Pédagogie d’enseignement et éducation des enfants aux médias sociaux, à l’ère du web 2.0
1. 1
COLLOQUE INTERNATIONAL
« Éducation aux médias et pratiques pédagogiques
innovantes »,
Juin 2015, à Paris Sorbonne
Pédagogie d’enseignement
et éducation des enfants aux médias
sociaux, à l’ère du web 2.0
Nouha BELAID
Doctorante en SIC - IPSI (Tunisie)
Belaid.nouha@gmail.com
Blog: Informer & Communiquer- belaidnouha@wordpress.com
2.
3. Grâce à Internet, nos enfants ont aujourd’hui accès à un contenu diversifié. Ils passent
de 3 à 6 heures devant les écrans par jour au point qu’Internet est devenu un 3ème
espace éducatif aux côtés de l'école et des familles voire un espace de prescription de
comportements.
Et avec l’émergence du web 2.0 voire le web 3.0, les spécialistes du domaine se trouvent
appelés à accorder un intérêt à la relation qu’entretienne nos enfants avec ces nouveaux
médias.
Notons ainsi que ne pouvons pas mettre les enfants à l’abri de ces médias sociaux. Il faut
plutôt y éduquer ces enfants.
4. Problématique
Si les moyens se sont développés, il faut que les pensées se développent aussi.
Jadis, nous appelions à l’éducation des enfants aux médias (médias classiques)
mais aujourd’hui, à l’ère de la révolution 2.0, parents sociologues, pédagogues,
artistes, citoyens.etc.sont appelés à éduquer leurs enfants aux médias sociaux,
ces nouveaux médias qui se sont imposés ces dernières années, et ont participé à
l’apparition de nouvelles pratiques chez ces enfants. La démarche à suivre nous
pousse alors à produire des ressources qui s’adaptent aux nouvelles pratiques.
Et vu que la production des ressources nécessite connaitre ce public enfantin dont
sa culture est nourrie de conceptions spontanées et d’images nées dans une culture
réceptive, la problématique de cette recherche peut être traduite par la question
suivante :
Comment les enseignants des écoles primaires pourront-ils éduquer les
enfants aux médias sociaux, suite à la disponibilité de nouveaux supports
numériques de réception tels que l’ordinateur, le Smartphone, les tablettes…
etc. et suite à l’émergence des médias sociaux sur le web?...
5. Corpus et méthodologie de la recherche
Afin de répondre à notre question de recherche, nous avons choisi de travailler
d’une manière aléatoire sur les enfants des 5èmes
et 6èmes
années de l’école
primaire privée « L’Etoile » située au Centre de Tunis, et dans laquelle l’usage
de l’ordinateur commence à partir de la classe préparatoire.
Les élèves sont aussi issus de milieux socialement favorisés (classe moyenne et
classe supérieure).
Les enfants de notre corpus de recherche sont présents sur les médias sociaux. Ils
ont d’ailleurs, un cours de deux heures en informatique par semaine.
Il s’agit de 139 enfants (60 filles et 79 garçons) de six classes différentes et dont
le niveau scolaire est variable mais qui ont les mêmes conditions d’études. Ils sont
âgés entre 9 ans et 12 ans.
6. Corpus de la recherche
Age Pourcentage du corpus de recherche
9 ans 5%
10 ans 32 %
11 ans 48 %
12 ans 12 %
7. 7
Le questionnaire a été rempli en milieu scolaire, sous notre responsabilité pendant
une heure et trente minutes pour chaque classe.
Ce sondage a été accompagné d’entretiens non directifs avec des pédagogues et les
enseignants de ces élèves afin d’avoir une idée sur leurs avis face à l’émergence des
medias sociaux.
Il est à noter que ce sondage prétend occuper aucunement évoquer l’ensemble de la
population en Tunisie. Il s’est déroulé dans une école primaire privée de la capitale,
là où nous avons remarqué le développement des pratiques des écoliers sur les
médias sociaux mais dans d’autres écoles, ces pratiques ne sont pas encore
développées ou n’existent pas, faute de moyens et de niveau social.
10. Les enfants connaissent-ils ou ignorent-
ils les médias sociaux ?
Selon notre sondage auprès de notre échantillon, 5 % seulement ignorent les médias
sociaux et 17 % seulement aussi n’ont pas de comptes sur au moins l’un des médias
sociaux, sachant que 18 % ont plus que 16 /20 comme moyenne scolaire générale et la
majorité a comme moyenne scolaire générale entre 10 /20 et 13.99 /20.
11. Quels sont les médias sociaux appréciés
par les enfants ?
18. 18
Rappelons que l’objectif de notre recherche est de souligner les pratiques que les
enseignants des écoles primaires pourront adapter pour éduquer les enfants aux
médias sociaux.
Selon notre recherche, il s’avère que l’usage des médias sociaux par les enfants
ne s’éloigne pas de normes souhaitées étant donné qu’ils font la différence entre
un compte privé et un compte public, et c’est rarement qu’ils entament des
discussions avec des gens étrangers.
Mais la majorité de nos enfants ont des comptes Facebook et la majorité a eu aussi,
pendant le premier trimestre des moyennes scolaires faibles. Ce qui nous pousse à
penser à utiliser Facebook au profit des études et rendre son usage bénéfique.
Pareil pour les différents médias sociaux auxquels nos enfants sont connectés.
De même, le degré de curiosité de nos enfants est très élevé au point qu’ils posent
des questions à leurs parents quand ils ne comprennent pas une publication croisée
sur un média social. Ce qui explique la raison pour laquelle les parents font
confiance à leurs enfants.
Ensuite, les enfants utilisent différents moyens pour se connecter aux médias
sociaux à savoir le Smartphone, la tablette, l’ordinateur bureau, l’ordinateur portable
et autres. Et ils sont capables de rester connectés entre une heure et trois heures.
19. 19
Nous sommes appelés ainsi à développer l’usage de ces médias sociaux au
profit de l’enseignement, et ce en éduquant les enfants à ce genre de
médias. Ils ont déjà les appareils adéquats, les compétences nécessaires
en matière d’usage informatique et les capacités préalables pour
développer leurs connaissances en termes d’études.
Bien que les enfants aient tendance à se connecter dans différents lieux
notamment chez eux, nous serons appelés à leur permettre de se
connecter à l’école mais en assurant l’encadrement nécessaire de leurs
usages des médias sociaux. Donc, la connexion aux médias sociaux à
l’école ne doit pas être interdite mais nous sommes appelés à les
sensibiliser du bon usage de ces moyens.
Et puis l’usage des médias sociaux même à la maison, pourrait être
développé aussi au profit de leurs études étant donné que les enseignants
ont l’habitude de donner aux enfants des exercices à faire, notamment
pendant les weekends et les vacances, ce qui développe l’autonomie chez
eux. Cette autonomie comme idéal pédagogique et éducatif n’est pas
d’ailleurs, « un mot d’ordre récent, puisqu’elle était déjà au cœur de la
sociologie durkheimienne. (…) La mise au travail chez soi en est sans doute
le premier défi. Sa difficulté est évoquée par tous les élèves, mise en rapport
avec la fatigue de la journée et la nécessité de résister à la tentation de
loisirs principalement incarnés par la musique et la télévision, mais aussi
par le groupe de pairs ou des occupations familiales diverses » (DURUN-
BELLAT, 2009, p.179).
20. 20
Etant donné que les enfants apprécient les discussions sur les médias sociaux et
évitent les commentaires et la rédaction des statuts, nous pouvons développer
l’échange des idées entre eux, à propos des thèmes des cours sur ces médias
sociaux. Et au lieu de distribuer des textes, nous publions des photos et des vidéos
sur des groupes lancés sur les médias sociaux.
De même, la discussion autour d’un thème peut dépasser les heures du cours à
l’école et se poursuit en dehors de l’école. Elle peut même être enrichie par des
liens de sites Internet. Et c’est ainsi que l’enfant apprendra à faire la différence entre
une information fiable et information mensongère.
Si Moussa a confirmé que le courrier électronique « peut être utilisé comme mode
de collaboration sur des projets de classes entre différentes écoles, comme moyen de
communication entre les personnels et les élèves ou encore comme moyen
d’échanger des informations sur des sujets divers » (SI MOUSSA, 2000, p.127). Et
avec l’émergence des médias sociaux, ces derniers ne se limitent pas à jouer le
rôle du courrier électronique mais ils sont dotés d’autres fonctions qui
permettent ainsi à l’enseignant d’accéder facilement de « l’état de spectateur
(…) à celui d’acteur puisqu’il produit ou en tout cas diffuse lui-même de
l’information » (Ibid) et ce via les groupes, les pages et les forums. L’enseignant
pourra même diversifier les supports pédagogiques en proposant des cours sous
forme de jeux ou de vidéos, et ce en profitant des médias sociaux qui sont dotés de
ces fonctions
22. Les technologies de l’Information et de la Communication ont connu de
l’ampleur notamment avec l’apparition des téléphones portables et des tablettes.
« Ces outils sont devenus tant dans la famille que dans le monde juvénile, des
supports importants de socialisation à l’entrée de l’adolescence » (METTON-
GAYON, 2009, p.187). Mais « on sait aujourd’hui que chacun interprète à sa
manière se selon son propre vécu le message qu’il reçoit » (WOLTON, 2009,
p.18). Donc le milieu dans lequel l’enfant a évolué a un effet sur le mode de
réception et le comportement de l’enfant vis-à-vis au lot d’informations
qu’il peut recevoir sur les médias sociaux. Et au lieu de laisser l’enfant
s’évader dans ce monde seul, règle est liberticide » (Ibid, p.45). L’éducation de
cet enfant aux médias au profit de ses études s’avère une étape importante, qui
ne nécessite un effort d’apprentissage relativement élémentaire.
Et étant donné que « le meilleur mode de communication, c’est la prévention,
la parole et le dialogue, afin qu’en cas de problème, l’enfant vienne
naturellement vous en parler, sans honte » (AXA prévention, 2013, p.128),
nous chercherons à adapter ces usages quotidiens sur les médias sociaux
aux cours qu’ils suivent à l’école.
23. On attend de lui qu’il se connecte à Facebook, Twitter ou autres à la recherche
d’une information sur un module de cours ou pour résoudre un problème de
maths avec un ami.
L’enseignant est appelé à changer les contextes d’usage des médias sociaux.
les apprenants, nécessitent aide et intervention pédagogique afin de choisir les
outils adéquats en vue d’atteindre leurs objectifs d’apprentissage (CIGOGNINI,
PETTENATI & EDIRISINGHa, 2010) De même, l’accès de l’enfant à
l’information via les médias sociaux confirmera ce que Philippe Quéau a noté
« l’accès à l’information devient un facteur-clé dans la lutte contre la pauvreté,
l’ignorance et l’exclusion sociale » (SI MOUSSA, 2000, p.85), puisque cela
permettra aux enfants d’échanger des savoirs et des connaissances.
Bref, dans ce contexte, le professeur de l’école se voit contraint de s’adapter
et d’innover. Il doit veiller à l’amélioration substantielle des apprentissages de
ses élèves en situation d’interaction et d’interactivité. Au même temps, il ne
devra pas penser que ces médias sociaux les remplacent. Bien au contraire,
on lui incombe une nouvelle mission.
Avant le cours, l’enseignant est appelé à sélectionner les médias sociaux les
plus adéquats au regard de son cours et à penser à la manière d’intégrer ces
outils dans son cours. Ensuite, il doit maitriser l’usage de ces médias sociaux,
s’identifier à la place de ses élèves et adapter son cours à leurs pratiques sur ces
espaces numériques.
24. MERCI POUR VOTRE ATTENTION
Nouha BELAID – Doctorante en SIC
Email: Belaid.nouha@gmail.com
Blog: Informer & Communiquer- belaidnouha@wordpress.com
Twitter: @BelNouha