Présentation sur la thématique de l'éducation des femmes et des filles, une des 9 thématiques développées par Aide et Action - Faite par François Lavessière au nom de Aide et Action, le 20/01/2010
Beaucoup de luttes ont été menées en particulier par des militantes politiques et pour les droits des femmes à travers le monde. Ces luttes ont rendu sensible à cette cause la communauté internationale, amenant ainsi l’Organisation des Nations Unies à officialiser cette journée le 08 Mars 1975 . La CEDAF dans ses dispositions, est destinée à mettre fin à toutes formes de discrimination entre les sexes. Elle énonce que les femmes doivent disposer de droits égaux à ceux des hommes en matière d’éducation, qu’elles doivent se voir offrir les mêmes possibilités d’accéder aux bourses, à l’éducation permanente, à l’alphabétisation, aux sports et à l’éducation physique, et que les stéréotypes doivent être éliminés des programmes scolaires. La conférence internationale de Beijing en 95 essaie d’être plus concrète en définissant un plan d’action pour la promotion des femmes, contre les discriminations et les inégalités. Aller au-delà des conventions.
Les statistiques 2008 de l’UNESCO font état de 72 millions d’enfants non scolarisés, dont 57% sont des filles. Ces statistiques sont plus inquiétantes en Asie du Sud (66%) et en Afrique (54%) Près de 800 millions d’adultes sont encore analphabètes et les 2/3 sont constitués de femmes. A compétences, qualifications et responsabilités égales entre les hommes et les femmes, l’écart de revenus est de 20% en général. (Source OXFAM 2007) Ces indicateurs sont la preuve des inégalités et des disparités réelles qui frappent les filles et les femmes. Les statistiques font état d’un pourcentage limité en matière de leadership des femmes dans le monde, dans des fonctions de direction ou électives.
Selon l’OMS, les statistiques font état de 100 à 140 millions de victimes d’excision ou d’infibulation..; Deux millions de femmes souffrent déjà de fistule en plus de la progression. Selon l’UNESCO, plus de 40% des jeunes femmes ont connu le mariage ou une union quasi maritale avant d’avoir atteint 18 ans. Selon l’UNICEF, 62% des travailleurs familiaux non rémunérés sont des femmes.
Il s’agit de consolider les acquis liés à la scolarisation des filles, l’alphabétisation des femmes et les activités génératrices de revenus, le renforcement de capacités des enseignant(e)s, la mise en place de réseaux de femmes parents d’élèves (mères éducatives) parlement des enfants etc..
Généralement les freins sont les suivants: l’abandon scolaire, les mariages précoces, les travaux domestiques et agricoles empêchant la performance scolaire et la réussite des filles, les distances entre le domicile et l’école posant des problèmes d’insécurité et de fatigue physique. Toutes les formes de violence mais plus particulièrement les mutilations génitales féminines et les frappes punitives. AEA soutient également le paquet minimum qui intègre les questions de l’environnement scolaire et de la santé des apprenantes et des enseignantes et enseignants. La formation des femmes et la lutte contre la misère et la pauvreté.
AEA a une démarche intégrée qui l’amène à mener des actions de sensibilisation à la santé (paludisme, VIH Sida) et l’hygiène ou l’alimentation et la nutrition avec la construction de puits et l’accès à l’eau potable ; la construction de latrines et la rénovation d’infrastructures sanitaires. Le soutien à la mise en place de cantines scolaires et de jardins de maraîchage et la mise à disposition de fournitures, manuels scolaires et matériel didactique dans le cadre des projets d’écoles et centres. Sur le plan de l’influence, AEA initie ou participe à des campagnes de communication et des activités de plaidoyer pour un changement de comportement des populations vis à vis de la scolarisation et du maintien des filles à l’école, de l’alphabétisation des femmes et de leur émergence en tant que leaders ou entrepreneurs. AEA organise également des séances de récompense à l’endroit des meilleures écoles, enseignants, élèves- filles et structures communautaires et initie le tutorat pour les filles au niveau des écoles.
La thématique consomme 4% du budget global et touche actuellement près d’un million de personnes à travers neuf projets
En Chine, le taux d’analphabétisme des femmes rurales est trois fois supérieur à la moyenne nationale, le projet d’alphabétisation fonctionnelle mené dans la région du Sichuan depuis 2008 a connu un franc succès. Au Burkina Faso, où seulement 8% des filles font des études secondaires et l’alphabétisation des femmes demeure inférieure à 9%. AEA a soutenu des Groupements Féminins, ce qui a permis à des femmes de gagner lors d’élections rurales dans leurs localités. AEA a soutenu 15 villages du département de Filingué au Niger, à travers les projets d’école. La disparité entre les filles et les garçons s’est inversée au profit des filles augmentant les effectifs jusqu’à 55% de filles en 2008 contre 37% en 2004. En Inde, Aide et Action en partenariat avec une ONG locale, a lancé un programme d’éducation des filles pour promouvoir les droits et l’éducation des filles et lutter contre les infanticides causées sur les filles dans une région du Sud de l’Inde. Au Sénégal, en partenariat avec les inspections d’académie et les communautés, AEA a appuyé des actions d’inscriptions à l’école, aux cours d’initiation. Ainsi, plus de deux mille petites filles ont pu accéder à l’école.