Discours de fleur pellerin lancement d'une nouvelle dynamique pour l'innovation française, au rendez-vous des écosystèmes de l'innovation - mercredi 23 octobre 2013
Discours de fleur pellerin lancement d'une nouvelle dynamique pour l'innovation française, au rendez-vous des écosystèmes de l'innovation - mercredi 23 octobre 2013
Semelhante a Discours de fleur pellerin lancement d'une nouvelle dynamique pour l'innovation française, au rendez-vous des écosystèmes de l'innovation - mercredi 23 octobre 2013
Semelhante a Discours de fleur pellerin lancement d'une nouvelle dynamique pour l'innovation française, au rendez-vous des écosystèmes de l'innovation - mercredi 23 octobre 2013 (20)
Discours de fleur pellerin lancement d'une nouvelle dynamique pour l'innovation française, au rendez-vous des écosystèmes de l'innovation - mercredi 23 octobre 2013
1. F LEUR PELLERIN
M INISTRE DELEGUEE AUPRES DU MINISTRE DU REDRESSEMENT PRODUCTIF,
CHARGEE DES P ETITES ET M OYENNES E NTREPRISES, DE L 'I NNOVATION ET DE L'E CONOMIE NUMERIQUE
www.redressement-productif.gouv.fr
Paris, le 23 octobre 2013
N° 720
Discours de Fleur PELLERIN
Lancement d’une nouvelle dynamique pour l'Innovation française,
au rendez-vous des écosystèmes de l’innovation
Mercredi 23 octobre 2013
Monsieur le Directeur Général de la Banque Publique d’Investissement, cher Nicolas,
Mesdames et Messieurs,
Je suis particulièrement heureuse d’être parmi vous aujourd’hui.
Cette rencontre témoigne de la dynamique que nous avons impulsée sur l’innovation et
dont vous vous êtes emparés.
Votre programme est à ce titre éloquent.
Vous, les "écosystèmes", vous vous rassemblez pour coordonner votre action et pour
peser dans le débat public. Nous avons su ouvrir ce débat car nous sortons d’une vision
administrée de l’innovation : l’innovation, c’est sur nos territoires, c’est le fait d’acteurs
autonomes ! L’intervention du président de l’Association des Régions de France,
Alain ROUSSET, est un autre signe de cette dynamique. Je suis convaincue que l’initiative
que vous avez engagée va dans la bonne direction, d’autres acteurs ont vocation à vous
rejoindre, et vous avez tout mon soutien !
Que les auteurs des deux rapports sur l’innovation missionnés par le Gouvernement et le
président de la République, je parle bien sûr d’Anne LAUVERGEON, de
Jean-Luc BEYLAT et de Pierre TAMBOURIN, débattent d’une vision partagée de notre
politique d’innovation, illustre le travail de fond qui a été mené depuis un an : l’innovation,
c’est un système à réformer, à transformer !
Cet événement a lieu à la Banque Publique d’Investissement. C’est un beau symbole de la
priorité qui a été donnée à la BPI : soutenir l’innovation. Le plan de transformation Nova
est pour cela une démarche ambitieuse pour que cette priorité se concrétise.
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Seul le prononcé fait foi
2. Enfin, vous avez confié à Francis PISANI, un observateur avisé de la dynamique mondiale
de l’innovation, le soin d’animer vos échanges. Nous sommes, enfin, sortis du nombrilisme
franco-français : l’innovation, c’est le bain international, l’enjeu, c’est de placer la France
sur un circuit mondial au sein duquel circulent les idées et les talents. Donc l’enjeu, c’est
aussi l’attractivité de la France !
Tout cela n’est pas le fruit du hasard, car nous avons placé l’innovation au cœur de
l’agenda politique.
En créant, pour la première fois, un ministère explicitement en charge de l’innovation, le
Président de la République a indiqué le cap. Et, en étant placée au sein du pôle de Bercy,
avec un rattachement à Arnaud MONTEBOURG et au ministère du Redressement
Productif, l’innovation a été clairement inscrite dans le champ de la compétitivité.
En me demandant de coordonner un plan dédié à l’innovation, plan que je lui remettrai
début novembre et auquel ont contribué de nombreux ministères – l’Education nationale,
l’Economie et les Finances, l’Enseignement supérieur et la Recherche, la Réforme de
l’Etat -, le Premier ministre a inscrit son action dans cette dynamique initiale. Je sors
d’ailleurs d’une réunion à l’Elysée sur la préparation du plan innovation, je reviendrai
dessus.
L’innovation est donc bien sortie du petit cercle des experts : l’innovation est donc
devenue un vrai sujet politique !
Je veux à présent partager avec vous mes convictions.
Je vais commencer par une évidence : avec la mondialisation, avec l’accélération qui
caractérise la société numérique, l’innovation est devenue l’élément principal de
différenciation de notre économie. L’innovation, c’est notre antidote au low-cost, à la
concurrence mondiale par les prix. C’est notre seul outil pour assurer sa montée en
gamme, c’est-à-dire pour être très concret, pour créer de la croissance et des emplois
durables, ici en France !
Pour concevoir et mettre en œuvre une politique publique efficace, il faut bien sûr préciser
exactement ce que l’on entend par innovation. L’innovation est un "mot-valise", qui est mis
à toutes les sauces, qui est souvent instrumentalisé, en particulier quand il s’agit d’obtenir
des crédits publics !
De quoi parle-t-on ?
Il faut d’abord sortir de la confusion permanente entre l’innovation et la recherchedéveloppement. Nous devons enfin adopter la conception admise par tous au niveau
international. L’innovation est portée par une entreprise, elle se traduit par un nouveau
produit ou un service qui satisfait un besoin et trouve un marché : ce n’est pas la
production de connaissances ou de technologies !
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Seul le prononcé fait foi
3. Cette distinction fonde toute action à mettre en œuvre pour favoriser effectivement
l’innovation, en complément de l’indispensable, du stratégique soutien à la recherche et,
surtout, de la formation de jeunes qualifiés !
Avec cette définition de l’innovation, celle de tous les classements internationaux, de
l’OCDE à l’Union Européenne, eh bien, nous devons accepter un constat : la France est
dans le peloton des suiveurs de l’innovation, aux alentours de la quinzième place. Et ce en
dépit de notre performance en matière de R&D, puisque nous restons la cinquième ou
sixième puissance scientifique mondiale, avec un effort important des pouvoirs publics,
par exemple via le Crédit Impôt Recherche.
Tout autre diagnostic, souvent sur la base d’indicateurs inappropriés ou tronqués, nous
retarde dans l’urgence d’engager une politique de l’innovation.
Nous devons donc être lucides : une évolution de fond de nos pratiques est nécessaire,
car la difficulté de la France à s’engager dans une politique en faveur de l’innovation n’est
pas anodine, elle est liée à son histoire.
En effet, il faut rappeler que la structuration historique de notre industrie lors de le
reconstruction après guerre, s’est faite au travers de filières à forte intervention étatique,
comme le nucléaire, l’aéronautique et le spatial, les transports terrestres. Cette
intervention de l’Etat a été ô combien salutaire dans un pays en reconstruction. Mais force
est de constater que cette approche n’est pas adaptée aux secteurs émergents d’hypercroissance (le numérique, la santé, l’environnement), pour lesquels l’innovation est affaire
de foisonnement, de fertilisation croisée et d’ouverture internationale.
C’est donc un véritable modèle alternatif qu’il nous convient de faire émerger et c’est
pourquoi nous devons prendre le sujet à bras-le-corps. L’innovation doit devenir un vrai
sujet politique, c’est-à-dire un objet de débat, pour qu’il y ait une appropriation par les
citoyens : l’enfermement dans le débat d’experts, ce serait bien sûr la garantie que rien ne
bouge !
Car l’innovation a des traductions très concrètes, et qui concernent tout le monde !
Lorsque je dis que l’innovation n’est pas que technologique, qu’elle peut aussi être le fruit
d’un nouveau modèle économique, d’un nouveau procédé, d’un nouveau design, c’est la
mobilisation de tous les talents de la société qui est en jeu, c’est l’opportunité pour chacun
de contribuer à l’économie de demain. Lorsque je dis que l’innovation naît dans les
entreprises, c’est la possibilité pour chacun de nos citoyens de créer son entreprise et de
faire vivre ses idées. Autrement dit, l’innovation, c’est un ascenseur social, car l’inventivité
et le goût du risque, ce n’est pas héréditaire ! Et lorsque je dis que la dynamique de
l’innovation provient des initiatives locales et des écosystèmes, j’assume une vision
participative et décentralisée de l’économie moderne.
Encore une fois, l’innovation est un sujet politique, pour autant qu’on dépasse les débats
techniques et la question du financement de la R&D ! Au fond, ma vision de l’innovation
rejoint une des valeurs les plus sacrées de la gauche, le progrès.
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Seul le prononcé fait foi
4. Quand on se fixe le progrès comme objectif politique, alors l’innovation devient une
question centrale : c’est la fin des habitudes, des rentes, des conservatismes de tout poil.
Voilà le vrai combat historique de la gauche !
Depuis un an, nous avons déjà engagé de nombreuses actions :
-
le Pacte pour la compétitivité, la croissance et les emplois a mis l’innovation audevant de la scène, car elle est la clé de la stratégie de montée en gamme de
l’économie portée par le Gouvernement : nous avons par exemple bougé sur la
commande publique innovante et créé le crédit d’impôt innovation ;
-
les Assises de l’entrepreneuriat comprennent de nombreuses mesures, je pense à
la suppression de l’indicateur 040 par la Banque de France, qui a permis de donner
des signaux clairs sur le rebond, sur le droit à l’échec et la seconde chance ;
-
le projet "Quartiers numérique", que j’ai initié, a pour objectif de soutenir les
écosystèmes numériques et l’accélération de la croissance des start-up à travers la
mobilisation des entrepreneurs au service des entrepreneurs.
-
enfin, le Président de la République et Arnaud MONTEBOURG ont engagé, le
12 septembre, la dynamique de la nouvelle France industrielle avec 34 plans
sectoriels.
Sur cette base, nous devons continuer à construire une politique publique cohérente,
associant les territoires, les Régions et l’Etat, en faveur de l’innovation.
Trois sujets "systémiques" me semblent essentiels, ce sont bien sûr les plus durs à traiter :
le développement de la culture de l’innovation, le soutien aux écosystèmes innovants, et
l’évaluation des politiques publiques.
L’innovation, ce sont des projets d’individus, d’entrepreneurs : c’est donc directement lié à
la place de l’individu dans la société, à la culture. Notre système de formation doit évoluer
pour développer une vraie culture de l’innovation, notre administration aussi !
L’innovation, ce sont aussi des écosystèmes, au sein desquels les interactions créent de
la valeur ! Quelle meilleure occasion que votre rendez-vous pour en parler : clusters, pôles
de compétitivité, technopôles, incubateurs, accélérateurs, regroupement des financeurs de
l’innovation, … c’est votre action que nous devons soutenir, c’est la dynamique de
l’innovation ouverte !
Mais nous devons également travailler sur la manière dont les politiques publiques pour
l’innovation sont construites et évaluées, comme le demandent tous les rapports qui
sortent de manière récurrente sur le sujet, les rapports d’experts tout comme les rapports
de la Cour des Comptes. Une bonne politique publique pour l’innovation, c’est d’abord une
culture de l’évaluation indépendante et de l’efficacité !
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Seul le prononcé fait foi
5. Ces axes structurent le plan qui sera présenté par le Premier ministre dans les jours qui
viennent, à l’issue du travail que j’ai coordonné à sa demande. L’enjeu n’est autre que de
faire de la France une "terre d’innovation". C’est possible à condition de tous nous
mobiliser dans la même direction !
Merci de votre attention.
Contact presse :
Cabinet de Fleur PELLERIN – Aziz RIDOUAN, conseiller presse et communication : 01 53 18 41 00
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