Cours élaboration des itinéraires licence pro tourisme rural et culturel
tourisme internationale et développement durable en milieu aride par Professeur: abdelmajid essami
1. Tourisme international et développement durable en milieu aride:
Le rôle complexe de la biodiversité oasienne.
Le cas des oasis tunisiennesLe cas des oasis tunisiennes
IntroductionIntroduction
Pour que les territoires oasiens acquièrent un certain niveau de développement et intègrent
l’économie nationale de la Tunisie, le gouvernement a décidé de mettre en tourisme ses oasis. La
nouvelle politique de développement touristique, promulguée lors du changement du 11 novembre
1987 a donné un coup de fouet à ce développement.
Néanmoins, aujourd’hui le constat est plutôt sombre. Le tourisme développé dans les oasis est peu
ou prou adapté à ces territoires. Il en résulte de multiples impacts économiques, socioculturels et
environnementaux, dont certains contribuent à l’érosion de la biodiversité.
Face à cette réalité, il fleurit certes tout un questionnement autour du rôle et les effets négatifs du
tourisme dans le développement des territoires, mais cette activité mondialisante et mondialisée
n’est pas prête de décroître. C’est pourquoi, une réflexion sur les mesures pouvant permettre au
tourisme de devenir un instrument de protection de la biodiversité, de l’environnement et plus
largement participant au développement durable apparaît plus judicieux et de plus en plus
indispensable.
Ainsi, de quelles manières le tourisme peut-il devenir un vecteur de développement durable?Ainsi, de quelles manières le tourisme peut-il devenir un vecteur de développement durable?
Ce projet s’intègre dans une thèse de doctorat de géographie, sur le tourisme et le développement durable
dans les territoires oasiens, réalisée au c3ed (UMR 063 C3ED (IRD/UVSQ) et conjointement avec
l’université de Sousse (UR tourisme et développement, FDSEPS). Par ailleurs la recherche s’insère dans un
projet du PNUD Maroc portant sur « la lutte cotre la désertification et la lutte contre la pauvreté et la
valorisation des oasis, composante Tafilalet ». Il est question de mettre en exergue les relations entre le
tourisme et les territoires oasiens, notamment les impacts du tourisme sur les systèmes oasiens du maghreb.
L’objectif de cette recherche est de proposer une démarche et des outils en vue d’un tourisme oasien
contribuant au développement durable des oasis.
2. Qu’est qu’une oasis ?
Un territoire situé en milieu aride et semi-aride créé par l’Homme (les
précipitations annuelles sont respectivement inférieures à 250 et 500mm par an avec une
évapotranspiration extrêmement importante) dont la réalisation n’est possible que par la
présence d’eau souterraine.
Un milieu bioclimatique artificiel fragile et vulnérable qui est le fruit d’un
savoir-faire empirique accumulé à travers des siècles.
L’oasis rompt avec l’aridité environnante grâce à la création d’un espace de
verdure, telle que la palmeraie.
L’espace de verdure, du fait de sa conception et de son fonctionnement, génère
un microclimat local plus frais et humide qui permet le développement d’une
biodiversité atypique.
L’agriculteur, jardinier du désert et gardien de l’héritage oasien, a un rôle
primordial dans la durabilité des systèmes oasiens et dans leurs richesses en
biodiversité.
Le territoire oasien connaît de fortes pressions environnementales: raréfaction
de la ressource en eau, désertification, érosion de la biodiversité…
L’oasis abrite une société multi-culturelle: nomades, semi-nomades et
sédentaires.
La société oasienne est marquée par le contraste, la pauvreté et divers conflits
(fonciers, d’usage…).
Palmeraie de Douz
Palmeraie d’El Faouar
Palmeraie de Rejim Maatoug
3. Situation géographique de l’étudeSituation géographique de l’étude
Conception, réalisation : CEZEUR A., 2006.
4. I. Particularités du tourisme dans les oasis tunisiennes :
•Tourisme de passage (1,5 nuits en moyenne)
•L’oasis est un point de départ, d’arrivé, une étape, pour le tourisme saharien et balnéaire
•Sous produit du tourisme balnéaire
•Infrastructures massives (forte consommation d’eau, pollution …)
•Passage accru de véhicules tout terrain dans les milieux fragiles
•Poids des grandes chaînes touristiques nationales et internationales
•Faibles retombées locales
•Dichotomie tourisme/agriculture
•Pas d’activités structurantes au sein de l’oasis, telles que la découverte des savoir-faire
locaux, randonnées à thème…
Il en résulte:
Un tourisme dans les oasis mais pas un tourisme oasien
Un tourisme générant de fortes pressions sur le système oasien
Hôtel de la zone touristique de Douz
5. Ces pressions touristiques qui se conjuguent à celles des populations locales remettent en cause
l’équilibre et la durabilité du système oasien
6. II. La biodiversité oasienne et proche oasienne : un rôle plurifonctionnel
essentiel dans le fonctionnement du système oasien
car elle :
•Maintient le micro-climat local
•Permet la vie en milieu hostile
•Assure l’alimentation des populations locales
•Procure l’alimentation de nombreux élevages locaux
•Génère une source de revenu agricole et artisanal
•Joue un rôle culturel pour la société locale (valeur symbolique de la palmeraie,
phytothérapie…)
•Conditionne l’image touristique et donc permet grâce à sa symbolique le développement
touristique
•…
Une perte de la biodiversité conduit à l’appauvrissement des populations
locales et au déséquilibre du système oasien. Il est donc nécessaire de
sauvegarder et restaurer la biodiversité oasienne pour un développement
durable des territoires oasiens.
Comment concilier biodiversité et tourisme et plusComment concilier biodiversité et tourisme et plus
largement développement durable et tourisme danslargement développement durable et tourisme dans
les territoires oasiens? Quels outils utiliser?les territoires oasiens? Quels outils utiliser?
El Faouar
7. III. Tourisme et oasis : quels outils, quelle démarche pour un développement durable ?
Quelques enjeux…
Gérer les ressources naturelles, limiter et maîtriser les impacts du tourisme et des
populations locales (éducation à l’environnement)
Rompre la dichotomie tourisme/agriculture
Mettre en place un tourisme oasien durable
Etablir un tourisme permettant de diminuer les pressions sur le système oasien:
dynamiser la biodiversité, diminuer la pauvreté, la désertification…
1. Gestion des ressources naturelles :
Les indicateurs : les données sont souvent partielles et peu fiables dans les pays en développement pour
établir des outils de mesures ou appliquer des concepts telle que la « capacité de charge ».
L’utilisation des indicateurs comme référence pour la mise en place et le suivi d’un tourisme durable
dans les oasis est donc malaisée.
L’élaboration d’une stratégie de gestion environnementale à l’échelle du territoire oasien : la stratégie
doit être basée sur les réalités locales. Pour ce faire, elle doit être précédée d’un diagnostique
territorial, et donc transversal, établie avec les acteurs en question (agriculteurs, professionnels du
tourisme, personnels administratifs…) pour qu’ils puissent prendre conscience des enjeux
territoriaux.
L’agenda 21 local: démarche qui semble satisfaisante pour élaborer une stratégie, mais bien qu’adopté en
Tunisie, l’agenda reste encore un projet au stade pilote. De plus, un manque de personnes
compétentes pour sa mise en œuvre et son suivi persévère.
8. 2. Tourisme oasien: réglementation et participation locale
Réglementation: une nécessité
« On visite une oasis comme on visite un musée »
Face à la situation oasienne, mettre en place un label « tourisme oasien » organisé autour d’une
charte intégrant l’agriculture et l’artisanat avec, entre autres, des activités liées au tourisme
pourrait être un bon moyen de clarifier et réglementer l’activité touristique.
Par ailleurs, des actions d’éducation à l’environnement à destination des populations locales,
des professionnels du tourisme et des touristes.
Les populations locales: forces vives pour un tourisme oasien
Les agriculteurs: jardiniers du désert, gèrent la biodiversité oasienne. Il est donc indispensable
d’établir avec eux des projets de type agro-tourisme, pour redynamiser l’agriculture chez les
jeunes et la diversité agricole.
Les artisans: utilisent de nombreuses matières de la biodiversité oasienne et transmettent une
image des savoir-faire locaux
Les femmes: rôle essentiel dans l’artisanat, (transforment les matières premières, fabriquent
des objets, des soins…)
Les jeunes: attirés par le tourisme et relation avec le touriste, ils recèlent de nombreuses idées
pour des activités touristiques locales.
Par ailleurs, les projets ne peuvent fonctionner que par une participation active, des populations
locales, à leur élaboration et leur mise en place.
9. ConclusionConclusion
Le tourisme actuellement développé dans les territoires oasiens additionné aux comportements des
populations locales nuisent à la biodiversité et plus généralement vont à l’encontre d’un développement
durable oasien. Pourtant par son rôle polyfonctionnel, la biodiversité est l’un des paramètres essentiels au
maintien en équilibre du système oasien. De plus, elle est primordiale pour le tourisme dans le sud tunisien
car elle conditionne l’image idyllique des oasis.
Il s’impose donc comme incontournable de maîtriser et diminuer les pressions du tourisme ainsi que ceux
des populations locales. Cette nécessité passe par la mise en place d’outils, pour maîtriser et gérer les
nuisances, ainsi que d’actions d’éducation à l’environnement. Ceux-ci doivent non seulement être adaptés
à la complexité des territoires oasiens mais utilisables pas les populations et acteurs locaux. De surcroît,
les outils et les projets doivent être coordonnés au sein d’une même stratégie déterminant et planifiant les
actions à entreprendre.
Par ailleurs dans un souci de fonctionnement et d’appropriation locale, il semble utile de rappeler
l’importance des projets ascendants, de tout type ou forme qu’ils soient.
Qui plus est, il apparaît indispensable de développer un réel tourisme oasien basé sur les caractéristiques
oasiennes contrôlé par une charte et disposant d’activités structurées autour des particularités locales. Une
labellisation « tourisme oasien » serait peut-être la clé à la limitation du développement touristique actuel,
et à essor d’un tourisme durable.
CEZEUR Adeline
a2dsert@aol.com
10. ConclusionConclusion
Le tourisme actuellement développé dans les territoires oasiens additionné aux comportements des
populations locales nuisent à la biodiversité et plus généralement vont à l’encontre d’un développement
durable oasien. Pourtant par son rôle polyfonctionnel, la biodiversité est l’un des paramètres essentiels au
maintien en équilibre du système oasien. De plus, elle est primordiale pour le tourisme dans le sud tunisien
car elle conditionne l’image idyllique des oasis.
Il s’impose donc comme incontournable de maîtriser et diminuer les pressions du tourisme ainsi que ceux
des populations locales. Cette nécessité passe par la mise en place d’outils, pour maîtriser et gérer les
nuisances, ainsi que d’actions d’éducation à l’environnement. Ceux-ci doivent non seulement être adaptés
à la complexité des territoires oasiens mais utilisables pas les populations et acteurs locaux. De surcroît,
les outils et les projets doivent être coordonnés au sein d’une même stratégie déterminant et planifiant les
actions à entreprendre.
Par ailleurs dans un souci de fonctionnement et d’appropriation locale, il semble utile de rappeler
l’importance des projets ascendants, de tout type ou forme qu’ils soient.
Qui plus est, il apparaît indispensable de développer un réel tourisme oasien basé sur les caractéristiques
oasiennes contrôlé par une charte et disposant d’activités structurées autour des particularités locales. Une
labellisation « tourisme oasien » serait peut-être la clé à la limitation du développement touristique actuel,
et à essor d’un tourisme durable.
CEZEUR Adeline
a2dsert@aol.com