2. Les traitements de l’arthrose
• Avant de proposer la chirurgie au patient, il est fondamental
d’optimiser les traitements médicaux pharmacologiques
(adapter les possibilités médicamenteuses au mieux) et non
pharmacologiques (kinésithérapie).
• Il n’existe pas de traitement curatif de l’arthrose.
• Les objectifs de la prise en charge sont de contrôler la
douleur et de limiter la gêne fonctionnelle pour permettre
d’améliorer la qualité de vie du patient.
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Sellam J, Berenbaum F. Arthrose. Rev. Prat. 2011 ; 61 : 675-686
Chevalier X. Arthrose : une maladie plus complexe qu’il n’y parait. Rev. Prat. 2012 ; 62 : 619-620
3. Quand adresser au chirurgien
un patient arthrosique ?
1- L’arthrose « terminale »
L’indication est posée en fonction de l’intensité de la gêne fonctionnelle, de la
douleur et de leurs retentissement sur sa qualité de vie
• Ce sont les symptômes et non pas l’état de l’articulation sur la radiographie
standard qui permettent de prendre une décision :
le chirurgien n’opère pas des images !
• En pratique, il n’y a donc pas aujourd’hui de critères fermes cliniques ou
radiologiques permettant de poser l’indication de l’arthroplastie
• Il faut évaluer la gêne occasionnée dans la vie quotidienne du patient (pour les
transports, tâches ménagères, activités de loisir…), en s’aidant d’indices
fonctionnels, par exemple l’indice de Lequesne dans l’arthrose du genou ou de
la hanche. En général, l'indication opératoire est posée lorsqu’il est supérieur
ou égal à 12 .
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Sellam J, Berenbaum F. Quand adresser au chirurgien un patient arthrosique ? Rev. Prat. 2012 ; 62 : 644
5. Quand adresser au chirurgien
un patient arthrosique ?
2- L’arthrose « débutante » sur une articulation déformée ou dysplasique
• Des douleurs rebelles et/ou une perte de la fonction malgré un traitement
médical bien conduit nécessitent un avis chirurgical
• En cas d’arthrose débutante symptomatique sur une hanche dysplasique ou
sur un genou ayant un défaut d’alignement (genu varum ou genu valgum), des
traitements chirurgicaux correcteurs peuvent se discuter
• En présence d’une hanche dysplasique (essentiellement dans la forme
subluxante avec défaut de couverture du toit du cotyle) chez un sujet de
moins de 50 ans, on discute la réalisation d’une butée cotyloïdienne ou d’une
ostéotomie
• En effet, la durée de vie des prothèses étant de 15 à 20 ans, il est préférable
de retarder leur pose chez les sujets jeunes
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Sellam J, Berenbaum F. Quand adresser au chirurgien un patient arthrosique ? Rev. Prat. 2012 ; 62 : 644
6. Traitement chirurgical de la gonarthrose
Il est proposé en cas de gonarthrose rebelle douloureuse et invalidante
C’est la plainte clinique et la gêne fonctionnelle qui motivent le traitement
chirurgical, et non pas l’importance des lésions radiologiques. Un indice de
Lequesne à 12 malgré le traitement médical témoigne souvent de la nécessité de
la prothèse.
L’indication du traitement chirurgical repose sur un bilan complet :
• clinique (comorbidités, mobilité et laxité du genou)
• et radiologique (radiographies standard, incluant incidence axiale,
gonométrie, et éventuellement clichés en position schuss, clichés en varus ou
valgus forcés)
• l’âge et la demande fonctionnelle sont également déterminants
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Sellam J, Berenbaum F. Arthrose. Rev. Prat. 2011 ; 61 : 675-686
Huten D. Chirurgie de la gonarthrose fémoro-tibiale. Rev. Prat. 2009 ; 59 : 1254-56
7. Gonarthrose : le traitement conservateur (1)
L’arthrose fémoro-tibiale est dans la très grande majorité des
cas associée à une désaxation dans le plan frontal et donc
latéralisée :
• arthrose fémoro-tibiale médiale sur genu varum
surtout
• arthrose latérale sur genu valgum plus rarement
Il peut s’y associer une atteinte du compartiment fémoro-
patellaire
Cette constatation est à la base de la chirurgie
conservatrice: corriger la désaxation permet de mieux répartir
les forces sur les deux compartiments fémoro-tibiaux et de
freiner la dégénérescence arthrosique
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Sellam J, Berenbaum F. Arthrose. Rev. Prat. 2011 ; 61 : 675-686
Huten D. Chirurgie de la gonarthrose fémoro-tibiale. Rev. Prat. 2009 ; 59 : 1254-56
13. Arthrose digitale :
le traitement chirurgical
La chirurgie de l’arthrose digitale des interphalangiennes doit être
évitée étant donné la diffusion de l’atteinte et les mauvais
résultats à long terme des prothèses.
Pour la rhizarthrose, une trapèzectomie peut être proposée en cas
de gêne sévère douloureuse, cas cependant assez rare en pratique.
L’arthrodèse et la prothèse trapézométacarpienne font partie de
l’arsenal thérapeutique mais sont de réalisation rare.
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Sellam J et Berenbaum F. Arthrose. Rev. Prat. 2011 ; 61 : 675-686
14. En conclusion
Le chirurgien dispose, dans l’arthrose invalidante, d’une
panoplie d’interventions parmi lesquelles il doit choisir en
fonction :
• de l’âge du patient
• du terrain (âge physiologique, activité)
• des anomalies morphologiques des articulations
• et des caractéristiques de l’arthrose.
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Huten D. Chirurgie de la gonarthrose fémoro-tibiale. Rev. Prat. 2009 ; 59 : 1254-56