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GRISOLET
Nathan
Marketing 5ème
année (MASTER 2)
Année scolaire 2014 -2015
LA M-SANTE DANS TOUS SES ETATS
Dans quelles mesures les stratégies marketing des acteurs de la santé
peuvent-
et des objets connectés ?
Diplôme Manager Marketing stratégique
2
SOMMAIRE
Remerciements
Introduction
I. Les enjeux de la M-Santé
I.1 Définition
I.2 Typologie des services proposés par les acteurs de la santé
I.3 De la santé 1.0 à la santé connectée
I.4
I.5 Les attentes des Français en matière de santé
I.6 Les tendances
I.7 Les facteurs clés de succès de la M-Santé
I.8 Les inquiétudes auxquelles doivent faire face les acteurs de la M-Santé
I.9 Perspectives : prototypes et produits à venir
II. Etude du marché de la M-Santé
II.1 Analyse du marché de la m-santé
II.2 PESTEL
II.3 Typologie des acteurs
II.4 Les différents modèles économiques des acteurs
II.5 Les stratégies des acteurs de la santé
II.6 Etude de la concurrence
II.7 Diagnostic externe
III. améliorer le suivi
propres à la M-Santé ?
III.1
III.2 Point sur la cible : aspects de la maladie
III.3 Stratégie marketing : lancement produit de Follow et de son bracelet connecté
III.4 Rétro planning
III.5 Budget prévisionnel
Conclusion
Bibliographie/Webographie
Annexes
3
INTRODUCTION
À l’heure actuelle, 7,3 millions de Français ont déjà téléchargé au moins une application
(source : Journal du Net) et on comptait en septembre 2014 plus de 29,4 millions de
mobinautes soit 54% de la population de 11 ans et plus (source : Médiamétrie). On note une
forte augmentation en 5 ans, car cette population a été multipliée par 2,7 entre 2009 et
2014, soit une croissance de 18,4 millions d’individus. L’équilibre homme-femme est
quasiment atteint, car 51% des mobinautes sont des hommes alors qu'ils étaient 60% en
2009. 53,2% d’entre eux ont plus de 35 ans ou plus, alors qu’ils étaient 35,8% en 2009. Selon
Médiamétrie, ils sont 60% à être responsables des achats contre moins de la moitié en 2009.
La population est désormais « connectée » et souvent reliée à son smartphone ou sa
tablette. Le nombre de cartes SIM en service en France atteint 79,9 millions en décembre
2014, le taux de pénétration des abonnements mobiles est de 121,3% (source : ARCEP). Ces
nouveaux usages laissent place à des opportunités à saisir sur le marché de la M-santé car la
santé est une des préoccupations principales des Français. Lorsqu’on combine les deux, il
existe un fort potentiel pour les différents acteurs.
Les utilisateurs passent en moyenne 24 minutes et 49 secondes par jour à naviguer sur
Internet via leur mobile tandis qu’ils passent seulement 12 minutes et 15 secondes à
téléphoner. La fonction « téléphoner » est désormais en 5ème
position derrière le temps
passé sur les réseaux sociaux qui est de 17 minutes. Selon une étude publiée par
« Research2guidance », la M-santé prend de plus en plus d’ampleur : d’ici fin 2015, 500
millions d’utilisateurs de smartphones et de tablettes utiliseront des applications mobiles
liées à la santé. Le marché de la M-santé devrait atteindre 26 Mds$ en 2017.
Ces nouveaux comportements modernisent peu à peu le secteur de la santé qui connait une
révolution depuis l’explosion du numérique, des nouvelles technologies et des mutations
que l’on connait dans le domaine de l’information et de la communication. Une émergence
d’outils, d’applications, de plateformes d’échanges et de collaboration, d’objets connectés
est visible. On assiste de plus en plus à l’émergence de la « santé connectée ».
On remarque une tendance au « quantified self » ou « automesure de soi », qui désigne
l’usage de technologies numériques pour mesurer son état de santé. Ce terme est apparu en
4
2007 dans la Silicone Valley et démocratisé par le magazine américain « Wired ». Ces outils
répondent à un besoin d’information sur sa santé. Des objets connectés, des applications ou
encore des sites web sont de plus en plus utilisés, un français sur quatre possède un objet
connecté comme des bracelets connectés, des ceintures, des pèse-personnes, des réveils...
64% de ces usages sont liés au fitness, selon le cabinet BVA. La tendance est au partage de
ces performances sur les réseaux sociaux (ex : Runtastic, Fitbit, Jawbone…) et au besoin de
contrôler sa santé à tout moment. Les comportements évoluent au fil de l’arrivée de
nouvelles technologies et le bien-être est de plus en plus mis en avant. On assiste à un réel
culte de soi par le biais de ces outils qui nous accompagne, nous motive, nous encourage ou
nous coach : les usagers publient leurs scores sur Facebook, Twitter ou les partagent avec
leur "communauté". Il y’a un contrôle quotidien qui pousse à l’auto défi et au dépassement
de soi. Un vrai univers parallèle est créé où tout se compte, se jauge, se mesure. Les
concepteurs développent sans cesse de nouveaux outils basés sur le culte du moi : le Smart
Bra de Microsoft émet des vibrations en cas de pulsion alimentaire incontrôlée, la gourde
Blu Fit bipe en cas de déshydratation, la ceinture Lumo Back corrige la mauvaise posture
dorsale. À l’heure où les smartphones et internet à haut débit se sont totalement
démocratisés, et que le « Big Data », le cloud, l’open data commencent à prendre leur
envol, on assiste à une révolution technologique qui se révèle par l’apparition des objets
connectés qui pourrait atteindre le nombre de 25 milliards d’ici 2020 et cet essor aura
forcément un impact dans le secteur de la santé.
Plusieurs enquêtes ont été réalisées ces derniers mois pour mieux analyser cette tendance
et cet essor du marché de la M-santé : le site 1001pharmacies.com a publié un rapport d’une
enquête réalisée entre le 1er
janvier et le 15 mars 2015. L’enquête est basée sur l’analyse des
comportements de 800.000 visiteurs uniques sur leur site et sur un échantillon de 200
personnes hors Web (18 ans et plus). Deux grandes tendances se dégagent : le suivi
quotidien des activités sportives et des performances de l’utilisateur, ainsi que la prévention
de certaines maladies intéressent tous deux prioritairement 65% des personnes interrogées.
De plus, le suivi de la qualité du sommeil et le diagnostic de certaines pathologies touchent
une personne sur deux.
Malgré un engouement pour la M-Santé et les objets connectés, on observe tout de même
une inquiétude des utilisateurs quant à la sécurité de leurs données de santé. 70% des
5
personnes interrogées se disent inquiètes vis-à-vis de l’usage à mauvais escient de leurs
données, pouvant engendrer des discriminations liées à leur maladie. Ces données peuvent
être très précieuses pour certains organismes, car elles peuvent être utilisées pour mieux
analyser l’évolution de certaines pathologies ce qui laisse penser à la possibilité du non-
respect de la confidentialité.
Même si l’aspect sociétal est indissociable du développement rapide de ces nouvelles
tendances et du développement de la M-Santé, il existe aussi des enjeux économiques
majeurs dont il est indispensable d’aborder. En effet, ces nouvelles avancées dans le secteur
médical pourront à long terme répondre à des nouveaux enjeux liés à la réduction des coûts
et aux dépenses dédiées au domaine de la santé.
Les principaux acteurs comme les laboratoires pharmaceutiques, les hôpitaux, l’Etat, les
agences spécialisées dans le digital proposent peu à peu leur contribution pour booster la M-
santé et veulent profiter de cet usage de masse du mobile. Les géants de l’industrie médicale
comme General Electric ont désormais pour concurrents Apple et Google qui ont les
capacités et des moyens financiers largement suffisants pour fabriquer des outils très
performants.
Plusieurs économistes et chercheurs évoquent la possibilité d’une rupture et d’une
révolution liées à cet usage massif et à l’apparition de nouvelles technologies basées sur le
partage et l’analyse de données. Les marchés de la santé, le système de sécurité sociale et
les assurances pourraient aussi être modifiés dans un futur proche dans l’hypothèse
d’une forte évolution des outils de quantification et de la disponibilité de données médicales
et/ou liées à la santé.
Tous ces éléments prouvent que nous assistons à une profonde mutation que ce soit
sociologique, économique et technologique et que la M- santé est au cœur de beaucoup
d’interrogations. Cela explique ma motivation à réaliser ma thèse professionnelle sur ce
thème très intéressant qu’est la M-santé qui va bien au-delà de l’aspect ludique que l’on
observe au quotidien par le biais des applications de nos smartphones, mais qui au contraire,
si l’on va plus loin, comportent de nombreux freins et de nombreuses hypothèses quant à
une rupture avec le système de santé en place, et qui pourrait aussi permettre à des
continents plus pauvres d’améliorer leur quotidien et ainsi combler l’insuffisance
d’infrastructure médicale et de personnels qualifiés.
6
Dans un premier temps, nous analyserons les enjeux de la M-Santé et les facteurs qui ont
permis à la M-Santé d’émerger et de se développer.
Dans un second temps, nous analyserons le marché et observerons les nouvelles stratégies
digitales des acteurs traditionnels de la santé ainsi que celles des nouveaux entrants.
Enfin, nous développerons une stratégie digitale pour la société Française Withings, acteur
incontournable de la M-Santé, afin d’améliorer le suivi d’une personne atteinte de la maladie
d’Alzheimer.
7
PARTIE I : LES ENJEUX DE LA M-SANTE
1. Définition
(Larousse) Santé n.f : Etat de bon fonctionnement de l’organisme
Mobile adj : Se dit d'un matériel informatique, audiovisuel ou de télécommunication qui peut s'utiliser lors d'un
déplacement sans nécessité de branchement.
La m-santé, la santé mobile ou « mHealth » en anglais, regroupe une grande diversité de
produits et services liés au bien-être et à la santé : des lecteurs de glycémie aux applications
de fitness dispensés par un coach virtuel en passant par les réseaux de professionnels de
santé qui créent des protocoles de soins journaliers pour les patients souffrant de maladies
chroniques. La santé mobile se définit par la gestion au quotidien du parcours de santé
optimisée pour l’usager via un appareil mobile (téléphone, objet connecté, tablette…). Les
prévisions sont très encourageantes, car dès cette année, on pourrait compter 500 millions
d’utilisateurs de smartphones et de tablettes qui posséderaient des applications mobiles
liées à la santé. D'après plusieurs études, les produits et services liés à la M-santé pourraient
répondre à deux objectifs majeurs : dispenser des soins de qualité et réduire les coûts, plus
particulièrement ceux liés au traitement des maladies chroniques. La M-santé s’intéresse
davantage à l’état physique, et moins à l’état mental alors que l’état de bien-être social reste
marginal. Enfin, la santé mobile constitue un levier d’économies pour les systèmes de santé
et une véritable filière économique qui doit être structuré. Selon plusieurs études, la M-
Santé permettrait de réaliser 99 milliards de dollars d'économies d'ici 2017 en Europe.
2. Typologie des services proposés par les acteurs de la M-Santé
La Fondation des Nations Unies définit la M-Santé avec 6 catégories d’applications dans le
domaine de la santé mobile :
1. Éducation et sensibilisation
2. Téléassistance
3. Diagnostic et traitement de soutien
4. Communication et formation pour les professionnels de santé
5. La maladie et le suivi d’une épidémie
6. La surveillance et la collecte de données à distance
8
(Source : researchtoguidance publié en 2013)
Au sein de ces applications, on retrouve diverses typologies de services et outils proposés
tels que :
 Guides thérapeutiques
Plusieurs applications proposent des guides thérapeutiques aux patients. Cela a pour objectif
de l’éduquer et de l’aider au quotidien à mieux comprendre sa maladie et donc de mieux la
gérer. Ils sont très utilisés pour les patients atteints de maladie chronique. C’est un
processus continu incontournable de la prise en charge du patient. Les guides
thérapeutiques peuvent aussi être à destination des professionnels de santé et des étudiants
et se présenter sous forme d’annuaire de différents types de dispositifs classés par
indications, classes thérapeutiques et enrichies de vidéos.
La plupart des applications dans ce domaine sont dédiées aux diabétiques, aux patients
atteints de BPCO (broncho-pneumopathie chronique obstructive), aux personnes ayant eu un
accident vasculaire cérébral (AVC) ou des personnes atteintes de cancer.
 Calculatrices et scores médicaux
L’automesure se définit comme la mesure de paramètres de santé par le patient lui-même.
Dès le début du XXe siècle, les foyers ont commencé à s’équiper de balances, de
9
thermomètres, pour lutter contre la tuberculose qui nécessitait de suivre l’évolution du
poids et de la température. Le développement de l’automesure dans la prise en charge des
maladies chroniques remonte aux années 1980 grâce à la mise à disposition des patients
d’appareils permettant de mesurer facilement et à leur domicile (home monitoring),la
glycémie (au moyen d’abord de bandelettes urinaires pour doser la glycosurie ou
l’acétonurie, puis avec des dispositifs de mesure de la glycémie capillaire), le souffle (avec un
débitmètre de pointe) ou la tension artérielle (avec un auto-tensiomètre électronique). Au
travers de nombreuses expertises, ces différents appareils ont fait la preuve de leur utilité.
Ces appareils ont aussi fait la preuve de leur utilité dans le suivi régulier des maladies
chroniques. Grâce aux données issues des études épidémiologiques et des essais
thérapeutiques, on a pu démontrer l’existence de liens statistiques entre les résultats des
mesures et la survenue d’événements de santé. Il a été possible de définir des valeurs seuils
des paramètres automesurés à partir desquelles un risque de santé devient significatif et par
conséquent une intervention médicale est justifiée. C’est pourquoi en pratique médicale
courante, les médecins invitent leurs patients diabétiques, asthmatiques ou hypertendus à
tenir des cahiers inscrivant dans le temps l’historique de leurs résultats d’automesure. La
mémorisation de ces valeurs débouche sur la possibilité de proposer des plans d’actions : on
passe du concept d’automesure à celui de l’auto-surveillance. L’automesure permet aux
patients de devenir acteurs de leur santé. Grâce à internet, la récupération des données est
simplifiée. Ils ont désormais la possibilité d’apporter des informations pertinentes et
exploitables à leur médecin ce qui améliore la qualité de décision de celui-ci.
D’autres outils sont proposés :
 Analyses de courbes
 Cotations des actes médicaux
 Aides aux premiers secours, gestes d’urgence
 Fiches pratiques
 Géolocalisation
 Applications de bien-être
 Applications de prévention
 Mise en relation avec un panel d’experts
 Communauté de patients
 Scanner un produit ou un médicament pour suivre son traitement, mais aussi utile
pour s’assurer de la traçabilité
10
Exemples d’application mobile qui connaissent un succès
MesVaccins : Cette application gratuite propose un calendrier vaccinal électronique qui
donne la possibilité à l’usager de gérer et de partager de manière sécurisée son calendrier
vaccinal. Cette application se base sur les recommandations de 40 médecins spécialistes des
maladies infectieuses. L'application met les données collectées à disposition des autorités de
santé, mais sans l’utiliser à des fins commerciales
Arthmouve : développée par le laboratoire Sanofi, cette application sert à accompagner les
patients souffrant d'arthrose du genou. Evaluation du niveau de douleur, conseils d'exercices
physiques et gestion des rendez-vous médicaux sont possibles au sein de cette application.
TUP (trouver un préservatif) : MSD France a développé une application qui permet de se
géolocaliser pour trouver les points de vente de préservatifs (pharmacie, supermarché,) à
proximité.
Nike+ running : l'application de suivi sportif de Nike accède désormais aux données Santé,
dont les pulsations cardiaques, si un accessoire Bluetooth de mesure est utilisé. Nike+
running utilise également le baromètre de l'iPhone 6 / 6+.
UP by Jawbone : l’application ne nécessite pas d'accessoire et permet de compter les pas,
mais aussi de contrôler la qualité du sommeil.
LifeSum : elle permet de suivre son alimentation et ses sessions sportives grâce à une base
de données de millions d’aliments, d’un lecteur de code-barres, et plus de 200 exercices
sportifs. Elle peut aussi se connecter aux applications de Runkeeper.
Exemples d’objets connectés qui se sont fait remarquer
Pill'Up : il s'agit d'un dispositif pour améliorer l'observance thérapeutique. Son "bouton"
intelligent à coller sur l'emballage des médicaments identifie, à l’aide d’un signal lumineux
ceux que le patient doit prendre. Le dispositif est couplé à une application mobile qui signale
au patient l'heure de prise de son médicament par un signal sonore ou vibrant.
11
Quell : c’est un dispositif connecté de santé qui a pour objectif de soulager les douleurs
chroniques. L’objet est basé est sur la stimulation électrique transcutanée du nerf (TENS :
Transcutaneous Electrical Nerve Stimulation) qui émet des impulsions au niveau du cerveau
pour libérer certaines substances qui réduisent la transmission des signaux de la douleur.
Le t-shirt Hexoskin : il mesure plus de 42.000 données par minute. Il est actuellement utilisé
par trois agences spatiales, dont la NASA. Les mesures sont validées et les résultats
atteindraient 95% de celle du matériel médical.
NeuroON : ce masque sert à optimiser son temps de sommeil. NeuroOn analyse l'activité du
cerveau et les mouvements des yeux. L'application fait sonner le smartphone au moment le
plus opportun : il limite les réveils brutaux au milieu d'un cycle. À partir des données
collectées, l'application peut aussi programmer des siestes pour l'individu…
Breathometer : c’est un éthylotest à brancher sur son smartphone. Il peut être accroché par
à son trousseau de clés, et s’utilise plusieurs centaines de fois.
LumoBack : cet objet permet d'adopter une meilleure posture lors des exercices physiques
ou dans la vie quotidienne. Grâce aux capteurs, il vibre lorsque l’usager ne se tient pas
correctement, que ce soit lorsqu'il est debout statique, ou bien assis, en marchant, en
conduisant et aussi en dormant.
L’E-Stylus : cet objet est très utile pour les diabétiques. Il détermine au patient la dose
d’insuline à injecter.
3. De la santé 1.0 à la santé connectée
La santé connectée a fait son apparition dès 2008 et l’évolution est majeure depuis ces 2
dernières années. La santé 3.0 peut se définir par une évolution globale des comportements
de l’homme vis-à-vis de la santé. Un mouvement se crée et met en jeu l’individu, la société
ainsi que les nouvelles technologies et dont le web 3.0 est au cœur de ce nouveau
paradigme.
12
On parlait de santé 2.0 dès 2004, mais celle-ci a souffert d’une absence de modélisation.
Cette notion 2.0 inclut une vision participative de la santé. La santé 3.0 découle des
inventions des années 80 comme le minitel, ou d’autres technologies accessibles au public.
Ces machines ont évolué, et, au travers du web et des réseaux sociaux ont bouleversé la
conscience que l’homme se fait aujourd’hui de sa santé.
Désormais, grâce à la santé 3.0 l’homme peut agir librement sur sa santé, en complément
des recommandations des médecins. À partir du moment où le support fait partie du web
3.0, on considère que le patient utilise la santé 3.0. Par exemple, consulter un site web pour
avoir des informations sur un possible diagnostic fait partie de la santé 3.0. Sa conduite est
dictée par un site web et donc une machine, et cela est autorisé et validé par la société car
des sites comme Doctissimo ont une audience mensuelle de plus de 25 millions de visites et
se classent parmi les 20 sites français les plus consultés ce qui prouve une évolution des
comportements. Cela aurait pu être considéré auparavant comme « exercice illégal de la
médecine », mais l’évolution des mœurs accompagne ce développement de la santé 3.0.
La santé 3.0 permet à tout individu de connaître l’évolution de sa santé au quotidien : le taux
de glycémie, son dossier médical personnel, ses rappels vaccinaux et révolutionne donc le
secteur.
Le secteur de la santé et la vision que l’individu se fait d’elle se sont fortement développés.
Voici les stades par lesquels elle est passée :
La santé 1.0 est caractérisée par la vision que se fait l’individu sur son état de santé. Cela est
complètement individualisé et il n’existe aucun partage. L’individu connaît de mieux en
mieux les principes qui nous gouvernent, la transmission des maladies des uns aux autres, et
les rapports que nous entretenons avec notre environnement. La santé 1.0 est donc un
processus qui nécessite toujours le progrès. Le 1.0 ne remet pas en doute la capacité
intellectuelle des outils : par exemple, le logiciel Watson développé par IBM est un moteur
de recherche intelligent alimenté à partir des données scientifiques ; cependant, on
n’observe aucune interaction avec le patient ce qui signifie qu’il est encore impossible de
parler de 2.0
13
La santé 2.0 est différente car elle implique une vision sociétale et non individualisée. Une
interaction entre les différents acteurs est désormais visible. Le corps social, le corps médical
est les individus interagissent ensemble. Ainsi, notre santé devient directement dépendante
des interactions que les individus ont entre eux et des règles qu’ils définissent pour régir ces
interactions. Cette vision introduit donc fortement la notion d’éthique et de législation.
La santé 3.0 est l’introduction de la machine au sein du couple individu-société. Cette notion
a toujours existé, ne serait-ce que parce que les médecins ont toujours utilisé des outils pour
comprendre le vivant et agir sur lui. Mais la dimension fondamentale qu’ont apportée les dix
dernières années a été la numérisation du vivant rendue possible par l’informatique. Cette
numérisation permet la dématérialisation des images, leur manipulation dans l’espace, et
l’envoi par internet. La connaissance que nous avons de l’individu, de la société, et du
rapport entre l’un et l’autre a apporté une dimension nouvelle. Cela fait longtemps que nous
ne sommes plus dans la santé 2.0 : nous sommes déjà en pleine exploration de la santé 3.0.
La machine intervient de plus en plus dans notre organisme indépendamment de notre
volonté.
4.
de la santé
Les nouvelles technologies de l’information et de la communication ont permis au secteur de
la santé de connaître une profonde mutation assez rapide durant la dernière décennie. C’est
l’un des secteurs le plus bouleversés par les NTIC et cela s’explique par le retard accumulé
dans ce secteur. Les NTIC font de la santé un secteur novateur grâce des technologies de
plus en plus pointues et sophistiquées. En effet, le taux d’équipement en parc informatique
était auparavant très faible chez les médecins. Ceci s’explique par le fait qu’aucun intérêt
pratique n’était observé par les médecins. Les patients n’étaient pas encore habitués aux
ordinateurs et les premiers contacts informatiques se faisaient par le biais du minitel.
On a commencé peu à peu à prendre conscience des enjeux et des apports du web sur la
médecine avec l’apparition du web 2.0 et de l’arrivée des wikis, blogs et d’autres contenus
interactifs.
14
On constate que plusieurs éléments menacent le système de santé français :
 Le vieillissement de la population
 La judiciarisation de la médecine
 La diminution du savoir relatif du médecin : les connaissances de la médecine
doublent tous les 2 ans, avec pour conséquence la nécessité pour les médecins de se
spécialiser ou de se former. Le temps passé à la formation est de plus en plus réduit à
cause de la surcharge de travail lié à la désertification de médecins sur le sol français.
 L’explosion des dépenses de santé
Les NTIC et plusieurs outils peur permettre de réduire ces menaces et répondre à de nombreux
enjeux :
 Au niveau qualitatif : l’information, la prévention et l’éducation du public,
désengorgement des hôpitaux, épidémiologie instantanée, amélioration des réseaux
ville-hôpital, création d’emplois du secteur médico-social.
 Au plan quantitatif : diminution du nombre de consultations grâce à l’aide à la
décision et l’automédication, diminution du nombre de médicaments remboursés et
des examens inutiles, prévision grâce aux données du BigData.
5. Les attentes des Français en matière de santé
Un système de santé performant, mais pas sans limites
La France est connue pour détenir l’un des systèmes de santé les plus performants au
monde. Les Français reconnaissent cette efficacité, mais pensent aussi qu’une marge
d’amélioration est possible. D’autre part, d’après plusieurs enquêtes, les usagers français
pensent que les évolutions se font dans le mauvais sens.
La santé est un enjeu pour chaque pays et concerne toute la population. Le droit à la santé
est évoqué dans les écrits fondamentaux français et internationaux. En France, ce droit est
cité pour la première fois dans la Déclaration des droits de l’homme et du citoyen de 1789 :
"Toute personne a droit à un niveau de vie suffisant pour assurer sa santé, son bien-être et
15
ceux de sa famille". Le droit d’être soigné quelle que soit sa condition est un droit
fondamental. Il doit permettre l’égalité dans l’accès aux soins, aux institutions, à la
prévention, à un environnement sain.
En France, l’État est le garant de ce droit, par le biais la sécurité sociale, de la couverture
maladie universelle (CMU), les organismes de prévoyance et les autres établissements de
santé. La structure du système a évolué grâce au progrès scientifique et à de nombreuses
réformes.
Les Français sont, d’après le rapport de la DREES, en bonne santé, mais cependant il faut
reconnaître que leur santé coûte cher à l’Etat. Les limites de ce système existent donc et une
fragilité peut être reconnue. La part du PIB (environ 12%) liée aux dépenses de santé figure
parmi les plus élevées de l’OCDE. Le défi est désormais de baisser cette part importante dans
un contexte de demande de soins croissants.
Des inégalités face à la santé se ressentent toujours même si les Français sont en meilleure
santé que les pays voisins. Le gouvernement doit faire face à 3 défis majeurs causés par les
nouvelles tendances :
 L’allongement de la durée de la vie
L’espérance de vie des Français est de 85,4 ans pour les femmes (+ 1,6 année en 10
ans) et de 79,2 ans pour les hommes en 2014 (+ 2,5 années en 10 ans). Cela implique
une prise en charge mieux adaptée et donc plus coûteuse
 Les maladies chroniques progressent
Même si la durée de vie est allongée, on compte de plus en plus de maladies
chroniques, cela peut s’expliquer par le vieillissement de la population (3 millions de
Français sont atteints de diabète).
 La persistance des inégalités de santé
Les inégalités sociales influent encore largement sur l’état de santé de la population :
les enfants d’ouvriers ont 10 fois plus de chances d’être obèses que les enfants de
cadres, les cadres vivent 10 années de plus que les ouvriers sans limitations
fonctionnelles…
16
Réformer notre système de santé pour l’adapter aux enjeux d’aujourd’hui
Ces enjeux ont entrainé la réaction de la ministre de la Santé et des Affaires sociales, Marisol
Touraine, qui depuis septembre 2013 tente de réformer le système de santé. Une « stratégie
nationale de santé », a été présentée. Elle est articulée autour des trois objectifs suivants :
encourager la prévention, faciliter l’accès aux soins et développer la recherche et
l’innovation en santé.
Le dernier objectif peut être compris comme le développement de la santé 3.0…
La Santé, préoccupation n°1 des Français
Selon Domplus-BVA, la santé est désormais la préoccupation n° 1 des Français, devant leur
situation financière et le chômage. Plus de 8 actifs sur 10 estiment que les questions de
santé les inquiètent dans leur quotidien. Cela peut s’agir des conséquences d'une maladie,
des dépenses nécessaires pour rester en bonne forme ou du seuil de remboursement des
frais médicaux.
6. Les tendances
À l’heure où les NTIC révolutionnent le secteur de la santé, on peut observer une tendance
plus générale au tout connecté et aux objets connectés mobiles. Ces objets high-tech
apportent un nouveau souffle au secteur de la santé. Mesurer au quotidien ses données
personnelles, les analyser et les partager. Les personnes souffrantes, ou même les personnes
qui souhaitent simplement surveiller leur santé, peuvent indiquer leur température
corporelle, leur qualité de sommeil, leur glycémie, leur tension artérielle, cela n’est pas un
hasard que l’iPhone 6 et les dernières mises à jour de l’iOS comprenaient une application
d’origine appelée « Santé ». En effet, la tendance de la M-Santé et surtout du Quantified-Self
(collecte et échange de ses données biométriques via des capteurs connectés) est visible et il
n’y a pas une journée sans qu’une nouvelle application ou un nouvel objet connecté
viennent interpeller une population de mobinautes curieuse de tester les innovations en
matière de santé.
17
Selon une étude réalisée pour la Syntec Numérique, plus de trois quarts des Français sont
prêts à échanger en ligne avec des médecins et praticiens, dont 83% le sont pour le suivi
d’une maladie chronique. Et contrairement à ce que l’on pourrait penser, cette tendance
n’est pas une question d’âge. Les plus de 65 ans sont même plus nombreux que les 25-34
ans à être favorables à ces échanges numériques.
Du côté des professionnels de santé, on observe une tendance à la bonne appréciation de
ces nouveaux outils et l’accueil réservé par les institutions du secteur de la santé (CNOM…)
à la M-Santé est très encourageant.
Sur 4 000 apps de santé et de bien-être en France (100 000 apps dans le monde selon
research to guidance), 40 % sont destinées aux professionnels de santé (source : le
Quotidien du Médecin) ce qui prouve le potentiel et d’avoir aussi bien une cible de patient
que de professionnel de santé. Ce sont les recommandations des médecins qui
développeront une confiance des patients face à ces nouveaux outils. Les professionnels de
santé consultent davantage les sites de « base de données médicamenteuse » à 77% (vs 54%
en 2012), « actualités médicales » à 59% (vs 42% en 2012) et « formation médicale
continue » à hauteur de 37% contre 27% en 2012 (source orange.fr).
Ce sont surtout les objets connectés qui séduisent les professionnels de santé. Une majorité
de médecins attribue aux objets connectés la capacité à rendre les patients plus autonomes
et plus responsables vis-à-vis de leur maladie. Ce sont ces objets les plus prescrits, et qui
apparaissent le plus utiles pour les pathologies chroniques et les affections de longues
durées (asthme, BPCO , diabète). L’essor de la M-santé est donc vu comme une opportunité
pour la qualité des soins, pour la prévention, pour la contribution à l’éducation
thérapeutique, et aux bonnes pratiques de santé pour les patients.
Les médecins français sont nombreux à utiliser leur smartphone dans leur pratique.
Selon le baromètre de l’usage du numérique en santé (Vidal et Conseil National de l’ordre
des médecins, plus de 2 000 médecins interrogés), l’usage du smartphone pour les médecins
a augmenté et devient un outil d’aide à leur pratique :
 94 % se connectent internet, dont 19 % pendant une consultation
 64 % l’utilisent pour une prescription
18
 10 % seulement des médecins consultant les réseaux sociaux depuis leur terminal
mobile le font pour échanger avec un confrère, l’email restant l’outil privilégié dans
ce domaine.
Les visites sur Internet concernent majoritairement les applications relatives aux bases de
données médicamenteuses, les actualités de la profession et la formation médicale. Les
médecins conseillant des applications mobiles de santé (suivi de glycémie, de la tension et
nutritionnel) à leur client ont doublé depuis la publication du précédent baromètre Vidal. Le
premier Observatoire 2012 avait, entre autres, montré que les usages des smartphones par
les médecins étaient principalement destinés à leur information, leur organisation (agenda,
dictaphone) et à la communication avec leurs patients. On remarque aussi une tendance à la
consultation de certains sites web en guise de diagnostic. Plus de 60 % des français se
tournent en priorité vers Internet pour leurs recherches concernant la santé. De plus, les
réseaux sociaux (Facebook, Twitter, Google+) occupent aujourd’hui une place importante
dans le quotidien des français et cela a donné naissance à diverses communautés de
patients. Cela transforme l’accès à l’information médicale et la relation entre les patients et
leurs médecins, mais aussi avec leurs proches.
7. Les facteurs clés de succès de la M-Santé
Un climat favorable et un changement des comportements
Comme on a pu le voir précédemment, plusieurs menaces comme le vieillissement de la
population, la mauvaise répartition des professionnels de santé sur le territoire français,
l’augmentation du nombre de personnes atteintes d’une maladie chronique, la réduction du
temps de formation des professionnels de santé, et les difficultés économiques du système
de santé français entraînent peu à peu une mutation du secteur de la santé.
La M-Santé devient peu à peu un levier pour lutter contre ces menaces et résoudre ces
enjeux. En effet, à en croire les économistes et les prévisions, la M-Santé permettrait de
faire des économies. L’offre des services aura pour objectif de donner de l’autonomie au
patient et donc d’améliorer le suivi et de désengorger les services de soins.
19
L’objectif pour assurer le succès de la M-Santé est de continuer les efforts en termes de
réduction des coûts liés à la santé publique, mais aussi d’améliorer l’accès aux soins dans les
pays en développement. De plus, la M-Santé offre de nouvelles opportunités aux
professionnels de santé : elle aura un impact majeur. La téléphonie mobile a déjà
révolutionné la prise en charge des patients en cas urgence tandis que le web a fait ses
preuves en matière d’information, de prévention et d’éducation des patients. Aujourd’hui,
les objets connectés améliorent l’observance et améliore l’autonomie thérapeutique pour
les malades chroniques. Une nouvelle relation naît entre le patient et le médecin, qui va
devoir prendre conscience de cette nouvelle source d’information.
La situation actuelle et le développement accru des usages liés à la M-Santé prouvent donc
que l’environnement est favorable pour que ce marché prenne de l’ampleur.
Un succès lié aux marchés des smartphones et des tablettes
Le succès de la M-Santé repose aussi sur le succès du marché des smartphones et des
tablettes.
En 2014, le marché des tablettes a nettement ralenti, avec une croissance de 4,4% contre
50% en 2013. Selon IDC, 2015 ne sera pas une meilleure année, puisque le cabinet prévoit
une croissance d’à peine 2,1% soit un volume total des ventes de 234,5 millions d’unités.
En ce qui concerne le smartphone, il se vend en France plus de smartphones que de
téléphones mobiles classiques (« feature phones »). En 2013, 23,6 millions de mobiles ont
été vendus en France, dont 15,8 millions de smartphones. En 2014, la croissance était
toujours au rendez-vous avec 18,2% de smartphones, pour 23,8 millions de mobiles au total
soit 5,6 millions de « feature phones ». 50% des Français de 11 ans et plus sont désormais
équipés d'un smartphone. Le cabinet estime que le marché français devrait croître à 20,5
millions d'unités en 2015. Sept personnes sur dix en Europe de l'Ouest possèdent désormais
un smartphone.
20
Selon Gartner (source : article CBnews), le marché des devices (PC, tablettes, mobiles,
ultramobile…) devrait atteindre 21 millions d’unités vendues en France cette année. Le
marché mondial devrait, en valeur, être de quelque 226 milliards $, en baisse de 7,2%. Le
marché mondial du téléphone mobile devrait quant à lui afficher 1,9 milliard de ventes, soit
une hausse de 3,5% cette année.
Le développement des stores d’applications et des téléchargements en hausse
En 2014, les applications mobiles et les App Stores ont encore augmenté en importance,
présage d’un nouveau succès en 2015. Trois superpuissances des AppStores que sont le
Japon, la Corée du Sud et les États-Unis ont généré ensemble un CA supérieur à celui du
reste du monde combiné ; preuve s'il en est que ces pays maintiennent une forte capacité de
monétisation, malgré la saturation du marché et le ralentissement de la croissance des
téléchargements. Les BRIC (Brésil,Russie, Inde et Chine) ont poursuivi leur impressionnante
croissance en nombre de téléchargements, le Brésil gagnant trois places pour terminer 2014
en 2e position des téléchargements Google Play derrière les États-Unis. La Chine a quant à
elle dominé les BRIC en termes de croissance du chiffre d'affaires, en se hissant fin 2014 à la
3e position juste derrière les États-Unis et le Japon. Les BRIC présentent désormais un
débouché attractif pour leur potentiel de monétisation et d’audience, avec une croissance
de CA collective dépassant 120 % en 2014.
21
Le nombre de téléchargements moyen d’applications mobiles par utilisateur a reculé de 2.32
à 1.82 d’après Deloitte. Par ailleurs, 90% des mobinautes n’ont jamais payé pour une appli
sur mobile. Et le gratuit devrait encore gagner du terrain.
Le catalogue de Google sur son PlayStore comprend désormais 1,43 millions d’applications,
contre 1,21 million sur l’Apple Store. Amazon figure à la troisième place, avec un peu moins
de 300.000 applications. Cependant, Apple continue de générer davantage de revenus : les
ventes d’applications mobiles avaient bondi de 50 % en 2014, pour atteindre environ 15
milliards de dollars
D’après Google, son groupe a vendu pour environ 7 milliards de dollars d'applications sur un
an.
Parmi les 10 pays clés, les États-Unis et le Japon ont obtenu les meilleurs résultats financiers
absolus générés par les applications mobiles. Mais, ils ont tous subi une croissance
signi ca ve. Les applica ons téléchargées en Russie, au résil et en Inde ont connu une
croissance signi ca ve, mais le volume général des rece es accuse toujours du retard par
rapport aux marchés développés.
22
L’essor de l’internet des objets
Notre quotidien est aujourd’hui chamboulé par l’essor des objets connectés qui viennent
valider les théories de certains réalisateurs visionnaires (« Retour vers le futur », « Minority
Report »…). Des bracelets, des montres, des lunettes, des ceintures, brosses à dents des
pèse-personnes apparaissent peu à peu et tous ces objets ont la particularité d’être
connecté et d’être souvent couplé avec un smartphone. Sur le marché de la santé, les objets
connectés sont divisés en deux segments selon leur fonctionnalité. D’une part, il existe des
moyens destinés à un usage thérapeutique, comme le lecteur de glycémie ou un
tensiomètre par exemple. Enfin, il existe des appareils grands publics dédiés au bien-être et
à la gestion de la santé.
L’essor s’est réalisé ces 3 dernières années en France faisant place aux start-ups fabricants
d’accessoires de « quantified self ». L’accès à ces données médicales n’est plus limité aux
professionnels de santé et est désormais universel. Des acteurs comme Withings se
distinguent et sont au cœur de l’innovation internationale. Le marché des objets connectés
devrait représenter 3,9 milliards de dollars en 2016.
Les objets connectés ou smart objet améliorent le quotidien et changent la vie et la manière
de prendre soin de soi et de consommer.
En 2009, moins de 10% des adultes avaient un usage santé de leur mobile. En 2017 il est
estimé que 70% des possesseurs de Smartphone l’utiliseront pour surveiller et gérer leur
santé. Cette pratique sera totalement démocratisée d’ici 2025. Si aujourd’hui la plupart des
personnes possédant de multiples appareils connectés sont appelées « geeks » ou « nerds »,
dans 10 ans les experts de l'e-santé nous imaginent vivre dans un environnement 100%
connecté.
Selon une étude menée par Médiamétrie, 61% des Français sont familiers du concept
d’objet connecté, 51% envisagent d’en acheter un, 65% des Français déjà équipés sont des
hommes, 36% sont âgés de 15 à 24 ans. Les objets connectés les plus connus en France sont
la montre (53%), la TV (49%), les systèmes de sécurité (34%).
23
Favoriser l’adoption par le corps médical
Pour favoriser le développement de la M-Santé, les professionnels de santé auront pour rôle
de montrer l’exemple et de prendre conscience des apports de ces nouveaux outils. La M-
Santé a besoin de trouver sa place et de rentrer dans les mœurs. L’accélération du
déploiement de la M-Santé se fera grâce à la familiarisation des professionnels avec ces
outils et cela peut se faire via la formation par exemple. Une fois formé et conscient des
bienfaits, l’éducation des patients à la M-Santé pourra se faire.
Rassurer sur les données
Une des limites de la M-Santé est le manque de confiance vis-à-vis des applications ou des
objets connectés. La notion de confidentialité est souvent remise en question et l’objectif
sera donc de rassurer les usagers en mettant en place une charte précise et de s’engager
pleinement quant au respect des données médicales et nominatives. La confiance peut aussi
être accentuée grâce à une certification bien précise et une évaluation d’organismes sérieux
et reconnus par tous.
Les principes à respecter pour que sa solution de M-Santé fonctionne
Selon plusieurs organismes comme PWC, certains principes doivent être respectés pour
connaître le succès :
 Interopérabilité : Une interopérabilité doit être possible entre les outils de M-Santé
émergents et que les données soient accessibles via les systèmes IT en vigueur chez
les professionnels de santé. Le partage des données doit être facilité et optimisé pour
que l’intérêt à utiliser les nouvelles technologies soit davantage visible pour les
différentes parties.
 Intégration : L’intégration de la M-Santé doit être effectuée dans les procédures des
professionnels de santé et de leurs patients afin de faciliter le changement de
comportements.
24
 Intelligence : Les solutions de M-Santé doivent répondre à des critères permettant
une amélioration socio-économique, et répondre à un objectif qualitatif pour la prise
en charge du patient.
 Socialisation : fonctionner comme un hub en partageant les informations à travers
une large communauté pour fournir du soutien, du coaching, des recommandations
et toutes autres formes d’assistance.
 Résultats : Le retour sur investissement (ROI) doit être visible et mesuré.
 Engagement : Impliquer les patients et leur permettre de fournir un retour
instantané afin de soutenir la performance désirée.
8. Les inquiétudes auxquelles doivent faire face les acteurs de la M-Santé
De nombreux freins existent et viennent ralentir la démocratisation de la M-Santé. En effet,
de nombreux outils voient le jour, mais sont soumis à une inquiétude vis-à-vis du grand public.
Les principaux freins sont structurels, légaux et organisationnels. Le cadre légal est très strict
et les éditeurs d’application doivent répondre à un haut niveau d’exigence. Les professionnels
de santé cherchent aussi leur place et leur rôle n’est pas encore assez bien défini. Le secteur
est tel que les nombreux acteurs se disputent le marché et les professionnels de santé qui
sont les plus concernés ne savent pas encore s’ils doivent recommander ce nouveau type de
comportement. Des questions éthiques se posent et la gestion des données confidentielles
pose encore trop d’interrogations. Une méfiance encore trop importante est palpable et
risque de retarder les acteurs sur ce marché comme on peut le voir dans le discours du
président du Conseil de l’Ordre des Médecins, le docteur Jacques Lucas : « Le coaching
physique ne peut pas être laissé à une machine et à sa seule analyse. Il y a des risques, si l’on
n’est pas évalué correctement, et dans le cadre de la quantification de soi — pour des
performances physiques — il faut prendre l’avis d’un médecin qualifié. Utiliser ces dispositifs
ne va pas permettre de faire de la médecine sans médecine, c'est une certitude, puisque l’acte
médical ne se résume pas à faire un diagnostic ».
Pour répondre aux inquiétudes du grand public, les acteurs doivent rassurer leur cible en
mettant en place une transparence totale sur leur produit et sur la manière de gérer certaines
données. Il faut stimuler le côté rationnel de la cible qui a besoin de preuves et de ressentir
les engagements des acteurs sur le marché. De plus, il faut stimuler l’aspect « humain » en
25
faisant comprendre que la relation santé et business est possible et que l’objectif est
d’améliorer le suivi du patient et donc sa santé grâce à des données précises.
Enfin, les institutions doivent tout faire pour moderniser les comportements et faire accepter
le changement.
On peut donc dire que la peur principale repose sur la confidentialité des données. De
nombreuses données personnelles sont recueillies et sont souvent destinées à être
partagées ou à être utilisées par l’éditeur pour mieux analyser et exploiter des données.
Apple a d’ailleurs créé son application « Research kit » qui vise à « révolutionner » la
recherche médicale. L’objectif de l’application est de rassembler des données
quotidiennement auprès d’utilisateurs volontaires utilisant des applications de santé
connectée. N’importe qui pourra contribuer à la recherche médicale.
Selon une étude menée par 1001Pharmacies, 70% des sondés sont inquiets quant à la
sécurité de leurs informations de santé. Cependant, le recueil de données est le modèle
économique de certaines applications mobiles.
Des axes de régulation émis par des institutions comme la CNIL commencent à voir le jour
pour protéger la vie privée des utilisateurs.
9. Perspectives : prototypes et produits à venir
L’apparition des Wearable devices
Le wearable devices ou « wearable computing » peut se définir par le fait de disposer d’une
interface informatique sur le corps. Cela se caractérise par le port d’accessoires (bracelet,
lunettes, collier…) collés à la peau de l’usager ou par le fait de les intégrer directement sur
ses vêtements. Le Wearable est plus proche du corps de l’utilisateur, de ses sens : au-delà du
tactile, il propose une interactivité gestuelle et vocale et se veut discret. Il agit sans que l’on s’en
aperçoive et diminue l’oubli. De nombreux outils comme la AppleWatch, la montre Pebble, ou les
Google glass (projet abandonné en février 2015) font parti des « wearable devices » et disposent de
capteurs capables d’analyser la santé de l’usager en permanence.
26
Gérer sa santé de l'intérieur à l’aide d’un comprimé connecté
Proteus Digital Health a développé un micro capteur intégré à un comprimé. Lorsqu’il est
avalé, le comprimé interagit avec un patch (electronic tatoo) porté par l’usager. Une
application mobile dédiée reliée au dispositif fournit dès lors une quantité d'informations
sur le battement, le rythme cardiaque, la tension, le poids, la température du corps, le
sommeil, les calories dépensées…
L’émergence des patchs connectés ou « electronic tatoos »
Le web symbiotique qui se définit par la fusion entre le corps et l’écosystème numérique a
pour objectif de gommer les interfaces technologiques afin de faire oublier le port de
capteur ou d’outils médicaux. Cela se caractérise la plupart du temps par des patchs aussi
grands qu’un timbre disposant de capteurs multiples. Il a la capacité de nous transmettre
des informations sur son corps et son état de santé.
Le Web symbiotique
Le web 5.0 sera sûrement le web symbiotique. On ne se contentera plus de se connecter aux
objets, mais l’informatique nous permettra de nous connecter au vivant.
Le symbionet représente l’évolution d’Internet, fondé sur une interface directe entre le
cerveau et les ordinateurs.
Joël de Rosnay décrit le Symbionet par un écosystème informationnel, il faut selon lui
considérer deux notions :
« 1. L’environnement intelligent décrit précédemment
2. La biotique : l’alliance de la biologie et de l’informatique. Aujourd’hui, nous commençons à
envoyer des informations du corps vers les machines : tests biologiques, pilules intelligentes,
biopuces pour diagnostiquer des maladies génétiques, des biocapteurs sur le corps pour aider
la médecine personnalisée. »
27
Des drones au secours de la population
Aux Pays-Bas, un drone ambulance a été présenté à l’université de « Delft ». Ce prototype a
une capacité de charge de plus de 4 kg et se déplace à plus de 100 km/h. Son objectif est de
venir au secours de la population en cas d’urgence. Grâce à un GPS, il peut localiser une
personne assez rapidement et venir en aide à toute personne en un temps record. La valeur
d’un de ces prototypes est estimée à 15 000 €.
Ce prototype a été réalisé par un étudiant belge qui explique pourquoi il a décidé de le créer
"La principale raison est le temps relativement long nécessaire aux services de secours pour
se rendre sur place, soit environ 10 minutes alors que la mort dans ce genre de situation se
produit après 4 à 6 minutes"
Une prothèse 3D contrôlée par un smartphone
L’entreprise japonaise Exiii a développé une prothèse de bras qui se connecte à un
smartphone de celui qui la porte. Un capteur EMG utilise la puissance du processeur de
l’appareil pour interpréter les signaux électriques du bras biologique et les convertir en
impulsions pour provoquer le mouvement du bras, des mains et des doigts. Tout est
imprimé en 3D pour faciliter sa conception personnalisée ainsi que la production de pièces
de rechange. Le coût est estimé à 300 dollars.
28
PARTIE II : Etude du marché de la M-Santé
1. Analyse du marché de la M-Santé
1.1 Tendances
Le secteur de la m-santé est en pleine croissance. Son développement rapide est boosté par
les perspectives d'économie pour les différents systèmes de santé. Bien qu’il existe de
nombreux freins et que l’arrivée sur ce marché peut être difficile, les nombreux acteurs sur
ce marché bénéficient du développement technologique impressionnant de ces 7 dernières
années. L’arrivée du 1er
iPhone a créé une révolution sur de multiples marchés dont celui de
la M-Santé. On constate une forte augmentation par rapport à l’année 2013 car 1,7 milliard
de personnes dans le monde disposent désormais d’un smartphone soit une augmentation
de 23% par rapport à 2013. Les données transférées via un téléphone ont quant à elles
augmentées de 48% pour atteindre 395 millions de Gigabits. En ce qui concerne la France, le
taux d’équipement de smartphones a dépassé les 54% de la population française de plus de
11 ans selon l’ARCEP.
Selon l’étude « ZénithOptimédia », on prévoit que taux de pénétration soit multiplié par 2 à
l’échelle mondiale d’ici 2015. 72% de la population sera donc équipée. En Europe
occidentale, on prévoit une croissance annuelle de 27%. L’ascension des tablettes suivra la
même pente, avec +177% de pénétration attendue en 2015. Actuellement, 29 % des
Français disposent d’une tablette, contre 17 % en 2013.
37% des utilisateurs ont téléchargé entre 1 et 10 applications, 26% entre 10 et 15 et 12,4%
plus de 25 alors que seuls 9% des utilisateurs de smartphones ne téléchargent aucune
application. L’immense majorité de ces téléchargements concerne des applications gratuites
puisque 86% des usagers prétendent ne pas être prêt attiré par les applications payantes.
L’ARCEP en collaboration avec le Credoc (Centre de recherche pour l’étude et l’observation
des conditions de vie) vient de dresser le portrait de l’usager français type de nouvelles
technologies. Cette étude publiée en décembre 2014 a été réalisée sur un échantillon de
2 220 personnes représentatives de la population française.
29
Voici les tendances que l’on peut observer : « depuis vingt ans, la consommation des
produits de l’économie de l’information croît beaucoup plus vite que l’ensemble des dépenses
des ménages, passant de 1,3 % à 4,2 % du budget des ménages entre 1960 et 2005 ».
De nouvelles tendances apparaissent : en terme d’usage, le mobinaute français a largement
adopté la géolocalisation sur smartphone, mais aussi les messageries instantanées
(hangouts, viber, whatsApp).
Une autre tendance se dégage et concerne la protection de la vie privée sur Internet et
constitue une des préoccupations des utilisateurs Français : 50 % d’entre eux, contre 38 % il
y a deux ans, considèrent que des « logiciels peuvent transmettre des informations
personnelles à partir des téléphones mobiles sans que l’utilisateur en soit averti ». 47 % des
sondés sont convaincus que quelqu’un ou quelque chose a eu un moment un accès
indésirable à leurs données personnelles. Résultat, plus d’un Français sur deux se dit
« prudent ».
En terme de motivation des usagers, on peut aussi voir une autre tendance : selon l’enquête
Paths for growth, commissionnée par l'Economist Intelligence Unit et réalisée dans 10 pays,
« les patients semblent plus pressés d’adopter la m-santé que les professionnels (médecins,
organismes payeurs et l’Etat) ».
D’après cette enquête, on aperçoit aussi que les opportunités de marché se situent
davantage dans les solutions à valeur ajoutée centrées sur le patient que dans la recherche
de technologies nouvelles : le recentrage sur des solutions pratiques plutôt que sur des
évolutions technologiques est un axe de travail clair pour les industriels selon plusieurs
experts.
1.2 Quid des pays les plus riches
Selon rapport du Centre d’Innovation Technologique de Brookings montre que d’ici 2017, le
marché de la m-santé serait estimé à 23 milliards de dollars, dont plus d’un tiers se
trouverait sur les marchés Américains et chinois. Ce sont les applications médicales pour
mobiles ainsi que les wearable devices ou « appareils portables » qui connaissent
actuellement une forte croissance en Chine. Le marché des services de monitoring médical
(enregistrement continu de diverses mesures de surveillance d'un organe, un
30
électrocardiogramme par exemple) y est très porteur avec une estimation à 1,2 milliard de
dollars dont 90% concerne les solutions de gestion des maladies chroniques. Globalement le
marché du monitoring constituera 65% du marché total de la santé mobile, suivi du
diagnostic et du traitement. Pour les Etats-Unis, ce sont plutôt les applications liées au
Quantified Self qui se développeront davantage. On prévoit que la Chine avec 2,5 milliards
de dollars et les Etats-Unis avec 5,9 milliards de dollars seront les leaders sur le marché de la
santé mobile dans les années à venir.
1.3 Quid des pays les plus pauvres
Les intérêts pour les pays les plus pauvres sont multiples : prévention des maladies comme
le SIDA, prévention des épidémies, lutte contre les médicaments contrefaits ... La M-Santé
est plus utile dans des continents comme l’Afrique, qui connait des problématiques liées à la
santé très forte. D’ailleurs, c’est en Afrique que sont concentrés le plus de projets de M-
Santé au monde. En 2013, un millier d'initiatives de M-Santé ont été recensées dans le
monde, dont 363 en Afrique, selon GSM Association (GSMA). Il y’a un réel manque
d’infrastructures médicales et le nombre de professionnels de santé est très insuffisant.
L’enjeu est donc encore plus fort pour ces pays ce qui explique cette volonté de développer
des projets de M-Santé.
Les services spécialisés sur mobile se multiplient en Afrique. Mais l’absence de modèle
économique freine son développement. La plupart sont des initiatives pilotes et peinent à
trouver un modèle économique car elles se heurtent au problème du financement.
Ce sont les moyens de communication et surtout le téléphone qui ont aidé le Nigeria à lutter
efficacement contre Ebola. Suite à un décret présidentiel, la surveillance des appels et des
SMS afin de localiser et de suivre médicalement les utilisateurs potentiellement contaminés
et leurs contacts a été autorisée. L'application américaine eHealth permet de recenser les
cas avérés et de transmettre les données aux autorités concernées.
En matière de M-Santé, les marchés émergents sont en avance sur les pays industrialisés.
C'est souvent pour eux le seul moyen d'accéder à un service ou à une information.
31
1.4 Répartition des téléchargements des applications liées à la Santé
Précédemment dans ce dossier, nous avons pu constater qu’il y’avait une tendance aux
applications liées au bien-être et dédiées au fitness ou au running. Ce schéma publié par
research to guidance en 2014 nous le prouve une fois de plus car on peut noter qu’environ
30% des téléchargements (étude réalisée sur une base de 808 apps des stores numériques
principaux) sont liés au fitness, 15,5% au bien-être et plus de 16% à la recherche de
références médicales.
Si l’on va plus loin et que l’on étudie davantage l’aspect médical, la répartition des
applications liées aux soins de santé sur l’appStore en 2012, on peut observer que la
catégorie « cardiologie » est celle qui inspirait davantage les éditeurs suivis de la catégorie
« régime». On comptait 2 207 applications dans la catégorie « cardiologie » contre 1 915
dans celle des « régimes ».
Les utilisateurs d’application de santé qui sont davantage intéressés par des applications
d’automesure comme on le verra par la suite avaient tout de même la possibilité de trouver
une application parmi les 694 applications liées aux maladies chroniques (dont 36% liées au
diabète).
La répartition globale est visible à travers le graphique ci-dessous
32
1.5 Répartition des utilisateurs
Selon l’étude Research to guidance, on peut observer que la majorité des utilisateurs sont
atteints d’une maladie chronique (diabète, asthme, tension…). Cela est tout à fait logique car
les développeurs ont accentué leurs efforts sur les capteurs et les traqueurs d’activité depuis
2010. Les capteurs sont donc utilisés par les patients pour s’automesurer et gérer leur
maladie de manière autonome. Le caractère mobile du téléphone portable est un atout pour
ce type d’utilisateur car c’est une manière plus ludique et moins anxiogène pour évaluer son
état et suivre ses résultats dans la durée.
33
Les utilisateurs qui tentent d’améliorer leur bien-être par le biais du fitness sont les seconds
plus grands utilisateurs d’applications mobiles. Comme nous avons pu le voir le « quantified-
self » est une tendance actuelle qui a permis l’essor de la M-Santé et le téléphone reste
l’outil le plus approprié car il est pour la plupart des utilisateurs en permanence sur eux.
Globalement, grâce à une veille menée par DMD en 2014 en France, sur 4000 applications
on observe que 60% des applications de santé/bien-être sont destinées au grand public
contre 40% destiné aux professionnels de santé.
Si on observe les données géographiques, on peut voir que la santé connectée intéresse
davantage les personnes qui habitent dans les zones urbaines et cela est en lieu avec la
répartition géographique des possesseurs de smartphones.
(étude IDS Santé 2014, utilisation d’un app mobile liée à la santé)
On peut observer que les personnes âgés sont plutôt connectées. D’après une étude de
DMD Santé, 77,8% des seniors ont accès à internet à domicile et 13,9% d’entre eux
possèdent une tablette. C’est la mobilité qui est davantage recherchée dans cette catégorie
de la population qui présente un enthousiasme pour les objets connectés leur permettant de
contrôler leur santé et leur confort de vie. Cela est plutôt positif, car le nombre de seniors de
plus de 60 ans a dépassé les 15 millions en France, et cela sera exponentiel avec le
vieillissement de la population.
34
2. PESTEL
Politico-légal :
 Il y’a actuellement un problème d’incompréhension dû à la multiplicité de législations à
destination des acteurs de la m-santé. Cela est causé par le fait qu’il y’a de nombreux
acteurs.
 Les acteurs exigent une certification officielle internationale qui permettrait de filtrer les
applications qui ne répondraient pas aux normes. Cela répondrait à l’exigence des
utilisateurs en matière de sécurité des données et de la conformité du produit.
 Certains gouvernements stimulent l’éducation liée à l’usage des technologies mobiles par
les professionnels de santé et de leurs patients (ex : Le Royaume-Uni avec le programme
« connecting for health »).
 Les autorités de santé prennent en compte progressivement les dispositifs médicaux
communicants dont certains sont aujourd'hui pris en charge par l’assurance maladie : par
exemple le lecteur de glycémie de Sanofi est remboursé à hauteur de 60% par la Sécurité
Sociale.
 Un livre vert de la Commission européenne et de la CNIL sur la m-santé a été publié pour
rassurer quant à l’utilisation massive des solutions numériques dans les systèmes de
santé européen. La CNIL s’engage à utiliser son autorité afin de contrôler la
confidentialité des données : « En France, les données de santé sont considérées comme
sensibles, leur sécurisation doit être renforcée et leur utilisation soumise à l’accord des
utilisateurs» Olivier Desbiey, chargé d'études prospectives au sein du Département de
Technologies et de l'Innovation CNIL. La CNIL souhaite la création d'un label pour inciter
les éditeurs d'applications mobiles liées à la santé d’informer davantage les utilisateurs
sur l'utilisation de leurs données personnelles.
 Une certification est exigée en France pour tout dispositif médical. Ils doivent tous
répondre aux normes établies par les directives européennes et doivent être soumis à un
35
contrôle de l’AFFSAPS.
 La France prend du retard par rapport au Royaume-Uni par exemple : la Food and Drug
Administration vient d’accréditer l’iPhone et l’iPad d’Apple comme outil mobile de lecture
radiologique.
Economique
 Le marché mondial de la m-Santé multiplié par 11 entre 2013 et 2017 pour atteindre 26,5
milliards de dollars selon Research2Guidance.
 Selon le même rapport, seulement 14% du chiffre d’affaires total du marché dans les 5
prochaines années proviendra des revenus de téléchargement d’applications.
 Les dépenses de santé représentent 12% du PIB français contre 17% aux Etats-Unis et 9%
au Royaume-Uni.
 100 000 applications de M-Santé disponibles sur les principales plateformes de
téléchargement.
 Selon plusieurs études, le développement de la m-santé pourrait permettre à la Sécurité
Sociale d’économiser 11,5 milliards d’euros de dépenses de santé d’ici à 2017. Les autres
revenus proviendront des services supplémentaires et des services de surveillance à
distance et de santé, des capteurs et objets connectés, de la publicité et de la vente de
médicaments.
 L’autoprise en charge appliquée aux 4 principales pathologies chroniques (Diabètes, HTA,
Insuffisance cardiaque et rénale), et à l’ensemble des patients, les bénéfices s’élèveraient
à environ 2,6 milliards d’euros par an selon l’étude de la Syntec Numérique.
Socio démographique:
 500 millions de personnes utilisent des applications mobiles m-santé en 2015 : soit
approximativement 1 tiers des utilisateurs de smartphones.
36
 On compte 7 millions d’utilisateurs d’application santé en France : 1/3 atteints de maladie
chronique et 22% ont déjà téléchargé au moins 1 application mobile (2,3 App en
moyenne selon “A la recherche du ePatient”).
 En France, 94% des médecins ont un usage professionnel de leur smartphone
 Augmentation des déserts médicaux, hausse des prix et des dépassements d’honoraires,
scandales pharmaceutiques et une dette de 18,1 milliards d’euros en 2011.
 Les maladies chroniques touchent 20% de la population dont la moitié, atteinte plus
sévèrement dispose d’une prise en charge en affection de longue durée (ALD) (diabète :
touche 2,5 millions de personnes en France ; insuffisances rénales chroniques : 2,5
millions ; bronchites chroniques : 3 millions).
 L’allongement de l’espérance de vie provoque une croissance exponentielle de ces
maladies.
 La répartition territoriale des professionnels de santé en France provoque des inégalités
en ce qui concerne l’accès aux soins. La majorité des professionnels de santé est installée
sur les côtes et dans les grandes agglomérations. Une désertification est donc visible au
Centre et au nord du pays. Selon l’association UFC-Que Choisir, les déserts médicaux
concernent 5% des Français pour les médecins généralistes et 19% pour les pédiatres.
Technologique :
 Le marché est dépendant de l’Etat et des pouvoirs publics quant au déploiement des
infrastructures, et plus particulièrement dans la connectivité à Haut Débit (réseaux 4G,
5G, fibre optique, technologie NFC) pour soutenir la démocratisation des solutions de
santé numérique.
 Ces investissements doivent être complétés par la mise en place de normes
technologiques communes afin de donner la possibilité à l’ensemble des produits et des
37
systèmes de fonctionner ensemble et sans être écraser par la législation.
 Des travaux ont débuté en France pour permettre une interopérabilité des équipements.
La SNITEM et le DGCIS en sont chargés.
 Les nouvelles technologies permettent l’essor de la m-santé et des innovations comme
l’Apple Watch permet de toucher encore plus de clients.
 L’innovation technologique est un des défis à relever pour inciter à l’adoption des
nouvelles pratiques dans ce domaine. Pour les médecins et les assureurs, les conditions
de sécurité et de confidentialité sont les barrières les plus importantes à une efficience de
la M-Santé. La moitié des médecins pensent que les dispositifs web dans leurs cabinets
sont sécurisés. Seuls 53% des médecins ont répondu que les applications mobiles liées à
la santé sont compatibles avec leurs systèmes IT. Il est donc nécessaire d’optimiser
l’interopérabilité entre les technologies et aussi de former les professionnels de santé à
l’utilisation des nouveaux outils mobiles.
Ecologique :
 L’Organisation Mondiale de la Santé (OMS) a classé les ondes des téléphones mobiles
dans la catégorie des agents « cancérogènes possibles » en 2011.
 De nombreuses applications mobiles sur la prévention sont liées à l’environnement et à la
qualité de l’air intérieur.
 Des gains écologiques sont réalisés car grâce à la M-Santé, le patient peut éviter de se
rendre à une consultation et donc d’utiliser un moyen de transport polluant (voiture …)
38
3. La typologie des acteurs
3.1 Les opérateurs
Les opérateurs ont évolué et cherchent à se faire une place sur le marché en plein essor
qu’est la m-santé en tentant de fournir des solutions adaptées aux besoins de l'industrie
médicale. Dans une logique de réductions des dépenses et de l'amélioration des soins. Le
défi est donc désormais d’élargir leurs compétences, et plus particulièrement dans les afin
de servir le plus largement possible le secteur. D’après la GSMA, ils auraient pour objectif de
simplifier la gestion des dossiers médicaux et d'imagerie par le cloud, la qualité et le partage
de l'information grâce à leur expertise et à leurs moyens.
Orange répond déjà aux besoins en imagerie dans les régions les plus peuplées de France et
connecteraient ainsi plus de 90 hôpitaux et 500 radiologues, couvrant ainsi une base de
données de plus de 12 millions de patients.
Des solutions apportées par les opérateurs en m-santé sont apparues ces dernières années.
C’est le cas de Telefonica en Espagne qui a mis en place un système de contrôle à distance
permettant de faire de la rééducation postopératoire quotidienne chez soi sans avoir besoin
de se rendre à l’hôpital. En France, Orange Healthcare ,en collaboration avec Sorin,
spécialiste en appareil lié aux maladies cardiovasculaires, s’est attaqué aux pacemakers en
développant un système capable de transmettre toutes les données à un boitier Orange
placé dans la maison du patient, et envoyées dans la foulée à son médecin. Tout est ainsi
simplifié, le suivi du patient est amélioré et les anomalies se détectent plus rapidement :
c’est une solution efficace pour toutes les parties (patient-médecin- opérateur -
équipementier).
3.2 Les équipementiers
De nouveaux équipements apparaissent pour répondre aux attentes du marché et les
équipementiers, en collaboration avec les éditeurs améliorent ces technologies et ainsi
dynamiser le marché.
39
De nombreux équipementiers ont préféré cibler directement le consommateur sans passer
par un tiers. On peut prendre l’exemple de l’entreprise française Withings, créatrice du
premier pèse-personne connecté.
D'autre part, de grandes entreprises d’ingénierie telles que IBM ou Philips investissent aussi
sur ce marché de la m-santé. De plus en plus d’objets communicants sont développés pour la
santé et l’outil pour accéder aux données est le smartphone. Si certains constructeurs se rallient aux
éditeurs d’autres se rapprochent des opérateurs et leur fournissent le matériel nécessaire pour
recueillir les données médicales. C’est le cas Ericsson par exemple qui propose une gamme de
capteurs (poids, asthme, glycémie…)
3.3 Les é
Les éditeurs d’applications ou développeurs ont un rôle déterminant car ils assurent la
diffusion de l’idée vers une création mise à disposition des utilisateurs. Ils sont donc les
principaux artisans du marché. Selon une étude Reasearch2Guidance, ils seraient les
leadeurs de m-santé. De nombreuses agences d’éditions sont spécialisées dans le domaine
de la santé (interaction-healthcare , Mobilehealth…).
3.4 Les professionnels de santé
L’usage du Smartphone prend de plus en plus d’importance dans la pratique des professionnels de
santé. Selon une étude de la société Mobile Health, plus de 70% des médecins (toutes spécialités
confondues) disposent d’un Smartphone.
L’étude révèle que :
 94% des médecins qui possèdent un Smartphone l’utilisent à des fins professionnelles
 53% ont téléchargé des applications médicales (dont 68% concernent les bases de données
médicamenteuses )
Le Smartphone représente donc pour les professionnels de santé un véritable outil
d’accompagnement ou de prescription. Il ne faut pas oublier que les professionnels de santé
pourront à l’avenir être les principaux prescripteurs de ces applications et donc les distributeurs sur
le marché. Il faut savoir que les professionnels de santé bénéficient d’un fort capital de confiance
concernant la confidentialité des données. Ils disposent d’un fort capital confiance sur un
40
marché où il existe de nombreuses préoccupations quant à la confidentialité des données.
Selon un sondage IFOP publié en 2013, 63% des Français pensent qu’en cas de partage de
données de mesure issues d’objets connectés, ce sont les professionnels de santé qui sont
les plus légitimes pour la gérer.
3.5 Les assurances et les organismes de sécurité sociale
Les assureurs ont un rôle fondamental dans le développement des services de santé mobile.
Le m-santé peut ainsi concerner les assurances et mutuelles pour de nombreuses raisons :
 Suivi des de leurs clients
 Proposer des applications axées sur la prévention en matière de santé.
 De plus, l’objectif de ces sociétés est d’offrir à leurs clients des outils qui permettent
de s’autogérer pour les formalités administratives, et de leur apporter les services
dont ils ont besoin par l’intermédiaire d’applications.
3.6 Les laboratoires pharmaceutiques
Les laboratoires pharmaceutiques ont rôle central sur ce marché en plein essor (Voir annexe
8). Leur relation avec les professionnels de santé leur donne davantage de crédibilité. De
plus, ils disposent d’une expertise dans le secteur médical et particulièrement dans les
dispositifs médicaux tels que les appareils à glycémie par exemple (laboratoire Roche
Diagnostic…). La R&D est donc stimulée dans de nombreux laboratoires à l’écoute des
nouvelles attentes du marché. Le laboratoire Sanofi a ainsi développé plusieurs outils en e-
santé et développe de nombreuses applications.
Les laboratoires ont aussi recours à la m-santé pour proposer des compléments à leur
principale activité qui est de vendre des médicaments. Enfin, les applications vont améliorer
l'efficacité d'un traitement en particulier ce qui permettra aux sociétés de l'industrie
pharmaceutique d'avoir des arguments et des avantages concurrentiels.
3.7 Les « stores » numériques
Les stores numériques comme l’AppStore ou encore Google Play (né d’une fusion avec
Androïd market) profitent de cet essor car ils hébergent les applications iOS et Android ce
41
qui leur permet d’en tirer un avantage financier (30 à 40% de royalties sur chaque vente
pour l’Appstore). Il est inévitable pour les éditeurs d’applications de ne pas être vendu sur
ces plateformes de téléchargement. C’est une étape obligatoire que l’application soit
gratuite ou payante. L’AppStore d’Apple, lancé en 2008, est le principal store. Lors de la
sortie de la plateforme, Apple comptait plus de 10 millions de téléchargements en 3 jours ce
qui prouve une attente forte de la part des consommateurs.
500 000 applications (iPhone+iPad confondus) sont disponibles sur la plateforme et un
nombre de téléchargements de 25 milliards a été dépassé en 2013.
Le catalogue de Google comprend plus d’1,43 millions d’applications, contre 1,21 million sur
l’Apple Store. Amazon figure à la troisième place, avec un peu moins de 300.000
applications. Cependant, Apple continue de générer davantage de revenus : les ventes
d’applications mobiles avaient bondi de 50 % en 2014, pour atteindre environ 15 milliards de
dollars. Le Japon, la Corée du Sud et les États-Unis ont généré ensemble un CA supérieur à
celui du reste du monde combiné sur les différents stores d’applications mobiles.
Panorama des acteurs sur le marché de la M-Santé :
42
4. Les différents modèles économiques des acteurs
L’essor des applications et dispositifs de M-santé s’accélère avec l’arrivée des objets
connectés. Cependant, les différents acteurs peinent à trouver un modèle économique
durable. Une définition de modèles économiques profitables doit être réalisée afin d’attirer
davantage d’investisseurs et surtout d’obtenir de bons résultats financiers.
Selon une étude de BCG (Boston Consulting Group), le challenge pour les acteurs de la M-
santé sera d’innover dans la manière de monétiser son application et ses services. Il est
difficile aujourd’hui de se baser uniquement sur le fait de faire payer son application car les
utilisateurs ne sont prêts à payer une application qui n’a pas prouvée totalement son
efficacité. De plus, comme on a pu le voir précédemment, les utilisateurs privilégient les
apps gratuites : 86% des usagers prétendent ne pas être prêt attiré par les applications
payantes (source : research to guidance)
Une réglementation plus souple pourrait à l’avenir faciliter la prise en charge par l'assurance
maladie de ces applications et objet connecté complémentaire. Pour le moment, la
règlementation n’évolue pas et ralentit le marché et les acteurs doivent donc trouver des
modèles économiques pour être compétitifs sur un marché déjà saturé.
4.1 Les modèles économiques envisageables
La gratuité (Free) ou la pratique de bas prix
Les éditeurs tentent à l’heure actuelle de proposer des applications gratuites pour atteindre
davantage de personnes. Cependant, cela les contraint à disposer une majorité de revenus
par la vente d’espaces publicitaires sur l’application. Cela ne s’arrête pas à la vente d’espace,
mais implique la revente des données collectées grâce au « tracking ». Le modèle
économique est donc uniquement basé sur la valorisation de données, mais la
réglementation limite de plus en plus les pratiques de ce type. Il est donc difficile de
rechercher de la durabilité avec ce type de modèle.
43
Autrement, les acteurs du marché préfèrent pour la plupart se concentrer sur leur métier en
utilisant leur application comme un cheval de Troie vers le produit (objet connecté…). On
offre donc l’application pour attirer davantage de monde et les inciter à acheter le produit
complémentaire.
Le remplacement de soins existants
Certaines applications ou objets connectés peuvent venir remplacer l’offre de soin existante
voir l’améliorer et cela va donc diminuer les dépenses de santé de la sécurité sociale et cela
à plus ou moins grande échelle. Un patient atteint d’une maladie chronique comme le
diabète va s’autogérer, il manage sa propre santé et transforme son rôle de patient. Si les
résultats s’avèrent positifs, il est donc tout à fait possible de prétendre à un remboursement
d’un service de M-Santé par les assureurs et/ou d’autres organismes.
D'ailleurs, le Conseil National de l’Ordre des Médecins recommande la nécessité d'une
évaluation scientifique menée par des experts sans "lien d'intérêt avec les fabricants pour
filtrer certaines applications ne respectant pas des normes de qualité précises. Cela
permettrait de prouver les bénéfices d’un service de M-Santé sur la santé individuelle et
collective, et cela permettrait d’envisager une prise en charge par la collectivité.
Un remboursement sur la base de la performance
Un modèle économique ressort de certaines études de l’institut CG : un remboursement
pourrait être calculé sur la base des bénéfices générés en calculant de la diminution du
risque par exemple ou sur les économies réalisées par l’utilisateur. Le modèle serait donc
basé sur une approche par la valeur.
Ce « business modèle » basé sur les revenus suppose une collecte de données économiques
et médicales sur plusieurs années et sur un échantillon parfaitement représentatif de la
population du pays dans lequel l’utilisateur se trouve. Cependant même s’il est possible de
voir ce modèle s’installer dans certains pays, la récolte de ces données est encore trop
réglementée en France et commence seulement à être autorisée dans d'autres pays.
44
Un processus difficile pour obtenir le remboursement d’une application
La reconnaissance du bénéfice médical et du gain économique généré par un service de M-
Santé permettraient un remboursement, mais cela est complexe à prouver. Par exemple, le
laboratoire Sanofi tente de prouver ce bénéfice médico-économique pour son application
Diabéo qui comme son nom l’indique s’adresse à des utilisateurs diabétiques. Ce dispositif a
été conçu pour les aider à mieux gérer leur traitement, à calculer leurs doses d’insuline et à
choisir seuls leur régime alimentaire. Le dispositif est à la fois un outil de collecte et de
partage de données entre le patient et l'équipe soignante, et génère des recommandations
sur la dose d'insuline à prendre.
Le laboratoire et leur partenaire ont dû attendre 4 ans pour démontrer des preuves quant à
l'amélioration de l'équilibre glycémique des patients. Cependant, même après quatre années
de suivi, les données ne sont pas suffisantes pour prouver l'efficience du dispositif selon les
tiers intéressés (sécurité sociale, assurances...).Pour prouver ce bénéfice médico-
économique, Sanofi a lancé une nouvelle étude auprès de 700 patients pour tenter d’avoir
une évaluation positive de la part des organismes concernés.
5. Les stratégies des acteurs de la M-Santé
L’émergence de la M-Santé oblige les acteurs de la santé à transformer leurs compétences
pour mieux piloter le changement et intégrer les NTIC dans leurs stratégies marketing.
Les éditeurs d’applications en ont bien conscience et d’après plusieurs prévisions, ils
deviendront les acteurs principaux sur le marché grâce à la création de solutions de santé,
notamment subventionnées par les compagnies d'assurance santé. Le succès des éditeurs
est d’axer leur stratégie directement sur le consommateur en proposant des services
adaptés et cohérents avec les nouvelles attentes des utilisateurs.
5.1 Les acteurs de la M-Santé vers une médecine plus préventive
Grâce au Big Data et aux nouvelles capacités des acteurs de la santé, il est désormais
possible d’identifier de façon plus prédictive des risques d’épidémies, de maladies, de
segmenter des populations en fonction de ces risques, de concevoir des traitements de plus
45
en plus personnalisés. Les échanges entre professionnels de santé et leurs patients évoluent
et de nouveaux outils apparaissent afin d’améliorer cette relation. Ces nouveaux outils sont
la plupart du temps axés vers une approche différente de la médecine traditionnelle : on
assiste à un changement de paradigme, en passant d’une médecine curative à une approche
beaucoup plus préventive à l’heure où les dépenses de santé sont de plus en plus
importantes. La M-Santé répond à ces enjeux grâce aux stratégies des acteurs qui placent la
prévention au premier plan. De nombreux équipementiers utilisent cette approche pour
séduire les utilisateurs (Withings,…).
5.3La M- ig Tech
En septembre 2014, le géant Américain Apple annonçait la sortie de l’application Health,
désormais disponible par défaut sur tous les produits de la marque (sauf ordinateur).
L’application est complétée du Health Kit, mis à disposition des éditeurs d’application dans le
but de faire interagir leurs applications ou objets connectés avec l’application Health.
Apple place donc la santé au cœur de sa stratégie, et cela peut s’expliquer par plusieurs
raisons, dont la montée en puissance de la tendance du « quantified-self » et de
l’autodiagnostic.
Aujourd’hui, les applications mobiles sont nombreuses sur le marché et Apple souhaite saisir
de nouvelles opportunités.
L’objectif principal d’Apple est de collecter toutes les données remontées par les
applications d’automesure et ainsi de centraliser un maximum de données. Le Big & Open
Data intéresse la firme américaine même si la santé n’est pas du tout son cœur de métier.
C’est pour cela qu’Apple a créé un partenariat avec « Mayo Clinic », un établissement de
soins reconnu aux Etats-Unis, afin de disposer d’une légitimité à effectuer des
recommandations médicales basées sur les données des utilisateurs ou encore alerter un
utilisateur quant à un besoin urgent de consultation.
46
Google tente aussi de se faire une place dans le secteur de la santé avec la création de
Calico.
Après de longues années de doute quant à la mise en place de stratégie digitale, les
laboratoires pharmaceutiques tentent désormais d’innover en modifiant leurs stratégies
globales : selon une étude du cabinet de conseil Kurt Salmon révélait que 88% des décideurs
du secteur pharmaceutique souhaitaient s’orienter vers le développement d’application
mobile à destination des mobinautes ainsi que des professionnels de santé afin de combler
la baisse des visiteurs médicaux. C’est ainsi que depuis 2012, les laboratoires intègrent le
mobile et les objets connectés au cœur de leur stratégie qui leur permettra ainsi de
rationaliser les coûts.
Les enjeux sont multiples et leur souhait est d’obtenir des données grâce aux NTIC et ainsi
adapter leur production et offrir des outils de gestion de santé aux mobinautes par le biais
d’actions concrètes comme ont pu le faire le laboratoire MSD avec l’application TUP, Trouver
Un Préservatif, permettant de géolocaliser les distributeurs de préservatif.
Une rupture est visible et les laboratoires veulent améliorer leur image et moderniser leurs
stratégies en ayant un rôle moins limité.
Les comportements des internautes et des mobinautes obligent aussi les laboratoires à
revoir leurs stratégies et à passer à une nouvelle ère 2.0, car la santé est un domaine qui
génère de nombreuses visites et d’échanges sur le web ce que les acteurs de l’industrie
pharmaceutique ne peuvent pas négliger.
Selon un article du journal LesEchos, 40% des Français ne s’estiment pas assez informés par
les médecins sur les médicaments prescrits ce qui amène logiquement les laboratoires à
informer davantage via l’outil mobile.
Enfin, les laboratoires pharmaceutiques veulent répondre aussi à une concurrence accrue
dans l’industrie dans un contexte où les génériques prennent de plus en plus d’importance.
47
Les laboratoires améliorent donc le positionnement de leurs produits à l’aide du web et
d’applications dans l’objectif de développer les ventes.
L’université californienne (UCLA) a mené une étude auprès de patients ayant séjourné à
l’hôpital qui a démontré que 73 % des personnes interrogées n’ont pas pris au moins l’un
des médicaments prescrits à leur sortie, et que 32 % ont respecté la totalité de leur
traitement, et ainsi entraîné des délais de rétablissement beaucoup plus longs et qui ont
entraîné des coûts de prise en charge supplémentaires.
En suivant la même logique, des patients souffrant de maladies chroniques rencontrent des
difficultés à évaluer eux-mêmes la nécessité d'adapter leur traitement. Un article récent du
New England Journal of Medicine (NEJM) fait état d’un contrôle de la glycémie beaucoup
plus efficace chez les diabétiques de type 1 équipés de systèmes de mesure en continu du
glucose que chez les patients pratiquant une autosurveillance standard.
Les acteurs de la santé jouent donc sur ces aspects afin de concevoir des applications
permettant de réduire ces comportements et ainsi poursuivre la logique des réductions de
coûts liés à la santé.
6. Etude de la concurrence
6.1 Un marché des applications oligopolistique
Le marché des applications mobiles est dominé actuellement par 2 stores (App Store et
Google Play), certains nouveaux entrants comme Amazon viennent tenter de concurrencer
les 2 principaux stores sans succès pour le moment.
L’étude de « App annie » montre le nombre de téléchargements a évolué entre 2013 et
2014, mais que cet essor est plus significatif pour Google Play. On observe une hausse de 60
%, pour atteindre les 150 millions de téléchargements, contre 100 millions pour l’App Store
qui progresse de 45 %.
48
Cependant si l’on étudie la croissance en valeur, la situation est différente. L’App Store
génère 100 millions de dollars (+45 % entre 2013 et 2014), alors que Google Play génère 60
millions de dollars, (+30 %). La progression en volume et en valeur d’Apple est égale (45 %),
tandis que la progression en valeur de Google est deux fois moins importante qu’en volume.
On peut partir du constat qu’Apple propose toujours autant d’applications payantes alors
que Google Play en propose de moins en moins chaque année pour répondre à une
tendance à la gratuité qui vient s’affirmer aux attentes des consommateurs.
6.2 Une concurrence hétérogène
L’hétérogénéité des acteurs sur le marché de la M-Santé est très particulier entraîne une
concurrence féroce entre les acteurs.
Les éditeurs d’applications disposent du poids de marché le plus important grâce à leur
expertise liée aux systèmes d’information santé (SIS) engrangé depuis les années 1990.
Comme on a pu le voir précédemment, il y’a un grand nombre d’acteurs qui disposent
d’objectifs et d’expertise différents. Leur cœur de métier est différent, mais leur seul point
commun est la connectivité et les NTIC.
49
Les financements sont donc différents et la recherche d’investisseurs est pour certains
acteurs comme les start-ups une étape indispensable pour faire face aux attentes et à la
concurrence du marché. Il y’a une réelle « euphorie » sur ce marché et toutes les parties
tentent à l’heure actuelle de se placer comme un acteur sérieux.
Il existe encore de trop nombreuses barrières à l’entrée pour faire face à cette concurrence
féroce : des barrières technologiques, légales, et surtout financières.
6.3 Une forte intensité concurrentielle sur ce marché
L’objectif est désormais d’analyser la concurrence sur ce marché et de mesurer plus
particulièrement son intensité à l’aide des 5 forces de Porter. En synthèse, un hexagone
sectoriel permettra de visualiser les intensités des forces de la concurrence.
Une forte menace des nouveaux entrants
Même s’il existe de nombreuses barrières à l’entrée qui sont financières, légales ou
technologiques, plusieurs acteurs peuvent les surmonter pour se faire une place sur le
marché. C’est ce qu’il se passe depuis 2008 avec l’arrivée de nouveaux acteurs qui tente de
se faire une place sur un marché qui avant l’ère de la digitalisation était dominé uniquement
par les acteurs de la santé : laboratoires, équipementier médical… À l’heure actuelle, de
nombreuses start-ups arrivent sur le marché grâce au crowdfunding ou à l’aide
d’investisseurs. Les « digitals natives » telles que les GAFAM (Google, Apple, Facebook,
Amazon, Microsoft) ont aussi les moyens financiers pour dominer le marché et interviennent
aussi sur le marché depuis 2008. Ainsi, de nombreuses start-ups sont rachetées par ces
géants du digital qui tente grâce à leur stratégie d’optimiser les liaisons hôpital-maison, de
digitaliser le parcours de soin et de créer un monitoring pour les maladies chroniques, et
d’engendrer des données d’utilisateurs.
Les frontières qui existaient entre un marché grand public bien-être et un marché
professionnel de la santé sont en train de s'estomper et des acteurs très compétitifs comme
Wtihings, Runtastic viennent agrandir la concurrence sur un marché qui attire un grand
nombre d’acteurs.
50
Un pouvoir de négociation des clients limité
Le pouvoir de négociation des clients est très faible voire inexistant. Certaines apps sont
gratuites et contiennent des services supplémentaires payants ce qui obligent les entreprises
à tenter de les attirer vers une version premium, ils doivent donc mettre à disposition des
services gratuits attractifs. Le pouvoir de négociation des clients est donc limité, mais les
entreprises mettent tout en œuvre afin de proposer une application et des objets connectés
au meilleur rapport qualité-prix. Les objets proposés suivent une logique de différenciation
produits grâce à la personnalisation de l’usage grâce à la collecte de données. Une
entreprise peut ainsi créer une relation de proximité avec ses clients et donc inciter à la
fidélité pour profiter de services plus personnalisés dans le long terme.
Un pouvoir de négociation des fournisseurs
Il existe un grand nombre d’acteurs sur ce marché, les fournisseurs doivent donc s’aligner au
prix du marché pour générer un CA significatif, ainsi les éditeurs proposent des prix allant de
5 000 à 100 000 € pour une application mobile selon les fonctionnalités souhaitées par
l’annonceur. Cependant, cela est différent pour les objets connectés car de nouveaux
fournisseurs peuvent prendre une grande partie de la valeur globale du produit et réduire la
marge du concepteur de l’objet car certains capteurs ou autres outils intégrés dans les
produits connectés doivent être élaborés par les fournisseurs. Cela doit être donc pris en
compte.
Une forte menace des produi
Toutes les fonctionnalités proposées par les applications de santé et les objets connectés
sont à la base inspirées d’objets traditionnels (lecteur de glycémie, tensiomètre, podomètre,
pèse-personne. Les produits de substitution sont donc très nombreux. Les applications de
santé et objets connectés complémentaires offrent cependant une performance accrue et
une qualité d’analyse remarquable pour le consommateur par rapport aux traditionnels
substituts non connectés. Les produits liés à la santé connectée se distinguent donc de leurs
substituts dans la mesure où l’offre se concentre davantage sur le service que sur le produit.
51
Des fortes contraintes réglementaires imposées par les pouvoirs publics
L’Etat dispose d’un fort pouvoir sur ce marché et la régulation imposée par les pouvoirs
publics est très lourde pour les acteurs du marché. L’Etat intervient dans un objectif
qualitatif et de protection lié à la confidentialité des données de santé des utilisateurs, ou
encore de la valeur scientifique des objets commercialisés.
Hexagone sectoriel du marché de la M-Santé
7. Diagnostic externe
7.1 SWOT : menaces et opportunités
Opportunités
- La M-Santé a la capacité de répondre à des objectifs de santé publique importants
comme la réduction des dépenses de santé ainsi qu’aux problèmes sociaux-
démographiques observés depuis plusieurs années : désertification (Voir annexe 11)
52
de la population médicale dans les zones rurales (Moins de 54 % de la population des
pays en développement ont accès aux services de santé. On compte un médecin pour 6 670
habitants dans le monde, contre un médecin pour 390 habitants dans les pays industrialisés –
et un médecin pour 310 habitants en France), charge de travail trop importante des
médecins, vieillissement de la population, augmentation de patients atteints de
maladies chroniques…
- Selon plusieurs études, la M-Santé permettrait de réaliser 99 milliards de dollars
d'économies d'ici 2017 en Europe.
- Selon le rapport « Syntec numérique », les gains autour de 4 maladies chroniques
majeurs (diabète, PCO, hypertension, asthme) sont estimés de 925€ à 12 035€ par
an et par patient. De plus 125 00 à 165 000 hospitalisations par an seraient évitables
grâce à la santé connectée.
- La M-Santé peut répondre aussi à des problématiques majeures dans les pays les plus
pauvres comme on a pu le voir avec l’utilisation de certaines solutions de M-Santé
pour lutter contre Ebola.
- Le nombre de mobinautes ne cesse d’augmenter : 54% de la population française de
plus de 11 ans se connecte sur internet avec son smartphone.
- L’augmentation croissante des soins de santé oblige les prestataires de soins publics
de tester et déployer des solutions efficaces.
- Selon une étude de pWc, l’adoption globale de la m-Santé est aujourd’hui considérée
comme inévitable par plus de la moitié des médecins et des patients dans les pays
développés et émergents du monde entier. On constate cependant que les patients
semblent plus pressés d’adopter la m-Santé que les professionnels de santé. Les
professionnels de santé reconnaissent cependant l’utilité de certaines applications de
suivi pour leurs patients atteints de maladie chronique. 8% des professionnels de
santé recommandent une application à leurs patients et 54% des patients aimeraient
que leur médecin leur conseille une application selon le baromètre Vidal de 2014.
53
- Selon les prévisions, certains modèles économiques se baseront sur la
recommandation d’application par le biais des professionnels de santé
- Les acteurs de la santé feront usage de solutions toujours plus innovantes pour se
différencier de leurs concurrents et cela stimulera davantage le marché.
- Il y’a une tendance à la recherche du bien-être et du « quantified-self » qui permet
de suivre sa santé au quotidien. Les mobinautes accordent de plus en plus
d’importance à ce type d’application ce qui prouve une augmentation de la confiance
vis-à-vis de ces nouvelles technologies.
- Les fonctionnalités des smartphones ne cesseront d’évoluer et cet outil dispose
actuellement de nombreux atouts permettant le développement croissant de la M-
Santé : portabilité, large diffusion, connectivité, transmission de données vers un
système centralisé…
- Il existe une équation parfaite entre le smartphone, les objets connectés et le
quantified-self.
- La M-Santé se développe rapidement dans les pays émergents car il permet aussi de
stimuler la création d’écosystème pour des acteurs comme les assureurs, les
opérateurs…
- La M-Santé permet une évolution et une amélioration des techniques de prévention
et de détection
- Différentes études prouvent que les patients préfèrent les solutions à domicile plutôt
que les consultations en cabinet.
Menaces
- Les utilisateurs d’applications peuvent vite se désintéressé des services proposés par
celle-ci selon une étude menée par Research to guidance en 2014. Cela serait causé
réel manque d’intérêt (46 % des applications sont désinstallées au bout de quelques
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La M-Santé dans tous ses états

  • 1. 1 GRISOLET Nathan Marketing 5ème année (MASTER 2) Année scolaire 2014 -2015 LA M-SANTE DANS TOUS SES ETATS Dans quelles mesures les stratégies marketing des acteurs de la santé peuvent- et des objets connectés ? Diplôme Manager Marketing stratégique
  • 2. 2 SOMMAIRE Remerciements Introduction I. Les enjeux de la M-Santé I.1 Définition I.2 Typologie des services proposés par les acteurs de la santé I.3 De la santé 1.0 à la santé connectée I.4 I.5 Les attentes des Français en matière de santé I.6 Les tendances I.7 Les facteurs clés de succès de la M-Santé I.8 Les inquiétudes auxquelles doivent faire face les acteurs de la M-Santé I.9 Perspectives : prototypes et produits à venir II. Etude du marché de la M-Santé II.1 Analyse du marché de la m-santé II.2 PESTEL II.3 Typologie des acteurs II.4 Les différents modèles économiques des acteurs II.5 Les stratégies des acteurs de la santé II.6 Etude de la concurrence II.7 Diagnostic externe III. améliorer le suivi propres à la M-Santé ? III.1 III.2 Point sur la cible : aspects de la maladie III.3 Stratégie marketing : lancement produit de Follow et de son bracelet connecté III.4 Rétro planning III.5 Budget prévisionnel Conclusion Bibliographie/Webographie Annexes
  • 3. 3 INTRODUCTION À l’heure actuelle, 7,3 millions de Français ont déjà téléchargé au moins une application (source : Journal du Net) et on comptait en septembre 2014 plus de 29,4 millions de mobinautes soit 54% de la population de 11 ans et plus (source : Médiamétrie). On note une forte augmentation en 5 ans, car cette population a été multipliée par 2,7 entre 2009 et 2014, soit une croissance de 18,4 millions d’individus. L’équilibre homme-femme est quasiment atteint, car 51% des mobinautes sont des hommes alors qu'ils étaient 60% en 2009. 53,2% d’entre eux ont plus de 35 ans ou plus, alors qu’ils étaient 35,8% en 2009. Selon Médiamétrie, ils sont 60% à être responsables des achats contre moins de la moitié en 2009. La population est désormais « connectée » et souvent reliée à son smartphone ou sa tablette. Le nombre de cartes SIM en service en France atteint 79,9 millions en décembre 2014, le taux de pénétration des abonnements mobiles est de 121,3% (source : ARCEP). Ces nouveaux usages laissent place à des opportunités à saisir sur le marché de la M-santé car la santé est une des préoccupations principales des Français. Lorsqu’on combine les deux, il existe un fort potentiel pour les différents acteurs. Les utilisateurs passent en moyenne 24 minutes et 49 secondes par jour à naviguer sur Internet via leur mobile tandis qu’ils passent seulement 12 minutes et 15 secondes à téléphoner. La fonction « téléphoner » est désormais en 5ème position derrière le temps passé sur les réseaux sociaux qui est de 17 minutes. Selon une étude publiée par « Research2guidance », la M-santé prend de plus en plus d’ampleur : d’ici fin 2015, 500 millions d’utilisateurs de smartphones et de tablettes utiliseront des applications mobiles liées à la santé. Le marché de la M-santé devrait atteindre 26 Mds$ en 2017. Ces nouveaux comportements modernisent peu à peu le secteur de la santé qui connait une révolution depuis l’explosion du numérique, des nouvelles technologies et des mutations que l’on connait dans le domaine de l’information et de la communication. Une émergence d’outils, d’applications, de plateformes d’échanges et de collaboration, d’objets connectés est visible. On assiste de plus en plus à l’émergence de la « santé connectée ». On remarque une tendance au « quantified self » ou « automesure de soi », qui désigne l’usage de technologies numériques pour mesurer son état de santé. Ce terme est apparu en
  • 4. 4 2007 dans la Silicone Valley et démocratisé par le magazine américain « Wired ». Ces outils répondent à un besoin d’information sur sa santé. Des objets connectés, des applications ou encore des sites web sont de plus en plus utilisés, un français sur quatre possède un objet connecté comme des bracelets connectés, des ceintures, des pèse-personnes, des réveils... 64% de ces usages sont liés au fitness, selon le cabinet BVA. La tendance est au partage de ces performances sur les réseaux sociaux (ex : Runtastic, Fitbit, Jawbone…) et au besoin de contrôler sa santé à tout moment. Les comportements évoluent au fil de l’arrivée de nouvelles technologies et le bien-être est de plus en plus mis en avant. On assiste à un réel culte de soi par le biais de ces outils qui nous accompagne, nous motive, nous encourage ou nous coach : les usagers publient leurs scores sur Facebook, Twitter ou les partagent avec leur "communauté". Il y’a un contrôle quotidien qui pousse à l’auto défi et au dépassement de soi. Un vrai univers parallèle est créé où tout se compte, se jauge, se mesure. Les concepteurs développent sans cesse de nouveaux outils basés sur le culte du moi : le Smart Bra de Microsoft émet des vibrations en cas de pulsion alimentaire incontrôlée, la gourde Blu Fit bipe en cas de déshydratation, la ceinture Lumo Back corrige la mauvaise posture dorsale. À l’heure où les smartphones et internet à haut débit se sont totalement démocratisés, et que le « Big Data », le cloud, l’open data commencent à prendre leur envol, on assiste à une révolution technologique qui se révèle par l’apparition des objets connectés qui pourrait atteindre le nombre de 25 milliards d’ici 2020 et cet essor aura forcément un impact dans le secteur de la santé. Plusieurs enquêtes ont été réalisées ces derniers mois pour mieux analyser cette tendance et cet essor du marché de la M-santé : le site 1001pharmacies.com a publié un rapport d’une enquête réalisée entre le 1er janvier et le 15 mars 2015. L’enquête est basée sur l’analyse des comportements de 800.000 visiteurs uniques sur leur site et sur un échantillon de 200 personnes hors Web (18 ans et plus). Deux grandes tendances se dégagent : le suivi quotidien des activités sportives et des performances de l’utilisateur, ainsi que la prévention de certaines maladies intéressent tous deux prioritairement 65% des personnes interrogées. De plus, le suivi de la qualité du sommeil et le diagnostic de certaines pathologies touchent une personne sur deux. Malgré un engouement pour la M-Santé et les objets connectés, on observe tout de même une inquiétude des utilisateurs quant à la sécurité de leurs données de santé. 70% des
  • 5. 5 personnes interrogées se disent inquiètes vis-à-vis de l’usage à mauvais escient de leurs données, pouvant engendrer des discriminations liées à leur maladie. Ces données peuvent être très précieuses pour certains organismes, car elles peuvent être utilisées pour mieux analyser l’évolution de certaines pathologies ce qui laisse penser à la possibilité du non- respect de la confidentialité. Même si l’aspect sociétal est indissociable du développement rapide de ces nouvelles tendances et du développement de la M-Santé, il existe aussi des enjeux économiques majeurs dont il est indispensable d’aborder. En effet, ces nouvelles avancées dans le secteur médical pourront à long terme répondre à des nouveaux enjeux liés à la réduction des coûts et aux dépenses dédiées au domaine de la santé. Les principaux acteurs comme les laboratoires pharmaceutiques, les hôpitaux, l’Etat, les agences spécialisées dans le digital proposent peu à peu leur contribution pour booster la M- santé et veulent profiter de cet usage de masse du mobile. Les géants de l’industrie médicale comme General Electric ont désormais pour concurrents Apple et Google qui ont les capacités et des moyens financiers largement suffisants pour fabriquer des outils très performants. Plusieurs économistes et chercheurs évoquent la possibilité d’une rupture et d’une révolution liées à cet usage massif et à l’apparition de nouvelles technologies basées sur le partage et l’analyse de données. Les marchés de la santé, le système de sécurité sociale et les assurances pourraient aussi être modifiés dans un futur proche dans l’hypothèse d’une forte évolution des outils de quantification et de la disponibilité de données médicales et/ou liées à la santé. Tous ces éléments prouvent que nous assistons à une profonde mutation que ce soit sociologique, économique et technologique et que la M- santé est au cœur de beaucoup d’interrogations. Cela explique ma motivation à réaliser ma thèse professionnelle sur ce thème très intéressant qu’est la M-santé qui va bien au-delà de l’aspect ludique que l’on observe au quotidien par le biais des applications de nos smartphones, mais qui au contraire, si l’on va plus loin, comportent de nombreux freins et de nombreuses hypothèses quant à une rupture avec le système de santé en place, et qui pourrait aussi permettre à des continents plus pauvres d’améliorer leur quotidien et ainsi combler l’insuffisance d’infrastructure médicale et de personnels qualifiés.
  • 6. 6 Dans un premier temps, nous analyserons les enjeux de la M-Santé et les facteurs qui ont permis à la M-Santé d’émerger et de se développer. Dans un second temps, nous analyserons le marché et observerons les nouvelles stratégies digitales des acteurs traditionnels de la santé ainsi que celles des nouveaux entrants. Enfin, nous développerons une stratégie digitale pour la société Française Withings, acteur incontournable de la M-Santé, afin d’améliorer le suivi d’une personne atteinte de la maladie d’Alzheimer.
  • 7. 7 PARTIE I : LES ENJEUX DE LA M-SANTE 1. Définition (Larousse) Santé n.f : Etat de bon fonctionnement de l’organisme Mobile adj : Se dit d'un matériel informatique, audiovisuel ou de télécommunication qui peut s'utiliser lors d'un déplacement sans nécessité de branchement. La m-santé, la santé mobile ou « mHealth » en anglais, regroupe une grande diversité de produits et services liés au bien-être et à la santé : des lecteurs de glycémie aux applications de fitness dispensés par un coach virtuel en passant par les réseaux de professionnels de santé qui créent des protocoles de soins journaliers pour les patients souffrant de maladies chroniques. La santé mobile se définit par la gestion au quotidien du parcours de santé optimisée pour l’usager via un appareil mobile (téléphone, objet connecté, tablette…). Les prévisions sont très encourageantes, car dès cette année, on pourrait compter 500 millions d’utilisateurs de smartphones et de tablettes qui posséderaient des applications mobiles liées à la santé. D'après plusieurs études, les produits et services liés à la M-santé pourraient répondre à deux objectifs majeurs : dispenser des soins de qualité et réduire les coûts, plus particulièrement ceux liés au traitement des maladies chroniques. La M-santé s’intéresse davantage à l’état physique, et moins à l’état mental alors que l’état de bien-être social reste marginal. Enfin, la santé mobile constitue un levier d’économies pour les systèmes de santé et une véritable filière économique qui doit être structuré. Selon plusieurs études, la M- Santé permettrait de réaliser 99 milliards de dollars d'économies d'ici 2017 en Europe. 2. Typologie des services proposés par les acteurs de la M-Santé La Fondation des Nations Unies définit la M-Santé avec 6 catégories d’applications dans le domaine de la santé mobile : 1. Éducation et sensibilisation 2. Téléassistance 3. Diagnostic et traitement de soutien 4. Communication et formation pour les professionnels de santé 5. La maladie et le suivi d’une épidémie 6. La surveillance et la collecte de données à distance
  • 8. 8 (Source : researchtoguidance publié en 2013) Au sein de ces applications, on retrouve diverses typologies de services et outils proposés tels que :  Guides thérapeutiques Plusieurs applications proposent des guides thérapeutiques aux patients. Cela a pour objectif de l’éduquer et de l’aider au quotidien à mieux comprendre sa maladie et donc de mieux la gérer. Ils sont très utilisés pour les patients atteints de maladie chronique. C’est un processus continu incontournable de la prise en charge du patient. Les guides thérapeutiques peuvent aussi être à destination des professionnels de santé et des étudiants et se présenter sous forme d’annuaire de différents types de dispositifs classés par indications, classes thérapeutiques et enrichies de vidéos. La plupart des applications dans ce domaine sont dédiées aux diabétiques, aux patients atteints de BPCO (broncho-pneumopathie chronique obstructive), aux personnes ayant eu un accident vasculaire cérébral (AVC) ou des personnes atteintes de cancer.  Calculatrices et scores médicaux L’automesure se définit comme la mesure de paramètres de santé par le patient lui-même. Dès le début du XXe siècle, les foyers ont commencé à s’équiper de balances, de
  • 9. 9 thermomètres, pour lutter contre la tuberculose qui nécessitait de suivre l’évolution du poids et de la température. Le développement de l’automesure dans la prise en charge des maladies chroniques remonte aux années 1980 grâce à la mise à disposition des patients d’appareils permettant de mesurer facilement et à leur domicile (home monitoring),la glycémie (au moyen d’abord de bandelettes urinaires pour doser la glycosurie ou l’acétonurie, puis avec des dispositifs de mesure de la glycémie capillaire), le souffle (avec un débitmètre de pointe) ou la tension artérielle (avec un auto-tensiomètre électronique). Au travers de nombreuses expertises, ces différents appareils ont fait la preuve de leur utilité. Ces appareils ont aussi fait la preuve de leur utilité dans le suivi régulier des maladies chroniques. Grâce aux données issues des études épidémiologiques et des essais thérapeutiques, on a pu démontrer l’existence de liens statistiques entre les résultats des mesures et la survenue d’événements de santé. Il a été possible de définir des valeurs seuils des paramètres automesurés à partir desquelles un risque de santé devient significatif et par conséquent une intervention médicale est justifiée. C’est pourquoi en pratique médicale courante, les médecins invitent leurs patients diabétiques, asthmatiques ou hypertendus à tenir des cahiers inscrivant dans le temps l’historique de leurs résultats d’automesure. La mémorisation de ces valeurs débouche sur la possibilité de proposer des plans d’actions : on passe du concept d’automesure à celui de l’auto-surveillance. L’automesure permet aux patients de devenir acteurs de leur santé. Grâce à internet, la récupération des données est simplifiée. Ils ont désormais la possibilité d’apporter des informations pertinentes et exploitables à leur médecin ce qui améliore la qualité de décision de celui-ci. D’autres outils sont proposés :  Analyses de courbes  Cotations des actes médicaux  Aides aux premiers secours, gestes d’urgence  Fiches pratiques  Géolocalisation  Applications de bien-être  Applications de prévention  Mise en relation avec un panel d’experts  Communauté de patients  Scanner un produit ou un médicament pour suivre son traitement, mais aussi utile pour s’assurer de la traçabilité
  • 10. 10 Exemples d’application mobile qui connaissent un succès MesVaccins : Cette application gratuite propose un calendrier vaccinal électronique qui donne la possibilité à l’usager de gérer et de partager de manière sécurisée son calendrier vaccinal. Cette application se base sur les recommandations de 40 médecins spécialistes des maladies infectieuses. L'application met les données collectées à disposition des autorités de santé, mais sans l’utiliser à des fins commerciales Arthmouve : développée par le laboratoire Sanofi, cette application sert à accompagner les patients souffrant d'arthrose du genou. Evaluation du niveau de douleur, conseils d'exercices physiques et gestion des rendez-vous médicaux sont possibles au sein de cette application. TUP (trouver un préservatif) : MSD France a développé une application qui permet de se géolocaliser pour trouver les points de vente de préservatifs (pharmacie, supermarché,) à proximité. Nike+ running : l'application de suivi sportif de Nike accède désormais aux données Santé, dont les pulsations cardiaques, si un accessoire Bluetooth de mesure est utilisé. Nike+ running utilise également le baromètre de l'iPhone 6 / 6+. UP by Jawbone : l’application ne nécessite pas d'accessoire et permet de compter les pas, mais aussi de contrôler la qualité du sommeil. LifeSum : elle permet de suivre son alimentation et ses sessions sportives grâce à une base de données de millions d’aliments, d’un lecteur de code-barres, et plus de 200 exercices sportifs. Elle peut aussi se connecter aux applications de Runkeeper. Exemples d’objets connectés qui se sont fait remarquer Pill'Up : il s'agit d'un dispositif pour améliorer l'observance thérapeutique. Son "bouton" intelligent à coller sur l'emballage des médicaments identifie, à l’aide d’un signal lumineux ceux que le patient doit prendre. Le dispositif est couplé à une application mobile qui signale au patient l'heure de prise de son médicament par un signal sonore ou vibrant.
  • 11. 11 Quell : c’est un dispositif connecté de santé qui a pour objectif de soulager les douleurs chroniques. L’objet est basé est sur la stimulation électrique transcutanée du nerf (TENS : Transcutaneous Electrical Nerve Stimulation) qui émet des impulsions au niveau du cerveau pour libérer certaines substances qui réduisent la transmission des signaux de la douleur. Le t-shirt Hexoskin : il mesure plus de 42.000 données par minute. Il est actuellement utilisé par trois agences spatiales, dont la NASA. Les mesures sont validées et les résultats atteindraient 95% de celle du matériel médical. NeuroON : ce masque sert à optimiser son temps de sommeil. NeuroOn analyse l'activité du cerveau et les mouvements des yeux. L'application fait sonner le smartphone au moment le plus opportun : il limite les réveils brutaux au milieu d'un cycle. À partir des données collectées, l'application peut aussi programmer des siestes pour l'individu… Breathometer : c’est un éthylotest à brancher sur son smartphone. Il peut être accroché par à son trousseau de clés, et s’utilise plusieurs centaines de fois. LumoBack : cet objet permet d'adopter une meilleure posture lors des exercices physiques ou dans la vie quotidienne. Grâce aux capteurs, il vibre lorsque l’usager ne se tient pas correctement, que ce soit lorsqu'il est debout statique, ou bien assis, en marchant, en conduisant et aussi en dormant. L’E-Stylus : cet objet est très utile pour les diabétiques. Il détermine au patient la dose d’insuline à injecter. 3. De la santé 1.0 à la santé connectée La santé connectée a fait son apparition dès 2008 et l’évolution est majeure depuis ces 2 dernières années. La santé 3.0 peut se définir par une évolution globale des comportements de l’homme vis-à-vis de la santé. Un mouvement se crée et met en jeu l’individu, la société ainsi que les nouvelles technologies et dont le web 3.0 est au cœur de ce nouveau paradigme.
  • 12. 12 On parlait de santé 2.0 dès 2004, mais celle-ci a souffert d’une absence de modélisation. Cette notion 2.0 inclut une vision participative de la santé. La santé 3.0 découle des inventions des années 80 comme le minitel, ou d’autres technologies accessibles au public. Ces machines ont évolué, et, au travers du web et des réseaux sociaux ont bouleversé la conscience que l’homme se fait aujourd’hui de sa santé. Désormais, grâce à la santé 3.0 l’homme peut agir librement sur sa santé, en complément des recommandations des médecins. À partir du moment où le support fait partie du web 3.0, on considère que le patient utilise la santé 3.0. Par exemple, consulter un site web pour avoir des informations sur un possible diagnostic fait partie de la santé 3.0. Sa conduite est dictée par un site web et donc une machine, et cela est autorisé et validé par la société car des sites comme Doctissimo ont une audience mensuelle de plus de 25 millions de visites et se classent parmi les 20 sites français les plus consultés ce qui prouve une évolution des comportements. Cela aurait pu être considéré auparavant comme « exercice illégal de la médecine », mais l’évolution des mœurs accompagne ce développement de la santé 3.0. La santé 3.0 permet à tout individu de connaître l’évolution de sa santé au quotidien : le taux de glycémie, son dossier médical personnel, ses rappels vaccinaux et révolutionne donc le secteur. Le secteur de la santé et la vision que l’individu se fait d’elle se sont fortement développés. Voici les stades par lesquels elle est passée : La santé 1.0 est caractérisée par la vision que se fait l’individu sur son état de santé. Cela est complètement individualisé et il n’existe aucun partage. L’individu connaît de mieux en mieux les principes qui nous gouvernent, la transmission des maladies des uns aux autres, et les rapports que nous entretenons avec notre environnement. La santé 1.0 est donc un processus qui nécessite toujours le progrès. Le 1.0 ne remet pas en doute la capacité intellectuelle des outils : par exemple, le logiciel Watson développé par IBM est un moteur de recherche intelligent alimenté à partir des données scientifiques ; cependant, on n’observe aucune interaction avec le patient ce qui signifie qu’il est encore impossible de parler de 2.0
  • 13. 13 La santé 2.0 est différente car elle implique une vision sociétale et non individualisée. Une interaction entre les différents acteurs est désormais visible. Le corps social, le corps médical est les individus interagissent ensemble. Ainsi, notre santé devient directement dépendante des interactions que les individus ont entre eux et des règles qu’ils définissent pour régir ces interactions. Cette vision introduit donc fortement la notion d’éthique et de législation. La santé 3.0 est l’introduction de la machine au sein du couple individu-société. Cette notion a toujours existé, ne serait-ce que parce que les médecins ont toujours utilisé des outils pour comprendre le vivant et agir sur lui. Mais la dimension fondamentale qu’ont apportée les dix dernières années a été la numérisation du vivant rendue possible par l’informatique. Cette numérisation permet la dématérialisation des images, leur manipulation dans l’espace, et l’envoi par internet. La connaissance que nous avons de l’individu, de la société, et du rapport entre l’un et l’autre a apporté une dimension nouvelle. Cela fait longtemps que nous ne sommes plus dans la santé 2.0 : nous sommes déjà en pleine exploration de la santé 3.0. La machine intervient de plus en plus dans notre organisme indépendamment de notre volonté. 4. de la santé Les nouvelles technologies de l’information et de la communication ont permis au secteur de la santé de connaître une profonde mutation assez rapide durant la dernière décennie. C’est l’un des secteurs le plus bouleversés par les NTIC et cela s’explique par le retard accumulé dans ce secteur. Les NTIC font de la santé un secteur novateur grâce des technologies de plus en plus pointues et sophistiquées. En effet, le taux d’équipement en parc informatique était auparavant très faible chez les médecins. Ceci s’explique par le fait qu’aucun intérêt pratique n’était observé par les médecins. Les patients n’étaient pas encore habitués aux ordinateurs et les premiers contacts informatiques se faisaient par le biais du minitel. On a commencé peu à peu à prendre conscience des enjeux et des apports du web sur la médecine avec l’apparition du web 2.0 et de l’arrivée des wikis, blogs et d’autres contenus interactifs.
  • 14. 14 On constate que plusieurs éléments menacent le système de santé français :  Le vieillissement de la population  La judiciarisation de la médecine  La diminution du savoir relatif du médecin : les connaissances de la médecine doublent tous les 2 ans, avec pour conséquence la nécessité pour les médecins de se spécialiser ou de se former. Le temps passé à la formation est de plus en plus réduit à cause de la surcharge de travail lié à la désertification de médecins sur le sol français.  L’explosion des dépenses de santé Les NTIC et plusieurs outils peur permettre de réduire ces menaces et répondre à de nombreux enjeux :  Au niveau qualitatif : l’information, la prévention et l’éducation du public, désengorgement des hôpitaux, épidémiologie instantanée, amélioration des réseaux ville-hôpital, création d’emplois du secteur médico-social.  Au plan quantitatif : diminution du nombre de consultations grâce à l’aide à la décision et l’automédication, diminution du nombre de médicaments remboursés et des examens inutiles, prévision grâce aux données du BigData. 5. Les attentes des Français en matière de santé Un système de santé performant, mais pas sans limites La France est connue pour détenir l’un des systèmes de santé les plus performants au monde. Les Français reconnaissent cette efficacité, mais pensent aussi qu’une marge d’amélioration est possible. D’autre part, d’après plusieurs enquêtes, les usagers français pensent que les évolutions se font dans le mauvais sens. La santé est un enjeu pour chaque pays et concerne toute la population. Le droit à la santé est évoqué dans les écrits fondamentaux français et internationaux. En France, ce droit est cité pour la première fois dans la Déclaration des droits de l’homme et du citoyen de 1789 : "Toute personne a droit à un niveau de vie suffisant pour assurer sa santé, son bien-être et
  • 15. 15 ceux de sa famille". Le droit d’être soigné quelle que soit sa condition est un droit fondamental. Il doit permettre l’égalité dans l’accès aux soins, aux institutions, à la prévention, à un environnement sain. En France, l’État est le garant de ce droit, par le biais la sécurité sociale, de la couverture maladie universelle (CMU), les organismes de prévoyance et les autres établissements de santé. La structure du système a évolué grâce au progrès scientifique et à de nombreuses réformes. Les Français sont, d’après le rapport de la DREES, en bonne santé, mais cependant il faut reconnaître que leur santé coûte cher à l’Etat. Les limites de ce système existent donc et une fragilité peut être reconnue. La part du PIB (environ 12%) liée aux dépenses de santé figure parmi les plus élevées de l’OCDE. Le défi est désormais de baisser cette part importante dans un contexte de demande de soins croissants. Des inégalités face à la santé se ressentent toujours même si les Français sont en meilleure santé que les pays voisins. Le gouvernement doit faire face à 3 défis majeurs causés par les nouvelles tendances :  L’allongement de la durée de la vie L’espérance de vie des Français est de 85,4 ans pour les femmes (+ 1,6 année en 10 ans) et de 79,2 ans pour les hommes en 2014 (+ 2,5 années en 10 ans). Cela implique une prise en charge mieux adaptée et donc plus coûteuse  Les maladies chroniques progressent Même si la durée de vie est allongée, on compte de plus en plus de maladies chroniques, cela peut s’expliquer par le vieillissement de la population (3 millions de Français sont atteints de diabète).  La persistance des inégalités de santé Les inégalités sociales influent encore largement sur l’état de santé de la population : les enfants d’ouvriers ont 10 fois plus de chances d’être obèses que les enfants de cadres, les cadres vivent 10 années de plus que les ouvriers sans limitations fonctionnelles…
  • 16. 16 Réformer notre système de santé pour l’adapter aux enjeux d’aujourd’hui Ces enjeux ont entrainé la réaction de la ministre de la Santé et des Affaires sociales, Marisol Touraine, qui depuis septembre 2013 tente de réformer le système de santé. Une « stratégie nationale de santé », a été présentée. Elle est articulée autour des trois objectifs suivants : encourager la prévention, faciliter l’accès aux soins et développer la recherche et l’innovation en santé. Le dernier objectif peut être compris comme le développement de la santé 3.0… La Santé, préoccupation n°1 des Français Selon Domplus-BVA, la santé est désormais la préoccupation n° 1 des Français, devant leur situation financière et le chômage. Plus de 8 actifs sur 10 estiment que les questions de santé les inquiètent dans leur quotidien. Cela peut s’agir des conséquences d'une maladie, des dépenses nécessaires pour rester en bonne forme ou du seuil de remboursement des frais médicaux. 6. Les tendances À l’heure où les NTIC révolutionnent le secteur de la santé, on peut observer une tendance plus générale au tout connecté et aux objets connectés mobiles. Ces objets high-tech apportent un nouveau souffle au secteur de la santé. Mesurer au quotidien ses données personnelles, les analyser et les partager. Les personnes souffrantes, ou même les personnes qui souhaitent simplement surveiller leur santé, peuvent indiquer leur température corporelle, leur qualité de sommeil, leur glycémie, leur tension artérielle, cela n’est pas un hasard que l’iPhone 6 et les dernières mises à jour de l’iOS comprenaient une application d’origine appelée « Santé ». En effet, la tendance de la M-Santé et surtout du Quantified-Self (collecte et échange de ses données biométriques via des capteurs connectés) est visible et il n’y a pas une journée sans qu’une nouvelle application ou un nouvel objet connecté viennent interpeller une population de mobinautes curieuse de tester les innovations en matière de santé.
  • 17. 17 Selon une étude réalisée pour la Syntec Numérique, plus de trois quarts des Français sont prêts à échanger en ligne avec des médecins et praticiens, dont 83% le sont pour le suivi d’une maladie chronique. Et contrairement à ce que l’on pourrait penser, cette tendance n’est pas une question d’âge. Les plus de 65 ans sont même plus nombreux que les 25-34 ans à être favorables à ces échanges numériques. Du côté des professionnels de santé, on observe une tendance à la bonne appréciation de ces nouveaux outils et l’accueil réservé par les institutions du secteur de la santé (CNOM…) à la M-Santé est très encourageant. Sur 4 000 apps de santé et de bien-être en France (100 000 apps dans le monde selon research to guidance), 40 % sont destinées aux professionnels de santé (source : le Quotidien du Médecin) ce qui prouve le potentiel et d’avoir aussi bien une cible de patient que de professionnel de santé. Ce sont les recommandations des médecins qui développeront une confiance des patients face à ces nouveaux outils. Les professionnels de santé consultent davantage les sites de « base de données médicamenteuse » à 77% (vs 54% en 2012), « actualités médicales » à 59% (vs 42% en 2012) et « formation médicale continue » à hauteur de 37% contre 27% en 2012 (source orange.fr). Ce sont surtout les objets connectés qui séduisent les professionnels de santé. Une majorité de médecins attribue aux objets connectés la capacité à rendre les patients plus autonomes et plus responsables vis-à-vis de leur maladie. Ce sont ces objets les plus prescrits, et qui apparaissent le plus utiles pour les pathologies chroniques et les affections de longues durées (asthme, BPCO , diabète). L’essor de la M-santé est donc vu comme une opportunité pour la qualité des soins, pour la prévention, pour la contribution à l’éducation thérapeutique, et aux bonnes pratiques de santé pour les patients. Les médecins français sont nombreux à utiliser leur smartphone dans leur pratique. Selon le baromètre de l’usage du numérique en santé (Vidal et Conseil National de l’ordre des médecins, plus de 2 000 médecins interrogés), l’usage du smartphone pour les médecins a augmenté et devient un outil d’aide à leur pratique :  94 % se connectent internet, dont 19 % pendant une consultation  64 % l’utilisent pour une prescription
  • 18. 18  10 % seulement des médecins consultant les réseaux sociaux depuis leur terminal mobile le font pour échanger avec un confrère, l’email restant l’outil privilégié dans ce domaine. Les visites sur Internet concernent majoritairement les applications relatives aux bases de données médicamenteuses, les actualités de la profession et la formation médicale. Les médecins conseillant des applications mobiles de santé (suivi de glycémie, de la tension et nutritionnel) à leur client ont doublé depuis la publication du précédent baromètre Vidal. Le premier Observatoire 2012 avait, entre autres, montré que les usages des smartphones par les médecins étaient principalement destinés à leur information, leur organisation (agenda, dictaphone) et à la communication avec leurs patients. On remarque aussi une tendance à la consultation de certains sites web en guise de diagnostic. Plus de 60 % des français se tournent en priorité vers Internet pour leurs recherches concernant la santé. De plus, les réseaux sociaux (Facebook, Twitter, Google+) occupent aujourd’hui une place importante dans le quotidien des français et cela a donné naissance à diverses communautés de patients. Cela transforme l’accès à l’information médicale et la relation entre les patients et leurs médecins, mais aussi avec leurs proches. 7. Les facteurs clés de succès de la M-Santé Un climat favorable et un changement des comportements Comme on a pu le voir précédemment, plusieurs menaces comme le vieillissement de la population, la mauvaise répartition des professionnels de santé sur le territoire français, l’augmentation du nombre de personnes atteintes d’une maladie chronique, la réduction du temps de formation des professionnels de santé, et les difficultés économiques du système de santé français entraînent peu à peu une mutation du secteur de la santé. La M-Santé devient peu à peu un levier pour lutter contre ces menaces et résoudre ces enjeux. En effet, à en croire les économistes et les prévisions, la M-Santé permettrait de faire des économies. L’offre des services aura pour objectif de donner de l’autonomie au patient et donc d’améliorer le suivi et de désengorger les services de soins.
  • 19. 19 L’objectif pour assurer le succès de la M-Santé est de continuer les efforts en termes de réduction des coûts liés à la santé publique, mais aussi d’améliorer l’accès aux soins dans les pays en développement. De plus, la M-Santé offre de nouvelles opportunités aux professionnels de santé : elle aura un impact majeur. La téléphonie mobile a déjà révolutionné la prise en charge des patients en cas urgence tandis que le web a fait ses preuves en matière d’information, de prévention et d’éducation des patients. Aujourd’hui, les objets connectés améliorent l’observance et améliore l’autonomie thérapeutique pour les malades chroniques. Une nouvelle relation naît entre le patient et le médecin, qui va devoir prendre conscience de cette nouvelle source d’information. La situation actuelle et le développement accru des usages liés à la M-Santé prouvent donc que l’environnement est favorable pour que ce marché prenne de l’ampleur. Un succès lié aux marchés des smartphones et des tablettes Le succès de la M-Santé repose aussi sur le succès du marché des smartphones et des tablettes. En 2014, le marché des tablettes a nettement ralenti, avec une croissance de 4,4% contre 50% en 2013. Selon IDC, 2015 ne sera pas une meilleure année, puisque le cabinet prévoit une croissance d’à peine 2,1% soit un volume total des ventes de 234,5 millions d’unités. En ce qui concerne le smartphone, il se vend en France plus de smartphones que de téléphones mobiles classiques (« feature phones »). En 2013, 23,6 millions de mobiles ont été vendus en France, dont 15,8 millions de smartphones. En 2014, la croissance était toujours au rendez-vous avec 18,2% de smartphones, pour 23,8 millions de mobiles au total soit 5,6 millions de « feature phones ». 50% des Français de 11 ans et plus sont désormais équipés d'un smartphone. Le cabinet estime que le marché français devrait croître à 20,5 millions d'unités en 2015. Sept personnes sur dix en Europe de l'Ouest possèdent désormais un smartphone.
  • 20. 20 Selon Gartner (source : article CBnews), le marché des devices (PC, tablettes, mobiles, ultramobile…) devrait atteindre 21 millions d’unités vendues en France cette année. Le marché mondial devrait, en valeur, être de quelque 226 milliards $, en baisse de 7,2%. Le marché mondial du téléphone mobile devrait quant à lui afficher 1,9 milliard de ventes, soit une hausse de 3,5% cette année. Le développement des stores d’applications et des téléchargements en hausse En 2014, les applications mobiles et les App Stores ont encore augmenté en importance, présage d’un nouveau succès en 2015. Trois superpuissances des AppStores que sont le Japon, la Corée du Sud et les États-Unis ont généré ensemble un CA supérieur à celui du reste du monde combiné ; preuve s'il en est que ces pays maintiennent une forte capacité de monétisation, malgré la saturation du marché et le ralentissement de la croissance des téléchargements. Les BRIC (Brésil,Russie, Inde et Chine) ont poursuivi leur impressionnante croissance en nombre de téléchargements, le Brésil gagnant trois places pour terminer 2014 en 2e position des téléchargements Google Play derrière les États-Unis. La Chine a quant à elle dominé les BRIC en termes de croissance du chiffre d'affaires, en se hissant fin 2014 à la 3e position juste derrière les États-Unis et le Japon. Les BRIC présentent désormais un débouché attractif pour leur potentiel de monétisation et d’audience, avec une croissance de CA collective dépassant 120 % en 2014.
  • 21. 21 Le nombre de téléchargements moyen d’applications mobiles par utilisateur a reculé de 2.32 à 1.82 d’après Deloitte. Par ailleurs, 90% des mobinautes n’ont jamais payé pour une appli sur mobile. Et le gratuit devrait encore gagner du terrain. Le catalogue de Google sur son PlayStore comprend désormais 1,43 millions d’applications, contre 1,21 million sur l’Apple Store. Amazon figure à la troisième place, avec un peu moins de 300.000 applications. Cependant, Apple continue de générer davantage de revenus : les ventes d’applications mobiles avaient bondi de 50 % en 2014, pour atteindre environ 15 milliards de dollars D’après Google, son groupe a vendu pour environ 7 milliards de dollars d'applications sur un an. Parmi les 10 pays clés, les États-Unis et le Japon ont obtenu les meilleurs résultats financiers absolus générés par les applications mobiles. Mais, ils ont tous subi une croissance signi ca ve. Les applica ons téléchargées en Russie, au résil et en Inde ont connu une croissance signi ca ve, mais le volume général des rece es accuse toujours du retard par rapport aux marchés développés.
  • 22. 22 L’essor de l’internet des objets Notre quotidien est aujourd’hui chamboulé par l’essor des objets connectés qui viennent valider les théories de certains réalisateurs visionnaires (« Retour vers le futur », « Minority Report »…). Des bracelets, des montres, des lunettes, des ceintures, brosses à dents des pèse-personnes apparaissent peu à peu et tous ces objets ont la particularité d’être connecté et d’être souvent couplé avec un smartphone. Sur le marché de la santé, les objets connectés sont divisés en deux segments selon leur fonctionnalité. D’une part, il existe des moyens destinés à un usage thérapeutique, comme le lecteur de glycémie ou un tensiomètre par exemple. Enfin, il existe des appareils grands publics dédiés au bien-être et à la gestion de la santé. L’essor s’est réalisé ces 3 dernières années en France faisant place aux start-ups fabricants d’accessoires de « quantified self ». L’accès à ces données médicales n’est plus limité aux professionnels de santé et est désormais universel. Des acteurs comme Withings se distinguent et sont au cœur de l’innovation internationale. Le marché des objets connectés devrait représenter 3,9 milliards de dollars en 2016. Les objets connectés ou smart objet améliorent le quotidien et changent la vie et la manière de prendre soin de soi et de consommer. En 2009, moins de 10% des adultes avaient un usage santé de leur mobile. En 2017 il est estimé que 70% des possesseurs de Smartphone l’utiliseront pour surveiller et gérer leur santé. Cette pratique sera totalement démocratisée d’ici 2025. Si aujourd’hui la plupart des personnes possédant de multiples appareils connectés sont appelées « geeks » ou « nerds », dans 10 ans les experts de l'e-santé nous imaginent vivre dans un environnement 100% connecté. Selon une étude menée par Médiamétrie, 61% des Français sont familiers du concept d’objet connecté, 51% envisagent d’en acheter un, 65% des Français déjà équipés sont des hommes, 36% sont âgés de 15 à 24 ans. Les objets connectés les plus connus en France sont la montre (53%), la TV (49%), les systèmes de sécurité (34%).
  • 23. 23 Favoriser l’adoption par le corps médical Pour favoriser le développement de la M-Santé, les professionnels de santé auront pour rôle de montrer l’exemple et de prendre conscience des apports de ces nouveaux outils. La M- Santé a besoin de trouver sa place et de rentrer dans les mœurs. L’accélération du déploiement de la M-Santé se fera grâce à la familiarisation des professionnels avec ces outils et cela peut se faire via la formation par exemple. Une fois formé et conscient des bienfaits, l’éducation des patients à la M-Santé pourra se faire. Rassurer sur les données Une des limites de la M-Santé est le manque de confiance vis-à-vis des applications ou des objets connectés. La notion de confidentialité est souvent remise en question et l’objectif sera donc de rassurer les usagers en mettant en place une charte précise et de s’engager pleinement quant au respect des données médicales et nominatives. La confiance peut aussi être accentuée grâce à une certification bien précise et une évaluation d’organismes sérieux et reconnus par tous. Les principes à respecter pour que sa solution de M-Santé fonctionne Selon plusieurs organismes comme PWC, certains principes doivent être respectés pour connaître le succès :  Interopérabilité : Une interopérabilité doit être possible entre les outils de M-Santé émergents et que les données soient accessibles via les systèmes IT en vigueur chez les professionnels de santé. Le partage des données doit être facilité et optimisé pour que l’intérêt à utiliser les nouvelles technologies soit davantage visible pour les différentes parties.  Intégration : L’intégration de la M-Santé doit être effectuée dans les procédures des professionnels de santé et de leurs patients afin de faciliter le changement de comportements.
  • 24. 24  Intelligence : Les solutions de M-Santé doivent répondre à des critères permettant une amélioration socio-économique, et répondre à un objectif qualitatif pour la prise en charge du patient.  Socialisation : fonctionner comme un hub en partageant les informations à travers une large communauté pour fournir du soutien, du coaching, des recommandations et toutes autres formes d’assistance.  Résultats : Le retour sur investissement (ROI) doit être visible et mesuré.  Engagement : Impliquer les patients et leur permettre de fournir un retour instantané afin de soutenir la performance désirée. 8. Les inquiétudes auxquelles doivent faire face les acteurs de la M-Santé De nombreux freins existent et viennent ralentir la démocratisation de la M-Santé. En effet, de nombreux outils voient le jour, mais sont soumis à une inquiétude vis-à-vis du grand public. Les principaux freins sont structurels, légaux et organisationnels. Le cadre légal est très strict et les éditeurs d’application doivent répondre à un haut niveau d’exigence. Les professionnels de santé cherchent aussi leur place et leur rôle n’est pas encore assez bien défini. Le secteur est tel que les nombreux acteurs se disputent le marché et les professionnels de santé qui sont les plus concernés ne savent pas encore s’ils doivent recommander ce nouveau type de comportement. Des questions éthiques se posent et la gestion des données confidentielles pose encore trop d’interrogations. Une méfiance encore trop importante est palpable et risque de retarder les acteurs sur ce marché comme on peut le voir dans le discours du président du Conseil de l’Ordre des Médecins, le docteur Jacques Lucas : « Le coaching physique ne peut pas être laissé à une machine et à sa seule analyse. Il y a des risques, si l’on n’est pas évalué correctement, et dans le cadre de la quantification de soi — pour des performances physiques — il faut prendre l’avis d’un médecin qualifié. Utiliser ces dispositifs ne va pas permettre de faire de la médecine sans médecine, c'est une certitude, puisque l’acte médical ne se résume pas à faire un diagnostic ». Pour répondre aux inquiétudes du grand public, les acteurs doivent rassurer leur cible en mettant en place une transparence totale sur leur produit et sur la manière de gérer certaines données. Il faut stimuler le côté rationnel de la cible qui a besoin de preuves et de ressentir les engagements des acteurs sur le marché. De plus, il faut stimuler l’aspect « humain » en
  • 25. 25 faisant comprendre que la relation santé et business est possible et que l’objectif est d’améliorer le suivi du patient et donc sa santé grâce à des données précises. Enfin, les institutions doivent tout faire pour moderniser les comportements et faire accepter le changement. On peut donc dire que la peur principale repose sur la confidentialité des données. De nombreuses données personnelles sont recueillies et sont souvent destinées à être partagées ou à être utilisées par l’éditeur pour mieux analyser et exploiter des données. Apple a d’ailleurs créé son application « Research kit » qui vise à « révolutionner » la recherche médicale. L’objectif de l’application est de rassembler des données quotidiennement auprès d’utilisateurs volontaires utilisant des applications de santé connectée. N’importe qui pourra contribuer à la recherche médicale. Selon une étude menée par 1001Pharmacies, 70% des sondés sont inquiets quant à la sécurité de leurs informations de santé. Cependant, le recueil de données est le modèle économique de certaines applications mobiles. Des axes de régulation émis par des institutions comme la CNIL commencent à voir le jour pour protéger la vie privée des utilisateurs. 9. Perspectives : prototypes et produits à venir L’apparition des Wearable devices Le wearable devices ou « wearable computing » peut se définir par le fait de disposer d’une interface informatique sur le corps. Cela se caractérise par le port d’accessoires (bracelet, lunettes, collier…) collés à la peau de l’usager ou par le fait de les intégrer directement sur ses vêtements. Le Wearable est plus proche du corps de l’utilisateur, de ses sens : au-delà du tactile, il propose une interactivité gestuelle et vocale et se veut discret. Il agit sans que l’on s’en aperçoive et diminue l’oubli. De nombreux outils comme la AppleWatch, la montre Pebble, ou les Google glass (projet abandonné en février 2015) font parti des « wearable devices » et disposent de capteurs capables d’analyser la santé de l’usager en permanence.
  • 26. 26 Gérer sa santé de l'intérieur à l’aide d’un comprimé connecté Proteus Digital Health a développé un micro capteur intégré à un comprimé. Lorsqu’il est avalé, le comprimé interagit avec un patch (electronic tatoo) porté par l’usager. Une application mobile dédiée reliée au dispositif fournit dès lors une quantité d'informations sur le battement, le rythme cardiaque, la tension, le poids, la température du corps, le sommeil, les calories dépensées… L’émergence des patchs connectés ou « electronic tatoos » Le web symbiotique qui se définit par la fusion entre le corps et l’écosystème numérique a pour objectif de gommer les interfaces technologiques afin de faire oublier le port de capteur ou d’outils médicaux. Cela se caractérise la plupart du temps par des patchs aussi grands qu’un timbre disposant de capteurs multiples. Il a la capacité de nous transmettre des informations sur son corps et son état de santé. Le Web symbiotique Le web 5.0 sera sûrement le web symbiotique. On ne se contentera plus de se connecter aux objets, mais l’informatique nous permettra de nous connecter au vivant. Le symbionet représente l’évolution d’Internet, fondé sur une interface directe entre le cerveau et les ordinateurs. Joël de Rosnay décrit le Symbionet par un écosystème informationnel, il faut selon lui considérer deux notions : « 1. L’environnement intelligent décrit précédemment 2. La biotique : l’alliance de la biologie et de l’informatique. Aujourd’hui, nous commençons à envoyer des informations du corps vers les machines : tests biologiques, pilules intelligentes, biopuces pour diagnostiquer des maladies génétiques, des biocapteurs sur le corps pour aider la médecine personnalisée. »
  • 27. 27 Des drones au secours de la population Aux Pays-Bas, un drone ambulance a été présenté à l’université de « Delft ». Ce prototype a une capacité de charge de plus de 4 kg et se déplace à plus de 100 km/h. Son objectif est de venir au secours de la population en cas d’urgence. Grâce à un GPS, il peut localiser une personne assez rapidement et venir en aide à toute personne en un temps record. La valeur d’un de ces prototypes est estimée à 15 000 €. Ce prototype a été réalisé par un étudiant belge qui explique pourquoi il a décidé de le créer "La principale raison est le temps relativement long nécessaire aux services de secours pour se rendre sur place, soit environ 10 minutes alors que la mort dans ce genre de situation se produit après 4 à 6 minutes" Une prothèse 3D contrôlée par un smartphone L’entreprise japonaise Exiii a développé une prothèse de bras qui se connecte à un smartphone de celui qui la porte. Un capteur EMG utilise la puissance du processeur de l’appareil pour interpréter les signaux électriques du bras biologique et les convertir en impulsions pour provoquer le mouvement du bras, des mains et des doigts. Tout est imprimé en 3D pour faciliter sa conception personnalisée ainsi que la production de pièces de rechange. Le coût est estimé à 300 dollars.
  • 28. 28 PARTIE II : Etude du marché de la M-Santé 1. Analyse du marché de la M-Santé 1.1 Tendances Le secteur de la m-santé est en pleine croissance. Son développement rapide est boosté par les perspectives d'économie pour les différents systèmes de santé. Bien qu’il existe de nombreux freins et que l’arrivée sur ce marché peut être difficile, les nombreux acteurs sur ce marché bénéficient du développement technologique impressionnant de ces 7 dernières années. L’arrivée du 1er iPhone a créé une révolution sur de multiples marchés dont celui de la M-Santé. On constate une forte augmentation par rapport à l’année 2013 car 1,7 milliard de personnes dans le monde disposent désormais d’un smartphone soit une augmentation de 23% par rapport à 2013. Les données transférées via un téléphone ont quant à elles augmentées de 48% pour atteindre 395 millions de Gigabits. En ce qui concerne la France, le taux d’équipement de smartphones a dépassé les 54% de la population française de plus de 11 ans selon l’ARCEP. Selon l’étude « ZénithOptimédia », on prévoit que taux de pénétration soit multiplié par 2 à l’échelle mondiale d’ici 2015. 72% de la population sera donc équipée. En Europe occidentale, on prévoit une croissance annuelle de 27%. L’ascension des tablettes suivra la même pente, avec +177% de pénétration attendue en 2015. Actuellement, 29 % des Français disposent d’une tablette, contre 17 % en 2013. 37% des utilisateurs ont téléchargé entre 1 et 10 applications, 26% entre 10 et 15 et 12,4% plus de 25 alors que seuls 9% des utilisateurs de smartphones ne téléchargent aucune application. L’immense majorité de ces téléchargements concerne des applications gratuites puisque 86% des usagers prétendent ne pas être prêt attiré par les applications payantes. L’ARCEP en collaboration avec le Credoc (Centre de recherche pour l’étude et l’observation des conditions de vie) vient de dresser le portrait de l’usager français type de nouvelles technologies. Cette étude publiée en décembre 2014 a été réalisée sur un échantillon de 2 220 personnes représentatives de la population française.
  • 29. 29 Voici les tendances que l’on peut observer : « depuis vingt ans, la consommation des produits de l’économie de l’information croît beaucoup plus vite que l’ensemble des dépenses des ménages, passant de 1,3 % à 4,2 % du budget des ménages entre 1960 et 2005 ». De nouvelles tendances apparaissent : en terme d’usage, le mobinaute français a largement adopté la géolocalisation sur smartphone, mais aussi les messageries instantanées (hangouts, viber, whatsApp). Une autre tendance se dégage et concerne la protection de la vie privée sur Internet et constitue une des préoccupations des utilisateurs Français : 50 % d’entre eux, contre 38 % il y a deux ans, considèrent que des « logiciels peuvent transmettre des informations personnelles à partir des téléphones mobiles sans que l’utilisateur en soit averti ». 47 % des sondés sont convaincus que quelqu’un ou quelque chose a eu un moment un accès indésirable à leurs données personnelles. Résultat, plus d’un Français sur deux se dit « prudent ». En terme de motivation des usagers, on peut aussi voir une autre tendance : selon l’enquête Paths for growth, commissionnée par l'Economist Intelligence Unit et réalisée dans 10 pays, « les patients semblent plus pressés d’adopter la m-santé que les professionnels (médecins, organismes payeurs et l’Etat) ». D’après cette enquête, on aperçoit aussi que les opportunités de marché se situent davantage dans les solutions à valeur ajoutée centrées sur le patient que dans la recherche de technologies nouvelles : le recentrage sur des solutions pratiques plutôt que sur des évolutions technologiques est un axe de travail clair pour les industriels selon plusieurs experts. 1.2 Quid des pays les plus riches Selon rapport du Centre d’Innovation Technologique de Brookings montre que d’ici 2017, le marché de la m-santé serait estimé à 23 milliards de dollars, dont plus d’un tiers se trouverait sur les marchés Américains et chinois. Ce sont les applications médicales pour mobiles ainsi que les wearable devices ou « appareils portables » qui connaissent actuellement une forte croissance en Chine. Le marché des services de monitoring médical (enregistrement continu de diverses mesures de surveillance d'un organe, un
  • 30. 30 électrocardiogramme par exemple) y est très porteur avec une estimation à 1,2 milliard de dollars dont 90% concerne les solutions de gestion des maladies chroniques. Globalement le marché du monitoring constituera 65% du marché total de la santé mobile, suivi du diagnostic et du traitement. Pour les Etats-Unis, ce sont plutôt les applications liées au Quantified Self qui se développeront davantage. On prévoit que la Chine avec 2,5 milliards de dollars et les Etats-Unis avec 5,9 milliards de dollars seront les leaders sur le marché de la santé mobile dans les années à venir. 1.3 Quid des pays les plus pauvres Les intérêts pour les pays les plus pauvres sont multiples : prévention des maladies comme le SIDA, prévention des épidémies, lutte contre les médicaments contrefaits ... La M-Santé est plus utile dans des continents comme l’Afrique, qui connait des problématiques liées à la santé très forte. D’ailleurs, c’est en Afrique que sont concentrés le plus de projets de M- Santé au monde. En 2013, un millier d'initiatives de M-Santé ont été recensées dans le monde, dont 363 en Afrique, selon GSM Association (GSMA). Il y’a un réel manque d’infrastructures médicales et le nombre de professionnels de santé est très insuffisant. L’enjeu est donc encore plus fort pour ces pays ce qui explique cette volonté de développer des projets de M-Santé. Les services spécialisés sur mobile se multiplient en Afrique. Mais l’absence de modèle économique freine son développement. La plupart sont des initiatives pilotes et peinent à trouver un modèle économique car elles se heurtent au problème du financement. Ce sont les moyens de communication et surtout le téléphone qui ont aidé le Nigeria à lutter efficacement contre Ebola. Suite à un décret présidentiel, la surveillance des appels et des SMS afin de localiser et de suivre médicalement les utilisateurs potentiellement contaminés et leurs contacts a été autorisée. L'application américaine eHealth permet de recenser les cas avérés et de transmettre les données aux autorités concernées. En matière de M-Santé, les marchés émergents sont en avance sur les pays industrialisés. C'est souvent pour eux le seul moyen d'accéder à un service ou à une information.
  • 31. 31 1.4 Répartition des téléchargements des applications liées à la Santé Précédemment dans ce dossier, nous avons pu constater qu’il y’avait une tendance aux applications liées au bien-être et dédiées au fitness ou au running. Ce schéma publié par research to guidance en 2014 nous le prouve une fois de plus car on peut noter qu’environ 30% des téléchargements (étude réalisée sur une base de 808 apps des stores numériques principaux) sont liés au fitness, 15,5% au bien-être et plus de 16% à la recherche de références médicales. Si l’on va plus loin et que l’on étudie davantage l’aspect médical, la répartition des applications liées aux soins de santé sur l’appStore en 2012, on peut observer que la catégorie « cardiologie » est celle qui inspirait davantage les éditeurs suivis de la catégorie « régime». On comptait 2 207 applications dans la catégorie « cardiologie » contre 1 915 dans celle des « régimes ». Les utilisateurs d’application de santé qui sont davantage intéressés par des applications d’automesure comme on le verra par la suite avaient tout de même la possibilité de trouver une application parmi les 694 applications liées aux maladies chroniques (dont 36% liées au diabète). La répartition globale est visible à travers le graphique ci-dessous
  • 32. 32 1.5 Répartition des utilisateurs Selon l’étude Research to guidance, on peut observer que la majorité des utilisateurs sont atteints d’une maladie chronique (diabète, asthme, tension…). Cela est tout à fait logique car les développeurs ont accentué leurs efforts sur les capteurs et les traqueurs d’activité depuis 2010. Les capteurs sont donc utilisés par les patients pour s’automesurer et gérer leur maladie de manière autonome. Le caractère mobile du téléphone portable est un atout pour ce type d’utilisateur car c’est une manière plus ludique et moins anxiogène pour évaluer son état et suivre ses résultats dans la durée.
  • 33. 33 Les utilisateurs qui tentent d’améliorer leur bien-être par le biais du fitness sont les seconds plus grands utilisateurs d’applications mobiles. Comme nous avons pu le voir le « quantified- self » est une tendance actuelle qui a permis l’essor de la M-Santé et le téléphone reste l’outil le plus approprié car il est pour la plupart des utilisateurs en permanence sur eux. Globalement, grâce à une veille menée par DMD en 2014 en France, sur 4000 applications on observe que 60% des applications de santé/bien-être sont destinées au grand public contre 40% destiné aux professionnels de santé. Si on observe les données géographiques, on peut voir que la santé connectée intéresse davantage les personnes qui habitent dans les zones urbaines et cela est en lieu avec la répartition géographique des possesseurs de smartphones. (étude IDS Santé 2014, utilisation d’un app mobile liée à la santé) On peut observer que les personnes âgés sont plutôt connectées. D’après une étude de DMD Santé, 77,8% des seniors ont accès à internet à domicile et 13,9% d’entre eux possèdent une tablette. C’est la mobilité qui est davantage recherchée dans cette catégorie de la population qui présente un enthousiasme pour les objets connectés leur permettant de contrôler leur santé et leur confort de vie. Cela est plutôt positif, car le nombre de seniors de plus de 60 ans a dépassé les 15 millions en France, et cela sera exponentiel avec le vieillissement de la population.
  • 34. 34 2. PESTEL Politico-légal :  Il y’a actuellement un problème d’incompréhension dû à la multiplicité de législations à destination des acteurs de la m-santé. Cela est causé par le fait qu’il y’a de nombreux acteurs.  Les acteurs exigent une certification officielle internationale qui permettrait de filtrer les applications qui ne répondraient pas aux normes. Cela répondrait à l’exigence des utilisateurs en matière de sécurité des données et de la conformité du produit.  Certains gouvernements stimulent l’éducation liée à l’usage des technologies mobiles par les professionnels de santé et de leurs patients (ex : Le Royaume-Uni avec le programme « connecting for health »).  Les autorités de santé prennent en compte progressivement les dispositifs médicaux communicants dont certains sont aujourd'hui pris en charge par l’assurance maladie : par exemple le lecteur de glycémie de Sanofi est remboursé à hauteur de 60% par la Sécurité Sociale.  Un livre vert de la Commission européenne et de la CNIL sur la m-santé a été publié pour rassurer quant à l’utilisation massive des solutions numériques dans les systèmes de santé européen. La CNIL s’engage à utiliser son autorité afin de contrôler la confidentialité des données : « En France, les données de santé sont considérées comme sensibles, leur sécurisation doit être renforcée et leur utilisation soumise à l’accord des utilisateurs» Olivier Desbiey, chargé d'études prospectives au sein du Département de Technologies et de l'Innovation CNIL. La CNIL souhaite la création d'un label pour inciter les éditeurs d'applications mobiles liées à la santé d’informer davantage les utilisateurs sur l'utilisation de leurs données personnelles.  Une certification est exigée en France pour tout dispositif médical. Ils doivent tous répondre aux normes établies par les directives européennes et doivent être soumis à un
  • 35. 35 contrôle de l’AFFSAPS.  La France prend du retard par rapport au Royaume-Uni par exemple : la Food and Drug Administration vient d’accréditer l’iPhone et l’iPad d’Apple comme outil mobile de lecture radiologique. Economique  Le marché mondial de la m-Santé multiplié par 11 entre 2013 et 2017 pour atteindre 26,5 milliards de dollars selon Research2Guidance.  Selon le même rapport, seulement 14% du chiffre d’affaires total du marché dans les 5 prochaines années proviendra des revenus de téléchargement d’applications.  Les dépenses de santé représentent 12% du PIB français contre 17% aux Etats-Unis et 9% au Royaume-Uni.  100 000 applications de M-Santé disponibles sur les principales plateformes de téléchargement.  Selon plusieurs études, le développement de la m-santé pourrait permettre à la Sécurité Sociale d’économiser 11,5 milliards d’euros de dépenses de santé d’ici à 2017. Les autres revenus proviendront des services supplémentaires et des services de surveillance à distance et de santé, des capteurs et objets connectés, de la publicité et de la vente de médicaments.  L’autoprise en charge appliquée aux 4 principales pathologies chroniques (Diabètes, HTA, Insuffisance cardiaque et rénale), et à l’ensemble des patients, les bénéfices s’élèveraient à environ 2,6 milliards d’euros par an selon l’étude de la Syntec Numérique. Socio démographique:  500 millions de personnes utilisent des applications mobiles m-santé en 2015 : soit approximativement 1 tiers des utilisateurs de smartphones.
  • 36. 36  On compte 7 millions d’utilisateurs d’application santé en France : 1/3 atteints de maladie chronique et 22% ont déjà téléchargé au moins 1 application mobile (2,3 App en moyenne selon “A la recherche du ePatient”).  En France, 94% des médecins ont un usage professionnel de leur smartphone  Augmentation des déserts médicaux, hausse des prix et des dépassements d’honoraires, scandales pharmaceutiques et une dette de 18,1 milliards d’euros en 2011.  Les maladies chroniques touchent 20% de la population dont la moitié, atteinte plus sévèrement dispose d’une prise en charge en affection de longue durée (ALD) (diabète : touche 2,5 millions de personnes en France ; insuffisances rénales chroniques : 2,5 millions ; bronchites chroniques : 3 millions).  L’allongement de l’espérance de vie provoque une croissance exponentielle de ces maladies.  La répartition territoriale des professionnels de santé en France provoque des inégalités en ce qui concerne l’accès aux soins. La majorité des professionnels de santé est installée sur les côtes et dans les grandes agglomérations. Une désertification est donc visible au Centre et au nord du pays. Selon l’association UFC-Que Choisir, les déserts médicaux concernent 5% des Français pour les médecins généralistes et 19% pour les pédiatres. Technologique :  Le marché est dépendant de l’Etat et des pouvoirs publics quant au déploiement des infrastructures, et plus particulièrement dans la connectivité à Haut Débit (réseaux 4G, 5G, fibre optique, technologie NFC) pour soutenir la démocratisation des solutions de santé numérique.  Ces investissements doivent être complétés par la mise en place de normes technologiques communes afin de donner la possibilité à l’ensemble des produits et des
  • 37. 37 systèmes de fonctionner ensemble et sans être écraser par la législation.  Des travaux ont débuté en France pour permettre une interopérabilité des équipements. La SNITEM et le DGCIS en sont chargés.  Les nouvelles technologies permettent l’essor de la m-santé et des innovations comme l’Apple Watch permet de toucher encore plus de clients.  L’innovation technologique est un des défis à relever pour inciter à l’adoption des nouvelles pratiques dans ce domaine. Pour les médecins et les assureurs, les conditions de sécurité et de confidentialité sont les barrières les plus importantes à une efficience de la M-Santé. La moitié des médecins pensent que les dispositifs web dans leurs cabinets sont sécurisés. Seuls 53% des médecins ont répondu que les applications mobiles liées à la santé sont compatibles avec leurs systèmes IT. Il est donc nécessaire d’optimiser l’interopérabilité entre les technologies et aussi de former les professionnels de santé à l’utilisation des nouveaux outils mobiles. Ecologique :  L’Organisation Mondiale de la Santé (OMS) a classé les ondes des téléphones mobiles dans la catégorie des agents « cancérogènes possibles » en 2011.  De nombreuses applications mobiles sur la prévention sont liées à l’environnement et à la qualité de l’air intérieur.  Des gains écologiques sont réalisés car grâce à la M-Santé, le patient peut éviter de se rendre à une consultation et donc d’utiliser un moyen de transport polluant (voiture …)
  • 38. 38 3. La typologie des acteurs 3.1 Les opérateurs Les opérateurs ont évolué et cherchent à se faire une place sur le marché en plein essor qu’est la m-santé en tentant de fournir des solutions adaptées aux besoins de l'industrie médicale. Dans une logique de réductions des dépenses et de l'amélioration des soins. Le défi est donc désormais d’élargir leurs compétences, et plus particulièrement dans les afin de servir le plus largement possible le secteur. D’après la GSMA, ils auraient pour objectif de simplifier la gestion des dossiers médicaux et d'imagerie par le cloud, la qualité et le partage de l'information grâce à leur expertise et à leurs moyens. Orange répond déjà aux besoins en imagerie dans les régions les plus peuplées de France et connecteraient ainsi plus de 90 hôpitaux et 500 radiologues, couvrant ainsi une base de données de plus de 12 millions de patients. Des solutions apportées par les opérateurs en m-santé sont apparues ces dernières années. C’est le cas de Telefonica en Espagne qui a mis en place un système de contrôle à distance permettant de faire de la rééducation postopératoire quotidienne chez soi sans avoir besoin de se rendre à l’hôpital. En France, Orange Healthcare ,en collaboration avec Sorin, spécialiste en appareil lié aux maladies cardiovasculaires, s’est attaqué aux pacemakers en développant un système capable de transmettre toutes les données à un boitier Orange placé dans la maison du patient, et envoyées dans la foulée à son médecin. Tout est ainsi simplifié, le suivi du patient est amélioré et les anomalies se détectent plus rapidement : c’est une solution efficace pour toutes les parties (patient-médecin- opérateur - équipementier). 3.2 Les équipementiers De nouveaux équipements apparaissent pour répondre aux attentes du marché et les équipementiers, en collaboration avec les éditeurs améliorent ces technologies et ainsi dynamiser le marché.
  • 39. 39 De nombreux équipementiers ont préféré cibler directement le consommateur sans passer par un tiers. On peut prendre l’exemple de l’entreprise française Withings, créatrice du premier pèse-personne connecté. D'autre part, de grandes entreprises d’ingénierie telles que IBM ou Philips investissent aussi sur ce marché de la m-santé. De plus en plus d’objets communicants sont développés pour la santé et l’outil pour accéder aux données est le smartphone. Si certains constructeurs se rallient aux éditeurs d’autres se rapprochent des opérateurs et leur fournissent le matériel nécessaire pour recueillir les données médicales. C’est le cas Ericsson par exemple qui propose une gamme de capteurs (poids, asthme, glycémie…) 3.3 Les é Les éditeurs d’applications ou développeurs ont un rôle déterminant car ils assurent la diffusion de l’idée vers une création mise à disposition des utilisateurs. Ils sont donc les principaux artisans du marché. Selon une étude Reasearch2Guidance, ils seraient les leadeurs de m-santé. De nombreuses agences d’éditions sont spécialisées dans le domaine de la santé (interaction-healthcare , Mobilehealth…). 3.4 Les professionnels de santé L’usage du Smartphone prend de plus en plus d’importance dans la pratique des professionnels de santé. Selon une étude de la société Mobile Health, plus de 70% des médecins (toutes spécialités confondues) disposent d’un Smartphone. L’étude révèle que :  94% des médecins qui possèdent un Smartphone l’utilisent à des fins professionnelles  53% ont téléchargé des applications médicales (dont 68% concernent les bases de données médicamenteuses ) Le Smartphone représente donc pour les professionnels de santé un véritable outil d’accompagnement ou de prescription. Il ne faut pas oublier que les professionnels de santé pourront à l’avenir être les principaux prescripteurs de ces applications et donc les distributeurs sur le marché. Il faut savoir que les professionnels de santé bénéficient d’un fort capital de confiance concernant la confidentialité des données. Ils disposent d’un fort capital confiance sur un
  • 40. 40 marché où il existe de nombreuses préoccupations quant à la confidentialité des données. Selon un sondage IFOP publié en 2013, 63% des Français pensent qu’en cas de partage de données de mesure issues d’objets connectés, ce sont les professionnels de santé qui sont les plus légitimes pour la gérer. 3.5 Les assurances et les organismes de sécurité sociale Les assureurs ont un rôle fondamental dans le développement des services de santé mobile. Le m-santé peut ainsi concerner les assurances et mutuelles pour de nombreuses raisons :  Suivi des de leurs clients  Proposer des applications axées sur la prévention en matière de santé.  De plus, l’objectif de ces sociétés est d’offrir à leurs clients des outils qui permettent de s’autogérer pour les formalités administratives, et de leur apporter les services dont ils ont besoin par l’intermédiaire d’applications. 3.6 Les laboratoires pharmaceutiques Les laboratoires pharmaceutiques ont rôle central sur ce marché en plein essor (Voir annexe 8). Leur relation avec les professionnels de santé leur donne davantage de crédibilité. De plus, ils disposent d’une expertise dans le secteur médical et particulièrement dans les dispositifs médicaux tels que les appareils à glycémie par exemple (laboratoire Roche Diagnostic…). La R&D est donc stimulée dans de nombreux laboratoires à l’écoute des nouvelles attentes du marché. Le laboratoire Sanofi a ainsi développé plusieurs outils en e- santé et développe de nombreuses applications. Les laboratoires ont aussi recours à la m-santé pour proposer des compléments à leur principale activité qui est de vendre des médicaments. Enfin, les applications vont améliorer l'efficacité d'un traitement en particulier ce qui permettra aux sociétés de l'industrie pharmaceutique d'avoir des arguments et des avantages concurrentiels. 3.7 Les « stores » numériques Les stores numériques comme l’AppStore ou encore Google Play (né d’une fusion avec Androïd market) profitent de cet essor car ils hébergent les applications iOS et Android ce
  • 41. 41 qui leur permet d’en tirer un avantage financier (30 à 40% de royalties sur chaque vente pour l’Appstore). Il est inévitable pour les éditeurs d’applications de ne pas être vendu sur ces plateformes de téléchargement. C’est une étape obligatoire que l’application soit gratuite ou payante. L’AppStore d’Apple, lancé en 2008, est le principal store. Lors de la sortie de la plateforme, Apple comptait plus de 10 millions de téléchargements en 3 jours ce qui prouve une attente forte de la part des consommateurs. 500 000 applications (iPhone+iPad confondus) sont disponibles sur la plateforme et un nombre de téléchargements de 25 milliards a été dépassé en 2013. Le catalogue de Google comprend plus d’1,43 millions d’applications, contre 1,21 million sur l’Apple Store. Amazon figure à la troisième place, avec un peu moins de 300.000 applications. Cependant, Apple continue de générer davantage de revenus : les ventes d’applications mobiles avaient bondi de 50 % en 2014, pour atteindre environ 15 milliards de dollars. Le Japon, la Corée du Sud et les États-Unis ont généré ensemble un CA supérieur à celui du reste du monde combiné sur les différents stores d’applications mobiles. Panorama des acteurs sur le marché de la M-Santé :
  • 42. 42 4. Les différents modèles économiques des acteurs L’essor des applications et dispositifs de M-santé s’accélère avec l’arrivée des objets connectés. Cependant, les différents acteurs peinent à trouver un modèle économique durable. Une définition de modèles économiques profitables doit être réalisée afin d’attirer davantage d’investisseurs et surtout d’obtenir de bons résultats financiers. Selon une étude de BCG (Boston Consulting Group), le challenge pour les acteurs de la M- santé sera d’innover dans la manière de monétiser son application et ses services. Il est difficile aujourd’hui de se baser uniquement sur le fait de faire payer son application car les utilisateurs ne sont prêts à payer une application qui n’a pas prouvée totalement son efficacité. De plus, comme on a pu le voir précédemment, les utilisateurs privilégient les apps gratuites : 86% des usagers prétendent ne pas être prêt attiré par les applications payantes (source : research to guidance) Une réglementation plus souple pourrait à l’avenir faciliter la prise en charge par l'assurance maladie de ces applications et objet connecté complémentaire. Pour le moment, la règlementation n’évolue pas et ralentit le marché et les acteurs doivent donc trouver des modèles économiques pour être compétitifs sur un marché déjà saturé. 4.1 Les modèles économiques envisageables La gratuité (Free) ou la pratique de bas prix Les éditeurs tentent à l’heure actuelle de proposer des applications gratuites pour atteindre davantage de personnes. Cependant, cela les contraint à disposer une majorité de revenus par la vente d’espaces publicitaires sur l’application. Cela ne s’arrête pas à la vente d’espace, mais implique la revente des données collectées grâce au « tracking ». Le modèle économique est donc uniquement basé sur la valorisation de données, mais la réglementation limite de plus en plus les pratiques de ce type. Il est donc difficile de rechercher de la durabilité avec ce type de modèle.
  • 43. 43 Autrement, les acteurs du marché préfèrent pour la plupart se concentrer sur leur métier en utilisant leur application comme un cheval de Troie vers le produit (objet connecté…). On offre donc l’application pour attirer davantage de monde et les inciter à acheter le produit complémentaire. Le remplacement de soins existants Certaines applications ou objets connectés peuvent venir remplacer l’offre de soin existante voir l’améliorer et cela va donc diminuer les dépenses de santé de la sécurité sociale et cela à plus ou moins grande échelle. Un patient atteint d’une maladie chronique comme le diabète va s’autogérer, il manage sa propre santé et transforme son rôle de patient. Si les résultats s’avèrent positifs, il est donc tout à fait possible de prétendre à un remboursement d’un service de M-Santé par les assureurs et/ou d’autres organismes. D'ailleurs, le Conseil National de l’Ordre des Médecins recommande la nécessité d'une évaluation scientifique menée par des experts sans "lien d'intérêt avec les fabricants pour filtrer certaines applications ne respectant pas des normes de qualité précises. Cela permettrait de prouver les bénéfices d’un service de M-Santé sur la santé individuelle et collective, et cela permettrait d’envisager une prise en charge par la collectivité. Un remboursement sur la base de la performance Un modèle économique ressort de certaines études de l’institut CG : un remboursement pourrait être calculé sur la base des bénéfices générés en calculant de la diminution du risque par exemple ou sur les économies réalisées par l’utilisateur. Le modèle serait donc basé sur une approche par la valeur. Ce « business modèle » basé sur les revenus suppose une collecte de données économiques et médicales sur plusieurs années et sur un échantillon parfaitement représentatif de la population du pays dans lequel l’utilisateur se trouve. Cependant même s’il est possible de voir ce modèle s’installer dans certains pays, la récolte de ces données est encore trop réglementée en France et commence seulement à être autorisée dans d'autres pays.
  • 44. 44 Un processus difficile pour obtenir le remboursement d’une application La reconnaissance du bénéfice médical et du gain économique généré par un service de M- Santé permettraient un remboursement, mais cela est complexe à prouver. Par exemple, le laboratoire Sanofi tente de prouver ce bénéfice médico-économique pour son application Diabéo qui comme son nom l’indique s’adresse à des utilisateurs diabétiques. Ce dispositif a été conçu pour les aider à mieux gérer leur traitement, à calculer leurs doses d’insuline et à choisir seuls leur régime alimentaire. Le dispositif est à la fois un outil de collecte et de partage de données entre le patient et l'équipe soignante, et génère des recommandations sur la dose d'insuline à prendre. Le laboratoire et leur partenaire ont dû attendre 4 ans pour démontrer des preuves quant à l'amélioration de l'équilibre glycémique des patients. Cependant, même après quatre années de suivi, les données ne sont pas suffisantes pour prouver l'efficience du dispositif selon les tiers intéressés (sécurité sociale, assurances...).Pour prouver ce bénéfice médico- économique, Sanofi a lancé une nouvelle étude auprès de 700 patients pour tenter d’avoir une évaluation positive de la part des organismes concernés. 5. Les stratégies des acteurs de la M-Santé L’émergence de la M-Santé oblige les acteurs de la santé à transformer leurs compétences pour mieux piloter le changement et intégrer les NTIC dans leurs stratégies marketing. Les éditeurs d’applications en ont bien conscience et d’après plusieurs prévisions, ils deviendront les acteurs principaux sur le marché grâce à la création de solutions de santé, notamment subventionnées par les compagnies d'assurance santé. Le succès des éditeurs est d’axer leur stratégie directement sur le consommateur en proposant des services adaptés et cohérents avec les nouvelles attentes des utilisateurs. 5.1 Les acteurs de la M-Santé vers une médecine plus préventive Grâce au Big Data et aux nouvelles capacités des acteurs de la santé, il est désormais possible d’identifier de façon plus prédictive des risques d’épidémies, de maladies, de segmenter des populations en fonction de ces risques, de concevoir des traitements de plus
  • 45. 45 en plus personnalisés. Les échanges entre professionnels de santé et leurs patients évoluent et de nouveaux outils apparaissent afin d’améliorer cette relation. Ces nouveaux outils sont la plupart du temps axés vers une approche différente de la médecine traditionnelle : on assiste à un changement de paradigme, en passant d’une médecine curative à une approche beaucoup plus préventive à l’heure où les dépenses de santé sont de plus en plus importantes. La M-Santé répond à ces enjeux grâce aux stratégies des acteurs qui placent la prévention au premier plan. De nombreux équipementiers utilisent cette approche pour séduire les utilisateurs (Withings,…). 5.3La M- ig Tech En septembre 2014, le géant Américain Apple annonçait la sortie de l’application Health, désormais disponible par défaut sur tous les produits de la marque (sauf ordinateur). L’application est complétée du Health Kit, mis à disposition des éditeurs d’application dans le but de faire interagir leurs applications ou objets connectés avec l’application Health. Apple place donc la santé au cœur de sa stratégie, et cela peut s’expliquer par plusieurs raisons, dont la montée en puissance de la tendance du « quantified-self » et de l’autodiagnostic. Aujourd’hui, les applications mobiles sont nombreuses sur le marché et Apple souhaite saisir de nouvelles opportunités. L’objectif principal d’Apple est de collecter toutes les données remontées par les applications d’automesure et ainsi de centraliser un maximum de données. Le Big & Open Data intéresse la firme américaine même si la santé n’est pas du tout son cœur de métier. C’est pour cela qu’Apple a créé un partenariat avec « Mayo Clinic », un établissement de soins reconnu aux Etats-Unis, afin de disposer d’une légitimité à effectuer des recommandations médicales basées sur les données des utilisateurs ou encore alerter un utilisateur quant à un besoin urgent de consultation.
  • 46. 46 Google tente aussi de se faire une place dans le secteur de la santé avec la création de Calico. Après de longues années de doute quant à la mise en place de stratégie digitale, les laboratoires pharmaceutiques tentent désormais d’innover en modifiant leurs stratégies globales : selon une étude du cabinet de conseil Kurt Salmon révélait que 88% des décideurs du secteur pharmaceutique souhaitaient s’orienter vers le développement d’application mobile à destination des mobinautes ainsi que des professionnels de santé afin de combler la baisse des visiteurs médicaux. C’est ainsi que depuis 2012, les laboratoires intègrent le mobile et les objets connectés au cœur de leur stratégie qui leur permettra ainsi de rationaliser les coûts. Les enjeux sont multiples et leur souhait est d’obtenir des données grâce aux NTIC et ainsi adapter leur production et offrir des outils de gestion de santé aux mobinautes par le biais d’actions concrètes comme ont pu le faire le laboratoire MSD avec l’application TUP, Trouver Un Préservatif, permettant de géolocaliser les distributeurs de préservatif. Une rupture est visible et les laboratoires veulent améliorer leur image et moderniser leurs stratégies en ayant un rôle moins limité. Les comportements des internautes et des mobinautes obligent aussi les laboratoires à revoir leurs stratégies et à passer à une nouvelle ère 2.0, car la santé est un domaine qui génère de nombreuses visites et d’échanges sur le web ce que les acteurs de l’industrie pharmaceutique ne peuvent pas négliger. Selon un article du journal LesEchos, 40% des Français ne s’estiment pas assez informés par les médecins sur les médicaments prescrits ce qui amène logiquement les laboratoires à informer davantage via l’outil mobile. Enfin, les laboratoires pharmaceutiques veulent répondre aussi à une concurrence accrue dans l’industrie dans un contexte où les génériques prennent de plus en plus d’importance.
  • 47. 47 Les laboratoires améliorent donc le positionnement de leurs produits à l’aide du web et d’applications dans l’objectif de développer les ventes. L’université californienne (UCLA) a mené une étude auprès de patients ayant séjourné à l’hôpital qui a démontré que 73 % des personnes interrogées n’ont pas pris au moins l’un des médicaments prescrits à leur sortie, et que 32 % ont respecté la totalité de leur traitement, et ainsi entraîné des délais de rétablissement beaucoup plus longs et qui ont entraîné des coûts de prise en charge supplémentaires. En suivant la même logique, des patients souffrant de maladies chroniques rencontrent des difficultés à évaluer eux-mêmes la nécessité d'adapter leur traitement. Un article récent du New England Journal of Medicine (NEJM) fait état d’un contrôle de la glycémie beaucoup plus efficace chez les diabétiques de type 1 équipés de systèmes de mesure en continu du glucose que chez les patients pratiquant une autosurveillance standard. Les acteurs de la santé jouent donc sur ces aspects afin de concevoir des applications permettant de réduire ces comportements et ainsi poursuivre la logique des réductions de coûts liés à la santé. 6. Etude de la concurrence 6.1 Un marché des applications oligopolistique Le marché des applications mobiles est dominé actuellement par 2 stores (App Store et Google Play), certains nouveaux entrants comme Amazon viennent tenter de concurrencer les 2 principaux stores sans succès pour le moment. L’étude de « App annie » montre le nombre de téléchargements a évolué entre 2013 et 2014, mais que cet essor est plus significatif pour Google Play. On observe une hausse de 60 %, pour atteindre les 150 millions de téléchargements, contre 100 millions pour l’App Store qui progresse de 45 %.
  • 48. 48 Cependant si l’on étudie la croissance en valeur, la situation est différente. L’App Store génère 100 millions de dollars (+45 % entre 2013 et 2014), alors que Google Play génère 60 millions de dollars, (+30 %). La progression en volume et en valeur d’Apple est égale (45 %), tandis que la progression en valeur de Google est deux fois moins importante qu’en volume. On peut partir du constat qu’Apple propose toujours autant d’applications payantes alors que Google Play en propose de moins en moins chaque année pour répondre à une tendance à la gratuité qui vient s’affirmer aux attentes des consommateurs. 6.2 Une concurrence hétérogène L’hétérogénéité des acteurs sur le marché de la M-Santé est très particulier entraîne une concurrence féroce entre les acteurs. Les éditeurs d’applications disposent du poids de marché le plus important grâce à leur expertise liée aux systèmes d’information santé (SIS) engrangé depuis les années 1990. Comme on a pu le voir précédemment, il y’a un grand nombre d’acteurs qui disposent d’objectifs et d’expertise différents. Leur cœur de métier est différent, mais leur seul point commun est la connectivité et les NTIC.
  • 49. 49 Les financements sont donc différents et la recherche d’investisseurs est pour certains acteurs comme les start-ups une étape indispensable pour faire face aux attentes et à la concurrence du marché. Il y’a une réelle « euphorie » sur ce marché et toutes les parties tentent à l’heure actuelle de se placer comme un acteur sérieux. Il existe encore de trop nombreuses barrières à l’entrée pour faire face à cette concurrence féroce : des barrières technologiques, légales, et surtout financières. 6.3 Une forte intensité concurrentielle sur ce marché L’objectif est désormais d’analyser la concurrence sur ce marché et de mesurer plus particulièrement son intensité à l’aide des 5 forces de Porter. En synthèse, un hexagone sectoriel permettra de visualiser les intensités des forces de la concurrence. Une forte menace des nouveaux entrants Même s’il existe de nombreuses barrières à l’entrée qui sont financières, légales ou technologiques, plusieurs acteurs peuvent les surmonter pour se faire une place sur le marché. C’est ce qu’il se passe depuis 2008 avec l’arrivée de nouveaux acteurs qui tente de se faire une place sur un marché qui avant l’ère de la digitalisation était dominé uniquement par les acteurs de la santé : laboratoires, équipementier médical… À l’heure actuelle, de nombreuses start-ups arrivent sur le marché grâce au crowdfunding ou à l’aide d’investisseurs. Les « digitals natives » telles que les GAFAM (Google, Apple, Facebook, Amazon, Microsoft) ont aussi les moyens financiers pour dominer le marché et interviennent aussi sur le marché depuis 2008. Ainsi, de nombreuses start-ups sont rachetées par ces géants du digital qui tente grâce à leur stratégie d’optimiser les liaisons hôpital-maison, de digitaliser le parcours de soin et de créer un monitoring pour les maladies chroniques, et d’engendrer des données d’utilisateurs. Les frontières qui existaient entre un marché grand public bien-être et un marché professionnel de la santé sont en train de s'estomper et des acteurs très compétitifs comme Wtihings, Runtastic viennent agrandir la concurrence sur un marché qui attire un grand nombre d’acteurs.
  • 50. 50 Un pouvoir de négociation des clients limité Le pouvoir de négociation des clients est très faible voire inexistant. Certaines apps sont gratuites et contiennent des services supplémentaires payants ce qui obligent les entreprises à tenter de les attirer vers une version premium, ils doivent donc mettre à disposition des services gratuits attractifs. Le pouvoir de négociation des clients est donc limité, mais les entreprises mettent tout en œuvre afin de proposer une application et des objets connectés au meilleur rapport qualité-prix. Les objets proposés suivent une logique de différenciation produits grâce à la personnalisation de l’usage grâce à la collecte de données. Une entreprise peut ainsi créer une relation de proximité avec ses clients et donc inciter à la fidélité pour profiter de services plus personnalisés dans le long terme. Un pouvoir de négociation des fournisseurs Il existe un grand nombre d’acteurs sur ce marché, les fournisseurs doivent donc s’aligner au prix du marché pour générer un CA significatif, ainsi les éditeurs proposent des prix allant de 5 000 à 100 000 € pour une application mobile selon les fonctionnalités souhaitées par l’annonceur. Cependant, cela est différent pour les objets connectés car de nouveaux fournisseurs peuvent prendre une grande partie de la valeur globale du produit et réduire la marge du concepteur de l’objet car certains capteurs ou autres outils intégrés dans les produits connectés doivent être élaborés par les fournisseurs. Cela doit être donc pris en compte. Une forte menace des produi Toutes les fonctionnalités proposées par les applications de santé et les objets connectés sont à la base inspirées d’objets traditionnels (lecteur de glycémie, tensiomètre, podomètre, pèse-personne. Les produits de substitution sont donc très nombreux. Les applications de santé et objets connectés complémentaires offrent cependant une performance accrue et une qualité d’analyse remarquable pour le consommateur par rapport aux traditionnels substituts non connectés. Les produits liés à la santé connectée se distinguent donc de leurs substituts dans la mesure où l’offre se concentre davantage sur le service que sur le produit.
  • 51. 51 Des fortes contraintes réglementaires imposées par les pouvoirs publics L’Etat dispose d’un fort pouvoir sur ce marché et la régulation imposée par les pouvoirs publics est très lourde pour les acteurs du marché. L’Etat intervient dans un objectif qualitatif et de protection lié à la confidentialité des données de santé des utilisateurs, ou encore de la valeur scientifique des objets commercialisés. Hexagone sectoriel du marché de la M-Santé 7. Diagnostic externe 7.1 SWOT : menaces et opportunités Opportunités - La M-Santé a la capacité de répondre à des objectifs de santé publique importants comme la réduction des dépenses de santé ainsi qu’aux problèmes sociaux- démographiques observés depuis plusieurs années : désertification (Voir annexe 11)
  • 52. 52 de la population médicale dans les zones rurales (Moins de 54 % de la population des pays en développement ont accès aux services de santé. On compte un médecin pour 6 670 habitants dans le monde, contre un médecin pour 390 habitants dans les pays industrialisés – et un médecin pour 310 habitants en France), charge de travail trop importante des médecins, vieillissement de la population, augmentation de patients atteints de maladies chroniques… - Selon plusieurs études, la M-Santé permettrait de réaliser 99 milliards de dollars d'économies d'ici 2017 en Europe. - Selon le rapport « Syntec numérique », les gains autour de 4 maladies chroniques majeurs (diabète, PCO, hypertension, asthme) sont estimés de 925€ à 12 035€ par an et par patient. De plus 125 00 à 165 000 hospitalisations par an seraient évitables grâce à la santé connectée. - La M-Santé peut répondre aussi à des problématiques majeures dans les pays les plus pauvres comme on a pu le voir avec l’utilisation de certaines solutions de M-Santé pour lutter contre Ebola. - Le nombre de mobinautes ne cesse d’augmenter : 54% de la population française de plus de 11 ans se connecte sur internet avec son smartphone. - L’augmentation croissante des soins de santé oblige les prestataires de soins publics de tester et déployer des solutions efficaces. - Selon une étude de pWc, l’adoption globale de la m-Santé est aujourd’hui considérée comme inévitable par plus de la moitié des médecins et des patients dans les pays développés et émergents du monde entier. On constate cependant que les patients semblent plus pressés d’adopter la m-Santé que les professionnels de santé. Les professionnels de santé reconnaissent cependant l’utilité de certaines applications de suivi pour leurs patients atteints de maladie chronique. 8% des professionnels de santé recommandent une application à leurs patients et 54% des patients aimeraient que leur médecin leur conseille une application selon le baromètre Vidal de 2014.
  • 53. 53 - Selon les prévisions, certains modèles économiques se baseront sur la recommandation d’application par le biais des professionnels de santé - Les acteurs de la santé feront usage de solutions toujours plus innovantes pour se différencier de leurs concurrents et cela stimulera davantage le marché. - Il y’a une tendance à la recherche du bien-être et du « quantified-self » qui permet de suivre sa santé au quotidien. Les mobinautes accordent de plus en plus d’importance à ce type d’application ce qui prouve une augmentation de la confiance vis-à-vis de ces nouvelles technologies. - Les fonctionnalités des smartphones ne cesseront d’évoluer et cet outil dispose actuellement de nombreux atouts permettant le développement croissant de la M- Santé : portabilité, large diffusion, connectivité, transmission de données vers un système centralisé… - Il existe une équation parfaite entre le smartphone, les objets connectés et le quantified-self. - La M-Santé se développe rapidement dans les pays émergents car il permet aussi de stimuler la création d’écosystème pour des acteurs comme les assureurs, les opérateurs… - La M-Santé permet une évolution et une amélioration des techniques de prévention et de détection - Différentes études prouvent que les patients préfèrent les solutions à domicile plutôt que les consultations en cabinet. Menaces - Les utilisateurs d’applications peuvent vite se désintéressé des services proposés par celle-ci selon une étude menée par Research to guidance en 2014. Cela serait causé réel manque d’intérêt (46 % des applications sont désinstallées au bout de quelques