4. Robotique industrielle, de défense et de services :
Quelles opportunités pour le développement économique ? 4 | P a g e
Avril 2014
Le plan « France Robots Initiatives » pour positionner la France parmi les leaders mondiaux
Le programme « France Robots Initiatives » a été lancé par l’Elysée en septembre 2013. Il vise à
créer une filière robotique dans le cadre du plan national de
reconquête industrielle. 100 millions d’euros vont ainsi être
débloqués afin de faire décoller les collaborations public-privé
pour faire de la France un leader de la robotique d’ici à 2020.
France Robots Initiatives comprend un ensemble d’actions et
d’aides financières ; la première étant la création d’un fonds
d’investissement dédié à la robotique de service, Robolution Capital, doté de 80 millions d'euros
et financé à égalité par le public et le privé. Le fonds est prévu pour opérer durant une dizaine
d'années sur des investissements en France et en Europe de l'ordre de 300 000 euros à 3 millions
d'euros. Des investissements allant de l'amorçage au développement, suivant le niveau de maturité
des entreprises tout en facilitant les partenariats industriels. 350 dossiers sont ainsi en cours
d'analyse pour aider des PME à s'équiper et à développer une cellule robotique.
En parallèle, 250 entreprises seront également sélectionnées pour
recevoir une aide à la robotisation grâce au programme Robot Start
PME portant au total sur 33 millions d’euros, dont 4,3 millions au
titre des investissements d’avenir. Le plan prévoit en outre une
extension du dispositif à la sous-traitance automobile avec un budget
complémentaire de 2 M€ pour robotiser 100 entreprises dans ce
secteur.
Autres ambitions de la France Robots Initiatives : consolider l’effort de R&D par le biais de
programmes de partenariats, de défis collaboratifs, d’appels à projets, ainsi que le développement
d’une infrastructure de recherche Net-Robotic. L’accent sera notamment mis sur le développement
de technologies numériques clés, telles que les objets connectés intelligents et les logiciels
embarqués, qui seront soutenues par le programme des investissements d’avenir. Au niveau
européen, la Commission Européenne a lancé en 2014 un partenariat public-privé dans le domaine
de la robotique dans le cadre d’Horizon 2020, qui offre de nouvelles opportunités d’aides à la R&D
française. Toujours dans le cadre du programme Horizon 2020, a été lancé un autre appel à projets,
intégrant la robotique industrielle, « Factories of The Future » (Usines du Futur).
Des états généraux de la robotique seront également organisés, chaque année, en marge du salon
européen Innorobo, afin de fédérer la filière robotique, d’évaluer et donner une visibilité aux actions
engagées. Autre action en faveur de la création d’une filière robotique structurée : la création d’un
Comité robotique « filière de demain » autour de Cap Robotique (sous-filière de Cap digital) et
du Groupe de recherche robotique (le GdR Robotique) et des structures les plus actives dans le
domaine de la robotique (collectivités, ministères et grands groupes industriels). Celui-ci, dans un
souci de mise en réseau de partenaires, produira un annuaire de fournisseurs robotiques français en
matériel et en logiciel. Les deux syndicats professionnels Syrobo (robotique de service) et Symop
(robotique industrielle) conservent leur spécificité et leur autonomie tout en jouant un rôle fédérateur
aux côtés des structures précédemment citées.
Enfin, la formation sera renforcée afin d’anticiper les demandes en compétences de la filière
robotique, et un travail sera engagé afin d’étudier l’opportunité d’avoir des diplômes de référence en
robotique de reconnaissance internationale. Ces formations viendront s’ajouter aux nombreuses
compétitions de robotique qui s’effectuent chaque année pour permettre aux passionnés d’échanger
leurs connaissances. La compétition la plus connue en France est certainement la coupe de France
de robotique qui a ensuite fondé Eurobot.
15. Robotique industrielle, de défense et de services :
Quelles opportunités pour le développement économique ? 15 | P a g e
Avril 2014
Un démonstrateur est actuellement exposé à Eindhoven aux Pays-Bas, afin d’illustrer cet Internet
des robots en contexte hospitalier. Quatre robots sont connectés entre eux afin de soigner des
patients et qu’un robot apprenne des tâches à un autre robot.
Chaque robot pourra ainsi stocker, télécharger et diffuser les informations qui lui seront nécessaires
et seront nécessaires aux autres. Cela permettra aux «créateurs» de robots de ne pas se limiter à
leurs seuls talents de développeurs et à un nombre limité de programmes, et chacun pourra utiliser
le travail des autres pour que son robot devienne plus «intelligent».
L'apprentissage, la possibilité pour les robots d'apprendre de leurs expériences et de le faire partager
aux autres, est même le cœur du projet RoboEarth : «L'objectif de RoboEarth est de permettre aux
systèmes robotiques de bénéficier de l'expérience des autres robots, ouvrant la voie à des
programmes rapides dans la capacité cognitive des machines et dans leur comportement et de façon
ultime en permettant une interaction homme-machine plus subtile et plus sophistiquée».
Ce principe de transmission se retrouve également au cœur du robot PR2 de la société Willow
Garage : contrairement aux robots industriels programmés une fois pour toutes, PR2 est comme un
enfant, ignorant de tout, mais doté d'une immense capacité d'apprentissage. Il suffit pour l'éduquer
d'écrire pour chaque activité une application spécifique, et de la charger à distance, via Wi-Fi, dans
son ordinateur de bord. Plusieurs tests sont des succès : tâches domestiques (servir une bouteille
particulière, ramasser les verres vides, plier des serviettes, ranger, et même jouer au billard !
C’est en 2010 que la notion de « Cloud Robotics », l’application du Cloud computing aux robots, a
été prononcée, par James Kuffner de Google, afin de décrire une nouvelle approche de la robotique
qui tire parti de l'Internet en tant que ressource pour le parallélisme et le partage des vastes
ressources de données. Le géant de l’Internet possède depuis une « Google Cloud Robotics Team »,
proche de la société Willow Garage, et il est bien placé pour s’imposer dans ce domaine, notamment
grâce au système d’exploitation Open Source ROS (Robot Operating System) qui permet d’exploiter
des services cloud fournis par le robot : reconnaissance d’objets avec Goggles, géolocalisation,
reconnaissance vocale, traduction et reconnaissance de caractères, etc. autant d'outils qui ajouteront
de l'intelligence au robot. ROS est utilisé dans de nombreux robots : PR2 donc, mais aussi Baxter,
Nao, Care-O-Bot, Reem-C, Amigo, etc. Google a par ailleurs fait l’acquisition récemment de huit
sociétés travaillant dans le domaine de la robotique : Schaft, Industrial Perception, Redwood
Robotics, Meka Robotics, Holomni, Bot & Dolly, Autofuss, et Boston Dynamics.
Le « Cloud robotics » fait en outre désormais partie des programmes de recherche en robotique de
nombreux campus universitaires, dont l'Université Drexel de Philadelphie et l'Université du
Minnesota. Les principaux objectifs de cette utilisation du cloud sont de deux ordres : grâce aux
capacités de traitement de données et de stockage offertes, le cloud libère le robot de cette
technologie embarquée, et ensuite, il permet aux robots de communiquer et de partager des données
entre eux. De fait, le Cloud permet d’améliorer l’automatisation et la robotisation pour la fabrication,
les soins de santé, le transport, la logistique, la sécurité, l'agriculture, et de nombreuses industries
connexes.
General Electric a lancé en parallèle le concept de l’Industrial Internet, qui a pour but de créer une
convergence entre les machines et les données dans l’industrie. Appliqué aux secteurs de l’aviation,
de l’énergie, de la santé, du transport ferroviaire, et aux solutions de carburants, cet Internet
industriel pourrait augmenter le PIB mondial de 10 à 15 trillions de dollars d’ici 20 ans et
considérablement altérer les compétences requises pour la main d’œuvre industrielle.
18. Robotique industrielle, de défense et de services :
Quelles opportunités pour le développement économique ? 18 | P a g e
Avril 2014
Pour aller plus loin
Rapport - France Robots Initiatives, Ministère du redressement productif, Mars 2013
[URL:http://www.redressement-productif.gouv.fr/files/France_Robots_Initiatives.pdf]*
Rapport - Office of the High Commissioner for Human Rights, United Nations, Mai 2013
[URL:http://www.ohchr.org/Documents/HRBodies/HRCouncil/RegularSession/Session23/A-
HRC-23-47_en.pdf]
Le Symop (Syndicat des machines et technologies de production)
[URL:http://www.symop.com]
Le Syrobot (Syndicat de la robotique de service professionnel et personnel)
[URL:http://www.syrobo.org/]
La Fédération Internationale de Robotique (IFR) [URL:http://www.ifr.org/
19. Robotique industrielle, de défense et de services :
Quelles opportunités pour le développement économique ? 19 | P a g e
Avril 2014
A propos : Le CITC-EuraRFID
L’expert des technologies sans contact et de l’Internet des
Objets
Centre de ressources, de formations, de conseils, d’expertises et d’expérimentations, le CITC-EuraRFID
initie, pilote et accompagne de nombreux projets relatifs aux technologies d’identification, de
traçabilité, de mobilité, et de géolocalisation.
Initié par le Conseil Régional, Lille Métropole Communauté Urbaine et l’État, le CITC-EuraRFID fédère
et anime un Cluster, centré sur l’Internet des Objets et les technologies sans contact. Le CITC-EuraRFID
compte aujourd’hui plus de 70 membres : « Intégrateurs, offreurs ou utilisateurs de solutions trouvent
chez nous de nombreux services à haute valeur ajoutée. Les entreprises, qu’elles soient grandes ou
petites, peuvent par ailleurs jouir d’un réseau dynamique dans le domaine de l’Internet des Objets pour
gagner en compétitivité et bénéficier de notre expertise, de nos ressources et de notre savoir-faire ».
Chekib GHARBI, Directeur Général du CITC.
Les technologies sans contact : NFC, RFID, Bluetooth, Zigbee, capteurs, s’intègrent aujourd’hui dans de
nombreux projets innovants. Elles trouvent toute leur utilité dans des projets de gestion de flux de
personnes ou d’objets, de transactions sécurisées, de contrôle d’accès, de billetique, d’inventaire, de
construction de bâtiments intelligents, d’optimisation de la gestion des fluides… C’est pourquoi un
grand nombre d’entreprises de tous les secteurs s’en emparent avec l’aide du CITC autour des notions
de smart grid, smart building, smart home, smart health, transport intelligent, smart cities.
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