Fra a la decouverte de l'art moderniste en catalogne - 230109
1. À la découverte Barcelone. Park Güell
Le Modernisme en Catalogne
de l’Art moderniste en Catalogne
Le terme générique de « Modernisme » désigne
un vaste mouvement artistique apparu en
Catalogne à la fin du XIXe siècle et au début du
XXe. Les tenants du Modernisme entendaient
repenser les répertoires figuratifs, les typolo-
gies architecturales et les éléments décora-
tifs traditionnels pour les mettre en accord non
seulement avec les nouvelles techniques et
les nouveaux matériaux industriels, mais aussi
avec la sensibilité artistique de leur époque.
Connaissant son apogée aux alentours de 1900,
ce mouvement se manifeste comme une mode
décorative qui repose sur les lignes sinueuses
et asymétriques, sur une ornementation florale et
coloriste, et qui va affecter l’architecture autant
que les arts décoratifs ou appliqués : vitrail, céra-
mique, fer et autres métaux, mobilier, ou encore
d’autres domaines du design tels que l’orfèvre-
rie, l’affiche, les arts graphiques et même la ty-
pographie.
L’époque est celle qui précède la Première
Guerre mondiale, une époque brillante en
Europe – c’est « la Belle Époque ! » –, imprégnée
d’une indéfectible foi en les progrès techniques
et scientifiques et marquée par une relative pros-
périté économique, par une grande créativité
dans les domaines de l’art et de la culture (sym-
bolisme en littérature, influence de Wagner en
musique et de Nietzsche en philosophie) et par
la montée des mouvements sociaux.
Le Modernisme catalan est parallèle à d’autres
mouvements, qu’ils s’appellent Art Nouveau en
France et en Belgique, Modern Style en Grande-
Bretagne et aux États-Unis, Sezession en Autri-
che et en Bohême, Jugendstil en Allemagne, ou
encore Liberty en Italie. Mais le Modernisme ca-
talan a sa particularité, il couvre un très large
éventail de domaines et, sous de nombreux as-
pects, il se situe à l’avant-garde de son époque.
Il se présente, en outre, comme un art national Barcelone. Casa Batlló
attaché à un projet politique, le catalanisme. Ce
mouvement de revendication et de récupération Gaudí et les grands artistes du Modernisme La géographie moderniste
de la langue et de la culture catalanes, en déclin
après la splendeur médiévale, avait commencé Dans les domaines de l’architecture et du design s’impose Gaudí. D’une Avec plus de la moitié des ouvrages répertoriés, Barcelone est le grand
en littérature sous le nom de Renaixença (« re- grande originalité et d’un génie exceptionnel, Gaudí va dépasser le cadre du centre de l’architecture moderniste. Ayant atteint un haut niveau de prestige
naissance ») puis s’était étendu aux domaines de mouvement artistique en concevant un œuvre organique qui a pour caracté- et de splendeur dans la capitale, le mouvement a ensuite rayonné vers la
l’art, de l’historiographie et de la politique. Il ristique une totale maîtrise des structures et des matériaux ainsi qu’une Catalogne littorale et pré-littorale, en suivant les axes des lignes de chemin
coïncidait, en outre, avec un moment d’essor grande capacité d’expression, proche du symbolisme lorsqu’il s’agit de de fer qui étaient aussi les axes de développement de l’époque. On en trou-
socio-économique, avec une époque de consoli- thèmes religieux. Sont considérés comme disciples directs de Gaudí, Rubió
dation du capitalisme industriel et de stabilité ve d’excellents témoignages dans les capitales régionales ou les villes indus-
i Bellver, Jujol et Martinell. Rafael Masó, originaire de Gérone et disciple lui trielles des environs de Barcelone où une génération d’architectes de la vil-
politique offrant à la bourgeoisie du pays un aussi de Gaudí, aboutit à une forme personnelle de création qui le rap-
cadre idéal pour l’investissement et la croissan- le, disciples des grands maîtres, se sont lancés dans le nouveau style. On
proche des architectes d’Europe centrale.
ce. C’est alors que se multiplient les industries trouve également de belles constructions modernistes dans les centres de
(notamment les « vapors » ou fabriques textiles villégiature, les stations thermales, les bourgs agricoles du sud qui possè-
Domènech i Montaner est le prototype de l’architecte moderniste. Sa ri-
fonctionnant à la vapeur), les voies ferrées et dent de magnifiques caves, ainsi que dans les cités industrielles qui jalon-
goureuse approche structurale va de pair avec un style décoratif caractéris-
les coopératives agricoles, en particulier vini- nent les grands cours d’eau.
tique, à l’intérieur d’un courant rationaliste que partagent Vilaseca et
coles, et c’est aussi le moment d’une croissan-
Gallissà, ses collaborateurs, et que suivra également Falqués.
ce urbaine sans pareille où se construit, à Bar- Le patrimoine que nous a légué le Modernisme ne concerne pas seule-
celone par exemple, une grande partie de ce que ment les édifices, religieux ou civils, à caractère institutionnel ou culturel.
l’on appelle aujourd’hui l’Eixample (« agrandis- Puig i Cadafalch est, au côté de Gaudí et de Domènech, le troisième grand
nom de la constellation moderniste. Son œuvre, empreinte d’un archéolo- Des maisons individuelles ou des immeubles d’habitation sont là pour té-
sement »).
gisme savant qui repose sur la tradition, d’ici ou d’ailleurs, atteint un remar- moigner de sa richesse, ainsi que des magasins joliment décorés, des sculp-
quable degré de qualité et d’originalité. tures monumentales ou de petites fontaines, des réverbères. Sans oublier
Art national, le Modernisme s’enrichit de nom-
les sculptures et les sgraffites polychromes qui décorent de nombreuses fa-
breuses références, traits ou symboles, qui lui
sont propres. C’est, notamment, l’utilisation, en L’accession d’intellectuels du mouvement moderniste aux sphères du çades, des vitraux, des grilles de fer, des mosaïques et nombre d’objets
architecture, de formes et de motifs empruntés pouvoir et de la politique aboutit à une nouvelle proposition culturelle bapti- qu’une promenade attentive permet de découvrir dans les villes catalanes.
à des styles historiques ou à l’art populaire, la sée par Eugeni d’Ors Noucentisme, qui, trouvant le Modernisme par trop
présence récurrente du blason de la Catalogne subjectif ou teinté de décadence, entend le remplacer par un style plus or- Les musées de Barcelone, de Sitges, d’Olot, entre autres, conservent des
ou encore la représentation de saint Georges, donné et un retour aux sources classiques et méditerranéennes. collections de tableaux et de sculptures de l’époque, ainsi que des meubles,
patron du pays, évoquant sa légende et la com- des vitraux, des bijoux et des bibelots. Chez les antiquaires, on trouve enco-
bativité qu’elle renferme. Mais, en même temps, Sous l’étiquette du Modernisme, on range un groupe d’artistes brillants re un grand choix de pièces de valeur – des tableaux, des meubles, des bi-
le Modernisme se veut créateur d’une culture qui se sont distingués dans les divers arts plastiques. On se contentera de
joux, ou des objets plus modestes mais également beaux.
moderne en phase avec l’Europe. C’est une atti- mentionner la peinture de Rusiñol et de Casas, qui emploient une technique
tude qui se traduit par des références, égale- impressionniste sur un fond réaliste ; la sculpture de Josep Llimona et
ment nombreuses, à l’architecture nordique ou Miquel Blay ; une seconde génération de peintres, proches du Modernisme, Pour vous présenter cet héritage moderniste en Catalogne, nous avons re-
par le recours aux nouveaux matériaux dus aux qui ont pour noms Nonell, Mir, Picasso ou Anglada Camarasa. Les arts déco- groupé en six aires géographiques les lieux à visiter, selon les préférences
progrès technologiques, tels que le fer laminé, le ratifs liés à l’essor de l’architecture comptent également des artistes de ta- ou le temps disponible de chacun. Des paysages ou des monuments intéres-
verre industriel, le béton. La traditionnelle lent : des ébénistes tels que Homar ou J. Busquets, des céramistes comme sants à titres divers complètent souvent les itinéraires proposés. Les offices
construction de brique connaît, quant à elle, de A. Serra, les sculpteurs Escaler, Arnau et Gargallo, des orfèvres tels que les de tourisme ont pour mission de vous renseigner et de vous aider à pro-
remarquables perfectionnements. Masriera. grammer vos visites.
2. 2 ROUTE 1
Barcelone
Park Güell
C’est la capitale de la Catalogne, à l’époque déjà brillant foyer euro- époque dans le vieux centre ville, la percée de la Via Laietana Principaux monuments
péen de la culture, qui présente aujourd’hui l’ensemble d’ouvrages en 1908-1913 répondra à un style architectural plus classique.
légués par le Modernisme catalan le plus important, en quantité au- Néanmoins deux grands ouvrages méritent d’être cités ici : le Palau ANTONI GAUDÍ
tant qu’en qualité. Les constructions coïncident avec une période Güell (Carrer Nou de la Rambla), premier chef-d’œuvre de Gaudí pour
d’essor économique et de croissance urbaine et sont le fait d’une celui qui sera son mécène des années durant, et le Palau de la Música Casa Vicens (Carrer de les Carolines,
bourgeoisie cultivée, aimant les arts et désireuse de laisser l’emprein- Catalana (Carrer de Sant Pere més Alt) un édifice de Domènech i 22). L’une des premières construc-
te de sa prospérité dans le paysage urbain. Montaner, où sont déclinées nombre de solutions décoratives. Ce tions de Gaudí (1883-1888). Inspiré
que l’on trouve encore dans les rues du vieux quartier, ce sont de par l’architecture mauresque, Gaudí a
La restauration de ce patrimoine architectural, exécutée, avec soin belles boutiques à la décoration moderniste, intégrées dans les décoré la façade de cette maison de
et sensibilité, grâce à un programme municipal de subventions, a fait constructions plus anciennes. jeux de briques géométriques et d’ap-
apparaître des édifices ou des éléments modernistes qui passaient plications céramiques. Remarquable
inaperçus auparavant. Barcelone devient ainsi la ville moderniste par Dans le parc de la Ciutadella, près des anciens remparts, subsis- grille de fer façonnée en grandes
excellence, en particulier dans l’Eixample. Ce quartier, zone d’ex- tent des édifices construits pour l’Exposition universelle de 1888. feuilles de palmier. Agrandie en 1925-
pansion de la ville une fois les remparts disparus, a été construit, à L’événement n’était pas seulement un signe de la reconnaissance in- 1926, cette maison a perdu le magni-
partir de 1860, sur les plans de l’ingénieur lldefons Cerdà. Avec son ternationale de la ville et du progrès de l’industrie catalane, ce fut fique jardin qui l’entourait.
maillage régulier de rues parallèles et perpendiculaires à la mer, avec aussi l’occasion de réaliser des travaux urbains, tel ce parc à la
ses pâtés de maisons octogonaux obtenus en coupant les angles conception duquel participèrent les jeunes architectes progressistes Pavellons Güell (Avinguda de
droits, c’est aujourd’hui un modèle avancé et original de planifica- du moment. Ils avaient pour noms Domènech, Vilaseca ou Falqués : Pedralbes). Écuries et pavillon de l’an-
tion urbaine. le premier est l’auteur du café-restaurant de l’exposition (connu cienne propriété de la famille Güell où
comme le Château des Trois-Dragons, « Castell dels Tres Dragons »), Gaudí, encore influencé par l’archi-
Partir à la découverte des ouvrages modernistes de Barcelone, c’est l’un des ouvrages précurseurs, tout comme le Palau Güell, du tecture orientale, la réinterprète dans
avant tout flâner, se laisser séduire par une ville frémissante de vie, Modernisme. les formes des arcs et de la coupole
qui continue d’assimiler et d’intégrer dans ses rues les tendances cul- (1884-1887). Le jardin, métaphore du
turelles et artistiques les plus avancées. Le legs moderniste est l’un Dans les quartiers de Gràcia, Sant Gervasi et Sarrià, anciennes com- mythique Jardin des Hespérides, est
des héritages les plus importants qu’a su conserver cette ville deux munes indépendantes rattachées à Barcelone à la fin du XIXe siècle, fermé par une grande clôture que sur-
fois millénaire. ou encore au pied du Tibidabo, se trouvent d’intéressantes bâtisses veille un dragon de fer forgé. Cet en-
occupées par des ordres religieux enseignants ou de grandes de- droit abrite aujourd’hui la chaire Gaudí
L’axe principal de l’Eixample est le Passeig de Gràcia, l’ancienne meures appartenant à la haute bourgeoisie qui fit de cette zone un de l’École d’architecture et possède
voie qui reliait la ville fortifiée au village de Gràcia, aujourd’hui deve- quartier résidentiel. C’est là que se trouve le Park Güell, aménagé des archives et une bibliothèque spé-
nu un quartier de Barcelone. C’est là que se trouvent certains des édi- d’après un projet de cité-jardin, limité par la suite à celui d’un parc ur- cialisées dans le Modernisme.
fices les plus remarquables, tels que la Pedrera de Gaudí ou les trois bain. Cette création de Gaudí résume, mieux que toute autre, la mo-
maisons singulières situées entre les rues Consell de Cent et Aragó, dernité plastique du mouvement artistique, sa richesse symbolique Palau Güell (Carrer Nou de la Ram-
dues à Domènech i Montaner, Puig i Cadafalch et Gaudí (un pâté de et son souci du paysage urbain. bla, 3). Palais urbain construit pour la
Park Güell, le banc ondulé. Détail Park Güell, le banc ondulé. Détail Park Güell, le banc ondulé. Détail Park Güell, le banc ondulé. Détail Park Güell, le banc ondulé. Détail
maisons surnommé « Mançana de la Discòrdia »). Si on remonte le
Passeig de Gràcia à partir de la Plaça de Catalunya, au cœur de la ville,
on pourra voir, outre les immeubles précédemment cités, un grand
nombre de demeures où habitaient de riches bourgeois barcelonais,
les luminaires surmontant des bancs de céramique dessinés par
Falqués et les pavés hexagonaux du sol réalisés d’après des dessins
de Gaudí. La Rambla de Catalunya, une large avenue bordée de
beaux immeubles parallèle au Passeig de Gràcia, a également su
conserver toute sa noblesse.
L’Eixample est traversé d’est en ouest par l’Avinguda Diagonal, et il
est coupé en deux par le Passeig de Gràcia. À l’ouest, on trouve de
belles constructions mais c’est surtout du côté est que se dressent la
plupart des édifices modernistes, sur la « droite » (« la Dreta ») de
l’Eixample, limitée par le Passeig de Sant Joan. Les rues Mallorca,
València, Consell de Cent et Diputació, ainsi que la Gran Via – qui
coupent le Passeig de Sant Joan et le Passeig de Gràcia à angle
droit – sont bordées d’immeubles souvent dus aux plus grands archi-
tectes ; d’autres, signés par des architectes moins connus, montrent
néanmoins de belles décorations et ont conservé tout le cachet de
l’époque. Vers le nord, on trouve peu d’ouvrages modernistes et ce-
pendant deux chefs-d’œuvre : le célèbre temple expiatoire de la
Sagrada Família, de Gaudí, et le complexe pavillonnaire de l’Hospital
de Sant Pau, de Domènech i Montaner. Ces deux édifices sont reliés
par l’Avinguda de Gaudí, éclairée par des lampadaires de Falqués.
Outre leurs qualités formelles et la richesse de leur décoration, on
remarque dans les immeubles modernistes situés dans le quartier de
la Dreta de l’Eixample une organisation de l’espace récurrente : au
rez-de-chaussée, s’ouvrent trois ou cinq portes, qui donnent sur des
boutiques ou des magasins (où étaient entreposés le plus souvent
des tissus, spécialité de l’industrie catalane) avec la porte de la mai-
son proprement dite au centre. Le premier niveau était entièrement
occupé par les propriétaires (cet étage est d’ailleurs appelé « princi-
pal ») et leur logement donnait sur le jardin intérieur, commun au pâté
de maisons ; en façade, ce logement était reconnaissable par une tri-
bune richement décorée et on y accédait souvent directement par un
grand escalier depuis le hall d’entrée. Les appartements des autres
étages étaient plus petits (deux par palier) et occupés par des loca-
taires ; parfois on y accédait par un autre escalier, plus modeste.
La vieille ville ne possède pas beaucoup de témoignages de l’archi-
tecture moderniste, car, dans cette période d’expansion, l’espace y
manquait pour de nouveaux chantiers – seul chantier majeur à cette Park Güell, l’escalier principal
3. ROUTE 1 3
« La Pedrera », les combles « La Pedrera », cheminées
Casa Batlló, cheminées Casa Milà, baptisée « La Pedrera »
famille Güell (1886-1888) où Gaudí se Casa Calvet (Carrer de Casp, 48). quelle l’architecte compta sur le tra- meuble d’habitation (1905-1910). Gau- toute sa vie (les dernières années en
révèle comme un grand créateur de Immeuble d’habitation (1898-1900) vail de son collaborateur J. M. Jujol, dí montre ici tout son talent et toute sa s’y consacrant entièrement et en vi-
décors intérieurs. Cela apparaît au d’inspiration baroque. Sa construction se retrouve partout : sur le célèbre maîtrise technique en créant une vant sur le chantier) et il mourut avant
sous-sol (les anciennes écuries), où on marque la transition entre une premiè- banc sinueux, au plafond de la salle structure en pierre apparente extrême- de voir l’ouvrage achevé. La construc-
découvre la capacité expressive de la re période, où Gaudí réinterprète à sa hypostyle à 86 colonnes (qui devait ment complexe, aux formes telles des tion, commencée en 1882 par F. de P.
brique, dans le tracé de l’escalier par manière les styles historiques, et la se- être le marché couvert de la cité), re- sculptures modelées par l’érosion, aux Villar y Lozano en style néogothique
lequel on gagne les différents niveaux conde, où il s’affranchit des contraintes couvrant le grand dragon sculpté qui piédroits et aux poutres en fer encas- conventionnel, fut confiée à Gaudí en
du bâtiment, ou encore dans l’éton- de styles antérieurs. L’escalier et l’as- préside l’escalier principal. Cet emploi trés à l’intérieur. Dans cet édifice sin- 1883. Sur la crypte déjà partiellement
nante grande salle centrale couverte censeur sont remarquables. génial du trencadís annonce les col- gulier, probablement le chef-d’œuvre construite, Gaudí élabora et perfec-
d’une coupole parabolique qui s’étend lages et la peinture abstraite. Musée de Gaudí et du Modernisme, tous les tionna sa vie durant un projet de
sur tout l’édifice et s’achève en cône Bellesguard (Carrer de Bellesguard, Gaudí. Declaré Patrimoine Mondial au éléments revêtent des formes orga- temple grandiose dans lequel il inves-
sur le toit. Ce toit est entouré de che- 16). Maison construite entre 1900 et catalogue de l’UNESCO. niques qui préfigurent l’architecture tit tout son savoir architectural : le
minées-sculptures que Gaudí recouvre 1909, à l’emplacement d’un ancien expressionniste et la sculpture abstrai- symbolisme, avec douze tours pour
de trencadís, utilisant pour la première palais de Martin Ier l’Humain (mort en Casa Batlló (Passeig de Gràcia, 43). te, que ce soient les ouvertures creu- les apôtres, quatre pour les évangé-
fois cet assemblage de morceaux irré- 1410), dernier roi de la dynastie cata- Immeuble d’habitation entièrement sées dans la pierre de la façade, les listes, une tour symbolisant la Vierge
guliers de céramique concassée qui va lane. Cet emplacement incita Gaudí rénové par Gaudí entre 1905 et 1907, grilles de fer forgé des balcons ou les et la dernière, haute de 170 m, sym-
devenir un élément caractéristique de à s’inspirer du style gothique, mais aussi bien à l’extérieur (mosaïque po- cheminées du toit reliées par une sorte bolisant le Christ, tandis que chaque
la décoration moderniste. Pour la pre- en allongeant démesurément les pro- lychrome ondulée, balcons du pre- de chemin de ronde. Entièrement res- élément, fenêtre ou colonne évoque
mière fois aussi apparaissent les fer- portions. La tour est couronnée des mier niveau fermés par des colonnes tauré par la Caixa de Catalunya, qui en les saints, les institutions ou les mys-
ronneries sinueuses et les arcs parabo- quatre bandes du drapeau catalan et rappelant une ossature, balustrades a fait un centre culturel, ce bâtiment tères de la foi catholique ; l’intégra-
liques sur la façade et à l’intérieur. Lors d’une croix à six branches. des balcons en forme de masques, abrite une salle d’exposition (au pre- tion de la structure, des fondations
de la restauration de 1992 quelques toiture d’écailles imitant la peau d’un mier niveau), un auditorium (en sous- au sommet, au moyen d’arcs parabo-
cheminées ont été recréées. On peut Park Güell (Carrer d’Olot). Le projet dragon) qu’à l’intérieur (cage d’esca- sol), un appartement-exposition meu- liques dépourvus de contreforts ; et,
le visiter. Declaré Patrimoine Mondial du banquier Eusebi Güell de construi- lier et ascenseur où entrent en jeu blé d’époque et, dans les niveaux su- enfin, une décoration nettement natu-
au catalogue de l’UNESCO. re sur ce terrain une véritable cité-jar- les nuances de l’azulejo bleu). Les périeurs, l’Espai Gaudí, qui présente raliste (personnages modelés d’après
din échoua, et Gaudí n’en construisit, formes organiques de la façade sem- en contexte l’architecte et son œuvre. nature, reproduction en pierre de
Convent de les Teresianes (Carrer de entre 1900 et 1914, que l’infrastructu- blent évoquer la légende de saint Declaré Patrimoine Mondial au cata- nuages, de stalactites, etc.). L’abside,
Ganduxer, 85). Couvent et collège re (chemins, accès, grande place). Georges, le patron de la Catalogne logue de l’UNESCO. la façade de la Nativité, où est relatée
de l’ordre de sainte Thérèse d’Avila C’est aujourd’hui un parc, devenu mu- (croix plantée dans l’échine du dra- l’enfance de Jésus, et les clochers
achevé par Gaudí (1888-1889). L’inter- nicipal en 1922, qui s’intègre parfaite- gon, os des victimes du monstre au La Sagrada Família (Plaça de la sont entièrement dus à Gaudí. En
vention de l’architecte a doté cette bâ- ment au paysage au moyen de via- premier niveau). Sagrada Família). Ce temple expiatoi- 1952, on entreprit, non sans soulever
tisse du profil crénelé qui la caractérise ducs, de murs de soutènement et re est l’ouvrage le plus connu de quelques polémiques, la suite des tra-
et d’éléments tels que les arcs parabo- d’une utilisation naturaliste de la pier- Casa Milà, baptisée la Pedrera Gaudí, le symbole de Barcelone et du vaux d’après les dessins et les ma-
liques ou la grille d’entrée. re. La décoration céramique, pour la- (Passeig de Gràcia, 92). À l’origine im- Modernisme. L’architecte y travailla quettes épargnés, ainsi que quelques
Palau Güell, cheminées
Casa Vicens Casa Vicens, détail de la grille Palau Güell, détail de la façade
4. 4 ROUTE 1
Casa Amatller et Casa Batlló
tours, par la guerre civile de 1936- (auteur de la remarquable cheminée
1939. Aujourd’hui, une partie de la d’albâtre) et du peintre Ramon Casas
nef centrale est achevée et on peut (qui signa le sgraffite sur thème sous-
admirer la forêt de colonnes inclinées marin). Rampe de bois ornée de mé-
prévues par Gaudí à l’imitation de daillons de céramique évoquant les
la nature. Le sculpteur Josep Maria provinces espagnoles. Cet immeuble
Subirachs travaille à la nouvelle faça- est toujours un hôtel.
de de la Passion depuis 1987.
Casa Lamadrid (Carrer de Girona,
113). Immeuble d’habitation (1902)
LLUÍS DOMÈNECH I MONTANER dont la façade présente une décoration
semblable à celle de la Casa Thomas.
« Château des Trois-Dragons » (Pas-
seig de Picasso). Ancien café-restau-
Hospital de Sant Pau (Avinguda Sagrada Família
rant de l’Exposition universelle de
Gaudí). Ensemble de pavillons hospita-
1888. Concevant là son ouvrage le
liers conçu en 1902. Entre 1912 et ties de cet hôpital. Declaré Patrimoine chanson populaire, de Miquel Blay) Casa Lleó Morera (Passeig de Gràcia,
plus rationaliste, Domènech y introduit
1930 c’est Pere Domènech i Roura, Mondial au catalogue de l’UNESCO. et à l’intérieur (arc qui symbolise la 35). Immeuble d’habitation (1903-
les doubles murs de brique apparente
le fils de Domènech i Montaner, qui musique populaire et la musique clas- 1905) qui a perdu ses éléments les
en façade, une grande nouveauté pour
dirigea les travaux. Le pavillon d’en- Palau de la Música Catalana (Carrer sique) sans oublier les muses de la plus caractéristiques lors d’une réfec-
l’époque dans l’architecture non in-
trée, surmonté d’une élégante tour, de Sant Pere més Alt). Salle de scène qui représentent les musiques tion malheureuse (tourelle et arcs du
dustrielle. Il emploie une structure de
possède une structure de brique appa- concert et siège de l’Orfeó Català, nationales, travaux d’Eusebi Arnau. rez-de-chaussée avec de belles sculp-
fer laminé dans la grande salle du haut
rente qui domine l’ensemble. Cette l’organisme qui, depuis 1891, se char- On retrouve ici l’idée wagnérienne tures). Il reste une tribune angulaire
et réduit l’ensemble de l’édifice à des
structure est richement décorée de ge de promouvoir les activités musi- de l’intégration de tous les arts, ca- et d’intéressants travaux de sculpture
formes géométriques simples, concen-
mosaïques évoquant des thèmes his- cales à Barcelone. Construit entre ractéristique du Modernisme catalan. sur les balcons et les fenêtres (on y
trant les éléments décoratifs d’inspira-
toriques et de chapiteaux et consoles 1905 et 1908, cet édifice moderniste Après une première réfection réa- voit des inventions modernes repré-
tion gothique (créneaux, blasons et
de pierre en forme d’ange, un travail est un modèle du genre, par l’emploi lisée entre 1982 et 1989 par Òscar sentées à la hauteur du deuxième
tour) dans des endroits bien délimités.
synthétique de Pau Gargallo, à l’épo- précoce d’une structure en fer laminé Tusquets, on a détruit l’église qui étage, telles un gramophone, une am-
Cet édifice abrite aujourd’hui le musée
que jeune sculpteur. Le grand escalier mais surtout par la richesse de sa dé- jouxtait le bâtiment, ce qui en donne poule électrique, un téléphone et un
de zoologie.
et le plafond sont empreints de rémi- coration, composée de remarquables une nouvelle perspective et permet appareil photo). Le premier étage
niscences mauresques. Les pavillons, vitraux (en particulier la coupole in- un profond remodelage des façades conserve une belle décoration moder-
Editorial Montaner i Simón (Carrer consacrés aux différentes spécialités versée au plafond de la salle de et des différents services (en cours niste (vitraux, sculptures, mosaïques,
d’Aragó, 255). Ce premier travail im- médicales, sont entourés de jardins et concert), de mosaïques en façade et à depuis 1999). On peut visiter l’édifi- azulejos). On a restauré le rez-de-
portant (1879-1885) de Domènech i reliés entre eux par des passages sou- l’intérieur, de peintures et de sculp- ce. Declaré Patrimoine Mondial au ca- chaussée en vue de lui rendre son as-
Montaner associe des éléments de sty- terrains. On peut visiter certaines par- tures à l’extérieur (groupe dédié à la talogue de l’UNESCO. pect primitif.
le mudéjar, des symboles du progrès
comme les engrenages dentés ou les
étoiles à cinq branches, et l’usage du
fer et de la brique apparente. Ayant
longtemps abrité une grande maison
d’édition, ce bâtiment accueille au-
jourd’hui la Fundació Antoni Tàpies.
Outre l’exposition permanente de
l’œuvre du peintre, on trouve dans ces
murs des expositions temporaires,
des activités culturelles et une biblio-
thèque dont une grande partie du
fonds concerne les cultures non occi-
dentales.
Palau Montaner (Carrer de Mallorca, Hospital de Sant Pau
278). Demeure noble construite par
l’architecte éclectique Domènech i
Estapà en 1885 et achevée par Domè-
nech i Montaner en 1893. Escalier im-
posant et frises de céramique sur la
façade. Siège de la Délégation du gou-
vernement. Visites de groupe sur ren-
dez-vous.
Casa Thomas (Carrer de Mallorca,
291-293). Immeuble d’habitation cons-
truit entre 1895 et 1898, agrandi en
1912 par F. Guàrdia i Vial, le gendre de
Domènech. Pour la première fois, on Fonda Espanya
voit apparaître une décoration qui de-
viendra caractéristique de l’architecte
– tournesols sur les balustrades des
balcons, plaques de céramique avec
des boutons en relief, etc. Ce bâtiment
abrite aujourd’hui un magasin de
meubles dont le catalogue comprend
des reproductions de meubles et de
céramiques modernistes.
Fonda (ou Hotel) Espanya (Carrer de
Sant Pau, 9). Dans un hôtel déjà
construit, Domènech décora le rez-de-
chaussée (1902-1903), avec la colla-
boration du sculpteur Eusebi Arnau « Castell dels Tres Dragons » Hospital de Sant Pau, plafond voûté du pavillon d’entrée
5. ROUTE 1 5
Palau Macaya
Casa Serra Palau Macaya, cour intérieure Casa Terrades, baptisée « Casa de les Punxes»
Casa Fuster (Passeig de Gràcia, 132). Casa Amatller (Passeig de Gràcia, Casa Muntadas (Avinguda del Doctor trouvent dans le bâtiment moderne at- Casa Company (Carrer de Buenos
Immeuble d’habitation (1908-1910) 41). Immeuble d’habitation remodelé Andreu, 48). Maison résidentielle si- tenant. Aires, 56-58). Résidence urbaine (1911)
où l’on voit de nombreux éléments par Puig i Cadafalch (1898). L’archi- tuée au pied du Tibidabo (1901), qui correspond à la période de tran-
qui identifient l’architecte : bases de tecte y ajouta une façade extrême- construite selon le modèle du mas ca- Fàbrica Casaramona (Avinguda Mar- sition de l’architecte entre un Moder-
robustes colonnes en pierre rose, fe- ment équilibrée surmontée d’un cou- talan. Façade d’allure baroque couron- quès de Comillas, 6-8). Grande filature nisme évoquant l’art gothique et le
nêtres trilobées, ornementation florale. ronnement à degrés dans le style des née d’un motif sinueux. (1911) construite en brique, où l’archi- classicisme tout à fait personnel qui
Mais l’ensemble dénote aussi une gran- maisons flamandes, une galerie conti- tecte met l’accent sur les qualités ex- caractérise sa dernière période. Belles
de retenue dans l’expression, favorisée nue, une tribune gothique décorée de Casa Terrades, appelée « Casa de pressives de ce matériau, conjuguant ferronneries des fenêtres et sgraffite fi-
par la blancheur du marbre et les par- motifs floraux et des sgraffites con- les Punxes » (Avinguda Diagonal, une stricte fonctionnalité (organisation guratif sur le haut de la façade, repré-
faites proportions des façades. Fait formes à la tradition architecturale ca- 416-420). Grand édifice d’habitations des travées) avec une décoration mé- sentant l’Assomption de la Vierge et
rare, la façade postérieure est plate. talane. Un motif nationaliste décore (1903-1905), à l’aspect quelque peu diévalisante, discrète mais néanmoins des guirlandes de fleurs. Siège du mu-
également la façade : saint Georges médiéval, qui se dégage sur un espace présente. Le tout est couvert de voûtes sée du sport Melcior Colet.
luttant contre le dragon. Puig apporta délimité par trois rues et qui doit son catalanes. Deux belles tours et remar-
JOSEP PUIG I CADAFALCH aussi des modifications à la cour inté- caractère monumental à sa façade de quable travail de fer forgé. Longtemps
brique. Le toit, en dents de scie, est ce bâtiment a abrité les services de PERE FALQUÉS
rieure d’où part l’escalier et au premier
Casa Martí (Carrer de Montsió, 3 bis). couronné d’élégantes aiguilles co- la police. En 1992, il est devenu pro-
étage, qui abrite aujourd’hui l’Institut Luminaires-bancs du Passeig de
Immeuble d’habitation (1895-1896) niques (d’où le surnom de ce bâti- priété de La Caixa, qui, depuis l’an
Amatller d’Art hispanique. Les meu- Gràcia, créés, vers 1900, par Falqués,
tout à fait conforme à ce qui fut le pre- ment) qui se dressent sur les tours an- 2000, a entamé un long processus de
bles, les lampes, les pavements et les alors architecte de la Ville. Leur restau-
mier style de Puig i Cadafalch : mélan- gulaires. Belles tribunes triangulaires remodelage auquel a participé Arata
vitraux sont signés par Puig tandis que ration a permis de redécouvrir les cou-
ge d’éléments du gothique catalan et et intéressants détails à l’intérieur. Cet Isozaki. Ce sera désormais, à côté de
la belle cheminée est d’Eusebi Arnau. leurs d’origine du fer (grenat et doré),
du gothique étranger, soin extrême ap- ensemble, reconnaissable entre tous grandes salles d’exposition, le siège
Bureaux du Centre municipal pour la d’en consolider la sinueuse structure
porté aux détails des sculptures et au sur la Diagonal, a été récemment res- de CaixaForum et celui de la Fundació
Route du Modernisme et salle d’expo- et de récupérer les globes électriques.
travail du fer. Ce bâtiment est connu tauré. « la Caixa ».
sition au rez-de-chaussée. Les bancs sont recouverts de trencadís
sous le nom de la brasserie qui occupe
blanc.
le rez-de-chaussée, Els Quatre Gats. Casa Serra (Rambla de Catalunya, Casa Quadras (Avinguda Diagonal,
Lieu de réunion et d’exposition de la Palau Macaya (Passeig de Sant Joan, 126). Résidence urbaine (1903) où 373). Résidence urbaine des ba-
bohême moderniste, on y voyait les 108). Résidence urbaine construite en l’architecte a remplacé les réminis- rons de Quadras (1904). La grille de Réverbères de l’Avinguda Gaudí. Ils
peintres Casas, Nonell ou Picasso, tan- 1901. La façade, blanche, est décorée cences gothiques par des éléments la porte, l’intérieur, la façade, qui ont une base en forme d’obélisque de
dis que le maître des lieux Pere Romeu de sgraffites et percée d’ouvertures or- Renaissance, mais qui conserve néan- conjugue, comme celle de la Casa de pierre et des ferronneries grenat. Ils
(représenté assis sur le siège arrière du nées de reliefs. Un curieux escalier moins la griffe de Puig. Le bâtiment, in- les Punxes, des formes gothiques et ont été créés vers 1900 mais ont été
tandem peint par Casas sur un tableau couvert part de la cour intérieure, elle achevé, abrite la présidence de la des formes plateresques où abonde restaurés récemment.
qui pendait au mur) donnait des spec- aussi remarquable. L’immeuble abrite Diputació de Barcelona (Conseil pro- la décoration florale, tout cela attes-
tacles de marionnettes. La brasserie aujourd’hui le Centre culturel de la vincial), tandis que les bureaux des dif- te la capacité créatrice et l’élégance Monument à Pitarra (Pla del Teatre).
est ouverte au public. Fundació « la Caixa ». férents services de cette institution se de Puig. Monument inauguré en 1907 et dédié
Palau de la Música Catalana, colonnes
Palau de la Música Catalana, coupole de la salle d’auditions Palau de la Música Catalana, salle d’auditions
6. 6 ROUTE 1
Monument au Doctor Robert Casa Llopis i Bofill Arc de Triomphe de l’Exposition de 1888
au dramaturge catalan Frederic Soler, rentes de fer, en particulier aux ouver- conjointement par Enric Sagnier et témoigne de l’excellente qualité des lorée. Remarquable entrée ornée de
surnommé « Pitarra ». La sculpture est tures du rez-de-chaussée. Josep Domènech i Estapà entre 1887 travaux de construction et de décora- mosaïques et de vitraux aux formes
d’Agustí Querol et Falqués en fit le pié- et 1911. Monumental et austère com- tion des artisans de l’époque. organiques dans les tons ocres et vio-
destal, de style baroque, communé- Casa Quadros (Rambla, 82). Immeu- me le veut sa fonction, il se compose lacés.
ment appelé, en raison de sa forme, le ble d’habitation (1891-1896) et ancien de deux corps, chacun articulé autour El Castell (Tibidabo). Sanatorium
« chiffre 2 ». magasin de parapluies. L’ornemen- d’une cour et couronné de tours angu- (1903). Bâtiment auxiliaire formé de Torre Sant Jordi (Carrer de Sant
tation en a été conservée : un dragon y laires. La partie centrale, où l’on accè- cylindres de différentes hauteurs en- Eudald, 11). Villa (1906) entourée d’un
Hidroelèctrica de Catalunya (Avin- soutient une lanterne et un parapluie de par un porche fermé d’une belle tourant une grande salle, elle aussi cir- jardin, aux lignes sinueuses, couron-
guda de Vilanova, 12). Ancienne usi- dans une composition en fer d’allure grille, abrite une grande salle aux co- culaire. Parements de brique et toits née d’un lanternon caractéristique.
ne électrique qui abrite aujourd’hui orientale. lonnes de granit rose couverte d’un coniques revêtus de céramique vernis-
les bureaux de la compagnie d’élec- haut plafond de voûtes en fer appa- sée concassée, ou trencadís.
tricité. Construite en 1897 et aujour- rent. Ce bâtiment a été décoré par le JOSEP MARIA JUJOL
Casa Enric Batlló (Passeig de Gràcia,
d’hui restaurée, elle possède une peintre Josep M. Sert.
75). Immeuble d’habitation (1893- Casa Rialp (Carrer dels Dominics,
structure de fer et de brique apparen- Casa Planells (Avinguda Diagonal,
1896) transformé en hôtel. Construc- 14). Villa (1908-1910) construite en
te et conserve d’intéressantes ma- El Pinar (Carrer de Manuel Arnús). 332). Immeuble d’habitation (1923-
tion mixte de pierre et de brique appa- brique apparente et maçonnerie. La
chines. Villa construite au pied du Tibidabo 1924) qui semble inspiré de La Pedrera
rente qui conserve de beaux éléments brique compose les encadrements
(1903) pour le banquier Arnús. Une de Gaudí, mais simplifiée au maxi-
de design de l’époque et des applica- des fenêtres, les colonnes torses,
tour prolongée par une aiguille domine mum. Remarquable tribune ondulée.
tions de céramique vernissée en for- l’avant-toit du balcon d’angle, la tour
JOSEP VILASECA me de lyre, des ferronneries en forme un édifice où nombre d’éléments, mirador, etc.
de palmier, etc. galerie, tour, fenêtres, apparaissent en
Arc de triomphe de l’Exposition de JOSEP MARIA PERICAS
pierre. Intéressante grille de fer à la
1888 (Passeig de Lluís Companys).
Cases Cabot (Carrer de Roger de porte cochère. SALVADOR VALERI
Arc marquant l’entrée de l’Exposition Monument à Mossèn Cinto Ver-
universelle de 1888. Construit dans Llúria, 8-14). Maisons contiguës (1901- Casa Comalat (Avinguda Diagonal, daguer (Avinguda Diagonal - Passeig
les proportions des arcs de triomphe 1905), dont l’une possède une magni- Casa Mulleras (Gran Via, 654). de Sant Joan). Monument caractéris-
442). Immeuble d’habitation (1909-
classiques, il est en brique apparente fique porte d’entrée ornée d’entrelacs Immeuble d’habitation (1904) qui pré- tique (1913-1924), dédié au grand
1911), construction insolite où l’on
avec des applications de céramique en forme d’ogive et l’autre de sobres sente en façade une grande tribune et poète de la Renaixença catalane, qui
dénote l’influence de Gaudí dans le
(scènes figuratives et frises de motifs verrières et un sgraffite restauré. au rez-de-chaussée une grande entrée comprend une longue colonne et des
baroque massif des formes et le chro-
végétaux). avec l’escalier principal. Élégant sgraf- sculptures exécutées par les frères
matisme, mais qui n’en est pas moins
fite montrant des dames en train de Oslé.
ENRIC SAGNIER originale. Tandis que la façade qui
danser.
Casa Pia Batlló (Rambla de Ca- donne sur la Diagonal est tout à fait
talunya, 17). Immeuble d’habitation Palais de Justice (Passeig de Lluís symétrique et typiquement urbaine, Església del Carme (Carrer del Bisbe
(1891-1906). On remarque les lanter- Companys). L’un des premiers édifices Església de Pompeia (Avinguda Dia- celle qui donne sur le Carrer de Laguarda). Église (1910-1914) recou-
nons en façade et des poutres appa- publics modernes de la ville, construit gonal, 450). Église qui jouxte le cou- Còrsega est plus originale et plus co- verte de brique où on devine des élé-
vent des Capucins (1907-1915). On y
retrouve, réinterprétées, les formes du
gothique catalan, telle la charpente de
bois reposant sur des arcs de pierre
ainsi que de nouveaux éléments déco-
ratifs, notamment les chapiteaux aux
formes organiques.
Temple del Sagrat Cor (sommet du
Tibidabo). Commencé en 1909 avec
les travaux de l’église inférieure, cet
édifice possède un intéressant portail
sculpté d’allure baroque, orné de mo-
tifs végétaux réalistes, exécuté par
Eusebi Arnau. La mort de l’architecte
Église du Sagrat Cor Casa Golferichs
et la guerre civile paralysèrent les tra-
vaux, poursuivis par le fils d’Enric
Sagnier.
Caixa de Pensions (Via Laietana, 56).
Ancien siège central de cette caisse
d’épargne (1914-1917). Édifice néogo-
thique avec une tour surmontée d’une
aiguille ; remarquable sculpture.
JOAN RUBIÓ I BELLVER
Casa Golferichs (Gran Via, 491).
Maison (1900-1901) caractérisée par
des proportions très étudiées et des
détails pleins de raffinement. Réin-
terprétation originale d’éléments go-
thiques et traitement soigné des ma-
tériaux. Communément appelée « EI
Xalet », cette maison fut sauvée de la
démolition grâce à la mobilisation des
habitants du quartier. Elle abrite au-
jourd’hui des bureaux de la mairie
d’arrondissement.
El Frare Blanc ou Casa Roviralta
(Avinguda del Tibidabo, 31). Villa
(1903-1913) construite en brique et
Réverbère du Passeig de Gràcia montrant des éléments gothiques ; elle El Pinar
7. ROUTE 1 7
Plaça de Toros Monumental Couvent de Valldonzella
ments de l’architecture centre-euro- marque des représentations allégo- dité des formes. À l’intérieur, on re- méro 153 du Carrer Enric Granados, a ration de Joaquim Raspall. Libre adap-
péenne de l’époque, en particulier sur riques des arts sculptées sur la façade. marque un bel escalier et une salle, également été construite par Sayrach, tation de l’architecture mauresque.
le clocher et la façade principale Le bâtiment abrite aujourd’hui le mi- appelée la Peixera (« l’aquarium »), en 1926.
(Carrer de Sant Antoni), tandis que la nistère catalan de l’Économie et des éclairée par une grande verrière poly-
façade latérale présente des formes Finances (Departament d’Economia i chrome. JERONI F. GRANELL
plus proches de celles des édifices de Finances de la Generalitat de Cata- JULI MARIA FOSSAS
Casa Granell (Carrer de Girona, 122).
Gaudí. lunya). Casa Villanueva (Carrer de Roger de
JOSEP LLIMONA Immeuble d’habitation (1903) remar-
Llúria, 80). Immeuble d’habitation quable par le chromatisme de la faça-
ANTONI MARIA GALLISSÀ ADOLF RUIZ I CASAMITJANA Monument au Dr Robert (Plaça de (1907) qui occupe tout un pan coupé. de et la décoration de l’entrée.
Tetuán). Monument exécuté entre Tribunes de pierre et vitraux, avec, au
Casa Llopis i Bofill (Carrer de La Rotonda (Avinguda del Tibidabo, 1904 et 1910, qui était situé aupara- centre, une magnifique coupole sur-
València, 339). Immeuble d’habitation 2). Édifice construit vers 1905 pour vant Plaça de la Universitat. Il fut dédié montée d’une haute aiguille. LES MARCHÉS
(1902) de grandes dimensions qui abriter un hôtel, sur commande de la par les Barcelonais à leur maire, le
dénote chez Gallissà un grand souci famille Andreu. Il a été transformé en Barcelone possède un certain nombre
docteur Bartomeu Robert, un homme
du détail. L’influence rationaliste de clinique. Très belle décoration sur la EDUARD FERRÉS de marchés couverts, lieux pleins de
fort estimé de la population. Retiré
Domènech i Montaner apparaît sur les tour angulaire qui lui donne son nom. vie et d’animation, qui obéissent à des
pendant la période franquiste, le mo- El Siglo (Casa Damians) (Carrer de
murs lisses de la façade et les verrières modèles d’architecture antérieurs au
nument a été rénové en 1979 et instal- Pelai, 54). Grand magasin (1915)
en forme de parallélépipèdes. Modernisme puisque leur construc-
lé là où il se trouve actuellement. Les construit par Ferrés avec la collabora-
ANTONI DE FALGUERA tion remonte au milieu du XIXe siècle,
qualités plastiques de la base qui sou- tion de Lluís Homs et d’Ignasi Mas. mais qui montrent déjà une recherche
Casa de la Lactància (Gran Via, 475). tient le groupe allégorique représen- C’est l’un des premiers édifices de
JOAN MARTORELL I MONTELLS dans les nouveaux matériaux (struc-
Maison de bienfaisance (1910) dont tant le travail, la médecine, etc., ont pu Barcelone à avoir été construit en bé- tures de fer supportant la toiture) et
Església de les Saleses (« des Visi- la façade néogothique est couronnée faire croire, de manière erronée, à une ton armé. Immense verrière, atlante des détails décoratifs rajoutés, dont
tandines », Passeig de Sant Joan, 92). par un groupe de sculptures d’Eusebi intervention de Gaudí. et cariatide dans la partie supérieure, beaucoup sont pleinement moder-
Cette église (1882-1885) constitue un Arnau. C’est aujourd’hui une maison elle aussi de béton. Remodelé en nistes. Le premier de ces marchés est
intéressant précédent du Modernisme. de retraite. 1987, le bâtiment abrite aujourd’hui le Born, situé près du parc de la
L’architecte y a réinterprété les formes MANUEL SAYRACH des magasins. Ciutadella, qui fut longtemps le mar-
néogothiques d’une manière originale, Escola Municipal de Música (Carrer Casa Sayrach (Avinguda Diagonal, ché central de la ville. Il s’agit d’un ou-
en faisant un usage intelligent de la del Bruc, 110). La facture de ce conser- 423). Immeuble d’habitation (1918) vrage réalisé par Josep Fontseré i
brique. Ce matériau apparaît ici pour la IGNASI MAS I MORELL
vatoire de musique (1916) désigne où on dénote une influence de Gaudí Mestre (urbaniste du parc) et l’ingé-
première fois sur un édifice religieux, Falguera comme un digne successeur avec, cependant, des formes plus épu- Plaça de Toros Monumental (Gran nieur Josep M. Cornet (1876) sur le
enrichi de couleur, en particulier sur la de Puig i Cadafalch. L’architecte rem- rées. Intéressante entrée aux formes Via, 749). La plus grande des deux modèle des Halles de Paris et couvert
façade-clocher. plaça néanmoins ici l’élégance des dé- organiques. Il y a un restaurant au pre- arènes de Barcelone, construite entre d’une belle pyramide octogonale. Le
tails décoratifs par une certaine roton- mier étage. La maison voisine, au nu- 1913 et 1915 par Mas avec la collabo- Mercat de Sant Antoni (au coin des
BERNADÍ MARTORELL
Convent de Valldonzella (Carrer del
Cister, 41). Couvent cistercien de
femmes (1910) construit sur les pre-
miers contreforts du Tibidabo. On y
dénote les influences de Gaudí et de
Domènech i Montaner ; adaptation très
originale du gothique, puissantes pro-
portions et usage exemplaire de la
brique.
Convent del Redemptor (Carrer de
Bellesguard, 50). Couvent (1926) situé
non loin de la Casa Bellesguard de Boulangerie, détail des portes
Gaudí, construit dans le même style
que le couvent de Valldonzella, mais
plus modeste.
CAMIL OLIVERAS
La Maternitat (Travessera de les
Corts, 161). Centre de bienfaisance
qui accueillait les parturientes et les
enfants abandonnés. Les travaux de
construction commencèrent en 1883
pour s’achever en 1902, alors qu’Oli-
veras était déjà mort. Les pavillons
centraux sont particulièrement intéres-
sants, faits de pierre et de brique, ainsi
que l’intérieur du pavillon de l’Ave
Maria, où se trouve un remarquable es-
calier. Le bâtiment abrite aujourd’hui
le ministère catalan de la Santé et de la
Sécurité sociale (Departament de Sani-
tat i Seguretat Social de la Generalitat
de Catalunya).
ALEXANDRE SOLER I MARCH
Casa Heribert Pons (Rambla de
Catalunya, 19-21). Immeuble d’habita-
tion (1907-1909) qui évoque l’archi-
tecture viennoise de l’époque. On re- Pharmacie J. de Bolòs, verrières Marché de La Boqueria
8. 8 ROUTE 1
Nouveau (début du XXe siècle). Enfin,
Casa Teixidor (Ronda de Sant Pere,
16) est un ancien magasin de matériel
de dessin, signé M. J. Raspall (1909),
où on remarque notamment une très
belle enseigne.
On ne saurait oublier le Cercle del
Liceu (un club privé très fermé), qui
se trouve dans l’édifice du Gran Tea-
tre del Liceu, restauré en 1999 à la
suite de l’incendie qui ravagea la sal-
Pendentifs de Lluís Masriera
le d’opéra et la scène en 1994. Le Broche de Manolo Hugué Pendentif de R. Teixé
Cercle, fondé en 1847, ne subit aucun
dommage. À la fin du XIXe siècle et dé-
rues Comte d’Urgell et Tamarit) est un Les pharmacies furent particulière-
but du XXe, on en rénova en grande par-
ouvrage d’Antoni Rovira i Trias (1872- ment réceptives aux nouveaux cou-
tie la décoration, sur un projet de
1882) construit d’après le modèle du rants et beaucoup d’entre elles ont
conservé leur décoration. C’est le cas Josep Pascó et Alexandre de Riquer
précédent. Le Mercat de Sant Josep
de la Farmàcia J. de Bolòs (Carrer de (qui conçut les meubles), et l’on y
ou Mercat de la Boqueria (situé sur la
Rambla) a été construit en plusieurs València, 256), l’une des plus com- ajouta des vitraux d’Oleguer Junyent
étapes (entre 1840 et 1914). C’est le plètes, qui possède de beaux vitraux sur des thèmes wagnériens. On y trou-
plus vivant, celui qui vend le plus (celui de la porte représente un oran- ve également une magnifique collec-
grand choix de produits, offrant un ger très haut), des lampes, des décora- tion de peintures de l’époque (Masrie-
plaisant contraste où se mêlent cou- tions au plafond et des vitrines conte- ra, Urgell, Cusachs, Rusiñol, Mir, etc.),
leurs, odeurs et cris des vendeurs dès nant des collections de bocaux. La dont douze panneaux de Ramon Casas
que l’on franchit la grande porte d’en- Farmàcia Puig-Oriol (Carrer de Mallor- dans le salon appelé La Rotonda, qui
trée décorée de motifs modernistes ca, 312) date de 1913 ; ses portes sont constituent une très belle synthèse de Marqueterie de G. Homar Mosaique céramique d’Homar et Serra
de fer et de verre. Il a été rénové. Le dotées de curieuses vitres incrustées la sensibilité moderniste.
Mercat de la Llibertat (1874) est situé de pierres de couleurs et le mobilier et
sur la place du même nom, dans le les bocaux sont d’époque. L’Antiga
Farmàcia Genové (Rambla, 77), signée La période moderniste a également
quartier de Gràcia. Et d’autres encore, coïncidé avec la construction d’un
Enric Sagnier (1911), a une façade or-
très nombreux, tels que le Mercat de nouveau cimetière (Cementeri Nou)
née de motifs gothiques.
la Concepció (au coin des rues Aragó ou cimetière du sud-ouest, face à la
et Bruc), le Mercat d’El Ninot (Carrer mer, sur les flancs de la colline de
de Mallorca, 133), le Mercat de Les pâtisseries et boulangeries adop-
tèrent, elles aussi, la nouvelle décora- Montjuïc. Les grandes familles bour-
Galvany (au coin des rues Calaf et
tion. C’est par exemple la pâtisserie geoises se firent alors construire de
Madrazo), etc.
Antiga Casa Figueras (Rambla, 83), somptueux tombeaux, pour la décora-
décorée par Antoni Ros i Güell (1902) tion desquels sculpteurs et ferronniers
LE MODERNISME EN et restaurée en 1986 ; elle conserve purent montrer tout leur art et tout leur
DÉCORATION du mobilier, des vitraux et une inté- talent. Certaines sculptures, telles
ressante façade ornée d’une enseigne celles de Josep Llimona, sont de véri-
Le goût et la sensibilité modernistes de mosaïque et d’un magnifique relief tables chefs-d’œuvre du genre. Au
étaient dans l’air du temps et ils ga- dans l’angle, qui représente une fau-
gnèrent la décoration. Décoration des nombre des architectes, on trouve
cheuse portant dans ses bras une Josep Vilaseca (tombeau Batlló, 1885,
intérieurs – on conserve dans les mu- gerbe de blé. Une boulangerie, située
sées de beaux exemplaires de mobi- anges à l’entrée, d’inspiration égyp-
au numéro 73 du Carrer de Girona,
lier et on en trouve chez les anti- tienne), Antoni M. Gallissà (tombeau
conserve sa façade ornée des ty-
quaires –, mais aussi des commerces, La Riva, 1891, vertical sur base go-
piques ondulations. Mais on peut citer
souvent situés dans des maisons plus d’autres commerces : Filatèlia Monge thique, grande créativité dans les
anciennes mais décorés, à l’extérieur (Carrer de Boters, 2), qui conserve en formes décoratives), J. Puig i Cada-
et à l’intérieur, d’après la nouvelle parfait état sa façade de bois à l’as- falch (tombeau Terrades, tombeau des
mode. Une promenade dans la ville pect gothique et des éléments du mo- barons de Quadras, tombeau Macià,
nous permettra d’admirer, encore au- bilier d’origine. Le magasin de tissus de 1917, tombeau Damm, 1897) ou
jourd’hui, bon nombre de ces com- El Indio (Carrer del Carme, 24), dont encore J. M. Jujol (pierres tombales
merces, que l’on a eu le bonheur de la façade évoque plutôt les décora- Gibert Romeu, 1910, Planells, 1916,
conserver tels quels. tions, plus internationales, de l’Art Sansalvador, 1919). Antiga Casa Figueras
Antoni Gauí 44. Caixa de
1. Casa Vicens Pensions
2. Pavellons Güell Joan Rubió i
3. Palau Güell Bellver
4. Convent de les 45. Casa Golferichs
Teresianes 46. El Frare Blanc o
5. Casa Calvet Casa Roviralta
6. Bellesguart 47. El Castell
7. Parc Güell 48. Casa Rialp
8. Casa Batlló Altres arquitectes
9. Casa Milà, dita 49. Casa Comalat
«La Pedrera» 50. Torre Sant Jordi
10. La Sagrada 51. Casa Planells
Família 52. Monument a
Lluís Domènech Mossèn Cinto
i Montaner Verdaguer
11. Castell dels Tres 53. Església del
Dragons Carme
12. Editorial 54. Casa Llopis
Montaner i Simon i Bofill
13. Palau Montaner 55. Esglesía de les
14. Casa Thomas Saleses
15. Fonda Espanya 56. Convent de
16. Casa Lamadrid Valldonzella
17. Hospital de Sant 57. Convent del
Pau Redemptor
18. Palau de la 58. La Matermitat
Música Catalana 59. Casa Heribert
19. Casa Lleó Morera Pons
20. Casa Fuster 60. La Rotonda
Josep Puig 61. Casa de
i Cadafalch Lactància
21. Casa Martí 62. Escola Municipal
22. Casa Amatller de Música
23. Casa Macaya 63. Monument al Dr.
24. Casa Muntadas Robert
25. Casa Terrades, 64. Casa Sayrach
dite «Casa de les 65. Casa Villanueva
Punxes» 66. El Siglo (Casa
26. Casa Serra Damians)
27. Fàbrica 67. Plaça de Toros
Casarramona Monumental
28. Casa Quadras 68. Casa
29. Casa Company
Pere Falqués
30. Lampadaires-bancs du
Passeig de Gràcia
31. Lampadaires
l’Avinguda Gaudí
32. Monument à
Pitarra
33. Hidroelèctrica de
Catalunya
Josep Vilaseca
34. Arc de Triomf
35. Casa Pia Batlló
36. Casa Quadros
37. Casa Enric Batlló
38. Cases Cabot
Enric Sagnier
39. Palau de Justicia
40. El Pinar
41. Casa Mulleras
42. Església de
Pompeia
43. Temple del
Sagrat Cor
Park Güell, dragon du grand escalier
9. ROUTE 2 9
Le Vallès et les contrées
de l’ouest de Barcelone
Le parcours proposé ci-dessous
dans les environs de Barcelone
n’est pas long mais il est riche
en monuments modernistes dignes
d’être visités. Ces derniers se trou-
vent pour la plupart dans le Vallès
Occidental et le Baix Llobregat, une
zone très peuplée où, malgré une den-
se implantation industrielle et une crois-
sance urbaine quelque peu anarchique,
Vase d’A. Serra (MNAC) subsistent encore des recoins agréables
et des choses intéressantes à voir.
De Barcelone, on se rend à Esplugues de Llobregat, une localité li-
mitrophe. On y retrouve des souvenirs modernistes autour de la Plaça
de l’Església et dans le Carrer de Montserrat, qui conservent l’atmo-
sphère calme du village d’autrefois. Ensuite, très près d’Esplugues,
on gagne Sant Joan Despí, où de beaux témoignages du passé sont
plongés dans un cadre très industrialisé, puis Cornellà de Llobregat,
Colònia Güell
une importante ville satellite de Barcelone qui possède un intéressant
château d’eau (Torre de les Aigües) construit pour recueillir les eaux De Caldes de Montbui à Sabadell, la route n’est pas longue mais Principaux monuments
du Llobregat et les épurer. elle est très agréable et passe au milieu de grandes pinèdes. Avant de
rejoindre la grande ville du Vallès, on pourra faire une halte au sanc-
Caldes de Montbui. Station thermale
De Cornellà, la route nous conduit, après avoir traversé le fleuve, à tuaire de La Salut, joliment décoré par Vila Arrufat, originaire de dont les sources étaient déjà appré-
Sant Boi de Llobregat, au pied de la colline de Sant Ramon puis, vers Sabadell. Sabadell est une grande ville industrielle très dynamique, ciées des Romains (on peut encore
le nord, à Santa Coloma de Cervelló. Là, dans la zone industrielle de où les activités culturelles sont toujours nombreuses. À côté des ou- voir de beaux vestiges des anciens
la Colònia Güell, se trouve la crypte de l’église inachevée de Gaudí : il vrages modernistes, on ne sera pas déçu de visiter le musée de thermes). Les édifices baroques et XIXe
s’agit de l’un des monuments modernistes les plus intéressants du l’Institut de Paleontologia, qui est l’un des plus grands musées pa- sont les plus nombreux, mais on verra
grand architecte, et qui a un autre mérite, celui de se trouver dans un léontologiques du monde. une belle décoration moderniste à l’in-
bel environnement naturel. térieur de l’établissement Balneari
Sur le chemin du retour vers Barcelone, on passe par Rubí, naguère Broquetas. Le musée Thermàlia conserve
un village calme, devenu, à la suite d’un développement industriel de belles pièces du sculpteur Manolo
Après avoir repris la route vers le nord, on arrive à Sant Vicenç
Hugué, qui vécut longtemps à cet endroit.
dels Horts, une bourgade qui a connu ces dernières années une for- extraordinaire, une ville industrielle dynamique qui conserve des élé-
te croissance démographique. Naguère placide station estivale, ses ments modernistes de valeur. L’étape suivante est Sant Cugat del
Vallès, une bourgade, résidentielle en grande partie, située dans un Cervelló. Bourgade rurale située au
quelques beaux ouvrages modernistes nous remémorent un passé
bel environnement. Outre ses ouvrages modernistes, la ville possède pied des monts d’El Ordal et possédant
agricole relativement récent. Tout près se trouve le lieudit Els deux remarquables églises romanes,
Quatre Camins, un carrefour de routes où, si l’on tourne vers l’imposante bâtisse de son ancien monastère bénédictin, qui conser-
l’église Santa Maria de Cervelló et l’égli-
l’ouest sur la route de L’Ordal, on rejoint deux bourgs intéressants ve une belle rosace en façade et un cloître exceptionnel. Ce monastè-
se Sant Ponç de Corbera. On y trouve
qui possèdent des constructions modernistes : Cervelló, où on ver- re est la dernière halte de cet itinéraire. Il ne nous reste plus qu’à re- aussi les vestiges d’un château médiéval.
ra aussi l’église romane Santa Maria au milieu d’un singulier paysa- tourner à Barcelone en empruntant L’Arrabassada, la route qui fran- L’église paroissiale est moderniste,
ge de grès rouge, et Vallirana, un village soigné à vocation résiden- chit la montagne de Collserola. Au col, une belle vue panoramique construite à partir de 1896 sur des plans
tielle. sur Barcelone s’offre à nous, tandis que nous descendons par la rou- de Josep Font i Gomà et Antoni Gallissà :
te en lacets du Revolt de la Paella. d’inspiration gothique, elle présente en
De retour à Els Quatre Camins, on traverse à nouveau le Llobregat
pour gagner Molins de Rei et emprunter la route qui mène à El Papiol.
Ce village est situé sur une colline et dominé par un vieux château
restauré d’où la vue s’étend sur la vallée du Llobregat. On pourra y
voir aussi un bel endroit qui a pour nom Les Escletxes.
En passant par Castellbisbal et en empruntant la route qui traverse
la zone industrielle de Sant Andreu de la Barca, on gagne Martorell.
On y verra deux beaux musées de céramique et le pittoresque Pont
du Diable, dont la légende dit qu’il fut construit par le diable presque
entièrement – il lui manquait une pierre – en une nuit. De Martorell on
ne regrettera pas un détour du côté de Gelida, par la vallée de l’Anoia,
direction sud-ouest. Cette jolie bourgade possède des édifices mo-
dernistes au milieu d’un beau paysage où ne manquent ni les
sources, ni la présence imposante d’un château, ni de nombreuses
villas de vacances.
De retour à Martorell, on se dirige vers Terrassa, l’ancienne Egara,
par une route qui offre de belles vues, en particulier sur la montagne
toute proche de Montserrat. Cette ville a tant de choses à nous propo-
ser qu’on ne peut toutes les énumérer ici. Disons brièvement qu’il
s’agit d’un grand centre industriel et monumental qui possède un en-
semble remarquable d’églises wisigothico-romanes, notamment.
Après avoir admiré les ouvrages modernistes, si l’on a encore du
temps devant soi, on pourra s’offrir une promenade dans le parc na-
turel de Sant Llorenç del Munt, où l’on pourra admirer des paysages
d’une grande beauté.
De Terrassa à Caldes de Montbui, la route qui passe par Castellar
del Vallès et Sentmenat en contournant en partie la montagne de
Sant Llorenç est un itinéraire très varié et très agréable. Caldes est,
depuis l’époque des Romains, une station thermale vivante. Son pa-
trimoine monumental est intéressant et comprend une piscine ther-
male de l’époque romaine avec la galerie qui l’entoure, située sur la
Plaça de la Font del Lleó, l’église paroissiale baroque et un nouveau
musée, le Museu Thermàlia, qui expose une remarquable collection
du sculpteur Manuel Hugué, dit Manolo. Sant Joan Despí. « Torre dels Ous »