1. Une nouvelle artiste au Café Graffiti
Brenda Francisco : la passion à travers le dessin
Anders Turgeon
Brenda Pereira Francisco est une dessinatrice et une illustratrice talentueuse depuis
l’enfance. Ayant effectué des études collégiales en dessin animé, elle a peaufiné sa
technique et sa passion pour le dessin n’a fait qu’augmenter. Armée de ses crayons,
elle vit pleinement sa passion pour cet art tout en ayant d’autres projets de vie en
parallèle.
Dessiner a toujours été une manière de s’exprimer pour Brenda. « Je suis née avec un crayon
dans la main! Pour moi, dessiner se fait sans effort. C’est quelque chose de naturel », indique-t-
elle sans une once de prétention. Elle conjugue son talent avec une grande passion pour toute
forme de dessin. Elle dessine instinctivement et sans véritable influence d’autres dessinateurs
depuis l’enfance.
Le dessin animé au cégep
Alors qu’elle suivait le cours d’Éducation au choix de carrière à sa 3 e année du secondaire,
Brenda a reçu un livre des métiers à feuilleter. « J’ai été surprise de voir qu’on pouvait gagner sa
vie en dessinant », se remémore-t-elle. Ce qui l’amène à s’inscrire à la technique en dessin animé
au Cégep du Vieux Montréal, en 2000, un an après la création du programme dans l’institution.
Bien que Brenda trouve l’organisation du nouveau programme en dessin animé désordonnée, elle
s’y plaît beaucoup et noue des amitiés durables avec d’autres étudiants ainsi que des relations
solides avec ses enseignants. « J’ai adoré mes années passées à étudier au cégep. Mes
enseignants, très expérimentés dans l’univers des dessins animés, ont contribué à changer ma
manière de dessiner. J’ai appris à peaufiner davantage mes dessins », déclare-t-elle. Elle a ainsi
peaufiné son talent comme un diamant brut qui est poli.
À la fin de sa formation collégiale, Brenda a vécu sa première grande expérience professionnelle.
« Lorsque j’ai gradué, moi et les autres finissants du programme avons eu l’occasion de présenter
chacun un film de dessins animés que nous avons conçu de A à Z. Lors de la soirée de projection
de nos films, des gens de l’industrie de l’animation étaient présents dans la salle. J’ai ainsi
rencontré ces gens, munie de mon curriculum vitae et d’un portfolio contenant mes œuvres
produites pendant le cégep », se rappelle-t-elle. Elle voit son opportunité de gagner sa vie avec le
dessin devenir réalité.
La passion du dessin
2. Emballés par ses créations, les proches de Brenda ainsi que des inconnus lui donnent des contrats
pour réaliser des dessins sous diverses formes. Elle conçoit des logos (elle fait aussi du
graphisme), des pochettes de CD, des posters et même des couvertures de livres. Elle puise son
inspiration à diverses sources pour ses créations : les croquis d’anatomie de Michel-Ange et
Léonard de Vinci, les poissons et l’océan, les dessins de pin-up et les tatouages.
Un projet, en particulier, l’a beaucoup marquée. « L’amie d’une amie, ayant écrit un livre et ne
voulant pas passer par les maisons d’édition pour le publier, m’a demandé d’illustrer la première
couverture de son livre. J’ai pris 25 heures pour colorer mon illustration! Lorsque le livre a été
publié, ma couverture m’a valu de me retrouver dans la Banque des illustrateurs du Québec »,
s’exclame-t-elle.
Lorsque Brenda réalise un projet pour un client, elle vise autant sa propre satisfaction que celle de
sa clientèle. Ce qui n’est pas toujours évident. « Je suis perfectionniste. Il arrive que je ne sois pas
satisfaite de mes créations à certains moments. Mais lorsque je parviens à coucher mon
inspiration sur papier comme je le veux, je suis contente. On ne peut pas commander
l’imagination », reconnaît-elle.
Pas seulement le dessin
En raison de son perfectionnisme, Brenda craint de s’enfermer dans un emploi de dessinatrice.
« Je n’aime pas le travail de bureau. J’ai peur de devoir produire des dessins en série sous
pression et de perdre le plaisir de dessiner », confesse-t-elle. Elle préfère ainsi vivre ses passions
en pratiquant plusieurs métiers, dont l’ébénisterie et l’élagage des arbres, ainsi qu’en voyageant
au Portugal, le pays d’origine de ses parents.
Pourtant, le dessin ne reste jamais très loin dans les passions de Brenda. « Alors que j’effectuais
un séjour au Portugal pour un emploi d’été en tant que sauveteur océanique sur la plage, j’ai
rencontré une jeune fille m’ayant présenté à son patron. Celui-ci donnait des cours de plongée
sous-marine. Il m’a offert un deal pour que je dessine les fonds marins, en échange de quoi je
pouvais faire de la plongée sous-marine gratuitement. J’ai vécu une expérience extraordinaire »,
se souvient-elle avec allégresse.
Même si elle n’envisage pas de faire carrière dans le dessin, Brenda y revient toujours par passion
et par sécurité. « Lorsque je dessine, j’ai l’impression de revêtir des vieilles pantoufles
confortables que je ne suis pas prête de délaisser. Et dessiner me permet de vivre des moments
uniques en plus de me faire rencontrer plein de gens », s’enthousiasme-t-elle.
Pour l’instant, Brenda profite de son partenariat avec le Café Graffiti pour se faire connaître
davantage. « Parce que j’éprouve certaines difficultés à faire respecter mes demandes lors de mes
contrats avec des clients, j’apprécie que le Café Graffiti serve d’intermédiaire entre l’artiste et le
client. Ça me permet donc d’encaisser une meilleure rémunération pour la somme de mon travail
et la valeur de mes dessins », observe-t-elle.
Ayant mille et un projets en tête, Brenda désire faire du bateau à voile ainsi que se réessayer au
tatouage. Elle veut mener ces projets de front tout en continuant de pratiquer le dessin par passion
3. et non par obligation. « Je dessine au jour le jour et je ne recherche désormais que les contrats qui
m’allument vraiment », conclut-elle. Voilà une bohémienne du dessin qui s’assume totalement.