1. Artoiscope
bimestriel n°141 mars/avril 2013
Arts et spectacles en Artois gratu
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2. Les 34 membres d’Artoiscope participent
au rayonnement culturel de l’Artois-Douaisis
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Lille 33
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Noyelles-Godault 22
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1 Centre Culturel Effel 13 Communauté d’Agglomération Artois Comm 26 Ben An Cirq
2 Comédie de Béthune 14 9-9 bis à Oignies 27 Colères du présent
* 3 Culture Commune 15 Louvre-Lens 28 Di Dou Da
* 4 Droit de Cité 16 Ville d’Auchel 29 Les Quatre Sans Cou
5 L’Escapade 17 Ville d’Avion 30 Tekné
6 Espace Ronny Coutteure 18 Ville de Billy-Montigny 31 Office de Tourisme de Douai
7 Hippodrome 19 Ville de Bruay-la-Buissière 32 Office de Tourisme
8 Maison de l’Art et de la Communication 20 Ville de Dainville et du Patrimoine de Lens-Liévin
9 Orchestre de Douai 21 Ville de Divion 33 Cie Générale d’Imaginaire
10 Théâtre d’Arras 22 Ville d’Hénin-Beaumont (Lille)
11 Théâtre de Béthune / Le Poche 23 Ville de Lens
* 12 Université d’Artois 24 Ville de Liévin
* Structure à vocation inter-territoriale 25 Office de Tourisme d’Arras
34 Centre Culturel Matisse
Légende :
Structures culturelles Collectivités territoriales et établissements publics Associations
CINÉMA AUTREMENT
Quatre structures membres d’Artoiscope proposent également une programmation cinéma généraliste et art & essai : ville d’Auchel
(ciné-théâtre), ville d’Avion (le Familia), ville de Bruay-la-Buissière (les Étoiles) et l’Hippodrome (cinéma Paul-Desmarets).
6. action(s) Danse à Béthune
Osez “l’Alternative
Loïc Touzé” !
Spectacles, ateliers, bal… En mars, la ville de Béthune crée l’événement
et nous emmène à la rencontre du chorégraphe Loïc Touzé.
Que la fête continue Après Béthune 2011 -
! Avec ses complices Mathilde Monnier et
Capitale régionale de la culture, la ville a imaginé Tanguy Viel, Loïc Touzé dessine sur scène
une nouvelle proposition culturelle et artistique : les contours de notre cinéphilie. Texte et
l’Alternative. Il s’agit d’accueillir en résidence un mouvement y combinent leurs atouts pour faire
artiste et d’inviter le public le plus large possible défiler, dans notre imaginaire, grands acteurs,
à découvrir sa démarche artistique. Pour cette paysages et scènes d’anthologie. De son côté,
première édition, Loïc Touzé sera à l’honneur. le Théâtre de Béthune propose la création 2013
Danseur et chorégraphe formé à l’école de l’Opéra du chorégraphe : Sous les yeux de la jument
de Paris, il cherche aujourd’hui à déconstruire nocturne. Cette fois, c’est au cœur des mythes
cet académisme et s’interroge sur la naissance fondateurs que l’artiste mène son exploration.
du geste dansé, ce qui l’amène à remettre en jeu Un spectacle complet au casting international
Éclairage
les codes de l’écriture chorégraphique. Outre la présenté pour la première fois dans la région.
L’alternative est
une nouvelle création, Loïc Touzé est aussi très attaché à la Autre temps fort “danse” à vivre au Théâtre de
proposition transmission. Par le biais de workshops, d’ateliers, Béthune en avril : la représentation de Husaïs
culturelle et de temps de pratique corporelle ou de discussion, et Solstices (remix), duos célèbres dans le
artistique, initiée
par la ville de il n’hésite pas à confronter sa démarche à un monde entier, chorégraphiés par Héla Fattoumi
Béthune en public curieux et de plus en plus nombreux. En et Éric Lamoureux, leurs interprètes originels
partenariat résidence à Béthune du 9 au 16 mars, il va pouvoir (lire page 36).
avec le Théâtre,
la Comédie s’en donner à cœur joie. Et nous aussi !
de Béthune
et l’Université
d’Artois.
Autour d’un grand bal alternatif Bal alternatif
Parallèlement au Dès février, Loïc Touzé était à pied d’œuvre pour Samedi 9 mars, à 20h30, salle Olof Palme,
spectacle Sous préparer le grand “bal alternatif” du 9 mars avec, gratuit, réservation conseillée
les yeux de la en accompagnement musical, la Cie des Arts Rens/rés : Théâtre de Béthune, 03 21 64 37 37
jument nocturne,
Loïc Touzé et d’hier pour aujourd’hui. À partir du répertoire www.ville-bethune.fr
ses danseurs de musique traditionnelle, le chorégraphe a créé Nos images
animeront des trois danses spécialement pour l’occasion (la Vendredi 15 mars à 20h, Le Palace,
ateliers en milieu rue du 11 novembre - Béthune
scolaire et au Ziva, la danse du bâton et une danse surprise)
Tarifs : de 7 à 18€ - Pass Cult 3€
conservatoire et les a transmises à des “ambassadeurs” lors
de danse de Rens/rés : Comédie de Béthune, 03 21 63 29 19,
d’ateliers, gratuits, dans les conservatoires et trois www.comediedebethune.org
Béthune.
quartiers de Béthune (rue de Lille, Mont Liébaut Je suis lent (conférence performée)
et Catorive). À leur tour ensuite de transmettre ces Mardi 12 mars, à 20h, Le 360,
danses simples, agréables et ludiques au plus grand avenue du Maréchal Juin - Béthune
nombre avant le bal, et même pendant. Après, Tarifs : de 2,50€ à 4€
Loïc Touzé nous parlera de lui, de sa formation, Rens/rés : Théâtre de Béthune, 03 21 64 37 37
de son histoire de la danse…, à l’occasion d’une www.ville-bethune.fr
conférence “performée” baptisée Je suis lent. Sous les yeux de la jument nocturne
Samedi 16 mars à 20h30, Théâtre de Béthune
TN 14€, TR 10€, Pass Cult 3€
Le cinéma et les mythes façon Touzé… Rens/rés : Théâtre de Béthune, 03 21 64 37 37
Dans le cadre de “l’Aternative” toujours, la www.theatre-bethune.fr
Comédie de Béthune programme Nos images.
p.6 Artoiscope N°141 / mars-avril 13
7. action(s)
Hippodrome de Douai
Des inédits d’Europe
à découvrir !
En mai, l’Hippodrome de Douai (le 23 à 20h) et le Théâtre d’Arras (le 25 à 20h) proposeront également Meine Kältekammer (ma chambre
froide), un texte de Joël Pommerat mis en scène par Christoph Wener, directeur du Puppentheatre Halle (théâtre de marionnettes
allemand). Du théâtre dans le théâtre joué par de drôles de poupées…
L’Hippodrome ouvre sa scène à des Schiller (une première française) du collectif
artistes étrangers trop rarement, Andcompany&Co. Agitateur de la scène berlinoise
voire jamais, programmés dans indépendante, il interroge les mouvements de
la région ou même en France. protestations, les révoltes passées, présentes et à
D’enrichissantes rencontres en venir, dans un spectacle coloré, radical et outrancier.
perspective, dans le cadre du pôle de Autre première française en VO Orlando, la
:
production européen Arras-Douai. dernière création de Guy Cassiers d’après le roman
de Virginia Woolf qui raconte la vie d’un jeune
L’Hippodrome de Douai et le Théâtre d’Arras homme qui traverse les siècles et change de sexe au
invitent le public à s’ouvrir à de nouveaux
fil de l’histoire. L’illustre metteur en scène flamand
horizons En créant, tout d’abord, des passerelles
!
met en lumière ce destin de légende, mêlant vidéo
entre les deux scènes sur lesquelles sont proposés
et jeu d’acteurs précis dans une ode à l’imagination,
plus d’une centaine de spectacles aux formes et
au langage, à la beauté et à la vie. Sans oublier Les
aux langages divers. En programmant ensuite des
spectacles venus de toute l’Europe. “Notre volonté Revenants de Thomas Ostermeier (une première
est de faire connaître et de soutenir la création régionale), metteur en scène allemand et figure
européenne, en accueillant des artistes prometteurs incontournable du théâtre contemporain. Garant
ou renommés de la scène internationale. Il s’agit de d’un théâtre radical, engagé, il fabrique sur le
les aider à faire leurs premiers pas en France ou en plateau un monde en état d’urgence en mêlant vidéo
région et de faire découvrir au public ce qui se fait et présence sur scène. Il porte ici un regard incisif
à l’étranger en matière de musique, de danse, de sur la sphère familiale et nous invite à réfléchir aux
théâtre, d’arts numériques… Cela enrichit à la fois fantômes que nous hébergeons tous, plus ou moins
les spectateurs, les professionnels et le programme consciemment…
de la saison”, explique Gilbert Langlois, directeur
du Théâtre d’Arras et de l’Hippodrome de Douai. L’insurrection (qui vient)…
“Déjà la plasticienne belge Miet Warlop et le chœur Jeudi 28 et vendredi 29 mars à 20h,
de femmes polonaises Chor Kobiet ont séduit un Hippodrome, place du Barlet - Douai
grand nombre de spectateurs”, apprécie-t-il. Orlando
Mardi 9 avril à 20h, Hippodrome
Les Revenants
Pleins feux sur des œuvres inédites Lundi 6 et mardi 7 mai à 20h, Hippodrome
De nouvelles et belles découvertes s’annoncent. Tarifs : de 3 à 21€
Des inédits d’Europe à savourer à l’Hippodrome Rens/rés : Hippodrome de Douai, 03 27 99 66 66
en version originale surtitrée À commencer
! www.hippodromedouai.com
par L’insurrection (qui vient) d’après Friedrich
Artoiscope N°141 / mars-avril 13 p.7
9. action(s)
Salon du Livre policier
de Lens, 17ème édition
Virus contagieux et
auteurs à la mine noireVille de culture pour tous, Lens des courts-métrages sur le salon. Le théâtre sera
veut inoculer à chacun le virus de aussi de la fête à la Médiathèque Robert Cousin,
la lecture. Comment trembler… de avec les élèves du conservatoire qui joueront
plaisir après quelques sueurs froides. le Crime de Lord Arthur Savile, d’Oscar Wilde,
revisitée par Gilles Gleizes, leur professeur.
Les derniers frimas de mars devraient apporter L’image fixe aura aussi son mot à dire avec
cette année encore leur lot de frissons. Forte de deux expositions à voir à ce même endroit du
ses expériences précédentes, la Ville de Lens 1er au 16 mars, puis pendant le salon. Preuve
a réussi le pari de fédérer et de mutualiser les de la détermination des différents acteurs
compétences de nombreux partenaires. Grand culturels à faire vibrer la ville, avec l’Office du
Éclairage tourisme, le Louvre-Lens et en partenariat avec
Parrain du salon
événement culturel couvrant l’ensemble du
territoire du Bassin minier, la 17ème édition du Résonances La Librairie, les plus téméraires des
2013, Stéphane
Bourgoin est salon du Livre policier de Lens devrait tenir visiteurs sont aussi invités au musée pour une
un écrivain
en haleine un public que les organisateurs fiévreuse murder party, une visite qui promet
spécialisé en d’être très particulière…
criminologie qui souhaitent toujours plus nombreux et diversifié.
étudie les tueurs Fins limiers à la plume acérée, plus de 70 auteurs
en série. Il sera Théâtre municipal Le Colisée,
secondé par la seront présents sur le salon les 23 et 24 mars
police scientifique prochains, salle Bertinchamps, et également Projection : “Où va la nuit ?”, de Martin
et son unité Provost, me 13 mars à 20h30.
technique d’aide
dans toute la ville dès février. Jeunes et publics
Médiathèque Robert Cousin, Représentation :
à l’enquête. des médiathèques et centres sociaux sont invités “Le Crime de Lord Arthur savile”, d’après
à découvrir les coups de cœur, bibliographies, Oscar Wilde, nouvelle revistée adaptéE par
expositions et animations imaginées pour Gilles Gleizes, sa 16 mars, 16h – Expositions :
renouveler leur goût de la lecture, jusque dans “Les Voies perdues”, de Philippe Matsas et
l’assiette, avec l’organisation d’un repas à la “Phil Lacter mène l’enquête” (pour le jeune
manière du commissaire Maigret. Et pourquoi public), du 1er au 16 mars.
Salle Bertinchamps, rue Denis Cordonnier,
pas, participer à une enquête ou rencontrer un
Salon du Livre policier : sa 23 et di 24 mars,
auteur, pour mettre du piquant dans la sauce ? de 10h à 12h30 et de 14h à 19h (18h le di) Entrée
libre, animations diverses.
Art rime avec polar Musée du Louvre-Lens : “Murder Party”,
Dans la dynamique du Louvre-Lens, la sa 23 mars, à partir de 14h.
thématique Art et Polar se renouvelle cette Rens : Direction de la culture et des fêtes,
année encore, avec des projections au Colisée ville de Lens, 03 21 69 08 32
www.polarlens.fr
et grâce à la Cie Le Taxi roulant qui proposera
Artoiscope N°141 / mars-avril 13 p.9
10. action(s)
Coréalisation
Théâtre et radio
s’installent au lycée
Béhal Enrichissantes rencontres entre lycéens et artistes, dans le cadre d’un
Le spectacle les Témoins, bien que se
jouant au lycée Béhal, est ouvert à tous.
partenariat étroit entre Culture Commune - scène nationale du Bassin
minier - et l’Éducation nationale !
Une “école du spectateur” pas du tout comme histoire et la grande, l’intime et l’universel s’y
les autres ! Les élèves du lycée Béhal de Lens entremêleront entre émotion et réalisme. Un
vont vivre une expérience artistique et culturelle autre grand moment devrait bousculer la vie
inédite aux côtés de la Cie Adesso e Sempre du lycée et permettre aux élèves de regarder les
de Montpellier. À l’invitation de Nathalie médias autrement, tout en aiguisant leur esprit
Éclairage
Baraka, référente culturelle de l’établissement critique un atelier radio au sein du bâtiment
:
Porté par le lycée
Béhal et Culture et de Chantal Lamarre, Directrice de Culture administratif, avec le concours de la radio
Commune - Commune, des comédiens s’installent en associative Scarpe Sensée basée à Vitry-en-
scène nationale résidence dans le lycée lensois à partir du 6 Artois. L’objectif étant de libérer la parole des
du Bassin
minier - ce mars. Dans un premier temps, ils élaboreront lycéens, tout en l’ouvrant sur l’extérieur, sous
projet ambitieux avec les jeunes des JT (journaux théâtraux) forme d’interviews, de reportages et de revues
n’aurait pas pu sur l’actualité du lycée et du monde, qui seront de presse autour des Témoins. Cette coopération
voir le jour sans
le concours restitués en paroles et vidéos à l’ensemble des d’envergure entre le lycée Béhal et Culture
financier de l’État classes. Certains lycéens participeront ensuite Commune se déclinera également par la mise
et du Conseil à des ateliers et à des temps de répétitions qui en place de 7 ateliers (théâtre, photos, vidéo et
régional Nord-
Pas de Calais. leur permettront de jouer dans les Témoins, le radio) en direction de classes de seconde et de
spectacle que la compagnie présentera au grand première et, comme chaque année, des élèves
public du 11 au 13 mars dans l’enceinte même volontaires assisteront à 5 spectacles de la
de l’établissement scolaire. saison proposés par Culture commune.
Libérer la parole des lycéens
Une mise en scène complètement originale
donnera à voir aux spectateurs trois points Rens : Culture Commune- Emmanuel QUéVA,
de vue de l’actualité, dans deux serres et à 03 21 14 25 42 e.queva@culturecommune.fr
Billetterie, 03 21 14 25 55
travers un parcours déambulatoire. La petite
p.10 Artoiscope N°141 / mars-avril 13
13. transversal
La première rencontre avec la culture remonte l’élite et d’habiter Paris.” Josette a également
parfois à la plus tendre enfance. Aujourd’hui contribué à la démocratisation culturelle via
retraitée et abonnée depuis de nombreuses années des comités d’entreprises. Toujours en attente
à l’Hippodrome – scène nationale de Douai, de découvertes artistiques, tout en ayant aiguisé
Sophie se souvient : “J’ai eu ma première émotion son esprit critique, elle a fait sienne la devise
culturelle vers l’âge de 6 ou 8 ans. Mon père avait d’André Malraux “La culture ne s’hérite pas,
:
obtenu des places par son comité d’entreprise, elle se conquiert.” Une vision partagée par
pour l’opérette les Saltimbanques au théâtre Michèle, que tout le monde connaît à l’espace
d’Anzin.” Le bâtiment de style Art déco, ses culturel Ronny Coutteure implanté au cœur
décors et son grand hall, l’avaient impressionnée : d’une cité minière de Grenay. À 71 ans, cette
“Pour moi, le spectacle était partout. J’ai ri, Grenaysienne est là à chaque spectacle. Elle y
tremblé et pleuré pour la première fois dans a fait sa première rencontre avec des artistes,
un théâtre”. Lycéenne, elle a voulu retrouver plus qu’avec une œuvre. C’était en 2004 “Une :
ces émotions, en assistant aux prestations des compagnie de circassiens du centre de la France
Jeunesses musicales de France et aux projections était venue en résidence pour une création. Je
ÉCLAIRAGE du ciné club du lycée : “J’avais attrapé le virus, leur apportais des petits plats et des sucreries.
Le souvenir j’étais avide de découvertes. Je voulais voir et J’ai pu voir toutes les répétitions et comprendre
d’une rencontre entendre tout ce que je pouvais avec le peu de ainsi comment un spectacle se construit”. Les
avec une œuvre
peut également moyens dont je disposais. Désormais, je peux yeux pétillant à l’évocation de la joie et de la
conduire à renouveler des expériences à chaque saison bonne humeur que ces artistes lui ont transmis,
une pratique culturelle, m’en remettre au hasard, me laisser elle défend avec enthousiasme l’importance de
artistique. Aussi
loin qu’elle s’en surprendre, séduire, bousculer.” Monique est la culture dans le développement individuel des
souvienne, Tao quant à elle spectatrice assidue de la Comédie de personnes et dans le lien social qu’elle produit.
a en mémoire Béthune. Sa rencontre avec l’art a eu lieu dans le La rencontre avec des artistes a aussi été un
l’Ave Maria
de Gounod cercle familial à l’écoute de sa tante pianiste : “Je déclencheur pour Cédric :“Un ami m’a proposé
qu’interprétait m’asseyais à côté d’elle sans rien n’y connaître. de le suivre à l’Hippodrome de Douai, pour me
sa mère À l’âge de sept ans, j’ai commencé à apprendre faire découvrir ce lieu qu’il fréquentait, dans
cantatrice. Dès
qu’elle a pu le piano. Je reconnaissais alors des airs de le cadre du festival les 24 heures en 2008. J’ai
se confronter Debussy, de Ravel, de Fauré. Je me souviens assisté à de nombreux spectacles, dont l’un m’a
à une activité aussi que mon oncle m’avait emmenée à l’opéra profondément touché”. Il s’imaginait que son
artistique, elle a
choisi la danse quand j’avais 5 ans”. Plus tard au collège, elle concepteur était une personne ayant beaucoup
classique découvre le théâtre en participant à une pièce : vécu, d’une bonne quarantaine d’années et les
comme moyen “Les rencontres artistiques nous imprègnent et cheveux grisonnants “Il s’agissait en réalité
:
d’expression, la
maîtrise de son nous font grandir Mes plus récentes émotions
! de David Bobee, un jeune homme alors d’à
corps faisant viennent de la visite de l’exposition les Peintres peine une trentaine d’années. J’ai été surpris.
pour elle écho flamands au musée des Beaux-arts de Lille et de Cette double rencontre avec le spectacle et son
à la maîtrise de
la voix. la découverte du Louvre-Lens. On a l’impression auteur m’a donné l’envie de revenir. Depuis,
d’y être chez soi.” je m’abonne chaque année. J’ai découvert un
monde de diversité, fait de spectacles que j’aime
La culture se conquiert ! ou que je n’aime pas, qui en tout cas me laissent
Née à l’aube des années 1950 de parents ouvriers rarement indifférent”. Surprise, étonnement et
dans une petite ville du Bassin minier, Josette parfois choc, ont souvent marqué les débuts de
devait se contenter de lectures, de quelques rares parcours de spectatrices et spectateurs de Culture
sorties scolaires et d’une unique chaîne de télé en commune – scène nationale du Bassin minier.
noir et blanc : “J’ai vécu un moment fort à l’âge Comme Patricia, que les très belles performances
de 11 ans, en visitant l’exposition consacrée à acrobatiques des artistes de la Cie canadienne
une poétesse de Douai, Marceline Desbordes- les 7 doigts de la main (spectacle Traces) ont
Valmore, à l’occasion du centenaire de sa ouvert au cirque nouveau. Ou comme Pierre,
disparition. Je découvrais à la fois une poésie saisi par le contraste entre l’univers de la mine et
qui me parlait et une femme émouvante.” Puis, la l’art contemporain lors de l’exposition C.O.A.L
création à Douai de ce lieu qui allait devenir plus en 2008, et encore Anita “Je suis passée dans
:
tard scène nationale lui a permis de découvrir un autre monde avec la rencontre de la Cie le
le théâtre, la musique, l’art contemporain, des Phun et son spectacle les Gûmes dans le cadre
auteurs classiques et d’aujourd’hui “Et tout ça
: de Lille 2004. Ensuite il y a eu le festival des arts
à proximité de chez moi ! La culture était enfin de la rue Z’arts up, la fête de la Chartreuse et
à ma portée. Plus besoin de faire partie de beaucoup de spectacles avec Culture commune”.
Artoiscope N°141 / mars-avril 13 p.13
14. Bernard Sève, professeur d’esthétique et de philosophie de
l’art à l’Université de Lille III
“Les publics sont
moins mobiles
qu’on le croit”
La mobilité des publics n’est pas qu’une affaire de moyens et d’infrastructures de transport
ou de mobilisation des acteurs culturels : elle est aussi dans les têtes ! Comment peut
naître l’envie d’aller au spectacle ou de visiter une exposition ? Point de vue de Bernard
Sève, philosophe spécialiste d’esthétique.
Qu’est-ce qui fait bouger le public ? est pour eux un choc qui déclenche un nouveau
On ne peut pas parler de public au singulier. rapport à l’art.
Il en existe une extraordinaire diversité. J’ai
ACTUALITÉS tendance à penser, sans pouvoir le démontrer, Faut-il nécessairement
Bernard Sève que les publics en général sont moins mobiles qu’il y ait un choc pour l’art ?
animera la qu’on le croit. Ils se figent relativement vite. Je constate juste qu’il peut y avoir un choc. Je
rencontre- D’autant que le temps est un bien rare, surtout ne connais pas la technique pour le provoquer.
débat “Où sont Il ne se décrète pas. Quand il a lieu, ça peut être
les femmes ?” quand on avance en âge. On se concentre alors
(sur le thème inévitablement sur le genre artistique que fructueux, mais un choc s’épuise vite. Il faut
de l’identité l’on préfère. Je le constate chaque année dans pratiquer les arts, fréquenter les spectacles, les
féminine), musées. Je ne crois pas en une “pédagogie” du
le 6 avril à un festival, où j’interviens. J’y vois presque
la Comédie toujours les mêmes profils de spectateurs. choc. Je pense simplement qu’il faut permettre
de Béthune. à des publics potentiels d’accéder à des œuvres
Auteur de
nombreux Comment se fait la rencontre dans les meilleures conditions pour les mettre
ouvrages, il avec l’art ? en présence d’univers artistiques nouveaux
vient tout juste Très banalement, je répondrai qu’elle résulte pour eux. C’est tout le rôle de la médiation
de publier
l’Instrument soit du capital culturel et social familial, soit culturelle, selon moi nécessaire, que pratiquent
de musique, de goûts personnels ou de traits individuels. largement les structures du réseau Artoiscope.
une étude La médiation exige cependant des précautions,
philosophique, Elle se fait également par l’institution scolaire
aux Éditions et universitaire, et dans ce cas, la mobilité est car elle peut aussi être source de refus quand
du Seuil et son souvent contrainte, ce que je ne critique pas du l’approche est trop scolaire.
livre l’Altération
musicale, ou Ce tout et qui est sans doute indispensable. Dans
que la musique le cadre de mes cours, l’Université de Lille III Faut-il de nouveaux équipements,
apprend au alloue un petit budget qui me permet d’emmener tel le Louvre-Lens, pour que des
philosophe,
paru en pendant deux ou trois jours une douzaine populations éloignées de la culture
2002, vient d’étudiants au cœur de l’Opéra de Paris. Ils rencontrent les arts ?
de reparaître visitent les ateliers de costumes, de décor ou de Le Louvre-Lens est un vrai musée et même un
(aux Éditions
du Seuil sculptures, assistent à des répétitions, côtoient concentré de “muséité”. Des œuvres majeures
également) des danseurs, des musiciens, des personnels appartenant à des esthétiques complètement
avec une incompatibles y sont rassemblées, c’est la
nouvelle administratifs etc. J’insiste toujours beaucoup
préface. sur ce travail invisible. Prendre conscience bizarrerie du musée dont parlaient déjà Valéry
qu’une grande partie de ce qui fait un spectacle et Malraux. Je comprends parfaitement ce
est immergé, à l’image d’un iceberg, modifie choix, comme j’aurai tout aussi bien compris le
le regard. En général, découvrir les coulisses choix inverse d’un musée cohérent autour d’une
p.14 Artoiscope N°141 / mars-avril 13
15. rencontre
“
thématique ou d’une esthétique particulière. Le
choix fait pour le Louvre-Lens est le moins Prendre conscience qu’une
évident et en même temps, il suffit qu’une de ses grande partie de ce qui fait
Repères œuvres attire. Si l’intention était de remettre du
Ancien élève de baume au cœur d’une région et d’une population
un spectacle est immergé, à
l’image d’un iceberg, modifie
”
l’École normale abîmées par la fin de l’exploitation minière, je
supérieure,
Bernard Sève la trouve très bonne. Dans les premiers mois, les le regard.
a enseigné la gens vont au Louvre-Lens par curiosité. Mais
philosophie est-ce un effet durable Rendez-vous donc
?
plus de vingt
ans en classes dans un an, pour savoir qui y va et pourquoi, et de sa réalisation. Il faut aussi s’interroger sur
préparatoires. rendez-vous dans dix ans pour s’interroger sur les réactions qu’elle est censée appeler de la
Il est depuis six le sens réel pris par cette institution !
ans professeur part de la personne qui la regarde. On peut se
en esthétique demander si cette toile ne fonctionnerait pas
et philosophie Une fois franchi le premier pas vers mieux si elle était confrontée avec d’autres
de l’art à
l’Université de l’art, comment se construit un parcours œuvres, si d’autres peintres n’auraient pas
Lille III et s’est culturel ? représenté autrement le sujet... Cette démarche
spécialisé dans C’est selon moi quand on se demande : d’interrogation suscitera une curiosité et
la philosophie
de la musique. “comment ça marche une œuvre d’art ?”. donnera envie à la personne d’aller voir autre
Un courant de l’esthétique contemporaine chose. Elle rentre alors dans un parcours. C’est
envisage les œuvres d’art comme des la construction d’un imaginaire. Il faut être
systèmes symboliques qui ont des règles de touché sensiblement. Ça ne passe pas seulement
fonctionnement. Prenons l’exemple d’une par le savoir.
peinture. Il ne suffit pas de la regarder du Propos recueillis
point de vue des codes picturaux de l’époque par Jean-Charles Honoré
Artoiscope N°141 / mars-avril 13 p.15
16. arts
festival international et universitaire des
de la
scène
de l’artois
22 29 au
mars 2013
16e édition
infos PratiQues
réalisation : service communication de l’université d’Artois - illustration : Adeline Meilliez
culture commune, Hippodrome de douai, université d’artois : entrée libre
réservations : 03 21 60 49 49 ou à la maison de l’Étudiant, rue raoul françois - arras
théâtre d’arras : 2 €
réservations : 03 21 71 66 16 ou au théâtre d’arras, place du théâtre
retrouvez toute la programmation du festival sur www.univ-artois.fr
Soirée d’ouverture à Culture Commune À l’Hippodrome de Douai À l’université d’Artois Au Théâtre d’Arras
Vendredi 22 mars à partir de 18h Samedi 23 mars à 20h30 Maison de l’Étudiant
LE PROCÈS, théâtre
INFINIMENT DOUBLE, danse / performance SIMULACRES, théâtre CASSANDRE, théâtre jeudi 28 mars à 18h
lundi 25 mars à 20h30
MAPPING, projection vidéo en extérieur DU NERF QU-ON-FAIT-RANCE, conférence / L’ENFANT OU LE FILS, théâtre
performance EXPÉRIENCE SENSIBLE, théâtre jeudi 28 mars à 20h30
T’ES QUI TOI ?, arts de la rue
mardi 26 mars à 20h30
LE CAS WOYZECK, théâtre
LES CHEVALIERS PILLARDS AUX PORTES
LAS COLINAS QUE TOCAN EL PARA ISO, théâtre vendredi 29 mars à 18h
DE MUNICH, arts de la rue
mercredi 27 mars à 20h30
HÔTEL PARADISE, comédie musicale
vendredi 29 mars à 20h30
19. zoom(s)
du 23 mars au 2 juillet
Le Jardin
des Boves
du 19 au 30 mars
Un homme
en faillite
Sur les routes du projet Itinéraire bis
de la Comédie de Béthune, François
Godart, metteur en scène et comédien,
a posé ses valises le temps d’une
création...
C’est l’itinéraire d’un anti-héros sans Rolex, une pièce
de théâtre (de David Lescot) à trois personnages :
un homme, sa femme et un mandataire liquidateur.
Ça commence comme une comédie de mœurs. La Au printemps, l’Office de Tourisme d’Arras
femme quitte l’appartement confortable, chaleureux, ouvre les grilles du Jardin des Boves.
protecteur et rassurant. L’homme reste là, seul,
endetté, paralysé dans ses certitudes, son insouciance, Les Boves ont été creusées à partir du Xème siècle.
avec un livre, Shrinking man (l’homme qui rétrécit). Ces anciennes carrières souterraines de pierre calcaire
Arrive le mandataire, qui est aussi le liquidateur. C’est accueillent chaque année au printemps le Jardin des
Boves, réalisation imaginée par l’artiste plasticien Luc
mieux, c’est plus rapide. François Godart, metteur en Brévart. À quelques mètres sous les pavés d’Arras,
scène de la région, nous immerge dans un monde aux découvrez un univers surprenant, à travers un jardin
côtés d’un héros looser forcé d’affronter la tempête insolite entièrement dédié aux plantes et aux fleurs.
avec imagination, détermination et humour. Orchidées, lierres, fougères, feuillages, fleurs de
➔ Ma 19, 20h : salle Léon Dekeuwer - Richebourg variétés diverses... Laissez aller votre imagination pour
➔ Ve 22, 20h : Le Palace - Lillers un voyage extraordinaire au centre de la terre.
➔ Sa 23, 20h30 : L’Odéon - Auchel
➔ Ma 26, 20h : Le 360 - Béthune ➔ Tous les jours, selon les horaires d’ouverture de l’Office
➔ Sa 30, 20h : salle des fêtes - Ruitz, en association avec de Tourisme
Maisnil-les-Ruitz Office de Tourisme d’Arras, Place des Héros – Arras
Réservations auprès des communes. TN 5,20€ - TR 3€
www.comediedebethune.org Rens/rés : Office de Tourisme d’Arras, 03 21 51 26 95
Artoiscope N°141 / mars-avril 13 p.19
20. zoom(s) du 27 mars au 12 avril
ARTIMINI,
Festival
jeune public
Cette année, Artimini revient pour sa
troisième édition avec au programme
pas moins de 11 spectacles, proposés
par la ville de Béthune.
Le festival proposera aux tout-petits et, nouveauté
2013, également aux plus grands, une fantaisie à
deux voix, un mini opéra pour et par les enfants
et même un spectacle où l’on passe à table, des
marionnettes éclairées à la bougie, une femme
cheval échappée d’on ne sait où, une princesse très
décidée et un zouz qui a du mal avec le sport, un
bestiaire en folie dans un concert rock, un album
vivant qui laisse place à la poésie des mots, mais
surtout des spectacles d’images et de sons sur les
souffles qui nous animent.
➔ Ville de Béthune
Tarifs : de 2,50€ à 4€ - Rens/rés : Ville de Béthune, Direction des affaires culturelles, 03 21 64 37 37 - www.ville-bethune.fr
ve 29 mars < 20h30
Avec Bla bla
Commencer
Danser Encore
Après avoir dansé dans les chambres
d’hôpital, dans des musées et galeries d’art,
Geneviève Pernin invite pour cette création
2013, le public à s’installer sur le plateau, du
début jusqu’à la fin du spectacle.
Suite à une résidence artistique de quatre mois dans le Pas-
de-Calais en 2012, cette danseuse - chorégraphe revient dans
la région avec une création jeune public permettant de passer
du langage du corps à celui de la parole et vice versa, de faire ressentir ce qu’un mot dit peut provoquer comme
mouvement, comme danse. Intervenue dans le cadre du CLEA (Contrat Local d’Education Artistique), elle continue à
mettre en mouvement le public auchellois grâce à un atelier danse dans une des écoles de la ville, un atelier danse
parent-enfant lors des dernières vacances de février et sa dernière création programmée en mars.
➔ Centre culturel l’Odéon, Boulevard de la Paix - Auchel
TN 8€ - TR 6€ (groupes, moins de 20 ans, étudiants, demandeurs d’emploi), 3€ - Rens/rés : l’Odéon, 03 21 61 92 03
p.20 Artoiscope N°141 / mars-avril 13