Les animations du crips auprès de jeunes handicapés
1. Au CRIPS Ile de France, nos objectifs sont :
La prévention, des risques sexuels et en particulier du VIH /Sida, la prévention de l’usage
de produits psycho-actif et la lutte contre les discriminations et leur impact sur la santé.
Dans ce cadre, je suis plus particulièrement spécialisé en prévention auprès de publics
vulnérables. Parmi ces publics, nous intervenons auprès de jeunes personnes handicapées
moteurs et des équipes médico-sociales qui en ont la charge.
Et ce, toujours par une approche qui se veut originale, ludique et déculpabilisante.
Nous souhaitons libérer la parole afin de mieux évaluer le niveau de connaissance du
public ciblé, faciliter les échanges, et informer sur les plaisirs comme sur les risques liés a
l’activité sexuelle.
Dans ce but, le CRIPS propose trois services complémentaires :
•- L’ animation spécifique en structures spécialisées
•- L’accueil de groupes de jeunes personnes handicapées au Cyber Crips
•- La formation des professionnels
2. 1) Les animations spécifiques du CRIPS Ile de France en structures spécialisées.
Ex : Clinique Edouart Rist (Paris 16em), Lycée/ERAEA mixte Toulouse Lautrec (Vaucresson)
Centre Saint Jean de Dieu (Paris 15em) Et autres lieux ………I.E.M et foyers de l’ A.P.F
Le handicap moteur est souvent co-facteur de vulnérabilité donc de prise de risque
sexuel.
A travers les témoignages de jeunes que nous rencontrons, nous pouvons faire
brièvement quelques constatations :
Les ados handicapés moteurs entrent en général plus tardivement que d’autres dans la
sexualité, par manque d’autonomie et du fait des tabous autour de la vie affective et
sexuelle, tabous souvent aussi très importants dans leur l’entourage.
Néanmoins, ils ont parfois un désir plus fort de maternité ou paternité que les autres.
Beaucoup d’entre eux ont un besoin de reconstruction de l’image de soi. En
effet, manipulé par beaucoup de monde, il arrive que leur corps ne leur appartienne
plus, ils peuvent en avoir honte et vouloir l’offrir à n’importe qui ou à n’importe quel
prix….
Ainsi, on peut assister parfois à une désaffection du corps, un clivage protecteur entre
le haut et le bas, ou parfois l’on néglige l’hygiène intime, ou même quelque part on sort
par tous les moyens de ce corps dans lequel on ne se reconnaît pas.
3. Nous assistons donc souvent à un besoin de « re-narciser » ce corps et de renforcer
l’estime de soi, élément essentiel à toute démarche préventive et plus
particulièrement auprès de personnes handicapées moteurs.
La promotion du plaisir sexuel partagé ou individuel et du bien-être qui en découle,
passe alors par une promotion des sensorialités corporelles et ce, afin aussi de sortir
du modèle des relations sexuelles « pénétro-centriste » souvent sources de
frustrations.
Ce plaisir corporel est un droit et parfois une nécessité pour ceux pour qui le corps est
souvent synonyme de douleurs.
La dimension affective est aussi primordiale quand on voit que certains jeunes ont
peur d’être aimés par charité voire par compassion.
Enfin, en 2012, comment ne pas parler avec les jeunes des avantages et risques liés à
l’usage des nouvelles technologies (internet, blog ou téléphones portables) et de
l’impact possible de la confrontation précoce à la pornographie.
Mais ces sujets sont bien évidement communs à tous les jeunes d’aujourd’hui, et pas
seulement aux personnes handicapées moteur qui demandent le plus souvent à être
traitées comme chacun d’entre nous….
4. 2) L’Accueil de groupes au Cyber Crips
Espace de santé ludique et original ( sur rdv pour les groupes) !
3) La formation de professionnels spécialisés par le CRIPS Ile de France :
Formation : « Vie affective et sexuelle des jeunes handicapés moteurs » 04/2007
- Pour le personnel de l’EREA Toulouse-Lautrec de Vaucresson
- Ou au profit de l’équipe éducative Cabestan du centre Saint Jean de Dieu PARIS
15eme (dont certains éducateurs animent des groupes de parole vie affective et
sexuelle).
Il apparaît ainsi que pour l’ensemble de ces professionnels, la formation leur
permet de partager leurs expériences respectives, comme de découvrir de
nouveaux outils pédagogiques adaptés au public comme aux nouvelles
technologies, enfin de mieux évaluer les groupes et projets qu’ils mettent en
œuvre.
5. Outre l’intervention de psychologues et de médecins spécialisés, nous leur apportons
un
- rappel du cadre légal de la sexualité des jeunes en France et plus particulièrement en
institution spécialisée;
- rappel aussi des grandes étapes de la sexualité des adolescents et des
particularismes aux personnes handicapées moteur dans l’accès à l’information
comme dans le passage à l’acte lui-même.
- la présentation de techniques et surtout d’outils pédagogiques adaptés à chaque
tranche d’âge ainsi qu’aux handicaps
- et bien sûr, les risques et outils de prévention liés à l’usage des nouvelles
technologies par les jeunes.