1. VICTOIRE |3332 |24 janvier 2015
VOYAGE
SparadisiaqueAU BOUT DU MONDE, À UN JET DE PIERRE, EN COUPLE
OU EN FAMILLE, TROIS SPAS D’HÔTELS D’EXCEPTION
QUI SUBLIMENT LES VACANCES.
| PAR ANNE BOULORD, STÉPHANIE GROSJEAN ET AMANDINE MAZIERS PHOTOS DR
La piscine du Christopher
Hotel à Saint-Barth, ouverte
sur la mer des Caraïbes.
2. VICTOIRE |3534 |24 janvier 2015
VOYAGE
Il serait réducteur de n’attribuer les
vertus relaxantes du Christopher
Hôtel qu’à son spa. Car sa localisation
y est pour beaucoup : situé au bout de
la pointe Milou, loin des boutiques de
Gustavia, du marché et des touristes,
l’endroit a vraiment des allures de bout
du monde. Cela me frappe d’autant plus
que cet éden se mérite. Car le voyage
est non seulement long, mais chargé en
émotions. L’escale à Saint-Martin ou
Pointe-à-Pitre se vit dans une ambiance
austère pour l’une, chaotique pour
l’autre. Puis, ma carte d’embarquement
en main, je découvre successivement
que le bus qui nous mène à l’avion a
des allures d’ambulance vétérinaire
des années 60 (flash-back “ Daktari ”),
que nous volons à bord d’un minuscule
coucou où les calculs des pilotes se font
à la main sur un carnet fixé au manche
par un élastique, et qu’un ventilo de
brocante sert de clim. Puis on aperçoit
la piste. Un ruban de 650 mètres de long
seulement, dessiné sur une colline assez
raide. Les pilotes demandent le silence
et expliquent que si on se loupe, on se
crashe. Donc, c’est épuisée et les nerfs
un peu à vif que j’arrive à l’hôtel. Il fait
presque nuit et ce n’est que le lendemain
que je découvre cette vue incroyable sur
la mer des Caraïbes, la piscine qui flirte
avec les vagues, le personnel ultrasou-
riant et accort. Ici, l’adage “ luxe, calme
et volupté ” n’est pas usurpé (je n’ai testé
que les deux premiers, juré).
Pourquoi c’est si bien ?
Depuis 1956, année où Rockefeller y
lance le buzz des stars, la politique de
l’île est stricte : pas de constructions de
plus de trois étages, une clientèle ultra-
chic, des commerces de luxe, un parc
immobilier inaccessible, sauf à s’appe-
ler Hallyday ou Pinault. Même les plus
nantis y achètent leur villa en coproprié-
té. Mais Saint-Barth, miracle, est l’en-
nemi du bling. Point de hordes tout en
appareil photo et claquettes traquant la
star et surtout, une atmosphère paisible,
préservée. Le Christopher est à l’image
de l’île, comme en témoigne le compor-
tement de son personnel. Saisonniers
métropolitains et locaux sont tous, sans
exception, extrêmement prévenants
sans être mielleux, prolixes sans être
envahissants et vous offrent, parfois,
un petit instant de poésie. Le barman
de la plage qui déclame du Baudelaire
en faisant sa mise en place : unique !
L’authenticité et le chic se retrouvent
aussi dans l’assiette, l’hôtel proposant
une carte légère et raffinée à déguster
sur la plage à midi, une autre, plus éla-
borée, à découvrir au restaurant le soir.
L’architecture, mêlant patrimoine de
l’île – essences locales, toits verts, pales
de ventilo au plafond des chambres – et
belles pièces modernes, est aux anti-
podes des hôtels de luxe formatés, au
design international impersonnel. Je
suis séduite.
Le spa mis à l’épreuve
Adepte de Sisley, je sais que les produits
seront d’excellence. Reste à tester la
qualité des manipulations. Et là, on ne
rigole plus. Parce qu’avec moi voyagent
des journalistes parisiennes, éditrices
beauté pour de grands magazines. Donc
à la fois difficiles parce que from Paris,
et exigeantes parce qu’expertes. Je me
dirige tranquille au bout du chemin
qui mène à la pointe du rocher. Après
le spa, il y a le bleu Caraïbes, le chant
des vagues sur les rochers, un bateau
de pêcheur qui lève ses filets. Géré par
À Saint-Barthélémy, spa Sisley
EN PRATIQUEY ALLER
Avec Air Caraïbes au départ de Paris, via Saint-
Martin ou Pointe-à-Pitre, www.aircaraibes.com
Y LOGER
Christopher Hotel*****, rénové en 2014.
23 chambres et 19 suites, de 390 € à 2400 €/nuit,
petit-déjeuner compris. Pointe Milou,
97133 St-Barthélémy, France, T. +590 590 276 363,
reservations@hotelchristopher.com
www.hotelchristopher.com
Soin Phyto-Aromatique Éclat, 1 h, 130 €.
Massage ayurvédique, 1 h, 140 €.
Ici, Halloween ne se célèbre pas à grand
renfort de citrouilles et de grimages. Les
Saint-Barths rendent hommage à leurs
mortsenfleurissantlescimetières,après
y avoir fait la fête à la lueur des bougies.
trois praticiennes qui m’accueillent avec
un thé glacé aux herbes et un sushi de
fruits, je passe en cabine pour un Soin
Phyto-Aromatique Éclat d’une heure :
elle s’ouvre directement sur une ter-
rasse de bois avec douche extérieure (le
pêcheur est content), et on m’épargne
la musique pseudorelaxante en me
proposant plutôt le bruit des vagues.
Formées pendant un mois par Sisley à
la gestuelle maison, les esthéticiennes,
douces et précises, manient les huiles
essentielles efficacement. D’abord la la-
vande pour me détendre, puis le roma-
rin antioxydant et enfin la Litsea cubeba
pour un réveil en douceur. Les gestes
s’enchaînent sans hésitation, et sont
d’une douceur que je n’avais jamais ex-
périmentée. D’ailleurs, je m’endors, une
première ! Nature au rendez-vous bien
entendu, pour cette marque qui base sa
philosophie sur l’aromathérapie. Puis
re-thé, re-sushi, re-douche et re-coucou
au pêcheur. Je m’enquiers du verdict de
mes consœurs. Et balance mes a priori,
car elles saluent la grande qualité des
soins, on est vraiment entre de bonnes
mains. Le lendemain, je choisis le mas-
sage-test par excellence, l’ayurvédique.
Mal pratiqué, il peut soit faire l’effet
d’une petite caresse, soit faire… mal !
Basé sur des pressions assez toniques
qui nécessitent un subtil dosage de force
et de délicatesse, il est sans doute l’un
des plus difficiles à réussir, surtout sur
des muscles tendus par des semaines de
travail intense. Et là encore, l’épreuve se
passe haut la main, je suis bluffée !
C’est pour vous si...
Vous avez les moyens d’y aller et de vous
y loger, bien sûr. Ne vous attendez pas à y
trouver de l’ostentatoire. Ici, les million-
naires sont en tongs, roulent en vieille
jeep et Kate Moss va à la plage sans que
personne ne lui coure après. Le luxe se
niche dans le vrai, le simple, le bonheur
d’y être. Je pense qu’il faut avoir l’âme
un peu contemplative aussi, parce que
sincèrement, il n’y a pas grand-chose à y
faire hormis un tour de l’île avec guide,
dormir, bouquiner, se balader dans la
nature sauvage. Et regarder la mer.
L’hôtel et le spa se situent
dans le coin le moins
construit de l’île.
Les cabines de douche
du spa, à flanc de rocher
et en plein air.
Pour préserver leur
fraîcheur, les sushis
sont servis à même la glace.
Les villas des stars
se nichent là-haut
sur la montagne.
En contrebas, les
toits verts de l’hôtel.
Détails contemporains
et matériaux locaux :
le match parfait.
3. VICTOIRE |3736 |24 janvier 2015
VOYAGE
Le corps tendu par une année plus que
chargée, je mets un peu de temps à res-
sentir les bienfaits du modelage. Mais
j’apprécie la puissance de ce massage
profond et sens petit à petit un flux
d’énergie me parcourir depuis la nuque
jusqu’aux orteils : mes nerfs en pelote se
dénouent comme par magie. Le spa pro-
pose aussi quelques soins hors marque,
avec trois baumes de l’enseigne locale En
d’autres thermes, conçus à base d’huile
d’argan, d’huile d’olive ou de karité.
C’est pour vous si...
À près de trois heures d’avion de la plu-
part des grandes villes européennes,
ce havre berbère offre un dépaysement
unique. La distance permet un court
séjour, et l’offre est tellement complète
que la destination pourra convenir à
beaucoup. Et le déplacement vaut le
coup en famille, puisque le concept est
pensé pour que tout le monde puisse y
trouver son compte. Le Kids Club fait
déjà la renommée de l’endroit : cours
de cuisine, salle multimédia, piscine,
minitennis et bientôt… un observatoire
d’étoiles ! Certaines suites comptent
deux chambres et sont bien adaptées
aux familles. Et puis, vous pourrez va-
rier les plaisirs, entre la sérénité et le
On connaissait déjà les luxueux Royal
Palm de l’île Maurice et des Seychelles.
Le mois de décembre a vu le dernier-né
de la dynastie hôtelière Beachcomber
fêter son premier anniversaire. Un an
déjà que le bébé berbère est littérale-
ment sorti de terre. Au commencement,
il n’y avait rien : du sable, des pierres
et des cailloux. Il a fallu cinq ans pour
en arriver là, explique Xavier Jolivet,
l’heureux papa et directeur du lieu.
Cette vaste étendue paisible située à
12 kilomètres de Marrakech, au pied des
sommets enneigés de l’Atlas, contraste
avec l’effervescence d’une des villes les
plus dynamiques du Maroc. Un com-
promis parfait entre un séjour wellness
et un dépaysement culturel.
Pourquoi c’est si bien ?
Arrivée à l’aéroport de Marrakech, je
suis attendue par un chauffeur dans
son trois-pièces blanc, brandissant dis-
crètement une affichette qui mentionne
“ Domaine Royal Palm ” en lettres d’or.
L’accueil est souriant et agréable, malgré
les signes extérieurs plus protocolaires.
Il est 19 h, le temps est doux pour la fin
décembre et, sur la route, dans le ciel
noir se dessinent progressivement les
contours de l’entrée principale de l’hôtel,
éclairée de mille feux par des lampions,
torches et bougies. Il ne me faut pas
beaucoup de temps pour tomber sous ce
charme oriental et féerique. Je découvre
ma suite, me commande un tajine au
room service : ce soir, je me régale ! Ce
sont les oiseaux qui me réveillent au petit
matin, nichés dans les innombrables oli-
viers centenaires, palmiers, citronniers
et grenadiers transplantés dans cet
espace vierge jusque-là. Je profite pour
ma part du lever du soleil depuis la ter-
rasse de ma chambre, les hauteurs de la
montagne en toile de fond. Pas mal du
tout… si je puis dire. Il fait beau, et je
découvre l’immense domaine, aperçois
les golfeurs matinaux s’entraîner plus
loin, les nombreux jardiniers s’activer
discrètement, la piscine de 2000 m2
,
l’incroyable Kids Club, la salle de sport,
les somptueuses suites (la présidentielle
compte 310 m2
, une piscine et un jacuzzi
privatifs, et une vue imprenable à 180 de-
grés), et bien sûr le spa. Je comprends
mieux pourquoi on m’a fourni un plan
du domaine à mon arrivée… L’endroit
est pharaonique et m’impressionne.
À Marrakech, spa Clarins
J’avoue préférer les lieux plus intimistes.
Cela dit, le domaine se fond bien dans le
décor : l’architecture, l’agencement et la
couleur terre des bâtiments confèrent à
l’ensemble une taille plus humaine. Ce
sera encore plus le cas lorsque la végé-
tation aura poussé davantage. Je me
détends aussi grâce à la convivialité
du personnel, des Marocains pour la
plupart qui ont ce petit je ne sais quoi
chaleureux mais un peu maladroit (la
barrière de la langue peut-être ?), com-
biné à un service impeccable. Ne passez
pas à côté du restaurant El Ain, tenu
exclusivement par des femmes, histoire
de recréer l’accueil traditionnel des mai-
sons marocaines. La cheffe propose une
foule de plats typiques, dont la tanjia,
la spécialité marrakchi : de l’agneau
cuit pendant des heures dans une petite
jarre en grès plongée dans la braise,
agrémenté de nombreuses épices et de
citron confit. Un délice fondant et raf-
finé. Le cadre, l’accueil et la table valent
vraiment le détour.
Le spa mis à l’épreuve
Fidèle à son partenariat avec la marque
Clarins, Beachcomber perpétue la col-
laboration dans ce spa. C’est d’ailleurs
le seul endroit où vous pourrez trouver
une boutique entièrement dédiée à la
marque. La quasi-totalité des soins et
modelages est donc pratiquée avec les
produits Clarins, selon un protocole
inspiré des techniques traditionnelles
marocaines, une valeur ajoutée, c’est
certain : un agréable mariage entre
l’atmosphère sophistiquée et feutrée de
tout spa de luxe, et la puissance de gestes
assurés et authentiques. Je débute par
un hammam traditionnel au savon noir
et à l’eucalyptus : un nettoyage profond
de l’épiderme qui rend ma peau souple
et lisse. Je m’abandonne aux mains de
la praticienne, comme un enfant à qui
on donne le bain. Mention spéciale pour
le modelage signature aux huiles essen-
tielles : à l’Huile Tonique Clarins pour
le corps (qui apporte douceur et fer-
meté) et à l’Eau Dynamisante pour le
crâne (qui parfume, hydrate et tonifie).
calme de l’hôtel, et la visite de la bouil-
lonnante Marrakech : n’hésitez pas à
prendre un guide pour la journée ou la
demi-journée, pour découvrir l’histoire
et les secrets de cette ville impériale du
XIe
siècle : la médina, les célèbres souks,
le jardin Majorelle, le palais El Badi,
la place Jemaa el-Fna et la mosquée
Koutoubia…
EN PRATIQUE
Y ALLER
Marrakech est accessible depuis Char-
leroi avec Ryanair. Trois départs par
semaine : les mardis, jeudis et samedis.
Aux dires des locaux, il n’y a plus vrai-
ment de saisons au Maroc, mais mars et
avril restent la période la plus agréable.
Y LOGER
Royal Palm Marrakech******,
KM 12 route d’Amizmiz, BP 2470,
40040 Marrakech, T. +212 5 24 48 78 00,
www.royalpalm-hotels.com De 312,50 €
la nuit (suite junior) à 1562,40 € la nuit
(suite présidentielle).
Hammam traditionnel, 45 min, 50 €.
Modelage tonique aux huiles essen-
tielles, 1 h, 120 €.
Le Royal Palm Marrakech produit sa propre
huile d’olive, grâce aux très nombreux oli-
viers centenaires implantés dans le domaine.
Un golf idyllique, dont l’arrosage
se fait directement depuis
la station d’épuration de la ville.
Les suites font de 72 m2
(pour la junior) à 310 m2
(pour la présidentielle).
Déco chaleureuse aux
couleurs berbères pour
le resto El Ain, un des trois
restaurants du domaine.
L’architecture de l’hôtel et
du spa est de Jean-François
Adam. La décoration
de Marilin Sparato.
4. VICTOIRE |3938 |24 janvier 2015
VOYAGE
EN PRATIQUE
Y ALLER
À 430 km de Bruxelles, Colroy-la-Roche est plus
facilement accessible en voiture en 4 h 30, via
Luxembourg et Metz. Le village est au centre
d’un triangle entre Nancy, Strasbourg et Colmar.
Y LOGER
Nature-Spa et Relais & Châteaux La Cheneaudière****,
3 rue du Vieux Moulin, 67420 Colroy-la-Roche,
T. +33 3 88 97 61 64, www.cheneaudiere.com
Forfait gourmand & spa à partir de 175 € par personne
avec nuitée, dîner 3 plats à la carte (hors boissons),
petit-déjeuner, accès au Nature-Spa et goûter
gourmand. Flottaison en privé, 50 min, 70 € pour deux.
Cérémonie Lumière de la ruche avec modelage corps
à la bougie et au miel frais, réflexologie plantaire et
bain détente, 2 h, 330 € pour deux.
sur la forêt, tandis qu’on peut aussi se
glisser – à la fraîche ! – dans une piscine
naturelle, biotope filtré par les plantes.
Le spa mis à l’épreuve
On commence par une séance de flot-
taison en privé, et en amoureux, dans
ce qui est affiché comme le plus grand
flotarium d’Europe : une suite de 60 m2
et 4 tonnes de sel d’Epsom. On se glisse
dans l’eau et on se penche en arrière.
Les jambes se soulèvent d’elles-mêmes
et rien d’autre à faire. On flotte. Avec
cette sereine sensation de corps léger.
Zéro tension. Musique subaquatique.
Lumière tamisée. Le corps met quelques
minutes à se stabiliser et ne plus se dé-
placer tout seul. Je me surprends en-
suite à m’endormir sur l’eau – point de
légende biblique ici ! – et ressors de ces
trente minutes sur l’eau, la peau douce
et le corps blanchi, mais encore en ape-
santeur pour quelques heures. Comme
après une sieste dans la moiteur estivale.
Le lendemain, on s’offre un soin de deux
heures, en duo, dans l’une des trois
grandes suites de soins, toutes pensées
pour deux. Ici, on joue avec la nature
environnante. Ainsi Mireille François
a développé Simples et Miel, une ligne
de six produits aux actifs parmi les plus
concentrés du marché français. L’idée ?
La nature vosgienne dans un pot. On
y retrouve donc les simples, plantes et
baies de la région : sureau noir, myrtille,
bruyère, molène ou plantain majeur. Des
plantes locales qu’on ne cueille pas for-
cément sur la colline d’en face, s’amuse
Nicolas Decker. Mais aussi l’eau pure
des sources de Colroy-la-Roche et le
miel des ruches de la Climontaine.
Concrètement, ça donne deux heures
où la nature est omniprésente. Un
massage au miel chaud des ruches de
Climontaine. Peau nourrie et esprit
rempli de ces parfums doux. D’ailleurs,
à l’accueil du spa, j’ai croisé Geoffrey.
C’est lui qui récolte le miel dans le vil-
lage. On continue avec une séance de
réflexologie plantaire avant de plonger
dans une baignoire en pierre pour deux,
avec une eau infusée aux plantes locales.
Bougies de rigueur.
C’est pour vous si...
On vient ici pour un week-end en tête-
à-tête, grâce à des soins pensés pour
deux. Ça marche aussi pour les virées
entre copines ou les retrouvailles mère-
fille. Et en amoureux de la nature. Une
vraie cohérence avec les lieux puisqu’à la
table de La Cheneaudière, le chef Roger
Bouhassoun, compagnon de Mireille
François – quand je vous dis que c’est
une famille ! – joue sur un registre local.
Depuis ses débuts ici, en 1999, il tra-
vaille avec des producteurs et artisans
de la région. Ce qu’on vous met dans
le ventre, on sait d’où ça vient, appuie
Nicolas Decker. Alors, autant faire la
même chose avec ce qu’on vous met sur
la peau ! Et on retrouve certains pro-
duits à la fois dans l’assiette et au spa.
Ainsi le lait bio de la ferme Valentin,
le fromage blanc bio du Climont, le sel
de Lorraine ou la levure de bière et les
drèches de la brasserie L’Abreuvoir. La
nature. Dedans et dehors.
C’est un village sans un charme inouï,
à cheval entre Alsace et Lorraine. Si ce
n’estque,perchél’airderienà500mètres
d’altitude, il est entouré par la forêt.
C’est sur ces hauteurs que s’est posée,
dans les années 70, La Cheneaudière.
Un hôtel de quelques chambres, au
charme bucolique, et un restaurant
d’abord pensés comme une auberge par
son créateur, Marcel François. Mais
vite devenus un Relais & Châteaux en
expansion. Aujourd’hui trente-huit
chambres, un restaurant couru et un
tout nouveau spa de 2000 m2
ouvert au
printemps dernier. Et déjà primé par le
Prix villégiature du meilleur spa d’hôtel
en Europe. Quand j’arrive, c’est comme
à la maison. Ambiance tout sauf guin-
dée malgré les quatre étoiles. Et équipe
familiale à la tête des lieux puisque ce
sont la fille de Marcel François, Mireille
François, et son petit-fils, Nicolas
Decker, qui inspirent et repensent la
maison aujourd’hui. Chic et campagne,
voilà tout. Juste avant moi, une hôtesse
lance à un couple qui vient d’arriver : Je
vais vous présenter votre nouvelle mai-
son. La formule pourrait sembler sur-
faite. Mais pas dans ce contexte. Ici, la
nature est omniprésente. Des centaines
d’oiseaux virevoltent autour de souches
récupérées dans les bois voisins et trans-
formées en garde-manger pour les ailés.
Les tables du petit-déjeuner sont tour-
nées vers la forêt. Le spa aussi. Et c’est
d’ailleurs le chant des oiseaux qui sert de
musique de fond plutôt qu’une musique
d’ascenseur.
Pourquoi c’est si bien ?
La Cheneaudière a perché son nature-
spa à la cime des arbres. Et elle va cueil-
lir, sur ses collines, les herbes et baies
de ses soins. Un projet fort, imaginé par
Nicolas Decker. Le spa, c’est son idée.
2000 m2
créés de toutes pièces avec un
architecte qui n’avait jamais fait de spa,
pour partir d’une vraie feuille blanche, et
une approche par la nature. Ce sont les
bouleaux, coupés par les gardes fores-
tiers d’à côté, qui servent de décor à une
forêt sur l’eau où se prélasser, le ham-
mam est construit comme une ruche,
le sauna comme un traîneau de bûche-
ron alsacien, les piscines intérieures et
extérieures, avec une eau à 33 ºC, jouent
l’émerveillement serein en profitant
d’une vue plongeante et panoramique
En Alsace, le nature-spa de La Cheneaudière
La Cheneaudière est le point de
départ de sept randonnées tracées
par le Club Vosgien. On peut aussi
y louer un vélo à assistance élec-
trique pour parcourir l’Alsace, pre-
mière région cyclable de France.
www.moveloalsace.wordpress.com
Le biotope, bassin
naturel extérieur,
laisse les plantes
purifier l’eau.
Avec ses 33 °C, la piscine, à
la fois intérieure et extérieure,
surplombe la forêt.
L’un des saunas au foin,
à 65 °C, est accessible
par un pont de singe.
Partout, ambiance chic
et montagnarde. Ici des
bancs de repos juste à côté
d’un bain-tonneau à 36°.
La suite privative de soins
Forêt, pensée pour deux,
autour du bois et du miel de sapin.