Livre blanc information reseaux sociaux et innovation - julien pompey
Les echos - le numerique pour lutter contre le chomage
1.
2. http://www.lesechos.fr/idees-debats/cercle/cercle-155448-le-numerique-pour-rapprocher-les-entreprises-des-
demandeurs-demplois-1209458.php
Le numérique, bête noire du chômage ?
En janvier, le nombre de chômeurs a diminué de manière inattendue. Plutôt que des résultats
ponctuels, il convient de proposer des solutions d'avenir, ce que pourrait permettre
l'innovation numérique.
Parler du chômage en France revient souvent à tomber dans un fatalisme abyssal où l’inversion de la
courbe du chômage relèverait du mythe. Régulièrement, les annonces gouvernementales laissent
espérer qu’enfin les mesures prises vont se révéler efficaces et qu’elles vont abattre ce mur qui se
dresse toujours plus haut. Régulièrement, nous constatons que cette guerre sera plus longue que
prévue et qu’elle exclut un nombre incroyable de talents du marché du travail.
Faire baisser le chômage, un impératif
Inverser la courbe du chômage est-il envisageable ? Souvent les réponses à cette question sont
corrélées aux demandes des entreprises de baisser une fiscalité devenue trop importante et trop
complexe. La baisse des charges semble inévitable pour relancer la machine, mais est-ce la seule
solution ? A l’horizon, des idées fleurissent et permettent de penser qu’il existe d’autres voies
complémentaires. Michael Jordan disait : « si vous rentrez dans un mur, n’abandonnez pas. Trouvez
un moyen de l’escalader, le traverser, ou travaillez autour. ».
Faire baisser la courbe du chômage ne doit plus seulement être une idée parmi tant d’autres mais
devenir un impératif. Elle doit se matérialiser pour être réellement LA lueur d’espoir pour tous ces
talents qui espèrent sortir rapidement de cette spirale négative dans laquelle ils sont enfermés. Alors
que la France tente de devenir la championne mondiale du numérique avec la French Tech , et que
nous sommes entrés dans l’ère du digital et de l’accès permanent aux smartphones, il suffirait peut
être d’exploiter quelques idées émergentes pour changer le paradigme.
3. Une société "ubérisée"
Uber a montré que quelques clics suffisaient pour révolutionner la façon de se déplacer en taxi. Tous
ceux qui se sont un jour retrouvés au chômage savent que le réseau est la meilleure des armes et
qu’il faut se connecter avec les bonnes personnes pour trouver le travail correspondant à ses
compétences.
A l’heure de l’ultra-connexion, il est pourtant toujours aussi compliqué d’identifier ce fameux job.
Existe-t-il ? Il est permis de le penser quand les statistiques, très variables, nous indiquent qu’entre
180.000 et 1,7 million de postes seraient disponibles en France ! A l’heure du numérique et du big
data, de la connaissance absolue, ne pas savoir précisément combien d'emplois sont réellement
vacants en France illustre déjà une partie du problème auquel nous sommes confrontés …
La solution numérique
Pourtant, à l’horizon, des solutions émergent pour rapprocher l’offre et la demande et apporter de
nouvelles idées. En Afrique du Sud, Shafin Anwarsha a inventé l'application Giraffe pour proposer sur
mobile une solution de recherche d’emploi. Il vient de remporter, à Lausanne, le prix « Seedstars
World award » de la meilleure start-up 2016. Pour lui, « le chômage est un gigantesque problème
dans les pays émergents, Afrique du Sud y comprise. Or, ce n’est pas forcément faute d’offres
d’emploi que les gens ne trouvent pas de travail. » Son idée est de permettre à un utilisateur de
décrire ses compétences et d’identifier des emplois, moyennement qualifiés et peu qualifiés,
disponibles à proximité de son lieu de résidence. Il permet aussi de gérer directement les prises de
rendez-vous et les entretiens avec les entreprises répondant à la recherche. Il met en relation les deux
parties. Simple et efficace, ils sont déjà plus de 70.000 à s’y connecter en Afrique du Sud !
De son côté, Paul Duan pense qu’il est possible de faire baisser de 10% le taux de chômage en
France en utilisant des algorithmes. En janvier 2016, il a conclu un partenariat avec Pôle Emploi en
vue d’utiliser les technologies du big data pour permettre de rapprocher les offres, proposées par les
entreprises, des données (anonymisées) des personnes en recherche d’emploi. Pour expliquer sa
démarche, il a déclaré : « Nous sommes une équipe d'idéalistes pragmatiques convaincus que la data
peut régler les plus gros problèmes du monde ». Dès que la solution sera opérationnelle les données
de Pôle Emploi révéleront peut-être qu'elles contiennent de l'or.
Sur le réseau social Twitter, depuis quelques mois, le collectif #i4Emploi n’a cessé de se développer
pour regrouper plus de 1000 influenceurs (cumulant plus de 1 million de followers). Basé sur
l’altruisme, ses membres ont décidé d’offrir de la visibilité dans leurs réseaux aux demandeurs
d’emplois. Le principe est de mettre en avant les compétences de ceux qui en font la demande et
d’offrir un maximum de RT pour rapprocher les demandeurs des recruteurs. Pour expliquer leur
démarche, ils utilisent la légende du colibri, et pensent que des gouttes d’eau peuvent aider à éteindre
un incendie. Le vivier des réseaux sociaux pour trouver des solutions sociales est infini surtout quand
l’humain est au cœur de la démarche.
4. L'Etat apporte aussi des réponses
Complémentaire à ces initiatives numériques, l’Etat apporte aussi des solutions. Avec la création
d’Emploi Store , Pôle Emploi s’est intégré dans ce nouvel univers en offrant une palette de services en
ligne aux demandeurs d’emploi. Catégorisé autour du coaching pour préparer une candidature, de la
formation ou de l’aide à l’utilisation des réseaux sociaux, Emploi Store offre des centaines d’idées
pour faciliter une recherche.
Prendre de la hauteur, voir les choses autrement, l’innovation numérique permet de rapprocher les
entreprises des demandeurs d’emplois, de réduire les distances, de trouver une aiguille dans une
botte de foin. Pour faciliter la recherche d’un travail, il n’existe certainement pas une mais des dizaines
de solutions à portée de doigts. Et, il ne faut jamais oublier ce que disait Paulo Coelho : « Plus que la
faim, la soif, le chômage, la souffrance d'amour, le désespoir de la défaite, le pire de tout, c'est de
sentir que personne, mais absolument personne en ce monde, ne s'intéresse à nous. »