célébrer la fin des grands travaux des champs.
Ces fêtes donnaient lieu à danses et chants traditionnels, accompagnés de musique,
et pendant lesquelles on buvait du cidre.
Symb.- Gwen ha du: les couleurs blanc (gwen) et noir (du) sont celles du drapeau
breton tel qu'il fut dessiné, en 1923, par un architecte, Morvan Marchal. Les bandes
noires symbolisaient les évêchés de Haute-Bretagne (Dol, Saint-malo, Saint-Brieuc,
Rennes, Nantes) et les blanches ceux de Basse-Bretagne (Léon, Cornouaille,
Tréguier, Vannetais).

                                         25
La Bretagne jouit d’une façade maritime de 3000 km, et la mer
est la deuxième source de richesse naturelle. Ainsi, depuis
                                            l’Antiquité,    les    côtes
                                            bretonnes se sont dotées
                                            de ports de pêche: Saint-
                                            Malo,          Concarneau,
                                            Guilvinec, Douarnenez…
                                            La     pêche      représente
                                            aujourd’hui 45% de la
                                            production française en
                                            poisson frais, et 70% en
                                            crustacés,      dont     les
                                            homards réputés.
                                                   Avec 12% de la
production agricole nationale, la Bretagne est la première région
agricole de France. Les exploitations demeurent familiales et
spécialisées dans l’élevage et le lait. Quant à l’industrie, que les
Bretons, paysans-marins, boudèrent jusqu’au début du XXe siècle,
elle est devenue performante sous la pression d’une forte
décentralisation. Une véritable pépinière d’entreprises de renommée
mondiale s’est ainsi implantée en Bretagne, allant de la construction
automobile (Citroën, à Rennes) à la fabrication de planches à voile
(Bic Sport, à Vannes).
       A la Gacilly, c’est Ives Rocher, créateur de laboratoires de
produits de beauté à base de planches qui sont diffusés en France
entière par correspondance. Mais le phénomène le plus spectaculaire
de l’économie bretonne est sa tertiarisation, qui a bénéficié de la
croissance du tourisme. Un tourisme essentiellement familial et
côtier qui dynamise l’économie régionale.
       Rennes. La ville de Rennes s’est longtemps drapée dans sa
dignité de capitale intellectuelle de la Bretagne, drainant étudiants et
artistes de tout l’Ouest. Citroën et Ouest-France13 sont les 2 symboles
de son rayonnement national et si, depuis le XVIIIe siècle, la ville
dispose d’une fameuse tradition universitaire, ses responsables ont su
favoriser, à une époque récente, l’implantation de plusieurs centres


13
   Ouest-France, quotidien régional français, créé à Rennes en 1944, qui a le plus
fort tirage national.

                                       26
de recherche (3 000), dont les plus prestigieux sont Supélec pour
l’électronique et l’Inra pour la bio-industrie.
       Enfin, comment oublier que Rennes la bourgeoisie est devenue
un phare du rock, célébrant chaque année en décembre la fête des
transmusicales, où le rock français des années 1980 a fait ses
débutes: Etienne Daho, Niagara, Mano negra…
       Brest, ville dont l'histoire est tant liée à l'océan, abrite le
Service hydrographique et océanographique de la marine. D'où
" Océanopolis ", centre de culture scientifique et technique de la mer.
Autre ville universitaire en bord d'océan est Lorient, qui partage ses
Facultés avec Vannes.


      IV. Le Bassin Parisien
      a. L’Est: Champagne et plateaux bourguignons

       De tout temps, la Champagne et plateaux bourguignons furent
de grandes zones de circulation entre le Nord et le Sud, entre l’Est et
l’Ouest. C’est autour de ces axes que des pays aux ressources
complémentaires se sont groupés pour constituer deux provinces: La
Champagne aux foires célèbres et la Bourgogne au passé prestigieux.
Si la Champagne appartient tout entière au Bassin Parisien, seuls, de
la Bourgogne, s’y rattachent les plateaux bourguignons, non
seulement par leur relief, mais aussi par leur économie, plus tournée
vers Paris que vers Dijon.
       La Champagne (ch.-l. Châlons-sur-Marne) est une région de
passage entre le Nord et la Bourgogne, entre les pays de l’Est et
Paris. Dans les terrains crétacés, la plaine crayeuse de la
Champagne sèche est suivie par la dépression argileuse de la
Champagne humide.
       Le paysage et l’économie de la plaine sèche, dite naguère
“pouilleuse ”, furent transformés par les plantations des pins noirs au
XIXe siècle et par l’emploi massif d’engrais. Ainsi, depuis que la
Champagne sèche est devenue “le support de l’engrais” est une
grosse productrice de blé, d’orge et de betterave à sucre. Le renom
international de la Champagne est attaché à son vin. C’est à l’Ouest,
sur le talus de la côte de l’Ile-de-France, autour de Reims et de la
Vallée de la Marne que s’accroche le vignoble. La vinification ou
champagnisation est surtout le fait de grandes maisons de commerce:

                                  27
seules elles possèdent les capitaux, les galeries de caves creusées
dans la craie et les moyens techniques nécessaires. Elles se
fournissent auprès de petits viticulteurs ou des coopératives
vinicoles, traitent le vin et le commercialisent.
       La Champagne humide a une économie tournée vers deux
activités essentielles: élevage des vaches laitières et activité
industrielle. La première a pris un grand développement, appuyé sur
des fromageries coopératives. L’activité industrielle a des racines
anciennes: grâce à ses forêts et quelques dépôts superficiels de
minerai de fer, la Champagne humide fut une grande région
métallurgique, jusqu’au milieu du siècle dernier. La concurrence
lorraine a fait disparaître les forges et l’ancienne industrie
métallurgique champenoise s’est transformée en se spécialisant:
pièces d’automobiles et d’avions, tracteurs, appareils ménagers à
Saint-Dizier et Wassy.
       La vieille Champagne est fertile en chefs-d’œuvre médiévaux:
dans la cathédrale de Reims, qui est une fine fleur de l’art gothique,
fut baptisé Clovis et fut sacré maint roi de France.
       A Troyes sont des venelles bordées de logis à pans de bois qui
parlent de très vieille vie.

       Les plateaux bourguignons
       Entre le Morvan et la Lorraine méridionale, le Seuil de
Bourgogne est une chaussée de plateaux massifs, formés de calcaires
jurassiques fissurés. La Seine, la Marne et la Meuse prennent leur
source entre la Vallée et les plaines de la Saône. Ces terres comptent
parmi les plus vides de France. La densité de la population est
aujourd’hui parfois inférieure à 15 habitants au km2. Pourtant, les
ressources ne manquent pas: culture du blé et de la vigne, élevage
des moutons, exploitation du bois, petite métallurgie. Mais le climat
est rude, surtout l’hiver; malgré la forte pluviosité, la sécheresse
menace toujours à cause de la perméabilité du calcaire. Situées sur
les grandes voies de passage, les villes restent modestes: marchés
locaux et centres administratifs comme Auxerre et Chaumont,
parfois aussi petits centres métallurgiques: tubes à Montbard,
coutellerie à Langres, instruments de chirurgie à Nogent.




                                 28
b. Le Nord-Ouest du Bassin Parisien
       Picardie et Normandie

       La plaine picarde s’étend des collines de l’Artois à celles du
Pays de Bray, et de la Champagne à la mer. Le sol de craie est
couvert en grande partie par un limon propice aux cultures riches. Au
milieu, occupant le creux d’une ondulation sud-est- nord-ouest, coule
la Somme dans une vallée verdoyante. De chaque côté de son
estuaire, la côte a conquis une zone de polders appelée les Bas
Champs.
       La Picardie est une région de France où l’agriculture est la
plus intensive et la plus mécanisée. A la culture traditionnelle du blé,
qui reste la culture de base, s’est ajoutée celle de la betterave à sucre
et de la pomme de terre, et l’élevage des vaches laitières y prend de
plus en plus importance. La vallée de la Somme est consacrée dans
ses hortillonnages, jardins coupés de canaux, aux cultures
maraîchères et aux fruits.
       Les villes sont fixées généralement le long de la Somme;
Amiens est spécialisée dans les gros tissus et les vêtements de
confection. Elle travaille également le cuir et le caoutchouc et joue le
rôle d’une capitale régionale. Saint-Quentin ajoute au tissage du lin.
du coton, de la soie et aux textiles artificiels, des constructions
mécaniques. Sur la côte deux plages sont richement équipées l’une
pour les cures hélio-marines, Berck, l’autre pour les séjours d’été, Le
Touquet-Paris-Plage. A Abbeville, qui fut important port du Moyen
Age, Boucher de Perthes14, mettant au jour dans les sables de la
Somme des silex tailles, “inventa” la paléontologie.




14
   Boucher de Crèvecœur de Perthes (Jacques), préhistorien français (Rethel 1788-
Abbeville 1868). Il démontra la très haute antiquité de l’homme et fut l’un des
précurseurs des sciences préhistoriques (Antiquité celtiques et antédiluviennes).

                                       29
La Normandie




        Quand les Vikings, que l’on appelle aussi Normands -
francisation de Nortmen- glissent leurs prompts drakkars par les
échancrures de la falaise, ils ont déjà découvert l’Amérique, pris pied
en Angleterre et en Irlande. L’Europe à leur seul nom frémit. Ils
remontent la Seine, atteignent Paris: la Gaule tremble. Fin politique,
le roi Charles le Simple préfère la négociation au combat. Avec leur
chef, Rollon, il signe à Saint-Clair-sur-Epte, en 911, un traité: La
Neustrie -tout le territoire compris entre la Seine et la Bretagne- est
donnée aux envahisseurs. En échange, ils deviennent les loyaux
vassaux du roi de France. Le nouveau duché se nommera
Normandie. Ainsi les marins belliqueux jettent l’ancre et font
souche. Mais les Normands ont longtemps gardé leur humeur
aventureuse. Les marins de Dieppe et de Honfleur participent aux
grandes découvertes du XVIe siècle; ils atteignent le Brésil en 1503,

                                  30
le Labrador en 1506; Sumatra en 1509; ils furent les pionniers de la
colonisation française au Canada. Mais, de plus en plus, le Normand
est devenu un terrien. A cela rien d’étonnant dans ce pays
constamment enrichi, célèbre par plantureux repas arrosés de cidre et
de calvados.
       On distingue une Basse-Normandie qui rassemble ses pays
divers autour de Caen (départements du Calvados, de l’Orne et de la
Manche) et une Haute-Normandie, de part et d’autre de la basse
Seine, qui gravite autour de Rouen (départements de la Seine-
Maritime et de l’Eure).
        La Basse-Normandie
        Elle comprend au Nord, la presqu’île du Cotentin, au Sud le
Bocage normand, portions armoricaines de la Normandie. Le pays
est pauvre: trop de landes mélancoliques sur les hauteurs, trop de
marais dans les fonds. Mais il y a partout abondance des eaux et des
belles forêts, particulièrement dans le Sud et dans la zone des
collines qui méritent le nom de Suisse Normande.
       Le département la Manche est le plus important producteur de
lait en France. Des moutons à la viande réputée, sont élevés aussi sur
les “prés salés” de la baie des Veys et du Mont-Saint-Michel.
Quelques industries subsistent dans les villes du Bocage normand:
chaudronnerie (Villedieu-les-Poêles), cotonnades (Flers).
       La vie maritime reste modeste. Granville, malgré sa situation
exceptionnelle au centre de la Manche, n’est qu’un petit port.
Cherbourg, n’a qu’une activité ralentie, comme port militaire.
       Le pays d'Auge est presque entièrement consacré à l'élevage
soit pour la fabrication des fameux fromages de Camembert et de
Livarot. On y boit aussi le cidre le plus savoureux de Normandie.
       Caen, port important, commande toute la région la plus
classiquement normande: la vallée du Bessin, le plantureux pays
d'Auge et les célèbres plages de Deauville, de Trouville et de
Cabourg. Caen est un grand marché régional et une ville
universitaire. Son agglomération est aussi un foyer industriel: hauts
fourneaux et aciéries sont les seuls groupes sidérurgiques
d’importance en France en dehors de la Lorraine et de la région du
Nord.
       Tout, à Caen, parle encore de la très loin époque où France et
Angleterre faillirent ne faire qu’un. Le château, qui abrite un très
beau musée, fut la demeure de Guillaume le Conquérant et de la

                                 31
reine Mathilde. Dans le musée de Bayeux, se trouve la plus
somptueuse bande dessinée du monde en 58 scènes et 70 m de long:
la tapisserie de la reine Mathilde15, merveilleusement brodée et,
même, surtitrée, raconte l'histoire de la conquête de l'Angleterre par
les Normands.
                            A la limite de la Bretagne et de la
                     Normandie, dans une vaste baie ensablée, se
                     dresse une saisissante silhouette solitaire du
                     Mont-Saint-Michel16. Perchée au sommet d'un
                     îlot granitique, l'abbaye du Mont-Saint-Michel
                     domine, depuis le Moyen Age, l'un des plus
                     beaux paysages
                            La Haute-Normandie
                            La Haute-Normandie est séparée de la
                     plaine picarde par une région argileuse, humide
                     et mamelonnée: le pays de Bray. Puis reparaît
                     la craie recouverte de limon dans le Vexin
                     normand et le pays de Caux, dans laquelle se
sont enfoncés les méandres de la Seine.
       Malgré une vocation maritime, surtout sensible dans l’estuaire
de la Seine, et des zones industrielles d’importances, la vie
économique normande est fondée traditionnellement sur l’agriculture
et l’élevage. Pays de Bray ravitaille Paris en lait et en beurre et
fabrique des fromages frais. La ressource principale du Pays de Caux
reste le lait. Ce pays limoneux est aussi une terre de culture qui


15
   Mathilde ou Mahaut de Flandre, reine d'Angleterre par son mariage en 1053
avec Guillaume Ier le Conquérant.
16
   Mont-Saint-Michel, l'abbaye doit à sa naissance à une apparition. L'archange
saint Michel incita l'évêque d'Avranches, saint Aubert, au VIIIe siècle, à lui dédier le
site. Le prélat construisit un oratoire qui devint rapidement lieu de pèlerinage. Au
moment des invasions vikings, les familles de la région trouvèrent refuge sur le
Mont et le fortifièrent. Au Xe siècle, l'oratoire fut remplacé par une église
carolingienne qui servit de soubassement à la basilique romane. Avec la Révolution,
le Mont Saint-Michel devint une véritable prison. Louis XI déjà y avait fait placer
quelques-unes de ses cages de fer. Il fallut attendre 1874 pour que, déclarée
“monument historique”, elle fut sauvée de la ruine. Chef-d’œuvre d’architecture,
chaque année il accueille deux millions de visiteurs. Et les chrétiens viennent
toujours y honorer l’Archange ou célébrer les fêtes liturgiques avec la communauté
bénédictine qui s’y est réinstallée en 1966.


                                          32
associe les céréales-blé, avoine, orge- et les cultures industrielles,
consacrées au lin.
       Rouen, cette ville carrefour, est la capitale intellectuelle et
économique de la Haute-Normandie. Au cours des siècles elle reste
aussi une grande cité de gouvernement, de commerce et d’industrie.
Rouen, port de Paris et de l’industrie rouennaise, importe des
matières premières (pétrole, charbon, minerais) et des produits
alimentaires (blé et vin). On y voit se développer les industries
métallurgiques depuis les hauts fourneaux et les aciéries jusqu’aux
chantiers de construction navale et aux constructions mécaniques;
industries du papier-journal pour la presse parisienne; industries
chimiques fabriquant des acides, des engrais, des colorants des
matières plastiques. Rouen est connu aussi pour son industrie textile.
       Les bombardements de la seconde guerre mondiale
miraculeusement épargnèrent ses vieux quartiers avec leurs très
anciennes maisons à pans de bois, la place de Vieux-Marché où le 30
mai 1431 fut brûlée Jeanne d'Arc, et d'admirables églises: Saint-
Maclou, Saint-Ouen avec sa tour couronnée flamboyante de 82
mètres de haut, la cathédrale Notre-Dame.
       Le Havre est une grande ville moderne, tout orientée vers son
port. Né comme port de guerre, au début du XVIe siècle, Le Havre se
lance au XVIIIe siècle dans le commerce avec les Antilles. C'est le
grand port transatlantique en direction de l'Amérique du Nord et de
l'Amérique centrale. Le Havre est aussi un marché où la France et les
autres pays de l'Europe se ravitaillent en coton, café, caoutchouc,
cuivre, cacao, poivre. Les docks couvrent de vastes superficies. Enfin
Le Havre est un port industriel. C'est le deuxième port de France
après Marseille.
       La Normandie est la pépinière de grands écrivains -Malherbe,
Corneille, Flaubert, entre autres, étaient normands-, lieu de
prédilection des peintres (Claude Monet, Pissarro, et Sisley) attirés,
depuis les pré-impressionnistes, par les fragiles mouvances de sa
lumière.




                                 33
L’Aquitaine




       Le nom “Aquitaine” ou en latin “Aquitania” provient de deux
racines préceltiques signifiant “proche de la mer”. En effet, la région,
qui se trouve au sud-ouest de la France est largement ouverte sur
l’Atlantique, par la façade rectiligne des Landes. Fermée au sud par
la barrière pyrénéenne et s’appuyant au nord sur le Massif Central,
coupée en deux par la Garonne, l’Aquitaine, variée dans son relief et
les aspects de son sol, a gardé une véritable originalité.
       Du VIe siècle à 56 avant notre ère, les Aquitains, peuplade
ibérique, occupent toute la rive gauche de la Garonne jusqu’à
l’Espagne. En 38, soumis définitivement par les Romains,
l’Aquitaine forme en 27 une des trois provinces de la Gallia Nova,

                                  34
devenue Provincia Aquitania. En 507, intégrée au royaume de
Clovis, l’Aquitaine devient le duché franc. A la fin du VIe siècle, elle
est occupée par le Vascons17, venu d’Espagne, qui lui donne le nom
de Vasconia qui devient après Gascogne. En 781 Charlemagne recrée
le royaume d’Aquitaine qui disparaît en 877. Au IXe et Xe siècles
l’Aquitaine appartient successivement aux comtes de Poitiers, à la
maison d’Auvergne, à celle de Toulouse et de nouveau aux
Poitevins. A la mort de Guillaume X, sa fille unique Eléonore (ou
Aliénor) épouse, en 1137, Louis VII, futur roi de France quadruplant
ainsi son domaine. Elle lui apporte en dot le duché de Guyenne, le
Perigord, le Limousin, le Poitou, l’Angoumois, la Saintonge, la
Gascogne, la suzeraineté sur l’Auvergne et le comté de Toulouse. 15
ans plus tard, en 1152, Louis VII répudie sa femme, et Eléonore,
outre sa liberté, recouvre sa dot. Elle se marie avec Henri
Plantagenêt, compte d’Anjou et suzerain du Main, de la Touraine et
de la Normandie qui devient après la mort de son père, en 1154, roi
d’Angleterre sous le nom de Henri II. Ainsi l’Aquitaine devient une
terre anglaise.
       L’Aquitaine, qui à partir du XIIIe siècle reçoit le nom de
Guyenne, reste anglaise jusqu’à la fin de la guerre de Cent ans, en
1453, elle redevient française.
       L’Aquitaine,     région     administrative,    regroupe     cinq
départements: Dordogne, Gironde, Landes, Lot-et-Garonne et
Pyrénées-Atlantiques. La capitale est Bordeaux.
       La diversité des sols et des paysages fait de l’Aquitaine une
mosaïque de pays: collines et coteaux de Gascogne, plaine sableuse
et boisée des Landes, plaine alluviale de la Garonne, la chaîne des
montagnes des Pyrénées atlantiques qu’on franchit facilement par le
col de Roncevaux.
       La plaine triangulaire des Landes s’étend le long de la côte, de
l’estuaire de la Gironde à celui de l’Adour. C’est un pays plat, une
vaste plaine dont les sables s’agglutinent parfois en un grès dur, qui
retient l’eau en marécages insalubres. Au cours du XIXe siècle, elles
sont complètement transformées grâce à des drainages méthodiques
et la plantation des pins. Une partie de la forêt est exploitée surtout
pour la production de papeterie. Il n’y a pas longtemps, on a trouvé

17
  Vascons, ancienne peuplade ibérique établie entre les Pyrénées et l’Ebre. De ce
nom dérivent ceux de Gascons et de Basques.

                                       35
dans le sous-sol des Landes du pétrole (le gisement de Parentis).
Toute une activité industrielle est alors née dans les Landes.
       Les plaines de la moyenne Garonne et du Bordelais sont des
terroirs privilégiés. Les pays de la moyenne Garonne produisent
surtout des légumes et des fruits. Sur les collines, ce sont des
châtaigniers, noyers, figuiers, amandiers. Le tabac occupe les
terrasses. Le Bordelais autour de l’estuaire de la Garonne (Gironde)
est un pays de vignobles. Il fournit la plus grande quantité de vins de
crus et de vins de qualité supérieure.
       Le Bearn et la Chalosse sont drainés par l’Adour et ses
affluents. Ce sont des pays de polyculture et d’élevage qui produisent
le quart de la production française de maïs.
       L’Aquitaine et Midi-Pyrénées assurent 90% de la production
de foies de gras et regroupent la majorité des entreprises de
transformation.
       A cette richesse agricole s’ajoute la richesse du sous-sol. C’est
dans la vallée du Gave de Pau que l’on découvrit, en 1951, le
gisement de gaz naturel de Lacq. Il est utilisé sur place dans une
grande centrale électrique et dans une usine d’aluminium et de
produits chimiques.
       La tradition portuaire trouve aujourd’hui son prolongement
dans la modernité des équipements des ports de Bayonne et de
Bordeaux. Bayonne est le seul port de commerce du littoral français
au sud de Bordeaux qui est en prise directe avec l’Espagne et le
Portugal.
       Bordeaux (Burdigala -premier nom aquitain de Bordeaux) est
le siège d’importants marchés: des vins du Bordelais, des bois de
mines et des produits résineux des Landes. Les industries sont
nombreuses et variées: huileries et savonneries, industries
alimentaires, industries chimiques et métallurgiques, raffinage du
pétrole, industries du bois et du papier. Le savoir-faire acquis dans le
domaine naval, à Bordeaux, et aux Forges de l’Adour, a permis le
développement du premier bassin-européen d’emploi dans
l’aéronautique et le spatial autour des agglomérations bordelaise et
bayonnaise.
       La région de Bordeaux, qui possède des vignobles de crus,
produit des vins rouges (Médoc, Graves, Pomerol) et des vins blancs
(Sauternes, Graves blancs). Ces vins sont plus précisément désignés
par le nom de la propriété où ils sont produits (château Margaux).

                                  36
Sur la côte, seul le bassin d’Arcachon permet l’installation
d’un port de pêche et d’un centre d’élevage des moules et des
huîtres.
       Le Périgord est un pays de plateaux et de collines où les
arbres tiennent une grande place. Le pays est traversé de larges
vallées (Isle, Vésère, Dordogne) qui a de grandes cultures légumières
(tomates, haricots, citrouilles, oignons). La vigne et les arbres
fruitiers couvrent toutes les pentes. Le tabac donne de bonnes
récoltes.
        Sur l’extrémité occidentale des Pyrénées et sur la basse vallée
de l’Adour s’étend le pays Basque. L’intérieur, voué à l’élevage et à
la polyculture, est moins peuplé que la côte, animée par l’industrie et
le commerce (Bayonne), par la pêche (Saint-Jean-de-Luz) et par le
tourisme (Biarritz). De sept provinces basques 4 sont en Espagne et 3
en France (la Soule, la basse Navarre et le Labourd). Les Basques
jalousement conservent leur langue. Ils parlent la langue “euskuara”.
Le pays Basque est l’un des plus curieux de France avec ses fêtes et
ses traditions. De nombreuses fêtes s’y maintiennent, dont certaines
sont hautes en couleur, telles les mascarades et les pastorales de
Soule (représentations théâtrales rappelant les mystères médiévaux)
ou la Fête-Dieu, toujours célébrée avec éclat dans certaines
communes.
       La nature est présente dans de nombreuses fêtes. A Bazas, en
Gironde, le bœuf est honoré le jour du mardi gras et le taureau pour
la Saint-Jean.
       Dans toute l’Aquitaine, chaque élection municipale ou
cantonale est suivie par la plantation d’un mai (un pin décoré) devant
la maison des nouveaux élus, le nombre de couronnes correspondant
à la fonction (une pour un conseiller, deux pour un adjoint, trois pour
un maire).


      La Provence-Alpes-Côte d’Azur

      Cette région, d’une superficie de 31 400 km2, s’inscrit parmi
les plus vastes de la France métropolitaine. Elle fut la première
“province” romaine, sur le territoire de la Gaule qui devint ensuite la
Provence de la France actuelle. Elle se compose de six départements:
les Hautes-Alpes, les Alpes-de-Haute-Provence, les Alpes-

                                  37
Maritimes, les Bouches-du-Rhône, le Var et le Vaucluse. Cernée au
nord par les sommets alpins, qui l’adossent à une solide barrière, elle
s’épanouit au sud en s’ouvrant sur un vaste littoral. Dans le Centre-
Sud, de vastes plateaux calcaires souvent en proie à la sécheresse et,
de ce fait, propice à la culture de la vigne et à celle de l’olivier
s’allongent sur cette zone de la basse et de la moyenne Durance. A
l’est et au sud de cette région, le paysage, tantôt tributaire des
chaînons calcaires, tantôt soumis aux épousailles des vallées creusées
dans la roche et des fleuves côtiers, propose un spectacle très
diversifié.
       La région est en tête des régions françaises pour les
productions maraîchères intensives (grâce à des techniques culturales
appropriées: abris et serres vitrées et les productions légumières dites
de plein champ). Les jardiniers-maraîchers récoltent toutes sortes de
légumes (pommes de terre, haricots, petits pois, aubergine etc.) et de
fruits, produits parfois en zones spécialisées (les melons de
Cavaillon, le chasselas du Thor, les fraises et les tomates de
Carpentras, etc). Melon et tomate (environ 40% de la production
nationale française) sont les deux légumes symboles de la Provence.
       La Provence cultive la meilleure vigne de qualité. La vigne y a
fait son apparition au premier millénaire avant notre ère, dans la
région de Marseille (les Phocéens l’ont plantée en même temps que
l’olivier). Aujourd’hui les vignes en appellation d’origine contrôlée
(AOC) couvrent presque les deux tiers des surfaces plantées; près de
70% si l’on y ajoute les vins délimités de qualité supérieure (VDQS).
De grands vins sont produits dans les Côtes du Rhône (Vaucluse),
sur les coteaux d’Aix-en-Provence, à Cassis (Bouches-du-Rhône), à
Bandol (Var), à Bellet (Alpes-Maritimes), sans compter les
productions de la vallée moyenne de la Durance (Manosque, Alpes-
de-Haute-Provence).
       En hiver, comme en été, la région a une activité culturelle
intense qui, avec un riche passé, les monuments historiques et la
nature extraordinaire du pays, attire des milliers de gens. Dans la
hiérarchie des événements médiatiques, le festival de Cannes
remporte la palme. Tous les ans, au mois de mai, Cannes devient en
effet la Mecque du cinéma.
       Toujours à Cannes, où la Croisette et le vieux port reflètent
l’âme de la ville, et entre autres animations, ont lieu le marché
international du disque et l’édition musicale, en janvier; le festival

                                  38
international du chant sacré, pendant la semaine sainte; le festival
international du café-théâtre, en juin; le festival international de la
navigation de plaisance, en septembre.
        En période estival, seize villes côtières organisent des
manifestations culturelles sur l’art lyrique, le théâtre, le folklore ou le
jazz.
        C’est à Avignon, siège de la papauté de 1309 à 1417 et
propriété de l’Eglise jusqu’en 1791, qu’a lieu tous les ans, aux mois
de juillet et d’août, un festival de théâtre de grande renommée qui
attire un public nombreux venu de différents pays.
        Aix-en-Provence, ville universitaire, haut carrefour culturel,
ancienne capitale de la Provence au prestigieux passé, avec ses très
nombreuses fontaines (plus de 150), sa cathédrale Saint-Sauveur, sa
mosaïque de toits de tuiles roses – offre également un festival, axé
essentiellement sur la musique. Tous les ans, au moi de juillet, on y
donne toujours un opéra de Mozart et 3 ou 4 autres opéras interprétés
par des artistes renommés.
        La petite ville de Menton, avec sa large façade sur la mer, sa
promenade du Soleil, son musée Jean-Cocteau, offre tous les ans au
moi d’août un festival de la musique de chambre. Une autre
manifestation locale, commence chaque mardi gras et dure dix jours.
Il s’agit de la très populaire fête du citron, au cours de laquelle on
célèbre les agrumes, que l’on expose et dont on décore les chars qui
défilent dans la ville sur un thème chaque année différent.
        Marseille est d’abord une grande place de commerce maritime
                                            national et international.
                                            La ville est le pôle le plus
                                            important de redistribution
                                            des marchandises pour
                                            l’ensemble de la région.
                                            Elle le doit à sa foire
                                            internationale,        à     la
                                            convergence de grands
                                            axes autoroutiers (1er port
                                            français et 3e aéroport de
France, après ceux de Paris et de Nice), à la création de zones
commerciales, à l’aménagement du Marché d’intérêt national de
fruits et légumes des Arnavaux.


                                    39
Longtemps uniquement tournée vers la mer, Marseille a depuis
les dernières années développé de nouvelles fonctions. Sa réputation
médicale (centres hospitaliers et Inserm), son rayonnement
universitaire et culturel, ses fonctions financières sont de précieux
atouts.
        Nice. Capitale de la Riviera et chef-lieu du département des
Alpes-Maritimes, Nice (Niké, en grec “victoire”) date du IVe siècle
avant notre ère. Ce sont les Phocéens de Marseille qui s’établissent
ici les premiers. Deux siècles plus tard, les Romains édifient une
ville sur la colline de Cimiez au-dessus de Niké, qui va se développer
plus vite au détriment de la bourgade grecque. Elle fut la propriété
successive de maisons de Provence, d’Anjou et de Savoie. Française
de 1793 à 1814, Nice fut définitivement cédée à la France en 1860
par le Piémont.
        De nos jours, Nice, capitale de la Côte d’Azur, est une ville
moderne. Parmi les industries, il faut citer le bâtiment, la confection
et les constructions mécaniques et électriques. On y a implanté des
laboratoires d’étude de la firme électronique I.B.M. et ceux de la
fabrication de semi-conducteurs de la Texas-Instruments. Les
industries de mode la placent au deuxième rang en France, après
Paris. Pourtant, parmi ses activités ce sont le commerce et l’hôtellerie
qui jouent le grand rôle grâce au grand développement du tourisme.
        La ville garde ses fêtes de quartier que s’y déroulent toute
l’année. La plus célèbre est le Carnaval, qui remonte au XIIIe siècle
et se rattache aux cérémonies antiques qui glorifient la renaissance
du printemps. C’est une grande fête annuelle des masques et des
chars qui, avec ses batailles de fleurs et de confetti, son feu d’artifice,
attire chaque année de nombreux touristes.
        Arles. Cité romaine, préfecture des Gaules et résidence
impériale vers 400, Arles devient la capitale du royaume de
Bourgogne -Provence en 879, dit “royaume d’Arles”. Réunie à la
Couronne en 1535, la ville fut au XIXe siècle, un des centres
d’activité du félibrige. La ville conserve de magnifiques arènes et un
théâtre antique, élevé en 46, qui est l’un des plus anciens et plus
vaste du monde romain, pouvant contenir 27 000 spectateurs. On y
organisait des combats de grands fauves. De nos jours, on y donne
des corridas à la mode d’Espagne. On y organise aussi des fêtes
régionales auxquelles participent des gardians de Camargue, montés


                                    40
sur leurs petits chevaux, portant en croupe leur cavalière revêtue du
traditionnel costume arlésien.


                    7. La France d’outre-mer

       L’immense conquête des territoires était conditionnée par
l’expansion économique, politique et puissance militaire de la
France. A la suite des conquêtes la France étend sa domination. Elle
dépasse le cadre européen pour s’étirer aux quatre coins du monde.
Au-delà du périmètre de l’Hexagone, ses limites vont se mêler aux
remous des océans Indien, Atlantique et Pacifique jusqu’aux
banquises du continent Antarctique pour se prolonger dans la grande
forêt amazonienne.
       Dans certaines phases de la politique coloniale la France
répend les éléments de sa civilisation. Le français, tout en se
maintenant en Haïti et à l’île Maurice, gagne du terrain au Canada,
en Afrique du Nord et en Afrique Noire, en Syrie, au Liban et même
en Extrême-Orient, grâce aux écoles ouvertes par les missionnaires
catholiques. Les idées libérales, la démocratie, les institutions
représentatives triomphent en Amérique du Nord et dans les
dominions et séduisent certaines élites dans les pays
économiquement attardés, en Amérique latine, en Inde et même en
Chine. Ainsi la France exporte ses idéaux et ses modèles
institutionnels et culturels.
       On se dégage les grandes lignes de l’étude de la politique
coloniale de la France:
       1533-1830 trois siècles d’expérience coloniale ou trois siècles
de mercantilisme outre-mer
      1830-1930 un siècle d’impérialisme et de révolution
coloniale
      1930-1960 trois décennies d’oppositions aboutissant à
une désagrégation précipitée de l’Empire
       Maîtresse de nombreuses îles et de comptoirs éparpillés entre
l’Inde, l’Amérique et l’Océanie, la France détient deux blocs
compacts.




                                 41
L’un en Afrique, comprenant les pays du Maghreb -Algérie,
pacifiée après 1830, Tunisie et Maroc18, transformés en protectorats à
la suite d’interventions militaires menées respectivement en 1881 et
1911-1919 -et les immenses territoires, moins difficilement occupés,
de l’Afrique Occidentale et de l’Afrique Equatoriale françaises
(A.O.F. et A.E.F.).
       L’autre en Extrême-Orient où l’Union indochinoise,
constituée en 1887, regroupe le Cambodge et la Cochinchine,
occupés sous le Second Empire, le Tonkin, difficilement conquis à
l’époque de Jules Ferry, ainsi que le Laos et l’Annam pénétrés sans
grande résistance.
         En 1946, est crée une “Union française” qui transforme les
vieilles colonies en “Département d’Outre-Mer”, la plupart des
autres en “Territoires d’Outre-Mer”, dotés d’une certaine autonomie,
mais faisant toujours partie de la République française.
       En 1958, est créée la “Communauté”, en même temps que la
France est dotée d’une nouvelle constitution. Les Territoires d’Outre-
Mer adhèrent à cette institution qui prévoit pour chacun la liberté de
devenir “département”, ou de rester “territoire” ou de devenir “Etat
membre de la Communauté”.
       Tous sont devenus indépendants dès la fin de 1960 (Algérie,
en 1962). Mais ils ont signé avec la France des accords de
coopération technique, culturelle et économique, et ils sont
“associés” à la Communauté Economique Européenne (Marché
Commun).

       Ainsi, Martinique, Guadeloupe, Guyane et la Réunion
constituent les quatre départements français d’outre-mer (DOM). À
ce titre, ils bénéficient de la même égalité de droits et de la même
identité législative que chaque département de l’Hexagone, avec en
plus des possibilités d’adaptation tenant compte de leurs situations
spécifiques. S’y ajoutent 4 territoires d’outre-mer (TOM): Polynésie
française, Nouvelle-Calédonie, Wallis et Futuna, les Terres
australes et antarctiques françaises; et les collectivités territoriales
à statut particulier: Mayotte et Saint-Pierre-et-Miquelon.

18
   La France y est représentée par un résident général et se réserve la direction des
affaires militaires et de la politique extérieure, mais ils conservent leur souverain et
un semblant d’indépendance.

                                          42
Océan Indien
      La Réunion

       L’île de la Réunion, fait partie de l’archipel des Mascareignes.
Forêt tropicale et massifs volcaniques en font une île haute en
couleurs. En 1638, le navire "Saint-Alexis" en route vers les Indes
prend possession de cette île déserte au nom du roi Louis XIII. La
Réunion devient département français en 1946. D’une superficie de 2
512 km2, la Réunion compte 706 300 habitants qui témoignent d’un
remarquable brassage de populations: africaine, asiatique, malgache
et européenne.
       L’économie de la Réunion s’appuie principalement sur trois
secteurs: l’agriculture (canne à sucre, rhum, essences végétales), la
pêche (4e produit d’exportation après les productions agricoles) et le
tourisme.
       La Réunion se distingue également en matière de recherche
scientifique avec l’implantation, notamment, du laboratoire
volcanologique du piton de la Fournaise et le centre météorologique
de Saint-Denis, responsable du suivi cyclonique pour l’ensemble de
l’océan Indien.

      Mayotte

       Mayotte, est la plus méridionale des quatre îles de l’archipel
des Comores. Deux îles principales et une trentaine d’îlots forment
Mayotte. Connue sous le surnom "d’île aux parfums", Mayotte est
également réputée pour son lagon, l’un des plus beaux du monde (1
100 km2).
       En 1841, le sultan de Mayotte cède l’île à la France, qui fait
partie dès lors de son empire colonial. En 1946, l’archipel des
Comores devient territoire d’outre-mer. Trois des îles de l’archipel
optent, à la suite du référendum de 1974, pour l’indépendance, alors
que Mayotte choisit de rester française. Cet attachement de la
population mahoraise à la République n’a fait que se renforcer.
Depuis 1998, Mayotte est engagée dans un processus d’évolution
statutaire, qui prévoit, à terme, sa départementalisation.
       L’économie de Mayotte repose principalement sur son
agriculture. Les exportations agricoles mahoraises se concentrent sur


                                  43
trois produits: l’ylang-ylang (utilisé dans l’industrie du parfum pour
plus des trois quarts de l’exportation), la vanille et la cannelle.
       Loin des circuits balisés, l’île s’offre encore aux visiteurs dans
toute l’authenticité de sa nature et de sa culture.

      Océan Atlantique
      Martinique

       La Martinique est le plus petit des départements d’outre-mer.
Elle est située au cœur de l’arc antillais dans la mer des Caraïbes.
Son relief, d’origine volcanique, offre un paysage varié, dominé par
le volcan de la montagne Pelée (1 397 m) qui a marqué l’histoire de
l’île avec l’éruption de 1902. La composition de la population
témoigne d’une histoire faite de métissages: Noirs d’Afrique,
descendants des immigrés indiens, Syriens, Chinois. La population
européenne est composée de Békés - descendants des premiers
colons - et de Métropolitains.
       À l’origine, l’île est peuplée d’Indiens arawaks. L’île devient
colonie du royaume de France en 1674. L’esclavage est aboli par
décret du 27 avril 1848 sur proposition de Victor Schoelcher. La
Martinique est un département d’outre-mer depuis 1946.
       L’agriculture est la principale source de recettes à
l’exportation de l’île. La banane en est la première production
agricole et la principale ressource économique. Le tourisme connaît
un développement très important.

      Guadeloupe

       Cet archipel, d’une superficie totale de 1 704 km2, est
constitué de six îles: la Guadeloupe continentale avec Basse-Terre,
dominée par le volcan de la Soufrière (1 484 mètres) et Grande-
Terre, la Désirade, les Saintes, Marie-Galante et plus au nord Saint-
Barthélemy et la partie française de Saint-Martin. Située sur l’arc
antillo-caribéen, la Guadeloupe continentale, avec 1 438 km2, est la
plus grande île des Antilles françaises.
       À l’origine, l’île est peuplée d’Indiens arawaks. En 1674, l’île
devient colonie du royaume de France. Au cours du siècle suivant, se
développe une économie basée sur le sucre et l’esclavage, aboli par


                                   44
décret du 27 avril 1848 sur proposition de Victor Schoelcher. La
Guadeloupe est un département d’outre-mer depuis 1946.
      L’économie de la Guadeloupe s’appuie sur l’agriculture (la
banane en demeure l’un des piliers), le tourisme et les services.
      Principale activité économique du département, le tourisme est
pratiquement la seule ressource des îles de Saint-Martin et de Saint-
Barthélemy.

      Guyane

       Au nord-est de l’Amérique du Sud, entre le Surinam et le
Brésil, la Guyane s’étend sur 90 000 km2. La forêt équatoriale couvre
les 9/10e du territoire. C’est le plus vaste et le plus forestier des
départements français. Dans le cadre du Sommet de la Terre à Rio en
juin 1992, la France a proposé d’en faire un pôle d’excellence en
matière de protection de la forêt tropicale et d’éco-développement.
       Les premiers habitants de la Guyane furent les Indiens tupi
guarani. En 1852, Napoléon III décide le transfert du bagne en
Guyane. Le gouvernement français met fin, en 1938, à la relégation
des bagnards. La Guyane est un département français depuis la loi du
19 mars 946.
       Entrée depuis longtemps dans l’ère de la technologie spatiale,
la création, en 1964, du Centre spatial guyanais, a largement
contribué à dynamiser l’activité de ce département. La base de
Kourou occupe une place importante dans l’économie.
       Terre de démesure, d’aventure et d’initiation par excellence, le
tourisme vert constitue pour la Guyane un axe fort de
développement.

      Saint-Pierre-et-Miquelon

      L’archipel de Saint-Pierre-et-Miquelon est situé dans
l’Atlantique nord-ouest, à 25 km des côtes, en face du Canada.
Composé de deux îles, cet archipel a pour une superficie totale de
242 km2.
      En 1535, il passe sous souveraineté française, quand Jacques
Cartier en prend possession. Des Français venus de Bretagne, de
Normandie et du Pays basque, pêcheurs pour la plupart, fondent


                                  45
Saint-Pierre. Les îles sont définitivement françaises en 1816. Saint-
Pierre-et-Miquelon est devenu une collectivité territoriale en 1985.
       La pêche est la principale ressource de l’archipel. Ces derniers
temps, des explorations pétrolifères préliminaires dans les eaux de
l’archipel ont été engagées. Ce programme de forage annonce peut-
être une nouvelle vocation pour Saint-Pierre-et-Miquelon.
       La proximité du Canada est un atout important pour le
tourisme local qui bénéficie de l’image de "terre française
d’Amérique du Nord" de Saint-Pierre-et-Miquelon.

      Océan Pacifique
      Nouvelle-Calédonie

        Située dans l’ensemble mélanésien, la Nouvelle-Calédonie
s’étend sur 18 575 km2. L’archipel comprend la Grande Terre, deux
fois grande comme la Corse, les quatre îles Loyauté, l’archipel des
Belep, l’île des Pins et quelques lointains îlots.
        Les Mélanésiens sont les habitants d’origine de la Nouvelle-
Calédonie. James Cook est le premier Européen à découvrir cette
terre, en 1774. C’est en 1853 qu’elle devient possession française.
        Les années 80 sont marquées par la montée du mouvement
indépendantiste kanak. Les accords signés en 1988 ont permis
d’apaiser le climat d’instabilité politique et d’engager le
rééquilibrage économique. Depuis 1998, la Nouvelle-Calédonie s’est
engagée dans un processus original d’évolution institutionnelle. À
partir de 2014, les électeurs résidant depuis au moins 20 ans sur
l’archipel seront consultés sur son accession à la pleine souveraineté.
        La Nouvelle-Calédonie dispose de richesses naturelles
importantes. Troisième producteur mondial de nickel, ses sols
recèlent également d’autres minerais: chrome, cobalt, fer, cuivre,
plomb, zinc et jaspe.
        L’agriculture, concentrée principalement autour de l’élevage
de bovins et des cultures du café et du coprah, occupe 28 % de la
population. Les produits de la pêche, constitués à 80 % de thon sont
exportés vers le Japon. Depuis 1996, la filière de la crevette tropicale
s’est imposée comme la seconde activité exportatrice du territoire.
        Le tourisme tient une place privilégiée en Nouvelle-Calédonie,
ses atouts naturels lui ont valu le surnom d’île “la plus proche du
Paradis”.

                                  46
Polynésie française

        Couvrant une superficie émergée de 4 200 km2, la Polynésie
française se compose de 118 îles d’origine volcanique ou corallienne,
regroupées en cinq archipels (Société, Marquises, Australes et
Tuamotu/Gambier), dispersées sur 2 500 000 km2.
        Sa population est représentée par plus de 82,8 % de
Polynésiens, 11,9 % d’Européens et de 4,7 % d’Asiatiques. Les
premiers visiteurs européens arrivent au XVIe siècle. L’histoire de la
conquête du Pacifique est marquée par une lutte d’influence entre
l’Angleterre et la France, jusqu’à ce que la reine polynésienne
Pomaré IV demande le protectorat de la France. Un an plus tard,
l’ensemble des archipels était rattaché à la République française. En
1946, la Polynésie française devient territoire d’outre-mer, et jouit
d’un statut d’autonomie depuis 1996.
        La pêche et l’exploitation du coprah sont les deux activités
traditionnelles. Le tissu économique est complété par le commerce,
l’artisanat, l’industrie et plus récemment par le tourisme, avoisinant
20 % du PIB, et la perliculture (culture de perles noires), devenue la
première exportation en valeur du territoire.
        À la suite de la suspension des essais nucléaires français au
Centre d’expérimentation du Pacifique en avril 1992, l’État s’est
engagé à soutenir la mutation économique et sociale de la Polynésie
française pour une période de 10 ans.

      Wallis-et-Futuna

       Cet archipel, formé de trois îles volcaniques (Wallis, Futuna et
Alofi), fait partie de l’Océanie polynésienne. L’île de Wallis porte le
nom du premier marin qui découvrit en 1767 ces 96 km2. Futuna (64
km2) et l’îlot voisin d’Alofi (51 km2), furent découverte en 1616 par
des navigateurs hollandais. Ce n’est qu’au XIXe siècle que s’ancre la
présence européenne avec l’implantation de missions catholiques et
la conclusion des premiers traités du protectorat entre la France et les
trois royaumes. En 1959, le statut de territoire d’outre-mer est
approuvé par une large majorité de la population (94,37 %) via un
référendum.
       L’économie de ce territoire restée très traditionnelle, est
encore peu monétarisée. La majeure partie des productions est

                                  47
autoconsommée et les échanges demeurent limités. Les principales
activités sont l’agriculture, l’élevage porcin, la pêche et l’artisanat.
Le tourisme reste encore peu développé.

      Les terres australes et antarctiques françaises (TAAF)

       Les navigateurs Crozet et Kerguelen découvrent ces terres en
1772. Devenues territoire en 1955, les terres australes et antarctiques
françaises (TAAF) sont constituées de l’île Saint-Paul (7 km2), l’île
Amsterdam (54 km2), les îles Crozet (115 km2), les îles Kerguelen (7
215 km2), et la terre Adélie (432 000 km2). Elles sont situées dans la
zone sud de l’océan Indien et sur le continent Antarctique. Dans ce
territoire, isolé et inhospitalier, la population est constituée par les
membres de missions scientifiques et techniques installées sur les
différentes bases.
       Différents programmes scientifiques sont réalisés, sous la
conduite de l’Institut français pour la recherche et la technologie
polaire, à partir de bases installées sur les îles Kerguelen et en terre
Adélie. Ces études, d’intérêt planétaire, portent, notamment
sur l’atmosphère, la météorologie, la pollution, l’environnement,
l’intérieur et la surface du globe, la biologie, l’océanographie... Elles
font l’objet de nombreuses actions de coopération scientifique
internationale.
       L’économie est fondée sur la pêche (algues, krill, saumon).
Avec les terres australes, la France a enrichi son domaine maritime
de 1 750 000 km.


                        8. Les grandes villes

      La France est un très vieux foyer de vie urbaine, puisque
Marseille a deux mille six cents ans, Lyon, Nîmes, Nice, Reims et
bien d’autres plus de deux mille ans. Les cités gauloises ou gallo-
romaines furent souvent les ancêtres des villes d’aujourd’hui; ruinées
presque toutes par les grandes invasions, les villes ne reprirent vie
qu’au milieu du moyen âge: c’est à cette époque que naquirent
vraiment la plupart des cités actuelles, souvent comme des citadelles
féodales ou royales, mais aussi comme des marchés.


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  • 2. UNIVERSITÉ LINGUISTIQUE V. BRIOUSSOV LA CIVILISATION FRANÇAISE Manuel compilé par Alice Doumikian Erévan - 2006
  • 3. Ðî¸ ¶Ø¸ Publié par la décision du conseil scientifique de l’Université Linguistique V. Brioussov CIVILISATION FRANÇAISE γ½Ù»ó` ²ÉÇë³ ¸áõÙÇÏÛ³Ý, -ºñ.: §ÈÇÝ·í³¦, 2006, 192 ¿ç: Approuvé par Paul ROUSSET Le recteur de l’Université Française en Arménie Armen BAGHDASSARIAN Le vice-président du conseil scientifique et pédagogique de l’Université Française en Arménie, le candidat ès lettres Naira MANOUKIAN La candidate ès lettres Ouvrage publié sous la direction de Eduard DANIELIAN Le docteur en histoire, professeur 2006Ã. ¶Ø¸ 0134(01) - 2006 Ò»éݳñÏÁ ݳ˳ï»ëí³Í ¿ üñ³ÝëdzÛÇ »ñÏñ³·ÇïáõÃÛáõÝ ³é³ñÏ³Ý áõëáõÙݳëÇñáÕ áõë³ÝáÕÝ»ñÇ Ñ³Ù³ñ: Üñ³ÝáõÙ Áݹ·ñÏí³Í »Ý ýñ³ÝëdzÛÇ ù³Õ³ù³ÏñÃáõÃÛ³Ý å³ïÙ³Ï³Ý ½³ñ·³óÙ³Ý ÑÇÙÝ³Ï³Ý ÷áõÉ»ñÁ« Ý»ñ³éÛ³É Ùß³ÏáõÛÃÁ, ù³Õ³ù³Ï³Ý ѳٳϳñ·Á ¨ Ù³ëݳÏóáõÃÛáõÝÁ ÙÇç³½·³ÛÇÝ ¨ »íñáå³Ï³Ý ϳéáõÛóÝ»ñáõÙ: Ò»éݳñÏáõÙ ï»Õ»ÏáõÃÛáõÝÝ»ñ »Ý å³ñáõݳÏíáõÙ ¹»é¨ë ÙÇçݳ¹³ñÇó »ÏáÕ Ñ³Û-ýñ³ÝëÇ³Ï³Ý ïÝï»ë³Ï³Ý ¨ Ùß³ÏáõóÛÇÝ ³éÝãáõÃÛáõÝÝ»ñÇ Ù³ëÇÝ: ISBN 99930-79 -76-6 © §ÈÇÝ·í³¦, 2006Ã.
  • 4. LA CIVILISATION FRANÇAISE INTRODUCTION L’idée de civilisation 5 I. LE PAYS 1. La position naturelle et les frontières 7 2. Le relief et le climat 8 3. Les fleuves 10 4. La population 12 5. La division administrative 15 6. La France régionale 18 7. La France d’outre-mer 41 8. Les grandes villes 48 9. Paris au fil des siècles 53 a. L’origine de Paris 53 b. Paris du Moyen Age 55 c. Paris révolutionnaire 59 d. Paris du XXe siècle 62 10. La construction européenne 65 11. La France et les organisations étrangères 69 12. Les témoignages sur les relations franco- 70 arméniennes 13. La communauté arménienne en France 74 II. LA CULTURE 1. La langue française 77 2. La francophonie 79 3. La structure d´enseignement 80 4. La religion 86 5. Les symboles de la France: a. le coq gaulois 91 b. le drapeau tricolore 92 c. Marianne 93 d. la devise 94 e. l’hymne 95 6. Les fêtes 97 7. Le cinéma français 103 3
  • 5. 8. La peinture française 107 9. Les monuments historiques et les musées de Paris et de son environnement 113 III. LA FORMATION DE LA NATION FRANÇAISE ET SON SYSTÈME POLITIQUE 1. La Gaule 125 2. La fondation de la nation française 126 3. Les croisades 129 4. La guerre de Cent Ans 130 5. Les guerres de religion 132 6. La Renaissance en France 132 7. La Ire République 134 8. La Déclaration des droits de l'homme et son développement dans le monde 136 9. Napoléon Ier 139 10. La restauration des Bourbons, la Monarchie de Juillet 141 11. La IIe République, 143 12. Le second Empire 144 13. La IIIe République 146 14. La IVe République 148 15. La Ve République 149 16. Les institutions 1. le pouvoir exécutif 156 2. le pouvoir législatif 158 3. le pouvoir judiciaire 161 17. Les forces politiques 164 IV. LA SOCIÉTÉ 1. La protection sociale 171 2. La protection de l'environnement 175 3. Les syndicats 178 4. Les médias 180 TABLEAU CHRONOLOGIQUE DES SOUVERAINS 184 ET CHEFS D’ETAT DE LA FRANCE BIBLIOGRAPHIE 190 4
  • 6. INTRODUCTION L’idée de civilisation Le concept de “civilisation” s’est formé depuis le XVIIIe siècle et s’est considérablement modifié au cours de deux siècles suivants. Lorsque Montesquieu1 décrit, dans l’Esprit des Lois le système politique, l’essor commercial, le développement artistique des cités grecques, il se sent embarrassé pour résumer en un seul mot toutes ces données. Mais ses contemporains n’utilisent, dans ce cas, que le mot “société”; pour eux, une collectivité qui possède des règlements précis, une organisation évoluée, est essentiellement “sociale”. Très vite pourtant, ce terme paraît insuffisant: à la notion d’organisation, les Encyclopédistes2 ajoutent celle de progrès qui n’est pas implicite dans l’idée de société. D’Holbach3 est le premier à écrire, en 1776, le mot “civilisation”. Dans “civilisation” apparaît d’abord le latin civis, citoyen. Être civilisé, c’est vivre dans le cadre d’une cité, ou, plus largement d’un État pourvu de lois, faisant régner la justice. W. Durant, historien du XXe siècle, a donné la définition complète du terme de la civilisation: “La civilisation est un ordre social promouvant la création culturelle. Cela est constitué de 4 1 Montesquieu (Charles de Secondat, baron de la Brède), écrivain français (château de la Brède, près de Bordeaux, 1689-Paris, 1755), auteur des Lettres persanes (1721), des Considérations sur les causes de la grandeur des Romains et de leur décadence (1734) et de De l’Esprit des lois (1748). Ce dernier ouvrage inspira la Constitution de 1791 et fut à l’origine des doctrines constitutionnelles libérales, qui reposent sur la séparation des pouvoirs législatif, exécutif et judiciaire.(Acad. fr.) 2 Encyclopédistes, Encyclopédie ou Dictionnaire raisonné des sciences, des arts et des métiers, publication inspirée par un ouvrage similaire de Chambers (1729), et dirigée par Diderot (1751-1772). Elle avait pour but de faire connaître les progrès de la science et de la pensée dans tous les domaines. Les auteurs donnèrent une orientation économiste et industrielle à l’ouvrage. Ils comprenaient, outre Voltaire, Montesquieu, Rousseau, Jaucourt, des médecins et des ingénieurs. La publication, à laquelle s’opposèrent le clergé et la noblesse de cour, fut menée à terme grâce au sens des affaires du libraire Le Breton et à l’énergie de Diderot. Précédée du Discours préliminaire de d’Alembert, l’Encyclopédie imposa l’idée du progrès économique; elle fut annonciatrice de l’avènement de la bourgeoisie. 3 Holbach, (Paul Henri Tiry, baron d’) philosophe français d’origine allemande (Edesheim, Palatinat, 1723 - Paris 1789). Collaborateur de l’Encyclopédie, matérialiste, athée, il attaqua l’Eglise et la monarchie de droit divin. 5
  • 7. éléments: provision économique, organisation politique, traditions morales, et poursuite de connaissance et d’arts”. Les civilisations Dès le début du XIXe siècle, les philosophes commencèrent à se demander si la quête d’une civilisation universelle et valable pour tous avait un sens. On admet désormais que la civilisation n’est pas, en elle- même, une valeur absolue et hors du temps. Chaque société est donc en droit de prétendre trouver son équilibre par ses propres moyens. En 1819, Ballanche4 emploie au pluriel le mot “civilisations”; personne n’ose plus parler trop haut de “la civilisation”. Les historiens du XIXe siècle acceptent à peu près le nouvel emploi du terme. C’est ainsi que Taine5, étudiant “la civilisation grecque” ou “la civilisation hollandaise du XVIIe siècle”, y voit des moments privilégiés de l’Histoire humaine. De ce point de vue il faut rappeler que dans l'histoire de l'humanité furent des époques qui s'étaient déterminées par l'apparition de grandes civilisations comme en Egypte, en Mésopotamie etc. Il est important de noter que l'Arménie par ses ressources naturelles et ses valeurs culturelles et spirituelles fut le berceau de la civilisation comme l’ont définis encyclopédiste Calmet et historien-orientaliste David Marshall Lang. 4 Ballanche (Pierre Simon), écrivain français (Lyon 1776-Paris 1847), dont la philosophie de l’histoire, héritée de Vico s’allie à une sentimentalité mystique. (Acad. fr.) 5 Taine (Hyppolite), philosophe, historien et critique français (Vouziers 1828-Paris 1893). 6
  • 8. I. LE PAYS 1. La position naturelle et les frontières La France est située à l'Ouest de l'Europe, presque à l'égale distance du pôle et de l'équateur. C'est un des plus grands Etats européens qui a 551 695 km2 de superficie. La France limite avec l'Espagne au Sud-Ouest, avec l'Italie au Sud-Est, avec l'Allemagne, la Suisse et le Luxembourg à l'Est, avec la Belgique au Nord-Est. Sur 5200 km de frontières on compte 3100 km de façades maritimes. La France est baignée au Nord par la Mer du Nord et la Manche, à l'Ouest par l'océan Atlantique, au Sud par la Méditerranée. La Mer du Nord, la Manche sont des mers peu profondes. Des eaux tièdes, venues des Tropiques, se propagent à travers la Manche et la Mer du Nord. Elles provoquent en hiver des brumes de plus en plus fréquentes à mesure qu’on avance vers le Nord-Est. Le mélange des eaux tropicales et boréales et des eaux douces des fleuves favorise une richesse prodigieuse de matières organiques6. La Méditerranée est une mer chaude, dont la température en hiver ne descend pas au-dessous de 13°. Ses eaux sont fortement salées à cause de l'évaporation. À la différence des mers du Nord et de l'Ouest, elle est peu poissonneuse. Les montagnes les plus élevées se trouvent aux confins du pays. Au sud, la frontière avec l’Espagne est constituée par la chaîne des Pyrénées7 à 3 298 m au Vignemale (3 404 m au pic d’Aneto en Espagne). A l’est les Alpes à 4 807 m au Mont Blanc et le Jura au Crêt de la Neige à 1 718 m font les frontières avec l’Italie et la Suisse protégeant les frontières orientales et méridionales. C'est seulement au Nord-Est que la France reste sans défense naturelle. 6 Les bancs de la mer du Nord sont de véritables “pâturages à poissons” qui passent pour les poissonneuses du globe. 7 La formation des chaînes des Pyrénées et des Alpes a commencé il y a plus de 50 millions d’années. 7
  • 9. 2. Le relief et le climat La France se trouve dans la zone tempérée dans la partie de l'Europe la plus découpée, la plus variée de reliefs, la plus sensible aux influences bienfaisantes des mers. Le relief de la France se divise en deux grands ensembles: a. Au Nord, à l’Ouest et au Centre, une zone de basses terres. Ici s’étendent des plaines et des plateaux peu élevés (plaine du Nord, Bassins Parisien et Aquitain) constituant pour l’essentiel cette moitié du territoire français qui est située à moins de 200 m d’altitude. C’est le plus souvent par une lente transition que les altitudes s’élèvent de là vers les Ardennes, les Vosges, l’Ouest du Massif Central. 8
  • 10. b. A l’Est et au Sud, une zone de relief heurté, juxtaposant de hautes montagnes (Jura, Alpes, Pyrénées) et des plaines peu étendues, étroites et encaissées (plaines du Languedoc et de Provence, Sillon alpin, couloir de la Saône et du Rhône). Une ligne presque continue de hauteurs sépare nettement ces deux ensembles. Dominant le sillon du Rhône et de la Saône depuis le Sud des Cévennes jusqu’au Sud des Vosges, en passant par les plateaux bourguignons, cette ligne de hauteurs coupée de rares passages, sert de zone de partage des eaux entre la Mer du Nord, la Manche, l’Atlantique d’une part, la Méditerranée de l’autre. C’est un des traits les plus visibles de la structure du sol français. La France s’étend du 42e au 51e degré de latitude nord. Elle se trouve au milieu de la zone tempérée. Deux types nettement tranchés s’opposent: le climat océanique et le climat méditerranéen. La majeure partie de la France a un climat océanique plus ou moins dégradé par des influences continentales, méridionales, ou par celles résultant du relief. La France est largement ouverte à l’influence océanique. Les grands ensembles de plaines l’emportent à l’Ouest et au Centre; les hauts reliefs qui mettraient obstacle à la pénétration de l’influence maritime sont situés au Sud et à l’Est. L’océan agit d’abord comme régulateur thermique: les isothermes sont, en été comme en hiver, souvent parallèles aux côtes. Sur les côtes occidentales, l’hiver est doux, l’été frais; les amplitudes grandissent à mesure qu’on s’éloigne de la mer. Les pluies sont plus abondantes sur les hauteurs directement exposées aux influences maritimes (Bretagne occidentale, Morvan, plateaux limousins). Vers l’intérieur du pays, ce climat se dégrade. En Lorraine et en Alsace, il revêt des nuances continentales, avec des étés chauds et orageux, des hivers plus froids et des précipitations moins abondantes, en partie concentrées en été sous forme d’orages. Dans les régions du sud-ouest, le climat océanique est marqué par des étés plus chauds et des automnes plus lumineux. Le climat méditerranéen domine dans le sud-est du pays et en Corse. Il est marqué par un ciel limpide, des étés chauds et secs et des hivers doux. Les précipitations, concentrées sur le printemps et l’automne, prennent souvent la forme d’averses violentes qui accélèrent l’érosion et provoquent parfois de redoutables inondations. Les vents sont forts, comme le mistral, qui descend la 9
  • 11. vallée du Rhône, ou la tramontane qui souffle sur le Languedoc. Le climat méditerranéen est favorable aux cultures délicates comme la vigne et les fruits et surtout au tourisme estival, d’autant que la mer Méditerranée atteint 23 à 25º C en été le long des côtes. L’influence du relief est sensible surtout sur les précipitations. Les régions les plus arrosées sont les plus élevées (Vosges, Jura, Alpes du Nord, Sud-Est du Massif Central, Pyrénées occidentales et centrales). Les régions basses sont peu humides (Centre du Bassin Parisien), surtout si de hauts reliefs les encadrent (plaine d’Alsace, Limagne). 3. Les fleuves Quatre fleuves importants drainent le territoire de la France et constituent des axes privilégiés de développement industriel et urbain. Chacun des quatre grands fleuves français, Seine, Loire, Garonne et Rhône, est une combinaison de différents types de rivières. La Seine, fleuve du Bassin parisien, naît sur le plateau de Langres et coule loin des montagnes. La Loire, la Garonne et le Rhône, au contraire, naissent dans les montagnes La Seine, longue de 776 km, est un fleuve calme et régulier grâce aux conditions physiques homogènes de son bassin. Avec ses affluents, elle représente un réseau navigable excellent. Elle fait de Rouen et du Havre les grands ports de la région parisienne. La Loire est le plus long (1012 km) et le plus irrégulier des fleuves français. Elle reçoit ses principaux affluents du Massif Central. Son irrégularité, la vitesse du courant, autant que les innombrables bancs de sable qui se déplacent sans cesse dans le lit, ont toujours empêché de tirer parti de ce grand fleuve ouvrant une voie de l’Atlantique au cœur de la France. Les pluies océaniques et la fonte des neiges provoquent la montée des eaux en hiver et au début du printemps. La navigation sur la Loire, toujours difficile mais active jusqu’au début du XIXe siècle, n’a pu survivre à la création d’un bon réseau de routes et de voies ferrées. Seul l’estuaire a été aménagé et permet jusqu’à Nantes une navigation maritime. Par contre, dans leur cours supérieur, Loire, Allier, Creuse fournissent de 10
  • 12. l’électricité. A présent la Loire est le moins utilisé des fleuves français. Le charme de la Loire est accentué par la présence de châteaux qui la bordent, comme Chambord, Amboise ou Blois. La Garonne, longue de 575 km, prend sa source des Pyrénées, arrose le sud-ouest de la France avant d'atteindre l'estuaire de la Gironde et l'océan Atlantique. Elle reçoit différentes rivières: le Lot, le Tarn, l'Ariège et la Dordogne. Le canal du Midi relie le fleuve à la Méditerranée. La majeure partie de son cours n'est pas navigable. Son régime est celui d’un torrent de haute montagne: hautes eaux d’avril à juillet, basses eaux d’hiver. Le Rhône est le fleuve le plus turbulent de France. Il prend sa source dans les Alpes suisses et va se jeter dans la Méditerranée. Long de 812 km, dont 522 en France, le Rhône est un fleuve beaucoup plus montagnard que la Loire et la Garonne. Jusqu’au confluent de l’Ain, il coule dans la montagne, ensuite entre les montagnes. Il ne devient fleuve qu’à son extrémité, quand il touche à son delta. La Saône, le Doubs et l’Ain drainent vers lui les eaux de tout le Nord du Sillon rhodanien, du Jura, du Sud des Vosges. L'irrégularité de son débit le rend difficilement navigable. Cependant depuis quelques années, cette irrégularité a été tempérée par de grandes centrales hydroélectriques. Le bassin du fleuve, y compris ses affluents alpins, donne environ la moitié de l’hydro-électricité française. Le Rhin, qui forme sur 195 km de son cours la frontière franco-allemande, il constitue l’une des principales artères navigables du monde et un important réservoir d’énergie électrique. 11
  • 13. 4. La population La population de la France métropolitaine s’élève à 60 561 000 habitants (au 1er janvier 2005). En ajoutant les effectifs des DOM-TOM, qui dépassent 2,5 millions d’habitants, la population française approche 63 millions de personnes. Avec 110 habitants au km2, la France apparaît comme l’un des territoires bien peuplé de la planète (45 h/km2 pour le monde), mais moyennement peuplé en Europe (les Pays-Bas 460 h/km2, le 12
  • 14. Royaume-Uni 240 h/km2, l’Allemagne 235 h/km2, l’Italie 195 h/km2). Cependant la densité moyenne a peu de sens car la répartition de la population présente de forts contrastes. Le territoire de la France est constitué de “déserts humains” et de zones de forte concentration de la population. Les “déserts” couvrent 20% du pays et comprennent des terres aux conditions de vie difficiles: montagnes, plaines sablonneuses, etc. (Lozères, Landes, Massif Central). Les zones de forte concentration correspondent aux régions dont l’économie est très dynamique. Les zones hautement industrialisées (Région parisienne, Rhône-Alpes, région marseillaise), les zones d’intense activité agricole (Bourgogne, Languedoc, Vaucluse) et celles où s’exercent d’importantes activités touristiques (Côte-d’Azur, Alpes du Nord, etc.) sont très peuplées. Les contrastes de ces régions avec des zones dépeuplées sont grands: c’est ainsi que le département de la Lozère (sud-est du Massif Central) a 14 habitants au km2 et Paris en a 20 000. Paris est jusqu’à présent un véritable problème, à cause de sa forte concentration humaine. Il s’agit d’une agglomération hypertrophique, avec 10,3 millions d’habitants, soit plus de 20 % des citadins du pays. Les aires urbaines du Nord (3,7 millions), de Marseille et du Bas-Rhône (2,8 millions) et de la région lyonnaise (2,8 millions) arrivent assez loin derrière la capitale qui est le seul pôle urbain capable de rivaliser avec les grandes métropoles comme New York, Tokyo ou Londres. Au XVIIIe siècle la France était l’un des premiers pays du monde à connaître une baisse significative de la mortalité, et à entrer dans une phase de croissance forte de sa population. Mais du début du XIXe siècle à la seconde guerre mondiale, l’accroissement fut modeste en raison d’une baisse précoce de la fécondité. Après 1945, les lois sur la protection de la famille (destinées à endiguer le déclin démographique de l’entre-deux guerres), dont les allocations familiales8, associées au phénomène du baby boom9, ont entraîné une 8 En 1945 a été créé la Sécurité Sociale qui a institué des allocations familiales proportionnelles au nombre d’enfants, des allocations de logement, des assurances pour la maladie, la vieillesse, l’invalidité et l’accident du travail etc. 9 Cette période est communément appelée le “baby boom”, terme anglais qui décrit ce phénomène d’explosion des naissances pendant une trentaine d’années (1946- 1975). 13
  • 15. forte reprise de la natalité jusqu’en 1964. Le taux de fécondité recommence à baisser ensuite. Dès 1982, il se stabilise et se maintient à un niveau élevé depuis fin 2000. Grâce à la qualité de l’encadrement médical, le taux de mortalité infantile (3,9 % en 2004) est un des plus faibles du monde. L’espérance de vie ne cesse de croître pour atteindre, en 2004, 83,8 ans pour les femmes et 76,7 ans pour les hommes. Mais dans le même temps avec une telle espérance de vie, la longévité s’accroît, ce qui entraîne un vieillissement inéluctable de la population. Depuis la fin du XIXe siècle, la France est devenue un pays d’immigration, c’est à dire une terre d’accueil promettant droits et devoirs égaux pour tous. Les immigrés étaient plus d’un million au moment du centenaire de la Révolution, en 1889, et beaucoup ont été naturalisés à cette occasion. Jusqu’à l’entre-deux-guerres, le pays manque d’hommes et de bras, compte tenu de sa faible croissance démographique d’alors, et à l’immigration de travail (Italiens et Polonais surtout) s’ajoute l’accueil de réfugiés: Grecs, Arméniens, Russes, Espagnols… Dès les années 50, avec la décolonisation qui s’amorce, la France accueille des populations de plus en plus différentes, venues d’Afrique et du Maghreb. Ces populations ont fourni avant tout une main d’œuvre précieuse pour la France en pleine expansion économique dans les années 50 et 60. A partir du milieu des années soixante-dix, la crise économique et l’arrivée de générations nombreuses sur le marché du travail s’accompagnent d’une montée rapide du chômage. L’immigration est arrêtée 1974. Depuis le gouvernement interdit l’entrée en France de nouveaux travailleurs étrangers permanents. Mais l’immigration clandestine touche encore la France comme de nombreux pays de l’Union européenne. Les évolutions récentes montrent d’ailleurs que les immigrés de la deuxième ou de la troisième génération alignent leur comportement et leurs habitudes de vie sur ceux des Français. Si l’on ajoute d’origine étrangère les étrangers actuellement présents sur le territoire (environ 4 millions), on aboutit à un total de plus de 12 millions de personnes issues d’une immigration récente. En tenant compte des apports de l’immigration depuis le XIXe siècle, on peut raisonnablement estimer qu’un français sur quatre a des racines étrangères. Par ailleurs, l’accroissement naturel se tarissant progressivement, seul l’apport migratoire pourrait, à terme, permettre à la population de se maintenir, voire d’augmenter. 14
  • 16. 5. La division administrative Dès 1980 l’administration territoriale de la France, ayant une longue tradition centralisatrice, a connu des évolutions importantes. La loi de décentralisation du 2 mars 1982 modifie les rapports entre l’Etat et les collectivités territoriales (régions, départements, communes). Ces dernières détiennent désormais une autonomie de décision beaucoup plus large. Les nouveaux textes législatifs opèrent un partage des compétences et des responsabilités administratives et budgétaires entre le pouvoir central et les pouvoirs locaux. L’organisation territoriale de la France comprend trois niveaux d’administration, la commune, le département et la région, qui sont des circonscriptions administratives de l’Etat. Sur le plan juridique, une collectivité territoriale décentralisée est une personne morale de droit public (avec une dénomination, un territoire, un budget, du personnel, etc.), disposant de compétences propres et d’une certaine autonomie par rapport au pouvoir central. A ces collectivités s’ajoutent les territoires d’outre-mer (Polynésie française, Nouvelle-Calédonie, Wallis et Futuna, les Terres australes et antarctiques françaises) ainsi que les collectivités territoriales à statut particulier (Paris, Marseille, Lyon, la Corse, Mayotte et Saint-Pierre-et-Miquelon). La commune Instituée dès 1789, la commune est la structure de base de l’organisation administrative française. On en compte près de 37 000 (80% d’entre elles ont moins de 1 000 habitants). Comme le département et la région, la commune dispose d’un organe délibérant, le conseil municipal, et d’une autorité exécutive, le maire, élu par le conseil municipal. Le nombre de conseillers municipaux est proportionnel à la population. Elus pour six ans au suffrage universel direct, les conseillers municipaux adoptent les grandes orientations de la politique communale, votent le budget, gèrent les biens de la commune, en particulier les bâtiments et équipements scolaires du premier cycle de l’enseignement, et définissent le fonctionnement de l’administration communale. Le département La France compte 100 départements, dont 96 en métropole et 4 d’outre-mer (Martinique, Guadeloupe, Réunion, et Guyane). 15
  • 17. Depuis l’adoption de la loi du 2 mars 1982, l’autorité exécutive du département est le président du conseil général. Le conseil général est l’organe délibérant du département. Il est composé de conseillers généraux élus pour six ans au scrutin uninominal majoritaire à deux tours, dans le cadre d’un canton. Elu par les conseillers généraux, le président du conseil général prépare et exécute les délibérations du conseil, y compris sur le plan budgétaire; il représente le département en justice; il dirige l’administration départementale; enfin, en sa qualité de responsable de la gestion du domaine départemental, il exerce les pouvoirs de police, de la conservation du domaine et ceux de la circulation sur la voirie départementale, sous réserve des pouvoirs dévolus en la matière aux maires et au préfet. Nommé par le gouvernement, le préfet reste le dépositaire unique de l’autorité sur les services extérieurs de l’Etat dans le département; il a autorité sur les services extérieurs de l’Etat dans le département; enfin il assure le contrôle administratif des collectivités territoriales du département. La région La France compte 26 régions, dont 22 en métropole et 4 outre- mer qui coïncident avec les 4 départements d’outre-mer (DOM). Les compétences propres de la région concernent principalement la planification, l’aménagement du territoire, le développement économique, la formation professionnelle ainsi que la construction, l’équipement et les dépenses de fonctionnement des lycées. L’organe délibérant de la région est le conseil régional. Les conseillers régionaux sont élus pour six ans au suffrage universel direct, à la représentation proportionnelle dans le cadre départemental au scrutin de liste. L’autorité exécutive de la région est le président du conseil régional, élu par les conseillers régionaux. Ses attributions sont identiques à celles du président du conseil général et s’exercent dans les domaines où la région a compétence. Le préfet de région, conforté désormais par la loi de 1992 représente l’Etat. Il a autorité sur les directeurs régionaux des services extérieurs de l’Etat. 16
  • 18. 17
  • 19. 6. La France régionale I. La région du Nord L’entité géographique que l’on appelle la région du Nord-Pas- de-Calais est avant tout une région économique. Ses départements (Nord, Pas-de-Calais) se classent au premier rang en France pour la valeur de la production agricole et surtout pour la production d’énergie et les industries textiles et chimiques; ils sont aux places d’honneur pour la métallurgie et les industries alimentaires. Au nord, la région du Nord, est un fragment de la grande plaine argileuse et sableuse de l’Europe du Nord. Au sud-ouest, la plaine flamande se relève et fait place aux collines crayeuses de l’Artois dont les falaises blanches dominent vers l’ouest, en demi- cercle, les prairies ondulées et humides du Boulonnais. Au sud-est la craie forme les bas plateaux du Cambrésis et du Hainaut faiblement mamelonnés. Ils sont secs et recouverts d’un limon fertile dans le Cambrésis, terre de cultures, plus humides dans le Hainaut où les herbages se partagent le sol avec les champs. Dans l’ensemble l’impression dominante est celle d’une plaine monotone, baignée dans un climat humide et gris. L’eau est partout. Les rivières sont lentes et se prêtent aisément à la navigation: l’Escaut et ses affluents (la Scarpe et la Lys), la Sambre qui rejoint la Meuse en Belgique, l’Oise qui à l’inverse des précédentes, se dirige vers le sud à travers la Thiérache. Le Nord dispose en effet d’une population nombreuse, de terres fertiles, d’un riche bassin houiller, d’une ancienne tradition industrielle et d’un réseau très dense de voies de communication. L’agriculture repose sur le blé, la betterave à sucre et la pomme de terre. Il s’y ajoute d’autres productions typiques du Nord: la chicorée à café, le houblon, le tabac, le lin. Les cultures maraîchères se sont beaucoup développées en Flandre maritime et autour de Lille. L’industrie lainière du Nord représente les ¾ de l’industrie lainière française. Elle est concentrée à Roubaix et Tourcoing. Le traitement du coton, du jute et les textiles artificiels se répartissent dans la région lilloise. Le gisement houiller, dont les couches se retrouvent à assez grande profondeur, fournit des charbons très variés. Une partie est 18
  • 20. vendue à l’extérieur, une autre est traitée sur place et fournit des agglomérés, du coke métallurgique, du gaz d’éclairage, des produits chimiques. De puissantes centrales thermoélectriques fournissent lumière et force à toute la région du Nord et aussi à la région parisienne. Ce charbon a attiré de nombreuses industries: la métallurgie du fer (hauts fourneaux, fonderies, aciéries, laminoirs), du cuivre, du plomb, du zinc, la verrerie et la céramique. En dehors du pays Noir, un second centre d’industrie métallurgique s’est développé dans le Hainaut (Aulnoye, Maubeuge, Jeumont). On y fait surtout des pièces de forge, des moulages, tubes et boulons et de la construction mécanique. D’autre part Calais et surtout Dunkerque ont dû à leur fonction de port l’implantation d’industries: tulle, produits chimiques et constructions mécaniques à Calais; raffineries de pétrole et l’un des plus importants complexes sidérurgiques de France à Dunkerque. Au réseau routier très serré s’est ajouté l’autoroute du Nord qui joint Lille à Paris. Les rivières et canaux sont les plus actifs de toute la France et sont reliés à la Seine par l’Oise. Pont-à-Vendin dans le pays minier et Lille en sont les principaux ports. Très dense 19
  • 21. également est le réseau des voies ferrées avec cinq lignes internationales qui traversent la région. La forte densité de la population (près de 300 habitants au km2) s’explique par la richesse de la région, grande consommatrice de main-d’œuvre, par une forte natalité et par l’appel à des travailleurs étrangers, nombreux dans les mines et la métallurgie. On attribue à la tristesse du climat et à la rudesse du travail quotidien le goût de la fête des gens du Nord, même si désormais elle n’est plus tout a fait aussi haute en couleur ni aussi spontanée. Cependant, il en reste quelques grands témoins, tel le carnaval de Dunkerque, la Braderie de Lille ou la procession annuelle des géants douaisiens, les Gayant. II. Le Nord –Est Quatre régions naturelles forment le Nord-Est de la France: l’Ardenne, la Lorraine, les Vosges et la plaine d’Alsace. Le mot Lorraine est un terme historique. En 843, le traité de Verdun partage l’Empire de Charlemagne entre ses trois petits-fils: à Charles la Gaule, à Louis la Germanie, à Lothaire un royaume intermédiaire, la Lotharingie. Plus tard le mot se déforma (Lothringen-Lorraine). Les rois de France la conquièrent peu à peu. La province est entièrement annexée au royaume français en 1776. De nouveau partagée entre la France et l’Allemagne, par le traité de Francfort (1871), elle retrouve son unité en 1919. Le climat de Lorraine est assez rude et favorable à la forêt. Les départements lorrains sont parmi les plus boisés de France. Les champs apparaissent toujours comme des clairières au milieu des forêts de chênes, de hêtres, de charmes. Les côtes lorraines sont abritées et tapissées de vignes. Mais leurs hauteurs sont également couronnées de bois. Le Plateau Lorrain comprend trois bandes de terrain parallèle: une bande de grès, une bande de calcaire et une bande de marnes. Dans la première, des vallées riches en prairies et en vergers séparent des collines très boisées. Dans les deux dernières, les cultures de céréales et de plantes fourragères ont largement éclairci la forêt. L’élevage de chevaux et du gros bétail est en plein développement. De nombreux étangs parsèment la zone des marnes, ils abondent en 20
  • 22. poisson. Sur le Plateau Lorrain, comme dans la région des côtes, l’habitat s’agglomère en gros villages. Le sol de la Lorraine recèle de nombreuses matières premières. Les gisements de charbon ou, plus précisément, de houille, se trouvent près de la frontière allemande, dans le Warndt, et se prolongent dans la Carre, en Allemagne. La Lorraine du Nord possède le plus puissant gisement européen de minerai de fer ainsi que la majeure partie de la métallurgie lourde de France. La faïencerie, la verrerie, la glacerie ont su conserver leur ancienne réputation. Le seul centre français de lutherie, dont la renommée remonte au XVIIe siècle se trouve à Mirecourt. Les deux grandes villes de la Lorraine sont Metz et Nancy. Metz est la capitale, centre industriel (brasseries, chaussures, ateliers de chemins de fer, métallurgie, constructions électriques) et la principale place commerciale de la Lorrain. Nancy doit à sa position de carrefour d’être le centre politique et intellectuel de la Lorrain. Nancy est le siège d’une Université, de l’Ecole forestière, de l’Ecole supérieure de la métallurgie et des mines. Elle est la principale agglomération industrielle de la Lorraine, grâce à la richesse du sous-sol environnant, à l’importance des voies de communication. A Nancy et près de Nancy se présentent les mines de fer, les usines métallurgiques et les grandes brasseries, les usines de soude, les verreries d’art, des tanneries, des usines de chaussures, des fabriques de papier et de cartonnage. Les Vosges. Partagé entre la Lorraine (à l’ouest) et l’Alsace (à l’est), le massif vosgien présente des contrastes remarquables. Le versant lorrain monte graduellement vers les sommets, alors que le versant alsacien descend brusquement vers la plaine. De plus la partie méridionale des Vosges n’a pas le même aspect que leur partie septentrionale. Les hautes Vosges du Sud sont granitiques et leurs lourds sommets se maintiennent entre 1000 et 15000 mètres. L’Ardenne et les Vosges, essentiellement forestières et pastorales, se sont créées très anciennement des industries pour suppléer à leurs ressources agricoles insuffisantes. L’industrie du bois est naturellement présente, surtout dans les Vosges où elle s’est spécialisée dans la papeterie. L’Ardenne a des usines métallurgiques de transformation dans la vallée de la Meuse, entre Sedan et Givet. Sedan travaille aussi la laine cardée. C’est également dans cette vallée que Français et Belges ont installé en commun la centrale 21
  • 23. nucléaire de Chooz. L’industrie textile vosgienne reste importante: coton dans plusieurs villes des vallées, lin à Gérardmer. Il faut ajouter le tourisme d’été et d’hiver. Dans les Vosges, sur les Hautes Chaumes, se perpétue une tradition très ancienne; la fabrication du fromage de Munster. Elle date du VIIe siècle et fut introduite par les moines des premières abbayes, qui jouèrent là, à cette époque, le rôle de colonisateurs- civilisateurs. La plaine d’Alsace s’allonge sur 160km entre les Vosges et le Rhin; mais elle n’a que 20 à 40 km de large. Dans un site comparable aux côtes du sillon Rhodanien, les vergers et les vignes montent sur les versants de collines couronnées de bois et de ruines féodales. Une route, de bout en bout, suit le pied de ces collines, relie les gros villages de vignerons et les petites villes dont les restes d’enceintes, les églises, les vieilles maisons aux grands toits à forte pente, aux hautes cheminées où nichent les cigognes, attestent un long passé historique. L’Alsace produit des céréales (occupent la première place), blé, avoine, orge, maïs; la betterave à sucre, des plantes fourragères et des pommes de terre. Le département du Bas-Rhin compte parmi les plus gros producteurs de tabac et de houblon. Les vergers (pruniers, cerisiers, dont on tire le 22
  • 24. kirsch, fraisiers et framboisiers) sont nombreux. Les cultures maraîchères entourent les grandes villes. Parmi les industries de la région ce sont: la construction mécanique, le textile-habillement, l'automobile et les transports, la construction électrique, l'industrie chimique et l'agroalimentaire qui sont surtout développés. Deux produits miniers se sont élaborés en Alsace: le pétrole et la potasse. Les gisements de potasse qui se trouvent au nord de Mulhouse (un des trois grands gisements du monde) fournissent la matière première aux industries chimiques. Mulhouse et Strasbourg sont les deux villes importantes de cette région. Mulhouse est une grande ville industrielle. C'est la capitale alsacienne du textile. La première fabrique date de 1740. On y travaille le coton, la laine et les fibres artificielles et synthétiques. Son Musée de l'Impression sur Etoffes est unique au monde. C'est le siège du Centre de Recherches textiles et des Ecoles Supérieures du textile et de Chimie. Strasbourg, capitale politique, intellectuelle et religieuse de l’Alsace, est né d’un remarquable carrefour de routes -c’est le sens de son nom. Parmi les ports fluviaux français, Strasbourg, grand port rhénan, occupe la deuxième place, après Paris, et son trafic dépasse celui de ports comme Bordeaux et Nantes. Le département est riche en industries métallurgiques (constructions mécaniques, automobiles), industries alimentaires (minoteries, brasseries, usines de conserves), industries chimiques et textiles et industrie du bois. Il bénéficie de l'énergie fournie par le grand canal d'Alsace et le pétrole raffiné à proximité. Strasbourg est le siège du Conseil de l’Europe. III. La France de l’Ouest La Bretagne La Bretagne est une large presqu’île, située à l’extrémité occidentale de la France. Elle est donc cernée par la mer - la Manche ou l’Atlantique - au nord, à l’ouest et au sud. 23
  • 25. Région administrative, la Bretagne regroupe les départements Finistère, Morbihan, Côtes-d’Armor, Ille-et-Vilaine. La capitale est Rennes. A l’image de la Bretagne, on associe presque toujours les monuments mégalithiques (le dolmen et le menhir; dolmen - taol - table et maen - pierre) dont la densité y est considérable. Les alignements de Carnac (les plus célèbres menhirs du monde sont ceux de Carnac) comptent près de 3 000 menhirs (Maen-pierre et hir - longue. On a des menhirs isolés, des menhirs disposés en cercle - cromlech ou en fil - alignements) sur une longueur de 4 kilomètres. Aucun document ne permet de dater l’arrivée des Bretons. Les relations entre l’Armorique et l’actuelles Grande-Bretagne avaient toujours existé, même lors de la colonisation romaine. Il semble, cependant, que l’immigration se soit intensifiée aux IV e et Ve siècles. Sous la conduite de membres de familles princières du pays de 24
  • 26. Galles, de Cornouailles10 et du Devon11, des populations bretonnes auraient quitté leur pays pour échapper à l’insécurité et aux pillages. Ces Bretons venus par la mer ont surtout occupé le nord-ouest. Certains Bretons comprennent encore la langue de leurs ancêtres, tandis que dans les campagnes de Haute-Bretagne le gallo - un dialecte britto - roman reste vivace. Ils apportèrent avec eux leur culture, leurs traditions, leurs fêtes12. Les armées de Jules César poursuivant leur marche conquérante, atteignent l'Armorique gauloise en 57. L’Armorique se trouve désormais sous la domination romaine. La romanisation se fait progressivement dans les limites des anciennes cités. Aux Ier et IIe siècles de notre ère, des villes sont construites: Nantes (Condevincum), Rennes (Condate), Vannes (Darioritum), Carhaix (Vorgium), Corseul avec leurs temples, théâtres, portiques, riches maisons, égouts et adduction d’eau (encore visible à Carhaix). En 845, Nominoë (roi de Bretagne), en battant Charles le Chauve, rend la Bretagne pratiquement indépendante. En 1491 Charles VIII se marie à la duchesse Anne de Bretagne pour préparer l'annexion de ce pays à la France. Mais Louis XII devenu roi de France, au décès de son cousin Charles VIII, fait casser son mariage avec Jeanne, fille de Louis XI, et épouse Anne de Bretagne, veuve de Charles VIII, afin d'empêcher que le duché de Bretagne n'échappe à la France. Ce n'est qu’en 1535 l'édit de l'Union de la Bretagne à la France fut publié. 10 Cornouailles, Cornwall en angl., extrémité sud-ouest de la Grande-Bretagne. Longue péninsule aux côtes découpées. 11 Devon ou Devonshire, comté du sud-ouest de la Grande-Bretagne. 12 Pardonne: Fêtes locales religieuses. Au départ, il s'agissait de se réunir dans le but de faire pardonner des péchés. Les pardons étaient dédiés à la Vierge, à tous les saints de l'Eglise, puis petit à petit aux saints bretons et celtiques. Autrefois, les pèlerins venaient à pied, parfois de très loin, et assistaient à un pardon qui durait plusieurs jours. Fest noz: Fête traditionnelle. Mot breton signifiant fête de nuit. A l'origine, la population rurale se réunissait pour célébrer la fin des grands travaux des champs. Ces fêtes donnaient lieu à danses et chants traditionnels, accompagnés de musique, et pendant lesquelles on buvait du cidre. Symb.- Gwen ha du: les couleurs blanc (gwen) et noir (du) sont celles du drapeau breton tel qu'il fut dessiné, en 1923, par un architecte, Morvan Marchal. Les bandes noires symbolisaient les évêchés de Haute-Bretagne (Dol, Saint-malo, Saint-Brieuc, Rennes, Nantes) et les blanches ceux de Basse-Bretagne (Léon, Cornouaille, Tréguier, Vannetais). 25
  • 27. La Bretagne jouit d’une façade maritime de 3000 km, et la mer est la deuxième source de richesse naturelle. Ainsi, depuis l’Antiquité, les côtes bretonnes se sont dotées de ports de pêche: Saint- Malo, Concarneau, Guilvinec, Douarnenez… La pêche représente aujourd’hui 45% de la production française en poisson frais, et 70% en crustacés, dont les homards réputés. Avec 12% de la production agricole nationale, la Bretagne est la première région agricole de France. Les exploitations demeurent familiales et spécialisées dans l’élevage et le lait. Quant à l’industrie, que les Bretons, paysans-marins, boudèrent jusqu’au début du XXe siècle, elle est devenue performante sous la pression d’une forte décentralisation. Une véritable pépinière d’entreprises de renommée mondiale s’est ainsi implantée en Bretagne, allant de la construction automobile (Citroën, à Rennes) à la fabrication de planches à voile (Bic Sport, à Vannes). A la Gacilly, c’est Ives Rocher, créateur de laboratoires de produits de beauté à base de planches qui sont diffusés en France entière par correspondance. Mais le phénomène le plus spectaculaire de l’économie bretonne est sa tertiarisation, qui a bénéficié de la croissance du tourisme. Un tourisme essentiellement familial et côtier qui dynamise l’économie régionale. Rennes. La ville de Rennes s’est longtemps drapée dans sa dignité de capitale intellectuelle de la Bretagne, drainant étudiants et artistes de tout l’Ouest. Citroën et Ouest-France13 sont les 2 symboles de son rayonnement national et si, depuis le XVIIIe siècle, la ville dispose d’une fameuse tradition universitaire, ses responsables ont su favoriser, à une époque récente, l’implantation de plusieurs centres 13 Ouest-France, quotidien régional français, créé à Rennes en 1944, qui a le plus fort tirage national. 26
  • 28. de recherche (3 000), dont les plus prestigieux sont Supélec pour l’électronique et l’Inra pour la bio-industrie. Enfin, comment oublier que Rennes la bourgeoisie est devenue un phare du rock, célébrant chaque année en décembre la fête des transmusicales, où le rock français des années 1980 a fait ses débutes: Etienne Daho, Niagara, Mano negra… Brest, ville dont l'histoire est tant liée à l'océan, abrite le Service hydrographique et océanographique de la marine. D'où " Océanopolis ", centre de culture scientifique et technique de la mer. Autre ville universitaire en bord d'océan est Lorient, qui partage ses Facultés avec Vannes. IV. Le Bassin Parisien a. L’Est: Champagne et plateaux bourguignons De tout temps, la Champagne et plateaux bourguignons furent de grandes zones de circulation entre le Nord et le Sud, entre l’Est et l’Ouest. C’est autour de ces axes que des pays aux ressources complémentaires se sont groupés pour constituer deux provinces: La Champagne aux foires célèbres et la Bourgogne au passé prestigieux. Si la Champagne appartient tout entière au Bassin Parisien, seuls, de la Bourgogne, s’y rattachent les plateaux bourguignons, non seulement par leur relief, mais aussi par leur économie, plus tournée vers Paris que vers Dijon. La Champagne (ch.-l. Châlons-sur-Marne) est une région de passage entre le Nord et la Bourgogne, entre les pays de l’Est et Paris. Dans les terrains crétacés, la plaine crayeuse de la Champagne sèche est suivie par la dépression argileuse de la Champagne humide. Le paysage et l’économie de la plaine sèche, dite naguère “pouilleuse ”, furent transformés par les plantations des pins noirs au XIXe siècle et par l’emploi massif d’engrais. Ainsi, depuis que la Champagne sèche est devenue “le support de l’engrais” est une grosse productrice de blé, d’orge et de betterave à sucre. Le renom international de la Champagne est attaché à son vin. C’est à l’Ouest, sur le talus de la côte de l’Ile-de-France, autour de Reims et de la Vallée de la Marne que s’accroche le vignoble. La vinification ou champagnisation est surtout le fait de grandes maisons de commerce: 27
  • 29. seules elles possèdent les capitaux, les galeries de caves creusées dans la craie et les moyens techniques nécessaires. Elles se fournissent auprès de petits viticulteurs ou des coopératives vinicoles, traitent le vin et le commercialisent. La Champagne humide a une économie tournée vers deux activités essentielles: élevage des vaches laitières et activité industrielle. La première a pris un grand développement, appuyé sur des fromageries coopératives. L’activité industrielle a des racines anciennes: grâce à ses forêts et quelques dépôts superficiels de minerai de fer, la Champagne humide fut une grande région métallurgique, jusqu’au milieu du siècle dernier. La concurrence lorraine a fait disparaître les forges et l’ancienne industrie métallurgique champenoise s’est transformée en se spécialisant: pièces d’automobiles et d’avions, tracteurs, appareils ménagers à Saint-Dizier et Wassy. La vieille Champagne est fertile en chefs-d’œuvre médiévaux: dans la cathédrale de Reims, qui est une fine fleur de l’art gothique, fut baptisé Clovis et fut sacré maint roi de France. A Troyes sont des venelles bordées de logis à pans de bois qui parlent de très vieille vie. Les plateaux bourguignons Entre le Morvan et la Lorraine méridionale, le Seuil de Bourgogne est une chaussée de plateaux massifs, formés de calcaires jurassiques fissurés. La Seine, la Marne et la Meuse prennent leur source entre la Vallée et les plaines de la Saône. Ces terres comptent parmi les plus vides de France. La densité de la population est aujourd’hui parfois inférieure à 15 habitants au km2. Pourtant, les ressources ne manquent pas: culture du blé et de la vigne, élevage des moutons, exploitation du bois, petite métallurgie. Mais le climat est rude, surtout l’hiver; malgré la forte pluviosité, la sécheresse menace toujours à cause de la perméabilité du calcaire. Situées sur les grandes voies de passage, les villes restent modestes: marchés locaux et centres administratifs comme Auxerre et Chaumont, parfois aussi petits centres métallurgiques: tubes à Montbard, coutellerie à Langres, instruments de chirurgie à Nogent. 28
  • 30. b. Le Nord-Ouest du Bassin Parisien Picardie et Normandie La plaine picarde s’étend des collines de l’Artois à celles du Pays de Bray, et de la Champagne à la mer. Le sol de craie est couvert en grande partie par un limon propice aux cultures riches. Au milieu, occupant le creux d’une ondulation sud-est- nord-ouest, coule la Somme dans une vallée verdoyante. De chaque côté de son estuaire, la côte a conquis une zone de polders appelée les Bas Champs. La Picardie est une région de France où l’agriculture est la plus intensive et la plus mécanisée. A la culture traditionnelle du blé, qui reste la culture de base, s’est ajoutée celle de la betterave à sucre et de la pomme de terre, et l’élevage des vaches laitières y prend de plus en plus importance. La vallée de la Somme est consacrée dans ses hortillonnages, jardins coupés de canaux, aux cultures maraîchères et aux fruits. Les villes sont fixées généralement le long de la Somme; Amiens est spécialisée dans les gros tissus et les vêtements de confection. Elle travaille également le cuir et le caoutchouc et joue le rôle d’une capitale régionale. Saint-Quentin ajoute au tissage du lin. du coton, de la soie et aux textiles artificiels, des constructions mécaniques. Sur la côte deux plages sont richement équipées l’une pour les cures hélio-marines, Berck, l’autre pour les séjours d’été, Le Touquet-Paris-Plage. A Abbeville, qui fut important port du Moyen Age, Boucher de Perthes14, mettant au jour dans les sables de la Somme des silex tailles, “inventa” la paléontologie. 14 Boucher de Crèvecœur de Perthes (Jacques), préhistorien français (Rethel 1788- Abbeville 1868). Il démontra la très haute antiquité de l’homme et fut l’un des précurseurs des sciences préhistoriques (Antiquité celtiques et antédiluviennes). 29
  • 31. La Normandie Quand les Vikings, que l’on appelle aussi Normands - francisation de Nortmen- glissent leurs prompts drakkars par les échancrures de la falaise, ils ont déjà découvert l’Amérique, pris pied en Angleterre et en Irlande. L’Europe à leur seul nom frémit. Ils remontent la Seine, atteignent Paris: la Gaule tremble. Fin politique, le roi Charles le Simple préfère la négociation au combat. Avec leur chef, Rollon, il signe à Saint-Clair-sur-Epte, en 911, un traité: La Neustrie -tout le territoire compris entre la Seine et la Bretagne- est donnée aux envahisseurs. En échange, ils deviennent les loyaux vassaux du roi de France. Le nouveau duché se nommera Normandie. Ainsi les marins belliqueux jettent l’ancre et font souche. Mais les Normands ont longtemps gardé leur humeur aventureuse. Les marins de Dieppe et de Honfleur participent aux grandes découvertes du XVIe siècle; ils atteignent le Brésil en 1503, 30
  • 32. le Labrador en 1506; Sumatra en 1509; ils furent les pionniers de la colonisation française au Canada. Mais, de plus en plus, le Normand est devenu un terrien. A cela rien d’étonnant dans ce pays constamment enrichi, célèbre par plantureux repas arrosés de cidre et de calvados. On distingue une Basse-Normandie qui rassemble ses pays divers autour de Caen (départements du Calvados, de l’Orne et de la Manche) et une Haute-Normandie, de part et d’autre de la basse Seine, qui gravite autour de Rouen (départements de la Seine- Maritime et de l’Eure). La Basse-Normandie Elle comprend au Nord, la presqu’île du Cotentin, au Sud le Bocage normand, portions armoricaines de la Normandie. Le pays est pauvre: trop de landes mélancoliques sur les hauteurs, trop de marais dans les fonds. Mais il y a partout abondance des eaux et des belles forêts, particulièrement dans le Sud et dans la zone des collines qui méritent le nom de Suisse Normande. Le département la Manche est le plus important producteur de lait en France. Des moutons à la viande réputée, sont élevés aussi sur les “prés salés” de la baie des Veys et du Mont-Saint-Michel. Quelques industries subsistent dans les villes du Bocage normand: chaudronnerie (Villedieu-les-Poêles), cotonnades (Flers). La vie maritime reste modeste. Granville, malgré sa situation exceptionnelle au centre de la Manche, n’est qu’un petit port. Cherbourg, n’a qu’une activité ralentie, comme port militaire. Le pays d'Auge est presque entièrement consacré à l'élevage soit pour la fabrication des fameux fromages de Camembert et de Livarot. On y boit aussi le cidre le plus savoureux de Normandie. Caen, port important, commande toute la région la plus classiquement normande: la vallée du Bessin, le plantureux pays d'Auge et les célèbres plages de Deauville, de Trouville et de Cabourg. Caen est un grand marché régional et une ville universitaire. Son agglomération est aussi un foyer industriel: hauts fourneaux et aciéries sont les seuls groupes sidérurgiques d’importance en France en dehors de la Lorraine et de la région du Nord. Tout, à Caen, parle encore de la très loin époque où France et Angleterre faillirent ne faire qu’un. Le château, qui abrite un très beau musée, fut la demeure de Guillaume le Conquérant et de la 31
  • 33. reine Mathilde. Dans le musée de Bayeux, se trouve la plus somptueuse bande dessinée du monde en 58 scènes et 70 m de long: la tapisserie de la reine Mathilde15, merveilleusement brodée et, même, surtitrée, raconte l'histoire de la conquête de l'Angleterre par les Normands. A la limite de la Bretagne et de la Normandie, dans une vaste baie ensablée, se dresse une saisissante silhouette solitaire du Mont-Saint-Michel16. Perchée au sommet d'un îlot granitique, l'abbaye du Mont-Saint-Michel domine, depuis le Moyen Age, l'un des plus beaux paysages La Haute-Normandie La Haute-Normandie est séparée de la plaine picarde par une région argileuse, humide et mamelonnée: le pays de Bray. Puis reparaît la craie recouverte de limon dans le Vexin normand et le pays de Caux, dans laquelle se sont enfoncés les méandres de la Seine. Malgré une vocation maritime, surtout sensible dans l’estuaire de la Seine, et des zones industrielles d’importances, la vie économique normande est fondée traditionnellement sur l’agriculture et l’élevage. Pays de Bray ravitaille Paris en lait et en beurre et fabrique des fromages frais. La ressource principale du Pays de Caux reste le lait. Ce pays limoneux est aussi une terre de culture qui 15 Mathilde ou Mahaut de Flandre, reine d'Angleterre par son mariage en 1053 avec Guillaume Ier le Conquérant. 16 Mont-Saint-Michel, l'abbaye doit à sa naissance à une apparition. L'archange saint Michel incita l'évêque d'Avranches, saint Aubert, au VIIIe siècle, à lui dédier le site. Le prélat construisit un oratoire qui devint rapidement lieu de pèlerinage. Au moment des invasions vikings, les familles de la région trouvèrent refuge sur le Mont et le fortifièrent. Au Xe siècle, l'oratoire fut remplacé par une église carolingienne qui servit de soubassement à la basilique romane. Avec la Révolution, le Mont Saint-Michel devint une véritable prison. Louis XI déjà y avait fait placer quelques-unes de ses cages de fer. Il fallut attendre 1874 pour que, déclarée “monument historique”, elle fut sauvée de la ruine. Chef-d’œuvre d’architecture, chaque année il accueille deux millions de visiteurs. Et les chrétiens viennent toujours y honorer l’Archange ou célébrer les fêtes liturgiques avec la communauté bénédictine qui s’y est réinstallée en 1966. 32
  • 34. associe les céréales-blé, avoine, orge- et les cultures industrielles, consacrées au lin. Rouen, cette ville carrefour, est la capitale intellectuelle et économique de la Haute-Normandie. Au cours des siècles elle reste aussi une grande cité de gouvernement, de commerce et d’industrie. Rouen, port de Paris et de l’industrie rouennaise, importe des matières premières (pétrole, charbon, minerais) et des produits alimentaires (blé et vin). On y voit se développer les industries métallurgiques depuis les hauts fourneaux et les aciéries jusqu’aux chantiers de construction navale et aux constructions mécaniques; industries du papier-journal pour la presse parisienne; industries chimiques fabriquant des acides, des engrais, des colorants des matières plastiques. Rouen est connu aussi pour son industrie textile. Les bombardements de la seconde guerre mondiale miraculeusement épargnèrent ses vieux quartiers avec leurs très anciennes maisons à pans de bois, la place de Vieux-Marché où le 30 mai 1431 fut brûlée Jeanne d'Arc, et d'admirables églises: Saint- Maclou, Saint-Ouen avec sa tour couronnée flamboyante de 82 mètres de haut, la cathédrale Notre-Dame. Le Havre est une grande ville moderne, tout orientée vers son port. Né comme port de guerre, au début du XVIe siècle, Le Havre se lance au XVIIIe siècle dans le commerce avec les Antilles. C'est le grand port transatlantique en direction de l'Amérique du Nord et de l'Amérique centrale. Le Havre est aussi un marché où la France et les autres pays de l'Europe se ravitaillent en coton, café, caoutchouc, cuivre, cacao, poivre. Les docks couvrent de vastes superficies. Enfin Le Havre est un port industriel. C'est le deuxième port de France après Marseille. La Normandie est la pépinière de grands écrivains -Malherbe, Corneille, Flaubert, entre autres, étaient normands-, lieu de prédilection des peintres (Claude Monet, Pissarro, et Sisley) attirés, depuis les pré-impressionnistes, par les fragiles mouvances de sa lumière. 33
  • 35. L’Aquitaine Le nom “Aquitaine” ou en latin “Aquitania” provient de deux racines préceltiques signifiant “proche de la mer”. En effet, la région, qui se trouve au sud-ouest de la France est largement ouverte sur l’Atlantique, par la façade rectiligne des Landes. Fermée au sud par la barrière pyrénéenne et s’appuyant au nord sur le Massif Central, coupée en deux par la Garonne, l’Aquitaine, variée dans son relief et les aspects de son sol, a gardé une véritable originalité. Du VIe siècle à 56 avant notre ère, les Aquitains, peuplade ibérique, occupent toute la rive gauche de la Garonne jusqu’à l’Espagne. En 38, soumis définitivement par les Romains, l’Aquitaine forme en 27 une des trois provinces de la Gallia Nova, 34
  • 36. devenue Provincia Aquitania. En 507, intégrée au royaume de Clovis, l’Aquitaine devient le duché franc. A la fin du VIe siècle, elle est occupée par le Vascons17, venu d’Espagne, qui lui donne le nom de Vasconia qui devient après Gascogne. En 781 Charlemagne recrée le royaume d’Aquitaine qui disparaît en 877. Au IXe et Xe siècles l’Aquitaine appartient successivement aux comtes de Poitiers, à la maison d’Auvergne, à celle de Toulouse et de nouveau aux Poitevins. A la mort de Guillaume X, sa fille unique Eléonore (ou Aliénor) épouse, en 1137, Louis VII, futur roi de France quadruplant ainsi son domaine. Elle lui apporte en dot le duché de Guyenne, le Perigord, le Limousin, le Poitou, l’Angoumois, la Saintonge, la Gascogne, la suzeraineté sur l’Auvergne et le comté de Toulouse. 15 ans plus tard, en 1152, Louis VII répudie sa femme, et Eléonore, outre sa liberté, recouvre sa dot. Elle se marie avec Henri Plantagenêt, compte d’Anjou et suzerain du Main, de la Touraine et de la Normandie qui devient après la mort de son père, en 1154, roi d’Angleterre sous le nom de Henri II. Ainsi l’Aquitaine devient une terre anglaise. L’Aquitaine, qui à partir du XIIIe siècle reçoit le nom de Guyenne, reste anglaise jusqu’à la fin de la guerre de Cent ans, en 1453, elle redevient française. L’Aquitaine, région administrative, regroupe cinq départements: Dordogne, Gironde, Landes, Lot-et-Garonne et Pyrénées-Atlantiques. La capitale est Bordeaux. La diversité des sols et des paysages fait de l’Aquitaine une mosaïque de pays: collines et coteaux de Gascogne, plaine sableuse et boisée des Landes, plaine alluviale de la Garonne, la chaîne des montagnes des Pyrénées atlantiques qu’on franchit facilement par le col de Roncevaux. La plaine triangulaire des Landes s’étend le long de la côte, de l’estuaire de la Gironde à celui de l’Adour. C’est un pays plat, une vaste plaine dont les sables s’agglutinent parfois en un grès dur, qui retient l’eau en marécages insalubres. Au cours du XIXe siècle, elles sont complètement transformées grâce à des drainages méthodiques et la plantation des pins. Une partie de la forêt est exploitée surtout pour la production de papeterie. Il n’y a pas longtemps, on a trouvé 17 Vascons, ancienne peuplade ibérique établie entre les Pyrénées et l’Ebre. De ce nom dérivent ceux de Gascons et de Basques. 35
  • 37. dans le sous-sol des Landes du pétrole (le gisement de Parentis). Toute une activité industrielle est alors née dans les Landes. Les plaines de la moyenne Garonne et du Bordelais sont des terroirs privilégiés. Les pays de la moyenne Garonne produisent surtout des légumes et des fruits. Sur les collines, ce sont des châtaigniers, noyers, figuiers, amandiers. Le tabac occupe les terrasses. Le Bordelais autour de l’estuaire de la Garonne (Gironde) est un pays de vignobles. Il fournit la plus grande quantité de vins de crus et de vins de qualité supérieure. Le Bearn et la Chalosse sont drainés par l’Adour et ses affluents. Ce sont des pays de polyculture et d’élevage qui produisent le quart de la production française de maïs. L’Aquitaine et Midi-Pyrénées assurent 90% de la production de foies de gras et regroupent la majorité des entreprises de transformation. A cette richesse agricole s’ajoute la richesse du sous-sol. C’est dans la vallée du Gave de Pau que l’on découvrit, en 1951, le gisement de gaz naturel de Lacq. Il est utilisé sur place dans une grande centrale électrique et dans une usine d’aluminium et de produits chimiques. La tradition portuaire trouve aujourd’hui son prolongement dans la modernité des équipements des ports de Bayonne et de Bordeaux. Bayonne est le seul port de commerce du littoral français au sud de Bordeaux qui est en prise directe avec l’Espagne et le Portugal. Bordeaux (Burdigala -premier nom aquitain de Bordeaux) est le siège d’importants marchés: des vins du Bordelais, des bois de mines et des produits résineux des Landes. Les industries sont nombreuses et variées: huileries et savonneries, industries alimentaires, industries chimiques et métallurgiques, raffinage du pétrole, industries du bois et du papier. Le savoir-faire acquis dans le domaine naval, à Bordeaux, et aux Forges de l’Adour, a permis le développement du premier bassin-européen d’emploi dans l’aéronautique et le spatial autour des agglomérations bordelaise et bayonnaise. La région de Bordeaux, qui possède des vignobles de crus, produit des vins rouges (Médoc, Graves, Pomerol) et des vins blancs (Sauternes, Graves blancs). Ces vins sont plus précisément désignés par le nom de la propriété où ils sont produits (château Margaux). 36
  • 38. Sur la côte, seul le bassin d’Arcachon permet l’installation d’un port de pêche et d’un centre d’élevage des moules et des huîtres. Le Périgord est un pays de plateaux et de collines où les arbres tiennent une grande place. Le pays est traversé de larges vallées (Isle, Vésère, Dordogne) qui a de grandes cultures légumières (tomates, haricots, citrouilles, oignons). La vigne et les arbres fruitiers couvrent toutes les pentes. Le tabac donne de bonnes récoltes. Sur l’extrémité occidentale des Pyrénées et sur la basse vallée de l’Adour s’étend le pays Basque. L’intérieur, voué à l’élevage et à la polyculture, est moins peuplé que la côte, animée par l’industrie et le commerce (Bayonne), par la pêche (Saint-Jean-de-Luz) et par le tourisme (Biarritz). De sept provinces basques 4 sont en Espagne et 3 en France (la Soule, la basse Navarre et le Labourd). Les Basques jalousement conservent leur langue. Ils parlent la langue “euskuara”. Le pays Basque est l’un des plus curieux de France avec ses fêtes et ses traditions. De nombreuses fêtes s’y maintiennent, dont certaines sont hautes en couleur, telles les mascarades et les pastorales de Soule (représentations théâtrales rappelant les mystères médiévaux) ou la Fête-Dieu, toujours célébrée avec éclat dans certaines communes. La nature est présente dans de nombreuses fêtes. A Bazas, en Gironde, le bœuf est honoré le jour du mardi gras et le taureau pour la Saint-Jean. Dans toute l’Aquitaine, chaque élection municipale ou cantonale est suivie par la plantation d’un mai (un pin décoré) devant la maison des nouveaux élus, le nombre de couronnes correspondant à la fonction (une pour un conseiller, deux pour un adjoint, trois pour un maire). La Provence-Alpes-Côte d’Azur Cette région, d’une superficie de 31 400 km2, s’inscrit parmi les plus vastes de la France métropolitaine. Elle fut la première “province” romaine, sur le territoire de la Gaule qui devint ensuite la Provence de la France actuelle. Elle se compose de six départements: les Hautes-Alpes, les Alpes-de-Haute-Provence, les Alpes- 37
  • 39. Maritimes, les Bouches-du-Rhône, le Var et le Vaucluse. Cernée au nord par les sommets alpins, qui l’adossent à une solide barrière, elle s’épanouit au sud en s’ouvrant sur un vaste littoral. Dans le Centre- Sud, de vastes plateaux calcaires souvent en proie à la sécheresse et, de ce fait, propice à la culture de la vigne et à celle de l’olivier s’allongent sur cette zone de la basse et de la moyenne Durance. A l’est et au sud de cette région, le paysage, tantôt tributaire des chaînons calcaires, tantôt soumis aux épousailles des vallées creusées dans la roche et des fleuves côtiers, propose un spectacle très diversifié. La région est en tête des régions françaises pour les productions maraîchères intensives (grâce à des techniques culturales appropriées: abris et serres vitrées et les productions légumières dites de plein champ). Les jardiniers-maraîchers récoltent toutes sortes de légumes (pommes de terre, haricots, petits pois, aubergine etc.) et de fruits, produits parfois en zones spécialisées (les melons de Cavaillon, le chasselas du Thor, les fraises et les tomates de Carpentras, etc). Melon et tomate (environ 40% de la production nationale française) sont les deux légumes symboles de la Provence. La Provence cultive la meilleure vigne de qualité. La vigne y a fait son apparition au premier millénaire avant notre ère, dans la région de Marseille (les Phocéens l’ont plantée en même temps que l’olivier). Aujourd’hui les vignes en appellation d’origine contrôlée (AOC) couvrent presque les deux tiers des surfaces plantées; près de 70% si l’on y ajoute les vins délimités de qualité supérieure (VDQS). De grands vins sont produits dans les Côtes du Rhône (Vaucluse), sur les coteaux d’Aix-en-Provence, à Cassis (Bouches-du-Rhône), à Bandol (Var), à Bellet (Alpes-Maritimes), sans compter les productions de la vallée moyenne de la Durance (Manosque, Alpes- de-Haute-Provence). En hiver, comme en été, la région a une activité culturelle intense qui, avec un riche passé, les monuments historiques et la nature extraordinaire du pays, attire des milliers de gens. Dans la hiérarchie des événements médiatiques, le festival de Cannes remporte la palme. Tous les ans, au mois de mai, Cannes devient en effet la Mecque du cinéma. Toujours à Cannes, où la Croisette et le vieux port reflètent l’âme de la ville, et entre autres animations, ont lieu le marché international du disque et l’édition musicale, en janvier; le festival 38
  • 40. international du chant sacré, pendant la semaine sainte; le festival international du café-théâtre, en juin; le festival international de la navigation de plaisance, en septembre. En période estival, seize villes côtières organisent des manifestations culturelles sur l’art lyrique, le théâtre, le folklore ou le jazz. C’est à Avignon, siège de la papauté de 1309 à 1417 et propriété de l’Eglise jusqu’en 1791, qu’a lieu tous les ans, aux mois de juillet et d’août, un festival de théâtre de grande renommée qui attire un public nombreux venu de différents pays. Aix-en-Provence, ville universitaire, haut carrefour culturel, ancienne capitale de la Provence au prestigieux passé, avec ses très nombreuses fontaines (plus de 150), sa cathédrale Saint-Sauveur, sa mosaïque de toits de tuiles roses – offre également un festival, axé essentiellement sur la musique. Tous les ans, au moi de juillet, on y donne toujours un opéra de Mozart et 3 ou 4 autres opéras interprétés par des artistes renommés. La petite ville de Menton, avec sa large façade sur la mer, sa promenade du Soleil, son musée Jean-Cocteau, offre tous les ans au moi d’août un festival de la musique de chambre. Une autre manifestation locale, commence chaque mardi gras et dure dix jours. Il s’agit de la très populaire fête du citron, au cours de laquelle on célèbre les agrumes, que l’on expose et dont on décore les chars qui défilent dans la ville sur un thème chaque année différent. Marseille est d’abord une grande place de commerce maritime national et international. La ville est le pôle le plus important de redistribution des marchandises pour l’ensemble de la région. Elle le doit à sa foire internationale, à la convergence de grands axes autoroutiers (1er port français et 3e aéroport de France, après ceux de Paris et de Nice), à la création de zones commerciales, à l’aménagement du Marché d’intérêt national de fruits et légumes des Arnavaux. 39
  • 41. Longtemps uniquement tournée vers la mer, Marseille a depuis les dernières années développé de nouvelles fonctions. Sa réputation médicale (centres hospitaliers et Inserm), son rayonnement universitaire et culturel, ses fonctions financières sont de précieux atouts. Nice. Capitale de la Riviera et chef-lieu du département des Alpes-Maritimes, Nice (Niké, en grec “victoire”) date du IVe siècle avant notre ère. Ce sont les Phocéens de Marseille qui s’établissent ici les premiers. Deux siècles plus tard, les Romains édifient une ville sur la colline de Cimiez au-dessus de Niké, qui va se développer plus vite au détriment de la bourgade grecque. Elle fut la propriété successive de maisons de Provence, d’Anjou et de Savoie. Française de 1793 à 1814, Nice fut définitivement cédée à la France en 1860 par le Piémont. De nos jours, Nice, capitale de la Côte d’Azur, est une ville moderne. Parmi les industries, il faut citer le bâtiment, la confection et les constructions mécaniques et électriques. On y a implanté des laboratoires d’étude de la firme électronique I.B.M. et ceux de la fabrication de semi-conducteurs de la Texas-Instruments. Les industries de mode la placent au deuxième rang en France, après Paris. Pourtant, parmi ses activités ce sont le commerce et l’hôtellerie qui jouent le grand rôle grâce au grand développement du tourisme. La ville garde ses fêtes de quartier que s’y déroulent toute l’année. La plus célèbre est le Carnaval, qui remonte au XIIIe siècle et se rattache aux cérémonies antiques qui glorifient la renaissance du printemps. C’est une grande fête annuelle des masques et des chars qui, avec ses batailles de fleurs et de confetti, son feu d’artifice, attire chaque année de nombreux touristes. Arles. Cité romaine, préfecture des Gaules et résidence impériale vers 400, Arles devient la capitale du royaume de Bourgogne -Provence en 879, dit “royaume d’Arles”. Réunie à la Couronne en 1535, la ville fut au XIXe siècle, un des centres d’activité du félibrige. La ville conserve de magnifiques arènes et un théâtre antique, élevé en 46, qui est l’un des plus anciens et plus vaste du monde romain, pouvant contenir 27 000 spectateurs. On y organisait des combats de grands fauves. De nos jours, on y donne des corridas à la mode d’Espagne. On y organise aussi des fêtes régionales auxquelles participent des gardians de Camargue, montés 40
  • 42. sur leurs petits chevaux, portant en croupe leur cavalière revêtue du traditionnel costume arlésien. 7. La France d’outre-mer L’immense conquête des territoires était conditionnée par l’expansion économique, politique et puissance militaire de la France. A la suite des conquêtes la France étend sa domination. Elle dépasse le cadre européen pour s’étirer aux quatre coins du monde. Au-delà du périmètre de l’Hexagone, ses limites vont se mêler aux remous des océans Indien, Atlantique et Pacifique jusqu’aux banquises du continent Antarctique pour se prolonger dans la grande forêt amazonienne. Dans certaines phases de la politique coloniale la France répend les éléments de sa civilisation. Le français, tout en se maintenant en Haïti et à l’île Maurice, gagne du terrain au Canada, en Afrique du Nord et en Afrique Noire, en Syrie, au Liban et même en Extrême-Orient, grâce aux écoles ouvertes par les missionnaires catholiques. Les idées libérales, la démocratie, les institutions représentatives triomphent en Amérique du Nord et dans les dominions et séduisent certaines élites dans les pays économiquement attardés, en Amérique latine, en Inde et même en Chine. Ainsi la France exporte ses idéaux et ses modèles institutionnels et culturels. On se dégage les grandes lignes de l’étude de la politique coloniale de la France: 1533-1830 trois siècles d’expérience coloniale ou trois siècles de mercantilisme outre-mer 1830-1930 un siècle d’impérialisme et de révolution coloniale 1930-1960 trois décennies d’oppositions aboutissant à une désagrégation précipitée de l’Empire Maîtresse de nombreuses îles et de comptoirs éparpillés entre l’Inde, l’Amérique et l’Océanie, la France détient deux blocs compacts. 41
  • 43. L’un en Afrique, comprenant les pays du Maghreb -Algérie, pacifiée après 1830, Tunisie et Maroc18, transformés en protectorats à la suite d’interventions militaires menées respectivement en 1881 et 1911-1919 -et les immenses territoires, moins difficilement occupés, de l’Afrique Occidentale et de l’Afrique Equatoriale françaises (A.O.F. et A.E.F.). L’autre en Extrême-Orient où l’Union indochinoise, constituée en 1887, regroupe le Cambodge et la Cochinchine, occupés sous le Second Empire, le Tonkin, difficilement conquis à l’époque de Jules Ferry, ainsi que le Laos et l’Annam pénétrés sans grande résistance. En 1946, est crée une “Union française” qui transforme les vieilles colonies en “Département d’Outre-Mer”, la plupart des autres en “Territoires d’Outre-Mer”, dotés d’une certaine autonomie, mais faisant toujours partie de la République française. En 1958, est créée la “Communauté”, en même temps que la France est dotée d’une nouvelle constitution. Les Territoires d’Outre- Mer adhèrent à cette institution qui prévoit pour chacun la liberté de devenir “département”, ou de rester “territoire” ou de devenir “Etat membre de la Communauté”. Tous sont devenus indépendants dès la fin de 1960 (Algérie, en 1962). Mais ils ont signé avec la France des accords de coopération technique, culturelle et économique, et ils sont “associés” à la Communauté Economique Européenne (Marché Commun). Ainsi, Martinique, Guadeloupe, Guyane et la Réunion constituent les quatre départements français d’outre-mer (DOM). À ce titre, ils bénéficient de la même égalité de droits et de la même identité législative que chaque département de l’Hexagone, avec en plus des possibilités d’adaptation tenant compte de leurs situations spécifiques. S’y ajoutent 4 territoires d’outre-mer (TOM): Polynésie française, Nouvelle-Calédonie, Wallis et Futuna, les Terres australes et antarctiques françaises; et les collectivités territoriales à statut particulier: Mayotte et Saint-Pierre-et-Miquelon. 18 La France y est représentée par un résident général et se réserve la direction des affaires militaires et de la politique extérieure, mais ils conservent leur souverain et un semblant d’indépendance. 42
  • 44. Océan Indien La Réunion L’île de la Réunion, fait partie de l’archipel des Mascareignes. Forêt tropicale et massifs volcaniques en font une île haute en couleurs. En 1638, le navire "Saint-Alexis" en route vers les Indes prend possession de cette île déserte au nom du roi Louis XIII. La Réunion devient département français en 1946. D’une superficie de 2 512 km2, la Réunion compte 706 300 habitants qui témoignent d’un remarquable brassage de populations: africaine, asiatique, malgache et européenne. L’économie de la Réunion s’appuie principalement sur trois secteurs: l’agriculture (canne à sucre, rhum, essences végétales), la pêche (4e produit d’exportation après les productions agricoles) et le tourisme. La Réunion se distingue également en matière de recherche scientifique avec l’implantation, notamment, du laboratoire volcanologique du piton de la Fournaise et le centre météorologique de Saint-Denis, responsable du suivi cyclonique pour l’ensemble de l’océan Indien. Mayotte Mayotte, est la plus méridionale des quatre îles de l’archipel des Comores. Deux îles principales et une trentaine d’îlots forment Mayotte. Connue sous le surnom "d’île aux parfums", Mayotte est également réputée pour son lagon, l’un des plus beaux du monde (1 100 km2). En 1841, le sultan de Mayotte cède l’île à la France, qui fait partie dès lors de son empire colonial. En 1946, l’archipel des Comores devient territoire d’outre-mer. Trois des îles de l’archipel optent, à la suite du référendum de 1974, pour l’indépendance, alors que Mayotte choisit de rester française. Cet attachement de la population mahoraise à la République n’a fait que se renforcer. Depuis 1998, Mayotte est engagée dans un processus d’évolution statutaire, qui prévoit, à terme, sa départementalisation. L’économie de Mayotte repose principalement sur son agriculture. Les exportations agricoles mahoraises se concentrent sur 43
  • 45. trois produits: l’ylang-ylang (utilisé dans l’industrie du parfum pour plus des trois quarts de l’exportation), la vanille et la cannelle. Loin des circuits balisés, l’île s’offre encore aux visiteurs dans toute l’authenticité de sa nature et de sa culture. Océan Atlantique Martinique La Martinique est le plus petit des départements d’outre-mer. Elle est située au cœur de l’arc antillais dans la mer des Caraïbes. Son relief, d’origine volcanique, offre un paysage varié, dominé par le volcan de la montagne Pelée (1 397 m) qui a marqué l’histoire de l’île avec l’éruption de 1902. La composition de la population témoigne d’une histoire faite de métissages: Noirs d’Afrique, descendants des immigrés indiens, Syriens, Chinois. La population européenne est composée de Békés - descendants des premiers colons - et de Métropolitains. À l’origine, l’île est peuplée d’Indiens arawaks. L’île devient colonie du royaume de France en 1674. L’esclavage est aboli par décret du 27 avril 1848 sur proposition de Victor Schoelcher. La Martinique est un département d’outre-mer depuis 1946. L’agriculture est la principale source de recettes à l’exportation de l’île. La banane en est la première production agricole et la principale ressource économique. Le tourisme connaît un développement très important. Guadeloupe Cet archipel, d’une superficie totale de 1 704 km2, est constitué de six îles: la Guadeloupe continentale avec Basse-Terre, dominée par le volcan de la Soufrière (1 484 mètres) et Grande- Terre, la Désirade, les Saintes, Marie-Galante et plus au nord Saint- Barthélemy et la partie française de Saint-Martin. Située sur l’arc antillo-caribéen, la Guadeloupe continentale, avec 1 438 km2, est la plus grande île des Antilles françaises. À l’origine, l’île est peuplée d’Indiens arawaks. En 1674, l’île devient colonie du royaume de France. Au cours du siècle suivant, se développe une économie basée sur le sucre et l’esclavage, aboli par 44
  • 46. décret du 27 avril 1848 sur proposition de Victor Schoelcher. La Guadeloupe est un département d’outre-mer depuis 1946. L’économie de la Guadeloupe s’appuie sur l’agriculture (la banane en demeure l’un des piliers), le tourisme et les services. Principale activité économique du département, le tourisme est pratiquement la seule ressource des îles de Saint-Martin et de Saint- Barthélemy. Guyane Au nord-est de l’Amérique du Sud, entre le Surinam et le Brésil, la Guyane s’étend sur 90 000 km2. La forêt équatoriale couvre les 9/10e du territoire. C’est le plus vaste et le plus forestier des départements français. Dans le cadre du Sommet de la Terre à Rio en juin 1992, la France a proposé d’en faire un pôle d’excellence en matière de protection de la forêt tropicale et d’éco-développement. Les premiers habitants de la Guyane furent les Indiens tupi guarani. En 1852, Napoléon III décide le transfert du bagne en Guyane. Le gouvernement français met fin, en 1938, à la relégation des bagnards. La Guyane est un département français depuis la loi du 19 mars 946. Entrée depuis longtemps dans l’ère de la technologie spatiale, la création, en 1964, du Centre spatial guyanais, a largement contribué à dynamiser l’activité de ce département. La base de Kourou occupe une place importante dans l’économie. Terre de démesure, d’aventure et d’initiation par excellence, le tourisme vert constitue pour la Guyane un axe fort de développement. Saint-Pierre-et-Miquelon L’archipel de Saint-Pierre-et-Miquelon est situé dans l’Atlantique nord-ouest, à 25 km des côtes, en face du Canada. Composé de deux îles, cet archipel a pour une superficie totale de 242 km2. En 1535, il passe sous souveraineté française, quand Jacques Cartier en prend possession. Des Français venus de Bretagne, de Normandie et du Pays basque, pêcheurs pour la plupart, fondent 45
  • 47. Saint-Pierre. Les îles sont définitivement françaises en 1816. Saint- Pierre-et-Miquelon est devenu une collectivité territoriale en 1985. La pêche est la principale ressource de l’archipel. Ces derniers temps, des explorations pétrolifères préliminaires dans les eaux de l’archipel ont été engagées. Ce programme de forage annonce peut- être une nouvelle vocation pour Saint-Pierre-et-Miquelon. La proximité du Canada est un atout important pour le tourisme local qui bénéficie de l’image de "terre française d’Amérique du Nord" de Saint-Pierre-et-Miquelon. Océan Pacifique Nouvelle-Calédonie Située dans l’ensemble mélanésien, la Nouvelle-Calédonie s’étend sur 18 575 km2. L’archipel comprend la Grande Terre, deux fois grande comme la Corse, les quatre îles Loyauté, l’archipel des Belep, l’île des Pins et quelques lointains îlots. Les Mélanésiens sont les habitants d’origine de la Nouvelle- Calédonie. James Cook est le premier Européen à découvrir cette terre, en 1774. C’est en 1853 qu’elle devient possession française. Les années 80 sont marquées par la montée du mouvement indépendantiste kanak. Les accords signés en 1988 ont permis d’apaiser le climat d’instabilité politique et d’engager le rééquilibrage économique. Depuis 1998, la Nouvelle-Calédonie s’est engagée dans un processus original d’évolution institutionnelle. À partir de 2014, les électeurs résidant depuis au moins 20 ans sur l’archipel seront consultés sur son accession à la pleine souveraineté. La Nouvelle-Calédonie dispose de richesses naturelles importantes. Troisième producteur mondial de nickel, ses sols recèlent également d’autres minerais: chrome, cobalt, fer, cuivre, plomb, zinc et jaspe. L’agriculture, concentrée principalement autour de l’élevage de bovins et des cultures du café et du coprah, occupe 28 % de la population. Les produits de la pêche, constitués à 80 % de thon sont exportés vers le Japon. Depuis 1996, la filière de la crevette tropicale s’est imposée comme la seconde activité exportatrice du territoire. Le tourisme tient une place privilégiée en Nouvelle-Calédonie, ses atouts naturels lui ont valu le surnom d’île “la plus proche du Paradis”. 46
  • 48. Polynésie française Couvrant une superficie émergée de 4 200 km2, la Polynésie française se compose de 118 îles d’origine volcanique ou corallienne, regroupées en cinq archipels (Société, Marquises, Australes et Tuamotu/Gambier), dispersées sur 2 500 000 km2. Sa population est représentée par plus de 82,8 % de Polynésiens, 11,9 % d’Européens et de 4,7 % d’Asiatiques. Les premiers visiteurs européens arrivent au XVIe siècle. L’histoire de la conquête du Pacifique est marquée par une lutte d’influence entre l’Angleterre et la France, jusqu’à ce que la reine polynésienne Pomaré IV demande le protectorat de la France. Un an plus tard, l’ensemble des archipels était rattaché à la République française. En 1946, la Polynésie française devient territoire d’outre-mer, et jouit d’un statut d’autonomie depuis 1996. La pêche et l’exploitation du coprah sont les deux activités traditionnelles. Le tissu économique est complété par le commerce, l’artisanat, l’industrie et plus récemment par le tourisme, avoisinant 20 % du PIB, et la perliculture (culture de perles noires), devenue la première exportation en valeur du territoire. À la suite de la suspension des essais nucléaires français au Centre d’expérimentation du Pacifique en avril 1992, l’État s’est engagé à soutenir la mutation économique et sociale de la Polynésie française pour une période de 10 ans. Wallis-et-Futuna Cet archipel, formé de trois îles volcaniques (Wallis, Futuna et Alofi), fait partie de l’Océanie polynésienne. L’île de Wallis porte le nom du premier marin qui découvrit en 1767 ces 96 km2. Futuna (64 km2) et l’îlot voisin d’Alofi (51 km2), furent découverte en 1616 par des navigateurs hollandais. Ce n’est qu’au XIXe siècle que s’ancre la présence européenne avec l’implantation de missions catholiques et la conclusion des premiers traités du protectorat entre la France et les trois royaumes. En 1959, le statut de territoire d’outre-mer est approuvé par une large majorité de la population (94,37 %) via un référendum. L’économie de ce territoire restée très traditionnelle, est encore peu monétarisée. La majeure partie des productions est 47
  • 49. autoconsommée et les échanges demeurent limités. Les principales activités sont l’agriculture, l’élevage porcin, la pêche et l’artisanat. Le tourisme reste encore peu développé. Les terres australes et antarctiques françaises (TAAF) Les navigateurs Crozet et Kerguelen découvrent ces terres en 1772. Devenues territoire en 1955, les terres australes et antarctiques françaises (TAAF) sont constituées de l’île Saint-Paul (7 km2), l’île Amsterdam (54 km2), les îles Crozet (115 km2), les îles Kerguelen (7 215 km2), et la terre Adélie (432 000 km2). Elles sont situées dans la zone sud de l’océan Indien et sur le continent Antarctique. Dans ce territoire, isolé et inhospitalier, la population est constituée par les membres de missions scientifiques et techniques installées sur les différentes bases. Différents programmes scientifiques sont réalisés, sous la conduite de l’Institut français pour la recherche et la technologie polaire, à partir de bases installées sur les îles Kerguelen et en terre Adélie. Ces études, d’intérêt planétaire, portent, notamment sur l’atmosphère, la météorologie, la pollution, l’environnement, l’intérieur et la surface du globe, la biologie, l’océanographie... Elles font l’objet de nombreuses actions de coopération scientifique internationale. L’économie est fondée sur la pêche (algues, krill, saumon). Avec les terres australes, la France a enrichi son domaine maritime de 1 750 000 km. 8. Les grandes villes La France est un très vieux foyer de vie urbaine, puisque Marseille a deux mille six cents ans, Lyon, Nîmes, Nice, Reims et bien d’autres plus de deux mille ans. Les cités gauloises ou gallo- romaines furent souvent les ancêtres des villes d’aujourd’hui; ruinées presque toutes par les grandes invasions, les villes ne reprirent vie qu’au milieu du moyen âge: c’est à cette époque que naquirent vraiment la plupart des cités actuelles, souvent comme des citadelles féodales ou royales, mais aussi comme des marchés. 48